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 {De nos jours} A l'aube d'une nuit glaciale [PV Feliks]

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{De nos jours} A l'aube d'une nuit glaciale [PV Feliks] Vide
MessageSujet: {De nos jours} A l'aube d'une nuit glaciale [PV Feliks]   {De nos jours} A l'aube d'une nuit glaciale [PV Feliks] Icon_minitimeDim 4 Avr - 16:13

Wyoming, de nos jours

    Il existe sur Terre des endroits d'où l'on dit que les montagnes s'élèvent au ciel pour mêler le royaume des vivants et celui des morts. Certains endroits où le temps se figeait éternellement pour laisser s'écouler le son de la langoureuse mélancholie des plaines. Le Wyoming, était l'un de ces endroits, l'un de ces mondes chevauchant à la fois le présent et le passé, chose qui devenait plus flagrante encore lorsque l'on s'approchait des Rocheuses, une immense chaîne de roches abruptes, d'où s'élevaient lors de la fonte des glaces des torrents d'eau et surtout, des étendues verdoyantes à perte de vue.
    La douceur printanière venait d'éclore dans ce paysage longtemps resté gelé par le silence, et une douce brise matinale se promenait dans l'herbe encore arrosée par la rosée fraîche qu'il était tombée la nuit même. Difficile d'imaginer dans ce paysage autre chose qu'un bonheur sourd, aveugle et dupe.

    Debbie s'agenouilla et posa ses mains au sol, en touchant l'herbe trempée de gouttelettes fines et en souriant. L'hiver avait été rude, cette année, mais l'été le serait encore bien plus. Pendant la saison froide, elle aimait rentrer dans les écuries et sentir l'odeur qui avait bercée son enfance et avec laquelle elle aimait s'endormir ; l'odeur des chevaux en sueur, de la paille coupée depuis longtemps déjà; elle aimait entendre le tumulte des étables lorsque les ranchers venaient nourrir leurs bêtes. Malgré cela, l'apothéose de l'hiver était sans aucun doute ce passage qui brisait l'écrin de froid pour instaurer un climat plus chaleureux... Le ciel d'un blanc froid prenait alors une couleur plus vive, les arbres et les fleurs fleurissaient à nouveau, les étendues d'eau qui étaient restées enfermées pendant toute une saison se libéraient de leur bourreau de glace et se déversaient dans les montagnes, en chantant leur joie. Chaque printemps amenait un renouveau, et à chaque fois, la fin de l'hiver amenait avec elle une renaissance totale de ce lieu de douceur candide.
    Le Wyoming pouvait montrer bien des facettes. Cruel et froid lors des orages fulgurants qui n'étaient principalement que brefs, il se teintait après la cruauté qu'il avait affirmée d'un sentiment réconfortant et quasiment puéril. Nombre de voyageurs n'avaient connu que son second visage, et s'étaient laissés surprendre par la violence des tempêtes hivernales pour s'être aventurés trop avant dans les plaines.

    A ce jour, la question n'était pourtant pas au temps mais à la poursuite. Debbie soupira avec harassement. La poulinière favorite de l'un de ses patriotes avait été effrayée par des chasseurs qui s'étaient hasardés un peu trop loin de leur domaine de prédilection et avait fui vers les montagnes. Le problème était que la jument devait mettre bas d'ici peu, il était donc impératif de la retrouver sous les plus brefs délais, d'autant plus que la région n'était pas peuplée uniquement par des êtres humains et les créatures sous leur coupe. Ours, loups, chacals, des prédateurs chassant en meute auraient vite fait de la rattraper et de la dévorer, elle et son petit. Ce qui n'enchantait guère Debbie, bien évidemment.
    Or, si il y avait quelque chose qui l'enchantait encore moins, c'était que son camarade lui avait demandé -à elle, la personne qui arrive à se perdre dans un mètre carré de terrain, de partir chercher son précieux animal. Elle était donc là, au milieu des prairies sortant tout juste d'un dur emprisonnement hivernal, à observer la terre remuée pour chercher des traces de sabots faits depuis peu. Pour le moment, cela ne lui avait pas mal réussi, mais il était difficile -et long, de traquer un cheval. La jument, bien que pleine et sur le point de donner la vie, pouvait très bien avoir été prise de panique et sauter par-dessus les obstacles au lieu de les contourner. Dans ce cas, c'était cuit. Rattraper une bête terrifiée pouvait devenir beaucoup plus ardu que ce que chacun pouvait penser, surtout lorsque le sens de l'orientation manque à la personne qui cherche l'animal.


    _Mais qu'est-ce qui a bien pu leur passer par la tête, à ces abrutis de chasseurs!

    D'ordinaire peu encline à voir les Hommes chasser sur ses terres, Debbie ne cessait de vociférer après ceux qui étaient la cause de son départ forcé. Son pantalon était couvert de boue pour les maintes fois où elle avait pataugé dans une gadoue un peu trop épaisse à son goût, et son cisage ruisselait de sueur. Elle s'estimait tout de même heureuse que cette petite excursion imprévue ne se soit pas produite en été, auquel cas le soleil éclatant lui aurait sans doute tapé sur la tête bien plus qu'il le faisait à ce moment. Il ne faisait pourtant pas mauvais, au contraire. Pour un jour de printemps, il faisait relativement beau. Le soleil émergeait doucement de derrière les nuages d'une blancheur quasiment pure, mais le ciel restait brumeux, un peu comme si quelqu'un avait peint une toile et avait renversé un pot de peinture blanc par-dessus. La toile avait été essuyée, mais elle était moins éclatante, moins colorée.
    Décor pittoresque, mais qui recelait bien des secrets.
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{De nos jours} A l'aube d'une nuit glaciale [PV Feliks] Vide
MessageSujet: Re: {De nos jours} A l'aube d'une nuit glaciale [PV Feliks]   {De nos jours} A l'aube d'une nuit glaciale [PV Feliks] Icon_minitimeSam 10 Juil - 16:59

C’était exaspérant, non, ce genre d’endroit ?
Vide...et immense à la fois…
Qui donnait envie de hurler et d’entendre sa propre voix en écho, à travers la plaine…
Et qui pourtant, réduisait au silence le plus--

Le plus—

Non. Il n’y avait même plus de mots…n’est-ce pas ?

Un souffle relâché, son minuscule et ô combien précieux…assourdi par la légère brise. Le petit nuage semblait rester suspendu un instant dans l’air, déliant sa forme vaporeuse dans l’atmosphère avant de s’évanouir…comme un rêve. Un rêve. Il esquissa un rictus acide, prêt à pouffer de rire, sentant une futilité naître sur le bord de sa langue (…puis, genre, quoi encore ?)…futilité vouée à ne jamais voir le jour, pourtant, parce que quelque chose le réduisait au silence. Ah, silence. Le genre de copain un peu lourd qu’il se traînait souvent ces dernières années et qu’il pourchassait allègrement à coup de bavardages enthousiastes et exaspérants. Qui assourdissaient tout, qui anesthésiaient tout. Qu’est-ce qui était préférable ? Qu’est-ce qu’il préférait ? Bah…Les choses se passaient toujours comme ça, n’est-ce pas ?

La jeune nation sourit encore davantage ; sourire mince, à peine appuyé, comme une caresse à fleur de peau. Le genre de sourire qu’il ne réservait qu’à ce genre de paysage…ce genre de paysage immense, dans lequel il n’était qu’une minuscule silhouette. (Ce paysage…Où personne ne pouvait essayer de comprendre.) Silhouette dans un blouson un peu usé, une paire de jeans et une épaisse paire de bottes aux pieds, maculée d’ailleurs de boue. Petit je-ne-sais-quoi élégant dans sa manière de se tenir mais…encore…à peine là. Comme un gamin arraché à sa basse-cour qui aurait été rompu aux manières de la Cour mais qui, un jour, allait juste sauter dans une flaque de boue et rire comme un possédé. Chassez le naturel, il revient au galop.

Et à propos de galop…

Les yeux regardant paresseusement dans le lointain clignèrent, et il se remit à marcher d’un pas automatique, vigoureux, dans l’herbe encore toute scintillante de buée. Inspirant profondément. Expirant. Lentement. Un pas devant l’autre. Et recommencer, à l’infini. Juste un autre petit pas, dans cet infini. Dans cet endroit qui l’absorbait qui le dépassait. Continuer à marcher, parce que—parce que…

Ah ; localisation de la cible de ces pérégrinations à travers les plaines. De dos, agenouillée…une statue d’immobilité et de silence. Attentive ? Mélancolique ? Aux changements si soudains et éclatants au fil des saisons, brusques comme ces massifs montagneux…et subtiles comme les teintes du ciel aux milles couleurs au-dessus de leurs têtes. Il manquait juste le rythme des sabots contre la terre des plaines. Oui, c’était bien elle, n’est-ce pas ?

