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 [1989] Beyond Our Sight [US&UK]

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[1989] Beyond Our Sight [US&UK] Vide
MessageSujet: [1989] Beyond Our Sight [US&UK]   [1989] Beyond Our Sight [US&UK] Icon_minitimeDim 20 Sep - 12:05

24 Décembre 1989, Manoir Kirkland.

Vêtu de son plus gros pull, Arthur se hâtait de rejoindre sa private room, la salle la mieux chauffée de son manoir. Le chauffage n'était toujours pas au point, et il pestait contre ces idiots qui auraient dû passer il y a déjà une semaine. Décidément, on ne peut compter que sur soi.
D'accord, c'était la veille de Noël, mais était-ce une raison pour que le monde s'arrête de tourner? Il continuait bien à être Angleterre, lui.

Il poussa l'immense porte et sourit tout seul lorsqu'il constata que son majordome, qui connaissait bien son maître et son fichu caractère, s'était occupé du feu.

Brave homme, il méritait bien sa prime de Noël

Soupirant d'aise, il se cala dans un gros fauteuil près du feu et prit un livre.

Il a même pensé au Darjeeling!

Certes, il s'apprêtait à passer Noël seul, mais c'était un choix. Ces derniers temps, il n'avait envie de voir personne. De toute façon, France passait ses vacances dans les îles et Amérique, depuis la chute du mur semblait très occupé.

C'en est bientôt fini alors de cette lutte acharnée entre lui et Ivan...

Il ferma les yeux. Les dernières années avaient été éprouvantes, après cette guerre sanglante, ils avaient plongé dans cette guerre qui n'en était pas une. Une bataille entre deux joueurs d'échec qui s'affrontaient par alliés interposés. Il avait dû choisir un camp, et n'avait pas hésité longtemps, malgré ses relations tendues avec Alfred.... Il ne pourrait jamais se retourner contre lui.

Il soupira, ses yeux toujours clos.

Derrière la porte, le majordome s'apprêtait à faire entrer Alfred, qui tout sourire, pensait que sa visite ne pourrait faire que du bien à Arthur.

"Monsieur, dit le majordome tremblant légèrement en pensant à sa prime, Alfred Jones pour vous"

Arthur se crispa et serrant les dents grogna un "laissez le entrer'' dépourvu de toute sympathie.
Le thé aurait tout le temps de refroidir.
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[1989] Beyond Our Sight [US&UK] Vide
MessageSujet: Re: [1989] Beyond Our Sight [US&UK]   [1989] Beyond Our Sight [US&UK] Icon_minitimeDim 20 Sep - 15:23

Ah là là… On pouvait dire que cette guerre n’avait pas été de tout repos ! Cette année 1989 marquait le retrait des troupes d’Ivan et la chute du mur de Berlin, qui scindait en deux le pays meurtri de Ludwig. Cependant, la Guerre Froide n’était pas encore tout à fait terminée. Russie était vraiment coriace comme gaillard ! Pour l’avoir eu dans ses troupes lors de la Seconde Guerre Mondiale, Alfred était bien placé pour le savoir. En tout cas, cette bonne et grande action accomplie, Amérique pouvait bien s’octroyer quelques vacances bien méritées, non ?

Il quitta Ludwig sur quelques bonnes paroles et revint sur ses terres. Sa maison lui paraissait tout de même bien vide… On arrivait déjà aux fêtes de fin d’année et il n’avait personne avec qui les passer… Une abomination pour quelqu’un d’aussi sociable et festif que lui ! Alfred fit les cent pas dans son salon de style colonial. Francis était dans les îles, il pourrait peut-être le rejoindre, non ? Hmm… Amérique s’arrêta pour contempler pensivement le plafond, frottant doucement son menton. Il s’imagina vaguement, tout pâle après avoir bravé les neiges d’Europe, poser à côté de France le bellâtre. Il balaya cette idée de la main et recommença à tergiverser dans son salon. Alfred ne pouvait guère passer les fêtes en compagnie de Russie puisqu’ils étaient en conflit. Chine était aussi de mèche avec Ivan, il était donc exclu. Matthew était introuvable, comme d’habitude. Restait donc… Arthur.

États-Unis avisa un baby-foot qui trônait dans un coin et commença une partie tout en méditant sur la question. Il était étonnant de voir combien Alfred pouvait être calme quand il était seul. Dommage, personne n’était jamais là pour le voir aussi serein puisqu’il fallait par définition qu’il n’y est personne avec lui. C’est ballot. Bref, revenons à l’affaire UK… Cela se déciderait par un match de baby-foot : si les rouges gagnaient, il irait le voir ; si les bleus triomphaient, il resterait ici ou irait poker France. Tout en jouant, l’air très concentré, Alfred essaya de se figurer quelle serait la réaction d’Arthur. Depuis la guerre d’indépendance et même s’ils avaient été frères d’armes ensuite, il y avait toujours une certaine tension entre eux. Amérique aurait bien voulu y remédier, mais il laisser toujours échapper une phrase malheureuse qui faisait redémarrer les hostilités.

Alfred cligna des yeux : c’était une victoire écrasante pour les rouges. Était-ce le hasard ou bien… ? Il ne put s’empêcher de sourire à la perspective de rendre visite à l’homme qui l’avait élevé. Il lui semblait que même s’ils se disputaient, ils s’amusaient bien, non ? A moins que ce ne soit pas réciproque. Ni une, ni deux, États-Unis plia bagages et s’envola pour l’Angleterre.

Le temps était toujours aussi gris et froid dans le pays où il avait grandi ! Comment Arthur faisait-il pour supporter cette infâme météo ? Bah… Alfred serra le cadeau qu’il avait acheté pour son ancien tuteur sous son manteau. Son cadeau de Noël. Amérique se permis un sourire ; il lui tarder de l’offrir à Arthur ! Il s’agissait d’un carton de belle taille enveloppé de joli papier argenté, réfléchissant comme un miroir. A l’intérieur, il y avait deux autres paquets : l’un était un livre de cuisine américaine ( huhu ) et le second tout un assortiment de figurines d’heroic fantasy. Angleterre aimait bien ce genre de choses, non ? Assez fier de sa trouvaille, il se présenta devant le manoir et demanda au Majordome à entrer. Après l’avoir bien cuisiné – harcelé, oui ! –, l’honorable domestique l’invita à le suivre après l’avoir débarrassé de ses affaires, hormis le cadeau bien sûr.

Le Majordome l’annonça, un peu tremblant, et ce fut au tour d’Alfred d’entrer en scène. Toujours très expansif, il posa son cadeau sur une petite table et s’avança vers le raton laveur enfoncé dans son fauteuil, les bras grands ouverts, un large sourire sur la figure.

« Arthuuuur ! Comment vas-tu ? ! Ça faisait longtemps ! »

Comment il sort la même chose qu’au Canada ? ! Mais pas du tout !

« Alors ? Que deviens-tu ? ! Je me suis dis que tu devais te sentir seul pour les fêtes alors autant être seuls à deux, t’en penses quoi ? ! »

Alfred parlait toujours aussi fort. Il asséna une bonne tape viril sur l’épaule d’Arthur et posa ses mains sur ses bonnes joues pour les tapoter avec un air paternel.

« Tu as bonne mine, dis-donc ! C’est le thé qui te donne cet air… » Il chercha le mot, bouche ouvert, l’air jovial et quelque peu crétin. « … de cochon de lait ? »

Non, il dit ça en toute innocence…
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MessageSujet: Re: [1989] Beyond Our Sight [US&UK]   [1989] Beyond Our Sight [US&UK] Icon_minitimeDim 20 Sep - 17:41

Spoiler:

Arthur n'avait certainement pas le temps de sortir ses bouquins de droit, mais il était certain qu'il y avait quelque part, même inscrite en tout petits caractères, une loi contre l'intrusion des Alfred F. Jones sur le territoire Britannique. Loi surement édictée par ses bons soins, d'ailleurs.

Il avait prévu de passer un bon petit Noël, seul au coin du feu, comme la vieille Nation qu'il était, et si il était une chose qu'Arthur détestait par dessus tout c'était de voir ses plans contrecarrés par une autre nation.
Qui plus est par une Nation aussi.... insufferable qu'Alfred.

« Arthuuuur ! Comment vas-tu ? ! Ça faisait longtemps ! »

L'intéressé se tassa un peu plus dans son fauteuil non sans lâcher un grand soupir agacé lorsqu'il entendit sa porte taper contre le mur avec force.

Il est au moins aussi délicat que Danemark, cet abruti. Ouvrir une porte sans la bousiller c'est quand même pas sorcier!

....

C'est moi qui ait élevé ce.... bourrin ? Ça ne peut être que l'influence de Froggie... Matthew a hérité de ma délicatesse naturelle.

Le majordome, resté derrière la porte, la referma avec un geignement de douleur. Il allait entendre parler du pays....
Le pauvre homme avait tenté de retenir Alfred, de lui expliquer avec tout le tact Britannique que le "maître" avait donné des instructions très claires au personnel et qu'il serait mal avisé de sa part de le laisser entrer. Mais Alfred avait rigolé en le gratifiant une grande tape dans le dos accompagné d'un "Sacrés Anglais, vous êtes vraiment asociaux ! Vous ressemblez au vieux qui gère le manoir de Lara Croft dis donc!" . Et il s'était dirigé tout droit vers la private room de l'anglais, deux paquets sous le bras.


« Alors ? Que deviens-tu ? ! Je me suis dis que tu devais te sentir seul pour les fêtes alors autant être seuls à deux, t’en penses quoi ? ! »


Arthur ne répondit rien, de toute évidence, c'était une question rhétorique. Bien sûr qu'Arthur avait besoin de compagnie! Et quoi de mieux que la présence live (oh fuck yeah) du GRAAAAAND Alfred Jones?!

C'est pourquoi, il se contenta de froncer les sourcils en direction d'Alfred, espérant vainement qu'il capte le message. Après trois secondes de silence, Alfred reprit, s'installant sur l'accoudoir du fauteuil d'Arthur et se penchant vers lui :

« Tu as bonne mine, dis-donc ! C’est le thé qui te donne cet air … de cochon de lait ? »


Avec ça, et à la plus grande consternation d'Arthur, l'américain éclata de rire, lui tapotant les joues et menaçant de faire basculer le fauteuil sur le sol.

Il cherche peut-être à m'envoyer la tête la première dans le feu! Va savoir avec cet idiot!

Arthur, déployant son instinct de survie, poussa l'américain avec violence qui tomba sur le sol avec les deux paquets.

"Alfred bon sang! Comporte toi en adulte! J'avais donné des instructions claires pourtant... Pas de pervers et pas d'agitateur...."


Le regard de l'anglais se détourna de l'américain, qui pour une fois semblait un peu surpris, et se posa sur les deux paquets tombés au sol :

" Oh! Tu... as pensé à moi? Pour Noël?"


Il se maudit intérieurement, priant pour qu'Alfred ne remarque pas le rouge qui s'étalait sur ses joues.


