" La Finlande est un pays verdoyant. Contrairement à la croyance populaire, les immenses plaines finlandaises sont étonnamment bien plus vertes que blanches... "

Et Toris en avait été le premier surpris.
Tout au long du voyage, il s'était imaginé devoir affronter une contrée désolée, noyée sous la neige, avec la seule compagnie d'un froid mordant... voire peut être même d'un blizzard, comme il en avait parfois connu en Russie. Il s'était donc équipé en prévision ; emportant avec lui du cache-oreilles jusqu'aux raquettes à neige, en passant par la carte du pays en double exemplaire.

Mais au lieu de cela, à son arrivée, ce sont de vastes étendues de jade qui l'avaient accueilli. Et le climat, s'il était tout de même loin des 10°C, ne justifiait pas toutes les préparations qu'il avait faites.
Toris retira son bonnet, un sourire béat accroché aux lèvres. Il s'arrêta quelques minutes devant la splendeur naturelle du paysage.
La verdure s'étendait à perte de vue. A ses pieds, les herbes ondulaient doucement au rythme de la brise fraîche, et seules quelques plantes isolées brisaient l'illusion océanique. Bien plus loin dans la plaine se dessinaient plusieurs tâches sombres ; de petits lacs étaient parsemés dans le sol. Une légère brume planait au dessus de l'eau, et grimpait sur les troncs de quelques conifères implantés autour. Enfin, juste derrière les lacs, d'immenses sapins bleus se dressaient et dominaient le paysage, lui conférant un aspect mystérieux, presque féerique.
Le lituanien se réveilla d'un coup. Le long voyage avait du l'assommer plus qu'il ne le pensait. Cela ne faisait que quelques minutes qu'il était là, et son moment d'égarement avait déjà attiré les regards sur lui. Un peu confus, il rentra son nez dans son écharpe et se mis en route.

Après une longue marche, Toris arriva enfin à destination : devant la maison de Tino. Il s'arrêta sur le pas de la porte.
Depuis qu'il était devenu indépendant, Lietuva n'avait eu que de très rares moments à lui. Du jour au lendemain, la "femme de ménage" s'était transformé en secrétaire. Tous les matins, il s'asseyait à son bureau, et s'occupait de ses papiers. Il signait, agrafait, tamponnait, triait,... et ce jusqu'au soir, lorsque, épuisé, il s'endormait à même les feuilles. Mais chaque lendemain, à son réveil, le nombre de documents avait déjà doublé... Au fond, ce rythme de travail n'était pas bien différent de celui qu'il avait chez Ivan, mais les tâches étaient bien plus pénibles à son goût. C'est pourquoi lorsque l'adorable Tino lui avait demandé de lui apprendre à cuisiner, il avait accepté sans hésitation.
Il se sentait malgré tout un peu inquiet lorsqu'il imaginait dans quel état serait son bureau à son retour. Mais à chaque fois que cette pensée traversait son esprit, il faisait tout pour la chasser le plus vite possible. Aujourd'hui, il s'était rendu en Finlande, non pas en tant que nation, mais en tant qu'homme.

Ses doutes envolés, Toris toqua à la porte. De petits couinements retentirent aussitôt à travers la maison. Lorsque la porte s'ouvrit, une boule de poils blanche, à peine plus grande qu'un melionas se rua sur l'invité. Toris se pencha vers la petite bête, et constata qu'il s'agissait en fait d'un chien. Un descendant du loup qui n'en avait plus du tout l'allure ; avec un museau court, un pelage dense et blanc comme la neige, et des pattes minuscules.

" Bonjour, toi ! dit-il avec un sourire attendrit, pendant que le petit chien s'affairait à renifler la moindre couture de ses bottes.

Il se redressa et vit Tino enfiler ses chaussures pour venir à sa rencontre.