Ses pas, allant au trot puis au galop, jusqu’à elle et paf ! Un silence de brisé. Et un Wyoming qui, faute de stupéfiants réflexes, allait se retrouver le nez dans une flaque de boue si elle ne négociait pas correctement l’impact « Pologne », sur sa propre personne…

« Goo~ood morning ! ♪ It’s me ! Like, Poland ! Totally ! Haha, tu as vu comment mon accent s’améliore ?! » C’était difficile de ne pas s’en apercevoir avec cette voix à quelques centimètres de ton oreille.

« Qu’est-ce que je suis totalement content de te revoir, quoi ! J’ai des taaas de trucs à te raconter ! Et puis tu sais, j’ai beaucoup marché pour te retrouver ! Quand je suis arrivé genre super-super tôt ce matin, on m’a dit que tu étais parti je ne sais où dans les plaines. Et pis c’est marrant, tu sais que tu fais des zig-zags quand tu marches ?! J’ai genre, vraiment eu du mal à te retrouver ! Et puis, c’est vraiment énorme ici ! Mais comme tu le vois, rien n’est, genre, trop difficile pour moi…» Bon prince, Feliks s’était aperçu qu’il était malaisé de parler à son interlocuteur lorsque celui-ci était en-dessous de lui – et il n’avait quand même pas fait tout ce chemin pour parler en l’air quand même ! Il s’avisa donc de relever Debbie, d’épousseter des poussières fictives d’un geste coquet digne d’un couturier à la mode et de lui offrir son plus attendrissant sourire. Grand sourire scintillant, auxquels ses yeux verts malicieux donnaient un air légèrement canaille, comme d’habitude. Mais…quand même, résolument efficace. « Et puis… et puis… »

La frimousse diablotine et enjouée du polonais prit soudainement une coloration plus sérieuse, comme pour se souvenir de quelque chose. Et puis, pouf ! Devint rouge comme une pivoine, et avant que la jeune nation eut pu faire quoi que ce soit, s’était baissé subitement, et piquait du nez sur une empreinte non loin de celle qu’observait Debbie, avant d’être interrompue. Cela lui arrivait souvent, même chez les gens qu’il connaissait déjà bien…des pics récidiviste de timidité. Souhaitant momentanément s’enfouir sous terre. Conscient d’avoir trop parlé…d’avoir en quelque sorte interrompu pas seulement Debbie, mais tout ce paysage rayonnant d’une beauté sereine et terrible. Que l’on pouvait effleurer du doigt, sans jamais réellement saisir…Il toucha à la place les sillons de l’empreinte du cheval dans la terre molle. Geste doux et rassurant…

« Ah. Hem. Alors, v-voyons ces empreintes. Genre.» Marmonnement vaincu, mais un regard espiègle qui le trahissait. Un sourire malicieux en regardant sa collègue, qui semblait déchirée entre deux sentiments contradictoires habituellement caractéristiques des gens que Feliks avait catégorisé comme ses amis (ce, avec ou sans le consentement desdits amis). A savoir, entre l’exaspération brève et violente ou une grande lassitude. Enfin, c’était ce qui lui y voyait toujours. C’était peut-être ce qu’il avait toujours envie de voir. C’était rassurant. Comme pouvaient l’être le bavardage. Ou le silence. Moment de silence presque infirme, pouvant durer quelques secondes, une éternité…Dans cet immense infini, juste deux silhouettes, cherchant…cherchant par-delà les traces dans le sol, par-delà les plaines et les montagnes…Et un jeune homme aux cheveux blonds quelque peu décoiffés, cherchant une piste sans bruit, du regard, comme s’il avait été là pendant des heures au lieu de trente secondes. En réalité, toujours aussi…aussi…Exaspérant, égoïste, sans-gêne... ? Maladroit, timide, attachant ? Juste…complètement décalé, comme d’habitude ? Les mots s’essoufflaient, glissant sur une armure indéchiffrable. Abandonnant. Phrases non terminées. Le silence était toujours vainqueur.

« Ah oui, je suis genre, totalement venu t’aider ! Parce que qui plus est, cette jument –déjà magnifique – est qui plus est d’une sublime lignée de chevaux polonais tout aussi magnifiques, ce qui explique d’une part un certain orgueil de ma part et puis aussi le désir de t’aider, non pas que tu n’aurais pas réussi à la trouver toute seule mais… »

Jusqu'à un certain moment. Oui, il était difficile de subjuger Feliks trop longtemps. La météphore du phénix renaissant de ses cendres lui avait été attribuée pour des circonstances plus...graves, mais on pouvait dire que le phénomène de fond était le même.
Ce moment d’épiphanie et d'humilité était passé et si quelque chose ou quelqu’un ne tardait pas à faire taire un Pologne en forme, il courrait des risques d’asphyxie – soit en s’étouffant par sa propre parole, soit en se faisant étrangler par son interlocuteur.


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{De nos jours} A l'aube d'une nuit glaciale [PV Feliks] Vide
MessageSujet: Re: {De nos jours} A l'aube d'une nuit glaciale [PV Feliks]   {De nos jours} A l'aube d'une nuit glaciale [PV Feliks] Icon_minitimeMer 14 Juil - 20:04

    Impact dans dix secondes.
    Neuf.
    Huit.
    Sept.
    Six.
    Cinq.
    Quatre.
    Trois.
    Deux.
    Un.
    Plotch.

    Ce bruit là, c’était juste le son qui indiquait avec quelle magnificence et quelle prestance la digne représentante du Wyoming s’était lamentablement étalée par terre. Déjà maculée de boue et d'autres choses sordides dont nous ne citerons pas le nom, voilà notre Wyoming, la tête dans une flaque, à prendre un nouveau bain qu'elle n'avait pas escompté. La raison? Une tornade polonaise, qui lui était tombée dessus sans crier gare. Tornade polonaise qu'elle n'escomptait pas non plus avant............ longtemps. Et il parlait, il parlait, il parlait, sans lui permettre d'en placer une. D'un autre côté, la petite, elle était encore sous le choc, alors même si il lui avait laissé trente secondes de répit, ce n'aurait pas été assez pour se remettre de ce qui se venait de se passer. Théoriquement, elle était passée du stade : "observation de traces, tranquille, dans le silence le plus profond" à "création de la trace de ta tête dans la terre que tu regardais, avec un Pologne tout excité sur toi, qui jacasse à en faire fuir l'ours le plus sourd des Rocheuses". Alors il est facile de comprendre la raison qui la poussait à rester allongée là, écrasée sous les fesses du blondinet aux yeux verts, sans bouger et en laissant son interlocuteur parler à une vitesse aérodynamique -qui semblait impossible à atteindre, même pour elle, pourtant américaine de nature, enfin, plus américaine que lui en tout cas, Gash!-

    Finalement, Pologne dut comprendre que le meilleur moyen de lui parler n'était pas de la laisser à terre, puisqu'il la releva, épousseta sa tenue -Chose qu'elle-même ne faisait jamais- et lui décrocha un magnifique sourire Colgate situcraquespaspourçac'estquet'escarrémenttropinsensible. Bugg. Les neurones qui se reconnectent, allez Debbie, fais un petit effort, voilà, en voilà deux qui commencent à fonctionner et... et la voilà qui reconnaît le petit blondinet à la frimousse d'ange, un peu excentrique sur les bords mais pour le moins A-DO-RABLE. Alors oui, Feliks, il était trop craquant avec sa bonne bouille, ses petites mimiques, son enthousiasme exubérant. Deux bonnes joues sur lesquelles elle avait bien envie d'appliquer deux gros baisers bien collants tiens, rien que pour affirmer le fait qu'elle était heureuse de le revoir. Elle en aurait quasiment oublié ce qu'elle fichait ici, tiens, si elle n'avait pas entendu ses paroles bougonnantes et timides. Boah? Feliks, timide? Avec elle? Elle avait bien envie de lui poker la joue tiens.