Dernière édition par Arthur Kirkland / UK le Sam 10 Oct - 19:26, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [1989] Beyond Our Sight [US&UK]   [1989] Beyond Our Sight [US&UK] Icon_minitimeMar 22 Sep - 15:32

Spoiler:


Le problème avec Alfred, c'était que ni regards, ni subtilités ne marchaient avec lui. En tant que bourrin accompli, il ne comprenait que les explications franches et directes ou bien les grandes claques. Et encore... Il pouvait fort bien décider d'ignorer, buté et entêté comme il est. Alors, pour vous dire, les insinuations britishs étaient à cent mille lieux de l'atteindre ! N'oublions pas que nous parlons d'un cow-boy dans l'âme, de ceux qui chantent de la country autour d'un feu de camp, au rythme des tirs de revolver. Le bon vieux Ricain, quoi... Celui de l'Amérique profonde. À moins qu'il ne soit plutôt le cow-boy sexy de Brokeback Mountain ? <3 Parce qu'après tout, Alfred avait peut-être tout d'un empoté à la cervelle de poulet, mais il n'en conservait pas moins un sex appeal non négligeable. Il pouvait être séduisant quand il le voulait, ce brave garçon.

Dommage, le choc des cultures traumatisa Arthur, qui l'envoya aussi sec embrasser le parquet ciré, où il tomba lourdement sur son séant, ses paquets s'échouant de part et d'autre de sa carcasse. Ah ! S'il s'attendait à ça ! Pourquoi est-ce que dès qu'il tentait de lui témoigner son affection, Angleterre prenait toujours tout de travers ? Etait-ce à cause du balai royal qu'il n'arrivait toujours à décoincer de son petit popotin rose et rebondi ? Ah, ces Rosebeef ! De sacrés numéros.

Les lunettes un peu de travers, Alfred écarquilla ses yeux bleus, un peu sonné par sa chute. Et Dieu... Il s'était fait un mal de chien au coccyx ! États-Unis, le derrière endolori, posa un regard surpris sur son ancien tuteur, plein d'incompréhension. Avec ses cheveux blonds un peu ébouriffés, sa mèche rebelle, ses lunettes mal mises et ses grands yeux innocents, on aurait dit un pauvre chiot battu par un maître aimé du fond du coeur. Se faire ainsi bousculer alors qu'il débordait de bonnes intentions lui faisait un peu l'effet d'un coup de poing dans le ventre. Intransigeant, Arthur tonna :

« Alfred bon sang ! Comporte-toi en adulte ! J'avais donné des instructions claires pourtant... Pas de pervers et pas d'agitateur... »

Le susnommé se demandait vaguement de qui l'Anglais parlait en parlant de « pervers ». Pas de lui, espérait-il. Peut-être est-ce qu'il s'agissait de Francis ? Alors ainsi, France venait chez Arthur ? Souvent ? Pourquoi ? Sans qu'il ne sache trop pourquoi, Alfred senti son coeur se serrer. Il se surprit à penser que Francis avait bien de la chance d'habiter près de son ancien tuteur, alors que lui-même vivait si loin outre-atlantique. Pourtant, lui, Etats-Unis, n'était-il pas censé entretenir une relation privilégiée avec Arthur ? Après tout, le Britanique l'avait élevé et l'avait eu sous son joug de nombreuses années avant qu'il ne s'affranchisse. Il l'avait vu grandir, le petit Amérique ! Mais malgré tout ce passé commun et intime, Alfred avait toujours l'impression de n'être qu'un étranger pour Angleterre... Un étranger indésirable et agitateur. C'était douloureux... Pour le coeur. Très douloureux. Ne devait-il pas être fier de lui qui était devenue une nation si forte et si puissante ? Quelque part grâce à son éducation ? Non, pas du tout. Arthur, semblait-il, le méprisait plus encore que celui qui était son ennemi depuis la nuit des temps, France. C'était un coup dur.

Alfred grimaça brièvement, plus à cause de la souffrance morale que physique. Son ancien tuteur se détourna de lui et posa son regard vert forêt sur les paquets emballé dans le papier brillant comme un miroir. Les reflets chatoyants du feu s'y reflétaient et dansaient sur les murs auparavant plongés dans l'ombre, telles des apparitions féeriques. Il les considéra un instant du regard puis balbutia :

« Oh ! Tu... as pensé à moi ? Pour Noël ? »

Ah ! Enfin il le remarquait ! Alfred en fut un peu rassuré et les joues empourprées d'Arthur lui mirent du baume au coeur : il était touché ! Cela fit naître un joli sourire sur les lèvres de l'Américain, qui posa sur lui un regard brillant de joie, rieur. Les commissures de ses lèvres s'étirèrent jusqu'à ce qu'il lui fasse un vrai sourire rayonnant, en liesse. Il redressa ses lunettes rectangulaires sur son nez et leva le pouce pour confirmer ses dires :

« Bien sûr que j'ai pensé à toi ! Je t'ai raté pour le Thanksgiving – un jour férié super sympa que j'ai inventé moi-même ! – parce que j'étais occupé en Allemagne, mais je me suis libéré pour passer les fêtes de fin d'année avec toi ! »

Il se releva et ramassa les deux paquets rutilants pour les tendre à Arthur. Le jeune homme chantonna :

« Joyeux Noël, Arthur ! » Alfred ajouta après une courte pause : « Héhé~ Tu rougis ! »

Il n'avait pas pu s'en empêcher. Mais ce rouge sur ses joues, c'était son seul point d'accroche, le seul témoin du fait qu'il était encore quelqu'un dans le coeur du Britannique, quelqu'un qu'il ne détestait pas – encore ? Pourvu que ce jour n'arrive jamais. Et pourquoi est-ce qu'il sentait un poids lui écraser la poitrine dès qu'il pensait ainsi à France ? C'était à n'y rien comprendre.
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[1989] Beyond Our Sight [US&UK] Vide
MessageSujet: Re: [1989] Beyond Our Sight [US&UK]   [1989] Beyond Our Sight [US&UK] Icon_minitimeMar 22 Sep - 17:09

Spoiler:

On pouvait reprocher beaucoup de choses à Arthur. Dire qu'il était pas très agréable relevait de l'euphémisme poli. Pour dire les choses telles qu'elles sont, disons qu'Arthur Kirkland était un vrai manche en relations sociales, ne pouvant s'empêcher, par prudence, de se parer d'une façade froide et méprisante ou agressive. Pourtant, et à son plus grand mécontentement, son bouclier anti-nuisibles ne semblait pas suffire à le protéger des deux plus grandes sources de nuisance qu'il connaissait, pour ne pas les nommer : Francis et Alfred.

La simple présence d'une des deux nations suffisait à le rendre nerveux, sans qu'il ne parvienne à en saisir la raison, ce qui l'agaçait d'autant plus. Sa prudence habituelle se muait en paranoïa et parfois, des mots violents lui échappaient. Ils arrivaient à le faire sortir de ses gonds, lui qui était d'ordinaire si renfrogné en public pouvait alors se laisser aller à des crises de colère qui avait laissé des oreilles bourdonnantes à plus d'une nation.

Or, si il se comportait de manière ambigüe avec ces deux clowns, ils lui rendaient la pareille. Alfred, qui était déjà d'un naturel....peu diplomate devenait carrément blessant et ne semblait pas en mesure de réfléchir à côté de son ancien tuteur.
C'est pourquoi l'entière situation le déstabilisait. Alfred, non content de s'être pointé à l'improviste la veille de noël avait eu un geste... tendre et délicat à son égard. Il ne s'était même pas contenté d'un cadeau, non, il en avait pris deux.

Il en fait toujours trop de toute manière... Ça ne veut absolument rien dire.


Alfred se releva, et semblant avoir retrouvé toute sa confiance en lui, il s'écria :

« Bien sûr que j'ai pensé à toi ! Je t'ai raté pour le Thanksgiving – un jour férié super sympa que j'ai inventé moi-même ! – parce que j'étais occupé en Allemagne, mais je me suis libéré pour passer les fêtes de fin d'année avec toi ! »

Alors que US se baissait pour ramasser les deux paquets cadeaux, (en plus, il faut avouer qu'ils sont jolis... Il a dû demander à la caissière de les faire.) Arthur se leva doucement de son fauteuil et s'approcha de l'américain qui s'était relevé tant bien que mal et lui avait collé deux paquets dans les bras.

« Joyeux Noël, Arthur !
chantonna-t-il gaiement, Héhé~ Tu rougis ! »

Après lui avoir lancé son célèbre regard pas-de-blague-avec-moi, Arthur posa un des paquets sur le fauteuil derrière lui et entreprit d'ouvrir l'autre avec précaution, tentant de cacher ses joues rougissantes dans son écharpe, ce qui fit rigoler doucement l'américain.

C'était un livre de gastronomie américaine. Arthur tenait le livre dans ses mains, le fixant comme si il était une insulte à son existence. Il leva les yeux vers Alfred, qui le regardait d'un air atrocement fier.

Je suis sûr qu'il se trouve très drôle en plus.

"Tu as un sens de l'humour aussi fin qu'Ivan Braginski... Enfin, merci Alfred."

Il posa le livre délicatement sur la petite table située devant la cheminée et entre les deux fauteuils et prit l'autre paquet, volumineux, qui produisit un son étrange, comme si pleins de petites choses se cognaient les unes contre les autres. Il lança un regard interrogateur à Alfred qui se contenta de cligner de l'œil d'un air entendu. Arthur leva les yeux aux ciel et arracha le papier doré de son paquet, qui pesait tout de même bien lourd. Il trouva une superbe boîte en fer bleue nuit, décorée de runes et de fées en argent.

"Ouvre là" dit Alfred aussi précipitamment que si c'était son c'était son cadeau.

Arthur s'agenouilla sur le superbe tapis Indien (Cashmere brodée soie please.) et posa la boîte dessus avant d'en soulever le couvercle bien trop lentement au goût d'Alfred qui trépignait comme un futur père dans une salle d'attente.
Arthur était émerveillé, la boîte contenait une trentaine de figurines en porcelaine ou en résine, toutes représentant des créatures fantastiques. Des dragons aux ailes pourpres et aux yeux dorées, des fées aux ailes pailletée et à la peau de lait jusqu'au gnomes et aux lutins. Toutes les figurines semblaient avoir été faites de manière artisanale, peut-être étaient-elles même des pièces uniques. Et la simple idée faisait battre la chamade à son cœur, ce qui l'agaçait au plus haut point.
Arthur, ayant totalement oublié Alfred, soulevait chaque statuette comme il l'eut fait avec une relique d'un saint personnage, l'examinant sous toutes ses coutures avec un mélange d'amour et de fascination. On eût vraiment dit un petit garçon à ce moment là, toute rancœur semblait l'avoir quitté.

Il finit par remettre les figurines dans leur boîte, qu'il posa sur la table avec plus de délicatesse encore qu'il ne l'avait fait pour le livre et se tourna vers Alfred, l'air réellement joyeux et un peu contrit pourtant :

"... Alfred, merci sincèrement, c'est un cadeau magnifique... Tu aurais dû me dire que tu passais, je suis atrocement confus de ne rien avoir à t'offrir d'autre que du thé... Oh pardon, du café."
ajouta-il en se rappelant qu'Amérique avait soi-disant horreur du thé.

Pendant un instant, il songea à serrer Alfred dans ses bras, mais il n'osa pas et lui désigna le second fauteuil d'un geste nonchalant, l'invitant à s'asseoir et , tout au fond de lui, priant pour qu'il se rende compte de quelque chose, bien qu'il n'y croyait pas réellement.


