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 [Février 1864] On a honte d'obéir au Roi parce qu'il est le Roi. Alors on lui obéit parce qu'il est intelligent. | Roderich

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[Février 1864] On a honte d'obéir au Roi parce qu'il est le Roi. Alors on lui obéit parce qu'il est intelligent. | Roderich Vide
MessageSujet: [Février 1864] On a honte d'obéir au Roi parce qu'il est le Roi. Alors on lui obéit parce qu'il est intelligent. | Roderich   [Février 1864] On a honte d'obéir au Roi parce qu'il est le Roi. Alors on lui obéit parce qu'il est intelligent. | Roderich Icon_minitimeDim 3 Avr - 12:58


« Les idées fixes sont comme des crampes, par exemple au pied... Le meilleur remède, c'est de marcher dessus. »
Søren Kierkegård
▬▬

La retraite.

Ce n'était pas ce que les danois avaient espéré pour mener à bien cette guerre. Ce n'était pas ce que le Danemark en personne avait souhaité pour régler ses comptes avec un prussien et un autrichien qui se mêlaient beaucoup trop de ses affaires à son goût.

Le résultat n'avait pas non plus seulement le pur fruit des forces auxquelles Johan s'opposait avec obstination. L'équipement était désuet, il l'avait toujours su. Et ce n'était pas sa baïonnette qu'on lui avait prestement confié, comme tout soldat de la sixième brigade qui allait le protéger contre la force de feu ennemie. L'armée danoise était mal équipée, c'était ce qui allait causer sa perte. Et pourtant, le danois refusait de croire en une défaite. Comme à chaque fois, il était persuadé que la connaissance du terrain allait être un avantage pour son pays, si tant est que ses généraux daignaient l'écouter quand il parlait.

Mais non. Qui aurait envie de parler à une nation boueuse, tâchée de sang et avec des engelures sur le corps, comme tout soldat qui aurait combattu sur l'un des fronts par une tempête de neige ? Qui aurait envie d'obéir à un colérique qui tapait du poing sur la table pour continuer obstinément le combat ? Personne.

Les dents serrées, les sourcils froncés, la frustration danoise était palpable.

Le vent s'était arrêté de souffler. La neige tombait en gros flocons sur la colonne de soldats qui repartaient vers le nord du Jutland, mouillant un peu plus le tissu grossier aussi rouge que le sang qui les tâchait encore leurs uniformes.

Le Danemark jeta un coup d'œil en arrière.

Les fortifications de Fredericia, les différents fronts. Tout était encore fumant, bien visible malgré la neige. Et le danois d'avoir une pensée pour l'Autriche. Roderich. Il n'avait pas ménagé la puissance de son armée et avait écrasé la résistance danoise comme une brindille entre les doigts d'un enfant.

Cet aristocrate de malheur. Il devait bien jouir de sa puissance, un bon thé devant le champ de bataille, se félicitant lui-même du chaos qu'il avait provoqué au sein même de la nation scandinave. Oui. Johan l'imaginait bien comme ça. Et cette simple pensée traversa l'esprit danois aussi rapidement qu'il avait décidé de revenir sur ses pas pour régler un dernier petit problème tenace.

Il n'aimait jamais qu'on se mêle de ses affaires internes, et de surcroit qu'on se permette de lui donner une leçon à la limite de la fessée déculottée.

Ses dents se serrent un peu plus dans sa bouche. Non. Décidément il ne pouvait accepter la décision des généraux. Il allait régler ses comptes de lui-même. Puisque de toute manière, on était jamais mieux servi que par soi-même.

Alors il avait hâtivement quitté le rang. Persuadé que cela allait lui retirer ce poids immense de l'idée même de la défaite complète. Car s'il y a une chose que le danois associe à la défaite, c'était bien la honte suprême qu'était celle de sonner la retraite. Oui. Johan en avait honte. Honte de son État Major qui se laissait facilement décourager par une simple démonstration de force.

Mais où était passée la hargne viking bon sang !