    Ce que Feliks aurait du voir dans les yeux de Debbie, ce n'était ni de l'exaspération, ni de la lassitude mais plutôt un retour au calme après une grande incompréhension, mêlé à une joie on-ne-peut-plus-certaine. Alors même quand il aborda le sujet sensibles, ses sales petits défauts –notamment sa sale manie de kofkofseperdrepartoutkofkof-, son sourire n’eut de cesse de s’élargir. Encore, encore, encore, et encore, tant et si bien qu'étendre encore un millimètre de plus ses lèvres aurait provoqué un déchirement. Mais bon, il fallait quand même avouer que Feliks qui parle, c'est quelque chose. Et ce quelque chose, peut rapidement devenir un tantinet ennuyeux -noon, pas que ce qu'il disait était ennuyeux mais le fait que Debbie ne pouvait pas en placer une. Alors elle fit une chose qu'elle voulait faire depuis le début de la conversation, elle le prit dans ses bras et le serra tout contre elle en l'étouffant quasiment, avant de plaquer sur ses joues deux gros baisers bien collants -eh eh, comme ça, même en repartant chez lui il ne l'oubliera pas de suite, eh!

    - Feliks! Hi my deaaar friend, I missed you ! Je suis tellement contente de te revoir, ça fait quoi..... Dix? Quinze? Vingt ans?

    Et tout ça accompagné d'un ton tellement enjoué que même le plus doué des acteurs n'aurait pas pu l'imiter, un sourire jusqu'aux oreilles et des yeux qui scintillaient sous ses lunettes, malgré la fatigue due à la poursuite. Nan c’était pas surjoué. Nan, c’était pas faux. C’était américain. Concept difficile à comprendre, mais bon on s’y fait à force, et Pologne connaissait le phénomène. Enfin… maiiis oui, il connaissait le phénomène. Si elle avait su qu’il venait tiens, elle lui aurait acheté des tonnes de poneys en peluche roses, rien que pour voir s’afficher sur son visage à l’air espiègle ce petit sourire malicieux rempli de joie qu’elle aimait tant.

    - Et ton accent, tu l’as travaillé pendant des années ou quoi ? Tu parles mieux l’Américain que moi ! C’est énorme ! Et pourtant, all is giant in America, boy !

    Oui, l’Américain, parce que cette langue était tellement déformée que l’on ne pouvait plus la considérer comme de l’Anglais. Généralement, les personnes qui venaient voyager aux States, avaient vraiment du mal à suivre les conversations : rythme saccadé des phrases, mots quasiment remplacés par des onomatopées, expressions hachées… Difficile de s’acclimater à la langue –si peu poétique, il fallait l’avouer, pour une descendante de la langue de Shakespeare- en peu de temps. Il fallait vivre longtemps aux Etats-Unis avant de réussir à comprendre totalement les habitants du pays. S'ensuivit une longue tirade qui ne rimait à rien -oui, il faut toujours parler avant que Feliks ne reprenne la parole sinon on n'est jamais sûr de revoir passer son tour un jour- qui allait de "Tu te rends compte? On a littéralement é-cra-sé le Texas, boy!" à "Colorado a encore pris toute l'eau chaudeee!" en passant par son exaspération à l'idée que des imbéciles de chasseurs aient fait fuir la jument aux origines polonaises dont le pays en question lui comptait les mérites. Et tout ça en le serrant dans ses bras et en le secouant dans tous les sens comme une poupée.

    "All is giant". Même le silence. Le silence dans laquelle était plongée le Wyoming avant que ne vienne s’imposer dans son espace vital un petit blondinet européen excentrique. Alors oui, Debbie aimait bien le calme reposant des prairies au matin, lorsque les terres s’éveillaient encore. Elle aimait la plénitude des grands espaces. Mais il fallait avouer aussi, que la solitude pouvait peser, et qu’un peu de compagnie était plutôt appréciée. Et, niveau compagnie, Pologne valait tout un régiment de joyeux braillards.
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MessageSujet: Re: {De nos jours} A l'aube d'une nuit glaciale [PV Feliks]   {De nos jours} A l'aube d'une nuit glaciale [PV Feliks] Icon_minitimeMar 27 Juil - 19:58

Feliks devait quand même un jour s’arrêter pour respirer un peu. Ah, et oui…que son interlocuteur lui parle aussi un peu, parce que c’était aussi quand bien même la fonction principale d’un interlocuteur, à l’inverse d’un spectateur. Mais en réalité, le jeune polonais avait si rarement la chance de se faire réellement écouter autrement que de piailler à tue-tête comme une pipelette sans-gêne au premier rang ; tout autre système de communication « normal » était à peu près inconnu pour lui. C’était aussi parce que oui, Feliks était quand même sacrément timide. Comment ça, contradictoire ? C’est justement parce qu’il était ainsi qu’il s’efforçait d’être le plus direct et expressif possible. C’était…comment dire…rassurant ? Et puis, tant absorbé qu’il était dans son propre enthousiasme, il n’avait pas remarqué que sa prestance ne lui vaudrait pas un regard noir ou fatigué. Non, surprise des surprises, Debbie semblait au contraire sourire de toutes ses dents, avec un rictus aussi large qu’une des traditionnelles citrouilles de Noël américaines ! Et une expression qui n’était pas de fatigue silencieuse, mais plutôt…apaisée ?

Le polonais eut à peine le temps de considérer cela, que l’Etat prit sa décision et lui cloua momentanément le bec en le prenant soudainement dans ses bras et le serrant foort comme s’il était un gros nounours rose parfumé à la fraise. Et pour la deuxième fois aujourd’hui, Feliks eut le souffle littéralement coupé. Il ne savait pas si c’était parce que Wyoming qui vous serrait fort contre elle, c’était une expérience euh…quasiment athlétique…
Ou si cela lui faisait tout simplement très plaisir.
Pologne se sentit rougir jusqu’à la racine des cheveux, complètement étouffé…
Mais voilà que Debbie lui colla deux bons gros baisers sur les joues ! Whaa ! Il allait se mettre à bouiller comme une casserole de lait ! Il avait oublié à quel point l’américaine…avait de la..poigne, on pourrait le dire comme cela…Ce qu’il avait en débit de paroles à la minute, elle avait en force de câlins puissance 10 !

"Feliks! Hi my deaaar friend, I missed you ! Je suis tellement contente de te revoir, ça fait quoi..... Dix? Quinze? Vingt ans?"

Il avait presque oublié à quel point les américains étaient forts en ce qui concernait les accueils emplis d’enthousiasme qui semblait dopé aux stéroïdes ! Et Debbie était tout aussi forte que la plupart de ses semblables. Graaaand sourire, ton dynamique et ravi (le même ton utilisé dans les pubs de lessive pour vous dire à quel point ce produit lavait pluuuus blaaanc) et les yeux qui brillaient. C’était…parfois un peu impressionnant. Il devait l’avouer, quand il était parti pour travailler pour la première fois encore timide et appréhensif, les gens lui avaient fichu la peur de sa vie. En Europe, les gens étaient cordiaux. Ici…ça dépassait le stade de cordial ! Mais Feliks s’y était habitué…et aimait ça, en fait. Quand il venait ici, c’était comme s’il était un vieil ami de famille. Certaines personnes en Europe trouvaient que cela faisait affecté et faux – il n’oserait pas demander aux asiatiques, qui rechignaient devant un bisou sur la joue ce qu’ils en pensaient !

Mais Feliks en était venu à la conclusion que Debbie, tout comme son hyperactif de frère blondinet, voulait juste de manière très sincère et directe (…ou rentre-dedans) faire ami-ami avec tout le monde. Ce qui lui convenait parfaitement ! (Dans le cas échéant…hum. Disons qu’il avait assisté à quelques disputes d’Ivan et Alfred, et…non, en fait il avait trouvé ça hilarant en soi et bien fait pour Ivan, mais il supposait qu’en théorie un américain comme ennemi n’était pas excellent niveau diplomatie internationale. Restons-en là).

"Ouii, ça fait genre…totalement trop...longtemps pour moi… !" sourit-il, euphorique, et encore en train d’essayer de retrouver sa respiration…ce qui, ô miracle, apothéose, permit à Debbie d’en placer une

"Et ton accent, tu l’as travaillé pendant des années ou quoi ? Tu parles mieux l’Américain que moi ! C’est énorme ! Et pourtant, all is giant in America, boy !"

