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 [1378] Le roi est mort, vive le roi {Luxembourg}

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Ludwig / Allemagne


Ludwig / Allemagne

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L'amour et la haine sont des parents consanguins


Capricorne
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[1378] Le roi est mort, vive le roi {Luxembourg} Vide
MessageSujet: [1378] Le roi est mort, vive le roi {Luxembourg}   [1378] Le roi est mort, vive le roi {Luxembourg} Icon_minitimeLun 7 Juin - 20:17

    Le roi est mort. Vive le roi !

    Cet appel sortait de multiples bouches, autant de relais qui permettaient aux mots de ne pas tomber dans le silence. Charles IV n'était plus, et comme les souverains qui l'avaient précédé et ceux qui le suivraient, sa mort permettait à ses détracteurs de cracher leur fiel, à ses fidèles d'exprimer leur foi. Les processions emplissaient la ville, les voiles tombaient sur les visages : l'obscurité reprenait ses droits alors que le soleil s'éloignait un peu plus de la terre, respectant ce plongeon dans le noir.

    Mais le peuple finirait par oublier, un autre souverain poserait son auguste séant sur le trône, et le monde continuerait de tourner dans le même sens. L'humanité sait s'accorder aux changements. Les nations ont plus de difficultés : elles voient les répercussions à travers un autre angle, et sur un plus long terme. La mort de Charles IV n'était pas seulement celle d'un homme : elle signait l'arrêt du pouvoir du duché du Luxembourg.

    Enfant au visage de chérubin, le Saint Empire s'était recueilli devant la dépouille du suzerain, dont le nom lui échapperait probablement dans quelques années tandis que ses actes demeureraient ancrés dans sa chair. En relevant ses paupières alourdies par la pesanteur de l'atmosphère, l'enfant avait discerné le profil d'une jeune fille, venue elle aussi transmettre ses derniers adieux. Ses cheveux étaient une flamme vive dans la pénombre de la chambre mortuaire : la robe de circonstance n'arrivait pas à en occulter l'éclat. Ce n'était pas le feu dévorant des Enfers, seulement la flamme d'un esprit éclairée, celle qui guide les voyageurs perdus.

    Dans un bruissement d'étoffes, tous se retirèrent, laissant la Mort continuer à emplir la pièce de son parfum de femme distinguée. Engoncé dans son costume aux allures de pendu, Ludwig suivit la demoiselle aux cheveux de feu. Une main blanche sortit de la manche, agrippant les doigts du Luxembourg. L'enfant sentit, sous son étreinte, les doigts trembler comme des branches sous la caresse du vent. La Mort avait déjà fragilisé l'édifice.

    - Mademoiselle ? Puis... puis-je vous parler quelques instants ?

    Sa voix était celle de l'image que les humains avaient de lui : enfant perdu dans un monde trop grand pour lui, et non l'image qu'il aurait voulu offrir, celle d'une nation aux bases solides. Cette femme, dont les allures montraient qu'elle affichait un âge humain équivalent au sien, hocha la tête, acceptant la gauche invitation. Tenant la main maladroitement, Ludwig mena son invitée là où les ombres étaient les moins propices de se répandre. Là où les regards ne se porteraient pas en ce jour de deuil.

    Le jardin clos s'offrit à yeux, havre de paix au centre d'un édifice suintant le froid et l'abandon. Les deux nations prirent place sur le banc nu, semblant être seuls dans un monde immense. Piégé dans son corps d'enfant, Ludwig balançait ses jambes dans le vide, n'osant pas, hésitant à raviver la plaie qui n'avait pas encore cicatrisée.

    - Je sais qu'il est encore trop tôt pour parler de cela, mais nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre. Nous devons réfléchir à ce que nous allons faire de vous. Sans notre suzerain, il n'y a plus de raison que vous restiez ici.

    On croirait presque entendre un maître congédier sa servante, sans oser lui parler de versement de ses gages, la main déjà posée sur la poignée de la porte. Pourtant rien de tout cela dans l'esprit de Ludwig. En tant qu'humain il aurait voulu que cette demoiselle continue à demeurer avec lui, en tant que membre de la maisonnée. Mais ce n'était pas à lui de choisir. Il ne pouvait pas nager contre le courant.
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