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 Le froid, la culture et les bonnes manières [Roderich]

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Jolien / Belgique


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Il n'existe pas de chocolat autre que noir.


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Le froid, la culture et les bonnes manières - Autriche

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MessageSujet: Le froid, la culture et les bonnes manières [Roderich]   Le froid, la culture et les bonnes manières [Roderich] Icon_minitimeMer 23 Déc - 21:57

Les rues de Vienne étaient dépeuplées à cette heure ci. Il était encore tôt, bien trop tôt pour sortir. Les rayons de soleil éclairaient l'Autriche d'une faible lumière qui, se reflétant sur la neige, donnaient à la ville une toute autre dimension.
Pourtant, malgré le froid et la neige, Jolien Bernadotte restait sur un trottoir, observant tour à tour les horaires du grand musée et sa montre. Flûte. Il était encore bien trop tôt, et le musée ouvrait à 10 heures.
Elle sautilla sur place, soufflant entre ses mains pour se réchauffer. Quelle idée d'arriver avec autant d'avance en même temps...
Mais c'était comme ça, elle avait été trop longtemps sous la domination de l'Autriche et Roderich était très à cheval sur les bonnes manières, si bien qu'elle était toujours quelque peu stressée à l'idée de lui rendre visite.
A cheval sur les bonnes manières... la belge eut un léger sourire, vite changé en rictus causé par le craquellement de ses lèvres gercées par le froid. Oui, l'éducation prodiguée par Roderich était sévère, et dans ses souvenirs de nation, la Belge se souvenaient encore des nombreux « Tenez vous droite! » « Les mains sur la table mademoiselle Bernadotte! » « Plus droite! » « Ne restez pas là à feignanter et nettoyez! » « J'ai dit droite! » « Où avez vous encore été traîner? » ponctués par de douloureux coups sur les doigts.

Elle avait été en quelque sorte... traumatisée par son ancien occupant; et voilà comment elle se retrouvait à geler devant le Kunsthistorische museum en attendant son ouverture. Elle soupira, laissant s'échapper un nuage de buée blanche de ses lèvres.
Il. Faisait. Froid. La jeune femme remonta sa grosse écharpe en laine sur son nez, et commença à faire les cent pas, cherchant du regard un café ouvert où elle pourrait petit déjeuner, se réchauffer, et réviser ses déclinaisons dans le même temps. Car son allemand tenait plus de l'approximatif et du patois belge, et si Roderich s'en rendait compte, elle serait certainement obligée de se refarcir toute la grammaire de la langue de Goethe, ce qui ne la remplirait pas de joie, loin de là.
Sa recherche fut vaine; abandonnant l'idée de pouvoir se réchauffer, elle se consola en pensant qu'elle serait la première dans le musée, et se plaça devant le guichet encore désert.

Jolien bailla, regarda sa montre.
Qu'est ce qu'elle allait pouvoir dire à Roderich quand elle le reverrait? Les dernières véritables conversations qu'ils avaient pu avoir dataient du temps où elle lui appartenait, et encore, la plupart du temps c'était plutôt elle qui jacassait en faisant de rares pauses pour respirer. Roderich, au vu de son répondant, aurait pu alors tout aussi bien être un mur si les murs avaient été capables de jouer du piano.
Bien sûr, ils se voyaient encore lors des réunions de l'UE ou d'autres conseils de nations mais ce n'était pas la même chose... Et honnêtement, durant ces réunions, on voyait surtout Ludwig crier, Roderich soupirer, Francis convoler avec Arthur, et les autres, s’ils ne se disputaient pas comme des gamins de primaire, semblaient se ficher éperdument de ce qui se passait.
Oh, bien sûr, Jolien se préoccupait du sort de l’Europe, des décisions prises, tout ça… Elle avait participé à la création de l'Union Européenne tout de même. Mais n’ayant ni la volonté de devenir muette et dépressive comme Ludwig, ni sourde et... euh… Autrichienne comme Roderich, elle préférait autant rester dans un coin tranquille à faire des mots croisés avec Islande.

Elle bailla, regarda sa montre à nouveau.
Une femme entre deux âges se plaça derrière elle. Tant mieux, elle allait pouvoir lui faire la conversation et passer le temps, ça la réchaufferait. La jeune femme sourit de toutes ses dents à son aînée, qui lui jeta un regard méprisant et se plongea dans son guide Michelin. Jolien soupira. Saleté de touriste française tiens. La prochaine fois qu'elle verrait Francis, elle se vengerait d'une manière ou d'une autre pour cet affront. En attendant, elle tira la langue à la vieille peau.

Bâillement, montre.
Sur le sol enneigé, une goutte de pluie tomba, suivie par d'autres en plus grand nombre.
Il ne manquait plus que ça. Jolien frissonna, son immobilité forcée ne la réchauffait pas. Et cette pluie ne présageait rien de bon... La neige allait fondre et se transformer en une bouillie bien moins poétique que cet élégant tapis blanc. Plus qu'une simple question d'esthète, cette pluie présageait aussi pour elle un équilibre plus que précaire lorsqu'elle sortirait du musée.
Jolien soupira bruyamment, s'attirant un regard excédé de la touriste. Quelle idée de mettre des chaussures à talon aujourd'hui en même temps. Ça lui apprendrait à vouloir être un minimum féminine tiens.