Dernière édition par Arthur Kirkland / UK le Sam 19 Déc - 21:44, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [1989] Beyond Our Sight [US&UK]   [1989] Beyond Our Sight [US&UK] Icon_minitimeMer 23 Sep - 12:09

Dommage qu'il soit parti si précipitamment, parce qu'il aurait bien préparé quelques biscuits de Noël pour l'occasion. Alfred s'imaginait bien dans la cuisine avec un tablier rose à fanfreluches, debout devant le plan de travail, mélangeant de la pâte à cookies, sur lesquels il aurait écrit au glaçage « Merry X-mas Arthur ». Cette scène qui respirait la générosité et la fraternité le laissait tout rêveur. Il ne put s'empêcher d'imaginer Angleterre faire la même chose de son côté : Etats-Unis le voyait très nettement s'appliquer à faire des petits gâteaux, sourcils froncés à cause de la concentration, langue un peu tirée,... Aawh ! Quel adorable petit raton laveur ! Son coeur se mis à battre un peu plus fort alors qu'Arthur s'extasiait sur ses figurines, qui, en effet étaient bien toutes des modèles uniques qu'il avait commandé il y a de ça quelques temps ; cela faisait un moment qu'Alfred voulait lui faire ce cadeau.

Amérique se délectait niaisement du bonheur fasciné d'Arthur : on aurait dis un petit enfant. Qu'il était... Aaawh ! Mignon ! Le Yankee grava l'image du Britannique agenouillé sur le tapis au coin du feu, le regard vert brillant, dans son esprit. Il avait enfin l'impression d'avoir fait quelque chose de positif pour son ancien tuteur. Alfred était persuadé qu'y repenser en cas de coup dur lui ferait du bien... C'était le genre de souvenir qui donnait envie de se battre dans les situations difficiles. Voir Arthur heureux le rendait – comme par empathie – à son tour plus euphorique qu'il ne l'était déjà, sans qu'il sache vraiment pourquoi. Parce qu'il était plus ou moins de sa famille ? Parce qu'ils étaient alliés ? Ou bien autre chose... ? Mystère. Son coeur innocent ne parvenait pas à faire la part des choses, trop pur. Alfred n'était pas aussi mûr que Francis sentimentalement, bien qu'il avait déjà eu quelques aventures, très peu nombreuses.

L'Anglais rangea délicatement les figurines dans leur écrin et reposa avec une attention infinie la boîte de fer blanc sur la petite table, comme s'il avait s'agit d'un nouveau né. Il se tourna vers lui et déclara, joyeux mais légèrement contrit, ce qui inquiéta vaguement l'Américain :

« ... Alfred, merci sincèrement, c'est un cadeau magnifique... Tu aurais dû me dire que tu passais, je suis atrocement confus de ne rien avoir à t'offrir d'autre que du thé... Oh pardon, du café. »

Le concerné leva le pouce en signe d'assentiment et lança avec un sourire éclatant :

« Yep ! Du café ! »

Mon Dieu. Du café à cette heure-ci pour un Alfred déjà surexcité par nature. Etait-ce bien raisonnable ? Il fallait prier pour qu'il y ait du décaféiné dans le manoir. Etats-Unis repris en tapant dans ses mains :

« Hep ! Majordome de Lara Croft ! Un café et un thé, please ! »

En attendant que le vieil homme réponde à son appel, il se tourna vers son ami et agita un index réprobateur devant son nez en lui faisant un clin d'oeil, sourire freedent tabs white en complément.

« Tututu ! Ce n'est pas grave si tu n'as pas de cadeau, Arty ! Le fait que tu acceptes ma présence me réchauffe déjà le coeur. Par contre, je tiens à une chose... »

Alfred le gratifia d'une oeillade mystérieuse et complice, l'iris brillant de malice. Il lui ouvrit ses bras et serra le Britannique contre lui en une étreinte franche et chaleureuse, apparemment dénuée de toute arrière pensée consciente. Amérique sentit son ancien tuteur se raidir, tendu, alors il lui donna une ou deux petites tapes amicales dans le dos pour tenter de le faire décompresser un peu. Il le dorlota un instant, niais, rayonnant de bonheur : cela faisait une éternité qu'il n'avait pas fait de câlins à Arthur ou qu'il n'avait pas senti la chaleur de son corps contre le sien. Depuis qu'il était petit, en fait. Alfred le lâcha un peu, mais ajouta avec entrain :

« Mais en Amérique, pour se remercier et se montrer son affection, on s'embrasse ! »

Alors, gai ( gay ? ) comme un pinson, le jeune homme déposa un baiser à la fois tendre et enthousiaste sur la joue gauche de l'Anglais, puis sur sa joue droite. Chez ce dernier, ce genre de pratique ne se faisait guère, alors qu'aux USA, c'était une pratique courante, plus encore qu'en France. Aux Etats-Unis, on n'avait pas peur de se montrer qu'on s'aimait, à grands renforts de gestes et de paroles débordants d'affection. La peau d'Arthur était douce et ferme sous les lèvres du Yankee. C'était agréable... Vraiment agréable. Arthur sentait bon. Son parfum lui rappelait celui des sous-bois, du thé et de la rose, un peu. Une fragrance délicate et sauvage à la fois. Un délice pour les sens. Frémissant d'euphorie presque enfantine, Alfred insista :

« A toi maintenant ! Pour me dire merci ! »

Le jeune homme tendit la joue, trépignant presque, impatient de se faire embrasser par le Britannique. Peut-être serait-ce son premier baiser, qui sait ?


Edit :
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MessageSujet: Re: [1989] Beyond Our Sight [US&UK]   [1989] Beyond Our Sight [US&UK] Icon_minitimeJeu 24 Sep - 17:49

Spoiler:

La boisson était l'une des inventions phares de L'Humanité, du moins selon Arthur Kirkland. Ce n'était évidemment pas le principe d'ingurgitation d'un liquide pour étancher un besoin vital qui le séduisait, mais bien la manière dont les Humains avaient habilement détourné une nécessité , une contrainte imposée par leur corps en une activité sociale pouvant parfois se révéler très subtile.
Elle permettait de détendre une situation, l'interlocuteur prenant l'invitation à boire comme un signe d'apaisement, aussi bien qu'elle pouvait l'envenimer, il suffisait dans ce cas d'un peu de cyanure.
Ah, combien de fois s'était-on invité à boire pendant la guerre froide!
Cependant, son utilité résidait surtout dans sa faculté à combler les blancs d'une conversation malheureuse ou mieux encore, à cacher différentes émotions en se dissimulant derrière sa tasse. Et en dernier recours, elle pouvait servir à écourter la dite conversation, la tasse tombant par mégarde sur soi ou, si l'on était suffisamment audacieux, sur le chemisier neuf de son partenaire.

Arthur avait déjà expérimenté au cours de sa longue vie toutes les possibilités énumérées ci-dessus, et c'est donc bien par prudence qu'il décida de faire amener une tasse de café ainsi qu'une nouvelle tasse de thé pour lui-même.
Discuter avec Alfred sans prévoir d'échappatoire, c'était aussi malin que d'aller voir Francis sans préservatif.

Il s'apprêtait à héler son pauvre esclave (on les appelait "majordomes" ou "domestiques" de nos jours.) lorsqu'Alfred, dépourvu de toute bonne manière, le fit à sa place :

« Hep ! Majordome de Lara Croft ! Un café et un thé, please ! »


Arthur ouvrit la bouche, s'apprêtant à lui rappeler pour le moins sèchement qu'il n'était ni le maître de maison, ni même un invité, cependant Alfred, comme souvent, interpréta les choses de la manière qui l'arrangeait le plus :


« Tututu ! Ce n'est pas grave si tu n'as pas de cadeau, Arty ! Le fait que tu acceptes ma présence me réchauffe déjà le cœur. Par contre, je tiens à une chose... »


Tant de choses dans cette courte phrase agaçaient Arthur qu'il ne savait par où commencer.

"Arty?" s'offusqua celui-ci à la plus grande indifférence d'Alfred, qui cligna de l'œil, un air triomphant sur le visage qui signifiait sans doute quelque chose comme : "Ahah! Je suis si sympathique que je m'émeus moi-même! Toi tu es un raton asocial, mais je te pardonne!"

"Dis donc! Je sais pas quelle mouche t'a..."

« Tututu ! Ce n'est pas grave si tu n'as pas de cadeau, Arty ! Le fait que tu acceptes ma présence me réchauffe déjà le coeur. Par contre, je tiens à une chose... »


" Damn it ! Tu vas te décider à m'éco...?!!!"


L'anglais n'eut pas le temps de terminer sa phrase qu'Alfred se jeta littéralement sur lui, l'enlaçant à la manière d'un boa constrictor obèse. Il se raidit soudainement, et malgré sa gêne, il ne put pousser Alfred dans la cheminée, celui-ci étant en train de réduire ses bras à l'état de pudding.
Il sentait le souffle chaud d'Alfred dans sa nuque, celui-ci s'étant niché entre son cou et son écharpe, tel un petit chat piétant dans une couette volumineuse. Arthur respirait avec difficulté, lui-même niché dans la nuque d'Alfred, son parfum prenant possession de son esprit et l'engourdissant étrangement.
Il décida d'attribuer son malaise à la pression violente qu'exerçait l'Américain sur son corps, qui menaçait de se briser en deux à tout moment.


Oh my God, I understand! Il veut me tuer d'une manière douce, pensant que je ne m'en rendrai pas compte! Espèce de saleté de Yan...

Heureusement, Alfred finit par relâcher son étreinte, laissant souffler un peu Arthur dont l'esprit méfiant s'emballait. L'éloignant de lui, sans néanmoins le lâcher, afin de le regarder dans les yeux, il lui dit d'un ton enjoué et trop innocent pour être honnête :

"en Amérique, pour se remercier et se montrer son affection, on s'embrasse ! »

The Hell you do!

Alfred, ignorant la mine dégoûtée que se donnait l'anglais, se pencha vers lui et l'embrassa avec enthousiaste sur les deux joues, prenant bien soin de faire le plus de bruit possible.
Arthur, peu habitué à ces démonstrations d'affection physique qui le perturbaient beaucoup, fronça les sourcils en le fixant d'un air résolument désapprobateur. Mais Alfred au moral d'acier (ou au cerveau de moineau...) ne se laissa pas démonter pour si peu et reprit :

« A toi maintenant ! Pour me dire merci ! »


Arthur était estomaqué par tant de culot contenu dans une seule nation, aussi grande soit-elle. Mais quel ego surdimensionné!!
Récapitulons les faits : L'américain s'était invité chez lui, certes avec des cadeaux mais tout de même en forçant la main du pauvre esclave, il s'était comporté en maître de maison et avait abusé de sa........ gentillesse sans vergogne!

Et il demandait une rétribution!

"Alfred! C'est les huit heures d'avion qui te font cet effet? Tu perds la tête!"
cria Arthur en repoussant l'Américain qui ne pouvait cacher sa déception.

Le majordome sonna et Arthur se précipita pour lui ouvrir et le congédier pour la soirée, au plus grand soulagement du pauvre homme. Il s'empara du plateau sur lequel reposait une théière, une cafetière, du sucre, du lait et bien sûr deux tasses de porcelaine. Fermant la porte avec son pied il s'en retourna vers Alfred et posa le plateau sur la table située entre les deux fauteuils.