All is giant in America...
Le garçon sourit, un grand sourire qui pourrait presque rivaliser celui de Debbie en taille.
Qu’est-ce qu’il aimait cette phrase…

Elle était à la mesure d’une ambition démesurée, de la folie des grandeurs, de tout ce qu’il y avait de faramineux et de pharaonique ici…A commencer par le paysage.
Un paysage qui ne faisait rien dans le petit détail. Non. Il fallait regarder l’ensemble, en mode panorama…Voir le terrain qui semblait s’étendre à l’infini, sculpté de falaises, décoré d’immenses plaines. Crevasses ou surfaces planes…mais ce qu’il y avait de plus grand, c’était le ciel. Un grand tableau à l’aquarelle, nuancé de mille couleurs vives, du rose le plus délicat au bleu le plus vif, en passant par un doré intense. Paysage mythique. Couleurs de légende.
Oui, il connaissait bien ce pays. Et parlait bien. (Evidemment il parlait aussi bien l’anglais…oui, l’anglais de la langue de Shakespeare, pour avoir aussi beaucoup travaillé là-bas ; mais c’est l’accent américain qu’il préférait).
Pour y avoir travaillé beaucoup beaucoup, et parce qu’il aimait à entretenir des liens commerciaux forts. Ici, c’était tout particulièrement par rapport à tout ce qui concernait de près ou de loin les chevaux ! Et il aimait ça…
Oh ! oui…Même, le polonais s’en vantait. Il avait de bonnes relations. Voire très bonnes. Et il les entretenait avec toute la facilité et la volonté d’un gamin ravi. Même, on disait qu’il aimait cet endroit comme nulle autre nation, et na !
…Pas que c’était toujours facile. On accueillait à bras ouverts…mais encore fallait-il y arriver, jusqu’à cette case accueil. Et encore maintenant, il lu semblait qu’on ne le laissait pas circuler aussi librement qu’il le voulait. On limitait son Visa. Et pourtant, ne le méritait-il pas ? Mais il laissa de côté ces pensées incriminant. Juste être ici, c’était déjà beaucoup de chance…Il y avait des tas de nations qui pouvaient circuler bien plus librement, et pourtant n’en montraient pas plus de sympathie ! Il aimait bien être appelé « boy » aussi…même s’il savait qu’il avait au moins quelques années de plus qu’elle ! (Hé oui, la plupart des gens lui donneraient 15 ans, mais notre cher blondinet avait 19 ans bien sonnés…comment ça, « jeune dans sa tête » ?!)

Il aimait l’écouter parler et parler, presque autant et aussi rapidement que lui, avec à peu près aussi peu de lien entre les différents sujets. Et ce, tout en le secouant dans tous les sens, ce qui était aussi en soi très amusant, bien que Feliks se demande s’il aurait un os en place après s’être fait secoué par Wyoming ; elle y allait fort. Nan…définitivement pas dans les demi-mesures. Mais tout compte fait, il adorait ça…tout ce qui allait d’un extrême à l’autre. Tout ce qui se faisait d’un air mitigé et plein de concession ne valait pas, selon lui, la peine d’être accompli. Lorsque le silence se faisait, c’était un silence d’or, magistral, résonnant sur les plaines avec une intensité à couper le souffle. Et lorsque le silence s’en allait, tout le fracas du monde de deux connaissances en train de bavarder pouvait se faire. Ils créaient un tableau pittoresque au milieu de nulle part.

« All is giant in America, my friend » récita-t-il avec un accent appliqué et un grand sourire, ce qui le rendait passible d’être encore câliné et étouffé. « Merci pour l'accent! J'ai travaillé très dur! Tu sais c'est parce que...I like it here…a lot ! A lot ! A lot ! » Il tira la langue d’un air espiègle, faisant de grands gestes on ne peut plus expressifs en direction du ciel ; se leva et tournoyait de manière tout à fait immature mais néanmoins adorable, si on aimait les petits blondinets hyperactifs de son genre. Une petite robe à carreaux en plus version « Petite maison dans la prairie » et ce serait la touche suprême pour mener à bien la mission « Hii, so cuuute ! »

Mais oh ! Soudain, un air de grand concentration, aussi perçant que le regard acéré que l’aigle du drapeau américain, il vit quelque chose et s’immobilisa, sourcils froncés ; puis, en un éclair il était prêt de Debbie, chuchotant d’un ton dramatique, et pointant un doight magistralement théâtral :

« Ohh Debbie! Des traaaces, lààà ! »

Tadaaaaaaaah ! Oui, en effet, à plusieurs mètrs de là, des traces ressemblant vaguement à des empreintes, qui pouvaient seulement être vues si on sautait à un angle particulier à cet endroit précis (bon, peut-être pas), à moitiés dissimulées par les feuillages se tenaient là comme preuve suprême qu’un cheval était bien passé par là.

« Allons voir ! Volons au secours de la magnifique jument (qui vient de mon pays)! Je veux explorer avec toi, dis ! Dis ! Pleeease! Okay ?» Le petit ‘okay’ à la fin, avec le petit accent itou itou était le coup de grâce dans la mission « Being adorable in America. » Même si tout compte fait, lâcher Feliks en plein territoire sauvage avec pour guide une demoiselle dont la capacité à se perdre était presque surréaliste…n’était pas la meilleure des idées en soi.

Feliks afficha un air déterminé, s'affairant autour desdites traces afin de voir où elles mèneraient.

"Humf...les chasseurs sont bien bêtes chez n'importe qui, que ce soit ici ou en Europe...faire peur à une si belle créature! On va leur montrer, tiens!"

Le moral des troupes était au plus haut, déjà...
Bon…qu’est-ce qui pourrait vraiment mal tourner ? Hein ?
Hmm...valait mieux ne PAS répondre.
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{De nos jours} A l'aube d'une nuit glaciale [PV Feliks] Vide
MessageSujet: Re: {De nos jours} A l'aube d'une nuit glaciale [PV Feliks]   {De nos jours} A l'aube d'une nuit glaciale [PV Feliks] Icon_minitimeJeu 29 Juil - 12:41

    Joviale petite chose, adorable petite chose bouillonnante d’énergie –positive, ça allait de soi- qui se dandinait dans la prairie arrosée encore de rosée matinale. Frais comme un gardon, si Feliks ne l’était pas il y ressemblait. Il semblait tellement… tranquille, tellement heureux. Ça faisait plaisir à voir, pas vrai ? Et surtout, il disait qu’il aimait ce pays, et ça, rien ne pouvait faire plus plaisir à Debbie. Le Wyoming, c’était une beauté sauvage, animale, transcendante et cassante. Les traits qui circulaient du haut des Rocheuses aux plaines sauvages, pour aller s’éteindre dans les geysers bouillonnants, n’étaient que grossièrement taillés, comme si celui qui avait créé cette planète n’avait sculpté que vaguement les formes de cet endroit, comme si il avait été pressé par le temps, qu’il n’avait pu le finaliser. C’était une esquisse grossière, sans finition aucune.

    Pour sûr, ça n’avait strictement rien à voir avec les jardins taillés au millimètre près des Britanniques, pour sûr l’on regrettait presque ici l’insertion d’un petit détail délicat comme l’on pouvait trouver en France. Mais presque, seulement. On reprochait au Wyoming, comme à son paysage, ses élans stupides, ses débordements d’affection, ses démonstration de fureur aussi imprévisibles que l’endroit où elle se situerait le lendemain –endroit où, la plupart du temps, elle n’avait pas envisagé de se rendre-. Du moins, c’était ce qu’elle pensait.

    Et elle avait tendance à oublier ces légers détails lorsqu’elle se trouvait avec Pologne. Ici, de toute façon, rien n’était fait pour accueillir les petites piques délicates, personne n’avait à se plaindre de s’être écorché avec l’épine d’une rose. Ceux qui se blessaient au Wyoming, ne repartaient jamais avec des écorchures. On passait directement au bras cassé, au ligament déchiré, à la jambe amputée. Difficile de faire dans la demi-mesure. Mais, il était facile de pardonner, parce qu’elle était Américaine, que c’était dans sa nature.

    En parlant de casser, d’ailleurs, le Wyoming se retint de lui sauter à nouveau dessus, parce que de 1) elle risquait de se retrouver le nez dans la boue –encore une fois, ça n’aurait pas changé grand-chose mais bon voilà- et de 2) lui risquait de ne pas revenir au pays en meilleure forme qui soit si elle continuait de le secouer comme un prunier –ou comme une pinata, plus facile à mouvoir et qui se rapprochait plus de la corpulence de Feliks, ainsi que des différentes possibilités envisageables pour le secouer dans tous les sens. Enfin bref.-
    Elle se stoppa dans sa réflexion, intriguée par l’arrêt soudain du blondin qui semblait avoir remarqué une chose très intéressante, puisqu’il cessa de sautiller dans tous les sens pour atterrir vivement et théâtralement auprès du Wyoming et lui montrer quelque chose du bout du doigt, en chuchotant avec un air de conspiration :

    « Ohh Debbie! Des traaaces, lààà ! »

    « Allons à la recherche du trésor perdu », c’aurait pu tout aussi bien fonctionner. Vu la façon dont c’était annoncé, le Polonais aurait très bien pu proclamer à Debbie qu’il voulait qu’elle entre dans une secte. Owi, montons la secte des retrouveurs de chevaux –polonais ou pas- perdus, tiens ! Tant qu’à faire… Enfin. En se tortillant un peu, la jeune demoiselle pas si jeune que ça réussit enfin à apercevoir un petit morceau d’un bout de quelque chose qui ressemblait à s’y méprendre à une empreinte. L’une de ces empreintes qu’elle s’évertuait à retrouver depuis des heures tiens, ça tombe bien cette histoire ! Dans une autre vie, Pologne avait dû être… chasseur ? Expert ? Non, peut-être avait-il juste l’œil perçant, c’était tout. Et puis, il savait regarder au bon endroit, lui, contrairement à une certaine personne aux cheveux pâles qui…
    Et la voix de Feliks, qui revenait trouer le silence.

