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 [ mai 1803 ] Le nouvel achat de l'Amérique

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MessageSujet: [ mai 1803 ] Le nouvel achat de l'Amérique   [ mai 1803 ] Le nouvel achat de l'Amérique Icon_minitimeLun 28 Déc - 19:15

Mai 1803 : Napoléon vend la Louisiane aux USA


Francis l'avait finalement délaissé et il avait été recueilli à cet époque là par le tout jeune blondinet de son continent. Il avait plutôt l'air doué dans ce qu'il faisait et il était surtout très ambitieux. Axel avait été immédiatement fasciné par son tempérament, bien qu'un peut dirigiste sur les bords, il lui sembla qu'il avait un bon fond. L'abandon de Francis lui était amer mais il le gardait dans son coeur et ne lui en voulait pas. Il devait vivre sans lui, c'était indéniable. Alors autant l'accepter même si parfois la mélancolie le surprenait.

Trimballant avec lui trois lourdes valises et un sac à dos, Axel fit irruption dans le domaine d'Amérique. Vêtu d'un pantalon de toile beige qui lui permettait de supporter la chaleur de chez lui et d'un pardessus en lin noir à moitié ouverte toujours à cause de la chaleur, il semblait épuisé et quelques gouttes de sueur orphelines perlaient à ses tempes. La route avait été longue...pas tant que ça. Mais il avait absolument tenu à emporter sa collection de lépidoptères ainsi que du sucre, de la cannelle et autres objets voodoo auxquels il tenait particulièrement. Quelques pas supplémentaires et il pourrait sonner à la lourde porte d'Alfred, encore quelques pas...un de plus...un.... Emporté par le poids de ses fardeaux, Axel bascula en arrière dans un grand fracas.

- gnnnnhhh....gémit-il levant une main tremblante que Francis ne risquait plus de prendre.

Mais des pas se rapprochaient déjà, courant presque, peut-être un autre résident ?...

- M'sieur ! M'sieur ! Vous allez bien ?
- Gnnn...je....crois...
- Je vous amène voir M'sieur Alfred m'sieur !
- ...moi c'est...Axel...


Axel se redressa vivement. Il était agile et chacun de ses gestes semblaient précis et fait de manière totalement maîtrisée et consciente. Il épousseta avec soins son pardessus noir, faisant disparaître la poussière qui s'y était amassé et leva les yeux vers l'enfant. Il lui sourit. Il semblait évident qu'il s'agissait d'un autre orphelin, ils étaient dans le même bateau à présent. Avant de continuer, Axel préféra vérifier l'état de ses papillons, les petits présentoirs sur lesquels ils étaient accrochés n'étaient pas abimés et les verres n'étaient pas brisés. De même pour les bocaux qu'il transportait. Il soupira de soulagement avant de s'empresser de reprendre en main ses valises pour suivre le garçon jusqu'à celui qui serait maintenant son tuteur.

La maison dans laquelle Alfred l'avait accueilli était immense. Ils n'étaient pourtant pas beaucoup à y loger mais c'était comme s'il prévoyait lui-même d'ouvrir un orphelinat pour tous les Etats de ce continent qui seraient abandonnés. C'était plutôt amusant et vraiment typique de ce qu'Axel pouvait voir d'Alfred. Il le connaissait encore très peu mais son père adoptif semblait être un bon vivant. Il savait plaisanter, sourire et être joyeux. Mais il pouvait également sévir lorsqu'il le fallait. Son air d'enfant le rendait touchant et attirait la sympathie. C'était peut-être pour cela qu'Axel ne porta guère d'importance à son côté dirigiste au départ.

Intrigué par la nouvelle atmosphère qui se dégageait de cet endroit inconnu, Axel était bien plus curieux qu'autre chose. Il se posait également un bon nombre de question et notamment la fatidique : qu'est-ce qu'Alfred allait-il faire de lui ? Axel était déjà bien âgé pour un orphelin, il avait vécu sa propre histoire qui n'est pour ainsi dire pas courte. Beaucoup s'étaient battu pour l'avoir chez lui, peut-être pour ses talents en cuisine ?...ou d'autres talents que « l'innocence » du blond ne soupçonnait pas. C'était un de ses défauts, il pouvait être maniaque et avoir vécu beaucoup de choses, il restait naïf quant aux relations qu'il entretenait avec ses tuteurs. Et cela ne semblait par sur le point de changer.

