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 [Automne 1400] - L'humour est presque toujours la colère maquillée.

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l humour - [Automne 1400] - L'humour est presque toujours la colère maquillée. Vide
MessageSujet: [Automne 1400] - L'humour est presque toujours la colère maquillée.   l humour - [Automne 1400] - L'humour est presque toujours la colère maquillée. Icon_minitimeMer 21 Avr - 20:50

    l humour - [Automne 1400] - L'humour est presque toujours la colère maquillée. 002548y0





    La pluie cinglante renforçait le sentiment de malaise sur les terres du Pays de Galles. C’était comme si les collines vacillaient sous les sanglots des orages, l’averse du rude automne les étouffait dans un gris morne et triste, noyant le vert si éclatant dans un triste décor qui rappelait les champs de bataille. Ces lourds nuages décourageaient Ravelyn, il comparait le poids des gouttes au poids de la domination Anglaise. À croire que les Anglais, après avoir ramené le malheur et l’odeur du feu, avait imposé le règne de leur Pluie Légendaire.

    Arthur, ce traître qui était au départ un frère ! Ravelyn l’avait vu piétiner le territoire de la belle Irlande, du brave Écosse, sans jamais se fatiguer à étendre son pouvoir. Et si le gallois avait tenté de se rassurer que son tour n'arriverait pas, il était pourtant la nouvelle victime.

    Oh, leurs liens n’ont jamais reposé en harmonie parfaite. La digue d'Offa qui séparait leur territoire illustrait à merveille le ressentiment réciproque entre les deux nations, ce mur de terre qu’ils avaient bâti en signe de haine. Mais cette fois, cela dépassait le raisonnable. Les terres se nourrissaient du sang ennemi, les cadavres pourrissants comme engrais à la victoire, les dépouilles se résultant à des trophées. Le sang gallois se mêlait dans les herbes anglaises, tandis que le sang britannique coulait sur les terres du Pays de Galles.

    Depuis la mort de Llywelyn ap Gruffudd au combat, depuis 1282, Ravelyn supportait le joug insupportable de l’Angleterre. Non, il ne pouvait plus tenir. Mais sa force à lui seul n’était pas suffisante. Les gallois n’avaient eu que le désespoir et la colère suspendues à leurs lèvres sèches durant de nombreuses décennies. Pourtant, l’émergence était proche depuis que son peuple avait déclaré Owain Glyn Dwr comme Prince de Galles, mais le peuple celtique était semblable à une troupe qui se réveillait d’un sommeil long et douloureux. Cependant, le résultat était assez convaincant car l’affirmation avait déplu aux Anglais et avait déclenché une énième tension.

    Le regard vide, Ravelyn cherchait vers quel allié il pouvait se confier. À quelle porte frapper ? Où être reçu chaleureusement sans les armes et la méfiance ? Implorer de l’aide écorchait la langue et blessait la fierté, mais autant mettre toutes les chances de son côté… Très vite, il songea à la France, une nation qui lui inspirait de la sympathie, contrairement à son frère Arthur qui ne supportait pas la vue de son rival raffiné. Mais était-il sûr d’obtenir son aide ? Peut-être devait-il songer à accueillir l’aide d’un autre allié pour placer sa victoire plus en sûreté ? Se confierait-il également à l’Irlande et à l’Écosse ?

    L’Irlande, bien que résistante, s’extirpait doucement de l’épidémie de la Peste Noire. Elle avait sûrement d‘autres projets en tête que de s’occuper des histoires de son voisin, mais peut-être que se confronter à son adversaire britannique la ferait changer d‘avis... L’Irlande avait, après tout, un caractère bien trempé ! Mais l’Écosse ? Lysander aussi était lié à Francis et il avait résisté aux colonies anglaises, de plus, c’étaient les seuls qu’on pouvait encore rassembler en tant que frères. Il pouvait toujours tenter après tout…

    Bien que très incertain, Ravelyn retrouva tout de même une once d’espoir et seul le refus catégorique pourrait étouffer cette petite étincelle de joie.





    L’espoir fait vivre, l’espoir fait avancer et le pas de Ravelyn était plus rapide que d’ordinaire. La rage qui faisait tremblait le creux de son ventre l’incita à frapper un peu trop brutalement à la porte, appelant Francis sur un ton assez impatient.


