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 [Guerre du Pacifique - 1942] Autopsie d'un cœur battant | Kiku (WARNING /!\)

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[Guerre du Pacifique - 1942] Autopsie d'un cœur battant | Kiku  (WARNING /!\) Vide
MessageSujet: [Guerre du Pacifique - 1942] Autopsie d'un cœur battant | Kiku (WARNING /!)   [Guerre du Pacifique - 1942] Autopsie d'un cœur battant | Kiku  (WARNING /!\) Icon_minitimeVen 3 Juin - 8:57

/!\ En vous remerciant de bien vouloir prendre en compte ceci avant tout commentaire :

” Autopsie d'un cœur battant ”

[Guerre du Pacifique - 1942] Autopsie d'un cœur battant | Kiku  (WARNING /!\) Mutu

- Année 1942 -

Un gémissement s'éleva de la masse de prisonniers. Un parmi tant d'autres.

Les hommes ne sursautaient même plus, les râles des malades étaient de coutumes, ici, la peur, l'angoisse et même la Mort n'était plus que le cadeau quotidien de ces soldats, de ces prisonniers de guerre.

Capturés aux Philippines, emmenés en Chine. Ils auraient mieux fait de crever la gueule ouverte plutôt que de se rendre. Et là maintenant, tout ce que chacun espérait, c'était que le néant les recouvre, le froid les envahisse, pour ne plus avoir à supporter cet endroit, ne plus avoir la peur au ventre dès qu'un des hommes en blanc passait en revu les troupes dans le but de choisir les grands gagnants dans la loterie de la Mort. Les charmants médecins allemands avaient trouvé concurrents à leur hauteur. Un poil plus petit, plus jaune, plus bridé, mais ils auraient très bien pu aller dans le décor nazi, avec une croix gammée en plus sur la veste blanche.

Car oui. C'était comme ça qu'Alfred avait atterri ici.

Il avait perdu son assurance de fanfaron. Ses yeux, mobiles, scrutait la moindre parcelle de la « prison » dans laquelle il semblait être. Le carrelage du sol, tâché de substances diverses dont les relents donnaient une atroce envie de vomir et surtout l'état d'hygiène déplorable dans lequel ils étaient tous, ne faisait qu'amplifier l'atmosphère lourde, sale et poisseuse de cette pièce.

Il avait froid, il respirait fort, haletait, suait. Non, le Héros ne pouvait avoir peur et pourtant elle était bien là, cette peur. Cette peur qui lui tordait les boyaux, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus en dormir la nuit. Et chaque plainte qu'il entendait la nuit ne lui faisait qu'imaginer le pire.

Pire que quoi. Pire que l'Allemand ?

Sans doute. Peut-être. On savait ce que le régime nazi faisait dans ses camps. Est-ce que l'impérialisme japonais faisait de même ? Pour sûr, il était dans l'Axe, il était la même pourriture que Ludwig, il était aussi fou que lui.

Ses mains se resserrèrent sur ses genoux en sang. Il n'avait pas eu la chance d'être soigné après la bataille. Et qu'est-ce qu'on aurait fait d'un américain à moitié myope sans ses lunettes. On l'aurait envoyé avec la vermine, comme un déchet. De toute manière c'était ce qu'il était en cet instant. Il n'était plus les États-Unis. Il n'était qu'un soldat banal comme tous les autres ici.

Mais de toute façon, il avait vu pire. Ce n'était pas la fin du monde. Tôt ou tard, tout se résout. C'était évident. Même trop évident pour la nation américaine qui se trouvait d'un optimisme à tout casser tant la situation était désespérée.

Un autre râle s'éleva dans l'air étouffant de la pièce. Il était plus agonisant, plus rauque.
Les États-Unis détourna rapidement la tête en direction du son.

Il ne savait pas pourquoi il était malade. Il ne savait pas pourquoi tout le monde était malade. Lui et la science avait toujours fait deux de toute manière. Oreilles aux aguets, il s'attendait à un autre gémissement, il s'attendait à un autre bruit que celui-ci. Mais les bruits, Alfred les connaissait tous ici. Les prières, le vomissement d'un autre soldat qui n'avait pas pu supporter la vue de déjections purulentes, les soldats qui pleuraient leur mère en se lamentant ou même une tentative désespérée de sortir de cet endroit en en grattant les murs jusqu'à s'en détruire les ongles. Oui, il les connaissait tous par cœur. Et il leur avait donné un nom, à ces sons : le désespoir.

Il ferma lentement les yeux. Il ne voulait plus entendre ces bruits. Il ne les supportaient plus. Il allait devenir fou.

Il avait l'espoir de ne se focaliser uniquement que sur les battements de son propre cœur. Le visage plongé dans ses mains, il tenta de calmer sa respiration. Et, lentement, il les entendit, les battements. Comme des tambours, rapides, forts, entrainants. Une véritable musique qui n'était plus que son seul divertissement, son seul loisir tant l'attente d'être choisi par la Mort jaune se faisait longue.