N'en pouvant plus, il posa ses valises au sol avant de tomber une seconde fois. Il lui fallait reprendre son souffle, les marches qui menaient jusqu'à l'entrée l'avaient mis K.O. Et le couloir avait été long pour arriver jusqu'au salon où le jeune garçon comptait le faire patienter. Ce dernier disparut aussi sûrement qu'il était apparu et Axel se retrouva seul dans une pièce ni trop grande ni trop petite qui respirait déjà la nouveauté. Cela le changeait de ses grandes villas du bayou qui se perdaient au milieu d'immenses champs de cannes à sucre. Il sourit légèrement. Axel n'était pas du genre conservateur et il entreprit d'ôter ses fines lunettes pour nettoyer la fine couche de poussière qui s'était posée dessus, attendant patiemment l'arrivée de son tuteur.
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MessageSujet: Re: [ mai 1803 ] Le nouvel achat de l'Amérique   [ mai 1803 ] Le nouvel achat de l'Amérique Icon_minitimeDim 3 Jan - 16:07

Aujourd'hui était un grand jour. Aujourd'hui, Alfred avait fait l'acquisition d'un état qui lui manquait pour fonder un immense pays unis et fort : la Louisiane. Cet état du Sud avait toujours été une grande source de questions et de curiosité pour la jeune nation. Ses mystères, ses pratiques obscures, ses légendes,... La Nouvelle-Orléans, le vaudou, le brouillard qui monte du fleuve la nuit, le Vieux Carré,... Toutes ces choses étranges et uniques qui caractérisait la Louisiane. Il avait quelque chose d'attirant et d'effrayant à la fois qui donnait envie à Alfred de le rencontrer, qui le rendait fier de l'avoir pour lui, enfin. Pendant la transaction avec Francis, ou plutôt quand leurs boss respectifs s'étaient rencontrés, la jeune nation jubilait, presque à en trépigner d'impatience comme un enfant gâté. Une petit signature et la Louisiane était sienne !

L'Amérique caressait doucement l'acte de vente, infiniment tendre. Son nouvel état – Axel Bonnefoy – arrivait aujourd'hui dans sa grande maison. La bâtisse accueillait tous les états que comptait son vaste et jeune pays. Alfred voulait y fonder une famille soudée, proche. Mais aussi, il ne voulait pas que les états pour lesquels il s'était battu contre Arthur ne lui échappent. Ce serait intolérable.

Le jeune homme blond se leva et commença à faire les cents pas dans son bureau. Il avait tellement hâte que l'impatience le rongeait ! La Louisiane était du Sud, elle devait peut-être être un peu brut de décoffrage, non ? Le Mississipi, le Texas, l'Alabama et tous ces états sudistes avaient une conception de la vie bien à eux, très différente de celle du Massachusetts, de l'Illinois ou bien du Connecticut. Et c'était à Alfred de les réunir sous un seul et même drapeau – rayé et étoilé – et de les faire s'entendre. Ce serait sans doute laborieux de tous les accorder sur la même longueur d'onde, mais c'était un pari que se lançait l'Américain. Pour son pays qu'il avait si durement obtenu.

Il se demandait à quoi ressemblait la Louisiane... La jeune nation imaginait une femme, sûrement plus âgée que lui, plutôt sombre, peut-être même carrément glauque. Après tout, il se passait des choses étranges dans le bayou... Pour sa part, Alfred était encore un adolescent. Il semblait n'avoir que dix-sept ans et l'innocence apparente de ses yeux bleus, de même que la blondeur éclatante de ses cheveux en bataille le rajeunissait encore plus. Il avait encore l'éclat de la jeunesse, pas encore tout à fait un corps d'adulte, mais bien celui, dégingandé, d'un adolescent qui achève à peine sa croissance. Mais malgré son âge et son apparence, Alfred était loin de se laisser marcher sur les pieds. Depuis tout petit, il connaissait les rouages de ce moment et la façon d'y survivre. Un surdoué. Et l'âge n'y faisait rien.