Soupir, montre.
Pourquoi n'ouvrait on toujours pas les guichets?
Elle enfouit un peu plus son visage dans son écharpe, et descendit son bonnet jusqu'aux sourcils, de sorte que du visage de la belge, on ne voyait plus que les yeux.

« Fräulein? »

Wouhou, joie et bonheur! Traînant ses jambes engourdies par le froid plus près de la charmante jeune femme qui venait la libérer de son calvaire, Jolien sortit son porte monnaie et marmonnât plus ou moins distinctement dans son écharpe en laine qu'elle voulait un seul ticket. Puis, plus moins que plus distinctement elle ajouta que ce n'était pas trop tôt, qu'il faisait trop froid, que c'était inadmissible et que le musée avait intérêt à avoir un café à l'intérieur parce que zut.
Et oui, même les nations doivent payer leur tickets pour aller au musée, et malheureusement il y avait rarement des tarifs réduits.

Jolien franchit les portes du grand musée avec un plaisir non dissimulé, poussant un soupir d'extase en se réchauffant à la chaleur des radiateurs.
Bon, à présent elle n'avait plus qu'à attendre Roderich. Plantée dans l'entrée, elle sourit timidement à l'imposant vigile qui la regardait comme il regarderait un tabouret.
Voilà qu'elle se remettait à stresser. Inspirer, expirer. La Belgique était libre et forte maintenant, elle n'avait pas à trouver l'Autriche aussi imposante qu'elle le voyait autrefois. Mais tout de même... Retirant son bonnet, elle lissa consciencieusement ses mèches blondes qu'elle recala sous son bandeau.
Elle enleva ses gants, et en profita pour vérifier qu'aucune saleté, reste de repas, peinture ou quoi que ce soit ne s'était glissé sous ses ongles manucurés à la va vite.
Elle se redressa, et tira sa jupe qu'elle avait bien trop courte, puis passa quelques coups de mains sur l'ensemble de ses habits pour faire disparaître les plis. D'un geste un peu plus discret, elle glissa sa main sous son manteau et remonta ses collants en laine que son frère nommait « collants de grand mère » totalement injustement, car en plus d'être très confortables et chauds, ils étaient aussi très jolis.
Reculottée, à peu près nette, Jolien entreprit d'attendre Roderich dans une position proche du garde à vous, toujours sous le regard imperturbable du vigile.

Les minutes passaient, et petit à petit, le musée revivait. Fatiguée par le manque d'activités, Jolien décida de partir explorer et tant pis pour l'autrichien, il était grand et c'était chez lui ici, il la retrouverait facilement. Après tout, d'ici peu il serait impossible de flâner dans les nombreuses salles du Kunsthistorische museum en paix, alors autant en profiter avant. Quittant sa place à l'entrée, elle commença sa visite du le musée encore silencieux, où seuls le bruit de ses talons sur le parquet et celui des gouttes de pluie sur les vitres résonnaient.

Elle passa dans les différentes salles, jetant parfois un regard attristé aux œuvres flamandes qui trônaient. Elle avait assisté à la création de ses peintures, elle avait aussi été présente lorsqu'on les lui avait enlevées.
Parfois, elle riait doucement, mais jamais elle ne restait indifférentes à la vision des possessions du musée, flamandes, allemandes, italiennes comme égyptiennes, car toutes étaient liées de près ou de loin à ses souvenirs, de nation comme de femme.

Elle finit par s'assoir sur un banc et cala son menton dans le creux de ses paumes, ses coudes déposés sur ses genoux.
Cela faisait si longtemps qu'elle n'avait pas visité ces lieux... Elle n'était pas nostalgique, non, mais peut être légèrement mélancolique.
Cette peinture, juste là, elle avait un jour posé ses doigts dessus alors qu'elle n'était pas encore sèche, ce qui lui avait valu une bonne taloche de la part de son grand frère. Le peintre de celle d'à côté avait été un de ses amis, qu'elle avait vu naître, vivre, aimer et mourir.
Derrière elle, une autre œuvre était autrefois affichée dans le manoir des Hasbourgs, et elle avait souvent du astiquer son cadre, en rappelant à l'ordre Feliciano qui semblait toujours captivé dès qu'il avait l'occasion de fixer une toile...

