« It’s time to wake up my love, time to go to the baker…. »

Adjais jura dans son lit, se retournant pour ne plus faire face à son maudit réveil. Ce dernier s’obstina, et se mit à chanter des paroles roses bonbons dans un Anglais approximatif qui aurait fait pleurer de dégout Francis et Arthur. Le lapon grogna de plus belle et poussa son réveil dans le vide, envoyant voler les résistances tandis que le haut parleur grésillait un « ti amooooo » d’agonie, qu’un oreiller vint achever.

Finalement levé, le lapon sortit son agenda et regarda ce qu’il avait de prévu pour aujourd’hui. Paskaaaaa, il avait promis un truc à Tino, mais quoi ? Le « promesse stupide faite à Tino » ne l’aidait guère, aussi se retrouva t’il obliger de se creuser la tête pour s’en souvenir. Déjà, ça ne pouvait pas avoir de lien avec un sauna, jamais il ne s’approcherait d’un sauna sauf en cas de question de vie ou de mort. Et encore. Mais ce n’était pas le problème. Le problème qui se posait en ce moment à Adjais, était qu’il ne savait pas où il devait aller ni quand. De la part de quelqu’un qui respectait toujours fidèlement son emploi du temps, c’était plus que problématique.

Il tenta de se rappeler les circonstances dans lesquelles il avait fait cette promesse.
Il venait juste d’aider à emmener des rennes à leurs pâturages d’été, afin qu’ils puissent avoir une alimentation plus saine que du lichen à moitié gelé des toundras du Nord. Il avait alors encore de la neige dans les cheveux, et c’était mit à boire un peu de Kulta pour se réchauffer. Puis Finlande l’avait appelé, et lui avait demandé de lui rendre un service. Tout ce dont Adjais se souvenait, c’est qu’il lui avait répondu des propos incohérents, comme quoi lui réglait ses problèmes tout seul, mais qu’il voulait bien aider Tino, même si ce dernier n’était pas très bronzé.


Bon d’accord, il avait bu plus qu’une unique bouteille d’alcool. C’était ans doute le facteur qui avait le plus joué dans sa promesse de jouer à la nounou. Car oui, maintenant, il se souvenait qu’il avait accepté de garder la progéniture du Finlandais. Et même que le Meridional lui avait demandé d’essayer de l’ouvrir à autre chose que l’art de la zapette. Quelque chose de plus sain, de plus épanouissant. Une activité que le monde entier connaissait, du Groenland au Tibet, en passant par l’Albanie et même la France. Le football.

Quel pays n’avait donc jamais joué à ce sport saugrenu, où une vingtaine de personnes courrait après une baballe, en espérant la faire rentrer entre deux poteaux ? Sans doute aucun.
Lui même s’était essayé à taper du pies dans le ballon, et était allé jusqu’à gagner une compétition entre plusieurs pays se réclamant du droit d’entrer dans le monde fermé du football. C’était un peu ironique : des pays comme Monaco, indépendants, n’avaient pas d’équipes de foot « officielle » tandis que d’autres comme l’écosse en avait une. En quelque sorte, avoir une équipe reconnue s’était un peu comme être une nation reconnue…

Le Sami soupirait alors que le train arrivait finalement en gare. Il n’était arrivé qu’avec deux heures d’avance dans la petite ville Finlandaise, où il devait venir chercher le gamin. Il dépareillait un peu dans la gare, avec sa peau bronzée qui contrastait avec la peau pâle des Nordiques. Ce n’était as pour rien qu’on disait bronzé comme un Lapon. Il se demanda un instant à quoi pouvait bien ressembler la progéniture du Finnois et du Suédois. Il imagina en grimaçant le résultat : un affreux petit binoclard amateur de sauna. Il se leva de son banc, réajusta son bonnet, et se mit en direction d’une petite silhouette qui avait l’air perdue sur le quai de la gare. Prenant son habituel ton monotone et dénué de toute émotion, il le questionna :

« Peter ? »

Au moins ce dernier avait des vêtements. Mais au fait...est-ce qu'il avait envie d'apprendre à jouer au foot?