    « Allons voir ! Volons au secours de la magnifique jument (qui vient de mon pays)! Je veux explorer avec toi, dis ! Dis ! Pleeease! Okay ?»

    Le point d’interrogation situé à la fin de sa phrase n’était sans aucun doute d’aucune utilité. Le garçon semblait décidé à la suivre, de toute façon, et puis, et puis, elle n’aurait pas pu refuser, il avait fait tant de chemin pour venir jusqu’ici… De plus, comment dire « non » à quelqu’un qui vous regarde avec des yeux si suppliants ? Impossible, impossible. Elle acquiesça donc de la tête, tranquillement, en se disant que de toute façon, s’ils se perdaient… pardon, si elle le perdait, quelqu’un finirait bien par les retrouver.
    Pas vrai ?


    "Humf...les chasseurs sont bien bêtes chez n'importe qui, que ce soit ici ou en Europe...faire peur à une si belle créature! On va leur montrer, tiens!"

    - Eww, on y réfléchira plus tard, mais en tout cas, dans la discrétion, parce que les affronter de face, ça fait mal au derrière, dit-elle avec un sourire mi-amusé, mi-douloureux –elle ne se souvenait que trop bien des balles qu’elle avait reçues en cherchant vengeance, justement…-.

    Phrase stupide qui se contredisait elle-même, mais Debbie se comprenait. S’il y avait bien une chose dans laquelle elle ne se perdait pas, c’était dans ses explications ! –C’était toujours ça de gagné.- Quant à savoir si ses interlocuteurs arrivaient à la suivre, ça, c’était une autre histoire… Enfin, de toute façon, c’était Pologne, il comprendrait. Oui, pour Debbie, Pologne il comprend tout –ou, du moins, tout ce qui n’est pas logique. Quant à savoir pourquoi elle pense ça, même elle l’ignore, c’est pour dire. Enfin, revenons à nos chevaux.
    Donc, nos avions deux joyeux braillards aussi discret qu’une horde de bisons les jours de chasse qui avaient monté une alliance chevaleresque pour retrouver une jument polonaise perdue au beau milieu des plaines immenses du Wyoming, sous un soleil à faire pâlir la plus belle région d’Angleterre –non non, il ne pleuvait pas, mais eh !-.
    Parfait.

    L’Américaine se pencha à son tour pour observer la trace –qui, décidément, était bien la bonne, ils en avaient de la chance !- et afficha un petit sourire victorieux. Quant à savoir comment elle avait pu se déplacer de l’endroit où elle était jusqu’à l’empreinte en question, mieux valait ne pas poser la question. Qui sait, une bonne âme généreuse veillait peut-être sur elle ?

    - Alors, elle se dirige vers, vers… par là, boy !, ajouta-t-elle en projetant son doigt vers la direction du Sud, de Yellowstone.

    Ou pas. Difficile de paraître crédible quand on vient de démontrer par A+B que même pour montrer une destination, elle n’était pas capable de désigner la bonne. En effet, la trace se dirigeait vers le Nord bien plus que vers le Sud, comme si la bête fuyait vers le Montana. Et le Wyoming le savait, c’était juste que… que…
    Qu’elle s’était perdue dans ses mouvements –et qu’elle perd la joueuse dans ses explications foireuses, mais bon ça c’est une autre histoire-. Enfin, en tout cas, son sens de l’orientation –même si il s’agissait juste de dénommer une direction- continuait de laisser à désirer, mais bon le Polonais aurait dû y être habitué, pas vrai ?
    Pas vrai ?!

    - Enfin, plus par de l’autre côté, quoi, ajouta-t-elle avec un petit rire gêné, clouée dans une position stupide, le doigt pointé vers le lointain -dans la mauvaise direction.-

    Beeeh, de toute façon, on ne change pas, hein. Enfin. Elle se retourna vivement, et se mit à la recherche d’une autre trace non loin de celle aperçue par le Polonais, parce que ce genre d’indices n’apparaissait jamais tout seul. Et là, ô, miracle, une deuxième trace, identique à la première si ce n’est qu’elle était inversée. Elle grommela un instant en soufflant un petit « postérieur gauche, boy », à peine audible, puis s’écria :

    - Génial, on a retrouvé sa trace ! Décidément Feliks, tu portes la chance avec toi!, dit-elle avec dans la voix toute la sincérité du monde.

    Puis elle s’agenouilla auprès des deux indices en se félicitant encore une fois d’avoir dans son pays des chevaux à la foulée si ample, si douce, si… bref. Cessons les compliments inutiles, qui ne feraient que donner à l’Etat un égo surdimensionné –surtout, il ne fallait pas se transformer en un deuxième kofkofColoradokofkof- et… sûrement que ce ne serait pas le meilleur plan. Elle se contenta de passer la main sur les traces, qui ne semblaient pas si vieilles que ça –peut-être avec un peu de chance l’auraient-ils rattrapée avant la tombée de la nuit, qui sait ? Elle l’espérait du moins.- Elle se retourna vers Feliks, la main en visière. Les cheveux blonds du Polonais éclairés par le soleil, donnaient un petit arrière-goût de… fantomatique, planant.

    - Lucky boy, ajouta-t-elle avec un clin d’œil et un sourire amical.

    Puis, elle retourna à l’examen des leurs « preuves à l’appui ». Non pas que Pologne était éblouissant, mais le soleil, lui, oui.
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MessageSujet: Re: {De nos jours} A l'aube d'une nuit glaciale [PV Feliks]   {De nos jours} A l'aube d'une nuit glaciale [PV Feliks] Icon_minitimeLun 27 Sep - 20:26

Comment pouvait-on ne PAS dire oui à cet enfant terrible qui profitait à outrance de la petite taille et de la tête d’ange adorable qu’on lui avait conféré… ? D’ailleurs, à quoi était dû ce malheureux contraste ? Probablement un espèce de mécanisme de survie, faisant en sorte que la plupart des nations seraient un minimum attendries par cette espèce de poupée de porcelaine avant de s’apercevoir que ladite poupée était premièrement un garçon (malgré quelques…doutes) et deuxièmement un véritable fléau, passés les premières formalités où vous étiez encore un « étranger » impressionnant. Permettant audit fléau de gagner quelques minutes avant de…euh…se comporter de manière provocante et atterrir dans les ennuis. Non, en réalité, Feliks n’était vraiment pas assez dégourdi afin d’en tirer pleinement profit…

Mais quoiqu’il en soit, il n’eut pas besoin d’attendre bien longtemps avant de mettre l’américaine d’accord. Probablement car celle-ci connaissait déjà Feliks, et savait que de toute façon, un « non » était d’aucune utilité face à la tornade polonaise qui s’était déjà décidée à venir de toute manière. Elle se contenta donc d’un hochement de tête calme face à ces facéties. Par contre, son expression changea sensiblement lors de sa dernière…suggestion.

Eww, on y réfléchira plus tard, mais en tout cas, dans la discrétion, parce que les affronter de face, ça fait mal au derrière

« Ha. » Le polonais eut un moment de pause afin de considérer cette phrase. Il faut dire qu’une phrase qui comportait à la fois le mot « réfléchir » et « discrétion » aurait de quoi l’intriguer, en effet. Cinq minutes passées avec le jeune homme auraient de quoi faire douter à quiconque qu’il en possédait la moindre notion. En fait. Même lorsqu’il était anxieux face à des étrangers, il le faisait de manière sans-gêne, et sans aucune réflexion quand au fait que s’il était plus discret il se ferait résolument moins d’ennemis, et aurait sensiblement moins de problèmes. C’était compliqué, ces trucs-là. Il laissait habituellement Toris gérer ce genre de trucs – son cher Liet avait suffisamment de réflexion et de discrétion afin de compenser pour trois Feliks. Donc logiquement, cette tâche pouvait lui incomber. Mais il comprit quand même clairement que ne pas être discret = ennuis. Il vit Debbie sourire, un sourire figé entre l’amusement et la douleur, et hocha de la tête vigoureusement, lui-même un grand sourire insouciant aux lèvres. Il connaissait ce sourire à elle ; c’était le sourire de quelqu’un qui avait appris le pourquoi du comment de ce qui pouvait se passer si l’on n’en faisait qu’à sa tête. Même si…la plupart du temps, on avait raison. Grimacement furtif de vieilles blessures. Son sourire à lui se fit plus grand, comme pour annuler le sien. Un léger rire à cette phrase à l’envers.