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l humour - [Automne 1400] - L'humour est presque toujours la colère maquillée. Vide
MessageSujet: Re: [Automne 1400] - L'humour est presque toujours la colère maquillée.   l humour - [Automne 1400] - L'humour est presque toujours la colère maquillée. Icon_minitimeJeu 27 Mai - 18:38


Give me answers to my prayers
We'll never hide, we'll face the glare
You're the light I see to, raise the flame and blaze the fire
Give me answer to my prayers
We'll carry all the weights to bear
Give me sight to see
I know a way is there to keep the flame

l humour - [Automne 1400] - L'humour est presque toujours la colère maquillée. FranceSparkle01


Qu'est-ce que la paix pour une Nation ? Temps tant espéré ou redouté, évènement brutal, inattendu, ou au contraire prévisible et ennuyeux ? Semblable à des vacances ou à une punition ? Il était sûr, après toutes ces années d'existence, qu'elles n'avaient pas toutes le même rapport à la guerre. Certaines y résistaient terriblement bien, d'autres s'effondraient au simple son des cors, un petit nombre seulement la haïssait, et généralement, ils ne recevaient que son courroux pour réponse. Le rapport à la guerre était varié. Elle était un peu comme une parente qu'ils appréciaient tous d'une manière sensiblement différente, et finalement, chacun s'y était accommodé, sachant qu'elle reviendrait sempiternellement.
Mais et la paix ?

Le rapport était toujours le même; les Nations la craignait. Similaire à une douce mousson; disparue, ils attendaient tous son retour; arrivée, ils espéraient son départ. Fidèle, pourtant, mais peu ponctuelle, on pouvait la prier des centaines d'années, l'oublier, et la voir revenir un jour où l'on ne pensait plus à elle. Étrange, cette paix, terrible enfant des humains. Inventée de toute pièces, de mémoire de Nations, car seule la guerre marque. Seule la guerre rapproche, seule la guerre blesse, seule la guerre éloigne, seule la guerre traumatise et dramatise. La paix, elle, elle passe, elle coule, elle s'enfuit, et on ne la voit jamais prendre les armes, la paix.

Cette douce Paix habitait Francis depuis quelques temps maintenant. Douce, parce qu'a cette époque, il n'en avait pas encore peur. La guerre était fatigante et il était encore loin de s'être accommodé à sa brutalité et à sa longue crinière écarlate. Petite paix sans visage lui plaisait bien, même si il n'avait pas encore songé à lui donner un nom. Un malaise pourtant planait dans l'air; Guerre était partie, et avec elle, Arthur. C'était cette époque troublée où ils ne se voyaient plus que l'épée à la main, où ils ne se devinaient que par le gémissement de leur cottes de mailles. Et, sans qu'il puisse réellement se l'avouer, il lui manquait terriblement. Chaque bataille le voyait grandir, chaque coup l'endurcissait, chaque blessure l'instruisait, chaque guerre le blessait, et pourtant, aux yeux du français, il était resté le même étrange petit raton-laveur.

Oh, il avait trouvé une consolation en l'agréable personne de Lysander, dont les sublimes iris lui remémorait un temps passé, mais ce n'était pas assez pour combler sa sempiternelle mélancolie, bien que la présence de l'écossais réussissait toujours à l'apaiser. Non, Arthur finissait toujours par lui manquer. Il en était à la fois désolé et amusé, à cette époque, il ne prenait guère la chose au sérieux et considérait encore leurs incessantes batailles comme de simples disputes fraternelles. Jamais il ne lui était venu à l'idée qu'elles n'apportaient que souffrance et désarroi. Regrets et remords ne le hantaient pas encore et il prenait la chose plus ou moins à la légère.

Résultat, l'envie de combattre l'envahissait régulièrement. Puisqu'il ne s'agissait que d'un jeu -certes peu amusant mais on s'y habituait- et qu'il lui permettait en plus d'apercevoir Arthur, il était presque ravi lorsque résonnaient les cors et s'emparait de ses armes avec allégresse. Il appris la révolte de Ravelyn peu de temps avant que celui ci ne vienne frapper à sa porte; à l'instant où le messager lui rapporta la nouvelle, l'espoir naquit une fois de plus dans son esprit. Il fallait qu'il aide le gallois.

Ce fut donc le coeur débordant de joies et d'attentes qu'il accueillit Ravelyn. Il aimait à se réfugier en des lieux calmes et reposants, évitant châteaux et palais chaque fois que les humains le permettaient -c'était encore facile à cette époque fort heureusement pour lui- et se terrait ,dès lors qu'il se retrouvait seul, aux abords des forêts. C'était une claire matinée d'automne et plus que jamais, bien qu'il n'osait l'admettre, le raffut des armes et des soldats lui manquait. Niché dans un fauteuil trop peu confortable, Francis se refusait à s'endormir, il espérait encore. Trois coups marqués se firent entendre alors qu'il perdait inexorablement courage; il savait; c'était le gallois tant attendu.