Et pourtant il était optimiste. Ils allaient sortir de là, c'était sûr et certain. Il y croyait.
Le claquement de clés dans la serrure de leur cellule. Tous, relevèrent la tête.

C'était l'heure.

L'américain se prit à sourire, doucement, alors que quelques hommes illuminaient de leur combinaison blanche et de leur masque à gaz la pièce insalubre.
Alfred soupira. Longuement.

C'était l'heure à laquelle Dieu allait jeter son dévolu sur ses pauvres enfants. L'heure de la délivrance, ou l'heure de la souffrance. De toute façon l'un était toujours la conséquence de l'autre.


Dernière édition par Alfred / Etats-Unis le Dim 26 Juin - 14:54, édité 6 fois
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Spoiler:


    Elle était le numéro 763. Un parmi des centaines d’autres.

    La neige tombait à gros flocons, comme un déluge, épaississant encore le silence de l’extérieur. Les seuls bruits encore audible dans cette nature gelée étaient ceux des pas qui s’enfonçaient dans le manteau blanc, et le sifflement du vent. Ou peut-être était-ce les hurlements des prisonniers qui leurs parvenaient depuis le bâtiment. Il ne savait pas.

    Elle était le numéro 763 et sa tête, détachée du reste de son corps, observait d’un regard vide le ciel d'un blanc de linceul.

    Son cadavre sans vie resterait là, à la merci des meutes de bêtes sauvages du coin. Ou peut-être pas. Peut-être que quelqu’un ordonnerait de ramener cette poupée décharnée à l’intérieur, pour une quelconque nouvelle expérience macabre. Ça non plus, il ne le savait pas. Il avait déjà tourné les talons pour retourner au chaud. Il était vivant, lui. Ces choses-là, il ne s’en souciait guère.

    Et puis, quel intérêt que celui de s’émouvoir ? Ce n’est pas comme si cette femme avait été un être humain. De son vivant, ce n’était rien d’autre qu’un maruta. Pas la peine de perdre son temps à se dire qu’elle souffrait. Qu’elle respirait. Qu’elle avait autant le droit de vivre que les autres. Qu’elle avait droit à sa fierté. Car c’était faux. Elle, comme les centaines de prisonniers – de cobayes – attendant patiemment la mort entre les murs du camp de Zhong-Ma, n’était qu’un animal.

    Voilà pourquoi, au moment de franchir le seuil de l’édifice, Kiku ne ressentait rien de particulier, si ce n’était ce soulagement de retrouver des températures un peu plus décentes. Pas beaucoup plus, certes. Mais c’était déjà ça.

    Ici, le carrelage froid des murs semblaient hurler en une clameur tantôt faiblarde, tantôt insoutenable. Du plafond suintait la peur et l’horreur. La puanteur de la mort régnait, enveloppant tout, à la manière d’une purée de pois qui ne partira jamais vraiment. Pourtant, il s’était habitué. Ils s’étaient tous habitués, soldats comme laborantins. Il le fallait bien.

    Le camp était divisé en trois zones. Le « Château » abritant l’état-major et les appartements des gradés, le secteur des cellules, et enfin, le bloc des laboratoires. Le pire. Un lieu qui battait l’Enfer à plate couture. Un lieu où assister au démembrement d’un petit garçon était quelque chose de naturel, de normal. Une horreur qui faisait partie du quotidien. Quoique « horreur » n’était pas vraiment le mot juste. Après tout, ils faisaient tout ça pour le bien du pays. Pour le bien du Japon. Pour gagner la guerre. En pareil cas, personne n’était coupable. Il s’agissait seulement de… Patriotisme. De devoir envers la patrie.

    Fort de ces certitudes, le japonais attendait. Quelque chose allait aujourd’hui rompre la monotonie des cris de supplices sans fin. Un peu plus tôt dans la journée, alors que son regard parcourait sans vraiment y faire attention la liste des nouveaux prisonniers, un nom parmi des dizaines d’autres avait retenu son attention. Sur le coup, il n'y avait pas vraiment cru. C'était trop beau pour être vrai.

    Alfred. F. Jones.

    Un nom. Un numéro. Comme tous les autres. Un nom qui avait la chance – ou la malchance – de ne pas être barré d’un trait d’encre fin et net. Quand quelqu’un mourrait ici, c’était de cette façon que ça se passait. Une infirmière anonyme barrait le nom du défunt. Rien d’autre. Comme si ce simple geste effaçait toute trace d’existence. Et d’après ce simple petit morceau de papier, Alfred existait toujours.