Le Danemark rageait. Il ne pestait pas contre le froid qui avait depuis longtemps pénétré dans la chair de ses extrémités. Malgré l'habitude, il n'arrivait toujours pas à s'y faire. Non. Il bouillait. Il bouillait de l'intérieur, son sang de barbare s'excitant un peu plus à chaque pas qu'il faisait en direction des camps ennemis, encore beaucoup trop loin pour l'instant. Les soldats lui jetèrent un regard à la fois atterré et inquiet. Ils ne comprenaient pas l'obstination de leur nation à vouloir absolument se battre et pourtant, ils le laissèrent faire. De toute manière ils n'avaient pas le choix. Les représailles de leur nation, énervée par la situation ne pouvaient être que plus terrible si on le détournait de son objectif.

Et c'était d'ailleurs sur la nation même de l'Autriche que Johan allait jeter sa frustration, son mépris et sa haine. Car passer pour le dernier des imbéciles, incapable de se battre était loin d'être son souhait le plus cher.

Ses bottes s'enfonçaient dans la neige comme on enfonce un couteau dans du beurre.

L'armée danoise était loin maintenant et l'ancien viking, porté par son sang en pleine ébullition, ne voyait plus que ce que la plaine devant lui, lui offrait. Il était seul. Seul dans cet océan blanc et glacé. Il essuya un peu les flocons entassés sur la visière de casquette, puis ceux qui s'étaient logés dans les replis de son uniforme, espérant limiter le froid malgré les plusieurs degrés en dessous de zéro qui régnaient.

Il avança encore que plusieurs centaines de mètres, prêtant l'oreille au moindre bruit.

Et il l'entendit. Ce bruit. Le son suspect de quelques pas. Puis plus rien. Un autre pas. Silence. Le danois scruta les horizons, sur le qui-vive.

Vue panoramique de la plaine enneigée avant qu'il n'aperçoive l'origine du bruit, persuadé d'un ennemi et qu'il marchait aveuglément dans sa direction, inconscient de la nature même de l'être dont il s'apprêtait à faire la rencontre.
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[Février 1864] On a honte d'obéir au Roi parce qu'il est le Roi. Alors on lui obéit parce qu'il est intelligent. | Roderich Vide
MessageSujet: Re: [Février 1864] On a honte d'obéir au Roi parce qu'il est le Roi. Alors on lui obéit parce qu'il est intelligent. | Roderich   [Février 1864] On a honte d'obéir au Roi parce qu'il est le Roi. Alors on lui obéit parce qu'il est intelligent. | Roderich Icon_minitimeMer 6 Avr - 17:45

Le vent et la neige soufflaient sur les hommes, les bons comme les mauvais. Et rien ici bas ne pouvait distinguer une méchante âme d’une vertueuse, pas après une bataille. Les soldats tuent, obéissent, veulent survivre et se battent parfois à regrets, parfois avec courage, toujours avec désespoir. Qui se souvient des incendies, qui se souvient des gagnants, des perdants ? Tout finit toujours par s’oublier, une nation le sait. Oui, même le pire des massacres, même les cris des enfants et les larmes sur les joues des vierges… A croire que rien ne possédait d’importance en ce bas monde. Roderich ne philosophait pas sur le bien, le mal, la vie ou la mort. Il se contentait de prier Dieu, car la foi était l’une des seules choses encore solidement ancrée en lui, et d’avancer.
Il y avait toujours de nouvelles guerres à mener, de nouveaux alliés. Aujourd’hui, il se battait aux côtés de la Prusse, ce frère ennemi qu’il ne connaissait pas tant que ça, qu’il aimait tout autant qu’il le haïssait. Et eux, eux les seigneurs de la terre montant des étalons de carnage, ils chevauchaient à présent les mers et offraient leur violence à leurs victoires.
Le Danemark était un bon ennemi, il était leur frère également. Ni Gilbert, ni Roderich n’en avait parlé entre eux. La figure de leur père commun était loin, tellement loin… Ils n’étaient ni Passé, ni Futur, ils étaient Présent. Les souvenirs ne sont bons qu’aux humains, eux qui voulaient ne se rappeler de rien.

Affronter un frère n’a rien d’un anathème. Pour eux, c’est un loisir. Un loisir où l’on se déteste, où l’on s’entretue, où l’on perd bien plus de sang que de larmes. Aujourd’hui, Roderich avait gagné. Il avait gagné une ville, lui que l’on sous estimait peut-être un peu trop comparé à la flamboyance de Gilbert. L’Autrichien était peut-être un aristocrate, un homme détestable et un mélomane ridicule, il n’en restait pas moins un ennemi redoutable. En ses veines brûlait le feu des conquêtes et l’appel au sang et aux armes. Cette soif commune à tous les germaniques, cette soif qui les reliait entre eux, les poussaient à s’affronter du Ciel jusqu’en Enfer, eux qui tuaient toute Innocence, eux assoiffés de Puissance.