« …Mh, je vois. Totalement d’accord ! » Il afficha une expression des plus concentrées, sourcils froncés sur ce visage faussement angélique, ses yeux brillants. « Nous allons être discrets ! Je sais super-bien comment le faire, et tout, ne t’inquiète pas !»

Toute personne sensée penserait que ces paroles résulteraient d’un sérieux et d’un certain sens des responsabilités de l’enfant qui avait décidé d’être sage. Mais l’espiègle européen devant Debbie était pratiquement en train de bouillonner d’excitation à l’idée de se mettre en mode « furtif »…pardon, « discret. » C’était vraiment comme une chasse au trésor ! D’accord, il fallait éviter les méchants pirates au lieu de les affronter mais…ça…C’est vrai qu’on ne pouvait pas toujours les affronter, les méchants pirates…Ou alors…plus tard. Avec de la « réflexion ». Il chanta doucement à mi-voix dans un murmure qui ressemblait à un psaume, tournoyant de manière distraite.

« Discret, discret, discreeeet… »

Comme un gamin qui essayait de retenir quelque chose et ce faisant, l’oubliait. Il n’y avait rien MOINS de discret que de clamer qu’on l’était à tue-tête en gigotant dans tous les sens. On croirait qu’il le faisait exprès. Et…peut-être que oui. Mais il affichait en même temps un tel air de détermination et de bonne volonté presque naïve que l’on aurait du mal à confirmer cette supposition. Il essayait de mener à bien cette tâche avec l’air charmant et affligeant du jeune soldat inexpérimenté. Discret. Moui, bien sûûûr. Hum. Mais place à l’aventure ! Car là non plus, le polonais était plutôt d’avis à foncer dans le décor en suivant plus ou moins les traces indiquées, comme il se devait pour toute chasse au trésor—enfin, à la jument. Et une chasse dans le BON sens, évidemment. Un sauvetage ! Waah ~ oui, ça faisait tout de suite plus héroïque et trépidant, non ? Feliks avait envie de sauter de joie…et vu que c’était Feliks, c’est ce qu’il fit, en attendant que Debbie vérifie l’authenticité de l’empreinte. Qu’ils n’aillent pas cavaler sur une fausse pistes…comme s’ils feraient une chose pareille… ! …Hum.

Il regarda Debbie se baisser afin d’observer l’empreinte dans le sol, et lui vit afficher un nouveau sourire éclatant de victoire, fort moins grinçant que le précédent. Elle changeait parfois comme ça, d’un coup…Comme un rayon de soleil illuminant soudainement un ciel à la beauté glaciale, ou une bourrasque de vent fouettant soudainement les plaines. Certaines personnes n’aimaient pas ces changements perpétuels…Comme si leur monde devait être construit sur des attitudes prédéfinies, légèrement variables…Prévisibles. Pfuh. On s’amusait bien moins comme ça. Feliks eut un léger sourire, passant légèrement dans ses cheveux, fluide et doux comme une larme. Peut-être que l’on souffrait moins…également…Qu’en savait-il ? Les gamins comme lui ne tergiversaient pas sur une manière de se faciliter la vie...Pas le temps, pas le courage. Pas le temps de s’arrêter lorsque les chemins se séparent. Juste se diriger encore et toujours vers…vers…

- Alors, elle se dirige vers, vers… par là, boy !

Hu… ? Il releva la tête, suivant la direction de son doigt, décisif comme une flèche, remplie d’assurance…et eut un petit sourire en coin, attendant quelques minutes. Suivre un trajectoire précise…hmm… ? La plupart du temps, il avait l’impression de déambuler dans une forêt et trouvait toujours le moyen de sauter dans le premier buisson de ronces. Ca décrivait à peu près tout ce qui avait pu arriver de génial et de fabuleux à la nation depuis…oh…quelques siècles ? Mais en ce qui concernait se localiser géographiquement, le polonais était presque quasiment sûr que…

- Enfin, plus par de l’autre côté, quoi

Le polonais n’avait pas habituellement beaucoup de restreinte en ce qui concernait se moquer allègrement de la face du monde, mais pour cette fois il étouffa tant bien que mal un rire. Même LUI avait suffisamment de sens de la diplomatie afin de savoir qu’il ne valait mieux pas se moquer de l’unique personne capable de te servir de guide lorsque tu n’étais guère qu’une petite nation touriste…Quoique…en fait…Essayons de ne pas déroger à cette règle et mentionner le fait que Pologne avait en réalité plus de chances de s’en sortir tout seul, n’est-ce pas ? A voir comment cette chère Wyoming se retourna un peu trop rapidement, il sut qu’il valait mieux ne rien dire…Et puis…il suivit Debbie dans sa quête pour de nouvelles traces, une main amusée obstruant tout son gentiment moqueur pouvant échapper de ses lèvres…Quoi ? se perdre ? Nooon. Enfin, peut-être. Mais la petite nation dissimulait sourtout un sourire à cette idée, plutôt qu’une moue anxieuse. De toute façon, à quoi bon s’inquiéter, hein ?

Un moment de silence et d’observation avant le verdict fatidique, l’américaine faisant éclater sa joie

Génial, on a retrouvé sa trace ! Décidément Feliks, tu portes la chance avec toi!

Ehhh- ? Le polonais qui jusque lors était surtout occupé à essayer de ne pas éclater de rire manqua de s’étouffer. Lui…porter chance ? Elle…elle n’était pas en train de se moquer de lui, si ? Mais non, sa voix n’avait pas une trace d’ironie…Waah…Le polonais sentit le rouge lui monter aux joues et sentit que c’était un bien mauvais présage, sentant une boule lui monter dans la gorge et un léger tremblement dans les jambes. Aww nan pitié, pas ça. Pitiéééé qu’elle ne se retourne pas, pria le petit polonais pris qu’une soudaine pique de timidité devant ce compliment soudain. Il sursauta lorsque elle se retourna vraiment, après avoir passé une main sur l’empreinte. La main en visière – le soleil devait le cacher au moins un peu à contrejour, c’était une chance.

- Lucky boy.

Elle lui asséna ces deux petits mots avec un grand sourire et un clin d’œil, et Feliks sourit doucement, soufflant un peu. Petits mots flottant dans le vent. Son sourire grandissant un peu. Sourire un peu…En se glissant à côté d’elle doucement, se retenant de lui faire un grand câlin. Parce qu’il y avait « câliiiin ! »…et… « câlin ». Ah, vous ne voyez pas ? Eh bien, les câlins hyperactifs, bourrés de bonne humeur mais pas, disons le…franchement utiles. Comme ceux qu’il assénait d’habitude à tout bout de champ, pouvant conduire à un étranglement certain…que ce soit de la cible ou de sa merveilleuse personne. Et il y avait les câlins qui ne pouvaient pas se cacher sous ces effluves de bonheur rose bonbon. Qui exprimait quelque chose..qui manquait. Quelque chose qui s’était brisé…un matin. Comme ça. Quelque chose que toutes les étreintes du monde ne pouvaient pas remplacer mais qui entretenaient un certain espoir…Vain, risible. Et…à cacher. Le polonais avait le sourire aux lèvres et un rire dans sa voix, les sourcils froncés et une moue auto-dérisoire sur le visage. Si seulement un regard pouvait mentir aussi bien. Les lâches de son espèce en seraient comblés…

« Ha ha……Tu penses ? Chez moi, ils disent que j’ai jamais de chance et que je fais, genre, toujours tout rater…Polacy zawsze mają pecha…les polonais ont la poisse, you know ? Faut que tu fasses attention… !» Il eut un petit rire, tintant comme un carillon.