Son regard était vide, et elle ne semblait même pas remarquer qu'autour d'elle les visiteurs commençaient à affluer, perdue dans ses souvenirs de nation.
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Roderich / Autriche


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Lion
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MessageSujet: Re: Le froid, la culture et les bonnes manières [Roderich]   Le froid, la culture et les bonnes manières [Roderich] Icon_minitimeLun 25 Jan - 17:15

En retard, il était diablement en retard. Roderich dévala les escaliers de son manoir quatre à quatre, manquant de plusieurs fois se rompre le cou. Que s’était-il donc passé pour qu’une telle chose arrive ?! L’homme étouffa un gémissement, ce n’était même pas une panne de réveil non, juste qu’il avait…qu’il avait… qu’il avait oublié de regarder l’heure ! Oui certes, son rendez-vous n’était pas d’une extrême importance pour autant mais… mais ce n’était pas une raison ! La Belgique, petit pays que l’on disait très plat –assez faux soit dit en passant, le soutien-gorge de la jeune femme était honorable-, elle avait plus été sous la domination d’Antonio que sous la sienne, aidant l’Espagnol à élever Lovino. Un peu comme Elizaveta l’avait aidé lui pour Ludwig et Feliciano, en fait, même si Roderich était incapable de dire jusqu’où avait été les relations entre Antonio et Jolien. Par la suite, il l’avait revu dans des conditions bien plus malheureuses, la Seconde Guerre Mondiale. Il avait alors été annexé par Ludwig et le petit territoire Belge était un caillou à enlever dans la grande botte nazie. La pauvre femme avait voulu résister mais sans le pouvoir, elle fut littéralement écrasée.
Puis il y eut cette période de Guerre Froide Roderich se souvenait peu de cela, tout ancré qu’il était dans sa propre solitude, fermé au monde. Bruxelles fut considéré comme capitale de l’Europe, un bien beau titre. Néanmoins, aujourd’hui encore, Vienne restait une ville où se tenait bien des réunions mondiales pour résoudre des problèmes. En témoignait cette détestable altercation avec l’Iran. L’Autrichien avait soupiré devant la bêtise humaine, comme une mère soupirerait devant son enfant désobéissant, mais avait tempêter contre la bêtise d’une nation, aveugle à tout et méritant qu’on lui noie la tête dans un seau d’eau glacé pour lui remettre les idées en place.
Bah, le monde n’étant qu’incompréhension depuis le tout début de l’Histoire, ce n’était pas aujourd’hui que cela allait changer, pas vrai ?

Toujours est-il que la Belgique elle-même semblait traverser de mauvaises passes, comme des sautes d’humeur. Entre les déchirements de ses régions et un patrimoine dont elle ne savait même plus si elle le perdait ou le rejetait, Jolien devenait encore plus lunatique qu’avant. Souvent Femme varie, n’est-ce pas ? Mais la belge était bien pire qu’une femme non, elle était la monstruosité féminine incarnée, celle de la pauvre brebis qui soudain se change en louve démoniaque le premier jour de ses règles et dévore tout ce qui tombe sur son passage. C’était Francis qui avait lancé cela, en réunion, sur le ton de la plaisanterie « excusez ma demie-sœur, sa période de règles est de 12 mois sur 12, cela explique son humeur… ». Sur le coup, Roderich avait été offusqué, le Français embrayait direct avec un coup de coude pour son voisin anglais en expliquant l’expression « avoir ses anglais », Alfred commençait à parler d’un livre d’horreur écrit par un de ses gars sur une gamine découvrant ses premières règles dans les douches communes et Katioucha, compatissante, avait glissée dans le sac de Jolien un nécessaire de « premiers secours ». A part cela, oui merci, ils travaillaient en réunion, quelle question.

C’était pour répondre à cette instabilité Belge que l’Autriche l’avait invité à passer une journée à Vienne, visiter le Kunsthistorische Museum. Beaucoup d’œuvres flamandes se trouvaient là bas. Le brun avait pu entendre des rumeurs de conflits sous jacents entre nations pour que les œuvres de musées retournent dans leurs pays d’origines. Cette polémique était assez ancienne, déjà Féliciano lors de sa réunification –ne pas y penser, surtout ne pas y penser, ne pas dire que cela fait du mal…- avait été trouver Francis, mais ses suppliques étaient restées lettres mortes et le palais du Louvre continuait d’abriter les secrets de la Joconde. Le mutique Hassan était souvent surveillé du coin de l’œil par tous, les œuvres égyptiennes étaient plus que présentes dans les musées du monde entier et contribuaient pour beaucoup à l’arrivage de visiteurs. Que se passerait-il si le jeune homme se mettait soudain à les réclamer ? Heureusement, l’insalubrité de son propre musée l’obligeait pour le moment à compter sur l’hospitalité de ceux d’autrui.

Mais bref, là n’était pas la question. Les rues de Viennes étaient bien froides en cette saison, voir même gelées. Roderich manqua glisser une ou deux fois dans sa précipitation. Une bonne âme –un gamin- accepta de l’emmener jusqu’au musée, moyennant une petite récompense. On pouvait dire ce que l’on voulait mais les gosses savaient rester débrouillards, peu importe les époques.