« Ravelyn...n'est-ce pas ?» annonça-t-il aux iris interrogateurs.

Il le fit prestement entrer, se forçant à dissimuler son incorrigible impatience.

« Dis moi tout. Je sais que tu n'es pas ici pour admirer ma modeste cabane. »

Il exagérait un peu; bien qu'il habitât dans un refuge modeste, il n'en avait pas négligé la décoration, et comme toujours, son goût exquis pour l'ornement se reflétait partout à l'intérieur du logis.
Pourtant, Ravelyn semblait à peine l'avoir remarqué, tant il semblait préoccupé. Il n'avait d'ailleurs pas encore réclamé de thé, ce qui était fort étrange. Peut être en avait-il fait une allergie. Alors la situation devait être terriblement inquiétante...

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MessageSujet: Re: [Automne 1400] - L'humour est presque toujours la colère maquillée.   l humour - [Automne 1400] - L'humour est presque toujours la colère maquillée. Icon_minitimeDim 27 Juin - 0:16

    L’espoir avait ravivé quelques couleurs sur le visage blanc de Ravelyn. Sûrement l’air d’une forêt sanguinolente qui se meurt naturellement, et non à cause de la rage des hommes. Tout semblait si paisible qu’on avait l’impression de planer sur un autre univers tout en sachant qu’on croulerait bientôt dans la bataille qui fusait à quelques kilomètres de là.

    L’espoir le réanima aussi, car l’accueil de la France était bien chaleureux. Ravelyn avait toujours vu l’ennemi de son frère comme une nation distinguée et courtoise. Mais ne nous emportons pas trop vite, pas tant que le Pays de Galles n’aura pas exposé la situation et que Francis n’aura donné sa réponse.

    « Dis moi tout. Je sais que tu n'es pas ici pour admirer ma modeste cabane. »

    Ravelyn s’installa face à Francis, observant malgré tout le décor. C’était sobre et riche à la fois ; une petite cuillère en métal parsemée de détails méticuleux. L’art gothique était en vogue, en ce moment, mais dans ce petit coin tranquille, on échappait à sa complexité et ses couleurs ternes. Et pourtant, Francis restait fidèle à sa réputation ; un homme de goût qui porte le masque de la modestie. Mais un compliment sur la décoration l’aurait sans doute fait rougir.

    L’heure n’était malheureusement pas à la critique (et pourtant, on savait ô combien Ravelyn était ouvert en matière artistique). Il jugea bon de reprendre l’histoire du conflit depuis le début. Et ce, même si Francis s’était amusé à épier Arthur durant les dernières années. Pourtant, la rancœur entre les gallois et les anglais semble être apparue en même temps que cette Terre fut créer…

    -Ydy, Ravelyn dw i. Braf eich cyfarfod chi.* Excuse-moi de me montrer sous un jour si malheureux, mais je suppose que tu n’ignores pas la guerre que je mène contre Arthur depuis quelques temps.

    En effet, la mine du Pays de Galles était bien sombre, reflétant les frontières de son territoire brûlées qui s’abreuvaient de sang divers. Et bien le sang de l’ennemi le rendait pas plus puissant, que celui des combattants le rendait plus vulnérable, cette nouvelle rivière pourpre n’enchantait pas l’humeur de la nation qui voyait périr ses hommes.
    Il se leva alors, trop agité par ses idées sombres pour pouvoir rester immobile, avant de rajouter, avec le ton de la défensif.

    -Cela va faire plus d’un demi-siècle que le roi Offa de Mercie a construit la digue d'Offa pour délimiter mon territoire et celui de Arthur ! Mais il ne s’agit pour lui que d’une motte de terre qui s’étend sur plusieurs kilomètres, il est si difficile de reconnaître une barrière ?

    Ce n’était peut-être pas ainsi que Ravelyn aurait aimé exposer les faits à la France. Mais si 600 ans peuvent paraître superflues pour une nation, la colère a une horloge de très courte durée et elle lui chatouillait déjà les nerfs.

    -Et voilà que le Comte de Grey vient s’approprier mes terres, et les protestations Owain Glyn Dwr ont été traduits comme déclarations de guerre. Tu le connais ; l’Angleterre rejettera toujours la faute sur les autres.

