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 Beer and brothers [Canada]

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Beer and brothers [Canada] Vide
MessageSujet: Beer and brothers [Canada]   Beer and brothers [Canada] Icon_minitimeVen 26 Fév - 12:18

Ba-dump, ba-dump, ba-dump, le hamburger géant bondissait vers lui, dans de grandes giclées de ketchup gluant et des crépitements d’huile végétale. D’ailleurs ils étaient en équilibre sur une rangée de scones très fragile et le moindre basculement allait les projeter vers une mer de sauce à la menthe. Puis, un serpent arc-en-ciel fondit sur le fast-food immense et lui arracha son chapeau et ses lunettes. Mais alors qu’il remerciait cette apparition ressortie des légendes, il sentit une ombre gigantesque se dresser derrière lui. "Bloody hell ! Un sourcil géant !" Il aggripa un boomerang acéré et bondit sur son kangourou mais la chose l’étouffait déjà et…

"Mmmff – !"

Bruit caractéristique d’une nation qui dégringole du pays des songes.

Se retrouvant nez à nez avec le regard paisible d’un koala, qui avait décidé il y a quelques secondes d’élire domicile sur une bonne partie de son visage. Ou de l’étouffer, dépendant de la perspective que l’on prenait. Le koala cligna des yeux doucement, se décrocha lentement du visage de son maître et se gratta d’un air flegmatique. L’australien grommela quelques profanités à moitié étouffées par le pelage doux et gris de l’animal, puis soupira, son regard allant vers le…plafond. Oui, on pourrait l’appeler comme cela. Un plafond infini de feuillages et de branches, dissimulant à peine une voûte céleste d’un bleu vif comme un fragment de lapis-lazuli. Cette enveloppe luxuriante bruissait à peine – le vent ne soufflait guère. Ou alors, c’était un vent chaud, traînant et flegmatique, qui traînait paresseusement. Là, dans les hautes branches, l’ombre se tapissait avec détermination.

Notre gentleman de la brousse resta immobile quelques instants sur sa branche, adossé au tronc principal. Sentant l’écorne rugueuse mordre à travers sa simple chemise en toile (et ce ne serait peut-être pas la seule chose à mordre. C’est que ça ne manquait pas, les petites bestioles parasites, ici). Ses traits vifs et hâlés se contorsionnant en diverses grimaces perplexes. Tâtant distraitement le bord de son grand chapeau de cuir – brûlant. (Depuis combien de temps… ?). Visage loin d’être gracieux, avec son teint un peu brûlé et ses diverses entaillures et pansements, visage sculpté par la mer, le vent et le soleil.

« Fffest un ffigne…pour Ffûr'…»

Yes, Australia. Signe que certains membres de cette planète te tapaient joliment sur les nerfs.
Et comme par hasard, s’avéraient être des acteurs non négligeables dans le déroulement des choses sur cette planète.
Et comme par hasard, oui, faisaient aussi partie de ta famille.
Même si, dans ton île loin de tout, tu faisais toujours mine d’éviter soigneusement ce détail fâcheux.

« Ouk, ouk, » fut la sage réponse de son compagnon, bien déterminé à rester vissé sur le visage de son maître jusqu’à ce que celui-ci soit asphyxié. Mais il en fallait plus pour déranger James.

Visage agréable, au demeurant, avec ces yeux bleu-verts comme les fonds de l’océan regardant au loin. Une main tirant distraitement sur une mèche de cheveux. Le soleil et le sel de la mer leur donnait une teinte cuivrée. (Il s’en fichait. Tant qu’il ne ressemblait pas un tant soit peu à… l’autre, là…) Cette main vissant un peu plus bas le chapeau, dont le bord jetait une ombre sur son regard. Et cachait au passage, deux (-- choses horribles, velues…) éléments incriminants sur son arcade sourcillière