Ensuite, ce fut la déambulation dans les couloirs du musée. Heureusement, lui, il ne payait pas, il ne manquerait plus que cela ! Par contre, pourquoi diantre fallait-il qu’à chaque fois que l’homme était amené à se retrouver ici, il mette des souliers qui couinent ?! Une véritable malédiction…

-Ah, Fraülein…


Jolien était là, dans le département flamand, rêveuse. Petite Alice blonde et désaxée, peut-être à rêver du Chat de Cheshire, peut-être à espérer le Jaberwooky, peut-être à pester contre un lapin blanc bien en retard.
Elle était vêtue comme à son habitude, mélange de grand-mère (sur ce point il rejoignait Francis), et d’adolescente. Jolie frimousse, les yeux souriaient mais la bouche grimaçait. Parfois, cela variait…

-Excusez mon retard, je vois que vous avez commencé à vous promener sans moi, bien…


Peut-être devait-il penser lui, à reprendre son souffle par contre, non ? C’était une idée comme une autre qui valait son pesant d’or… Et puis Roderich ne tenait pas vraiment à mourir étouffé.

-Ces tableaux, vous les connaissez tous, tout comme vous connaissiez la plupart de leurs auteurs… Nous avions là une belle époque, n’est-ce pas ? La peinture, la musique, l’orfèvrerie… Ce n’était pas là un siècle d’apogée mais de découvertes et d’inventions. D’expérience…


Ils s’écartèrent pour laisser passer un petit groupe. Des enfants accompagnés de leur institutrice en train de décrire en détail la période historique par des mots simples pour leur permettre une compréhension optimale. Certains s’en fichaient complètement, d’autres écoutaient religieusement, même s’ils ne parvenaient pas à saisir toutes les subtilités du passé.
Roderich se remit à parler lui aussi. Ce n’était pas un dialogue mais bel et bien un monologue. A voix basse pour ne pas déranger les autres passants, il évoqua avec ses propres mots les siècles passés. Des mots plus compliqués, plus désuets peut-être mais étrangement, bien plus vivant. Parce qu’ils avaient été là, qu’ils avaient aidé à poursuivre tout cela.

Où étaient-ils maintenant les siècles de création et d’inspiration ?

Perdus

Seul restait le souvenir du Passé peut-être était-ce suffisant, peut-être pas. Qui étaient-ils pour juger, après tout ?
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Jolien / Belgique


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MessageSujet: Re: Le froid, la culture et les bonnes manières [Roderich]   Le froid, la culture et les bonnes manières [Roderich] Icon_minitimeMar 23 Fév - 19:08

Petit à petit, elle somnolait, et glissait doucement vers le sommeil. Ses paupières s’affaissèrent, tandis qu’elle continuait de fixer un point indéterminé de la toile, toile qui devenait floue, incertaine… Sa tête ballota, sa joue se vautrant dans la paume de sa main, déformant le coin de ses lèvres en une grimace de carnaval. Dans ce stade proche du sommeil, toutes les voix extérieures, les visiteurs qui passaient devant elle, les guides qui tentaient de faire passer leur passion, tous semblaient irréels, et elle restait coincée dans cette contemplation inconsciente de la toile, loin, très loin de ce banc au milieu du musée.
Elle commençait à vaguement baver quand une voix connue parvint de loin pour la ramener à la réalité.

-Ah, Fraülein…

Elle ne sursauta même pas, s’éveillant doucement, comme une enfant. Elle cligna des yeux, pour se rendre compte qu’elle n’était pas assise dans l’atelier d’un peintre achevant son œuvre, mais dans le musée où trônait son œuvre achevée. Le peintre était mort il y a longtemps, et son atelier avait été détruit. Réprimant un bâillement, reprenant pleinement conscience, elle se raidit soudainement devant l’Autrichien. Ce n’était pas ce Habsbourg qu’elle connaissait. Roderich, elle ne l’avait que peu connu à l’échelle d’une nation, et il continuait de l’intimider, malgré le poids des ans… Surtout à cause du poids des ans peut être.
Elle lui sourit, d’abord timidement, puis un peu plus franchement.

« Grüss Gott, et se rendant compte que sa voix n’était qu’un souffle, elle s’éclaircit la gorge, monsieur Edelstein… »

-Excusez mon retard, je vois que vous avez commencé à vous promener sans moi, bien…

Il continua de parler, de l’art et du passé, les deux étant irrémédiablement liés, puisque l’art est en quelque sorte la mémoire d’une nation, témoin de temps révolus ; mais ce n’était ni à elle ni à quiconque. Impossible de savoir si c’était lui qui pensait à voix haute ou elle qui lisait ses pensées, mais elle l’écouta silencieusement, sans l’interrompre. Le passé ? C’était à présent son unique port d’attache, sa bouée de sauvetage, la seule chose dont elle était sûre à propos d’elle-même. Le Passé, c’était ce qui lui prouvait qu’elle avait existé, qu’elle existait, même si demain elle disparaîtrait peut être. Son Présent était bien désordonné, son Futur plus qu’incertain… Elle ne savait même pas si elle avait encore une raison d’être, et aujourd’hui ne souhaitait qu’une chose : que tout se fixe, que tout s’arrange, peu importe de quelle manière…
Avant qu’elle ne devienne complètement schizophrène.
Roderich s’était tu à présent, elle ne s’en rendait compte que maintenant. Avait-il posé la question à voix haute, ou se l’étaient ils posés silencieusement en même temps ? Jolien soupira doucement.