Les États-Unis s'approchèrent de la vitre et regardèrent le jardin pour surveiller l'arrivée de son nouveau pensionnaire. Et c'est précisément ce moment-là que choisit la Louisiane pour arriver. De loin, Alfred vit une personne aux cheveux longs s'avancer, chargée de valise. Vu sa coupe, ce devait sûrement être une femme, en effet. C'était donc « Axelle » et non « Axel » alors ? Toujours est-il que son nouvel état était arrivé plus tôt que prévu et Alfred n'était pas changé. Il demanda au New Jersey d'accueillir la Louisiane et de la mener au petit salon pour patienter, le temps qu'il se prépare rapidement.

Alfred changea pour une chemise propre, un pantalon fraîchement repassé et une belle veste rouge à la mode de l'époque. Il se recoiffa vaguement, sans grand succès, et chaussa des bottes bien cirées. La jeune nation se parfuma légèrement, checka son apparence dans le miroir et, la jugeant bonne, sortit de sa chambre. Le jeune homme descendit d'un étage pour atteindre le dit salon. Bon... C'était le grand moment.

Il prit une inspiration et entra.

Raté, la Louisiane était un homme maintenant qu'il le voyait de près. Un bel homme. Pas du tout sombre ou glauque finalement. Plutôt lumineux, même. Quelque part, cela rassurait Alfred : avec un caractère aussi flamboyant que le sien, il aurait eu du mal à se familiariser avec un pseudo maître des ténèbres. Mais prudence est mère de sûreté : peut-être que derrière ces cheveux blonds et soyeux et cet allure d'ange, Axel – sans e donc – cachait un côté sombre, pas forcément désagréable, même quand même...

L'Amérique adressa un joli sourire, éclatant, à son nouvel état. Jovial, il alla lui serrer la main et se présenta, plus par politesse que par nécessité :

« Bonjour, Louisiane. Je suis Alfred Fitzgerald Jones, les Etats-Unis. Tu peux m'appeler Alfred. Je suis enchanté de faire ta connaissance et de te compter comme membre de ma famille, Axel ! »

Nouveau sourire. D'un geste de main, il lui montra un assortiment de boissons :

« Un rafraîchissement, peut-être ? Tu as l'air épuisé. »

Alfred lui servit ce qu'Alex désira puis s'adossa contre le buffet. Il trempa ses lèvres dans le bourbon qu'il avait lui-même choisit, malgré son jeune âge. L'Amérique fixa la Louisiane de haut en bas, attentivement, puis, pour ne pas le gêner, lui adressa un sourire. La jeune nation but une gorgée d'alcool et déclara solennellement, le regard pétillant, un sourire sincère sur le visage :

« Désormais, tu fais partie de la famille. Cette maison est la tienne. Oublie ton ancien nom, tu t'appelles Axel Jones désormais. Savoure ce nom, c'est celui de la liberté, de l'espoir, et de l'avenir. Tu nous aideras à bâtir le rêve américain ! »

La jeune nation était sincèrement convaincue de ce qu'elle avançait, idéaliste. Et il espérait sincèrement que la Louisiane partageât ses idéaux.
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MessageSujet: Re: [ mai 1803 ] Le nouvel achat de l'Amérique   [ mai 1803 ] Le nouvel achat de l'Amérique Icon_minitimeMer 6 Jan - 18:27

Les minutes s'écoulaient mais le temps ne sembla pas vraiment long à Axel concentré sur le nettoyage de ses lunettes, en effet c'était une chose plutôt difficile car les grains de poussière aussi infimes soient-ils se reposaient toujours sur le verre transparent. Avant même qu'il ne les remettent sur son nez, la porte s'était ouverte. Il leva les yeux et reposa les verres sur son nez pour voir correctement celui qu'il devrait désormais appeler « père ». Un jeune homme, de taille moyenne, la peau lisse et le regard vif. Il ne devait pas avoir encore 20 ans mais il avait déjà l'air sûr de lui. Bien ou mal, Axel n'aurait su le dire pour le moment. Le fait étant qu'en quelques secondes être face à une personne sûre d'elle ne pouvait pas être un mal. Le jeune garçon portait une veste rouge bien taillée et un pantalon plutôt simple, le tout donnant une tenue ni sophistiquée ni négligée qui plaisait au plus âgé.