    Il n’aurait pas pu s’agir d’un homonyme. Kiku l’aurai sentit, en son for intérieur. Alors il avait ordonné à ce que l’américain sorte de sa cellule le plus vite possible. Devant une telle prérogative, une personne normale aurait compris que l’occidental venait de bénéficier de la liberté. Un japonais travaillant ici lui, comprenait immédiatement ce que cet ordre sous-entendait. Un cri de plus viendrait se joindre aux autres.

    Planté droit comme un i, sans manifester aucune expression particulière, Kiku les vit enfin. Le groupe de scientifiques et de soldats en combinaisons blanches entouraient la silhouette de la nation américaine. Voilà un bien pitoyable état pour celui qui se revendiquait comme le Héros de cette Terre. Tout seigneur doit choir un jour de son piédestal, et le nippon avait sous les yeux le commencement de la déchéance. Quel cynisme que de retrouver Alfred ici. L’un bourreau. L’autre victime. A présent, ils se connaissaient sans se connaitre. Comme deux amis qui se sont observés à travers une vitre sale depuis toujours.
    L’asiatique ne s’était pas attardé a observer son homologue. Il en aurait tout le loisir sous peu.

    Pas un mot, pas une parole. Le crissement de leurs chaussures et la musique des scies électriques disaient tout à leur place. Imperturbable, Kiku marchait devant le petit groupe. Il savait où ils se dirigeant. Et il voulait être là. Et pas en tant que spectateur stoïque.

    Japon s’arrêta devant une porte des plus banales. Mais quand il en tourna la poigné, ce fut comme ouvrir une plaie béante en direction des rives du Styx.

    L’odeur du sang et de décomposition leur sautèrent aux narines. Avant même d’entrer, on pouvait aisément apercevoir, dans un coin derrière la table en inox sale, deux ou trois corps enchevêtrés les uns sur les autres, déformés à ce point qu’il était impossible de déterminer leurs sexe ou leurs âges. Des trainés marronnâtes s’étaient incrustées dans les murs. Une baie vitrée donnait sur une autre pièce, plongée dans l’obscurité.

    Et tandis que le japonais s’écarta pour laisser passer les autres, les épaisses sangles de cuirs et les instruments chirurgicaux bien trop propres pour n’avoir jamais servis semblaient attendre avec impatience l’américain.

    « Maruta 1042. Ironique. »

    Le numéro qu’il avait vu sur la liste.
    Ce fut à peine un murmure glissé au moment où Alfred passa devant lui.

    On ne pouvait tuer une nation. Tout du moins, pas si facilement que ça. Et surtout pas via la violence physique. Mais ça ne l’empêchai pas de ressentir la douleur au point d’en devenir fou, au point que la mort ne ressemblerai à rien d'autre qu'à un doux sommeil auquel il n'aurai jamais droit.


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MessageSujet: Re: [Guerre du Pacifique - 1942] Autopsie d'un cœur battant | Kiku (WARNING /!\)   [Guerre du Pacifique - 1942] Autopsie d'un cœur battant | Kiku  (WARNING /!\) Icon_minitimeDim 26 Juin - 14:47

Il ne lui fallu pas bien longtemps pour comprendre que c'était lui que l'on venait chercher.

Celui qui a été choisi, l'élu, le « chosen one », en quelque sorte. Ironique. Surtout lorsque l'on se dit que cette fois, ce n'était pas pour accomplir la mission suprême de sauver le monde, comme il aurait pu si bien l'exclamer héroïquement dans d'autres circonstances ou après le 7 décembre de l'année précédente. Non. Là, il s'agissait d'une mission inconnue, une mission dont il ne connaissait la teneur ni le but final. Un pas de plus vers l'obscurantisme de sa propre situation et de son propre avenir. Car bien sûr, la nation américaine n'était pas devin, bien qu'il aurait pu le laisser croire, lui qui était d'ordinaire si sûr de lui. Ici, il n'avait qu'une vague idée, un murmure à travers les murs de béton délabrés qui lui susurrait doucement des mots d'ordinaire si doux qu'ils lui en écorcheraient l'oreille de violence.

Son souffle se stoppa net lorsque les hommes en blanc au masque à gaz se postèrent devant lui. Lentement, il avait levé les yeux vers eux. Impossible de détailler leur accoutrement. De près, il voyait flou de toute manière. La musique de ses battements de coeur disparaissait comme le tambour du fantassin mourant cessait de battre.

Ses yeux bleus scrutaient le masque à gaz de ses « gardes », et sans un mot, il se releva, digne.

Oui. Il était digne. Digne de la nation qu'il était malgré sa situation plutôt délicate, malgré le numéro qu'on avait écrit au feutre sur un bout de tissu sale et poisseux, et qu'on lui avait accolé à la poitrine. Une veste grossièrement coupée qui de toute manière, ne servait apparemment que pour lui faire porter ce numéro.

1042.

