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 [Vers 850] Peins-moi une île de feu et de glace ; de volcans et de neige. | Islande

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[Vers 850] Peins-moi une île de feu et de glace ; de volcans et de neige. | Islande Vide
MessageSujet: [Vers 850] Peins-moi une île de feu et de glace ; de volcans et de neige. | Islande   [Vers 850] Peins-moi une île de feu et de glace ; de volcans et de neige. | Islande Icon_minitimeJeu 12 Jan - 11:05

Skeggöld, skálmöld,
Skildir ro klofnir,
Vindöld, vargöld,
Áðr veröld steypisk ;
Mun engi maðr
Öðrum þyrma

Il y a des récits de notre temps racontant les périples de quelques vestmann, nos pères, voguant jusque sur ces terres de glace que l’on désignera plus tard, en notre ère contemporaine, sous le nom d’Islande.

C’était ce que Svein avait entendu de la bouche de quelques colporteurs lorsqu’il embarqua avec Naddoddr et quelques hommes sur le knörr qui allait les conduire aux îles Féroé, découvertes depuis peu et avec qui ils commerçaient. Le profit était bien sûr la préoccupation première du norvégien, et ce, bien avant la découverte de nouveaux lieux. L’empire viking commençait à faiblir. Et ce n’étaient pas les révoltes naissantes des danois du Danelagh qui allaient les gonfler d’orgueil et de fierté. Mais ceci était le problème du futur Danemark, pas le sien.

Le vent était favorable à leur voyage et s’engouffrait à merveille dans la voile colorée qui gonflait fièrement vers l’avant du bateau, en direction de l’horizon.

Le norvégien était fatigué. Fatigué du sang et des guerres bien que celles-ci se faisaient de plus en plus rares, contrairement à ses frères ainés. On lui avait toujours fait remarquer l’absence totale d’expressions de son visage alors que les morceaux de chair humaine s’étalaient à ses pieds ce qui, bien entendu, n’avait pas manqué d’étonner les propres hommes de son peuple. Svein n’était pas le premier à laisser éclater ses sentiments et états d’âme au grand jour. Il était de ceux qu’il fallait craindre, non pas parce qu’il était violent, mais bien parce qu’on ne pouvait jamais deviner ce qu’il pouvait bien penser ou ce à quoi il réfléchissant.

Et il sentait en l’occurrence qu’ils se faisaient distancer par le reste du convoi.

Il se retourna, jetant un coup d’œil au responsable du navire, Naddoddr en lui-même. Le viking était connu de Svein car il avait été l’un des premiers à fouler le sol des îles Féroé, quelques années plus tôt. Le regardant agir un instant, dans le vide ou fixement, il se garda bien de lui faire remarquer la distance qui les séparait des autres knörr, laissant ainsi l’Histoire faire son œuvre. Cette Histoire qui était bien ingrate de les laisser se perdre dans cet océan infini avec pour seul repère, l’horizon, pourtant à elle seule un facteur sournois sur lequel on ne pouvait que peu compter.

Ils errèrent pendant plus d’une semaine sur cette mer plate à une vitesse plus ou moins dépendante d’un vent joueur et aléatoire, avant que l’horizon ne dessine d’un coup de pinceau gris d’aquarelle, les côtes d’une terre salvatrice.

Débout en bout de proue, le norvégien haussa les sourcils d’étonnement. Il n’aurait jamais cru réussir à trouver une terre encore plus au nord (ce qu’il semblait penser étant donné la tenue quasi inexistante de cartes maritimes à l’époque) que celle des Féroés. Tous les hommes avaient fini par remarquer les ombres grandissante de cette terre et avaient réussi à transmettre cette excitation fugace qui les animait tous à leur nation pourtant si détachée de ce genre de sentiments. Oui, Svein était excité. Excité à l’idée de frôler cette nouvelle terre qui semblait si immense à ses yeux, beaucoup plus majestueuse, imposante et donatrice que le moindre petit îlot de verdure qu’il avait pu explorer auparavant.

Ils cherchèrent un endroit où accoster pendant plusieurs dizaines de minutes avant de poser enfin le pied à terre.

Le sol était sec, dur et aride. Non propice à l’agriculture bien que l’idée même de commencer à cultiver était quelque chose d’un peu prématuré dans l’esprit cartésien du norvégien. Svein observa d’un regard circulaire les environs alors que le reste des hommes débarquaient les marchandises faîtes de tissus, d’outils et d’autres denrées non alimentaires (ils avaient fini leurs provisions depuis longtemps et ces trois jours de plus passés sans manger avaient quelque peu affaibli la troupe de marchands, peu habitués à de telles conditions de voyage.

Les marchandises une fois sur terre, Naddoddr, en tant que chef de l’expédition, décida alors qu’il serait judicieux de commencer à explorer les alentours afin de savoir si l’endroit était habité et s’il était possible de trouver de la nourriture.

Norvège les suivit. Il n’avait pas d’autre choix. C’était ça, ou rester au bateau, ce que quelques hommes n’avaient pas manqué de proposer.

Il suivit alors la troupe de quelques hommes à travers les pierres calcinées et la poussière. Le froid se fit de plus en plus mordant lorsqu’ils entamèrent les chemins escarpés de la montagne et ils avaient tous pris soin de prendre quelques vêtements chauds dans les paquets normalement livrés aux Féroés. La verdure se faisait rare et, arrivé en haut de ce qu’ils prirent pour une montagne (qui n’était en fait qu’une grosse colline à l’échelle du plus haut volcan que compte l’Islande), ils ne purent définir si ce territoire était habité ou non. La terre était grande. Il leur aurait fallu des jours voire des semaines pour tout explorer, rien qu’un minimum.

Un homme proposa de redescendre vers le bateau, ce que le norvégien accepta intérieurement. Il n’y avait rien ici, il vaudrait mieux pour eux qu’ils partent au plus vite. A moins que la décision de contourner les côtes ne soit prise.

Alors qu’ils redescendirent la montagne, quelques flocons commençaient à virevolter au-dessus de leur tête. Le vent, bien que faible, faisait danser la neige dans l’air, les accompagnant le long des chemins ardus. Les hommes commençaient à vouloir jouer avec le tapis blanc qui se formait lentement à leur pied. Les laissant faire dans leurs exclamations et jeux puérils, Svein s’arrêta. Il voulait rester un peu seul et admirer dans son grand moment de solitude, la beauté de cette île enneigée. Il fixa la mer, calme puis ferma les yeux, écoutant le faible son d’une brise marine tout aussi agréable sur son visage que poignante.

Le silence.
Et des pleurs d’enfant.

Il ouvrit les yeux. Les pleurs d’enfant sur cette île visiblement déserte et primitive ne semblaient signifier qu’une chose pour la nation qu’il était. Doucement, il chercha du regard et de l’oreille la provenance de ces reniflements intempestifs qu’il pouvait bien ouïr et se dirigea vers une grosse pierre brûlée qui servait apparemment de cachette.

- Oh.

Il la contourna et, découvrit alors ce qui devait être découvert, du moins par lui-même. Svein le dévisagea un instant avant de s’accroupir à ses côtés, ne notant pas la réaction de l’enfant aux cheveux blancs, qui de toute manière, ne l’’impressionnait que très peu.

- Hefur ekki gráta, ég mun ekki borða þig. Hvað ert þú að gera hér ?
(Tu n’as pas à pleurer, je ne vais pas te manger. Que fais-tu ici ?)


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