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 [1857] America was born in the Streets. | Kenneth

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Roosevelt / New York


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MessageSujet: [1857] America was born in the Streets. | Kenneth   [1857] America was born in the Streets. | Kenneth Icon_minitimeDim 3 Avr - 14:28

America was born in the Streets.


    Un verre de whisky, un ! ”

    Cette voix, accompagnée d’un poing abattu violemment sur une table, s’éleva parmi un brouhaha incessant qui régnait dans un des multiples bars du quartier de la Bowery, à New York. En ce 4 juillet – Journée d’Indépendance du rebelle blond à lunettes, pour les incultes – tous les restaurants et tavernes, oui, même les maisons closes étaient bien visités. Encore mieux qu’à l’habitude. Bien sûr, la grande majorité des clients faisait parti d’un des multiples gangs de rues établis dans ce quartier-ci. Le plus connu et populaire portait le nom de Bowery Boys. En même temps, qui de non-criminel était assez fou pour oser s’aventurer dans les rues d’une ville aussi dangereuse que jamais ? Où les gens se faisaient poignarder de beau jour sur l’avenue de Broadway ?

    L’énergumène qui avait demandé l’alcool fort alla chercher son verre au bar en y laissant quelques pièces en échange, avant de s’en retourner à sa petite table, isolée dans un coin de la pièce, et se rassoir à sa place à l’ombre, car aucune lumière, que ce soit celle d’un chandelier ou des rayons du soleil entrant par les vitres dégueulasses et vitreuses de l’endroit, parvenait à l’éclairer. L’homme sirota sa boisson quelque peu, avant de tout vider d’un trait. Il tint son verre par le pouce et l’index et fit mine de l’observer de ses yeux bruns-verts.

    Le whisky. C’est bien la seule invention irlandaise un minimum utile. ”

    Le dédain dans sa voix ne se faisait pas prier. En même temps, c’était bien de la faute de ces immigrés à la noix, fuyant la famine ou Dieu sait quoi de leur pays natal, que tout allait de pire en pire dans la ville de New York, non ? Pauvres comme ils l’étaient tous, ils affluaient vers le bidonville de Five Points. Peu à peu, ce quartier avait eu la réputation d’être l’un des plus dangereux du monde entier. Seul l’East End de Londres pouvait rivaliser avec lui. Et ça, ça voulait tout dire. Toutes sortes de maladies s’étaient déclarées maîtres de l’endroit et le chaos y régnait, dans cet affreux trou à merde habité par des êtres bien inférieurs aux rats d’égouts, les Irlandais.

    Le jeune homme posa le verre vide sur la table. Il empoigna sa veste et son haut-de-forme, tous les deux noirs, qui étaient accrochés à un crochet non loin et s’empressa de sortir. Il avait l’impression de suffoquer. Une fois dehors dans la rue, tout aussi agitée et bondée que le bar, il passa une main dans sa chevelure brune, plaquée contre son crâne par un trop bon surplus de gel, pour remettre à sa place toute éventuelle mèche qui aurait pris la liberté de se rebeller, avant d’enfiler chapeau et veston. Son regard mit quelques instants avant de s’habituer à la lumière du soleil.

    L’individu commença à descendre la rue, direction sud, d’un pas rapide. Il prit grand soin de contourner chaque attroupement d’américains spécialement joyeux en ce jour de fête Nationale. L’ambiance embrouillait les esprits des membres des Bowery Boys, le jeune homme en était sûr. Il pouvait sentir qu’ils ne perdaient aucune pensée pour ce trou crasseux qui, pourtant, se trouvait non loin. Ils semblaient avoir oublié la menace qui y siégeait, prêt à essayer d’empoigner, d’une main de fer, leur quartier. Non, leur vie, même.

    Car les Dead Rabbits, le plus puissant gang d’immigrés et de descendants d’immigrés irlandais de toute la ville de New York, étaient les pires ennemis des Bowery Boys et de leurs alliés. Et le jeune homme, dont l’identité mystérieuse n’était autre que d’être l’Empire State, tout simplement, sentait que quelque chose était dans l’air. C’était la raison pour laquelle il s’empressait d’atteindre le quartier de Five Points, même si cela ne lui procurait que d’avance la nausée, tellement il était dégouté. Dégouté par le whisky qu’il venait de boire, dégouté par un rouquin dont ses compatriotes squattaient un peu trop sa ville à son goût.

    Il déboutonna le haut de sa chemise rouge ; il avait chaud. Ses bottes en peau de veau résonnaient sur les pavés d’une rue de plus en plus vidée au fil qu’il avançait. Tout son habillement traduisait son appartenance aux Bowery Boys ; s’engager seul en territoire ennemi n’était pas ce qu’on pourrait qualifier de sage décision.