Là, ne restait plus que la solitude. Roderich Edelstein savait que ses hommes étaient loin. Il n’y avait que lui, lui, le vent et les empreintes de ses pas dans la neige. Prince sans Royaume, Chevalier loin de tout conte de fées, il respirait la mort et le désespoir tout autour de lui. Des effluves minuscules, insignifiantes et incapables de calmer la bête fauve tapie en son cœur. Tout était perdu, égaré, et cela n’avait pas la moindre importance. Alors il marchait, il marchait ni vers son camps, ni vers son destin. Une nation n’en a pas. Il marchait avec ses semelles de glace, ses yeux de fous et son âme de monstre…

Finalement le monde s’ouvrit à nouveau à lui : Roderich vit les paysages l’entourant, il se vit lui, Autrichien loin de l’Autriche, il vit le cri du loup dans l’air et les murmures de la nuit à venir. Il vit son adversaire également et n’en conçut aucune peur, aucune excitation. Juste du mépris.

Le Danemark était là, animal. La défaite qu’il avait essuyé aujourd’hui était loin d’être glorieuse, tous deux le savaient. Que voulait-il alors, ce fou, une revanche ? Roderich était armé, blesser quelqu’un ne le dérangerait pas, tuer non plus. Mais on ne pouvait pas tuer Danemark, hélas… Et l’autre le regardait, impossible de deviner toutes les pensées de cet esprit primaire. De toute manière elles n’intéressaient pas l’Autriche…

Devant lui se dressait un viking, reflet de cet adolescent violent qu’avait été le Danemark. Et lui, lui ô combien il pouvait paraître chétif à côté, mais Roderich, à défaut de s’aimer, avait appris à ne pas se sous estimer. Lui aussi il connaissait le goût de sang, le bruit de l’épée, les chairs torturées et le chant des batailles. Il connaissait les galops des chevaux, les lances brisées, les tournois sans foi ni loi, les règles oubliées et la fureur, oui la fureur de vivre, éclatante comme un soleil d’été et mortelle comme le serpent venimeux. Alors Roderich se dressa, oui il se dressa non pas comme le dernier des chevaliers mais comme le premier des combattants. Il ne pouvait y avoir de mots, l’Autriche ne pardonnait pas un ennemi, jamais. Sauf pour un être cher, tellement cher qu’on se refuse à l’aimer pour mieux le haïr… Mais Gilbert n’était pas ici. Il n’y avait que lui, lui et Johan, lui et la haine, sa haine.

Oui toute cette haine à l’égard d’un monde abject le débectant de plus en plus, jour après jour. Ce monde qu’il vomissait, bien loin de toute subtilité, de tout réconfort, il n’y avait que chair putride et sang pourri, on ne peut pas aimer un tel univers malgré la lueur des astres, non. On ne pouvait également aimer les êtres s’y trouvant, comme cet animal.

Hé bien ? Approche ! Approche, tu vas encore perdre, pauvre chose… Tu ne vaux rien, Johan , absolument rien…

Si froid est le vent, glacial comme le plus beau des destins. Roderich enlève sa cape, il n’est pas le lus musclé des hommes, on le confond souvent avec un freluquet. Pourtant sur bien des points il ressemble à Gilbert, mais on veut le faire mourir dans son ombre, voilà la vérité…

Il ne mourra pas, il combattra, il frappera. Sans pleurer, bien au-delà des larmes, il se comportera comme l’ordure que l’on veut qu’il soit. Et là, bien loin de son pays, personne ne le consolera. Absolument personne…
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[Février 1864] On a honte d'obéir au Roi parce qu'il est le Roi. Alors on lui obéit parce qu'il est intelligent. | Roderich Vide
MessageSujet: Re: [Février 1864] On a honte d'obéir au Roi parce qu'il est le Roi. Alors on lui obéit parce qu'il est intelligent. | Roderich   [Février 1864] On a honte d'obéir au Roi parce qu'il est le Roi. Alors on lui obéit parce qu'il est intelligent. | Roderich Icon_minitimeDim 1 Mai - 11:44

La surprise n'était pas vraiment là où il aurait pu le croire.