Axel détailla discrètement le jeune garçon, son nouveau père. En le voyant il parut surpris. S'attendait-il à une vieille mama noire pratiquant le vaudoo et l'occulte ? Il ne put s'empêcher de sourire. Les clichés étaient tenaces et presque tout puissants. Cependant il se reprit rapidement et afficha un grand sourire au plus âgé qui lui répondit avec courtoisie. Tout aussi rapidement et sûr de lui, il lui tendit sa main avec gaieté. Axel la serra avec politesse gardant son léger sourire en observant les réactions d'Alfred. Leur différence était évidente, le calme emportait un peu trop le comportement d'Axel mais ils se complèteraient peut-être de cette façon. Il se présenta ensuite avec précision. Alfred Fitzgerald Jones, Etats-Unis. C'était dit. Bien qu'Axel le savait déjà, il fallait faire les choses dans l'ordre, c'était une évidence. Aussi vif et dynamique qu'il l'avait été jusqu'à présent, Alfred se dirigea vers ses boissons pour en proposer à Axel et se servir lui même un bourbon d'âge. A son âge, il buvait déjà ?...Axel s'approcha légèrement avant de répondre.


- Un verre de vin, si vous...mh...tu as...sinon un fond de rhum fera l'affaire.


Le blond n'était pas porté sur les alcools forts, mais s'il devait en choisir un c'était de toute évidence le rhum qui contribuait à la richesse de sa région. Le silence s'imposa quelques instants. Le temps pour Alfred d'observer Axel en détail, lequel se laissa faire sans se vexer. Après tout, un père devait connaître son fils n'est-ce pas ?...Et cela commençait tout d'abord par le physique. Axel regardait faire Alfred. Sirotant sa boisson avec lenteur et patience. Ce fut l'américain qui rompit le silence avec son dynamisme qui semblait le caractériser avec pertinence.

« Désormais, tu fais partie de la famille. Cette maison est la tienne. Oublie ton ancien nom, tu t'appelles Axel Jones désormais. Savoure ce nom, c'est celui de la liberté, de l'espoir, et de l'avenir. Tu nous aideras à bâtir le rêve américain ! »

Un léger rire, léger...mais bien un rire. Axel était à la fois surpris et sidéré d'un tel bagou. Aurait-il pu penser un seul instant qu'Alfred aurait pu dire une chose pareille ? Aussi énorme et abérrante ? Savourer ce nom car il était symbole de liberté ? Il n'avait jamais voulu être vendu. Il n'avait jamais voulu quitter Francis. Il ne s'y opposait déjà pas, il trouvait cela bien suffisant. Il ne fallait tout de même pas trop en demander pour le moment. Sa relation avec Francis avait été fusionnelle. Il l'avait vraiment aimé et continuait encore à présent, il ne pouvait pas changer de modèle du jour au lendemain. Et certainement pas de cette façon. Axel avait cette élégance aristocratique de la France Monarchique. Il était loin de pouvoir savourer le nom que lui donnait son acheteur. La seule chose qu'Alfred était pour le moment en réalité.


- Tu es bien sûr de toi Alfred. Et je te remercie de l'accueil que tu m'offres, je n'en espérais pas tant. Mais...de là à savourer le nom que tu me donnes...je pense qu'il est beaucoup trop tôt pour cela. Je reconnais être là, je te reconnais mais je reste moi-même...tu comprends ?