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MessageSujet: Re: [1857] America was born in the Streets. | Kenneth   [1857] America was born in the Streets. | Kenneth Icon_minitimeMar 31 Mai - 21:59

Le con qui avait un jour eut l'idée de les appeler Dead Rabbits avait dû se prendre le regard noir - et le poing peut-être - de plusieurs irlandais en même temps. Dead Rabbits. Lapins Morts. Pitié. Les irish forçaient peut-être un peu trop sur la bouteille, mais pas de là à se rabaisser à ces pauvres rongeurs inoffensifs, décédés qui plus est. Lapins Morts, ça ne fait peur à personne.

Non, un Dead Ráibéad, dont la phonétique, il est vrai, se rapproche de "Dead Rabbit", c'était littéralement un homme dont il fallait avoir grandement peur. Celui que l'on craignait plus qu'un autre. Celui qui en imposait, qui foutait la merde et qui pouvait s'en sortir avec des membres ennemis en guise de trophée.

Les Dead Ráibéads, c'était sans doute le pire gang d'immigré de tout New York, ça, n'importe qui l'aurait dit. Ces sales irish, ceux qui venaient pour n'importe quelle raison, ceux qui venaient infester les rues avec leurs corps maigres et leur foutu caractère belliqueux.

En tant qu'Irlande, Kenneth était révolté. Il était le premier à avoir eu envie de démonter ces types du continent, ce peuple américain qui maltraitait le sien, le considérait comme du fumier. Et pourtant, il y avait des moments où Kenneth avait une haine sans pareille pour son propre peuple.

Surtout envers cet espèce d'alcoolique consanguin qui venait de lui cracher sur la nuque.

Pause. On replace la situation irlandaise, le pourquoi du comment.

Depuis que le mildiou s'était abattu sur ses foutues terres - et il était plus touché que les autres, évidemment, va comprendre la logique - la grande famine avait déjà décimé une partie non négligeable de la population irlandaise. Kenneth était mal en point, plus maigre que jamais, sujet aux différents stades de famine et d'un tempérament pire qu'exécrable.

Évidemment, Arthur n'avait pas eu l'air de s'en inquiéter. Pas le moins du monde. Même si Kenneth ne s'attendait pas à ce qu'il s'inquiète, en fait. Alors il était parti. Un peu partout. En quête de nourriture, d'aide, de tout ce qui pouvait le faire sortir de ce bourbier dans lequel le destin avait décidé de l'enfoncer un peu plus chaque jour.

Et lorsqu'il arrivait enfin à s'installer, à trouver un endroit à peu près acceptable pour une vie humaine, l'autochtone cherchait toujours à le dégager. Alors parfois ça pétait, et des coups de poings partaient, et c'était de pire en pire. Mais c'était comme ça que ça marchait.

Et les Five Points ne faisaient pas exception. C'était l'endroit où les irish pullulaient à New York. Même réputé pour être le pire endroit du monde. A cause des irish seulement ? Pas sûr. Mais en tout cas, ce n'était nullement un endroit acceptable pour des conditions de vie acceptables elles aussi.

Et quelque chose de malsain avait commencé à pénétrer l'ambiance de ce lieu, entre les âmes soûles, les bagarres violentes, les coup bas, les meutres au sein même des lieux...

Les jeux d'argents. Et Kenneth était un joueur invétéré, doublé d'un bagarreur né.

C'était pour cette raison qu'il se retrouvait torse nu, affichant sa maigreur, clope au bec, à se battre contre un de ses hommes, un Dead Ráibéad, misant dix dollars - ce qui était une somme énorme pour le pauvre ère qu'il était - dix fuckin' dollars pour la promesse de dérouiller la tronche de ce type.

C'était une bagarre prévue. Les joueurs, ceux qui misaient étaient autour, beaucoup avaient même misé plus sur le type en face, vu la silhouette d'échalas maigrelet du pauvre rouquin. Et ils avaient de grande chance de s'en sortir avec le double de leur mise, Kenneth ayant déjà pris assez de coups pour le gratifier d'irish sunglasses* et d'hématomes çà et là.

Et ce type. Ce pauvre type en face de lui qui faisait trois fois son poids. Il avait osé lui cracher dans le dos alors qu'il était à terre. L'Irlande s'était redressée, l'avait fixé, longuement, d'un regard qui veut dire "Tu te rends compte que tu craches sur ton propre pays, connard ?", s'était redressé et lui avait littéralement explosé la gueule, rendu plus que violent par l'alcool qui lui faisait office de sang dans les veines.

Car à cette époque de sa vie, les rares moments de sobriété de l'Irlande lui rappelaient pourquoi il voulait boire pour oublier.

Empochant la mise, il allait s'en retourner à sa beuverie continue, bouteille à la main, lorsque la foule s'écarta. Un grand type de la taille de deux hommes, un de ses gars, tenait entre ses énormes bras une silhouette qui apparaissait si frêle à côté de lui. Il la jeta à terre, juste aux pieds de l'Irlande, et lui jeta un regard qui en dit long sur le fait que "j'en ai chopé un, j'te le ramène, on peut le torturer un peu ?" avant de faire :

- Il rôdait autour des Fives Points. J'ai pensé que ça te ferait plaisir.