Australie offrit au koala un grand sourire, le détachant doucement de son visage et le plaçant sur son épaule, lieu moins douloureux et plus pratique. « Hop ! On bouge ! Y'a tellement de choses à faire ! C’est…» Hop, tenant debout en équilibre sur une branche, le bois craquant oh ! très légèrement sous ses bottes en cuir…Il bailla et s’étira avec application ; grimace de regret en pensant à son hamac bien à l’ombre, là dans sa maison, pas loin…(il fallait remettre en cause la notion de « pas loin » de James, la cabine un peu délabrée étant toujours « quelque part » au centre de la grande forêt). « C’est l'heure la plus chaude, bon…mais… » Une bouffée d’orgueil le submergea, alors qu’il regardait tout autour de lui, marchant dans un état d’émerveillement le long de la grande branche épaisse et noueuse. Tout autour, à perte de vue, les branchages couronnés de verdure filtraient la lumière, et celle-ci projetait sa lueur tamisée sur les eaux boueuses ruisselant de vie, les sols florissant de plantes étranges et colorées…

« …C’est magnifique… » Le koala ne broncha pas ; manifestement habitué à la voix de cet homme sympathique qui s’occupait toujours de lui. Il parlait souvent à ce koala…ou à cette famille de koalas là-bas, ou alors aux multiples kangourous ou wallabies ou serpents ou...Oui, Australie avait coutume de parler tout seul. Des années de solitude poussaient habituellement à ce genre de tendances. Surtout quand on n’était pas naturellement du genre réservé. « Et puis, on n’aura pas de touristes ! » (Seuls peut-être quelques amoureux de la nature portés à l’extrême). « Juste du vert, du vert et du…blond ? Eh ?»

James écarquilla légèrement les yeux devant ce flash soudain dans la végétation en contrebas ; était-ce… ? Est-ce que… ? Serait-ce par hasard… ? Mais quelle que soit la question…Se pencher pour mieux voir quand on était déjà en suspension hasardeuse sur un lieu en altitude n’était pas--

« --Aiiiiyaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah! »

-- une très bonne idée.

CRAC. FWAAAAASH.

Et éventuellement BOM. Ici, bruit d’une nation qui dégringole d’un arbre. Bon, entre l’arbre et le sol, il y avait quelques intermédiaires. Comme quelques branches souples, pas mal de feuillages et…ah oui, quelques buissons bien garnis et amortisseurs, aussi. Faisant en sorte qu’au lieu d’une masse à peine reconnaissable de membres cassés, c’est un Australie tout à fait reconnaissable (bien que couvert de feuilles et d’égratignures diverses) (enfin, reconnaissable pour Australie) qui épousseta son chapeau et le remit droit, tapota légèrement la tête d’un koala traumatisé aggripé sur son épaule.

"Oww-- G'daaay, Matt!"

Le buisson parlant -- du moins, ce à quoi il devait pour l'instant ressembler remua légèrement dans un ultime effort. La justification de cette appelation soudaine après une chute de quelques mètres sans autre forme d'introduction vint assez tôt.

"Ton...ouch" Grognement, alors qu'une silhouette ébourrifée (et parsemée de feuilles) surgit triomphante du buisson et s'avisa de s'en extirper avec plus ou moins de dignité "--'fin notre..." (Hé, oui) "...aut' imbécile de-- hum, frère..." (dit avec une réticence douloureuse) "est si bruyant qu'on l'entendrait venir à des kilomètres..." Un léger haussement de sourcil, et un sourire, ouvrant les bras vers CE frère oh combien bienvenu avec un rire heureux. Ce frère avec des cheveux blonds et des lunettes et...et oui, heureusement, la ressemblance s'arrêtait là.

"Content de t'voir, brother."

