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 [1575] Une longue année.. [Sadiq]

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[1575] Une longue année.. [Sadiq] Vide
MessageSujet: [1575] Une longue année.. [Sadiq]   [1575] Une longue année.. [Sadiq] Icon_minitimeMer 23 Déc - 14:29

    De nos jours, la population tunisienne est à 50% arabe 35% berbère et 15% turque et très peu de tunisiens peuvent se vanter de posséder un sang pur ne rappelant pas à leur nation ses défaites passées qui l’obligèrent à se mêler à d’autres. Or, il en fallait moins que ça pour rappeler à Alexander sa très ancienne et très… douce appartenance à Sadiq dont il ne se débarrassa qu’après presque trois siècles de tortures autant morales que physiques. Même si, avouons-le tout de suite, il n’avait jamais été du genre à se rebeller tout de suite, ni même après. Il avait fallu que le Turc devienne dépensier et touche à ses précieuses économies pour que le damoiseau ose enfin jeter sa chéchia de rage.

    Alors que l’image en elle-même d’un grand garçon lançant son chapeau était… ridicule et loin de donner envie à Sadiq de prendre ses bagages et de retourner chez lui.

      • 1575

    Un an qu’Il était de nouveau là. Alexander avait eu la stupidité de croire que la victoire d’Hermann durerait plus longtemps que vingt-cinq ans. Il était désespéré, pitoyable et en était arrivé au point de préférer le ménage chez un autre empire, même si, au fond, la différence était moindre.
    Douze mois qu’Alexander espérait son départ. Mais non. Il était toujours là, avec son masque blanc qui ne servait à rien, et son cigare à la bouche. Combien de fois devait-il lui répéter que rien ne valait la forte odeur du narguilé ? Sauf qu’il le disait rarement, de peur que le Turc n’ose lui proposer de fumer avec lui. Offre que jamais le Tunisien n’aurait refusé – politesse envers les ainés oblige – et il se serait laissé aller à une humiliante et détestable atmosphère bonne enfant. Un peu comme un Francis qui aurait trop bu. Peut-être même pire.
    Trois-cent soixante cinq jours qu’il était en proie à une guerre intérieure qui dévorait toute son énergie. Oui, Sadiq avait écrit son nom dans sa liste de nations conquises mais non, Sadiq ne l’avait pas totalement enfermé dans une cellule noire, poussiéreuse et humide avec pour seule compagnie les rats affamés et un geôlier vulgaire. Alexander faisait-il partie de cette poignée de masochistes qui ne supportent la conquête que lorsqu’elle est entière ?! Impossible ! Il refusait de croire de telles balivernes qui le couvraient de honte ! D’ailleurs, il se sentait bien soulagé de ne pas se salir en vivant un tel cauchemar.

    Assis en tailleur sur les quelques coussins éparpillés sur le sol, il enfonça sa chéchia sur sa tête alors que ses boucles noires s’obstinaient à refuser d’être aussi étouffées sous le tissu rêche. Que cherchait-il en malmenant ainsi sa chère compagne de toujours ? Ce n’était pas la première qu’une telle chose avait lieu. Depuis qu’il était de nouveau sous la « protection » ottomane, il était quotidiennement angoissé et nerveux, sentiments qu’il avait cru voir disparaître avec la défaite finale de Rome. Il se leva brutalement, fronça les sourcils d’un air brave qui aurait paru pittoresque à n’importe quelle personne sensée et cria d’une voix qui se voulait courageuse et déterminée :

    « Un jour, je le virerai de chez moi ! »

    Un jour. Peut-être. Qui sait. Faudrait d’abord qu’il apprenne à lui dire ce qu’il pense, du genre : « Ton masque est ridicule, enlève-le. » au lieu de : « Toujours l’air aussi mystérieux, hein ? » Que dire ? Il avait envie de pleurer sur son propre sort qui le vouait à une éternelle servitude, tant sa situation lui paraissait ignoble, stupide et pathétique. Malheureusement, culpabiliser et se dénigrer ne réussissait pas à le rendre plus fort. Loin de là.

    Il était même prêt à mettre sa main au feu que Sadiq se moquait de lui dès qu’il avait le dos tourné. Paranoïaque ? N’importe qui le serait en de pareilles circonstances. Il lui arrivait de regretter sa force passée lorsque c’était lui le conquérant et qu’il avait toute la méditerranée derrière lui. Ah… il était loin le temps de la belle Carthage, puissante et imbattable. Pourquoi avait-il fallu que ses terres, en étant si petites – il enviait l’immense sahara de Johar -, attisent tant les convoitises ? Dans le fond, il était conscient de l’importance géographique de son « terrain » mais il y avait certains jours – comme celui-ci – où Alexander ne voulait rien comprendre. Encore moins qu’en veuille de lui comme servant, écuyer ou n’importe quoi d’autre. Surtout qu’il ne savait ni nettoyer ni préparer un cheval. Il était de la même caste que Sadiq ou presque à cet instant-là. Il avait longtemps fait sans subir et voilà que le sort s’acharnait contre le pauvre mouton noir qu’il était.

    Il se rassit, sentant finalement le rouge monter à ses joues. Il se remit à fumer son narguilé, avec la fureur silencieuse qui habitait chacun de ses gestes. « En tout cas, ce n’est pas en fumant que je vais me débarrasser de l’autre cheminée. » Dire qu’il était incapable de tenir les mêmes propos face au Turc. Pourquoi lui avait-on à ce point inculqué la diplomatie ? Pourquoi ne lui avait-on pas appris quelque chose de plus utile ? Eh oui, Alexander ne pouvait même plus imaginer à quoi ressemblait « quelque chose de plus utile ».


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