Kenneth eut un moment d'hésitation alcoolisé, puis se baissa, remarqua tout d'abord les rayures bleues, caractéristiques des Bowery Boys, avant de s'apercevoir que le gamin en question n'était autre que le jeune New York, représentant de la terre qu'il foulait du pied. Un grand sourire vint éclaircir son visage, mais pas par joie immense de le voir. Il le chopa par le col pour le redresser à son niveau, non sans une certaine maladresse dans les gestes, et déclara sur un ton dont l'ivresse était à moitié palpable :

- Hé bien, si je m'attendais à ça. Vous voyez ça les gars ? Un gamin perdu dans notre terrier. Qu'est-ce qui t'amène dans le coin poussin, tu t'es trompé de route ? Ou c'est avec une joie immense que t'es venu voir tonton, t'attendant à être reçu avec le thé et les petits gâteaux en prime ?

Il le méprisait. Du haut de sa longue expérience, de son blasé actuel et de son ivresse présente, l'Irlande méprisait à peu près tout et tout le monde, en fait. Et il n'avait qu'une seule envie : exploser les Bowery Boys. Un à un. Et avec violence.

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MessageSujet: Re: [1857] America was born in the Streets. | Kenneth   [1857] America was born in the Streets. | Kenneth Icon_minitimeDim 19 Juin - 2:28

    Dès le moment où l’espèce de géant à la figure déformée par trop de bastons s’était dressé sur son chemin, Roosevelt avait su qu’il avait fait ce qu’on pourrait qualifier de faux-pas. Non, plus que ça, même. Et quand sa tête vint rencontrer les pavés sales, froids et durs du sol qu’il foulait du pied, il se demanda quelle mouche l’eût piqué pour qu’il se livre ainsi à une mort quasi certaine.

    Heureusement qu’il n’était pas un humain normal, hein. Il savait, bien sûr, qu’il ne pouvait pas clamser comme n’importe lequel de ses hommes sous d’innombrables coups. Mais souffrir, ça oui, il le pouvait. Pour son plus grand malheur, constata-t-il, lorsque l’homme – non, la créature infecte et immonde qui puait l’étranger à trois kilomètres – qui l’avait envoyé à terre enfonça son gros pied dégueulasse dans l’estomac du New-Yorkais. Et celui-ci en vomit presque le whiskey qu’il avait bu auparavant.

    Il aurait peut-être dû faire demi-tour et partir en courant en apercevant ce mastiff irlandais, retourner dans la zone dirigée par les américains pures souches. Mais, étant d’humeur obstinée et extrêmement rageuse, cette option ne lui avait même pas traversé l’esprit sur le moment. Il s’était juste rendu compte qu’il avait fait une connerie et qu’il allait la payer cher. Mais la fuite n’était en aucun cas une option.

    On est trop fier, ou on ne l’est pas. Faisant très clairement parti de cette première catégorie, le Yankee n’avait pas hésité une seconde à lui balancer une insulte à la figure. Et à ensuite se battre tel un héros des temps anciens. Un genre de David contre Goliath revisité à la sauce new-yorkaise.

    Ou pas. Il ne réussit même pas à lui donner un seul coup que l’homme absolument énorme avait déjà agrippé l’espèce d’asperge humaine – s’il comparait la corpulence de l’irlandais à la sienne – de ses mains grasses et rauques et New York se retrouva à terre en moins de temps qu’il faut pour prononcer ne serait-ce qu’un simple « fuck ».

    Tous ses efforts pour se débattre furent vains. Bon, il faut dire qu’avec le coup que s’était prise sa tête et le coup de pied administré par la grosse brute, le jeune américain était sonné. Mais pas assez pour savoir pertinemment où on l’amenait. En plein cœur du territoire ennemi.

    Il allait se faire démonter la tronche. Refaire – défaire serait plus correct – le portrait. Par tous ces connards de moins que rien d’immigrés irlandais en même temps. Chouette. Et ce très probablement sous les yeux bienveillants d’un certain rouquin. Non, même pas. Le tonton prendrait sûrement grand plaisir à participer. New York était certain qu’il était là. Et, paradoxalement, il s’en réjouissait presque.

    Ah, ça y était. Roosevelt commença à sentir les multiples regards hargneux qu’on lui lançait. Bah, ouais, même un aveugle aurait tout de suite remarqué à quel camp appartenait l’adolescent, habillement typique des Bowery Boys oblige. Certes, à ce moment-là, il manquait le haut-de-forme, le Yankee n’ayant pas eu l’occasion de ramasser ses affaires éparpillées dans la rue avant que le gros l’embarque. Mais le pantalon à rayure bleue suffisait amplement à deviner son identité.

    Le brun n’eut même pas besoin de marcher correctement, se contentant de laisser trainer ses pieds sur le sol extrêmement crasseux, couvert de poussière, terre, vomi, matière fécale, ordures et, çà et là, des restes de sang séché. L’énorme monstre le portait quasiment, pourquoi donc faire des efforts de locomotion, surtout lorsqu’on n’avait pas très envie de finir au beau milieu du pire quartier de la ville, dans une foule d’irlandais de merde, comme un bout de viande tombé dans des eaux infestées de piranhas ? D’ailleurs, l’américain ne se débattait plus ; il avait très clairement compris que cela était inutile. De plus, il aurait juste eu l’air extrêmement con et toute cette peuplade venue d’ailleurs se serait d’avantage foutue de sa gueule. Il se laissa donc presque sagement traîner jusqu’à son destin qui, ce jour-là, avait pris la forme du plus belliqueux des irish. L’Irlande en personne.