« Qui sommes nous pour décider ? »

Qu’était-elle pour influer sur le cours des choses ? Elle était une nation. Un pantin. C’est son peuple, son gouvernement, ses étudiants qui choisissaient. Pas elle. Elle n’avait qu’à suivre. Alors que faire quand son peuple, ce qui fait d’elle ce qu’elle est, se déchire ?
Un musée, ça rend mélancolique. Les humains regardent bien avec nostalgie leurs albums photos…

Les groupes passaient, composés d’enfants et de leurs professeurs, d’adolescents bailleurs se donnant un air désintéressé pour ne pas perdre la face devant leurs camarades « Et tu devineras jamais ce qu’il m’a dit…. – Noooooon ! » , d’adultes visés à leurs appareils photos ou leur guides touristiques et de vieillards attentifs ou non, parfois complètement à l’écart de la réalité et de leur temps. « Oh, j’espère qu’on verra la Joconde ! » On entendait parler allemand, français, japonais, espagnol ou chinois…
Les guides parlaient du passé de chaque œuvre, de leur Passé, à Roderich et à Jolien, ajoutant parfois des anecdotes afin de passionner les enfants avides d’histoires et d’Histoire.

Le silence n’est pas désagréable, mais rester perdue dans ses pensées n’était certainement pas la chose à faire lorsque l’on est invitée. Jolien se leva, frappant sa jupe de ses mains afin de la rendre plus lisse qu’après un repassage et de l’épousseter un coup : sait on jamais, Roderich avait peut être été très en retard.

« Vous me faîtes visiter et puis nous prenons un café ? »

Oui, le café, c’est sacré, et elle ne pouvait même pas imaginer de matinée sans sa boisson chaude aussi sacrée pour la Belgique que peuvent l’être la bière ou le chocolat. Jolien, c’était un peu un Gremlin, il fallait surtout lui donner son petit café avant midi si on ne voulait pas qu’elle devienne un monstre. Le café, c’est tout un art, ce n’est pas seulement boire en cinq minutes sa tasse au comptoir. En Autriche comme en Belgique, en Italie ou en France, le café était aussi un centre de la vie politique, littéraire et culturelle… Autant profiter de son voyage comme pèlerinage du lieu de l’invention des cafés/croissants et du café viennois. Si il y a bien une chose que l’Autriche devait à l’Ottoman, c’était bien cette merveille qu’est le café, se dit la jeune femme en terminant son éloge mental de la boisson chaude.
Le musée était grand, plusieurs étages et de nombreuses salles, et elle doutait de sa capacité à s’y retrouver, même munie du plan fourni à la réception. Combien d’heures fallait il pour faire le tour de cet édifice considéré lui même comme une œuvre d'art? A cette débauche de luxe semblable à un chant du cygne, sa construction coïncidant avec le commencement de la fin de l’empire des Habsbourg ? …A Roderich et elle surement des semaines étant données leur sens de l’orientation respectifs.

Le claquement de ses talons résonnait sur le parquet tandis que grinçaient les chaussures de l'Autrichien. Impressionnant de voir à quel point le bruit de fond se confondait au silence. L’absence de paroles entre les deux nations n’était même pas gênant, mais elle se décida à le briser, reprenant le monologue du brun, qui était en fait peut être un commencement de discussion ?

« Belle époque... Meilleure qu’aujourd’hui ? Je ne sais pas. Peut être. Cela dépend. Nous n’avons plus tous nos peintres, nos sculpteurs, nos artistes qui perdurent aujourd’hui dans ces salles. Votre Mozart est mort. Il renaît parfois, quand quelqu’un l’écoute, ou quand vous pianotez deux trois de ses notes sur votre piano. »

Ils étaient devant un escalier, à la croisée de couloirs.

« C’était un siècle d’expérience, oui. Tout avoir à découvrir, c’était grisant, et nous ne le revivrons jamais plus.
Notre siècle, celui que nous vivons en ce moment, comment le considérerons d’ici un siècle ou deux ? »


C’était une question qui ne s’adressait à personne, sinon au narrateur de l’Histoire, omnipotent, omniscient et désespérément muet. Qui pouvait connaître la réponse aujourd’hui ? Pas elle. Elle qui avait peur de demain, comment pourrait elle se projeter aussi loin ?