Ses cheveux brillant doucement dans le soleil, fins et légers. Petit chérubin aux yeux vert espiègle sur son nuage. Ses yeux fixant l’empreinte au sol. L’empreinte était décisive…Genre oui, il savait bien où il allait ce cheval. Même si l’endroit lui était inconnu…Il avait l’instinct pour faire tout correctement. C’était toujours rassurant un cheval…Il cligna soudain des yeux, se sentant tout gêné, le rouge lui montant aux joues, et se tournant vers elle d’un coup avec un regard obstiné. Obstiné surtout dans son désir de bien faire. « Faire », c’était une autre paire de manches.

« Mais…merci…ça me fait…genre, très plaisir hein… ! Et euh… » Le polonais s’arrêta une seconde – s’il était une bouilloire il en serait au stade ébullition vu son incroyable capacité de ses joues à adopter la même couleur adorable que le blason écarlate de son pays. Blanc et rouge, ou « super blush » sur « visage de porcelaine », genre oui…totalement un mélange détonnant en perspective… « Même si tu n’en as aucunement besoin, hein, tu es tellement douée…Et c’est toujours plus intéressant avec toi…parce que je suis sûr de ne jamais prendre le même chemin ! »

Il lui fit un grand sourire, prenant manifestement cela comme un compliment de la plus grande envergure possible…Puis, tirant la langue d’un air espiègle et légèrement taquin, la regardant un moment, ajoutant calmement.

« I am a lucky boy…being here with you! » Se levant peut-être plus rapidement que nécessaire pour tenter de chercher d’autres traces – du moins, cela faisait aussi un prétexte plausible pour essayer de rayer cette expression idiote de son visage. Ben…euh…hum…oui, autant au moins se render utile! Parce que…la chance…oh non, il n’y croyait pas. C’est qu’il avait donné, le petit polonais. Valait mieux en rire. Et il le faisait…le faisait même trop. Pas le temps pour les larmes. Juste un regard tenace et un sourire en coin.

Polacy zawsze mają pecha. Les polonais n’ont pas de chance.
Mais mais mais, si on y réfléchit bien…s’il avait eu la chance de se retrouver entre deux pays civilisés qui ne choisissaient pas de l’occuper à tout bout de champ, s’il était aussi prospère qu’il le souhait, s’il n’avait pas à voyager à tout bout de champ pour renvoyer de l’argent chez lui…Il ne serait pas là, n’est-ce pas ? Hmm. La malchance peut porter bonheur. Et Pologne se satisfaisait de cette logique tordue. Et les autres… ? Hum…ils s’en accommoderaient.

After allthis is Poland, totally.
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MessageSujet: Re: {De nos jours} A l'aube d'une nuit glaciale [PV Feliks]   {De nos jours} A l'aube d'une nuit glaciale [PV Feliks] Icon_minitimeMar 5 Oct - 22:27

    Le petit bonhomme blond et hyperactif souriait doucement, comme si le compliment lui venait droit au coeur ou quelque chose de la sorte. Sourire que la jeune fille en remarqua pas vraiment, trop occupée à retourner à ces fameuses traces que le Polonais avait réussi à débusquer. Ah, elle le pensait vraiment, qu'il était chanceux. Du moins qu'elle était chanceuse avec lui. Ou alors juste moins malchanceuse à ses côtés, tout dépendait de la façon dont l'on percevait les choses. C'est ce que l'on nommait en temps heureux la théorie de la relativité. Vous savez, cette théorie qui dit que les gens voient et perçoivent uniquement ce qu'ils veulent... ben... voir et percevoir quoi. En gros, si quelqu'un voit un jour un éléphant poney rose, rien ne dit que la personne à côté de lui ne le verrait pas bleu. Et vice versa. Quoi que si un jour une personne se mettait à voir des poneys roses et bleus il faudrait plus consulter un occuliste que s'arrêter sur des petites règles telles que celle-ci, sans importance majeure, mais bon.

    Mais bon.

    Elle le sentit se glisser furtivement -pardon, discrètement-, à côté d'elle -la preuve qu'il en était capable non?-, mais n'ajouta rien, se contentant d'observer la trace, l'air vide, comme si elle allait elle-même se mettre à parler pour lui indiquer le chemin. Ou plutôt, comme si elle allait se lever et la prendre par la main pour l'emmener à bon port.
    Il fallait le dire, en effet, le touriste blond avait bien plus de chances de retrouver son chemin seule qu'avec l'énergumène qui l'accompagnait. C'était triste, mais c'était ainsi. Malheureusement. D'un autre côté, ce sens de l'orientation inexistant était aussi l'un de ses "charmes' -et elle n'en avait pas beaucoup, contrairement à son ami polonais...-. Ah, les charmes. Vous savez, ce genre de choses que l'on dit à quelqu'un lorsque l'on trouve que c'est un défaut qu'il nous présente mais qu'on ne veut pas le vexer.
    "Tu as du charme, c'est certain."
    C'était comme lors des fêtes de Noël, lorsque toute la famille était rassemblée, les cadeaux déballés... et que quelqu'un disait: "c'est l'intention qui compte". Sous-entendu: ça ne me plait pas, je déteste cette horreur, je voulais autre chose bien sûr, je ne vais rien pouvoir en tirer mais je vais la laisser encombrer mon placard pendant quelques années parce que sinon tu vas croire que je ne tiens pas à toi. Etrange, les rapprochements que faisaient les gens par rapports aux objets que ceux-ci offraient... non? En tout cas, ça revenait exactement au même. Et dans ces cas-là, on se dit: alors la prochaine fois je en prendrai rien. Mais finalement vous prenez quand même quelque chose et ça recommence chaque année. Résultat des courses: vous dépensez de l'argent pour rien et en plus vous encombrez le placard des autres.
    Et après on s'étonne qu'il y ait des crises économiques.

    « Ha ha……Tu penses ? Chez moi, ils disent que j’ai jamais de chance et que je fais, genre, toujours tout rater…Polacy zawsze mają pecha…les polonais ont la poisse, you know ? Faut que tu fasses attention… !»

    Il rit un instant, un rire s'accordant à la perfection avec cette petite frimousse angélique qu'il arborait. Le rire que toutes les petites filles donnaient à leurs poupées de porcelaine. Le rire que l'on imaginait issu d'une société aisée, ce rire que l'on entendait provenir du fond des âges. On se revoyait à Paris, on voyait une jeune fille bourgeoise amourachée d'un bel amant au visage inconnu encore. On voyait un visage doux dans lequel ne se reflétaient que gentillesse et bonté. Des yeux qui bravaient l'avenir en ayant déjà bien vécu.
    Pologne n'était pas vraiment le stéréotype étudié plus tôt mais bon, on pouvait l'en rapprocher un peu, avec un peu -beaucoup- d'efforts. On le grandissait un peu, on lui mettait une robe victorienne, un joli petit voile, et ça pouvait le faire, après tout... Pour le teint rosée des joues, inutile de chercher bien loin, Pologne était lui-même capable de se colorer d'un arc-en-ciel interactif dés qu'un étranger s'approchait de trop près... ou dés qu'on lui faisait un compliment un peu trop "gênant"? Bref, tout ça, c'était le théorème de la tartine de pain. Comment ça vous ne la connaissez pas? Bien, c'est simple. Imaginez que vous avez une tartine de pain vierge. Or, vous voulez une tartine de miel. Que faites-vous? Bah vous rajoutez le miel.
    Voyez, ce n'est pas compliqué.
    Pour le blondinet, c'était pareil. Il avait déjà des tonnes de qualités, alors il suffisait de modifier quelque peu sa vision des choses pour obtenir exactement ce qu'on en voulait. D'où le fait que la relativité, c'est important dans la vie. Eh oui! Parce que vous ne pouvez pas changer les gens, mais vous pouvez changer la vision que vous avez d'eux par contre. Intéressant comme théorie, n'est-ce pas? Ici, elle s'appliquait. Pologne, il n'avait pas "du charme", il était carrément charismatique et trop génial quoi. Attachant, ce petit blond exhubérant. Dérangeant? Jamais. Ennuyeux? N'y comptez même pas. Trop braillard?.... Bon d'accord, là ça dépendait de la personne qui parlait. Encore cette question de relativité, vous voyez? -Bon, promis, j'arrête de vous ennuyer avec cette saleté de relativité-.
    Cette histoire de chance, c'était la même chose. Debbie doutait que le Polonais soit réellement malchanceux. En réalité, étant elle-même sujette à ce genre de détails insignifiants, elle estimait quiconque pouvait s'orienter sans se perdre comme plus chanceux qu'elle, et donc chanceux. Evidemment, demandez à Bill Clinton si Pologne était chanceux et il vous rierait au nez, il faut être honnête. Mais bon. Depuis qu'il était là ils avaient trouvé des indices, une piste à explorer... mais peut-être aussi le fait qu'elle appréciait d'être en sa compagnie tenait un grand rôle dans cette situation? Pouvait-on s'estimer heureux de retrouver ce que l'on recherche si l'on a passé des heures à broyer du noir pour le chercher? L'on serait soulagé, certes. Heureux... Peut-être pas. Et Debbie le savait pertinemment. En revanche, ne pas trouver mais être dans une optique de joie et de bonne humeur en cherchant, était sans doute plus conciliant et plus agréable. Pourrait-elle alors dire qu'elle avait été "heureuse"?