Il leva un regard interrogateur vers Alfred, qui ne s'était toujours pas assis dans le fauteuil qu'Arthur lui avait indiqué. Mal lui en pris, car ce qu'il vit lui provoqua un vif pincement au cœur. Alfred baissait la tête, mais on voyait clairement qu'il était vraiment déçu, et il se triturait les mains à la manière d'un enfant gêné.

Arthur réprima vite le sourire tendre qu'il ne put réprimer et se dirigea vers l'Américain.

"Tiens le voilà ton bisou." dit-il feintant l'agacement et visant sa joue gauche.

Hélas, Arthur, ne négligeait pas seulement l'intelligence d'Alfred mais aussi sa perversité. Aussi, dès qu'il fut assuré qu'Arthur l'embrasserait, l'américain tourna vivement la tête, si bien qu'Arthur, croyant viser sa joue finit par l'embrasser sur les lèvres.

Ne lui laissant pas le temps à l'anglais de se retirer pour ensuite lui casser les oreilles, l'américain saisit sa tête, le forçant à ne pas bouger et approfondit le baiser du mieux qu'il put, Arthur refusant d'ouvrir la bouche. S'accommodant de la situation avec malice, Alfred, qui ne pouvait retenir un petit rire aux tentatives de recul de son ancien tuteur, jouait avec les lèvres de celui-ci, les léchant et les mordillant d'une façon si taquine qu'elle faisait rougir Arthur de colère et de gêne jusqu'aux oreilles.

Il finit par le lâcher, éclatant de rire. Arthur vociféra un moment sur le "manque de morale et de civilisation" d'Alfred et s'assit dans le fauteuil, saisissant sa tasse brutalement.

"Bon maintenant que tu t'es bien amusé, on pourrait peut-être discuter. Tu as de la chance que je suis disposé à ne pas te virer...."


En effet, Arthur ne comptait pas le congédier. Non pas que l'expérience lui avait plu. Au contraire, il avait horreur qu'on se joue de lui et pis, qu'on ose s'amuser à ses dépens. Aussi, indiquant le fauteuil d'une main à Alfred, il sussura, un sourire terriblement ironique et moqueur aux lèvres :

"Il paraît que la disparation momentanée de notre cher ami Ivan t'aurait ému aux larmes... je te croyais au-dessus de tels sentiments... Bien que tu fus assez faible pour lui succomber."

Il marqua une pause pour siroter son thé, et avant qu'Alfred n'objecte il reprit, une étincelle de malice dans les yeux :

"Je parle de physique bien sûr. Il t'a séduit. J'espère que tu n'es pas si bas... que tu ne t'étais pas fait d'illusions.. C'est le propre de la jeunesse, remarque..."


Il n'osait lever les yeux vers Alfred. Une crise de fou rire gâcherait l'effet voulu.
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MessageSujet: Re: [1989] Beyond Our Sight [US&UK]   [1989] Beyond Our Sight [US&UK] Icon_minitimeMar 29 Sep - 15:18

Alfred s'était toujours considéré comme quelqu'un de très sympathique et chaleureux. Dans un sens, c'est ce qu'il était, même s'il avait parfois tendance à se transformer en gros boulet très lourd – obèse, même. Petit déjà, il était un enfant démonstratif et plein de vie, curieux de tout et d'une verve assez impressionnante. Une vraie pipelette. Mais il restait un gamin absolument adorable, avec son désir de tout savoir, ses mèches blondes et ses grands yeux bleus. Son caractère exubérant étouffait un peu Matthew, si bien que son pauvre petit frère avait fini noyé et quasiment oublié sous la déferlante américaine, encore toute jeune pourtant. En grandissant, la jeune future nation avait gardée ce côté euphorique et sociable et son adolescence s'était passée sans « J'peux pas, j'ai pas d'mains » et autres « Tu m'soûles le vieux, vas-y, achète-moi ce sliiiim, j'le kiffe troooop ! ». Ainsi – à part sa demande d'indépendance qui avait quelque peu refroidie l'ambiance –, Alfred avait été un gosse charmant à élever, craquant comme tout. Les années n'avaient guère changées ce point : Amérique restait définitivement... Américaine.

Cependant, il avait appris à conserver son sérieux avec le temps et sur l'enseignement d'Arthur et savait se montrer ferme et rigide en temps voulu. Mais les « temps voulus » n'étaient guère nombreux, comme les bons petits plats d'Angleterre. Certes préparés avec amour, mais souvent immangeables pour le commun des mortels. Alfred ne comptait même plus les intoxications alimentaires de se petite enfance... La seule chose qui valait la peine dans la cuisine Anglaise et qu'il avait même repris avec joie dans sa propre gastronomie, c'étaient les petits-déjeuners. Ah ! Les petits-déjeuners. S'il avait pu, Etats-Unis ne se serait nourri que de ça matin, midi et soir. Dommage, Heathcliff – Alfred l'appelait ainsi dès qu'Arthur passait en mode « méchant monsieur » – ne l'avait jamais entendu de cette oreille et l'avait traumatisé culinairement. Ah, les longs repas pète-sec – ça lui prenait quelquefois, au raton, fallait pas chercher – aussi ça l'avait perturbé pendant toute son enfance : d'où le concept les fast-food, pour combattre le repas ambiance « 1, 2, 3, roi du silence ! » version victorienne, option sans sourire. Non. Ronald MacDonald était tellement plus chaleureux, avec sa tête de pédophile adipeux et bariolé ( Alfred s'était inspiré d'Ivan pour le concevoir... *fait un pas de côté pour éviter le tuyau de canalisation* ).

Mais s'il y avait bien une chose qui n'avait pas changée chez Arthur, c'était bel et bien sa maladresse pour ce qui était des contacts physique, cet empoté. Un simple câlin le mettait hors-jeu. Et dire qu'il avait inventé le rugby... Quelle taupinet, ce British ! Et ne parlons pas des baisers ; Arthur avait l'air de revivre Austerlitz. Etait-il donc si écoeurant quand ça ? Non, quand même pas...

« Alfred ! C'est les huit heures d'avion qui te font cet effet ? Tu perds la tête ! »

Ah... Tout compte fait, si. Le susnommé afficha une mine penaude des plus déchirante, déçu comme jamais. Se faire repousser alors qu'il lui témoignait son affection en toute franchise, c'était moche. Très moche. Lessivé par la jette qu'il venait de se prendre, Amérique ne fit même pas attention au majordome qui revenait, trop occupé de tout façon à regarder son âme s'échapper de son corps par sa bouche entrouverte. Cristallisé dans sa déception embarrassée, Alfred resta planté là, tête baissée, regard rivé sur la pointe de ses chaussures, se tordant nerveusement les doigts. Quelle désillusion...

« Tiens le voilà ton bisou. » grogna son tuteur, faussement agacé.

Alors, n'écoutant que son coeur – malade et taré, certes –, tourna vivement la tête pour capturer les lèvres d'Arthur et lui voler un baiser. Ah ! Elles étaient tendres, douces et souples, les lèvres d'Angleterre ! Comme du chamallow. Avide de faire perdurer cette sensation voluptueuse, l'Américain posa une main sur chaque joue afin de l'empêcher de se dérober, le forçant à garder sa bouche souder à la sienne. Lorsque la jeune nation darda sa langue pour approfondir le baiser, il se heurta à la barrière des lèvres du Britannique, qui les maintenaient obstinément closes. Qu'à cela ne tienne ! Joueur et provoquant, Alfred y promena sa langue, lapant sa chair rose et délicate, tant désirée, la mordillant de temps en temps pour faire bonne mesure, taquin et vicieux. Dieu ! Mais où le blondinet avait-il appris tout ça ? Et surtout : AVEC QUI ? !

Le tsundere fit honneur à son surnom de rosebeef et rougit violemment, jusqu'aux oreilles, si bien qu'on aurait pu le confondre avec une écharpe de Gryffondor, rouge et or – blonde. Alfred ne pus s'empêcher d'éclater de rire en le voyant dans cet état, le libérant enfin de son emprise. Un sacré numéro cet Arthur ! Regardez-le rougir comme une pucelle, comme il est mignon ! Regardez-le s'énerver tout seul contre Amérique qui, trop occupé à se plier en quatre, prêtait un sens comique au vocifération de l'Anglais. Las d'être ainsi moqué, son ancien tuteur se casa dans son fauteuil, s'emparant de sa tasse. Il grogna :

« Bon maintenant que tu t'es bien amusé, on pourrait peut-être discuter. Tu as de la chance que je suis disposé à ne pas te virer... »

Ah ça oui, il s'était bien amusé pour le coup ! Ce brave Arthur, s'il n'avait existé, il aurait fallu l'inventer ! Gloussant, très fier de lui, Alfred pris place dans son propre fauteuil et pris sa tasse de café brûlant. Il s'appliqua à y rajouter trois sucres avant de tourner le mélange avec sa petite cuillère, joyeux. Cependant, peu décidé à se laisser marcher sur les pieds et humilier de la sorte, le Britannique persifla avec un sourire désagréable :

« Il paraît que la disparition momentanée de notre cher ami Ivan t'aurait ému aux larmes... je te croyais au-dessus de tels sentiments... Bien que tu fus assez faible pour lui succomber. »

La bonne humeur d'Alfred s'évapora subitement et son sourire glissa brutalement de son visage, soudain morne et gris. Il tourna la tête vers le serpent pour protester mais ce dernier rajouta aussitôt :

« Je parle de physique bien sûr. Il t'a séduit. J'espère que tu n'es pas si bas... que tu ne t'étais pas fait d'illusions... C'est le propre de la jeunesse, remarque... »

... Quel... Quel... ! Amérique fut secoué d'un frisson outré. Arthur savait parfaitement qu'Ivan et lui entretenaient une relation plus qu'étrange et ambiguë, bipolaire et lunatique. Et il osait en jouer avec impudence. Quel coup bas ! Oui, il en avait été ému, tout comme il était ému par la dernière feuille d'automne ! ( Non, ce n'était pas vraiment le même genre d'émotion, mais bon... Ehm ). Boudeur, Alfred se tassa dans son fauteuil et se mordit rageusement les lèvres, agacé pour les insinuations d'Angleterre. Et cette façon qu'il avait de... de la rabaisser comme ça... c'était... c'était... insoutenable. Dire que... qu'il avait tout fait pour qu'Arthur soit fier de lui... et... et ça ? ! Bien décidé à se venger de ce coup bas, Alfred lança sèchement :

« Je crois qu'un individu qui s'est laissé enfumer par les techniques minables de Francis devrait réfléchir à deux fois avant de médire sur les autres. D'ailleurs... »

Amérique posa un regard brûlant de rage et de tristesse sur son ancien tuteur.