Les yeux écarquillés, il ne pouvait que laisser entrevoir l'étonnement qui le submergeait en cet instant. La crainte de tomber sur un ennemi isolé. Celle de ne pas faire le poids même avec toute la volonté du monde pour réussir à faire partir l'envahisseur de son territoire. Il avait perdu Fredericia aujourd'hui. C'était déjà beaucoup trop pour le Danemark qui n'avait que pensées vengeresses, envie de rendre la pareille, avec des intérêts, à l'être qui le dévisageait de bas en haut.

L'Autriche était là. Théâtrale, comme à l'accoutumée. Ce frère que Johan n'avait jamais pu supporter. Tout comme Gilbert. Ce frère qu'il ne connaissait que de nom lorsqu'on lui apprit leur père commun. Cet immonde adversaire qu'il s'apprêtait à écraser. Pour la gloire de son pays, pour sa gloire personnelle. C'était ce qu'on lui avait enseigné depuis sa jeunesse.

La puissance ne se résumait qu'au nombre de territoires que l'on avait conquis, peu importe si le peuple crevait de faim, peu importe si le souverain était aimé de ses sujets. Le devoir même d'obéir avait été si évident que même Johan avait été pris dans la spirale fatale et sans fond de la guerre. Sa tendre amie qui ne l'avait jamais quittée. Car l'idée même de contredire son Roi aurait pu être une petite lueur de lucidité dans son esprit, mais le Roi, intelligence suprême du pays, ne connaissait que trop bien l'entité qu'était le Danemark pour agir dans son sens. Evacuer sa frustration laisser exploser sa colère du traité de Kiel qu'il n'avait fait que contenir au plus profond de lui-même, sous le simple prétexte qu'il fallait réprimer une rébellion.

En voilà une bonne idée. En voilà une magnifique situation actuelle.

Le jeune homme dévisageait de toute sa haine, l'être qui se tenait devant lui. Simple entité d'un mépris sans nom qui ne lui avait pas laissé d'autre choix que de prendre son fusil en main, prêt à frapper au moindre geste hostile.

Mais Johan, qu'espères-tu enfin ? Frappe, frappe, frappe. C'est tout ce que tu veux, c'est tout ce que tu attends.

« Hé bien ? Approche ! Approche, tu vas encore perdre, pauvre chose... Tu ne vaux rien, Johan, absolument rien... »
Et lui, qu'espérait-il ?

Le danois n'avait pas peur. Au contraire. Un immense sourire goguenard se dessinait sur son visage marqué par le froid et les dix degrés en dessous de zéro qui régnaient dans l'air environnant. Sa poigne robuste était étrangement serrée contre le manche de son arme. Peu de mots lui venaient à l'esprit sinon le verbe « abattre », reflet même du peuple guerrier qu'il avait toujours été.. Oui. Car Roderich était l'ennemi à abattre. Et même s'il était impossible de le tuer, Johan ne pouvait s'empêcher d'éprouver un certain plaisir sadique à la simple pensée de ce qu'il pouvait faire subir à cette chair qui les constituaient tous les deux.

Un soupir. Un « pfeuh » sorti de sa bouche. La dentelle, les belles paroles. Le danois ne connaissait pas ça. Seulement le cru, seulement ce qui pouvait choquer l'Autriche, lui montrer que sous ses airs de soldat sanguinolent, il était une nation à la répartie plus ou moins ardue.

« La valeur d'une nation ne se mesure pas à la qualité des draps dans lesquels il a pété. Désolé mais la soie, tu te la gardes. »
S'il y avait une quelconque réaction sur le visage de Roderich, il s'en délecterait avec un certain plaisir malsain. Il n'avait jamais eu l'habitude de voir des émotions chez une autre nation. Peut-être un petit rictus chez la Norvège, un léger froncement de sourcil un peu plus prononcé chez la Suède. A vrai dire, c'était le Danemark la boule émotive de la fratrie. Il était encore calme, malgré le sang viking qui bouillait à l'intérieur même de ses vaisseaux sanguins, les gènes qui résonnaient à l'intérieur même de toutes les cellules de son corps.