- Laba diena, Tino ! Je suis heureux de te revoir, comment vas-tu ? "

Spoiler:

La cuisine finlandaise était loin d’être l’une des meilleures du monde, aussi infecte que celle d’Arthur selon certaines nations, et qualifiée de spéciale.
Et en ce début de printemps Tino avait demandé à Toris de lui donner des cours, car malgré sa bonne volonté rien n’y faisait, il enchaîné les catastrophe en cuisine.
C’était devenu un vrai champ de bataille entre les gâteaux cramés, les plats bien trop salés ou encore l’assemblage d’ingrédients incompatibles comme le brocolis et le chocolat.
Un véritable massacre pour le palais, une explosion de saveurs plus indigestes les unes que les autres, un échec des plus cuisant.
Ainsi en voyant l’incroyable don qu’avait le Lithuanien pour la cuisine, l’idée que ce dernier pouvait l’aider avait été comme une révélation, il lui avait fallu beaucoup de courage cependant pour lui demander. Mais la gêne était parti bien vite quand Toris avait accepté, et le sourire que le brun avait affiché à ce moment là l’avait rassuré.

Le Finlandais avait le grand espoir de pouvoir préparer quelque chose de comestible, de ravir les papilles des autres nordiques à l’avenir, et ne plus créer de catastrophes dans ce domaine là.
Dés le petit matin Tino avait nettoyé de fond en comble la maison, après tout c’était une véritable fée du logis qui venait chez lui, astiquant chaque pièce et surtout l’endroit où aura lieu les cours.
Vérifiant plusieurs fois qu’un quelconque cadavre d’un cuisant échec n’était pas resté dans le frigo, après tout il ne savait la réaction que pouvait avoir le Lithuanien en découvrant une telle chose, et dans un sens il ne voulait pas la savoir.
Des toquements à sa porte le sortit de sa contemplation du frigo, sursautant presque d’entendre Hana-Tamago s’agitait dans tous les sens, le tout avec un petit stress qui se devait d’être dissimilé.
Tino alla ouvrir la porte en tentant d’un peu calmer cette petite angoisse, laissant la petite chienne dire bonjour à l’invité pendant qu’il mettait ses chaussures pour rejoindre Toris, et se dépêcha d’aller le rejoindre alors que le brun se redressait.

- Laba diena, Tino ! Je suis heureux de te revoir, comment vas-tu ?

- Bonjour Toris, moi aussi je suis heureux de te revoir, je vais très bien et toi ? J’espère que le voyage n’a pas été trop long, et je te suis vraiment reconnaissant de bien avoir accepté de me donner des cours, c’est tellement gentil de ta part. Mais je t’en pris entre donc, donne moi tes affaires et n’hésite pas à demander quoique ce soit.

Tino lui sourit le plus chaleureusement possible, faisant entrer la Lithuanien et prenant avec surprise les raquettes de neige et les caches oreilles qu’on lui passait, certainement que le brun avait été touché par les stéréotypes que les pays du Nord sont toujours recouverts de neige.
Il ne fit aucun commentaire à ce propos, trouvant presque amusant de voir que même à cette saison on voyait son pays recouvert de neige, mais en ce moment c’était la saison des « beaux jours ».
Car ici en Finlande il n’y avait que deux saisons, l’hivers et l’été, pas de place pour les autres car le temps changeait bien trop vite.
N’oubliant point les règles de politesse envers son invité, le blond lui apporta un ver d’eau, sentant le stress diminué grâce à la gentille naturelle que dégageait Toris.

- En tout cas je ne te remercierais jamais assez de bien me donner des cours, je dois avouer que j’ai quand même honte des résultats qui sortent de ma cuisine, surtout quand les personnes en mangent deviennent malades…

Rien de quoi être vraiment fière bien au contraire, au point qu’il évitait de cuisiner dès qu’il recevait des invités, il avait peur de devoir aller aux urgences pour indigestion.
Alors ces cours étaient vraiment une bénédiction pour lui, et il ne pouvait que progresser dans un sens.

Spoiler:

" Bonjour Toris, moi aussi je suis heureux de te revoir, je vais très bien et toi ? J’espère que le voyage n’a pas été trop long, et je te suis vraiment reconnaissant de bien avoir accepté de me donner des cours, c’est tellement gentil de ta part.

- Il n'y a pas de quoi. Ca me fait plaisir de t'aider.

- Mais je t’en pris entre donc, donne moi tes affaires et n’hésite pas à demander quoique ce soit.