« Pourquoi est-ce que tu as plus ou moins pardonné à France, ton graaaand et éterneeeeel ennemi, alors que tu m'en as toujours voulu à moi ? Pourquoi est-ce que tu t'entends mieux avec un étranger qu'avec moi, alors que tu m'as pratiquement élevé ? ! Moi, j'ai toujours tout fais pour que tu sois fier de moi, pour que tu penses que j'en valais la peine ! J'ai donné le meilleur de moi-même pour construire une nation dont tu serais la genèse ! Mais tu ne m'as jamais pardonné ce jour où je t'ai demandé mon indépendance, comme le font tous les enfants au fond ! Je ne sais pas ce qui t'as poussé à réagir aussi violemment, mais tu n'as jamais digéré ! Par contre, pour toutes ces guerres contre Francis, tu as passé l'éponge, c'est ça ? ! Et moi alors ! Je ne suis plus rien ? ! »

Sans s'en rendre compte, Alfred s'était levé et faisait maintenant face à Arthur, haletant et éprouvé par son discours. Discours qu'il avait sur le coeur depuis un bon moment déjà. Ça y était ; il l'avait dit. Enfin. Amérique le fixa longuement, déglutit, et détourna la tête en grognant, soudain honteux de s'être emporté de la sorte :

« Oublie, c'est pas grave. »

Il se planta devant la cheminée, mains derrière le dos, hypnotisé par la danse du feu. Il se tut un long moment avant de reprendre d'une voix étouffée par la douleur, la gorge serrée :

« Au final, en partant, j'ai sacrifié l'affection de la personne qui comptait le plus pour moi. Maintenant, que reste-t-il à part une alliance superficielle ? Tu as pardonné la collaboration à Francis visiblement et, tu ne m'as jamais vraiment remercié d'avoir mis fin à la guerre et libéré l'Europe... Mais j'ai été trop gentil et très bête, ensuite. Quand tu t'es opposé à ce que la France ait un morceau de l'Allemagne, je l'ai défendu et le lui ait accordé, pas rancunier... Et pourtant, Dieu seul sait si je l'envie ! Lui, il est proche de toi... Et pas moi. Plus maintenant... Je n'ai plus aucune valeur à tes yeux. Je suis juste... un boulet. »

Alfred essuya rageusement une larme insolente qui perlait au coin de son oeil. Saleté.


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MessageSujet: Re: [1989] Beyond Our Sight [US&UK]   [1989] Beyond Our Sight [US&UK] Icon_minitimeMar 29 Sep - 19:36

Alfred avait toujours étonné Arthur, dans le bon sens du terme comme dans le plus mauvais. L'Américain ne semblait pas connaître l'existence du "juste milieu", faisant toujours tout dans les extrêmes.

Loin de le rendre simplet, cette particularité lui conférait au contraire une incroyable complexité. Il possédait une personnalité immensément plus riche qu'il ne le voulait bien le laisser voir.

Il était capable de balancer des bombes nucléaires et de le justifier ("épargner plus de victimes") tout en faisant un discret doigt d'honneur à l'URSS. Il pouvait s'engager dans une guerre "pour la Démocratie", ce qui ne laissait personne dupe, et pourtant s'y engager avec conviction.

Était-il manipulé par ses différents boss? Un jouet un peu stupide? Ou un monstre d'hypocrisie?
La réponse variait selon les nations.

Arthur, qui le connaissait depuis son plus jeune âge, était intimement convaincu que la question était plus nuancée, plus subtile que ça.

Le jeune homme était un idéaliste, et pourtant, il avait volontairement laissé germer un côté plus sombre. Alfred était en vérité une sorte de docteur Jekyll et Mister Hyde. Sincèrement bon et réellement mauvais. Blanc ou Noir.
C'est d'ailleurs en cela qu'il faisait peur et qu'il fascinait. Qui pouvait saisir la réalité d'Alfred Jones?

Il comprenait très bien la politique et les enjeux économiques actuels. Il était malin, débrouillard et même intelligent. Or, il prétendait toujours être désintéressé, distrait, un jeune chien fou. Une manière de se protéger, sans être forcément calculée.
En ce sens, Arthur était persuadé qu'il portait les cicatrices de ses propres décisions, il n'avait pas toujours été dirigé par ses boss, mais avait parfois agi selon sa propre idée de l'Amérique.

Cependant, et malgré la violence des derniers conflits, il restait un idéaliste bercé par de doux idéaux. Son patriotisme, que France qualifierait de bigot, pouvait sembler excessif, il était néanmoins authentique. Peut-être que ce n'était pas le cas pour certains de ses dirigeants, mais Alfred avait plus d'une fois défendu ses idéaux, sans arrière-pensée impérialiste.

Peut-être fallait-il différencier Amérique, qui n'était pas le "côté sombre", d'Alfred, qui n'était pas lui-même un saint. Les deux habitaient le même corps et avaient elles-mêmes leurs propres nuances.
La Nation avait des besoins que l'humain en lui aurait voulu ignorer, en parti guidé par les politiques alors que l'humain, qui conservait paradoxalement un fort attrait pour le pouvoir, aspirait absolument à être le héros de la Liberté.

Certes, il en était de même pour l'ensemble des Nations. Toutes étaient déchirées entre leur Humanité et leur côté dirigé par nombre de facteurs totalement indépendants de leur volonté. Ils étaient tous esclaves. Mais aucun ne possédait ce côté...jusqu'au-boutiste qui faisait la particularité de l'Américain.
Tu es avec ou contre moi. C'est tout ou rien. Maintenant ou Jamais. Vaincre ou périr.

Les autres ne s'en rendaient pas compte, souvent, Arthur lui-même l'oubliait, il ne reste qu'Alfred, derrière sa façade superficielle était l'un des plus intransigeants avec lui-même.
Peut-être... peut-être qu'Alfred avait du mal à se saisir lui-même... Peut-être vivait-il mal ce côté terriblement versatile.

Il est plus aisé de tirer sur les forts et Amérique se définissait comme tel.

Arthur s'en voulait, il avait négligé qu'Amérique était ce qu'Alfred Jones portait sur ses épaules, qu'il y avait aussi un être doué de sentiments, et par conséquent susceptible d'être vexé....

« Je crois qu'un individu qui s'est laissé enfumer par les techniques minables de Francis devrait réfléchir à deux fois avant de médire sur les autres. D'ailleurs... »


... ou jaloux.

Arthur regardait calmement l'Américain dans les yeux, sa tasse de thé à la main. Il ne le couperait pas. Aussi peu doué qu'il soit en matière de sentiments, Arthur disposait d'assez de finesse pour comprendre qu'Amérique avait besoin de vider son sac. Et l'écouter, après tout ce qu'il avait fait pour eux, était la moindre des choses.

« Pourquoi est-ce que tu as plus ou moins pardonné à France, ton graaaand et éterneeeeel ennemi, alors que tu m'en as toujours voulu à moi ? Pourquoi est-ce que tu t'entends mieux avec un étranger qu'avec moi, alors que tu m'as pratiquement élevé ? ! Moi, j'ai toujours tout fait pour que tu sois fier de moi, pour que tu penses que j'en valais la peine ! J'ai donné le meilleur de moi-même pour construire une nation dont tu serais la genèse ! Mais tu ne m'as jamais pardonné ce jour où je t'ai demandé mon indépendance, comme le font tous les enfants au fond ! Je ne sais pas ce qui t'as poussé à réagir aussi violemment, mais tu n'as jamais digéré ! Par contre, pour toutes ces guerres contre Francis, tu as passé l'éponge, c'est ça ? ! Et moi alors ! Je ne suis plus rien ? ! »

Ils se regardèrent dans le blanc des yeux un petit moment. Arthur, quelque peu décontenancé par une telle explosion de rage et de détresse de la part son son ancien protégé, resta interdit. De plus, il avait le sentiment qu'Alfred n'avait pas terminé. Ce dernier brisa le silence, l'air honteux, presque résigné :

« Oublie, c'est pas grave. »



L'américain se place face à la cheminée, lui tournant le dos, avant de reprendre :

« Au final, en partant, j'ai sacrifié l'affection de la personne qui comptait le plus pour moi. Maintenant, que reste-t-il à part une alliance superficielle ? Tu as pardonné la collaboration à Francis visiblement et, tu ne m'as jamais vraiment remercié d'avoir mis fin à la guerre et libéré l'Europe... Mais j'ai été trop gentil et très bête, ensuite. Quand tu t'es opposé à ce que la France ait un morceau de l'Allemagne, je l'ai défendu et le lui ait accordé, pas rancunier... Et pourtant, Dieu seul sait si je l'envie ! Lui, il est proche de toi... Et pas moi. Plus maintenant... Je n'ai plus aucune valeur à tes yeux. Je suis juste... un boulet. »


Arthur sourit doucement, continuant de siroter son thé. Il laissa le silence s'installer, le temps qu'Alfred reprenne son souffle et se détende un peu. Il avait dit tout ce qu'il avait sur le cœur, certes, mais Arthur s'octroyait un droit de réponse.

Il finit sa tasse et la déposa sur la table, le cliquetis de la porcelaine sur le plateau sembla retentir avec force tant la salle était calme. Arthur était sûr que si il y prêtait attention, il pourrait entendre ses fées voleter dans la pièce, hélas, il n'avait pas de temps à perdre.

"Alfred, viens t'asseoir s'il te plaît. Je veux bien parler à des êtres invisibles, certainement pas à un dos."

L'Américain se retourna lentement, dévisageant Arthur qui paraissait étrangement serein. Avec un froncement de sourcil, Alfred reprit place dans le fauteuil, l'air méfiant et un peu contrit.

" Prenons point par point, si tu veux bien. Je vais faire court, étant aussi mal à l'aise à l'oral qu'en démonstrations physiques. Tu penses être un boulet? Alfred... Nous n'avons pas exprimé notre gratitude à la hauteur de tes efforts, c'est vrai, mais tu penses vraiment, que je te considère comme tel?"

Arthur inspira profondément, sentant sa sérénité se morceler au fur et à mesure que ses mots l'entraînait vers ce qu'il devait dire :

"Tu es irremplaçable. Personne n'occupera jamais la place que tu as dans mon cœur et mon estime. Je ne te parlerai pas en terme de personne "les plus chères", ce serait cruel. Et j'en suis incapable. Je comprends ton ressentiment envers France, ce n'est pas comme si c'était... nouveau"

A la plus grande stupéfaction d'Alfred, Arthur rigola doucement, se remémorant les nombreuses crises de jalousie du petit Alfred envers "Papa" qui accaparait trop son "Archur" à son goût.

"Je voudrais juste te signaler que toi et crapaud.... euh France, vous êtes deux personnes différentes. Ne te compare pas à lui. Nous avons vécu toi et moi des choses uniques, il en va de même pour lui.. France m'est spécial. Il me tape sur les nerfs et pourtant..."


Il marqua une pause, son regard dans le vague, semblant fixer un point imaginaire derrière la tête d'Alfred.

"Vous vous ressemblez un peu, au fond. Oh, pas autant que tu peux ressembler à Ivan, cependant."


Arthur se pencha, et empoigna les mains d'Alfred, priant pour ne pas rougir au contact de cette peau si douce :

"S'il te plait, ne doute jamais de toi. Quoique pensent les autres, je serai toujours ton allié. Sauf si tu pers complétement la tête..."

Il sourit à Alfred, qui semblait avoir retrouvé son enthousiasme:

"Et encore... peut-être que je te suivrai quand même... Allez, bois ton thé et parle moi d'Ivan maintenant. Je veux que tu sois clair. Cela fait près de 50 ans que vous rendez le monde fou.. Où est-il en ce moment d'ailleurs? Et..."