    Et puis d'abord, le bonheur, c'était quoi?

    Ah, que de questions sans réponses, que d'énigmes incomplètes. Si les scientifiques passaient plus de temps à tenter de résoudre les conflits intérieurs de la nature humaine plutôt qu'à créer des bombes atomiques, sûrement serait-il plus simple de s'en approcher, de cette idylle dont ils pouvaient entendre parler dans ces livres.
    D'abord, Pologne avait une peau tellement pâle qu'il était facile de discerner le sillage de ses veines sous elle, le sang bouillonnant de vie qui alimentait un petit garçon tout aussi bouillonnant. Théoriquement parlant donc, "Pologne avait de la veine". "Veine" étant synonyme de "chance", alors il était aisément déductible que "Pologne avait de la chance". Et voilà comment démontrer par A+B que le Polonais n'était pas aussi malchanceux que le prétendaient ses compagnons aux airs et paroles sombres et funestes.

    « Mais…merci…ça me fait…genre, très plaisir hein… ! Et euh… Même si tu n’en as aucunement besoin, hein, tu es tellement douée…Et c’est toujours plus intéressant avec toi…parce que je suis sûr de ne jamais prendre le même chemin ! »

    Il ajouta à sa réplique un sourire digne de rivaliser avec celui de Cheshire, le chat d'Alice au Pays des Merveilles, pensant sans doute formuler un compliment pour le Wyoming. Bon, tant mieux pour lui. "C'est l'intention qui compte", lol. La petite avait beau se dire que c'était normal, que de toute façon son sens de l'orientation était nul à tel point qu'elle se perdait dans sa salle de bains, à chaque fois ça la déprimait un peu. Pourquoi avait-il fallu qu'elle se retrouve avec une boussole interne indiquant le Sud à la place du Nord et vice-versa, et encore, quand elle n'était pas déréglée! -ce qui arrivait bien trop souvent, il fallait l'avouer. Elle connaissait les différentes phases d'une crise: en premier, tout va bien tout est beau, puis il y a déprime, puis dépression, ensuite on remonte la pente et tout repart finalement bien avant que ça ne recommence. Normalement lorsque l'on parle de crise on pense tout de suite à crise économique, mais ce type-là peut durer plusieurs... dizaines, d'années. En vérité, cela peut s'appliquer à n'importe quel type de crise.
    Celles de Debbie concernant soit son altération orientationnelle ou son manque de poitrine se faisaient régulières mais ne duraient jamais très longtemps. Evidemment, lorsqu'elle avait en face d'elle le visage enjoué de Pologne, difficile de rester prostrée dans un silence morbide en attendant de remonter la pente. Nope, elle passait direct de la dépression au top du must de la bonne humeur quoi.
    Il avait le don de rendre les gens heureux, le Polonais. Alors il n'était peut-être pas très chanceux lui-même mais il rendait chanceux les gens autour de lui. Il fallait dire que le Wyoming l'appréciait énormément, étonnant, non? Le blondin tira ensuite la langue espièglement, comme le font les enfants sur le bord de l'école lorsqu'il viennent d'apprendre un truc "carrément trop cool" et qu'il faut genre, qu'ils le racontent tout de suite à leur(e) meilleur(e) ami(e), "mais qu'il faut garder le secret hein, parce que même si moi je le dis normalement je dois pas le dire mais à toi je te le dis parce que je te fais carrément trop confiance."

    « I am a lucky boy…being here with you! »

    Il se leva rapidement, emportant avec lui l'air enfantin et l'expression qui s'était fixée sur son visage. Pour le coup là, ce fut l'Américaine qui eut droit à une recoloration expresse du visage (non, pas capillaire, ses cheveux blancs refusaient de toute façon de prendre une autre couleur). Elle ne s'y attendait pas. Et généralement, les gens qu'elle rencontrait avaient plus tendance à lui faire comprendre que la demoiselle était une gêne, plutôt que de s'amuser à dire... ce genre de choses. Embarassantes ? Gênantes ? Pas vraiment. Difficile de cerner avec précision de quel sentiment/de quelle sensation -rayez la mention inutile- il s'agissait. C'était là et puis c'est tout. De toute façon il fallait s'en accoutumer, alors... Jouons à la tartine.

    L'Américaine se leva à son tour, suivant les mouvements trépignants du blondin en souriant chaleureusement. Pologne avait cette particularité de tirer de son malheur quelques bribes de bonheur qui au final le rendaient sans doute bien plus heureux et vivant que nombre d'autres qui n'avaient jamais dû se battre pour chercher une raison à leur existence. Ces personnes dont Debbie faisait partie. Elle qui avait toujours plus ou moins vécu sous la tutelle d'Alfred ou d'un autre lors des guerres, elle n'avait jamais eu de soucis réellement. Même aujourd'hui alors que la crise menaçait, elle était épaulée par le Canada, petit Matthew, tellement adorable ~ Bref, tout cela n'avait plus guère d'importance. Elle suivait le blond de la tête, cette dernière dodelinante comme si elle eut été un dindon -pauvre petit dindon auquel la tête tombait dés qu'il devenait gras. A cette pensée, Debbie regarda un instant son ventre. Non, c'était bon, elle n'avait rien encore, on n'allait pas lui couper la tête pour la servir à Thanksgiving. Nan parce que chaque année on lui faisait le coup. "Elle est où la dinde qu'on la plume?" "Ah, Wyoming n'est pas encore arrivée?" ... Ahermpf! Ceci dit, elle n'avait rien à cet endroit-là, mais ailleurs non plus alors... C'était tout aussi déprimant en fait...

    Et puis soudain, tadam! Debbie plissa un instant les yeux, portant son bras en visière pour être sûre de ne pas se tromper, mais non. Elle avait bien vu quelque chose bouger là-bas là, dans les buissons. Quand à savoir si c'était la jument polonaise ou bien un loup ou quelconque autre petit animal, alors ça.... Sautant quasiment sur le Polonais, elle s'agrippa à son bras, lui désignant l'endroit où elle était persuadée d'avoir vu des feuilles bouger -et oui, les arbres au Wyoming n'avaient pas encore démontré à qui que ce soit qu'ils pouvaient se mouvoir seuls et sans aide quelconque. Tendant le bras d'un air excité -ou démontrant une folie profondément ancrée dans son cortex cérébral, chacun voyait cela comme ile le voulait-, Debbie se mit à parler tout doucement, chuchotant quasiment, comme si les arbres allaient l'entendre et se mettre à fuir en emportant avec eux leur précieux chargement.
    Lol, des arbres qui fuient, ça pouvait être amusant non?

    - Lààà, j'ai vu quelque chose bouger! Look!, lança-t-elle d'un air fébrile et totalement décalé.

    Elle aussi s'était prise à la chasse au trésor. Les enjeux étaient plus gros que des chocolats de Pâques cette fois, mais bon le principe était à peu près le même. Le problème ajouté étant que leur cible se déplaçait et n'était pas planquée derrière un arbre ou enterrée avec une grosse croix dessinée à l'emplacement du coffre au trésor -ceci dit, c'était tant mieux, pour ce dernier point-. En cela, le problème devenait un peu beaucoup plus compliqué. Et les scientifiques n'avaient pas encore inventé une formule magique qui permettait de retrouver tout ce que l'on avait perdu à tous les coups.
    Et maintenant, déterminez le prix de la table de tennis de table. Vous avez trois heures.*

    Elle espérait quand même que son intellect ne lui ai pas encore joué de sales tours. Ce n'était pas très amusant, dans ces cas-là. Elle resta donc agrippée au bras du Polonais, espérant de toutes ses forces que lui aussi voyait quelque chose -et que donc elle n'avait pas rêvé ou quelque chose du genre-. Difficile d'expliquer à des ranchers que la jeune fille avait perdu la trace de leur jument car elle avait eu le malheur de la confondre avec un chien de prairie passant dans le coin par inadvertance. Ce pourrait être bien ennuyeux, d'ailleurs. Monter à cheval sur un chien de prairie, il faut avouer que ça manque de praticité.

    M'enfin, si ça leur convient...


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