Un matin, au coeur de la maison Nordics ~

''Peteeeeeeeeeeer d'amour, le déjeunez est prêt... DESCENDS !''

Ce fût le cri du gentil Finlandais qui réveilla notre micro-nation.

Sortit enfin de son rêve, qui devenait une habitude au fil des nuits.. Un rêve, où le petit blond, frère du grand grincheux, dominait le monde, plantant son drapeau sur la maison d'Arthur et s'affirmant d'un rire machiavélique du genre ''Mwahahahahaha'' avec Alfred et Arthur à son service. Car oui, il l'avait décidé qui il mettrait à ses pieds en premier; son grand frère qui l'a abandonné et celui qui se prenait pour le roi du monde avec ses hamburgers. En effet, même si Alfred n'était pas méchant avec Peter, celui-ci était mal apprécié du jeune Anglais car il a été élevé par Arthur et que pour la micro-nation, tout ce qui touche à Arthur est mal... SAUF, lui. Mais bon, tout cela est un rêve et pour l'instant, cela le restera pour un bon bout de temps.

Le petit blond aux yeux bleus ciel descendit les escaliers, vêtu de son fidèle pyjama où est dessiné son drapeau avec une phrase au-dessous sur laquelle on peut distingué entre deux plis du tee-shirt causé par les mouvements de son corps, ''Go Sealand''... -encore un modeste dans la famille Kirland-. Bref, il s'assit, les yeux en demie lune et la bouche baillante disant un soit-disant bonjour de la main à Tino. Mangeant tranquillement ses céréales, il se rendit enfin compte qu'il n'y avait pas Berwald, occasion très rare, pour Peter, de ne pas avoir un regard froid de bon matin et pour Tino, de ne pas avoir Berwald l'appelé ''M'femme'' au levé du soleil. Il y avait aucun bruit, Tino faisait la vaisselle et Peter buvait son jus de fruit, mais, l'absence du Suédois intriguais l'Anglais..

''-Dit, Tino, pourquoi il est pas là Berwald ? Il lui est arrivé quelque chose ?''
''-Non non, ne t'inquiètes pas, il est juste allez faire les courses ''
''[color=red]-.............. Les courses ? Berwald ? Courses ? Matin ? Ces trois mots ne collent pas du tout.. Tu n'es pas en train de te fichez de moi ?[/color]''
''-Non non mon chéri. J'ai juste utilisé pour une fois, mes talents de ''femme''... Et j'ai vu Berwald sourire ! Au fait.. Tu vas allez voir Adjais aujourd'hui, il va t'apprendre à jouer au football !''
''-... Ah non mais je crois qu'aujourd'hui, c'est le jour des choses bizarres.. 1-Tu n'es pas venu me réveiller en me secouant et me hurlant dessus, même avec un ton gentil. 2-Berwald obéit et a souris. 3-Et pour finir, tu m'emmène me les geler en Laponie pour me faire jouer au foot.. Non mais je rêve, et m'apelle pas ''Mon chéri'' !

Sur cette discussion matinale, le jeune Anglais monta dans sans chambre et s'habilla.. Il mit son célèbre costume de sailor bleus et blanc qui le faisait sortir du lot. Ensuite, ce fut le tour de la salle de bain, d'acceuillir la micro-nation. Il mit une bonne heure pour se préparer (On lui dit souvent qu'il est pire qu'une fille). Après avoir fait son lit et mis ses chaussures, il descendit les escaliers avec un ironique enthousiasme en se répétant qu'il allait s'ennuyer à mort et qu'il vallait mieux rester au chaud dans son lit. Mais, il obéit lui aussi -dis donc, quelle journée !- et descendit rejoindre le Finlandais qui l'attendait devant la voiture.

''En route, mon petit Peter !''