    Roosevelt aperçut immédiatement sa chevelure rousse lorsque la foule s’écarta. Une chose était sûre : l’Européen était en sale état. Maigre à en compter toutes les côtes, pâle comme un fantôme, couvert de bleus – ça, à priori, c’était de son plein gré. Le New Yorkais éprouva de la pitié pour son homologue pendant une petite seconde. C’était vrai, quoi, il n’y pouvait rien que la famine s’était abattue sur son pays. Ce n’était franchement pas de chance. Mais cela ne lui donnait aucune raison de faire chier le monde. Enfin, le monde… Ca, l’américain s’en foutait. Kenneth rendait sa vie à lui difficile. Un fait des plus impardonnables.

    Et voilà qu’il se faisait jeter aux pieds de ce con, comme un simple déchet.

    « Il rôdait autour des Five Points. J'ai pensé que ça te ferait plaisir. »

    Dans ce cas, le gros aurait pu l’emballer avec du papier cadeau, aussi.

    L’Irlande se baissa et New York se prit un trop plein d’effluves à la senteur d’alcool dans la face. En même temps, ça ne l’étonna même pas. Il était même sûr de ne l’avoir jamais rencontré sobre. Ou alors, il ne s’en rappelait plus. Le sourire qui se dessina sur les lèvres du roux inquiéta vaguement l’américain, dans l’incapacité totale de le déchiffrer. Même s’il se doutait de ce qu’il pensait. Et voilà qu’on le chopait par le col. Holà, doucement, le bourré, pas que tu finisses toi par terre, t’as l’air de tenir à peine sur tes deux pieds.

    « Hé bien, si je m'attendais à ça. Vous voyez ça les gars ? Un gamin perdu dans notre terrier. Qu'est-ce qui t'amène dans le coin poussin, tu t'es trompé de route ? Ou c'est avec une joie immense que t'es venu voir tonton, t'attendant à être reçu avec le thé et les petits gâteaux en prime ? »


    Qu’est-ce qu’il puait l’alcool et la transpiration. Dégueulasse. Roosevelt ne put qu’afficher lui aussi un sourire. Sourire qui, accentué par son regard, ne traduisait que mépris et haine envers l’alcoolique. Il se libéra de la prise irlandaise d’un geste sec et répondit, avec autant de froideur dans la voix que possible :

    « J’avais une soudaine envie de me délecter de la misère dans laquelle vous vivez, tous. Et bien entendu, c’est toujours un grand plaisir de te voir, voyons. D’ailleurs, c’était pas plutôt toi qui t’attendait à être accueilli à bras ouverts ici ? » ajouta-t-il, histoire de provoquer d’avantage. « Si c’est pour boire le thé, c’est pas toi que j’serais venu voir. Surtout pas dans ce trou à merde… Parfaitement adapté pour toi, au passage. »

    C’était sans réfléchir qu’il lui envoya son poing dans la gueule, laissant place à sa rage. La réaction fut imminente. Du moins de la part de quelques sous-fifres de l’Irlande qui se ruaient désormais sur lui. Et merde.

    Il n’empêche que c’était prévisible.
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MessageSujet: Re: [1857] America was born in the Streets. | Kenneth   [1857] America was born in the Streets. | Kenneth Icon_minitimeMer 27 Juil - 21:51

Oh des étoiles. Ou la milliseconde de réaction intérieure "Hey connard tu viens de me frapper. Aïe. J'ai mal.", le tout à jouer sur un air dramatique, avec des violons et une diva qui beugle "OH TRAGEDIE".

Ces images mentale devaient être dues à l'alcool, c'était impossible autrement. Ou de son manque de sommeil. Ou des coups qu'il s'était pris avant. Ou de tout en même temps.

Toujours est-il qu'il venait de se prendre une mandale et que son nez s'était résolument décidé à retapisser le bas de son visage d'un rouge opaque, dans une trainée de sang bien continue. Comme s'il s'était résolu à passer par sa bouche faire un coucou à ses dents avant de goutter sur son torse depuis son menton. Oui nous parlons bien du sang ici.

Il était sonné. Il était déjà pas bien frais, mais là, c'était la cerise. Il eut à peine le temps de voir ses gars foncer sur l'intrus qu'il se retrouvait dos contre mur, main sur le visage, à se demander le où quoi que comment.

Et puis, lueur de lucidité. Il s'en détacha et commença à dégager tous les irish qui s'étaient jetés sur Roosevelt. Et il y mettait de la voix. Et il avait sans doute la plus grande gueule de tous les Five Points. Son peuple le regarda avec une pointe d'incompréhension dans le regard. Il dégagea le dernier, obstiné, qui donnait un coup de pied dans le ventre du gamin, et saisit ce dernier par le col avant de jeter un regard à l'assemblée de rouquin intérieurs.

