Worst Ennemies Trio ?
Everyone wants Alfred Trio ?
I'll kill you first Trio ?

Épisode 132 : « Avez-vous déjà vu.... un anglais comateux obligé de coopérer avec un Gros-nez et un Sans-cervelle-graisseux au sortir d'une réunion soporifique ? »

Si Arthur avait eu un blog, il n'aurait certainement pas relaté cette journée.

Il ne manquait pourtant pas de commentaires sarcastiques et acides à offrir à un public imaginaire en quête de potins, pas du tout. Et pour cause.

Certaines nations décérébrés font l'erreur grossière de s'endormir pendant les réunions, pensant qu'il ne s'agit là que d'un mauvais moment à passer. Déplorable manque de cervelle de ces nations qui se privent sciemment d'informations cruciales pour faire une sieste.

Les réunions sont, contrairement à ce que prétend la légende, des mines d'or. Pour les commères, tout du moins.

Arthur n'avait jamais esquivé une réunion mondiale. Il attendait même l'évènement comme le gamin lambda attend Noël.
Évidemment, le contenu en lui même est toujours inutile, sinon rasoir. L'essentiel des réunions n'est pas dans les papiers d'Allemagne ou dans les discours grandiloquents d'Alfred, absolument pas.

Les informations, comme les phénomènes magiques d'ailleurs, apparaissent à celui qui sait observer.
Toutefois, se montrer à la vue de tous sous un jour éveillé et attentif rend méfiant et on risque fort de brider les hôtes. Il est important de rester malin et précautionneux. Faire la belle au bois dormant n'est pas plus le summum de l'intelligence. Le risque d'être viré à grands cris par Autriche pour "manque de politesse ostentatoire" est bien trop élevé.

Ainsi, la tête nonchalamment appuyée contre son poing, Arthur mimait la nation qui somnole poliment. Pas éveillé mais surtout pas effondré sur la table.
Difficile de se retenir de rire ou de s'auto-congratuler devant une tactique aussi fantastique.


Autriche, droit sur son siège, l'air grave, feignait d'écouter Allemagne. Toutefois, le petit miroir placé sur les genoux d'Arthur dévoilait l'atroooooce vérité. Cet hypocrite tripotait son BlackBerry avec empressement.

Il a dû se trouver un nouveau petit copain. Tsk.

Le gros Ivan se balançait sur sa chaise et, de temps à autre, il lançait des regards... hm.. intenses à la personne en face de lui. C'est-à-dire la personne à côté d'Arthur, c'est-à-dire Alfred F. Jones.

Touchant. On dirait une mouche devant un pot de miel.

Francis, quand il ne déshabillait pas Ludwig du regard ("Il rougit, ce grand cake" nota Arthur), lançait des regards désespérés par la fenêtre.

Encore en pleine dépression. On sauve les apparences sans penser à l'avenir. Retourner dans le lit de Ludwig, c'est du réchauffé. Barbiche manque d'ambition.

Lysander lançait des petits sourires aguicheurs à Cameroun.

Wth. Oui, bon, je laisse tomber.


Espagne souriait à Lovino, Italie chantonnait tout seul, Elizaveta gribouillait des obscénités sur ses notes de réunions, Pologne semblait jouait au Sudoku, Lituanie l'aidait, de temps à autre et Alfred...
Alfred prit la parole. Un coup d'œil circulaire à la salle indiqua à Angleterre qu'à part lui-même, personne n'écoutait l'Américain, ce qui n'était pas étonnant.
Lui-même et Big nose.

Blehrgh.

Les autres nations, et pourtant ce n'était pas le printemps, étaient trop absorbées par leurs délires sentimentaux. Pathétique.

Voilà comment démarra cette journée déprimante. Malgré son audacieux stratagème, Arthur n'apprit rien de la réunion, c'est pourquoi il décida d'écouter Alfred.
En désespoir de cause.
Pas par intérêt.
Pas. du. tout.


Vous objectez : "Certes, mais ces potins, aussi futiles soient-ils, pourraient bien être racontés!".
Je vous réponds : "Oh, oh, oh, mes chers enfants, pas d'empressement. Si Arthur refusait de raconter cette journée, même des années après, ce n'est pas qu'elle l'avait ennuyée.
Arthur savait qu'en racontant le début, inintéressant ou presque, de cette journée, il se condamnait à raconter la suite".


Lorsque Alfred la boucla enfin, tout le monde se précipita au dehors de la salle.

Pressés d'aller jouer au docteur, bloody idiots.

Sans qu'il ne sache trop pourquoi, son humeur était descendue plus bas que terre. Il ne rêvait que d'une chose : rentrer chez lui, se faire un bon thé, ne pas répondre aux coups de fils de Cameron et discuter un peu avec la Reine mère.

Il leva les yeux de son attaché-case, près à partir lorsqu'il tomba face-à-face avec un nez. Un gros nez.

« Arthur, je ne veux pas un seul mot durant le rangement c'est comprris ? Je veux pas vous entendre ! » beugla le nez.

Crappy day

En tournant la tête, Arthur croisa le regard désespéré d'Alfred.
Il comprit.

« C'est à notre tour de ranger ? Erm, je crois pas non. »

Devant l'air abasourdi d'Alfred et du Nez, Arthur soupira avant de continuer :


« D'une part, je suis sûr que je vais être le seul à ranger si je reste. D'autre part, certains font vraiment des choses étranges pendant les réunions et je refuse de... nettoyer. »

Regard circonspect des deux imbéciles.

« Et enfin, j'ai pas du tout envie de rester avec vous, et c'est sans doute réciproque. Donc je sors. Essayez de m'en empêcher pour voir. »

La tête haute, drapé dans sa dignité, il se dirigea vers la porte. Il aurait pu tourner la poignée et partir. Peut-être qu'ils ne s'en seraient pas formalisés.
Mais il lança, l'air triomphant, un sourire ironique aux lèvres :


« Je te laisse le champ libre, gros nez. Je suis persuadé que toi et Blondie vous avez beauuucoup de choses à vous dire. Assister à la parade amoureuse d'un psychopathe et d'un sociopathe, c'est sans doute très intéressant, mais non. »

Erreur.

Spoiler: