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 [Espagne, 1524] On les tue tous, on est un dieu.

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[Espagne, 1524] On les tue tous, on est un dieu. Vide
MessageSujet: [Espagne, 1524] On les tue tous, on est un dieu.   [Espagne, 1524] On les tue tous, on est un dieu. Icon_minitimeSam 2 Jan - 18:54

On tue un homme, on est un assassin. On tue des milliers d'hommes,
on est un conquérant. On les tue tous, on est un dieu.


Spoiler:


Il pleure.

On dit que les larmes du phénix sont capable de guérir tous les maux. Les larmes du ciel, en revanche, peinent bien à calmer la douleur de ceux qui, attachés, voient le feu divin lentement grignoter leurs jambes. Ils ne peuvent crier; leurs bouches sont bâillonnées. Alors ils pleurent aussi.

Et aucun d’eux n’est phénix. Aucun ne se relèvera de ses cendres.

*

Vash avait troqué son uniforme habituel contre celui des gardes suisses. Il était toujours peu habitué à cet engagement qu’il avait pris, et par-dessus cela, il était tout à fait rare que le Valieri le fasse demander; alors, quand un vieux réflexe le fit sortir son épée de son fourreau pour en estimer l’état, il ne se surpris même pas lui-même en pensant qu’il allait peut-être en avoir besoin.

De mauvaise grâce, il salua Vatican, tout à fait solennellement. Il préférait que les rôles soient bien définis, entre eux. Ils n’étaient pas égaux dans cette alliance, Vash était là sous ses ordres. La nation fière et maintenant indépendante devait se mettre de côté pour laisser exister le mercenaire. Si techniquement, il n’était pas obligé de s’incliner devant ces quelques mètres carrés, au moins mettait il ainsi de côté tout sentiment. Il ne devait plus faire d’erreur. Et malgré son rôle, c’est à peine s’il prêta oreille à celui qu’il accompagnait.

Ainsi, ils partaient pour l’Espagne?

C’était loin, ça, mince. C’était bien ce qu’il s’était dit, en se levant, le matin: Fabrizio n’aurait pas eu besoin de lui si ce n’était pour courir aux devants des gueules béantes de… Il faillit penser l’Enfer. Mais il fallait plutôt dire Paradis en devenir. Il fallait être correct, il n’était pas avec n’importe qui.

*

Regarder stoïquement la danse diabolico-divine du feu qui montait était tout ce qu’il pouvait faire. Ce spectacle vieux de plusieurs siècle l’avait déjà maintes fois choqué. Ceux là parlaient une langue bizarre, à proprement parler barbare, mais les visages tordus dans cette expression universelle qu’il avait vu défiler ne l’avaient pas tous été. Dans l’eau, il avait noyé, dans le feu, il avait brûlé, d’air, il avait privé, et tous, dans la terre, il les avait jeté. Jamais de ses propres mains. Mais son peuple apeuré l’avait fait pour lui, et contre lui.

Et le plus ironique, c’était qu’il était maintenant au service de celui qui avait autorisé tout cela. Était-il jamais descendu de sa tour pour contempler son œuvre? Avait-il un jour posé son regard sur la femme juive, l’enfant arabe, l’homme converti; s’était-il vraiment senti menacé? Peut-être en avait-il simplement besoin, pour vivre. Sans la religion, Fabrizio n’était rien. Avec la religion, il les tenait tous par le bout du nez. Un pouvoir bien étrange qu’il détenait là, en fait.

Et il semblait qu’il avait une sacré force, pour imposer ainsi sa force, sa foi. Un coup d’œil à sa droite en apprit plus à Vash.

 « Ne tournez pas le regard. »

Vash était une sorte de garde du corps, non, pas une espèce de précepteur censé lui apprendre les bonnes manière! Fabrizio avait autorisé cela, ce qui revenait à un meurtre; mais le Suisse n’avait pas l’impression que cela suffise comme excuse. Ils avaient tous, en tant que nation, déclaré la guerre, connu les champs de bataille, tué, et même de leurs propres mains…
Croyait-il qu’il serait insensible, à faire face à son œuvre dignement? Vash n’avait pas l’impression d’être si froid; secrètement il adressait quelque prière pour ces hommes et ces femmes, même si cela revenait à un cercle vicieux. Alors quoi?

Vash dut su retenir pour lui faire quoi, il ne savait pas, mais pas du bien. C’était pour ce genre de choses qu’il avait préféré ne pas se mettre sur un pied d’égalité avec le Valieri: il l’aurait certainement déjà réduit en bouillie, trop frustré par ce tout petit bout de terre, qui ne semblait même pas avoir la décence de paraître correctement devant leur hôte, qui n’allait d’ailleurs pas tarder.