    Il tourna encore en rond à grandes enjambées, agacé. Il finit par ralentir le pas tandis qu’il poussait encore quelques jurons en gallois qui s’atténuèrent en murmure. Ravelyn poussa un long soupir avant de se laisser tomber dans le fauteuil, retrouvant son visage plus passif ; le masque de la victime exaspérée.
    Il jeta un regard à Francis, espérant que sa colère ne l’inciterait pas à l’ignorer. Ou pire, à se ranger du côté d’Arthur (c’était tout à fait improbable, mais sait-on jamais, le malheur était si présent ces derniers temps).

    -Mes hommes sont fatigués, Francis, je le ressens. Owain Glyn Dwr a encore de l‘ambition mais j’ai peur qu’il ne finisse par abandonner.

    Le Pays de Galles baissa son regard sur ses mains, repliés en deux poings, étroitement serrés l’un contre l’autre.

    -Ce n’est pas dans mes habitudes, et pourtant, je suis venu demander ton aide. Arthur n’est pas un voisin que tu chéris beaucoup en ce moment… Il est devenu beaucoup plus désagréable depuis qu‘il s‘est mis en tête de conquérir toute l’île.

    Ravelyn s’autorisa une grimace à l’intention de son frère qui devait en faire de même à son égard. Puis, il redressa son regard vers le visage de la France ;

    -Ce serait une autre victoire contre Arthur.

    Les rêves de grandeur de l’Angleterre avait ajouté de la violence et de l’ambition dans son bras, mais ces ressources n’étaient pas inépuisables et avec les temps de crises économiques, les chances n’étaient pas si minces. Si seulement Francis acceptait de rejoindre le clan du Pays de Galles.


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MessageSujet: Re: [Automne 1400] - L'humour est presque toujours la colère maquillée.   l humour - [Automne 1400] - L'humour est presque toujours la colère maquillée. Icon_minitimeMar 13 Juil - 20:49

Should I bite my tongue?
Until blood soaks my shirt
We'll never fall apart
Tell me why this hurts so much


    Ravelyn lui donnait le tournis. Il l'aurait pensé plus timide, ce discret gallois, bien différent d'Arthur. Il l'était en vérité, mais pas à l'opposé comme il l'aurait pensé. Ravelyn était un garçon bien singulier, il semblait tout droit sorti d'un conte de fée, d'une légende, tant il faisait penser à un sylphe, une sorte d'elfe mal à l'aise dans ce monde barbare. D'ailleurs, il charmait bien son entourage, sans même le vouloir, Francis n'écoutait qu'a moitié ce que son invité lui racontait. Il savait déja tout ça...bien qu'il fasse semblant de ne pas s'en mêler, il s'intéressait toujours, de loin ou de près, aux conflits menés par Arthur. C'était une habitude un peu malsaine.

    Mes hommes sont fatigués, Francis, je le ressens. Owain Glyn Dwr a encore de l‘ambition mais j’ai peur qu’il ne finisse par abandonner.

    Ah, sensible alors. On avait beau dire, il n'y avait pas tant de Nations capable de «ressentir» leur peuple. On se sentait parfois plus triste, moins joyeux, plus faible surtout, mais on refusait d'admettre que de simples humains étaient capable de nous faire autant de mal, de nous rendre malades parfois. Francis avait du mal à passer outre ce sentiment de culpabilité qu'il avait à chaque fois que son peuple souffrait. Il n'était pas particulièrement compatissant, du moins, il ne pensait pas l'être, mais peut être trop sensible pour l'accepter complétement. Il semblait que Ravelyn ressente les choses de la même manière que lui.

    Ce n’est pas dans mes habitudes, et pourtant, je suis venu demander ton aide. Arthur n’est pas un voisin que tu chéris beaucoup en ce moment… Il est devenu beaucoup plus désagréable depuis qu‘il s‘est mis en tête de conquérir toute l’île.

    Les yeux verts du sylphe rencontrèrent son regard vague. Que recherchait-il, alors ? Un ami, un allié ? Une chèvre, un bouclier derrière qui se terrer ? Francis ne souriait plus, il scrutait son hôte avec la plus grande attention, sa tête posée délicatement sur sa main droite. Voyant que le gallois ouvrait la bouche, il s'abstint de répondre. Cela l'arrangeait quelques peu, il ne savait pas vraiment quoi lui dire.

    Ce serait une autre victoire contre Arthur.