- Vous vous croyez forts, bande de báltaís ? C'est ça mon peuple, c'est ça les irish, ce sont des mecs qui se mettent à trente sur un gosse ? Ca m'étonne pas qu'on ai une putain de réputation et que le monde entier veuille nous voir dégager.

Et il en profita pour refiler un coup de pied à New York.

- Et s'il y a bien une putain de chose qui est claire, c'est que c'est à moi de m'occuper de son cas. Allez taper sur du Bowery Boy, merde, celui là il est pour moi.

Ceci dit, sous quelques grognements dédaigneux, titubant, il embarqua Roosevelt, toujours en le traînant par le col, jusqu'au fin fond des Five Points. Là, il le jeta sur une couche, sans ménagement, et le laissa là pour aller s'observer dans un miroir de poche de l'autre côté de la pièce.

- Bordel, tu m'as pas loupé. J'espère au moins que tu m'as pas pété le nez, ça me ferait mal de devoir te péter un truc en compensation.

Il était tout à fait sérieux. D'un mouvement de tête, il cracha du sang sur le côté, comme un cowboy désinvolte et dégueulasse. Puis, il se retourna vers son - ahah - neveu.

- Tu vas quand même pas me faire croire que t'es venu juste pour admirer ma belle gueule. T'as des envies suicidaires ? On peut régler ça. De toute manière, si tu te tires, t'as une forte population d'irlandais qui t'attend un peu plus loin. Autrement dit t'es mort, p'tit père.

Fébrilement, il saisit une bouteille qui traînait là. Depuis longtemps. Rien à foutre. Il l'ouvrit et chopa le goulot entre ses lèvres, en absorbant un quart du contenu en cul sec. Toujours à boire. Au moins, ça, ça remplit un estomac vide. A sa façon.

- A moins que ça te fasse vraiment bander de me voir, surtout dans cet état ?

Il sous-entendait torse-nu au démarrage - ou plutôt, côtes à l'air - mais au final ça pouvait aussi s'appliquer à son état général. Il y en a qui aimaient ça, les vieux alcooliques qui sentent la mort et le sang frais. Sa mère avait bien trouvé du charme à son père après tout.

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MessageSujet: Re: [1857] America was born in the Streets. | Kenneth   [1857] America was born in the Streets. | Kenneth Icon_minitimeMar 4 Oct - 6:06

    Roosevelt se souvint d’avoir dit un jour ne pas croire à la décorporation. Restons relatifs ; corps et âme forment une entité qu’on ne peut séparer, pas vrai ? Y’a que ceux qui forcent trop la bouteille – ou tout autre récipient contenant dieu sait quelle substance qui les fait délirer – qui peuvent prétendre être sûrs que, selon les circonstances, l’esprit se détache de l’enveloppe corporelle et observe, de haut, ce qui se passe dans le terrain de jeu des mortels.

    Et ceux qui sont entrain de se faire tabasser de partout, à tel point que leur esprit impose un temps mort au monde entier, du genre : « Attendez un peu ! J’ai pas envie d’avoir mal là, à l’instant. Je préfère observer de loin mon moi physique souffrir et se prendre des coups. Vous permettez ? » Ensuite, une forme translucide s’élève du corps du martyr, fait, au passage, des clins d’œil à toute l’assemblée, s’installe, confortablement, quelques mètres au-dessus de la scène et indique, ensuite, que le tout peut se poursuivre, se délectant du spectacle meilleur que n’importe quel film, offert gratuitement, en plus.

    Ah, si c’est pas beau, ça.

    L’être humain n’est qu’un masochiste.

    Attendez. Stop. On rembobine la cassette vidéo. Plus vite que ça, allez !

    Trop de coups dans la tête aident d’avantage aux délires que n’importe quelle drogue. Ou alors, le New-Yorkais s’est vraiment vu se faire exploser sa gueule depuis un poste d’observateur, le temps que le pire soit passé et que – ô miracle – le tas d’os couvert d’un peu de peau qu’était Kenneth O’Murphy le sorte de ce bourbier. A ce moment-là, il lui semblait qu’il regagna son enveloppe charnelle – préférant avoir attendu encore un peu, ça lui aurait évité de ressentir le coup de pied dans le ventre administré par ce putain de roux.

    L’Etat ne comprenait plus rien. Il avait mal partout – ça, c’était une preuve que l’expérience hors-du-corps n’était qu’un fruit de son imagination, au final. Tout semblait se passer au ralenti autour de lui. Il n’entendit même pas ce qu’adressa l’Irlande à sa bande d’immigrés avant de se faire choper par le col par ce dernier et se faire trainer il ne savait où. Roosevelt se laissait faire, espérant que, premièrement, ses neurones allaient récupérer rapidement et que, deuxièmement, son tonton n’allait pas profiter de l’état déboussolé de son neveu pour le violer dans un coin sombre. Car, au vu du silence qui régnait à présent, c’était exactement là qu’ils se trouvaient.

