Il faisait étonnement beau en ce jour d'Octobre.

Matthew était assis sur sa chaise, contemplant le paysage. Il n'y avait rien à faire, le Canada possédait quand même de très beaux décors, et il ne s'en lasserait jamais. Le blond soupira en repensant à tout ce qu'il s'était passé lors de cette dernière décennie qu'était les années 60.
La révolution tranquille était maintenant terminée, et Matthew espérait enfin avoir un peu de calme. Il ne comprenait pas pourquoi Pierre s'acharnait tellement pour se détacher de lui.
Déjà que personne ne faisait vraiment attention à lui, si en plus ses provinces ne voulaient plus de lui ... Que pouvait il donc bien faire pour mériter ça ? Il avait bien réussi à faire plaisir à Pierre en quelque sorte non ?

Il était toujours étonné lorsque Québec se plaignait que le Français n'était pas la langue officielle de la province alors que la majorité des gens étaient francophones. C'est vrai que Francis a eu une très grande influence dans le coin, mais après tout celle d'Arthur était d'autant plus grande vu qu'il était encore dirigé par lui, en quelque sorte. Et puis, le blond aimait la langue anglaise. Au moins comme ça il pouvait essayer d'attirer son frère chez lui ! Matthew aimerait vraiment qu'Alfred vienne investir au Québec.

Mais cependant, une énorme crise était sur le point de surgir. Il commençait à devenir fortement ennuyé par le Front de Libération du Québec, et il décida que malgré tout, il devrait avoir une discussion des plus sérieuses avec Pierre.
Il caressa gentiment la tête de son meilleur ami - qui était en fait un ours polaire - et se leva.

- J'espère que tout va bien se passer ... N'est-ce pas Kumajirou ?
- Qui es tu ?

Matthew eu un petit rire nerveux avant de poser ses yeux vers le sol. C'est vrai. Il était l'être invisible. Un fantôme de nation. Même son propre ours avait tendance à l'oublier.
Mai malgré cela, il ne s'y fait pas. Il ne s'y fera jamais.

L'homme à lunettes se leva et enfila une veste avant de se diriger vers la cuisine. Il prit quelques pancakes avec lui, parce que de toute façon, quelque soit la situation, un pancake était toujours le bienvenu non ?

L'air d'automne caressait son visage a présent. Les quelques rayons de soleils qui transperçaient les nuages réchauffait sa peau. Il était bien là, comme ça. Si il avait le pouvoir d'arrêter le temps, ne serait-ce qu'une seule fois, il le ferait là,maintenant. Mais de toute façons de telles choses étaient impossibles et il avait d'autres chats à fouetter pour le moment. Et ce chat s'appelait Pierre.

- Mr Williams ! Mr Williams !

Matthew se retourna et vit un des émissaires du gouvernement Fédéral en face de lui. Il avait l'air totalement paniqué et le blond commença à s'inquiéter. Mais avant même qu'il aie eu le temps de dire quoi que ce soit que le jeune homme en face de lui repris :

- C'est Horrible ! Un des ministres, James Cross ...

Le jeune homme était à bout de souffle. Il avait couru dans tout les sens avant de réussir à trouver Matthew

- Il a ... Il a été enlevé par le FLQ !

Matt écarquilla les yeux avant de lâcher ses pancakes, qui s'écrasèrent sur le sol. Ce n'était pas possible ! Pourquoi ? Mais POURQUOI ? Il pensait qu'il aurait enfin un peu de paix, et espérait même une meilleure entente avec Québec. Mais il venait de constater que tout ça n'était qu'illusions.

Il courait. Il courait à en prendre haleine. La maison de Pierre n'était plus très loin à présent.

Et c'est à ce moment là que l'orage éclata.

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