Le voyage en voiture ne dura pas longtemps, effectivement, la maison Nordic se situait à quelques kilomètres seulement de l'aéroport. Peter se plaisant à regarder les paysages enneigés défilant à toute vitesses contre les vitres et s'imaginer Maître de tout cela.. Oui, ses pensées dominatrice ne le quitter jamais, au grand malheur de Tino qui lui répétait qu'il fallait vivre dans le présent et non pas faire un blocage sur l'avenir. Mais Peter s'en fichait.

''Voilà, tu descends là. Adjais viendra te chercher sur le quai. On se revoit plus tard mon chéri ! ''

Et voilà Peter, largué sur le quai. Largué, oui car Peter se sait jamais se repéré sur un quai, il ne sait pas pourquoi. C'est comme cela diront nous. Il regardait les gens passait, un loisir qui faisait passer le temps. Soudain, une silhouette muni d'un bonnet s'avança vers lui. ''Encore un touriste'' , se dit Peter. Le ''touriste'' s'approcha de lui et lui demanda d'un ton monotone et dénudé d'émotion :

''Peter ?''

Surpris, le jeune Anglais répliqua avec un foudroyant :

''ADJAIS ?''

Spoiler:

Le jeune garçon répondit vivement, attirant l’attention de toute la gare, déjà pas mal concentrée sur le bonnet multicolore du Same :

« ADJAIS ? »

L’homme avait eu au moins sa réponse; si le petit garçon connaissait son nom, il s’agissait sûrement de celui qu’il devait passer prendre. Visiblement, il produisait beaucoup plus de bruit que Berwald, ce qui n’était pas forcement une mauvaise chose. Par contre, s’il ne savait s’exprimer qu’en bramant comme un renne, Adjais risquait vite de remplir son bonnet. Surtout qu’il n’était pas habitué à des sons aussi aigus. Il tenait peut être plus de Finlande pour le caractère, ce qui serait sympathique, car il serait alors très facile à gérer. Tant qu’il n’y aura pas de sauna dans le coin.

Il releva la tête sur le côté, regardant du coin de l’œil les badauds qui regardaient le marin miniature et l’échappé du cirque se fixer l’un l’autre. Il soupira, chose rare chez lui, et regarda si le petit Peter n’avait pas d’affaire à porter. Puis il se dirigea vers la sortie de la gare, vers un 4x4 vert un peu vieillot, avec de nombreuses traces d’impact sur la carrosserie, dus au style de conduite peu orthodoxe du Lapon en milieu forestier. Il laissa Sealand le suivre, sans lui prendre, la main, en se retournant néanmoins pour vérifier qu’il n’essayerait pas de s’échapper pour commettre quelque lâche attentat sur des rennes, car il n’avait visiblement pas l’air très heureux. Il déverrouilla les portes du 4X4, et monta à la place du conducteur, puis tourna la clé de contact, en attendant que le petit garçon s’installe. Une fois cela fait, il frappa la radio stéréo, qui se mit à grésiller du rock Anglais des années 80. Puis la voiture s’élança sans prévenir, lâchant joyeusement du CO2 sur les routes enneigées du Nord de la Finlande. La voiture prit direction plein Sud, direction la maison du Lapon.

Il restait parfaitement silencieux, laissant le ronronnement du moteur et le bruit indistinct de la radio couvrir le silence entre lui et la micro nation. Il jurait intérieurement : il n’étais pas une garderie quoi ! Il n’avait pas vraiment envie de sortir sous la neige pour taper dans un ballon geler, et il ne pensait pas que l’autre en avait vraiment envie.

Néanmoins, il lui fallait détendre un peu l’atmosphère, aussi, ignorant les plus élémentaires règles de conduite, il détourna le regard de la route, tenant le volant d’une main, et se tourna vers Peter, avec une voix digne d’un hall d’accueil de gare Allemand.

« Si jamais tu as froid…il y a un pull sur la banquette arrière. »

Il laissa passer un petit moment de silence, conscient de sa maladresse, puis recommença, toujours aussi mal à l’aise. Quelque chose concernant Sealand, qui pourrait le faire réagir, sortit de ses lèvres

« Alors comme ça…tu veux devenir une nation ? »