Et Johan le savait, depuis longtemps. Le scandinave fit signe à son frère d'approcher. Son sourire était éternellement figé dans un rictus moqueur et amusé. La situation l'enchantait. Grandement. Il déboucla sa casquette de soldat banal, mit la main à la visière et jeta son couvre chef au loin, dans la neige.

« Allez viens. Puisque nous sommes là, autant faire ce pour quoi le Divin nous a créé. Je suis sûr que cela l'amusera énormément. »
Il allait littéralement casser en deux la brindille qu'il était. Les lauriers étaient pour lui. Et quand bien même pour le simple plaisir de se battre. Car c'était bien ce qui animait toute nation. S'entre-déchirer comme deux loups affamés dans une arène avec, pour seul spectateur, Dieu.

Peu importe qui gagnait, « Il » était toujours le vainqueur des gains.


Dernière édition par Johan / Danemark le Lun 6 Juin - 8:55, édité 1 fois
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[Février 1864] On a honte d'obéir au Roi parce qu'il est le Roi. Alors on lui obéit parce qu'il est intelligent. | Roderich Vide
MessageSujet: Re: [Février 1864] On a honte d'obéir au Roi parce qu'il est le Roi. Alors on lui obéit parce qu'il est intelligent. | Roderich   [Février 1864] On a honte d'obéir au Roi parce qu'il est le Roi. Alors on lui obéit parce qu'il est intelligent. | Roderich Icon_minitimeDim 8 Mai - 15:57

Comment exprimer tout ce dégoût que Danemark lui inspirait ? Un cafard méritait plus de considération que ce pauvre être abruti, oui bien plus… Qu’espérait-il, le choquer ?! Oh primaire, tellement primaire ! Ce n’est pas par quelques insultes et mots crus que l’on peut mettre un homme à terre. Johan ne réussissait rien, si ce n’est à se ridiculiser lui-même. Et les deux yeux noirs de dédain de Roderich ne le quittaient pas à présent. Froids, silencieux, ils exprimaient beaucoup de chose là où les mots ne se montraient pas nécessaires. D’un seul coup, toute sa haine sembla se déverser en son seul regard, furieuse d’avoir été trop longtemps bridée au gré des convenances. Haine du monde, Haine des autres, Haine de tout. Le voilà drapé de colère et de solitude, et il en rit le pauvre homme !

Est-ce que l’autre à peur ? Il n’avance pas, il parle alors que l’Autrichien, lui, a déjà tout dit. Tant de temps perdu…. Mais ce soir il n’y aura que la défaite pour le Danemark, voilà ce que se jurait Roderich depuis son cœur lourd de tristesse. La neige est blanche, trop blanche, elle a soif de sang, ne l’entendez-vous pas pleurer ? Non, Johan ne peut pas évidemment, il est trop primaire, trop vulgaire, que comprend-il à la poésie ? Les contes qu’il connaissait n’étaient qu’un infâme bourrage de crâne sur la religion chrétienne… Il n’y avait pas de subtilité jusqu’au moindre brin d’herbe pour ce pays. Et cela donnait à Roderich envie de vomir….

D’armes, il n’a que son sabre d’officier, est-ce assez pour blesser ? Bien sûr que oui, cela vaut mieux que des phrases, cela vaut mieux que des mots. L’épée ne s’incline jamais devant la plume, il s’agit là d’affabulations, de contes pour enfants et bien naïfs et idiots sont ceux pour encore y croire. Roderich, lui, ne croit plus à rien, pas même au soleil du midi, pas même à l’étoile du matin. Que vaut donc le froid de la Scandinavie face à toute cette glace en son cœur ? Il n’y avait que Dieu qu’il puisse aimer encore, lui à qui il dédiait la moindre de ses victoires. Mais était-ce réellement de l’amour ? Jamais Roderich ne se questionnait sur sa foi, il aimait à croire à cette idée d’entité supérieure, de Père Suprême prêt à les guider de toute sa bienveillance. Et qu’importe s’il acceptait ou ordonnait que ses enfants se battent entre eux, car toute chose aussi infime soit-elle n’est jamais ni bien, ni mal… Il n’y a que le cœur des hommes pour classifier ainsi les sentiments comme l’on classifie un herbier. Mais la psyché humaine n’est en rien un amas de feuilles mortes et de fleurs séchées…