Il ne savait pas à quoi servait ces chiffres. Sans doute était-il déjà fiché dans les dossiers japonais comme prisonnier de guerre. Après tout, c'était tout ce qu'on pouvait lui faire non ? Et puis, toutes ces combinaisons... une visite médicale ? Comme d'habitude ? Car c'était bien pour ce prétexte qu'on l'avait emmené ici. Une visite médicale comme beaucoup d'autres de temps à autres dans les camps de prisonniers, pour veiller à la sécurité du personnel. Sauf que cette fois-ci, il avait été emmené en Chine. Pourquoi la Chine ? Mystère. Mais il était alors l'évidente évidence même pour l'américain que la visite médicale serait mieux assurée dans cette infrastructure là, en sale état. Qui sait si ailleurs cela n'était pas différent après tout.

Un léger petit rictus s'installa sur ses lèvres. La situation n'était pas amusante. Pas amusante du tout. Mais Alfred, en bon optimiste avait la persuasion et les illusions en première ligne de son caractère et de sa nature humaine. Ce n'était qu'une visite sanitaire, rien de plus. Pas de quoi s'inquiéter n'est-ce pas ?

En fait si.

Il était encadré par les hommes en blanc alors qu'ils se baladaient dans les couloirs labyrintheux du bâtiment. Et plus ils avançaient, plus l'odeur de cadavre en décomposition se faisait sentir. Alfred était coutumier de ce genre d'odeurs, pour avoir participé à moult boucheries pour bénéficier de la liberté qu'il défendait tant. Les effluves putrides ne semblaient pas déranger les « masques à gaz », ni même l'officier qui les devançait. Il n'avait d'ailleurs pas bien réussit à discerner le visage de ce militaire qui les amenait on ne sait où.

Et ce n'était pas les pauvres ampoules à peine éclairantes qui allaient l'aider à voir qui il était.

Son regard se porta alors sur ce qu'il voyait autour de lui. Les murs, crasseux de substances diverses dont il n'arrivait pas définir l'origine sinon la texture et l'odeur âcre, les quelques matériaux médicaux trainant dans les couloirs, beaucoup trop propres à son goût d'ailleurs. Mais au moins cela prouvait qu'ils étaient sérieux dans le travail ces gens-là, n'est-ce pas ?

Et l'officier leur avait laissé le passage.

Un mot chuchoté à l'arrivée de l'américain dans la pièce. Cette voix, il la connaissait, l'ironique, il ne l'avait pas compris. Mais à l'instar d'un enfant qui refusait de croire au Santa Claus inventé par la compagnie Coca-Cola, Alfred refusait la présence de la nation japonaise en ces lieux. C'était physique. Il n'avait pas le nazisme sur son territoire, quand bien même il s'était allié à Ludwig. Tout ce qu'il avait remarqué chez Kiku c'était son envie de conquête, tout comme le blond avait ses frasques cachées sur Pearl Harbor qui n'avaient été que le prétexte pour montrer au monde qu'on avait besoin de lui pour s'en sortir, sur le front européen et sur le front Pacifique.

Mais l'heure n'était pas à la lecture ou le tournage d'un film tiré d'un comics. C'était la vraie vie, la réalité.

On l'installa sur une chaise de métal et on le sangla plus que de raison avec d'épaisses lanières de cuir. Il ne savait pas ce qu'on allait lui faire. La salle était beaucoup trop propre, nettoyée de la vue de la tripaille, mais pas de l'odeur ferreuse du sang qui s'était incrusté dans les coins inatteignables de la pièce ni même dans l'atmosphère renfermée de l'endroit.

Alfred observait ces hommes et femmes s'agiter devant lui, revêtir des tabliers fraichement lavés, enfiler des gants de latex. Il ne voyait toujours pas bien, seulement du flou autour des formes qui jouaient avec cérémonie leur pièce de théâtre funèbre. Cette visite médicale avait pris une tournure plutôt étrange et inconnue. Ce genre de visite pseudo-déguisée qui faisait plus penser à un début de torture, qu'à une réelle étude des réflexes humains avec un petit marteau en caoutchouc.

Ses poings se serrèrent doucement. Une épaule se mut d'un coup, tirant son lien de cuir avec autant de force qu'il pouvait donner. Son cerveau criait « Problème ». Son corps réagissait enfin. Il lui fallait sortir de là. Le cuir ne lui allait pas au teint de toute manière. Il scrutait la pièce d'un regard circulaire et alerté, continuait à essayer de se défaire de sa prison de peau tannée quelques dizaines de secondes durant, puis il se stoppa, haletant.

La sueur coulait sur son front et ses tempes. Et malgré cela, il se disait que tout allait bien se passer qu'il allait s'en sortir, c'était obligé.

Et dans tout cet élan de bons sentiments, de volonté de croire en une espèce de miracle impossible...

... Il avait perdu son sourire.
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