Le voyageur solitaire de la forêt (hormis la compagnie d'un brave koala) allait devoir attendre un peu. Revoilà le grand frère James (qui ne prenait jamais en compte le fait qu'il était probablement le plus jeune) et il était en pleine forme.
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MessageSujet: Re: Beer and brothers [Canada]   Beer and brothers [Canada] Icon_minitimeJeu 11 Mar - 1:26

Le mois de février, contrairement à la croyance populaire, n’était pas le mois préféré de Canada. On a beau aimer l’hiver, ce mois en particulier était le plus pénible. Tempêtes, températures polaires, encore un mois avant le début des séries éliminatoires, (au rythme où ça allait, la coupe allait bientôt se donner au mois de Juillet !!) problèmes de budget (en général rendu au mois de Février tout le budget pour déblayer avait été dépensé). C’est donc pour cela que comme par hasard, Canada avait toujours PLEIN de voyages diplomatiques, de conférences et de famille à visiter durant le mois de février. De plus, comme le Canadien était invisible, il n’avait pas à se soucier que quelqu’un veuille bien de lui durant la St-Valentin.

Depuis le mois de Janvier, Matthew avait commencé à overbooker son mois de Février. Malgré tout ses efforts pour remplir son agenda, une fin de semaine restait obstinément vide. Soupirant, le canadien avait jeté un œil morne autour de lui. Dans son vaste bureau, remplit de livres, de photos et de divers souvenirs, un en particulier lui sauta au visage. Un petit toutou Koala que James lui avait offert il y a des lustres. Souriant, Matthew prit sa plume et inscrivit en grosses lettres dans son agenda : JAMES.

La dite fin de semaine arrivée, l’américain prit l’avion de Moscou et sans escale atterrît à Sydney. Une petite pensée s’envola vers son joueur de hockey préféré. (Un jour, il allait peut-être admettre son boy crush sur Crosby) Bien qu’il soit arrivé en Australie, le blond savait très bien que de retrouver celui qu’il cherchait n’allait pas être tâche facile. James devait en effet être dans quelconque sous bois à faire de la lutte avec un crocodile. Heu, non, ça c’est Steve Irwin… Dieu ait son âme… Kumajirou tapota doucement la jambe de Matthew.

- Oh !! Bien sûr ! Cherches Kuma, cherches !!

Les ours ont l’odorat développé, non ?! Comme des chiens. Au regard que Kuma lui lança, le canadien en douta l’espace de quelques minutes.

- Kuma ? Tu peux trouver James ?

- Who ?

- James ! Australie !! Koala !!

- … who ?

Une grande exaspération envahit le canadien. Tant pis. Son sac à dos sur les épaules et Kuma dans les bras, Matthew s’aventura vers… à peu près où il se rappelait que la cabane de son frère était. Tout en marchant, le blond admira le paysage qui l’entourait. Très différent de ce que l’on trouvait chez lui, la chaleur l’oppressait, mais ne l’empêchait pas d’avancer obstinément. Il croisa plusieurs serpents, koalas, kangourous (cliché je sais) au près desquels il s’arrêta quelques minutes pour prendre des photos (enfin, le serpent moins longtemps que le reste).

Inutile de dire qu’à force de se promener sans GPS ou carte, soit à l’aveuglette, Matthew se trouva au milieu d’une forêt, complètement perdu en moins de temps qu’il ne faut pour dire : Maple. Ou Hockey. Heureusement, dans un hasard complet (non mais faut pas se faire chier quand même), alors que Matthew se reposait au pied d’un arbre, un Australien tomba du ciel. Littéralement. En plus comble de chance, cet Australien s'avérait à être son frère (Ouah le coup de chance !)

G'daaay, Matt!

Curieux phénomène que ce buisson parlant. Matthew savait que l’Australie était peuplé de créatures diverses, mais il ne connaissait pas cette espèce feuillue parlante… à gros sourcil.

- Oh… Salut James !

En effet, le frutex densiflori hirtiflori loquens s’avérait à être son frère. Pendant que l’Aussie se dépêtrait et parlait (quoique grommeler serait plus approprié) Matthew ajusta Kuma qui glissait de ses bras. Quand James se redressa, son chapeau fut ajusté et avec un sourire digne d’une publicité Crest, il lança un chaleureux :

"Content de t'voir, brother."

- Content moi aussi !!

À vrai dire Matthew serait plus heureux de voir une chaise et un verre d’eau frais, mais il garda sous silence sa pensée.

- Tu…tu savais que je venais eh ?
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