Alors l’Autriche comprit que non, définitivement, rien n’était simple… Ni la haine qui le secouait, ni le dégoût qui l’étouffait, ni cet amour fraternel qui soudain l’étreignait dans l’attente des coups de son frère. Sans Danemark, oui sans Johan, sans Gilbert ou même sans Berwald, cet autre frère nordique qu’il haïssait plus que sa propre vie, que lui resterait-il, lui, si ce n’est la plus douloureuse des solitudes ?
Ils étaient frères, ils étaient les nations fils de peuples sans règles, sans empires, ils étaient ceux nés pour ne jamais suivre, pour toujours diriger. Ce n’était pas du sang dans leurs veines, mais le métal en fusion des premiers outils forgés, de ces armes qui créèrent les premières guerres, les premières larmes…

Tous ils étaient colères, carnages et conquêtes, tous ils étaient silences et incompréhensions, avec tant de mots derrière lesquels se cacher lorsqu’il suffit simplement de parler pour ne rien dire. Ils étaient le hurlement du loup solitaire, ils étaient les ténèbres des nuits sans lune, ils portaient le fracas des armes dans leur langage et offraient à un monde aveugle, leurs joues baignées de larmes sans jamais personne pour les sécher.

Qu’affrontait-il sinon un reflet de lui-même ? Des défaites, Roderich en avait tant connu, mais c’était bien de ses victoires dont il se souvenait le plus. Lorsqu’il ne souhaitait rien d’autre que la destruction du monde en même temps que son dernier coup d’épée pour que l’instant reste là, immortel avec la gloire pour seul linceul.

Il se souvenait de Fredericia, comment oublier ces dernières heures ? Il se souvenait du visage d’hommes tués et parfois même, de leurs cris d’agonie. Demain tout cela serait oublié, que représentait donc Danemark sinon la dernière dignité, le dernier orgueil de ces morts ? Mais la vanité ne mène jamais à rien, alors il n’y a plus que cette phrase à murmurer. Oui, plus que cela….

Memento mori…

Il n’y a que la violence qui ne trahit jamais personne en ce monde, alors pourquoi la refuser ? Roderich n’était pas le plus fort et sa trop grande mélancolie lui interdisait bien des exploits. Cependant, aujourd’hui, pour toutes ces beauté du monde qu’il ne parvenait plus à voir, le sang coulerait. Il serait géant menaçant, il serait géant combattant…

… Il serait géant aux pieds d’argile.

Et sans même un cri, alors que sa gorge n’était que feu et glace, l’Autrichien se jeta sur le Danois. Car en leur cœur sonnait la onzième heure : celle du premier assaut, bien loin d’être le dernier.

Spoiler:
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[Février 1864] On a honte d'obéir au Roi parce qu'il est le Roi. Alors on lui obéit parce qu'il est intelligent. | Roderich Vide
MessageSujet: Re: [Février 1864] On a honte d'obéir au Roi parce qu'il est le Roi. Alors on lui obéit parce qu'il est intelligent. | Roderich   [Février 1864] On a honte d'obéir au Roi parce qu'il est le Roi. Alors on lui obéit parce qu'il est intelligent. | Roderich Icon_minitimeLun 13 Juin - 19:22

Spoiler:

Seul, comme un fou, il aurait encore pu rester des heures, sourire aux lèvres à prendre littéralement son pied dans le froid, la boue et le sang.

Le danois était une de ses nations qui, quoiqu'on ait pu dire de lui là-bas, à Vienne, à Stockholm ou même à la Cour de Guillaume Ier, n'était pas ce genre de nation à abandonner le champ de bataille si facilement. C'était son hobby, son plaisir, la seule chose qui l'amusait encore un tant soit peu dans ce monde dont il n'était qu'un infime part. Même pas un empire, même pas un royaume, uniquement une composante, sans âme, normalement sans corps, condamné à l'ennui des relations commerciales et de l'étiquette des Congrès ou des Conseils royaux.