    Arthur.
    Le simple nom lui fit relever les yeux. Il fixait vraiment Ravelyn à présent, et tentait désespérement de l'arrêter. Si jeune et déjà si déterminé, quelque part, sa fougue était belle à voir, rafraichissante, par rapport à lui qui se terrait dans sa cabane, espoir vain d'échapper aux réalités trop difficiles. Mais il ne voulait pas. Il ne voulait plus se battre contre Arthur, il savait que ça finirait encore mal, qu'il le regretterait, gagnant ou perdant. Il voulait que ça redevienne un jeu, qu'ils puissent en rire et se serrer dans leurs bras, comme avant. Il était vraiment bête.
    Croire qu'on pouvait remonter le temps, comme ça en claquant des doigts. Il vivait avec cet espoir ridicule en permanence, alors que sa vie de Nation ne faisait que commencer. C'était pathétique.

    Arthur... c'est ton frère. Vous vous entendez bien ? En dehors de …


    Il fit un petit geste de la main. Il savait bien combien il était ardu de différencier la Nation de la créature cachée derrière, mais à force d'y croire, il y était parvenu. Parvenu à la conclusion que l'humain qu'il renfermait ne pourrait jamais vraiment haïr l'anglais...ou pas plus d'une heure alors.
    Il ne savait pas si Arthur aimait ses frères. Est-ce qu'il les considérait comme des pions tout juste bons à le servir ? Il en donnait l'impression, mais ça n'était certainement pas le cas, Francis refusait d'y croire. Alors croyait-il les protéger en cherchant à se les approprier entièrement ? Jouait-il au grand frère possessif ?

    ...As tu pu discuter avec lui ? Qu'est-ce qu'il a dit ?


    Il se pinça la lèvre. Ces derniers temps, il avait l'impression de ne vivre que par Arthur, et c'était franchement désagréable. Pire encore lorsqu'il n'était pas là.

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MessageSujet: Re: [Automne 1400] - L'humour est presque toujours la colère maquillée.   l humour - [Automne 1400] - L'humour est presque toujours la colère maquillée. Icon_minitimeDim 29 Aoû - 0:18

    l humour - [Automne 1400] - L'humour est presque toujours la colère maquillée. Stockm

    Comme le souvenir est voisin du remords !




    Ravelyn connaissait déjà la complexité de la relation entre Francis et Arthur. L’Angleterre et le Pays de Galles réunissaient ensemble les aléas de la fraternité ; un désaccord exagéré qui collait à la peau parfois succédé par une complicité spontanée qui faisait écho à l’amitié la plus instable… Les frères mortels se tiraient parfois des flèches cinglantes dans les pattes. Entre nations, la situation était pire. Tous les coups étaient permis et sans les parents, juges divins, la cruauté était une carte récurrente.
    Les relations franglaises étaient plus délicates ; les deux blondinets étaient à la fois les meilleurs amis du monde et les pires ennemis qui existent. Ils partageaient tant de points communs et de différents, deux aimants amoureux qui se repoussaient à chaque fois. Quel idiot, songea le gallois, se rendant compte trop tard de son erreur. L’espoir lui avait donné tant de fausses illusions ; Ravelyn, dans son imagination abondante et démente, s’était vu sortir du foyer de Francis, la joie au cœur, le sourire aux lèvres, déjà prêt à savourer la victoire contre Arthur. Mais non ! Bien sûr que non ! Quel égoïste il avait été. Ravelyn se reconnaissait bien là ; naïf et n’envisageant pas les difficultés dans sa jeune vie de nation.

    Arthur... c'est ton frère. Vous vous entendez bien ? En dehors de …

    Le silence pesa dans sa gorge, une boule d’anxiété qui se forma. Le nœud écrasant emmêla ses paroles et ses pensées. Le sylphe appuya ses coudes sur ses genoux et planta son menton dans ses paumes fébriles. C’était une question où une pléthore de réponses étaient possibles, tellement variées. Mais l’écho de la question résonna dans l’esprit du gallois, ricochant sur les souvenirs de son enfance avec son voisin aux sourcils déjà épais et broussailleux alors qu’il était aussi grand qu’un tabouret. Ravelyn était plus grand -par l’âge et par la taille- et adorait le soulever dans ses bras, le portant sur ses jambes qui finiraient pas s’allonger et enjamber ses montagnes celtes. Il lui avait dit une fois qu4arthur ne grandirait pas, il resterait une petite marmotte dorée, mais qu’il verrait quand même le monde haut. Ravelyn le porterait sur ses épaules et traverserait leur territoire en cinq pas enjoués.
    Ah, Ravelyn aurait ri si sa situation actuelle n’avait pas été si dramatique. Rire amer avec sur le palet le goût du cocktail de la mélancolie et de l’ivresse. Le poids de l’hilarité appuya sur sa gorge et le plongea dans une morosité sépia.
    Il reprit conscience rapidement. Il devait donner une réponse, pourtant, il ne pouvait s’empêcher d’hausser les épaules d’un geste las et découragé.