- Merci beaucoup ! "

L'humeur rayonnante de Toris laissa place à de la gène lorsqu'il du remettre à Tino sa panoplie d'affaires encombrantes, et surtout parfaitement inutiles. Parfois sa prévoyance allait un peu loin. "J'espère seulement qu'il ne m'en tiendra pas rigueur..." pensa-t-il en esquivant son regard, embarrassé.
Pendant que le finlandais cherchait où il pourrait bien ranger tout cet attirail, Toris s'avança dans le salon. La maison était très spacieuse ; quelques meubles en bois au style épuré ornaient la pièce de façon très raffinée. Mais malgré sa taille, la demeure était parfaitement propre. Aucune poussière, pas même le moindre poil de chien ne s'était perdu sur le sol. "Quand je pense que lorsque Pologne m'invite chez lui, c'est moi qui doit faire le ménage en arrivant..."

" En tout cas je ne te remercierais jamais assez de bien me donner des cours, je dois avouer que j’ai quand même honte des résultats qui sortent de ma cuisine, surtout quand les personnes en mangent deviennent malades… "

Tout en tournant dans ses mains le verre que Tino lui avait donné, Toris arbora un grand sourire. Le finlandais n'avait qu'un an de plus que lui, pourtant sa façon de parler, modeste et très polie, lui inspirait beaucoup de sagesse (enfin... plus qu'avec ses fréquentations habituelles. Au hasard : ...Pologne ?).
Le lituanien avait déjà entendu quelques critiques assez peu flatteuses au sujet de la cuisine finlandaise. Mais ces choses-là sont toujours très exagérées, n'est-ce pas ? Ca ne pouvait pas être si affreux...
Notez qu'il se retint tout de même de poser la question ; le pauvre Tino avait l'air déjà bien assez gêné comme ça.

" Bon. Et si on se mettait au travail ? " déclara soudain Toris en se dirigeant vers la cuisine.

Son visage était rayonnant. Il n'avait pas eu le temps -et ni la force- de faire beaucoup de plats chez lui ces temps-ci, et cela commençait à vraiment lui manquer. De plus, la présence d'un "élève" ne pouvait rendre l'activité que plus agréable.
Il pénétra dans la pièce -au moins deux fois plus étincelante que le reste de la maison, Lituanie était épaté-, et attrapa deux tabliers suspendus au mur.
Avec un sourire qui se voulait rassurant, il tendit l'un d'entre-eux à Tino.

" Alors, dis moi, qu'est-ce que tu voudrais cuisiner ? "

Spoiler:

- Bon. Et si on se mettait au travail ?

L’angoisse se fit au fond de lui, peur de rater un truc simple devant Toris, quelque chose de basic comme casser un œuf.
Par réflexe il entrechoqua ses doigts par tic nerveux, voyant le brun approcher du lieu fatidique qu ‘était la cuisine, priant intérieurement pour que tout soit propre et correctement rangé.
Doucement il suivit le Lithuanien à distance, mais voir la mine réjouit de son invité le rassuré quand même, après tout il savait qu’il ne se ferait pas fâcher pour les bêtises monstrueuses faites.
Le tablier que lui tendait Toris le sortit complètement de cette petite rêverie, lui rappelant qu’il se devait être totalement attentif à ce qu’on allait lui dire, pas question d’être distrait pour une tâche aussi capitale que celle-ci.

- Alors, dis moi, qu'est-ce que tu voudrais cuisiner ?

Franchement Tino n’avait pas penser à ce détail, il y avait tellement un choix presque infini dans ce domaine, il y aurait dû y réfléchir avant de faire perdre son temps au brun.
Un moment de panique s’opéra dans la tête du blond, ne sachant quoi répondre à cette simple question, regardant Toris comme si il était un extraterrestre.
Les yeux émeraudes du Lithuanien lui rappela alors qu’on lui tendait un tablier, ce fut gêné et excusant qu’il le prit rapidement pour l’enfiler, ne trouvant toujours rien à lui dire que des excuses.
Sa timidité reprenait le dessus petit à petit, commençant à avoir les joues rouges d’être ainsi fixé, décidément il n’aimait vraiment pas être le centre de l’attention.
Le Finlandais bégaya quelques excuses au sujet du tablier, le remerciant encore et toujours d’être venu si gentiment l’aider, puis prit une inspiration pour s’éclaircir mieux la voix.