Spoiler:
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Roderich / Autriche


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MessageSujet: Re: Le froid, la culture et les bonnes manières [Roderich]   Le froid, la culture et les bonnes manières [Roderich] Icon_minitimeLun 8 Mar - 15:26

Qui sommes nous pour décider, telle était la question de la Fraülein. Roderich ne put s’empêcher d’esquisser un sourire. Etait-ce les hommes qui construisaient Histoire et Nations ou bien Nations construisant Histoire et Hommes ? L’éternelle question de la poule et de l’œuf, presque.
Silencieux, l’homme balada son regard sur les différents visiteurs du musée : il y avait là bas un couple de personnes très âgées regardant les tableaux sans les voir avec leurs pauvres yeux usés, il y avait de jeunes adultes, les sourcils froncés, a essayer de comprendre et de disserter sur l’art. Il y avait des enfants évidemment, des couples, des groupes des personnes solitaires…
Certains baillaient à s’en décocher la mâchoire, d’autres fronçaient les sourcils, certaines personnes échangeaient confidences et plaisanteries à mi voix, tournées vers les tableaux. Il y a de la vie dans un musée, tellement de vie…

Paf, le bruit d’un plan qui tombe à terre, vite il faut ramasser le bout de papier et passer à la salle suivante, déjà le guide s’éloigne. Trois personnes casque audio sur les oreilles, ne prenaient même pas la peine de jeter un coup d’œil aux œuvres, y préférant le commentaire tout fait de la machine.
Sur un petit banc mis à disposition des visiteurs, un petit garçon secouait les jambes, épuisé. L’avalanche de couleurs de tous ces tableaux rendait son regard encore plus fiévreux. C’était cela le Beau ?
Un petit groupe de personnes calepin à la main et ride de concentration au front, essayaient de redessiner les œuvres d’art, retrouvant les lignes dynamiques du tableau choisi. Jamais le papier ne hurlait sous la griffure du stylo, comment le pourrait-il ? Il n’y a que les mots pour le faire saigner. Mots d’amour ou mots d‘adieu.

Comme étourdi, enivré, Roderich se recula de quelques pas. Jolien ne sembla pas le remarquer, toute à ses propres pensées. L’homme ferma les yeux et inspira profondément. Toutes ces œuvres, avait-il réellement de quoi en être fier ?
Le bruit de leurs pas était étouffé par les murmures curieux des touristes, le bruit des appareils photos et les bramements des guides.

Pourquoi, pourquoi toute cette mascarade ? Garder ces vieux objets, ces tableaux de madonnes, ces portraits, pourquoi ? Quelle importance apporter aujourd’hui à l’art ? Aujourd’hui on en venait à oublier l’histoire, il n’y avait plus ni conquête ni découverte. Les musées, est-ce là un moyen de s’enfoncer dans le passé ? Que peut-on espérer lire dans des coups de pinceaux donnés il y a des siècles ?
Au hasard de la foule, les deux Nations évoluèrent à travers les couloirs, enveloppés de silences et de questions. Roderich ne s’arrêta véritablement que pour montrer à son invitée une petite joueuse de luth en automate. Le brun appréciait beaucoup les automates, mélange d’on ne sait trop quoi, d’un peu de tout et d’un peu de rien. Un peu comme une Nation. Il commenta également d’autres œuvres d’art pour Jolien, mais la jeune fille connaissait déjà pas mal de choses. Encore heureux…

- Pardonnez, mon Kunsthistorische n’est certainement pas le Louvre de votre frère, il n’a pas sa prestance, ses collections, son histoire… Cependant j’aime cet endroit et j’ose espérer que la visite vous convient.


A pas lents, ils terminèrent de visiter l’aile dans laquelle ils se trouvaient. A mi voix la Belge donna finalement sa conception des choses, peut être plus éloignée, plus hystérique, que le spleen de l’homme. Faire revivre Mozart chaque fois qu’il jouait ? Grands Dieux…

- Wolfgang avait sa propre façon de jouer, je ne peux l’imiter. Est-ce respectueux de jouer du Mozart alors que je ne suis pas Mozart ? C’est comme avec tous ces textes littéraires aux auteurs morts depuis tant de temps, aujourd’hui on apprend à les décortiquer, les traduire, leur donner une signification. En ont-ils jamais réellement eu une ? Non, un mort restera toujours un mort, peu importe le souvenir.


Peut-être était-il temps d’aller le boire ce café, non ? Et de déguster quelques pâtisseries également avant que le cœur ne lâche. Ah tous ces artistes, tous ces musiciens, tous ces modèles de peintres comme il les avait aimé ! Mais les humains ne sont rien d’autre qu’un léger souffle sur Terre, l’oxygène dont les Nations avaient besoin.

- Serons-nous toujours là dans quelques siècles ? Là comme nous sommes las… Je ne sais pas. Je ne sais pas ce que l’on retirera comme leçon des jours que nous vivons. Mais je ne les aime pas. Quelle raison a-t-on encore pour rester, que sommes nous réellement, un passé ?