L'ennui était leur fardeau. Ce qu'ils devaient supporter pour avoir la chance ou le malheur d'être nés immortels, à voir le monde mourir et les Hommes s'entretuer pour le seul loisir qu'ils pouvaient seulement se permettre. Car c'était comme cela que Johan considérait le monde. Un monde trop grand par les différences, trop petits par les similitudes entre les peuples qui finalement n'agissaient que sous la seule et unique essence capable de faire tourner les civilisations : l'ennui.

Et il en avait déjà fait l'expérience. Il avait déjà ressenti par la seule force de ses sens les blessures volontaires que l'on pouvait affliger à une nation, les humiliations qu'elle pouvait subir et surtout le plaisir que chacune prenaient sur les champs de batailles. Peu importe ce que la plus pacifiste des nations pouvaient dire (et il pensait surtout à la Norvège), il n'y a pas eu un seul moment sa propre vie ou l'adrénaline du combat n'était pas devenue une drogue. Une dépendance qui diffuse lentement dans leurs veines bouillantes. Le Danemark en était persuadé. Il avait soif de combat, soif de batailles et jamais cette adrénaline ne cessera d'être sa drogue.

Car en bon accro, il savait ce qui lui procurait le plus de plaisir. La position d'infériorité dans laquelle il pouvait mettre ses adversaires, comme du temps de Knud jadis, lorsqu'il était craint sur la Mer du Nord. Et rien que se remémorer cette période le rendait euphorique. Toutes ces batailles, ces asservissements, il rêvait d'en faire de même dans ce siècle. Il voulait qu'on se souvienne du Danemark comme une nation vainqueur. Il ne voulait pas qu'on l'oublie, qu'il soit mentionné dans les livres d'Histoire des siècles durant. Sans doute était-ce une pensée pour lui-même, une sorte de réflexion égocentrique d'une entité un peu trop sûre d'elle-même.

Il observait le moindre geste, la moindre réaction de son frère autrichien.

Lui qui, quelques heures auparavant, avait pris Fredericia malgré toute la volonté danoise du monde de garder cette forteresse en sa possession. Lui qui le toisait d'un regard provocateur tant il était dénué de tout signe de vie.

Après tout, il était une nation comme lui. Un contenant sans contenu. Un cercueil sans corps pour dernière sépulture.

Mais une même envie.

Blesser l'autre jusqu'à ce qu'épuisement s'en suive. La notion de mort, cela n'existe pas chez de jeunes nations comme le Danemark ou l'Autriche. On ne la retrouve que dans les livres, ceux qui parlent de Germania ou encore de la gloire passée de Rome. Non. Leur heure n'était pas venue. Ils n'étaient pas encore destinés à finir couchés sur le papier à côté de légendes retraçant la cartographie du plan de bataille.

Ils allaient se souvenir qu'ils moururent.

Et comme machinalement, le danois avait levé le bras. Le sabre d'officier autrichien sifflait dans l'air glacé, et, comme habitué à ce genre d'attaque de front, Johan avait paré. Avec son fusil. La force autrichienne, il ne l'avait sentie que très peu. Ils n'étaient pas bâtis pareil et cela se sentait. De cela, les clairons même de la victoire sonnaient comme une douce mélodie aux oreilles danoises. S'en était jouissif mais simple. Beaucoup trop simple.

Le bois de son arme n'allait pas se briser sous la fine lame de son frère. Volonté inébranlable de se battre et de survivre encore une fois à la terrible des batailles, avec quelques cicatrices en plus, mais bien évidemment, pour eux, nations, ceci n'était que le lot du quotidien. Un joli cadeau qu'ils devaient tous supporter.

Lentement, il courba les jambes, prit appuis sur la neige tassée sous ses bottes et s'aida de la force de frappe que lui prodiguait cet appuis pour asséner l'éloigner de son périmètre. L'avoir laissé aller jusque là était une petite erreur de débutant, mais le danois s'en réjouissait. Cela signifiait que Roderich savait un tant soit peu se battre, le combat se rendait donc tout aussi intéressant.

Sourire scotché aux lèvres, il continua sur sa lancée, profitant du petit déséquilibre provoqué par sa manœuvre, il pointa la crosse de son arme en direction de l'abdomen de l'Autriche. Crosse qui alla se planter dans l'abdomen de cette nation qu'il n'attendait que d'écraser. Il ne savait pas s'il l'avait directement. Il n'écoutait pas les sons que leur petit divertissement dans le froid et le petit vent glacé qui lui frigorifiait les articulations.