- Je… Enfin j’aimerais bien apprendre les gâteaux au chocolat… Si ça te dérange pas et si tu es assez patient, et puis merci beaucoup d’être venu.

Son visage était certainement rouge de gêne mélangé à de la timidité, recommençant inconsciemment à se faire entrechoquer les doigts, évitant le regard que pouvait lui porter Toris.
Et puis en apprenant ainsi les desserts il était sûr de bien finir le repas, quoi de mieux que de finir sur quelque chose de mangeable quand le reste du repas est une catastrophe ?
L’idée de finir sur une note sucrée commençait à l’émerveiller au fur et à mesure, s’imaginant déjà à humer l’odeur d’un gâteau au chocolat, il en baverait presque si le brun n’avait pas été là en pensant rajouter de la crème anglaise.
Un sourire s’afficha sur ses lèvres, l’espoir de réussir quelque chose de mangeable était envisageable, après tout il avait un super maître de cuisine était présent.

- Je crois que grâce à toi je vais pourvoir faire des plats qui ne rendent pas malades !
Peut être venait-il de prononcer la phrase de trop à cet instant, mais après tout ce n’était que la vérité qu’il disait, il termina d’attacher le tablier prêt à rentrer en action.
Prenant les premiers ustensiles qu’il lui venait, il ne remarqua pas que dans le feu de l’action il avait prit une louche et une fourchette à barbecue, trop excité de commercer la leçon.

- Je suis prêt à commencer !

"Un gâteau au chocolat ?..."

Oui. C'était un bon choix pour commencer. La recette était simple, facile à retenir, et la réalisation n'était pas très longue. De plus, ce gâteau très sucré était assez populaire chez les amateurs de chocolat -et Dieu sait qu'ils sont nombreux.
Toris acquiesça avec un sourire.

"Oui, pas de problème !"

En face de lui, Tino semblait se perdre dans ses pensées. Mais son visage s'illuminait peu à peu, si bien que le lituanien n'osa pas le sortir de ses songes tout de suite.

"Je crois que grâce à toi je vais pourvoir faire des plats qui ne rendent pas malades !"

Haha... malade ? tant que ça ? ...Non. Tino devait seulement se sous-estimer. C'est vrai, ça ne devait pas être facile de garder la tête haute dans ce domaine, lorsque des rumeurs aussi diffamantes se répandaient sur sa cuisine. Mais après tout, Toris était là pour lui apprendre.
Et puis, quoiqu'il en soit, un gâteau au chocolat, ça ne pouvait pas se rater.

...

Du moins, c'est ce qu'il croyait. Mais il eu un léger doute lorsqu'il vit Tino brandir deux ustensiles plutôt originaux pour la fabrication de gâteaux.

"Je suis prêt à commencer !"

Toris retint -non sans mal- un rire attendrit qui aurait pu être mal pris. Et, sur un ton complaisant, lui fit remarquer son erreur par un petit "Nous n'aurons pas besoin de ça pour le moment".
Bon, reprenons notre sérieux.
Le lituanien tira un bout de papier de sa poche, et se mit à marmonner tout en écrivant.

"Alors... 200 grammes de chocolat... 150 grammes de beurre... mh... 100 grammes de farine, de la levure... 200 grammes de sucre, et... 4 œufs."

Il se redressa, et vérifia sa liste en mâchonnant le bout de son stylo... Ça semblait bon. L'avantage en cuisine, c'est que la fabrication nous annonce à l'avance si elle est bien ou non. Ainsi, selon l'aspect que prend sa création, le cuisinier un tant soit peu expérimenté sera capable de déterminer si un ingrédient est en trop grosse ou trop petite quantité. Toris n'était donc pas très inquiet quand à l'exactitude de sa liste, qui se voulait plus rassurante que nécessaire. Il se tourna vers Tino, et lui présenta le papier avec un grand sourire.