Il regardait l'Américain avec une anxiété qu'il ne parvenait pas à dissimuler, malgré toute sa volonté, alors qu'il posait la question qui lui brûlait les lèvres depuis tant d'années :

"Tu l'aimes. N'est-ce pas?"

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Dernière édition par Arthur Kirkland / UK le Mer 14 Oct - 20:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [1989] Beyond Our Sight [US&UK]   [1989] Beyond Our Sight [US&UK] Icon_minitimeVen 9 Oct - 7:24

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Depuis qu'il était enfant et qu'Arthur l'avait recueilli auprès de lui, Alfred avait toujours été fasciné par cet homme fier et solitaire au tempérament de feu et à la volonté de fer. L'Anglais avait pendant très longtemps incarné un idéal de perfection que le garçon voulait à tout prix rattraper afin de devenir une puissante et influente nation, comme « Papa ». Amérique avait d'abord vécu seul, surprotégé et caché à la vue des autres par sa nation d'adoption, qui le gardait jalousement à l'abri, pour ne pas qu'on le lui pique. Alors Alfred passait ses journées à fouiller et retourner le manoir de fond en comble, rampant sous les lits, s'accroupissant dans les armoires, dévalant les volées de marches et furetant dans les coins, la frimousse couverte de toiles d'araignées. Rien n'échappait à ses yeux bleus et perçants comme ceux de l'aigle royal qui deviendrait son symbole. Derrière ses airs d'ange blond un peu gauche, le garçon ne payait pas de mine : il était bien plus perspicace qu'il en avait l'air et assimilait les non-dits et les sous-entendus avec une facilité étonnante, très réceptif au monde des adultes. Et cela, Arthur l'avait remarqué, bien évidemment.

Il fallait dire que l'Anglais l'avait bien formé. Etats-Unis ne comptaient plus le nombre d'heures passées à sa table d'études dans la bibliothèque, le nombre de livres épluchés, le nombre de feuilles griffonnées,... Son éducation avait été longue et parfois fastidieuse, mais le résultat était là : Arthur en avait fait une nation digne de faire partie des grands. Mais peut-être lui avait-il laissé trop de liberté, la preuve étant que des idées d'indépendance s'étaient logées dans sa tête, bien qu'il ne pensait pas à mal... Après tout, il avait été au contact d'autres pays, notamment la France et la Russie. Alfred n'aimait pas trop Francis, qui détournait l'attention de son tuteur : dès que le Français était là, il monopolisait le Britannique, ce qui insupportait le petit blond. Alors ce dernier allait frayer du côté d'Ivan, un grand homme à l'air étrangement calme et désinvolte. Amérique l'aimait bien et à force de le côtoyer, la jeune nation se mit à entretenir de longue discussion avec le Slave. Quoique c'était davantage Alfred qui s'exprimait – et il parlait vraiment bien pour son jeune âge, précocement charismatique –, un vrai moulin à parole, tandis que le Russe l'écoutait attentivement sans le quitter du regard, visiblement intéressé, se contentant de quelques mots de temps à autres. Dans un sens, c'était peut-être pour essayer de rendre Arthur jaloux qu'il passait tant de temps avec Ivan dans ces moments-là... Car il gardait toujours un œil bleu sur l'Anglais, toujours entre les griffes du Français. Satané Froggy.

Car Arthur était tout pour le blondinet : il était son ultime référence, son protecteur, son tuteur, son ami, son idole,... Il débordait d'admiration pour cette aptitude époustouflante qu'avait la nation insulaire pour ne jamais se faire envahir, malgré toutes les tentatives des autres peuples d'Europe. Jamais la Grande Bretagne n'avait été prise par personne. Jamais. Alfred aussi voulait être une nation imprenable, aussi valeureuse que celle du Britannique. Il admirait le caractère unique du raton, à la fois délicat et soupe au lait, paradoxe vivant dans tout ce qu'il faisait ou disait, sans perdre son honneur. Arthur était un être hors du commun, de ceux qui imposait le respect et faisait briller les yeux enfantins d'Alfred qui, dans le parc du manoir, faisait revivre la bataille de Waterloo avec force de cris et de bruitages guerriers. Le soir, dans son lit, il ressassait les récits des exploits anglais que son tuteur lui racontait avant qu'il ne s'endorme, la tête pleine d'images bariolées avec son protecteur pour héros. Mais malgré cela, Arthur gardait une séduisante part de mystère qu'Alfred se faisait un plaisir d'éclaircir dès qu'il en avait l'occasion, friand de détails sur son modèle tant aimé.

Amérique l'adulait aussi pour cette particularité qu'avait l'Anglais de ne jamais se laisser abattre, de continuer jusqu'à la mort. Cette ténacité opiniâtre le laissait tout hébété, bouche bée. Malgré son aspect traditionnel attaché à une étiquette stricte, Arthur savait s'adapter à tout, même à la modernité, tout en gardant ses valeurs près de son cœur. Il était un stratège hors pair, un navigateur sans égal et possédait un sens des affaires tout à fait exceptionnel. Comment pourrait-il un jour au moins l'égaler, sinon le dépasser ? Celui semblait tout à fait impossible... Arthur Kirkland était invincible, non ? Malgré un côté très bizarre et très original qui ne manquait pas de charme, il restait le modèle ultime d'Alfred, son mentor, qui savait se sortir de toutes les situations avec brio. Etats-Unis voulait être comme lui, il le désirait de tout son cœur, pour que le Britannique soit fier de lui. Dans un sens, il avait atteint son but. Mais dans un autre...

La rupture avec l'Angleterre avait été un déchirement pour Alfred, mais elle était nécessaire s'il voulait continuer à avancer. Le cordon ombilical qui le reliait à Arthur n'était pas extensible à l'infini et il vint fatalement un moment où il dut le couper afin de voler de ses propres ailes et quitter le nid. Comme si cela ne suffisait pas, il pleuvait à verse ce jour-là... La météo illustrait cyniquement son état intérieur : son cœur pleurait à chaudes larmes. L'image de son tuteur, à genoux dans la boue, bouleversé et déchiré, resterait à jamais gravée sur sa rétine. l'Anglais avait eu l'occasion de le tuer à ce moment-là – Amérique se souvenait très nettement de son cœur qui battait la chamade alors que la pointe de la baïonnette était rivée sur son front, prête à lui embrocher la cervelle. Arthur aurait pu l'assassiner ou bien l'asservir, mais il ne l'avait pas fait. Au lieu de ça, Arthur avait laissé tomber son fusil et s'était écroulé à ses pieds, sanglotant et jurant sur son infortune, maudissant cette odieuse trahison et gémissant qu'il ne pouvait l'achever. Par amour... Cette vision avait littéralement traumatisé la jeune nation : l'image de guerrier invincible qu'il avait du Britannique s'était effondrer pour laisser place à celle d'une nation qui, dépassée par ses sentiments, avait rendu les armes et s'était retirée, vaincue. Si ses hommes n'étaient pas tous derrière lui à cet instant, Alfred se serait probablement jeté dans ses bras pour s'excuser, mort de honte et de remords, le suppliant de le reprendre sous son joug. Mais ça ne c'était pas passé comme ça. Amérique avait fait mine de garder la tête froide et avait obtenu son indépendance, sa première victoire. N'empêche... Ce sacrifice lui avait laissé une blessure sanglante et encore aujourd'hui, cette cicatrice le brûlait.

A présent, il était là, dans la même pièce que son ancien tuteur qui, malgré tout, avait toujours été dans son camp. Après tout, leurs idéaux étaient très proches puisqu'ils lui avaient été inculqués par Arthur, même s'il les avait arrangé à la sauce américaine. A présent, Alfred vidait enfin son sac devant l'Anglais, se soulageant de ses maux qui le faisait souffrir depuis tellement longtemps. Le flot furieux et intarissable de ses paroles coulait vivement de ces lèvres, confession qui venait du plus profond de son cœur. Cette fois, le Britannique et lui étaient en tête à tête et ce dernier était bien forcé de l'écouter.

Le tintement de la porcelaine le fit frissonner, hérissant son échine. Venait l'instant de vérité...

« Alfred, viens t'asseoir s'il te plaît. Je veux bien parler à des êtres invisibles, certainement pas à un dos. » déclara calmement l'Anglais.

Alors, bien qu'un peu retissant, le susnommé se retourna lentement mais docilement pour regarder le visage serein de son vis-à-vis. Il ne s'attendait pas vraiment à cette réaction... Quoique, avec Arthur, il fallait s'attendre à tout. Cependant, Amérique aurait aimé le voir arborer une expression plus... concernée et préoccupée que cela. Contrit et méfiant, le front orageux, Alfred se rassit avec précaution, comme si le fauteuil fut couvert d'épingles.

« Prenons point par point, si tu veux bien. Je vais faire court, étant aussi mal à l'aise à l'oral qu'en démonstrations physiques. Tu penses être un boulet ? Alfred... Nous n'avons pas exprimé notre gratitude à la hauteur de tes efforts, c'est vrai, mais tu penses vraiment, que je te considère comme tel ? »

Lui-même ne se considérait pas ainsi, il était bien trop imbu de lui-même pour en venir à une telle conclusion. Quant à Arthur... Non, il avait été bien trop fier de lui par le passé pour que cela change maintenant alors qu'il avait fait des progrès spectaculaires, sans contradiction possible. En guise de réponse, Amérique cligna lentement des yeux, soupirant doucement, l'air de dire « Ok, tu as raison sur ce point, voyons la suite... ». Arthur inspira plus profondément, alors qu'une certaine peine perçait dans sa voix :

« Tu es irremplaçable. Personne n'occupera jamais la place que tu as dans mon cœur et mon estime. Je ne te parlerai pas en terme de personnes « les plus chères », ce serait cruel. Et j'en suis incapable. Je comprends ton ressentiment envers France, ce n'est pas comme si c'était... nouveau. »

Arthur rit doucement alors qu'Amérique, à nouveau surpris par sa réaction, se renfrogna : oui, en effet, ce n'était pas nouveau... Cf ci-dessus, saleté de lover blond. Francis avait beau être le second tuteur de Matthew, Alfred ne l'avait jamais – ô grand jamais ! – considéré comme son parent adoptif à lui aussi, et ce malgré les moments passés ensemble. Il s'était rarement montré ouvertement hostile étant enfant, mais il avait tout de même eu ses moments de provocation, comme lorsqu'il dessinait la famille Kirkland avec Arthur, Matthew, lui-même, mais pas de Francis – et pas non plus de Hong Kong et de Sealand puisqu'ils n'étaient pas encore là.

« Je voudrais juste te signaler que toi et crapaud... euh France – Alfred esquissa un sourire amusé –, vous êtes deux personnes différentes. Ne te compare pas à lui. Nous avons vécu toi et moi des choses uniques, il en va de même pour lui.. France m'est spécial. Il me tape sur les nerfs et pourtant... »

Amérique se tendit un peu, le coeur en suspens.

« Vous vous ressemblez un peu, au fond. Oh, pas autant que tu peux ressembler à Ivan, cependant. »

Ah bon ? Alfred ne voyait pas en quoi... Il arqua un sourcil fin et blond ; Arthur devrait lui expliquer son point de vue sur cette affaire, ça le laissait perplexe. Par contre... Le nom d'Ivan le fit se raidir davantage : que venait-il faire dans l'histoire, ce... ce type. Le Britannique se pencha alors vers lui et empoigna soudain ses mains. Ce contact inattendu le fit frémir et, à son grand dam, les battements de son cœur s'accélèrent un peu.