    -… Si… Enfin… Non : nous nous entendions bien… Je ne le comprends plus depuis qu’il s’est mis en tête de prendre toute l’île sous sa coupe. On était quatre… On s’entendait si bien, Francis, mais depuis que Arthur s’est fâché avec l’Irlande, il est devenu insupportable !

    Son ton partait en vrille. Oh ! Combien il regrettait leur jeune ignorance, laissant les Grands Empires faire la guerre entre eux ! À quoi sont destinées les nations à part se marcher dessus en écoutant le désir fou, la soif surdimensionnée de pouvoir de leur dirigeant respectif ? Ils n’étaient que des hommes mais ils les contrôlaient comme le cavalier sur le cheval sauvage qui s’apprivoise doucement, si imprévisible mais offrant tant de richesse et de force.

    ...As tu pu discuter avec lui ? Qu'est-ce qu'il a dit ?

    -Il est tellement borné !

    Un éclat de rire amer se déversa de sa gorge rêche. La détermination d’Arthur était admirable, mais elle était si folle et décourageante !
    Ravelyn opta pour la sincérité ; il fallait bien connaître ses ennemis, mais le sylphe ne voulait pas voir Arthur comme un ennemi. Si il ne craignait pas les railleries de son voisin blond, il lui avouerait qu’il préférerait se tenir aux chamailleries qu’ils avaient à l’époque. Mais il ne pouvait pas…

    -Je crois… Je crois que Arthur en a eu assez d’être malmené par les Vikings et il se venge comme l’enfant qu’il est encore… Il est atteint par la folie des grandeurs et ne parle qu’à l’aide du feu et du fer.

    Ravelyn était dans sa position de songeur accablé. Il poussa un soupir, sa bouche formant une boue déçue. Il releva son regard vers Francis, ses profondes prunelles vertes n’exprimant qu’un sentiment d’égarement, une épuisement qui finirait par le rendre complètement fou. Le destin des nations s’annonçaient toujours aussi funestes que celles des héros de mélodrames.

    -Tu veux lui parler ? Je ne pense pas qu’il t’écoutera plus que moi… Tu sais, je regrette vraiment les fois où je pouvais m’accouder sur sa petite tête hirsute, il était vraiment...

    Le Pays de Galles ravala ses paroles avant d’aller trop loin. Qu’avait-il à faire, ce pauvre Francis, de sa nostalgie de son enfance mourante ? Ils devenaient tous des grands enfants désormais, supportant déjà le poids des responsabilités sur leurs petites épaules. Comme les hommes, leur peuple, ils avaient chacun leurs soucis et écouter les tracas d’un autre revenait à une thrène lointaine et chaotique.

    -Tu n’as pas une dent contre lui ?

    Demanda vivement Ravelyn, pressé d’oublier son erreur qui lui laissait cette désagréable saveur de honte.


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l humour - [Automne 1400] - L'humour est presque toujours la colère maquillée. Vide
MessageSujet: Re: [Automne 1400] - L'humour est presque toujours la colère maquillée.   l humour - [Automne 1400] - L'humour est presque toujours la colère maquillée. Icon_minitimeSam 25 Sep - 22:54

l humour - [Automne 1400] - L'humour est presque toujours la colère maquillée. Txt23


    Il aurait été bien hypocrite d'affirmer que Francis était vieux, mais il eut été tout aussi idiot de le juger encore jeune. Quelque chose dans son regard suggérait le contraire, en effet, bien que son physique fut admirablement éclatant de jouvence. Il avait cet éclat un peu terne, désabusé et calme, cette aura reposante que possèdent les sages et les éternels optimistes. Francis faisait toujours partie de la deuxième catégorie. Malgré tous ses efforts, il ne pouvait faire autrement que de voir la vie comme une successions d'aventures, de choix, et d'efforts qui les conduiront vers la félicité. Dieu ou pas, il y croyait plus que tout au monde. Sans même se forcer. Cet étrange certitude contrastait avec le pessimiste permanent de l'anglais, c'en était fort amusant. Beaucoup d'autres de leurs congénères l'avait remarqué, parfois amèrement, parfois joyeusement. Leurs dissonances étaient telles qu'ils ne pouvaient passer un siècle sans se déclarer une petite guerre, un petit conflit, sans qu'une petite discorde ne les sépare de nouveau. Ils faisaient le travail d'Eris à sa place, ça devait bien l'amuser, la peste.