Antonio Fernandez Carriedo.

Encore un autre dont il allait falloir se méfier.
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[Espagne, 1524] On les tue tous, on est un dieu. Vide
MessageSujet: Re: [Espagne, 1524] On les tue tous, on est un dieu.   [Espagne, 1524] On les tue tous, on est un dieu. Icon_minitimeDim 3 Jan - 1:25

Une attente est souvent longue, évidemment, et elle l'est encore plus lorsqu'il fait froid. Les terres espagnoles l'étaient de nuit, mais la chaleur des foyers qui rougeoyaient jour et nuit aidait à penser à une toute autre chose. Les cris des suppliciés aidaient également à leur manière mais, ce à quoi ils faisaient penser était bien pire. Il savait bien que Antonio allait venir, il n'y avait pas beaucoup de chances pour qu'il accepte le plan de purge catholique. Mais il le fallait bien, la Reconquista n'avancerait jamais sinon, ils la disaient terminée, mais non, il restait bien des personnes dévotes du Diable… Fabrizio était dans un sens satisfait, tout avançait comme prévu, tout le monde lui obéissait, son entreprise avançait. Même Vash, qu'il pensait indomptable courbait l'échine devant lui.

Avec un mince sourire, il tourna le dos aux bûchers et alla voir comment se portaient les engins de tortures, il fallait bien trouver une solution pour que les dévots de Satan avouent leurs crimes…

Passant devant les diverses salles et descendant plusieurs escaliers de pierre, il regarda les diverses méthodes que l'Inquisition avait mises en place sous ses ordres. Une Vierge de Fer était posée contre un mur, des étagères remplies d'objets tranchants était placée dans le fond, le centre d'une pièce possédait une table de bois noir de sang caillé. Le vatican ne voulait même pas savoir ce que l'on y faisait, pourtant, c'était lui qui avait tout décidé… Il remonta rapidement, Vash devait l'attendre… Probablement pas en fait, il devait sans doute penser à l'exact contraire. Pendant de longues minutes, ils restèrent à contempler les foyers, les hurlements des hérétiques étaient impossibles, attachés, bâillonnés, ils ne pouvaient pas faire grand-chose. Ainsi ils pleuraient. Fabrizio savait par expérience qu'ils mourraient par suffocation, et leurs cadavres brûleraient, ce n'était pas trop de souffrances quand même.

_Ne tournez pas le regard. intima-t-il à Vash qui regardait ailleurs.

Antonio n'allait pas tarder, Fabrizio soupira, cela n'allait pas être facile si il s'opposait à sa Croisade personnelle. Il s'amenait sans crier gare, et faisait son affaire tranquillement, et comme de juste il repartirait une fois tout ça terminé.

_Vous devez me haïr, non ? demanda Fabrizio, voyant l'air tendu qu'affichait le Suisse à côté de lui. Vous n'êtes pas tout à fait d'accord avec mes méthodes…

Il se demandait comment Vash allait réagir. Il l'avait engagé, car il savait que ses qualités notoires lui assureraient une excellente protection, c'était donc un mercenaire et par conséquent il était donc son subordonné. Allait-il s'opposer à ses dires ? Ou rester silencieux… Seul l'avenir le dirait.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: [Espagne, 1524] On les tue tous, on est un dieu.   [Espagne, 1524] On les tue tous, on est un dieu. Icon_minitimeLun 1 Fév - 21:58

