Ce matin là Moana était survoltée. Bon d’accord. Elle l’était déjà au naturel mais là c’était encore pire. Son petit frère, enfin celui qu’elle considérait comme tel, lui avait téléphoné il y avait de cela 3 semaines pour lui demander s’il pouvait venir prendre des vacances chez elle. Il avait rajouté qu’il voulait qu’elle lui apprenne à surfer, enfin surtout qu’elle lui apprenne à surfer ce qu’elle avait bien sûr accepté avec joie.

Elle n’avait eu que très peu d’occasion de passer du temps avec le new yorkais, ce dernier étant tout le temps en train de courir partout…tout le contraire d’elle qui avançait dans la vie totalement cool et relax. Un américain en voyage lui avait demandé un jour ce qu’elle prenait comme drogue pour être aussi relaxée et sans aucun stress.

Mais elle était comme ça l’hawaiienne. Comme ses habitants elle avançait dans la vie sans se soucier du lendemain. Advienne que pourra n’est-ce pas ? Et c’était là toute l’ambigüité des hawaiiens, car leur côtés nonchalants contrasté avec un côté ouvert, joyeux et assez fêtards il fallait bien l’avouer.

Bref ce matin là, elle c’était levée à 6 heures du matin, en même temps que le soleil pour faire le fameux lei de fleur qu’on offrait aux touristes qui posait le pied sur l’archipel pour la première fois. Elle aurait pu en prendre un déjà tout fait mais il était hors de question pour elle de choisir l’option de facilité. La veille elle avait été ramassé les plus belles orchidées de son jardin qu’elle avait conservé au frais. Elle commença le lei d’orchidées, une rouge et une blanche, une rouge et une blanche. Elle le termina a 8 heures en souriant, fière de son ouvrage. Elle avait toujours été douée pour la fabrication des leis de fleurs et avait toujours mis un point d’honneur a fabriqué personnellement ceux de ceux qu’elle aimait et qu’elle considérait comme sa famille. Et ils étaient toujours rouges et blanc, elle ajoutait quelque fois une ou deux fleurs de couleurs bleu ou mauve mais le rouge et le blanc restait dominant.

Elle inspira l’odeur des orchidées, elles sentaient encore et sentiraient encore jusqu'au soir. Elle déposa délicatement le lei sous la véranda de sa maison et regarda l’heure. L’avion de Roosevelt ne devait arriver qu’à 11 heures, elle avait largement le temps d’aller nager un peu. Peut-être même pouvait-elle se permettre de prendre une ou deux vagues.

Elle devait avouer que la dernière option la tentait plus que nager. Elle se décida d’un coup et rentra dans sa maison, qu’elle avait construite juste en bordure d’une petite plage, privée depuis qu’Alfred avait eu la gentillesse de la lui offrir…c’était avant qu’il ne soit fauché évidemment. Elle en ressortit, son corps moulé dans une combinaison noire avec des bandes rouges et ses cheveux noirs attaché en une tresse qui se balançait à chacun de ses pas. Elle se dirigea vers un des murs de sa maison sur lequel étaient apposé une planche de surf dont elle se saisit avec adresse avant de se diriger en courant vers la mer, un large sourire aux lèvres. Sourire qui s’agrandit encore plus une fois l’hawaiienne dans l’eau. Là elle était bien, a défier la mer, a jouer avec comme un enfant joue avec l’eau d’une rivière. Elle éclata de rire après avoir défié une vague particulièrement haute, un rire victorieux, clair et joyeux. Elle regagna le rivage et laissa un juron très peu élégant s’échapper de ses lèvres en voyant l’heure qu’il était. 10 heures. Elle avait à peine une heure pour se doucher et partir pour l’aéroport d’Honolulu.

Elle battit un record de vitesse sous la douche, vu qu’elle ne mit que 30 minutes, elle qui mettait généralement une heure. Elle sortit de chez elle, habillé d’une simple robe à bretelle de couleur crème et ses cheveux encore mouillée libre dans son dos. Elle avait a la main le fragile lei de fleur et prit sa voiture, une Ford Mustang GT 2011, la même que celle présente dans la série américaine d’Alfred, Hawaii 5.0©. Elle déposa précautionneusement le lei de fleur sur le siège passager avant de partir pour l’aéroport. Elle battit là aussi un record de vitesse car étant a 30 minutes de l’aéroport elle n’en mit que 15 pour y arriver, encore heureux qu’elle ne croise pas de policier parce que sinon elle était bonne pour une amande pour excès de vitesse. Et elle n’était absolument pas sûre que l’excuse : « je vais chercher mon petit frère qui représente l’Etat de New York à l’aéroport et je suis en retard » sois une bonne excuse.

Elle se gara sur le parking, récupéra le lei de fleur et courut jusqu'à l’accueil pour attendre son petit frère, son Keiki comme elle l’appelait depuis qu’ils s’étaient rencontrés la première fois, il détestait qu’elle l’appelle comme ça mais, privilège des grandes sœurs, elle ne se gênait pas pour l’appeler ainsi.
Elle se dressa sur la pointe des pieds pour tenter de l’apercevoir au milieu des autres touristes. Un large sourire s’afficha dans le visage de la représentante de l’archipel qui agita la main en criant pour montrer sa présence a Roosevelt.

- Roose !! Mon Keiki !!

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