Johan retenait un peu ses coups, il fallait l'avouer. Mais où serait le plaisir d'un combat si l'ennemi ne se relevait pas dès le premier assaut ?
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MessageSujet: Re: [Février 1864] On a honte d'obéir au Roi parce qu'il est le Roi. Alors on lui obéit parce qu'il est intelligent. | Roderich   [Février 1864] On a honte d'obéir au Roi parce qu'il est le Roi. Alors on lui obéit parce qu'il est intelligent. | Roderich Icon_minitimeVen 24 Juin - 12:35

Il était tellement loin de son pays, l’homme solitaire, l’homme sans ombre… Tellement loin de sa patrie, tellement loin de son Dieu, tellement loin de son cœur aussi. Ce n’était pas sa terre sous ses pieds et cette simple constatation suffisait à lui brûler l’âme. Le vent, la neige, tout ça… Rien ne saurait apaiser ses tourments, parce qu’au fond Roderich ne voulait pas de cela, mais dans un combat cela n’avait que peu d’importances…
Il se croyait fort, le Danois, il se croyait immortel…. Roderich se sentait prêt à lui faire ravaler toute cette fierté. L’adrénaline du combat, il la connaissait aussi… Oh bien sûr, il ne maniait pas la hache, le fléau ou autre, mais la violence savait comment couler en son sang. Et peu importe qu’il soit si insignifiant, lui qui n’avait jamais été viking ou chevalier, oui peu importe.
Roderich savait où courir pour s’échapper : dans la violence. Cela l’aurait presque fait rire à gorge déployée tiens, lui que l’on considérait comme un freluquet, un moins que rien, qui donc l’imaginerait à vouloir se battre ainsi ?
Peut-être qu’il était un moins que rien, c’est vrai… Après tout on le lui répétait bien assez, il n’avait pas la noblesse de Gilbert, pas la force de ses frères nordiques et surtout, même pas les cheveux blonds de son père germain, mais ça ne l’empêcherait pas de frapper encore et encore, peut être même jusqu’à ce que le monde s’arrête !

Il croyait pouvoir le vaincre, le Danois ? Ah, qu’il espère donc ! Roderich sentit un hurlement lui déchirer les entrailles : il ne ploierait pas ! Adieu au loup solitaire, adieu à la lune et aux étoiles, adieu à tout un Monde à ses pieds …
Adieu la peine et le plaisir….
Oui il se battait, l’Autrichien ! Oui il donnait des coups, il en rendait et oui il n’avait rien à apprendre de ce point de vue là ! Tous s’amusaient à le sous estimer depuis bien trop longtemps et Roderich avait un fort défaut : il ne pardonnait pas.
Que Johan se rassure, son frère, son petit frère, se relèverait. Pas dignement, pas avec fierté, non juste avec un désespoir dévorant qui jamais ne le laissait en paix. Allez, debout soldat…

Mais de toute manière, il ne tombait pas…

Et qui donc a déjà pu rencontrer un homme fou sans la moindre cause, qui donc a pu voir pleurer un cœur sans le moindre chagrin ? Personne….

Tout est tellement beau ici, la neige, le vent, le sang et eux, oui surtout eux…. Roderich n’arrivait plus à sentir les larmes sur ses joues, tout comme il ne pouvait savoir si la raison en était le froid ou la tristesse. Ca fait toujours mal de s’apercevoir que l’on abandonne derrière soi encore une graine d’humanité…
Et cela faisait tellement de temps qu’il n’avait pas pleuré….

Tu n’es pas un dieu, Johan, tu ne le seras jamais….

Et il y avait tant de douleurs dans les yeux de l’Autrichien, la douleur et la haine mais de qui, de quoi ? Peut-être tout simplement de lui-même lorsque détester une tierce personne semble tout d’un coup bien futile.
Dans sa tête il se voulait vainqueur, il voulait se voir arrachant le cœur du Danemark de son torse encore brûlant, voilà les simples rêves qu’il avait…

Meurs…

Pour qui cette question? Pour toi, simplement pour toi…

Et l’espace d’une éternité, Roderich souhaite effectivement que son grand frère le tue.

Comme ça…

Tout simplement…

Tout en attaquant…
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