    Je crois… Je crois que Arthur en a eu assez d’être malmené par les Vikings et il se venge comme l’enfant qu’il est encore… Il est atteint par la folie des grandeurs et ne parle qu’à l’aide du feu et du fer.


    Francis hocha la tête, presque machinalement. Les paroles de Ravelyn lui faisaient mal, mais il refusait de le montrer. D'une part pour ne pas blesser le gallois, qu'il estimait déjà énormément, d'autre part parce qu'il ne voulait démontrer aucune affection, compassion, déception pour Arthur. Il voulait rester neutre, distant, détaché, à tout prix. S'ils devaient lui déclarer la guerre, il aurait besoin de cette distance. Jamais dégainer une épée n'avait été plus difficile qu'en face de l'anglais.

    Tu veux lui parler ? Je ne pense pas qu’il t’écoutera plus que moi… Tu sais, je regrette vraiment les fois où je pouvais m’accouder sur sa petite tête hirsute, il était vraiment...


    Il fit un vague mouvement de la main, comme pour signaler qu'il le savait, et qu'il n'avait pas besoin de l'expliquer. Il tenait à discuter avec Arthur pour une raison qui lui était inconnue. Peut-être était-ce par respect, pour cet être qu'il aimait tant ? Peut-être se persuadait—il que le conflit était négligeable, et qu'ils pouvaient bien l'éviter ? Peut-être espérait-il qu'Arthur change d'avis et renonce à ce désir insatiable de conquêtes ? Peut-être n'était-il qu'un imbécile illusionné, trop immature pour voir la vérité en face ?

    Tu n’as pas une dent contre lui ?


    Bonne question.
    Francis ne répondit pas immédiatement, comme plongé dans une profonde réflexion. C'était plus ou moins le cas. Lui-même, et il ne s'en aperçut qu'à cet instant, était absolument incapable de répondre à une telle question. Il adorait Arthur, il l'admirait, l'estimait et l'aimait à la fois, au point d'en devenir fou lorsqu'une dispute éclatait – car on sait ce que veut dire «dispute » chez une nation-. Il le chérissait comme un petit trésor, le cherchait partout et l'évitait à la fois, comme un amoureux timide. Il lui écrivait, entretenait des rapports presque doux avec lui parfois. Il en venait même à le considérer comme un véritable ami. Il était le pilier de sa vie actuelle, son but et aussi son échec, si la vie était un océan, lui un marin, il était à la fois la tempête et la brise de son périple vers l'inconnu.

    Alors que répondre à une question pareille ?

    Il ne pouvait le haïr, il en était incapable, mais pourtant il le fallait. Et si il le fallait, alors il devait trouver une bonne raison de mépriser celui qu'il aimait tant.

    « Ca n'a pas d'importance »


    Laconique, Francis, ça ne te ressemble pas. Il essayait en vain de paraître détendu et placide, et chercha une idée, quelque chose qui pourrait peut être l'aider.

    « Parle moi de ton enfance avec Arthur » déclara-t-il enfin, presque assuré, « Il me faut en savoir plus sur .. mon ennemi. Tu comprend ? »

    La curiosité le guidait également, comme pour le rassurer. Il n'en savait pas beaucoup sur l'enfance d'Arthur, à cette époque là, il était bien occupé lui aussi. Il sourit un peu tristement. Alors il allait devoir jouer au rival hein ? A l'obssessif, cet ennemi malsain, qui veut absolument tout savoir de son némésis ?

    Comme ça ne lui allait pas...
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MessageSujet: Re: [Automne 1400] - L'humour est presque toujours la colère maquillée.   l humour - [Automne 1400] - L'humour est presque toujours la colère maquillée. Icon_minitimeSam 25 Déc - 17:01

Spoiler:

    Non, vraiment, Ravelyn n’avait aucune envie de retourner dans le passé, se remémorer la bouille du petit Arthur lorsqu’il dormait comme un bien heureux. L’éclat rayonnant dans ses prunelles vertes lorsque Ravelyn lui contait les amourettes entre les fées et les chevaliers, la tragique fin d’un bon roi ou l’aventure extraordinaire d’un gnome des bois. Car ce visage, Arthur l’avait définitivement perdu et le gallois venait à se demander si jamais il ne reverrait l’expression de son frère s’épanouir à nouveau, sous l’emprise de la joie et non de l’orgueil.