Souffrance, encore et toujours souffrance. L’Espagne n’était plus devenu que supplice et tortures. Supplice des flammes, supplice de l’étreinte de la vierge d’airain… La supplique des âmes n’en finissait plus de résonner dans la tête de l’Espagne. Qu’était il arrivé à ce pays jadis de liberté et de tolérance pour tout érudit et scientifique d’Europe ? Rien de plus que d’être jugé trop ouvert aux philosophies nouvelles par la très sainte Eglise ! Il est vrai que les manuscrits anciens pouvaient se révéler bien trop dangereux pour la suprématie de la chrétienté et l’emprise du pape sur toute l’Europe. Alors avait commencé la purgation. Il fallait laver l’Espagne de tout ces esprits peut être trop en avance sur leur temps. Mais il était déjà trop tard, la Renaissance était en marche et poètes et philosophes feraient bientôt étalage de leurs théories.
Mais en attendant, cela faisait quarante ans que l’Espagne brûlait, quarante années où on entendait le cri des suppliciés. Quarante années aussi de clandestinité forcée pour tout autre culte. Autant dire que cela faisait quarante années qu’Antonio vivait un cauchemar éveillé. Se pincer ne serait d’aucun effet, il vivait, ressentait dans les tréfonds de son âme de nation, chaque douleur infligé au peuple exsangue. Cela commençait à se faire ressentir sur son comportement. Derrière son sourire et ses yeux rieurs, il faisait son possible pour masquer cette folie bouillonnante. Heureusement, ou malheureusement, il s’était trouvé un exutoire : le nouveau monde et les perspectives qui s’offrait à lui. Faire main basse sur tant de richesse, sur tant de nouvelles âmes à convertir au non de l’Eglise catholique.
Car oui, malgré tout le mal dont il était victime, il restait néanmoins très attaché aux valeurs catholiques et sa foie en Dieu était toujours fervente. Malgré qu’à la lisière de sa raison se bousculaient bien des questions. Alors il préférait éviter de trop songer à tout cela. De penser tout cours d’ailleurs. Et donc préféré mener de rudes batailles contre les peuples indigènes des nouvelles terres. Explorer et conquérir, voila qui devenait vitale pour lui. Il lui fallait toujours plus de choses à voir, d’artefacts à découvrir, d’or à ramener, de sauvages à convertir. Convertir ou exterminer. Comme ici, sauf que là c’était lui le bourreau. Et plus le temps passait, plus sa soif de sang augmentait. Certains des conquistadors l’accompagnant lors de ses expéditions possédaient eux aussi cette soif. Celle la et celle de l’or. Lui-même s’était mis à rêver de longues heures en songeant à El Dorado alors qu’il longeait les rives d’un bras de l’Amazone. Mais quelle terre magnifique que celle qu’il était en train de s’approprier. Il lui tardait déjà d’y retourner. Mais son roi l’avait fait demander. Alors il était revenu et le cauchemar l’avait saisi à la gorge. Ah… Antonio nageait en plein paradoxe… D’un côté il aimait la religion, défendait avec une ferveur fanatique, et de l’autre la détestait. Elle lui faisait tant de mal, il se sentait comme divisé, comme si son âme se scindait en deux. Oui… Il avait désormais deux visages. A moins qu’il ne porte un masque ? Mais alors il ne saurait dire quelle était sa vraie nature. Il poussa un long soupir.
Il releva la tête. Fabrizio, cette enflure trop pleine de sa propre personne, ne devrait plus tarder. Il devait l’accueillir comme il se doit. Il se leva, ajusta son costume de conquistador et sortit avec la hallebarde, tout en prenant garde aux portes. Il se rendit sur la place de Tolède. Des bûchers, encore et toujours des bûchers sur la grande place. Les badauds ne prêtaient même plus attention au spectacle tellement celui-ci était devenu fréquent. On brûlait sous tous les prétextes. Une simple dénonciation vous menait droit au tribunal inquisitorial ou encore dans les geôles afin de vous arracher quelques aveux.
Deux badauds semblaient pourtant contempler le triste spectacle d’une carcasse maintenant noircie. Finalement, le spectacle intéressait encore quelques uns. Il s’approcha. Son intuition ne l’avait pas trahi : il s’agissait bien de Fabrizio accompagné de… Vash ? Il pencha la tête sur le côté. Vatican était venu escorté ? Il craignait donc pour sa vie ? Curieux d’avoir fait appel à un garde du corps. Comme s’il allait l’attaquer. Il arriva dans le dos de l’envoyé papal.

« Vos méthodes me paraissent en effet bien extrémistes Frabrizio. Mais nous aurons tout le loisir d’en discuter à l’intérieur de l’Alcazar… Si vous voulez bien me suivre. »

Il exécuta une révérence formelle et jeta un regard sur Vash avant d’afficher son habituel sourire niaiseux. Il n’avait nullement une attitude menaçante, mais là il fallait bien avouer qu’il se forçait quelque peu pour paraître accueillant. Le sourire était crispé, mais même s’il n’aimait guère son invité, il ne dérogerait pas aux règles de l’hospitalité. Sans compter que son dirigeant désirait s’attirer les faveurs du pape…

Il les mena donc jusqu’au palais, ou fort, de l’Alcàzar et y fit entrer ses hôtes.
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MessageSujet: Re: [Espagne, 1524] On les tue tous, on est un dieu.   [Espagne, 1524] On les tue tous, on est un dieu. Icon_minitime

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