Novembre 2009, huit heures du matin, aussi incroyable que ça puisse paraitre Costa Rica est déjà réveillé, un véritable exploit pour ce pays si fervent défenseur de la sieste. Mais aujourd'hui l'heure est grave et on parle affaire.Alors Costa Rica s'est levé tôt, à grand renfort de son café le plus fort, mais il a réussi. Le voilà donc en costume trois pièces, contrat en mains, prêt à en découdre financièrement avec l'adversaire. Cet adversaire ? Alaska Airlines.Costa Rica n'en revenait pas de devoir traiter avec un américain, Alaska, le fils d'USA pour être précis. Costa Rica n'aurait peut-être pas du écouter Mexique avec qui Alaska à déjà signé des contrats, mais les affaires sont les affaires, après tout il exporte déjà son café, pourquoi pas des touristes ?

Tendu comme rarement Costa Rica faisait les cent pas dans son bureau. Il s'assit sur une chaise pour tenter de le calmer. Son regard se posa sur un cadre posé à côté de son ordinateur, une photo d'Espagne et lui plus jeune. CostaRica se demandait ce que son père adoptif ferait dans ce cas-là, mais d'un autre côté Espagne était proche de la faillite, alors raisonner comme lui, ce n'était peut-être pas une excellente idée... Costa Rica posa la photo face contre le meuble en bois d'ébène, le moment était mal choisi pour se laisser aller à la nostalgie.

« ¡ Refleja! ¡ Refleja! »

Oui réfléchit, Costa Rica n'aimait pas ces situations stressantes et tout particulièrement quand USA y était mêlé de prêt ou de loin, car même s'il envoyait son fils, c'était quand même lui qui tirait les ficelles, c'était évident. Ha ! Ce USA et sa manie de devoir tout contrôler, c'est du moins ce que Costa Rica pensait, que c'était encore un coup d'USA. Depuis l'embargo sur Cuba, Costa Rica se méfiait de ce Yanquis et là il devait accueillir son fils. Il avait beau se répéter encore et encore que c'était la seule solution pour renflouer les caisses de l'Etat, on ne pouvait quand même pas dire que cette idée ne l'enchantait pas vraiment...

[arf, j'ai pas été très inspiré sur ce coup là...]

[ Désolée d'un tel retard ;_; Et en plus, ce n'est pas top ... ]


Il suffit de deux phrases, un total de dix-sept mots, pour forcer une personne à laisser tomber ses plans du week-end pour un pseudo rendez-vous officiel. Les origines de cet acte odieux sont communément nommées « rumeurs ». Ainsi, Gregori avait dû annuler sa visite chez une de ses ‘sœurs’ à l’Est des Amériques, pour prendre un avion en direction du Sud. Cela pouvait se confondre aux vacances que l’on prévoit tous en plein été, bien que nous étions alors en novembre. Mais pour lui, il n’y avait aucun point commun, autre que le moyen de transport … L’avion … Maudit soit-il, car voilà le début de ses rumeurs absurdes.

Il s’était éveillé à quatre heures du matin, par un coup de fil inopiné. Insultant la personne qui l’appelait à une pareille heure au milieu de la nuit, il avait dévalé les escaliers pour atterrir, tremblant, sur le sol trop lustré du rez-de-chaussée. Notons que ce dernier se situe quand même à presque un mètre du sol, mais passons outre ce détail insignifiant. Agitant ses bras tel un moulin, il se rattrapa contre son mur tapissé en vert pâle, pestant encore une fois. Le téléphone s’arrêta. Gregori attendit, sans bouger, toujours plaqué contre les fondations de la petite maison du Nord. Le silence s’installa, et le jeune état à la bleue chevelure lâcha un « fait chier ! » version américaine, qui résonna plusieurs fois dans la triste et vide demeure. Il se laissa tomber lamentablement, le front contre le papier peint frisant le vert opaline. Trop épuisé pour remonter, mais trop éveillé pour se rendormir, il attendit ainsi un moment, soufflant à petits coups. Sa respiration saccadée par son réveil trop brusque, le cœur s’emballant, il pria pour qu’on le rappelât. Qu’il se ne soit pas à genoux, à trente vingt mètres de son lit, pour rien. Et cinq minutes plus tard, le téléphone reprit son chant électrique hautement désagréable. Soupirant une dernière fois, malgré tout heureux, le nouvel américain se redressa, allant tranquillement décrocher.

Et de ce malheureux accident, suivie une grosse déprime. Le pilote de l’avion qui devait le conduire là où il avait soi-disant rendez-vous, l’avait appelé. Pour lui demander quand est-ce qu’il se décidait à venir. Dans l’avion. Pour le rendez-vous. Gregori, en entendant cette question qui sonnait si étrange, se frappa la tête contre la table basse où la base du téléphone était posée. Le pilote lui expliqua qu’il devait se rendre à San Jose, pour discuter aviation. Plissant des yeux, le jeune état chercha à quel moment il avait fixé une telle visite, et ne trouvant rien, questionna son interlocuteur téléphonique. Celui-ci lui répondit qu’il n’en savait rien, que c’était une sorte de rumeur qui courait depuis un mois, que tout le monde était au courant, et qu’on l’attendait sûrement bientôt.

Voilà donc l’Alaska qui débarque en plein Costa Rica. Un des fier roi des glaciers, ou uniquement prince pour l’instant, posant ses pieds sur un terrain chaud, pour une question de rumeur. Après s’être levé à quatre heure du matin, maudit décalage horaire. Pestant une dernière fois pour la route, avant de reprendre son grand sourire habituel, il s’aventura sur ce lieu inconnu. On vînt l’accueillir, et on le conduisit à la demeure du prénommé « Adriel ». Un dernier soupir, avec le sourire, toujours, et il y alla, avec en tête l’idée claire de tout annuler.

Une fois arrivé, après avoir parcouru, il ne sut combien de couloirs (peut-être peu, peut-être beaucoup, à vrai dire, il ne retenait pas ce genre de détails parfois vitaux), il s’arrêta net devant la porte. Il hésita, puis frappa, et finalement, entra. Il ne fit pas attention à la personne qui se trouvait dans la pièce, il savait parfaitement qui elle était. Une main sur sa cravate parfaitement mise, il prit une inspiration. Puis, s’appliquant sur un espagnol maladroit (c’est qu’à force de côtoyer tant de frères et sœurs aux origines hispaniques …), tenta d’engager la conversation :

« Estoy aquí … Para rumores …»

Il s’arrêta un instant, ne sachant plus que dire. Le reste était bien trop compliqué, et il avait été stupide de penser cela. De parler en Espagnol. Son niveau était l’un des plus bas existant. À peine avoir annoncer vaguement le pourquoi de sa venue, plus aucuns mots ne lui venaient. Que souhaitait-il dire ? Quelque chose comme : « concernant un éventuel rendez-vous autour de ma chère compagnie d’aviation ». Déjà que son début (« Je viens ici par rapport à certaines rumeurs », si, il voulait dire cela) n’avait rien de bien brillant, la suite ne pouvait être que pire. Allez, Gregori, pour le bonheur de ta, oh, si chère compagnie, un petit effort !

« Sorry ~ »

Il laissa sa tentative là, préférant le silence que l’humiliation totale. Hochant rapidement de la tête, il s’aligna à sa propre décision, celle de laisser à son … Interlocuteur, la chance de véritablement démarrer. Il aligna parallèlement ses pieds par réflexe, souriant comme un adolescent hypocrite quoique joyeux, et … Surtout, complètement épuisé.