    New York aurait dû fuir en apercevant l’énorme Irlandais au visage si monstrueux que même les Cerbères en auraient peur. Il aurait dû. Mais, bien entendu, ça n’avait pas été le cas. De toute son existence, il n’avait jamais fait profil bas. Ce qui n’était pas forcément un signe de connerie, mais plutôt d’égo surdimensionné et de cran à revendre.

    De toute manière, à ce moment-même, il était trop tard pour se lamenter des erreurs commises. Le jeune homme trouvait qu’il avait déjà suffisamment payé la bêtise de ses actions. Bah ouais, quoi, crouler sous les coups d’un nombre considérable de Dead Rabbits en même temps, c’était presque pire que les tortures infligées aux soldats capturés pendant la guerre. Mais il était plus que certain que c’était loin d’être terminé.
    Il commençait à reprendre ses esprits en main, juste pour constater que la douleur se ressentait d’avantage la matière grise en état de fonctionnement. Super.

    Il gisait… où, d’ailleurs ? Euh, bon, il gisait quelque part, sur quelque chose, son environnement encore trop embrumé pour le distinguer correctement. Il savait juste qu’il était seul avec la Nation européenne, quelque part dans le quartier des Five Points.

    « Bordel, tu m'as pas loupé. J'espère au moins que tu m'as pas pété le nez, ça me ferait mal de devoir te péter un truc en compensation. »

    La tonalité sérieuse qu’avait employée son homologue ne put que le faire rire jaune. Il prit une bonne minute à essayer de se redresser puis abandonna, se satisfaisant de s’assoir plus ou moins correctement et faisait mine d’essuyer le filet de sang qui coulait du coin de sa bouche. Chaque moindre mouvement lui faisait mal.

    « Oh, t’inquiète, je crois avoir au moins une paire de côtes cassées et va savoir si c’est la seule chose que tes hommes putain de pas fair-play m’ont brisée. A mon avis, on est bien plus que quitte, là. »

    Roosevelt essaya, à nouveau, de se relever, sa tentative se voyant cette fois-ci couronnée de succès. Il se tenait courbé en avant, une main sur les côtes, l’autre cherchant un mur contre lequel s’appuyer qui fut rapidement trouvé.

    « J’suis heureux de voir que toi, au moins, tu respectes les règles de jeu. Tu te rends compte, quand même, que tu m’as sauvé, là, il y a à peine quelques minutes ? Je sais pas comment je dois le prendre. »

    Il n’eut pas de réponse mais, de toute manière, il se doutait de la connaître. Kenneth voulait avoir l’honneur à lui tout seul de tabasser un bon coup le neveu.

    L’Américain commença à se déplacer dans la pièce, lentement, se sentant toujours aussi meurtri qu’il y a une minute. Mais il essayait de ne pas le laisser paraître. Difficile. Il dénicha une vieille chaise toute crasseuse et poussiéreuse qui trainait dans un coin et s’affala dessus sans aucune pensée pour ses vêtements – qui étaient foutus de toute manière. L’autre con de rouquin s’était retourné vers lui, ayant visiblement terminé de se mirer dans un vieil miroir de poche.

    « Tu vas quand même pas me faire croire que t'es venu juste pour admirer ma belle gueule. T'as des envies suicidaires ? On peut régler ça. De toute manière, si tu te tires, t'as une forte population d'irlandais qui t'attend un peu plus loin. Autrement dit t'es mort, p'tit père. »

    Le jeune Etat lui lança un regard qui en dit long sur le fait que "Tu te fous de ma gueule, sale con ? Bien sûr que j’suis pas venu pour t’admirer, tu crois que j’ai vraiment des goûts aussi merdiques ? " avant de laisser un rictus totalement mal adapté à la situation se former sur son visage.

    « A moins que ça te fasse vraiment bander de me voir, surtout dans cet état ? »

    Le temps n’était pas à l’humour, mais le New-Yorkais ne put s’empêcher d’éclater de rire comme s’il avait entendu la blague du siècle. Il en tomba presque de sa chaise et dut même essuyer un début de larme qui perla au coin de son œil. Les neurones qui divaguent n’aidant pas, ça lui prit un satané temps avant de se reprendre en main et de lancer à son oncle, sa voix encore à moitié sous emprise de son petit moment de faiblesse, dirons-nous :

    « Désolé de te décevoir, les roux presque morts c’est pas trop mon genre. Et qu’est-ce que tu crois, que j’suis juste venu te rendre visite, comme ça, parce que tu me manquais ? Parce que je voulais faire un câlin à mon oncle a-do-ré ? Utilise ton cerveau, un peu. Ah mais j’oubliais, tu forces tellement la bouteille que c’est impossible. »

    Non, Roosevelt ne pouvait pas lui balancer la raison pour laquelle il se trouvait dans ce merdier. Ca équivaudrait à balancer toute sa bande de Bowery Boys dans la gueule du loup. Il se sentait responsable pour eux. Pourquoi, d’ailleurs ? Le Yankee n’était vraiment pas du genre à endosser ce genre de responsabilités. Mais il les aimait bien, ses hommes. Enfin, il n’était pas leur chef, mais tous savaient que ce garçon se devait d’être respecté. Et, rien que pour ça, il fallait garder un peu un œil sur eux, n’est-ce pas ? Et les siens ne faisaient pas attention à la menace imminente ce jour-là. Tous faisaient la fête et se faisaient des putes, buvaient des bouteilles et dépensaient leur fric. Bah ouais, c’était le 4 Juillet. Décider de la part de l’Irlande de mener une attaque contre eux s’annoncerait plus fatidique que jamais.