"Voilà, si ma mémoire est bonne, nous auront besoin de tous ces ingrédients."

Il s'avança vers l'évier, remonta ses manches et se lava consciencieusement les mains. Puis, il fit signe au finlandais de faire de même et ajouta :

"Nous allons commencer par faire fondre le beurre et le chocolat. Peux-tu me montrer où sont rangées les casseroles ? Et j'aurais aussi besoin d'une cuillère en bois."

Spoiler:

Tino brandissait comme deux véritables armes les deux ustensiles, ne remarquant toujours pas que ce qu’il tenait n’était pas vraiment adéquate, la passion de la cuisine était maintenant là.
Le rire de Toris retendit alors, non pas sur un ton moqueur mais plutôt amusé, et lui fit alors remarqué son erreur.
Le Finlandais s’arrêta net dans sa poussée culinaire, remarquant enfin ce qu’il tenait dans ses mains, laissant échapper un petit rire avec le brun.
Il reposa les ustensiles où il les avait pris, puis regarda faire méthodiquement faire le Lithuanien, l’écoutant attentivement malgré les marmonnements.

- Alors... 200 grammes de chocolat... 150 grammes de beurre... mh... 100 grammes de farine, de la levure... 200 grammes de sucre, et... 4 œufs.

Qu’il avait hâte de voir le résultat final, rien que l’ingrédient lui donnait faim, quoi de mieux qu’un gâteau au chocolat pour le goûter ?
Accompagné d’une crème anglaise ça devait être encore mieux, ou sinon avec du sucre glacé sur le dessus, en tout cas tout ça lui plaisait beaucoup.
Regardant Toris manger le bout de sons stylo, il rêvassait de toutes les dérives possibles du dessert, le tout en tentant de ne pas baver.
C’est vrai que les desserts le faisaient toujours fondre, ces saveurs si sucrées étaient un véritable enchantement, alors il espérait que la préparation serait facile pour en faire plusieurs.
Le brun lui tendit alors le bout de papier, il le prit tout en le remerciant et souriant, ce bout de papier était maintenant un trésor inestimable.

- Voilà, si ma mémoire est bonne, nous auront besoin de tous ces ingrédients.

Le blond admira plusieurs fois la sublime écriture du Lithuanien, pire qu’un gamin qui venait de recevoir un autographe, lisant plusieurs fois la précieuse liste.
Quoique à bien y regarder un ingrédient capitale semblait manquer, il avait beau regarder il ne le trouvait pas, Toris semblait avoir oublié le salmiakki.
Cette friandise finlandaise ne pouvait ne pas s’y trouver, c’était inconcevable pour Tino, brièvement il le rajouta dans la liste.
Avec son goût de réglisse, le petit losange noir était un concentré de molécule de sel, même utilisé dans la plupart des alcools ici.
Il retourna alors à son observation, regarder et surveiller les moindres gestes du brun, il devait tout enregistrer par cœur.
Tout d’abord ça commençait par relever les manches, alors il limita aussi en relevant les siennes, observant même par quel bras il avait commencé.
L’étape suivante était de se laver les mains, se qui fit après que Toris lui fit signe de le faire, les frottant le plus énergiquement possible.

- Nous allons commencer par faire fondre le beurre et le chocolat. Peux-tu me montrer où sont rangées les casseroles ? Et j'aurais aussi besoin d'une cuillère en bois.

- Oui bien sûr !

Tino se hâta de lui montrer les casseroles, de sortir du beurre et du chocolat, et de lui tendre une cuillère en bois.
Puis dans le même élan il prépara les autres ingrédients sur la liste, prenant garde de ne pas faire tomber les œuf surtout, souriant au Lithuanien quand tout fut préparé.
Il écouta avec attention les conseils qu’on lui donnait, comme comment bien faire fondre le chocolat au bain-marie, et pleins d’autres petites astuces pratiques.
Mais pour l’instant ils utilisèrent la méthode simple, faire fondre le chocolat et le beurre simplement, continuant d’imiter Toris.
Ensuite il fallait mettre la farine et la levure, tendant la main vers le paquet de farine, la première catastrophe arriva.
Le paquet lui échappa des mains, explosant littéralement au sol, et éparpillant son contenu dans la cuisine.
Un nuage blanc se forma pendant quelques instants, et lorsqu’il se dissipa enfin, Tino vit que la cuisine en était recouverte et eux avec.