L’homme soupira avant de pousser légèrement Jolien vers la sortie, un bras paternelle légèrement appuyé sur l’épaule pour la guider. Dehors, le froid restait vif alors que le bleu du ciel avait un parfum de printemps. Quelques touristes prenaient des photos de la place, Roderich se retourna une dernière foi vers l’édifice. Dieu, chaque pierres de son pays, de ses villes il les aimait…

- Venez, il y a une pâtisserie assez sympathique de ce côté ci. Nous allons pouvoir nous y poser un petit peu….
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MessageSujet: Re: Le froid, la culture et les bonnes manières [Roderich]   Le froid, la culture et les bonnes manières [Roderich] Icon_minitimeLun 23 Aoû - 11:57

Serons-nous là dans quelques siècles, demandait l’Autrichien. Quelle question. Et quel luxe de pouvoir seulement se la poser. Pour elle, ce n’était pas une question de siècles mais d’années, alors les jours qu’elle vivait, ce présent, ce passé, elle ne les aimait peut être pas mais par rapport à un futur qui n’avait peut être plus lieu d’être, elle les chérissait. Sa raison pour rester ? Chaque jour, elle avait un peu plus de mal à la cerner. En tant que pays, elle ne pouvait décemment vouloir disparaître. Elle voulait rester; n’était ce pas suffisant ? Si même une petite partie de toutes ces personnes qu’elle adorait, qui l’habitaient, jugeaient qu’elle l'avait encore, cette raison d’être, alors cela lui suffisait pour qu’elle ne veuille pas partir.
Et puis comme si elle avait le choix. Si un jour elle disparaissait, qu’il en soit ainsi, elle ne pourrait pas y faire grand-chose, en attendant, autant profiter du présent, quel qu’il soit.
Jolien restait silencieuse, la question de Roderich était trop délicate à traiter pour elle sans qu’elle ne s’embourbe devant l’Autrichien dans son hystérie.

Il était peut être temps de sortir, oui. Se rafraîchir les idées, retourner au milieu des vivants, boire ce fichu café. Elle était prête à commander un croissant en plus, un pain au chocolat, n’importe quoi, reprendre un bout de présent.
Roderich la poussait vers la sortie, un bras posé sur son épaule; Dieu ce que dans ce musée, cet album souvenir à l’échelle d’une nation, ce geste pouvait lui rappeler toutes les fois où la main qui s'appuyait possessivement sur elle avait pu changer de propriétaire.
Ils passèrent la porte d’entrée en croisant tous les visiteurs qui faisaient la queue aux caisses, groupes scolaires et individuels. Une classe de jeunes enfants, deux par deux et main dans la main, s'agitait progressivement. Marre d'attendre, de rester debout pendant que les maîtresses conversaient avec le guide.
Dehors, le soleil donnait une luminosité presque aveuglante aux bâtiments recouverts de neige, mais déjà sur le sol les passants et la pluie avaient fait leur ouvrage. La ville était réveillée, les voitures passant à toute allure dans la large rue autrichienne. La Belge frissonna, s’enveloppa dans son écharpe.

« Vous avez un beau musée… »

Un beau musée, et une belle ville; il s’en était passé des choses dans ces rues, et l’Autrichien semblait se remémorer chacune d’entre elles en posant ses yeux sur les pierres de Vienne. Sûrement qu’elle aussi avait ce regard sur ses propres bâtiments ?
Mais le café n’attend pas, et la matinée était déjà bien entamée à présent.

« Allons-y. »

L’endroit était à deux rues du Kunsthistorische; déjà il se remplissait de touristes et d’habitués. Quelques tables étaient sorties, mais les coussins posés sur les chaises étaient encore humides de la pluie et du matin. L’intérieur était calme, au fond de la pièce deux serveuses discutaient à voix basse, riant parfois à un bon mot en attendant l’arrivée de nouveaux clients.
Jolien s’assit, et tout en regardant la carte se massa les tempes. Visiter un musée, c’est fatiguant. On reste debout, on essaye de se frayer un passage au travers des salles les plus fréquentées, parfois même on se perd. Et au fil des tableaux on se souvient des rires, des pleurs, des guerres et d’eux tous, peintres et modèles, figés pour des siècles et des siècles. On se souvient des paysages quand on pouvait encore voir l’horizon, on se souvient de la construction de tous les bâtiments qui l’ont progressivement caché et on se souvient du passage à postérité de peintures qui valaient à peine quelques broutilles.
La Belge était exténuée, oui. L’automate que lui avait montré Roderich, lui aussi était-il épuisé de ne rien contrôler ?

Mais revenons au sujet de préoccupation plus trivial mais hautement capital. Que prendre, un café ou un chocolat viennois ? Nul doute qu’elle allait goûter un croissant dans leur patrie originelle, mais le dilemme café-chocolat était bien trop douloureux pour la jeune femme.
Un serveur commençait à se rapprocher, et avec lui l’urgence du choix.
Éventuellement, elle pouvait faire un compromis. Prendre les deux. Oui, bonne idée ça, mais en même temps, cela faisait tout de même très et trop morfale. Il lui restait la journée pour tout tester, et en tenant compte de l’heure, le choix du café était tout à fait pertinent. Non, parce que répétons-le, mais la caféine l’après midi c’est le mal mes enfants, on commence par un décaféiné et on termine par tenter de détruire le monde, ou plus simplement les nerfs de la pauvre âme voulant simplement dormir à côté.
Donc c’était décidé, et elle indiqua sa commande au jeune serveur.