    Une mauvaise tournure de phrase de la part de Roosevelt et c’était plus ou moins foutu. S’il faisait comprendre à Kenneth que c’était son jour de chance… Mauvais, très mauvais.

    Malheureusement, c’était déjà mal parti, l’Américain n’était pas connu pour tenir sa langue.

    De plus – Kenneth avait raison – il était coincé dans ce trou à rats. Et entre un face-à-face avec un membre de la famille ou une horde d’étrangers en manque de sang autochtone, le choix était vite fait. Mais celui-ci impliquait discrétion, subtilité et tactique de jeu. Autant dire que la capacité d’application de ces trois facteurs, avec de l’alcool (pas beaucoup, certes) dans le sang et des hématomes frais sur le corps, était au moins réduite de cinquante pourcents.

    Trop risqué de trop miser sur les mots, donc. Il fallait trouver autre chose. En espérant que ça marche.

    « Tu passes toujours ton temps à parier sur ton corps et tes poings, ça s’voit. » observa le jeune américain en désignant de l’index les plaies et bleus qui couvraient une bonne partie de son collègue Nation. Une idée stupide germant dans son esprit, il se leva de sa chaise. « Prêt à parier encore une fois ? »

    Il sous-entendait se battre contre lui, bien entendu. C’était idiot, Roosevelt le savait bien. Mais avait-il le choix ? Il n’allait pas rester là à faire du small talk avec l’Irlande. Et, peu importe comment il tournait la situation dans sa tête, il ne trouvait aucune autre possibilité de faire avancer les choses ou de s’en sortir. De plus, il était certain que le rouquin n’allait pas refuser. Pas si ça mettait sa fierté en jeu, pas vrai ?

    « Allez, c’est un deal ça, non ? Te défouler sur le représentant de ceux qui traitent les tiens comme de la merde. »

    Il passa la tête par la porte de la vieille baraque moisie et fit mine de sortir, serrant toujours les dents pour ne pas se plier sous la douleur.

    « Si je gagne, tu me laisses partir. »

    Il n’avait pas réfléchi au prix qu’il devrait payer en cas de défaite. Tant pis. Il considérait de plus en plus l’option "fuite", de toute façon. Même si ça faisait mal, très mal à l'égo. Si l’occasion se présentait, peut-être qu’il prendrait ses jambes à son cou. Histoire de se sauver avant que ça dégénère trop. Car il ne se sentait pas du tout apte à se battre à mains nues, là.

    Par contre, courir c’était toujours possible, si l’instinct le supplierait de faire ainsi.

Spoiler:
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Kenneth O'Murphy/Irlande


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[1857] America was born in the Streets. | Kenneth Vide
MessageSujet: Re: [1857] America was born in the Streets. | Kenneth   [1857] America was born in the Streets. | Kenneth Icon_minitimeVen 13 Jan - 15:55

[1857] America was born in the Streets. | Kenneth Sdfghj10
“Ever tried? Ever failed?
No matter. Try Again.
Fail again. Fail better”
Irish Proverb


A vrai dire, on aurait pu reprocher beaucoup de choses à l'Irlande du XIXème siècle - ce que les journaux anglais ne se gênaient pas de faire. On pouvait lui reprocher son manque de savoir vivre, son tempérament violent et ben trop porté sur l'alcool ; ses moments de lucidité assez rares pour être mentionnés comme le miracle de la semaine et sans doute ce côté si moqueur et grande gueule qui faisait sa renommée.

Mais lui reprocher d'essayer de s'en sortir, c'était plus que risible. Les gens qui passaient loin des Five Points et considéraient ce ramassis d'immigrés comme un tas de feignants alcooliques étaient loin du compte. Certes, il y avait quelques petites allusions vraies. Ils étaient tous plus ou moins alcooliques, et une chose en entrainant une autre, la recherche de boulot était passée après la recherche de la bouteille du jour.

Parce que personne ne voyait la partie immergée de l'iceberg. Tout le monde se bornait à cette vision utopique du "ils sont là, ils ne font rien, donc c'est qu'ils ne veulent rien faire". C'était si simple dans leur tête.