- Je suis désolé Toris !! Le paquet m’a échappé des mains !!

Une grande catastrophe se fit dans son esprit, il venait de ruiner les efforts faits par le Lithuanien, décidément il était bien trop maladroit pour pouvoir faire de la cuisine.
Il fut complètement désespéré en voyant ce massacre, renouvellent sans arrêt des excuses à Toris, se sentant terriblement mal à l’aise face à cette bourde.

Spoiler:

Toris était sur un petit nuage. La cuisine était une activité aussi agréable qu'importante pour lui. Et quel bonheur de cuisiner sans que quiconque ne vienne mettre les doigts dans le plat pour gouter toutes les deux minutes, défaire son tablier, ou kolkoler à son oreille...

Tino, quand à lui, était un disciple exemplaire. Il était efficace, enthousiaste, et très concentré. ...Peut être même un peu trop. En effet, il mimait le moindre de ses gestes, même le plus anodin, comme un petit automate, et écoutait attentivement chaque conseil que lui donnait Toris. Il semblait si motivé que le lituanien se sentait parfois obligé de lui noter ses explications, entre deux coup de cuillère.
Pas mal de gens auraient perdu patience au bout de quinze minutes de scan intégral finlandais juste par dessus l'épaule. Mais loin de le déranger, cela amusait beaucoup Toris.

Après avoir bien mélangé le beurre et le chocolat, Toris retira la casserole du feu -toujours sous le regard assoiffé de connaissances de Tino-.

"Maintenant que le mélange est bien homogène, il faut y ajouter la levure et la farine. On va faire ça sur la table, d'accord ?"

Non mais regardez-moi ce sourire radieux ! Toris ne vous fait-il pas penser à un gros papa gâteau dans son tablier jaune taille XXL (celui de Suède) ?

"Tu peux aller me chercher les ingrédients suivants, s'il te plait ?"

Pendant que Tino sortait le sac de farine de son placard, Toris plongea la cuillère dans la casserole. La pâte était juste assez onctueuse, et la douce odeur du chocolat s'était intensifiée sous l'effet de la chaleur. Il se tourna vers le finlandais.

"Tino, viens voir comme ça sent b..."

POOOFSHHHHHHHH !!

De grandes gerbes de poudre blanche s'étaient répandues à travers toute la pièce dans un claquement sourd. Comme chacun s'en doute, le pauvre Toris avait sursauté comme jamais (sûr que c'est un record mondial cette fois).
Lorsque le nuage blanc fut retombé, ils constatèrent l'état de la cuisine... et d'eux-même.

~Plat du jour~

* Filets de finlandais et/ou lituanien saupoudrés à la farine
* Boisson au choix


Toris était encore figé de surprise quand Tino se mit à fondre en excuses.

"Je suis désolé Toris !! Le paquet m’a échappé des mains !!"

C'était... le paquet de farine ? Pas le claquement du fouet de Russie ? Ni de son tuyau ? Pas non plus de Lettonie qui s'écrase au sol après une chute de 10 étages ? ...Juste de la farine ?
Toris se mit à rire, soulagé.

Le temps de se remettre de tout cela, le lituanien attrapa une serviette sur la table, et s'approcha du petit blond submergé de farine. Il lui épousseta les cheveux, et passa la serviette sur son visage pour découvrir ses joues rouges, son nez au bord de la fuite, puis sa petite mine déconfite...
Tout en continuant son débarbouillage, il lui fit un grand sourire. Ce genre de sourire qu'a une maman devant son enfant qui s'excuse d'avoir fait "pipi au lit".

"Ehh, ce n'est rien. Ce sont des choses qui arrivent. Ne t'en fais pas, on va arranger ça !"

Mais oui. Et puis il avait connu bien pires catastrophes qu'un renversé de farine !
Toris se passa un rapide coup de chiffon autour du visage, puis reprit d'un ton encourageant.