    « Il me faut en savoir plus sur .. mon ennemi. Tu comprend ? »

    Naïvement, Ravelyn se persuada que c’était la véritable raison. N’importe qui aurait relevé l’hésitation sur la façon de nommer l’Anglais, n’importe qui se serait souvenu que Francis et Arthur avaient été suffisamment proches durant leur enfance. Mais pour Ravelyn, non : l’explication de Francis lui suffit pour espérer et répondit donc sagement à sa requête. L’espoir faisait vivre. Toutefois, avant de répondre, il cherchait dans ses souvenirs : son regard s’empreint de nostalgie et d’amers regrets tentaient sa voix.

    -Il a beaucoup, beaucoup changé… Bon, il a toujours été un peu bagarreur, surtout quand Kenneth l’embêtait, mais, même en temps que nation, ce n’était pas inquiétant…

    Le sylphe préféra écarter ce défaut pour le moment, il y reviendrait plus tard. Il raconta à la nation, qu’il pensait déjà alliée, que Arthur se radoucissait toujours lorsque le gallois lui racontait des légendes. Alors qu’il était aussi grand qu’un nain, l’Angleterre déclarait être capable de voir les fées et autres créatures que l’on pensait imaginaires. Ravelyn rajouta qu’il n’avait jamais douté de ce don, assez étrange, qu’avait son frère. Même si l’Irlande avait tendance à se moquer de lui gentiment et que l’Ecosse était trop jeune pour se rendre compte combien c’est absurde, le Pays de Galles, dans sa généreuse naïveté, n’avait jamais remis en question les spéculations de l’Angleterre.
    Le Pays de Galles cita encore quelques souvenirs, tout aussi futiles. Il faisait part de son avis à Francis : ce n’était pas lui, Lysander et Kenneth, l’embêtant comme le font chaque frère, c’était les nombreuses nations, comme les Nordiques, qui l’avaient un peu trop régulièrement persécuté. L’évolution progressive de son côté agressif, la rancune qui se rabattait contre quiconque l’approchait, même sa propre famille. Que ce soit lui, l’Écosse ou l’Irlande, ou n’importe qui, Arthur n’était plus aussi tendre qu’autrefois. Et déblatérer sur des vieilles histoires ne servait à rien.

    -Je ne sais pas quel souvenir tu as de lui… Mais il n’a qu’une idée en tête : étendre son territoire. C’est une guerre !

    Un mot fort, pour les peuples ou les nations, la guerre, amie et ennemie, qui chasse à la fois l’ennuie et la joie. L’homme, comme la nation, se plaisait à combattre. Mais combattre son propre frère, un ami, même pour eux c’était difficile. Confronter son ennemi se révélait être un vrai plaisir, en revanche, il y avait-il une quelconque satisfaction d’affronter une personne avec qui on s’entendait, il y a de ça à peine quelques années.

    -Francis, même Lysander en pâtit : j’ai songé à lui demander de me rejoindre. Je ne veux pas détruire Arthur… C’est mon frère…

    Quel lien fraternel existait-il entre les pays ? Peu importe, Ravelyn était encore jeune et songeait que cela pouvait avoir de l’importance d’être voisins et de se connaître depuis le berceau. La vie future lui apprendrait que, être frère, en fin de compte, ce n’était qu’un titre futile entre les Nations.

    -Mais je ne l’aime pas suffisamment, en ce moment, pour laisser mon peuple mourir pour son égoïsme. Je veux juste le remettre à sa place. Et il n’y a que la défaite qui le lui fera comprendre.

    Il n’avait pas assez de haine contre Arthur, il ne voulait pas le haïr. Mais cette dispute avait dépassé le stade de simple chamaillerie et, bien que très nonchalant, le Pays de Galles devait faire quelque chose. Seul, il ne pouvait pas faire grand chose. Francis était une nation importante, pas seulement pour l’Europe, mais aux yeux d’Arthur surtout. Quant à Lysander, il ne refuserait peut-être pas à se rallier à eux, puisqu’il était concerné par ce problème. Pour Kenneth, en revanche, Ravelyn savait qu’il avait plusieurs soucis, notamment les restes de la peste noire.
    Le sylphe se leva, se plaçant à côté de Francis et le fixant, prêt à ne pas flancher, le suppliant de l’aider.
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MessageSujet: Re: [Automne 1400] - L'humour est presque toujours la colère maquillée.   l humour - [Automne 1400] - L'humour est presque toujours la colère maquillée. Icon_minitime

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