Axel l'espérait. Il espérait que le plus jeune comprendrait. Il n'était pas quelqu'un de contradictoire, au contraire, il se soumettait quand il le fallait. Mais il tenait à son identité qu'il avait construite avec le temps et les luttes qu'il avait subit. Il suffisait de bien le prendre pour avoir tout ce que l'on voulait de lui. Et ce qu'il demandait n'était pas énorme comparé à ce que d'autres États pouvaient demander. Il voulait simplement pouvoir être lui-même en se pliant aux règles d'Alfred. Il posa les yeux dans les siens, attendant une réponse qui risquait de conditionner la façon dont il allait vivre dans le futur sa relation avec Alfred.
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MessageSujet: Re: [ mai 1803 ] Le nouvel achat de l'Amérique   [ mai 1803 ] Le nouvel achat de l'Amérique Icon_minitimeMer 3 Fév - 7:45

Certes, Alfred était jeune et impudent, mais il n'en restait pas moins un surdoué. Précoce, il avait bien vite compris les rouages qui faisaient marcher le monde, comment les huiler pour accélérer les choses, ou comment y glisser un grain de sable pour les faire ralentir. Alors qu'il devait avoir l'air d'un gosse de huit ans, l'Amérique traînait toujours dans le salon où Arthur donnait ses réunions importantes entre pays – pays européens bien sûr. Tout dépendait des époques et des alliances, mais le plus souvent y assistaient Francis, Ivan, Ludwig, Roderich, Antonio, Feliciano, Lovino, Elizaveta, Lysander, ou encore Vash. Mais il y avait aussi la Belgique, les Pays-Bas, la Pologne,... Bref, que du beau monde. Alors la jeune colonie – très au fait des réactions et des humeurs de son tuteur, ainsi que de l'attitude à adopter en fonction des invités et du sujet de la réunion – s'adaptait mais n'en ratait jamais une seule, fasciné. La plupart du temps, il s'installait une chaise un peu en retrait de celle d'Arthur et suivait le débat avec assiduité légèrement penché en avant. Mais il arrivait qu'il opte pour s'asseoir par terre, adossé à la chaise d'Arthur, Ivan ou – plus rarement – Francis, avec un livre ou un calepin, l'air innocent, prenant soin de se faire oublier pour mieux écouter. Là, il adressait de temps en temps des sourires admiratifs ou doux à l'Angleterre, les rendaient charmeurs et envoûtant pour la Russie – Lolito et son Ivan Ivan ! – et réservait les plus hypocrites et les plus cyniques pour la France. Sinon, en dernier recours, il se cachait dans un placard avant le début de la réunion ou écoutait aux portes pour ne pas en perdre une miette.

Ainsi était le petit Alfred : avide de connaissances et de politique. Parfois, il osait prendre la parole pour donner son avis ou demander des éclaircissements, mais à chaque fois, ses interventions faisaient la stupéfaction, l'admiration ou l'intérêt des invités et la fierté d'Arthur, qui brillait alors de tout son orgueil, l'air de dire : « C'est le mien à moi que j'ai éduqué ! ». Nonobstant, la jeune colonie anglaise prenait soin de ne pas trop paraître intelligent en cachant l'avidité avisée de son esprit manipulateur derrière une naïveté feinte, une innocence calculées et quelques interrogations faussement maladroites pour endormir la méfiance de ses interlocuteurs : si on le voyait comme un danger, sa soif de connaissance et de pouvoir serait trop vite gênée par quelques pays trop prudents.

Mis à part avec Arthur et Francis – et c'était bien malgré lui qu'il devait se farcir Prince Vaillant Colgate Total et Ecran Solaire –, c'était avec Ivan qu'il restait le plus. Le garçon aux grands yeux curieux avaient déjà fait quelques « stages initiatiques » chez le Russe ( dit comme ça, c'est louche, non ? ), dans les froides cités de l'Empire des Tsars. Mais malgré le froid mordant, il était toujours revenu heureux et enrichi de nouvelles sources de savoir. Il apprenait toujours beaucoup en suivant le grand homme qui, sous couvert d'une austérité menaçante, cachait une grande sensibilité, en le suivant au jour le jour. Derrière le gros ours des steppes, on voyait toujours son petit ourson adoptif courir pour suivre des grandes enjambées, calepin ou livre sous le bras, les yeux brillants. Alors quand il revenait en Angleterre, infiniment marqué par son séjour soviétique, Alfred babillait en russe pendant plusieurs jours, encore tout excité.