« S'il te plait, ne doute jamais de toi. Quoi que pense les autres, je serai toujours ton allié. Sauf si tu perds complètement la tête... » souffla Arthur avec un adorable sourire.

Ces dernières phrases, accompagnées de ce sourire tant aimé, eurent le don de le rassurer et de le faire sourire à son tour. Après tout, tout n'était pas perdu, n'est-ce pas ? L'Anglais tenait encore à lui et restait de son côté comme frère d'armes, toujours... Amérique planta des yeux bleus et brillants dans ceux, verts, de son tuteur, le remerciant du regard. Mais Arthur n'avait pas fini son discours...

« Et encore... peut-être que je te suivrai quand même... Allez, bois ton thé et parle-moi d'Ivan maintenant. Je veux que tu sois clair. Cela fait près de 50 ans que vous rendez le monde fou.. Où est-il en ce moment d'ailleurs ? Et... »

Alors que la phrase commençait bien, la fin fit tiquer Alfred. Pourquoi Ivan ? Pourquoi maintenant ? Cette fin de Guerre Froide lui laissait un goût amer dans la bouche, cette lutte contre son meilleur ennemi l'avait hanté jour et nuit pendant des dizaines d'années. Pourquoi en parler ? Ca faisait mal... Mal au cœur. Et étrangement, parler du Russe avec Arthur le rendait nerveux, vraiment. Il se sentait coupable et honteux, presque sale. Remords ? Oui... Alfred se sentait bizarrement coupable d'entretenir une relation aussi... fusionnelle avec Ivan, même si l'Angleterre faisait la même chose avec Francis. Amérique se sentait désagréablement mal à l'aise... Il se raidit à nouveau mais fit un effort pour conserver une face lisse, serrant un peu plus fort les mains d'Arthur. Il sentait le regard anxieux de son ancien tuteur le scruter. Il redoutait la suite.

« Tu l'aimes. N'est-ce pas ? »

Sa question – non, son affirmation – tomba comme la lame d'une guillotine. Alfred lâcha vivement les mains de l'Anglais comme si elles étaient chauffées à blanc et se recula vivement au fond de son fauteuil, secoué par un frisson viscéral. Ses yeux bleus, d'abord hagards et choqués, se durcirent et ses traits se figèrent dans une sorte de grimace contrite et désapprobatrice, farouche. Quelle insupportable question ! Que pouvait-il répondre à ça, hein ? Dire non serait un mensonge et dire oui un suicide. Alfred n'était même pas sûr de ses sentiments – fluctuants et aléatoires – pour l'homme des steppes, véritable objet de fascination pour lui, tout comme l'était Arthur, mais pas de la même manière. Que faire ? Déjà, se maîtriser. Alfred prit une profonde inspiration et ses traits se lissèrent pour reprendre un aspect à peu près sereins, quoiqu'un peu tendus. Il s'avachit un peu dans son fauteuil et souffla à mi-voix, puérile, renfermé :

« Je ne bois pas de thé, mais du café... »

Se sentant agressé par la question d'Arthur, Alfred s'était soudain rétracté dans sa coquille, sauvage et borné. Sur ce, il but une longue gorgée de liquide noir et amer qui lui ébouillanta la gorge, mais il n'en avait cure. Le café anglais était dégueulasse, mais il n'en avait cure. Le liquide le réveilla et emplit son ventre d'une chaleur bienfaitrice, lui faisant reprendre contenance. Nouvelle inspiration avant de reprendre, articulant soigneusement, un peu nerveux cependant :

« Déjà, je suis heureux de savoir que tu m'estimes et que notre... rupture n'a pas été trop négative, bien que douloureuse, je l'admets. Merci de me soutenir, je t'en suis très reconnaissant. D'ailleurs, je suis touché que tu sois de mon côté dans cette guerre... interminable. »

Il marqua une pause avant de rependre, tendu et quelque peu agacé :

« De plus... Parler d'Ivan m'irrite en ce moment, il m'énerve et m'ennuie beaucoup ces temps-ci. Je ne suis pas mécontent de l'avoir viré d'Allemagne, ce sale squatteur. A l'heure qu'il est – puisque ça t'intéresse –, il doit être terré dans son trou, comme une grosse mygale contrariée qui replie ses pattes pour cacher son regard pervers, à s'alcooliser la tronche à la vodka dans son fichu palais. J'espère qu'il se réveillera avec la gueule de bois, tiens ! Peut-être même qu'il pleurniche sur sa défaite imminente, comme la fois où je suis allé sur la Lune AVANT lui, un exploit qui n'a rien à voir avec son misérable satellite de débutant qu'il a largué dans l'espace. Tche ! »

Alfred avait insufflé le plus d'agressivité et de dédain possible dans son discours, voulant à tout prix dissiper les soupçons. A moins que cela ne l'enfonce ? D'ailleurs, il avait esquivé l'affirmation gênante... Enfin en même temps, Ivan l'agaçait vraiment par moment et Amérique désirait couramment lui tordre son cou de Bolchévique. Mais en même temps... Oui, Alfred n'était pas insensible au Russe et c'était douloureux de le constater et de l'admettre, à demi-mot, pour lui-même seulement. Qu'Arthur l'est remarqué, et ça ne l'étonnait guère, le mettait dans une situation très délicate. Au bout d'un moment de silence boudeur, il siffla :

« Pour le reste, ce n'est pas ce que tu crois. Parlons d'autre chose, merci. »

Ou comment ne pas répondre clairement aux questions, par Alfred F. Jones.

« Parlons... De ma prétendue ressemblance avec Francis, tiens. Ca m'intrigue. »

Ou comment changer de sujet, par Alfred F. Jones.
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MessageSujet: Re: [1989] Beyond Our Sight [US&UK]   [1989] Beyond Our Sight [US&UK] Icon_minitimeSam 10 Oct - 19:24

Spoiler:


« Je ne bois pas de thé, mais du café... »


Arthur fronça les sourcils, dissimulant sa déception par une expression interrogatrice.
Il était cruellement déçu. Oui, il avait osé espérer que Américain s'esclaffe de rire à sa question et qu'il dénie tout d'un ton léger et joyeux, balayant les doutes qui rongeaient Arthur depuis si longtemps. Oui, lui, le grand cynique, avait eu un sursaut naïf d'espoir.

Ivan Braginski....

Il n'était qu'une simple colonie, mais regardait le grand Empire de Russie droit dans les yeux. Il n'était rien encore et pourtant il osait parler comme à un égal à l'une des plus prestigieuses nations d'Europe.

...je crois que je te hais.

Le visage d'Arthur se crispait de douleur, les mots d'Alfred résonnaient encore dans sa tête, l'accablant, l'humiliant sans merci.
La réaction d'Alfred en disait bien plus qu'un long discours enflammé. L'Américain, tel un hérisson apeuré qui dresse ses épines, s'était soudainement refroidi.

-Refroidi, quelle ironie...-.

Le salon était maintenant plongé dans un silence de mort, le froid qui emplissait déjà la salle semblait plus rude encore.
Arthur, la mâchoire serrée, ne parvenait à prononcer un mot. Il fixait ardemment Alfred, qui engloutissait littéralement sa tasse de café sans prêter attention à l'Anglais.
Il attendait encore un mot, un rire, un geste, un.... bon Dieu ! Un simple regard de son ex-protégé suffirait!

Ce dernier s'éclaircit la voix avant de reprendre la parole. Arthur retenait son souffle :

« Déjà, je suis heureux de savoir que tu m'estimes et que notre... rupture n'a pas été trop négative, bien que douloureuse, je l'admets. Merci de me soutenir, je t'en suis très reconnaissant. D'ailleurs, je suis touché que tu sois de mon côté dans cette guerre... interminable. »

L'Américain marqua une pause. Angleterre esquissa un léger sourire, doux mais crispé, avant d'inciter Alfred à continuer d'un hochement de tête:

« De plus... Parler d'Ivan m'irrite en ce moment, il m'énerve et m'ennuie beaucoup ces temps-ci. Je ne suis pas mécontent de l'avoir viré d'Allemagne, ce sale squatteur. A l'heure qu'il est – puisque ça t'intéresse –, il doit être terré dans son trou, comme une grosse mygale contrariée qui replie ses pattes pour cacher son regard pervers, à s'alcooliser la tronche à la vodka dans son fichu palais. J'espère qu'il se réveillera avec la gueule de bois, tiens ! Peut-être même qu'il pleurniche sur sa défaite imminente, comme la fois où je suis allé sur la Lune AVANT lui, un exploit qui n'a rien à voir avec son misérable satellite de débutant qu'il a largué dans l'espace. Tche ! »


Arthur pinça les lèvres, sentant son cœur se fissurer, ouvrant de nouveau une blessure qu'il pensait cicatrisé depuis fort longtemps.

Tant d'agressivité, de brutalité, de rancune ! C'était donc si... vivant, si fort entre eux?
Arthur, pétrifié, baissa les yeux vers sa propre tasse de thé, à moitié vide.

Il était vaincu. Que pouvait-il faire contre un ennemi de cette envergure?
Il avait déjà affronté l'amour, sentiment frivole et capricieux. Un jeu d'enfant que de faire succomber un cœur, même amoureux.
Combien de fois avait-il su se réapproprier France, alors même qu'il était épris d'un(e) autre? Bien qu'il ait immolé sans pitié l'une des seules créatures qui n'ait jamais compté pour lui?

Ils firent ériger une belle statue au Temps, avec cette inscription : A CELUI QUI CONSOLE.

Le temps, bien heureusement, est l'un de ces conquérants qui vient presque toujours à bout de l'amour, .

Cependant, il était évident que la relation qui les liait si étroitement n'était pas purement teintée d'amour, bien au contraire. Et, mis à part quelques vieilles rancunes, l'Anglais était malheureusement certain de ses sentiments envers Alfred.
Il croyait le temps capable de panser ses plaies, il pensait que France, Japon, Hong Kong et tant d'autres le feraient oublier. Il les avait aimé, eux aussi, plus ou moins intensément, pourtant ils n'avaient jamais réussi à effacer le manque qu'il ressentait. Ou presque.
A dire vrai, ce n'était pas le cas de Francis, avec qui il partageait justement le même genre de lien qui semblait unir l'Américain à l'ex-Union Soviétique. Le seul réconfort durable, c'est à France qu'il le devait, ce qui l'irritait bien assez pour qu'il s'étende plus longuement sur le sujet.

Pourquoi se lamenter ? Le fait était là. Alfred était inexplicablement, paradoxalement et fatalement lié à Ivan. Et le cordon qui les rattachait, si il était moins sain que celui qui le liait à son ex-tuteur, était bien plus magnétique et périlleux. Or, Arthur connaissait assez Alfred pour savoir que même si il aimait véritablement Arthur, ce qui était surement le cas, ses pulsions les plus viles finiraient irrémédiablement par le ramener vers le risque, le danger et la violence si propres à la relation qui l'unissait à Russie.