Pourtant lorsqu'on replaçait le contexte, c'était différent. Tout le monde l'oubliait sans doute, ce qui sautait aux yeux des concernés. Cet écriteau, cette pancarte, cette affiche ici et là. Partout, aux Amériques, en Angleterre, sur chaque façade aux fins lucratives, sur chaque hôtel, banque, entreprise, on pouvait lire "No irish, no blacks, no dogs". Et lorsque les employeurs recherchaient de la main d'oeuvre, il était toujours spécifié - en dessous du fameux "Help Wanted" - écrit en lettres capitales "No Irish need apply".

Tout cela était un cercle vicieux. Car si la notion de racisme était évidente, elle était née de l'image que les irlandais avaient fait circuler d'eux-même. Qui voudrait d'un client ou d'un employé déchiré au whiskey et ouvrant sa grande gueule un peu trop souvent ? Qui penserait ouvrir sa porte à ces paddys porteurs de maladies et ignorant l'hygiène rudimentaire ?

Et sans boulot, on ne peut pas se tenir comme il faut. Et quand on ne peut pas se tenir comme il faut, on n'a pas de boulot. Et ceci était une équation injuste qui allait traverser les âges.

Mais pour en revenir au sujet, on pouvait certes lui reprocher bien des choses. Mais jamais d'être un lâche, s'attaquant aux plus faibles et laissant une injustice se dérouler sous ses yeux. En l'occurrence, voir des grands gars - bien que maigrelets - s'en prendre à un membre de la famille, il était impensable pour lui de rester à se tourner les pouces en admirant le sang qui gicle.

En plus, on ne touche pas à la famille. Point. Même le pire connard du monde, on y touche pas. Car c'était à lui de se charger d'administrer des coups de pieds au cul.

« J’suis heureux de voir que toi, au moins, tu respectes les règles de jeu. Tu te rends compte, quand même, que tu m’as sauvé, là, il y a à peine quelques minutes ? Je sais pas comment je dois le prendre. »

Et le gamin avait dû tout à fait le comprendre. Du moins, s'il ne l'avait pas compris, le regard que le roux lui lança devait être particulièrement explicite sur le "toi, tu penses quand même pas que j'ai sauvé ta peau parce que je t'apprécie".

Il le suivit d'un regard vitreux durant son déplacement jusqu'à la chaise, et lui laissa le plaisir d'éclater de rire, le fixant avec un rictus sans doute très dérangeant quand il est fait par un homme ivre et qui a l'alcool violent.

« Désolé de te décevoir, les roux presque morts c’est pas trop mon genre. Et qu’est-ce que tu crois, que j’suis juste venu te rendre visite, comme ça, parce que tu me manquais ? Parce que je voulais faire un câlin à mon oncle a-do-ré ? Utilise ton cerveau, un peu. Ah mais j’oubliais, tu forces tellement la bouteille que c’est impossible. »

Le rictus se transforma en sourire, avec toutes ses dents, pas en très bon état mais soit. Un sourire qui les montrait toutes, une mâchoire de requin en prime.

- Continues p'tit con, aggrave ton cas. J'attends que ça de t'en mettre une si tu veux tout savoir. Mais tirer sur l'ambulance ça me fait un peu mal.

Etait-ce au moins un tant soit peu logique ce qu'il disait ? Bof, peut-être. Sinon tant pis.

« Tu passes toujours ton temps à parier sur ton corps et tes poings, ça s’voit. Prêt à parier encore une fois ? »

Il fallut reconnecter deux neurones pour comprendre ce qu'il sous-entendait par là. Oh. Voilà qui était intéressant.

« Allez, c’est un deal ça, non ? Te défouler sur le représentant de ceux qui traitent les tiens comme de la merde.»

Encore plus intéressant.

« Si je gagne, tu me laisses partir. »

Un silence s'installa. Kenneth observant toujours le môme, bras ballants. Et les neurones qui criaient pour quelques gouttes de whiskey en plus. Qui leur offrit avec une rasade de la bouteille qu'il avait en main. Toujours sans le quitter des yeux, bien que titubant.

Il avait beau être déchiré, quelque chose le perturbait. Aussi, il se dirigea vers un coin de la pièce, prit un tabouret miteux, et l'installa devant l'Etat, s'asseyant pile poil devant lui. Et continuant de le fixer.

- Je me bastonne suffisament ici, et puis, je sais pas, ta gueule me revient pas, et t'es trop jeune pour que je te foute une raclée sans qu'il y a une raison. Tu sais ce qu'on dit hein, attaque toi à un adversaire à ta taille. Ou un truc dans le genre. Je sais plus.

Il se tint la tête un instant, prit d'une sorte de fou rire déplacé.

- Mélange jamais le whiskey et le rhum. Conseil de tonton.

Que disait-il là enfin.

- Bref. J'ai beau être fort tenté d'abîmer un peu plus ta gueule de p'tit con, il n'empêche que ta présence ici est plutôt... hmmm... étrange ?

Il se releva pour faire les cents pas. La nausée le prenait.

- Enfin c'est plutôt le fait que tu sois venu pour repartir aussitôt j'veux dire. T'as oublié ton armée dehors ou quoi ?

Oh que non, il était hors de question de lui foutre une déculottée sans réfléchir. Bien qu'il n'en était pas vraiment apte, là.
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