C'est ainsi que, gorgé d'avidité et de détermination, il avait déclaré la guerre à la nation même qui l'avait trouvé et élevé. Auprès de bien des pays, la colonie avait parut bien ingrate, mais il n'en avait que faire. D'autres, au contraire, saluaient son audace, comme Francis par exemple, qui, contre toute attente, s'était empressé de l'aider à mettre une bonne raclée à Arthur – sans doute qu'il n'attendait que ça : une ouverture, une occasion, pour humilier le Britannique. Leur relation à tous les deux avait toujours été tordue.

Et il avait gagné. Se défendant bec et ongles pour récupérer sa terre natale, celle où, dans sa petite enfance, il rampait sous les buissons, couvert de terre, doux comme un lapereau. Alfred avait reconquis l'Américaine.

Maintenant, le voilà qui s'activait à unifier son cher et tendre pays. Malheureusement, la Louisiane ne se montra pas aussi coopérative qu'il l'avait espéré.

« Tu es bien sûr de toi Alfred. Et je te remercie de l'accueil que tu m'offres, je n'en espérais pas tant. Mais...de là à savourer le nom que tu me donnes...je pense qu'il est beaucoup trop tôt pour cela. Je reconnais être là, je te reconnais mais je reste moi-même...tu comprends ? »

La jeune nation ignora le petit rire d'Axel. Inutile de s'en formaliser, cela entraînerait des conséquences fâcheuses. Or, il ne fallait pas qu'il donne à l'ex état français des prétextes pour le considérer comme un individu désagréable. Il ne devait pas non plus médire sur Francis ou la Louisiane le prendrait mal. Il fallait jouer fin et ça, il savait faire. Alors l'Amérique sourit avec douceur, comme seul un bon père compréhensif pouvait le faire. A son ton rassurant et paternel, il insuffla une pointe de déception enfantine :

« Oui, bien sûr, je comprends parfaitement... Désolé de t'avoir brusqué, ce n'était pas mon intention. Je suis d'un naturel spontané et j'ai tendance à m'emporter ou me réjouir trop vite... J'étais si excité par ta venue que j'en ai oublié l'essentiel ! Pardonne-moi, tu veux bien ? »

Le jeune homme posa son regard bleu cyan sur les bouteilles d'alcool et, pensant qu'un vin rouge irait mieux à Axel, lui servit un Cheval Blanc, du St Emilion qui venait de chez Francis. Là encore, c'était un habile calcul de sa part : servir à l'état du sud un alcool lié à ses sentiments profonds, y avait-il de meilleure mise en bouche ? Alfred lui tendit son verre avec un sourire avenant et proposa :

« J'ai de quoi grignoter un peu si tu veux... »

Il posa des biscuits et différentes noix dans des bols colorés sur la table. Alfred leva alors les yeux vers sa nouvelle propriété puis ajouta :

« Tu sais, j'ai encore des contacts avec Francis, alors si tu veux lui parler, je pourrais peut-être servir de connecteur entre vous. Ca ne me dérange pas. Après tout, Francis a aussi été une sorte de père adoptif pour moi – certes, pas autant que pour Matthew, mon frère jumeau – mais je sais ce que ça fait de vivre avec lui et d'être son fils. Ca nous fait un bon point commun, non ? Je ne te suis pas aussi étranger que ça... si ? »

L'Américain posa un fauteuil vers Axel.

« Je t'en prie, assieds-toi. »

Pour sa part, la jeune nation s'assit en face du fauteuil de la Louisiane et le regarda dans les yeux.

« Si tu as des questions, ou n'importe quoi, n'hésite pas, je suis là pour ça. »

Rusé petit Alfred.
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MessageSujet: Re: [ mai 1803 ] Le nouvel achat de l'Amérique   [ mai 1803 ] Le nouvel achat de l'Amérique Icon_minitimeMar 23 Fév - 20:30

Un léger pressentiment. Il avait envahit Louisiane l'espace de quelques secondes et il ne pouvait dire s'il s'agissait d'un bon ou d'un mauvais. Il lui semblait qu'Alfred s'était raidit un instant à ces paroles mais ce fut tellement furtif qu'il était incapable d'affirmer si oui ou non cela avait été le cas. Peut-être que ce fut une simple impression, une hallucination ? Francis lui manquait à vrai dire et il hésitait car sa santé mentale aurait pu lui donner l'impression qu'Alfred n'était pas celui qu'il lui fallait. Balivernes. L'esprit de Louisiane devait s'y faire. A présent c'était Alfred et personne d'autre. Et pourtant...