La table des deux nations était juste aux côtés d’une grande fenêtre un peu embuée. Un peu perdue, le regard au loin, Jolien répéta d’une voix un peu endormie.

« Oui, vous avez un très beau musée… »

Un toussotement poli vint rappeler à l’ordre la jeune femme qui bougea son coude pour laisser le garçon déposer les boissons. Belle bête ; le café était surmonté d’une montagne de mousse saupoudrée de cacao dans une tasse assez impressionnante pour arracher à la Belge un sifflement admiratif.
Elle remercia le jeune homme, se tourna vers l’Autrichien en souriant; il avait été si beau, si grand ce pays, et en fait il l’était toujours.
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Roderich / Autriche


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MessageSujet: Re: Le froid, la culture et les bonnes manières [Roderich]   Le froid, la culture et les bonnes manières [Roderich] Icon_minitimeSam 28 Aoû - 17:19

Un rayon de soleil vint taper contre les vitres du café. Le ciel au dehors restait gris et triste mais pour eux, rien que pour eux, il y avait un peu de lumière. Roderich resta un long instant, silencieux. Les yeux dans le vague, l’homme touillait la chantilly dans son chocolat. Aux autres tables, les clients conversaient dans plusieurs dialectes différents. Des touristes. Est-ce qu’ils pensaient la même chose que Jolien ?
Les mots que l’autre nation lui avait adressé, il ne savait pas vraiment comment décrire l’effet qu’ils lui avaient fait. De la joie bien sûr, même s’il ne souriait pas. De la fierté aussi ? Oui, sûrement.
Finalement, il reposa la cuillère sur la soucoupe et fit réellement face à son vis-à-vis. Comme d’autres enfants de l’Europe, Belgique avait connu ses colères et ses coups de férules autoritaires. Elle venait pourtant de le compliment pour ce qu’il avait été, et était encore.
Complimenter une nation sur un musée, c’était la complimenter sur son histoire, sur les connaissances qu’elle avait les autres, sur la plupart des époques qu’elle avait connu.

La main de Roderich glissa le long du bois de la table, et se saisit des doigts de Jolien. Doucement il les pressa, souriant enfin. L’homme n’arrivait pas à choisir les mots corrects pour la remercier, tous lui paraissaient tellement creux ou hypocrites, il espérait que ce geste arriverait à faire passer tout ce qu’il voulait dire.

Poussée d’amour pour les pierres, les routes, les maisons et les murs tout autour d’eux. Poussée d’amour pour les touristes, les étrangers, tous ceux qui venaient voir. Et certains, tout comme lui, promenaient en cet instant même leurs sourires dans Vienne.

Le chocolat était brûlant, fort comme il l’aimait. Il laissa une mince traînée de chantilly au dessus de ses lèvres. Roderich eu tôt fait de l’essuyer. Quelle autre visite pouvait-il offrir à la jeune fille à présent ? Peut être une simple marche dans les rues de la ville ? Cela se terminerait à coup sûr par le fait qu’ils seront complètement perdus mais parfois, il y a des villes où perdre son chemin n’est pas important. Comme perdre son temps.

Combien de temps comptez-vous rester ? Vous pouvez dormir à la maison si vous le souhaitez… Nous irions à l’opéra ce soir et demain…. Et bien pour demain je peux inviter Ludwig à manger, non ?

Ils payèrent les consommations et sortirent. Une nuée de pigeons s’envola à leur approche. Un ciel un peu moins gris, des cœurs un peu moins lourds. Les deux nations marchèrent côte à côte, retournant du côté du musée. La fontaine Marie Thérèse les accueillit de sa prestance. Ironie du sort, c’est sous le –jeune- règne de cette reine que Roderich avait perdu la Belgique. Les Pays Bas Autrichiens comme ils les appelaient alors. L’homme n’en parla pas à Jolien, la jeune femme avait les mêmes souvenirs que lui alors à quoi bon ?

Nous pourrions aller au Belvédère…. Même si le temps n’est pas parfait pour profiter des jardins

Beaucoup de gens les dépassaient, ils portaient jeans et blousons. Une autre époque, une résolument moderne. Une voiture roula un peu trop vite près du trottoir, cela ne ralentit pas leur route. Eux, ils étaient hors du temps. Roderich regarda Jolien, est-ce qu’elle aimait ça, la modernité ? Lui préférait la sombre époque des bals et des conquêtes. Ici il se sentait sans âme. Au fond, la situation de Gilbert était peut être la plus enviable ?

Leur marche dura longtemps, mais finalement ils l’atteignirent, ce palais. Il y avait un peu de monde, moins cependant qu’au Kunsthistorische. Roderich eut envie de les arrêter. « Pourquoi êtes vous ici ? C’est passé, c’est terminé, il n’y a plus rien à voir !». Inconsciemment, il recula d’un pas.

Dieu que cela est triste et sans vie…
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