"Voilà ce qu'on va faire : tu vas nettoyer un peu la table, pour qu'on puisse continuer à travailler. Pendant ce temps, je vais essayer de récupérer la farine qui n'a pas touché le sol."

Et chacun se mit au travail. Dans un saladier, Toris ramassa le plus de farine qu'il pu. Par chance, il réussi à sauver à peu près la moitié du paquet, c'est à dire bien assez pour pouvoir poursuivre la leçon.

Il déposa le saladier sur la table, ainsi qu'un verre doseur, puis se tourna vers Tino. Il était temps de remédier à la petite déprime engendrée par l'accident farineux.

"Nous avons besoin de 100g de farine. Grâce à ce doseur, tu vas pouvoir prendre juste ce qu'il faut dans le saladier."

Oui oui, il a bien dit "tu". Toris a décidé que pour cette étape, tu allais prendre les choses en main.
Mais le lituanien n'était pas inhumain au point de lâcher ce pauvre Tino seul dans le milieu sauvage et sans pitié qu'est la cuisine. Du moins pas sans le prémunir d'une carte détaillée, d'une boussole, d'une trousse de premier, second, et troisième secours avec mode d'emploi, et -si possible- d'un ou deux agents de surveillance rapprochée.

Il se posta donc dans son dos, pour guider le moindre de ses gestes, et glissa une cuillère à soupe dans la main du finlandais.

"On va faire ça doucement, d'accord ? Il suffit de remplir jusqu'au trait, là, tu vois ? C'est très facile."

Le tout saupoudré d'un immense sourire rassurant. Oui, Lituanie, remotiver les troupes, il savait faire.

Tino s’en voulait terriblement, il gâchait la superbe préparation de Toris, rien que pour cela il ne méritait pas ces cours de cuisines.
Il sentit alors quelque chose sur sa tête, relevant les yeux il vit le brun face à lui, ce dernier lui dépoussiérait les cheveux.
C’était trop gênant comme situation à son goût, il se sentit rougir encore plus quand il lui passa la serviette sur les joues, il était sur le point de chercher un coin pour s’y cacher pour le reste de la vie.
Mais le sourire chaleureux du Lithuanien le rassurait, au moins il ne semblait pas fâcher, un petit point positif dans tout cela.

- Ehh, ce n'est rien. Ce sont des choses qui arrivent. Ne t'en fais pas, on va arranger ça !

Tout ce qu’il voulait faire c’était donner un câlin au brun, le remercier d’être si gentil et de ne pas lui crier dessus, mais il n’en fit rien de peur de mettre plus de farine sur l’autre nation.
Et puis peut être que ceci le mettrait mal à l’aise, tout le monde n’aimait pas montrer ses émotions, un peu comme Norge d’ailleurs.
Maintenant il se devait d’être beaucoup plus attentif, ne plus faire de tel bourde aussi monstrueuse, écouter plus attentivement ce que lui disait son maître de cuisine.
Bien que se concentrer ne soit pas réellement son fort, c’était pareil en réunion, il fallait toujours qu’il fasse autre chose au lieu de ce qui est demandé.
D’ailleurs en cuisine ce détail était problématique, il ne respectait pas vraiment les doses ou les ingrédients, le résultat final était donc peut être la cause de ce manque de concentration.
Toujours les joues aussi rouges il observa Toris enlever la farine qu’il avait, au moins il était rassuré de voir qu’il souriait encore, à ce stade certains auraient déjà jeté l’éponge.
Il l’en remerciait mentalement, et puis au moins il ne se moquait pas de lui, il lui offrirait pleins de cadeaux à Noël.

- Voilà ce qu'on va faire : tu vas nettoyer un peu la table, pour qu'on puisse continuer à travailler. Pendant ce temps, je vais essayer de récupérer la farine qui n'a pas touché le sol.