[ before ] La pièce était étroite. Elle contenait peu de meuble avec en tout et pour tout un fauteuil contemporain de ce cher Napoléon, celui qui avait commandité toute la chose, ainsi qu'un bureau du même style mais assez sobre dans ses décorations. Ce dernier soutenait une lourde pile de papiers administratifs traitant de la majeure partie des territoires outre-mer. La vente de la Louisiane, elle pourtant si riche. Francis s'en mordrait les doigts...en tout cas c'est qu'Axel espérait au fond de lui. Les lourds rideaux étaient tirés, laissant ainsi passer la lumière du jour qui éclairait ce petit espace confiné. L'air s'y trouvait en même proportion et il semblait évident que la pièce était peu utilisée et peu aérée car il avait cette odeur caractéristique du renfermé.
Une petite silhouette était assise dans le fauteuil, attendant impatiemment et presque avec excitation son nouvel « objet ». Francis et Louisiane n'étaient guère loin, juste au coin du couloirs et ils se jaugeaient avec une certaine tristesse. Pour Axel, l'épreuve était bien plus que difficile. Francis était celui qui l'avait trouvé, élevé et protégé contre Arthur. Jamais...jamais il n'aurait pu penser que ce dernier le laisserait ainsi un jour...sans combattre...sans lutter...pour une simple poignée de Louis d'Or. Le blond à la chevelure longue et fine était pourtant résigné. Il ne s'attendait pas à un renversement de la situation, non. C'était ici le moment de leurs adieux. Des adieux douloureux qui les sépareraient pour toujours. « Tu appartiens à Alfred à présent », « Tu devras lui obéir », « Il est ton père maintenant ». Autant de phrases, de simples mots qui saignaient à blanc le cœur d'Axel. Et s'il ne se plaisait pas là-bas ?...Et si cet Alfred s'en prenait à lui ? Il en avait beaucoup entendu parler. Il savait qu'il était un jeune garçon déterminé et ambitieux, peut-être qu'il ferait tout pour parvenir à ses fins ?...Leurs mains se frôlèrent avant que Francis ne se décide à le prendre dans ses bras. L'étreinte dura assez longtemps pour arracher une certaine humidité aux coins des yeux de la colonie qui les ravala aussitôt. « Tu vas me manquer... » furent les derniers mots qu'il adressa directement à son plus grand colonisateur.
Dans la petite pièce, la plume voleta par deux fois sur le papier pour entériner l'achat. C'était fait, Axel appartenait désormais officiellement à Alfred et rien n'y changerait quoi que ce soit. [ end ]

Perdu dans ses pensées mélancoliques, Axel ne saisit pas vraiment les premiers mots de la réponse d'Alfred. Mais celui-ci, ayant un sens aiguë de la conversation, expliquait et répétait correctement la pensée qu'il avait émise un peu plus tôt. Le plus âgé posa les yeux sur son interlocuteur, son nouveau père colonisateur, et finit par hocher doucement la tête à ses paroles. Il n'avait guère insisté sur son envie de convertir Axel à l'américanisme naissant. A vrai dire, il n'avait pas insisté du tout, ce qui était plutôt étrange, mais Axel ne releva pas. Il le connaissait bien trop peu pour faire attention à ce genre de chose. De ce qu'il savait et qu'on lui avait dit, Alfred était un jeune garçon plus qu'ambitieux qui souhaitait créer un vaste et large pays sur la totalité du continent. Soit...il apprendrait certainement ses méthodes au fil du temps. Les connaître maintenant n'aurait pas vraiment changé les choses de toute évidence.