La motivation était revenue, un véritable miracle du aux encouragements du Lithuanien, il s’était vraiment trouvé un professeur formidable.
Il s’exécuta à la tache en nettoyant du mieux qu’il pouvait la table, tentant de la faire briller comme quelques minutes auparavant, frottant le plus possible la surface pleine de farine.
Au bout de quelques instants, l’endroit ressemblait bien plus à une cuisine sans toute cette farine, le brun en avait aussi terminé de son côté.
Le Finlandais l’observa avec attention poser le saladier et un doseur, il se devait de faire attention, plus aucune bêtise n’était permis à ce stade.
Il vit qu’au moins une bonne partie de la poudre blanche avait pu être sauvée, un nouveau petit soulagement se fit, remerciant encore intérieurement Toris d’être là.

- Nous avons besoin de 100g de farine. Grâce à ce doseur, tu vas pouvoir prendre juste ce qu'il faut dans le saladier.

Comment ça tu ? Panique soudaine dans le cerveau du blond, il n’était pas près à avoir une telle responsabilité.
Il tenta un sourire qui finit crispé, ceci n’était qu’une mauvaise blague, sauf qu’à voir la tête de l’autre nation il comprit que ceci n’en n’était pas une.
La Lituanie cherchait donc à supprimer la Finlande de la carte, c’est-ce que les faits relevaient à cet instant, il y avait bien trop de pression sur ses épaules.
Il n’était qu’un simple novice, ne comprenant nullement pourquoi on lui donnait une tâche si compliquée, il serait même près à supplier Toris pour cela.
Doucement il tenta d’ouvrir la bouche pour tenter de dissuadé le Lithuanien de faire cela, mais trop tard pour lui, le brun se trouvait déjà derrière lui pour vérifier qu’il ne ferait pas de faute.
Au bord de la syncope, la présence derrière lui l’angoissait encore plus, cette derrière lui donna alors une cuillère à soupe.

- On va faire ça doucement, d'accord ? Il suffit de remplir jusqu'au trait, là, tu vois ? C'est très facile.

Une torture psychologique, au moins il espérait que ses tremblements quand il plongea la cuillère dans le saladier de farine ne se voyait pas trop, il ne se sentait pas vraiment à l’aise malgré le sourire du professeur de cuisine.
Il tenta du mieux qu’il pouvait de remplir le doseur au mieux, de ne pas en reverser à côté, mais surtout de ne pas dépasser la limite indiquée.
Alors qu’il allait enfin mettre la dernière dose, la concentration était au maximum pour respecté le trait, il tremblait bien plus que pour les autres.
Intense soulagement lorsqu’il réussit cette tâche qu’il qualifia de miracle, il n’était pas un cas si désespéré de la cuisine, et rien que cette pensée le fit sourire béatement.

- Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?

Agitant la cuillère qu’il tenait toujours, il se sentait enfin prêt pour l’étape suivante, Toris était le meilleur instructeur possible.
Le Lithuanien lui demanda de surveiller ce qu’il restait de chocolat pendant qu’il ajouterait de la levure à la farine, Tino s’exécuta aussitôt fixant le mélange, trouvant néanmoins qu’il manquait quelque chose.
L’illumination se fit dans son esprit, il n’avait pas mis de salmiakki dans le mélange, l’ingrédient clef de toute recette.
Voyant que le brun était occupé, et ne voulant pas le déranger pour cela, il prit du salmiakki dans le placard et l’incorpora dans le mélange.
Il sourit en voyant le losange de réglisse fondre avec le reste du chocolat, le gâteau ne pouvait qu’être parfait ainsi, oubliant que le commun des mortels ne digéré pas cette substance extrêmement salée.
D’ailleurs en y regardant de plus près de drôle de bulles se formaient, qui grossissaient et devenaient menaçantes.

- Toris… Le chocolat est bizarre, il y a des bulles qui se forment…

Une odeur de cramé se rependit dans la pièce, les bulles étaient de plus en plus nombreuses, paniqué il ne savait que faire.
Le liquide s’échappa de la casserole, crépitant sur la plaque de cuisson, une forte fumée commençant à se dégager de là.
Heureusement pour Tino que Toris avait plus de réflexe que lui, ce dernier réussit à éteindre le gaz.
Il se mordit la lèvre inférieure paniqué, là c’est sûr c’était la gaffe à ne pas faire et de trop.