C'est ce moment que choisit le plus jeune pour se relever et servir un verre de vin à Axel qui haussa un sourcil curieux. Le vin était son point faible et avec ce Saint Emilion, il prenait le blond par les sentiments. Il n'aurait pas cru qu'il y aurait pu avoir du vin dans son bar aménagé et pourtant, il en avait...et il en avait du bon. Le château de Cheval Blanc était un domaine viticole qui produisait, depuis quelques années un vin goûtu et enivrant bien que peu connu. Il prit le verre et regarda le liquide discrètement. Sa robe avec une parfaite teinte grenat ce qui rendait le breuvage un peu plus désirable encore.
Axel refusa poliment les petites graines que sorti Alfred. Il n'avait pas vraiment faim et ne mangeait que lorsqu'il en ressentait le besoin, les légères famines subies à cause des tempêtes qui le touchait régulièrement lui avait appris à ce modérer et c'était devenu une habitude à laquelle il ne pensait même plus à présent. Cette même habitude qui avait rendu son corps un peu plus fin que la normale. Et c'est en buvant une gorgée du merveilleux liquide qu'Alfred lui apporta un soulagement tel qui ne l'avait même pas espérer.

« Tu sais, j'ai encore des contacts avec Francis, alors si tu veux lui parler, je pourrais peut-être servir de connecteur entre vous. Ça ne me dérange pas. Après tout, Francis a aussi été une sorte de père adoptif pour moi – certes, pas autant que pour Matthew, mon frère jumeau – mais je sais ce que ça fait de vivre avec lui et d'être son fils. Ça nous fait un bon point commun, non ? Je ne te suis pas aussi étranger que ça... si ? »

Axel avala difficilement le breuvage en levant les yeux sur Alfred qu'il fixa une nouvelle fois. Cette fois, il le regardait plus comme le Messie dont Francis lui avait parlé, Holly Bible, c'était le nom du livre et il avait beaucoup aimé ce dont il parlait. Ce Dieu avait entendu ses appels muets et désespérés qu'il ne formulait pas à propos de Francis. Sa tristesse de l'avoir quitté, sa mélancolie de ne plus le revoir, de ne plus rien partager avec celui qui lui avait tout appris. Le regard d'Alfred était vif, aussi clair que le ciel d'été de Louisiane. Rien ne venait l'assombrir et c'était un fait : Axel le trouvait agréablement prévenant de lui proposer ces rencontres avec son tout premier colonisateur.

Il eut un léger sourire tandis que l'information se frayait un chemin dans son esprit et alors que le blondinet installait un siège près de lui. Il s'assit à son invitation et regarda une nouvelle fois celui qui lui promettait ce qu'il n'aurait jamais cru possible.


- Non pas tant que ça...j'avais beaucoup entendu parlé de toi, et Francis m'a parlé de ton enfance avec Arthur...tu...ferais vraiment ça pour moi ?...que je puisse lui parler de temps en temps ?...-pause- Tu sais...ce n'est pas contre toi Alfred, je n'ai pas de raison de faire cessession avec toi ou n'importe quoi d'autre...c'est simplement que...je ne peux pas renier ce que je suis. Les Amérindiens, la France et les esclaves font partis de moi. Et je n'ai pas l'intention de l'oublier.


Il but une légère gorgée à nouveau et, les yeux baissés, croisa ses longues jambes couvertes de la toile fine qu'il portait. De sa main libre, il rapprocha inutilement les pans de sa longue chemise qui reprirent leur place dès qu'il les lâcha. Enfin, il leva une nouvelle fois les yeux vers son interlocuteur, fière représentation de la jeunesse dans toute sa gloire, toute sa beauté et tout son dynamisme.

- Accepteras-tu mon identité, Alfred ? ...Tout comme j'accepte la tienne et ta domination...


La question n'était pas très compliquée. Elle était même très simple. Mais elle était pourtant fondamentale dans les relations que pourraient avoir Alfred et Axel dans le futur. La richesse de la Louisiane grâce au système esclavagiste n'était plus à prouver, et elle résidait tant au niveau culturel qu'au niveau économique. Axel serait un grand atout pour les projets d'Alfred et il l'aiderait de bonne grâce, si tant est qu'il l'accepterait.
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