Arthur n'était pas masochiste. Il préférait se priver d'une félicité qui ne pourrait qu'inévitablement le conduire à la tristesse et l'amertume. Sur le long terme, il pensait y gagner.
Il savait aussi qu'Alfred ne répondrait pas à sa question car il ne le pouvait pas. Qu'il réponde oui comme non, serait juste mais aussi fort incomplet.

Les yeux à demi-clos, Angleterre regardait vaguement sa tasse de thé et les feuilles qui flottaient doucement à la surface.

« Pour le reste, ce n'est pas ce que tu crois. Parlons d'autre chose, merci. Parlons... De ma prétendue ressemblance avec Francis, tiens. Ça m'intrigue. »

Arthur leva lentement la tête. Un petit sourire indéchiffrable aux lèvres il planta son regard dans les yeux céruléen d'Alfred et annonça d'un ton faussement léger :

« Voyons Alfred, je parlais de ressemblance physique. Vous êtes tous deux de braves représentants de cette soi-disant "race aryenne", grands, blonds, yeux bleus. »

Arthur se détourna de la mine abasourdie de son interlocuteur pour contempler rêveusement le tableau du Captain Kirkland. (*1)

« C'est vrai, continua-t-il d'une voix songeuse, j'ai été bête de croire que vous aviez eu un jour ne serait-ce qu'une seule chose en commun.. »

Toi, tu ne m'as jamais aimé comme lui, trop cher Alfred. Et moi, je ne l'ai jamais aimé comme toi. C'était bien plus sanglant, bien plus puissant, moins innocent, mais pas moins fort pourtant.

« Très cher Alfred, que dirais-tu d'une ballade dans le parc? Il ne fait certainement pas moins froid dehors qu'ici de toute façon. Tu pourras prendre un bain (*2) et dormir ici si tu veux.

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MessageSujet: Re: [1989] Beyond Our Sight [US&UK]   [1989] Beyond Our Sight [US&UK] Icon_minitimeSam 17 Oct - 14:26

La tournure que prenaient les évènements était bien trop douloureuse à son goût. Venait-il pour fêter Noël, oui ou non ? Comme avant... Comme lorsqu'il était enfant, puis adolescent. Il se remémorait ces souvenirs à la saveur aigre/douce avec une nostalgie lancinante. Les reflets orangés du feu sur leurs visages souriants, leurs yeux pétillants de joie à la vue des paquets brillants, le vague tintement de clochettes féériques, les rires sincères et francs qui éclataient soudain, les étreintes chaleureuses,... Qu'ils aient passé les fêtes tous les deux, ou avec Matthew ou Francis, il en avait de bons souvenirs... Mais son indépendance avait tout fait voler en éclat, notamment ses rapports avec Arthur. A l'époque, Francis s'était allié à lui contre l'Angleterre. Alfred n'avait pas tout de suite compris pourquoi, puisque le Français s'était lui-même octroyé la Louisiane comme colonie, mais il avait fini par comprendre, lui semblait-il : France désirait simplement accélérer sa séparation avec le Britannique, tout en sachant qu'Arthur lui pardonnerait un affront de plus. Amérique avait alors constaté avec amertume qu'il s'était laissé amadouer par le crapaud, qui avait abusé de sa jeunesse et sa naïveté. Depuis ce jour, la nouvelle nation avait juré de ne plus jamais avoir entièrement confiance en quelqu'un, de ne plus se laisser faire par qui que ce soit. Ce serait lui qui asservirait le monde, et non l'inverse. Il se l'était promis.

Réorganiser son pays lui avait pris du temps et il était resté tout seul un long moment, isolé outre-Atlantique pendant que tous les pays d'Europe, agglutinés les uns aux autres, s'échauffaient ou se soutenaient. Mais au moins, ils étaient ensemble. Alfred, lui, était bel et bien un pauvre pays solitaire en pleine reconstruction, et ce malgré le commerce avec le reste du monde. Mais il avait fini par s'accommoder de sa solitude et par en faire une force : il n'avait besoin de personne pour croître et se développer, totalement indépendant. Il deviendrait le plus puissant et les plus respecté en ce monde, imposant sa nette domination. Toutes les nations qui s'étaient moquées de ses idéaux se verraient coupées dans leur élan. Il leur clouerait le bec. Amérique avait quelque chose à prouver au monde... A Arthur. En grandissant, il semblait lui dire : « Tu vois ? J'ai bien assimilé tout ce que tu m'as appris, je sais me débrouiller seul. Regarde comme je suis fort maintenant ». Il avait placé Matthew sous son joug, le gardant auprès de lui, soumis. Il était l'aîné après tout...

Mais même maintenant qu'il avait réussis, quelque chose le gênait et lui restait en travers de la gorge, sans qu'il puisse poser le doigt dessus. Alfred n'était pas pleinement satisfait de la situation. Le combat contre Ivan commençait à le lasser. Il voulait le voir tomber à genoux. Suffit de jouer, Amérique désirait la victoire à présent. Ivan était sur le point de perdre, mais ce n'était pas encore tout à fait le cas ; cette attente l'agaçait. Rends-toi, Russie, tu es morte. Alfred ferait se dissoudre l'URSS : séparer le Slave de sa famille le déstabiliserait un moment. Et surtout, ça lui ferait du mal. Ivan aurait mal comme lui avait souffert lorsqu'il s'était émancipé. A la différence que le Russe subirait le poids honteux de la défaite et de l'humiliation. Pour se venger de la Guerre du Viêt Nam.

Si ce n'était que ça... Arthur lui manquait horriblement. Même s'ils avaient été alliés durant toutes les guerres depuis, les deux nations étaient quand même cruellement éloignées l'une de l'autre, séparée par de vieilles tensions. Chaque tentative d'approche était repoussée par Arthur et lorsque ce dernier faisait un petit effort, c'était Alfred qui se moquait de lui. Leurs disputes pendant la guerre avaient été quotidiennes et infantiles. Ça avait été drôle dans un sens, mais dans un autre, il en avait été très blessé. Amérique voulait retrouver la chaleur de l’Arthur qu'il avait connu. Cependant, ses sentiments pour l'Angleterre avaient quelque peu... évolués. Ils étaient plus... adultes ? Plus sensuels, aussi. Ce qu'il ressentait pour son ancien tuteur n'avait rien à voir avec ce qu'il éprouvait pour Ivan, mais c'était assez vif pour lui tordre le ventre, surtout lorsque le blond fricotait avec le Français.

Alfred était affreusement jaloux de Francis, même s'il ne se l'avouait qu'à demi-mot, dépité. Il enviait atrocement le Froggy, trop proche, trop lié et trop intime avec Arthur. Ça le rendait malade. Qu'avait ce bellâtre de plus que lui ? Ainsi, Angleterre aimait les lovers ? Amérique devait-il être comme l'un de beaux gosses californiens de chez lui pour plaire au Britannique ? Ridicule... Étrangement, Alfred n'arrivait pas à associer Arthur avec cette image de « chasseur de séducteur ». Il l'imaginait moins... superficiel. Francis avait donc autre chose pour lui, outre son corps bien fait. Mais quoi ? Mystère. Qu'est-ce que le Français avait et que lui-même n'avait pas ? Toujours les mêmes questions et aucune réponse.

L'ambiance était lourdement plombée.

Elle n'était même pas échauffée, comme il aurait préféré qu'elle le soit.

Le feu valait mieux que la glace, n'est-ce pas... Ivan ?

Arthur planta son regard vert forêt dans le sien et esquissa un sourire qu'Alfred devinait faux et hypocrite. Ce n'était qu'une façade pour cacher son désarroi. Cela serra le cœur d'Alfred.

« Voyons Alfred, je parlais de ressemblance physique. Vous êtes tous deux de braves représentants de cette soi-disant "race aryenne", grands, blonds, yeux bleus. »

Haha. Rien que ça. Il était un peu déçu. Il s'attendait à quelque chose de plus profond.

« C'est vrai, continua-t-il d'une voix songeuse, j'ai été bête de croire que vous aviez eu un jour ne serait-ce qu'une seule chose en commun... »

Son cœur se brisa bien malgré lui. Sans trop savoir pourquoi, cette constatation lui fit horriblement mal. Il l'interpréta comme un reproche, une forme de déception, un rejet. Pendant l'espace d'un seconde, Alfred se sentit inférieur à Francis, avant que son complexe de supériorité ne revienne au galop chasser cet accès de désespoir. Qu'est-ce que ça voulait dire, ça ? Amérique brûlait de lui demander mais Arthur le coupa :

« Très cher Alfred, que dirais-tu d'une ballade dans le parc ? Il ne fait certainement pas moins froid dehors qu'ici de toute façon. Tu pourras prendre un bain et dormir ici si tu veux. »

... C'était probablement la meilleure chose à faire. Amérique acquiesça en silence et se leva de son fauteuil. Il alla chercher son blouson sur le meuble près de l'entrée, là où il l'avait abandonné en entrant, et s'en vêtit. La jeune nation enroula une écharpe autour de son cou, laissant sa tête blonde et ses mains nues. Une fois, prêt, il fit l'effort de déclarer en forçant un sourire :

« Oui, c'est une bonne idée. Merci de ton hospitalité. C'est très britannique. »

Alfred ouvrit la porte et laissa Arthur sortir avant de le suivre, fermant la porte derrière eux. La jeune nation le rejoint pour marcher à sa hauteur et ils traversèrent le manoir ensemble, vers la sortie. Autrefois, quand il était enfant et que l'Angleterre le baignait d'histoires de fées et de lutins, Amérique apercevait parfois une traînée de poussière brillante, le scintillement d'une aile irisée ou l'ombre d'une forme potelée. Il entendait le froissement d'une élytre, le murmure de petites voix, la précipitation de petites jambes,... Mais arrivée à l'âge de l'adolescence, Alfred avait balayé ces balivernes folklorique et, depuis, il n'entendait plus rien. Machinalement, devenu adulte, il essayait de prêter attention à une quelconque rumeur féérique. Mais rien. Évidemment, puisque les petits êtres n'existaient pas.

Amérique poussa la porte et le froid mordant lui fit rentrer la tête dans ses épaules. Cependant, il sortit courageusement et leva ses yeux bleus vers le ciel sans couleur. Ça lui rappelait bien des souvenirs... Esquissant un sourire sincère, Alfred fit quelques pas. Il ne neigeait presque plus et les flocons, rares et légers, glissaient entre ses doigts écartés, mains tendues. Le blond se tourna vers Arthur :

« Ça me rappelle quand j'étais enfant ! Tu te souviens ?, j'aimais beaucoup jouer dans la neige. Je me cachais derrière ce buisson et j'attendais que tu sortes pour te bombarder ! »

Alfred émit un rire bref mais franc avant de regarder autour de lui, le regard brillant.

« Oh ! Et je grimpait dans ce arbre et... Han ! J'y crois pas ! Ma cabane est toujours là ! »

La jeune nation retombée en enfance courut vers la dite cabane dans l'arbre et la regarda en contrebas, bouche bée, émerveillée. C'était bien elle... Elle était un peu abîmée par le temps, mais elle était encore là. Alfred posa sa main sur le tronc glacé et sourit, la tête pleine de souvenirs.

« Nous l'avions construite tous les deux... Je me souviens qu'au début, j'en interdisais l'accès à Matthew alors il pleurait. Moi, j'étais bien tranquillement à l'intérieur pendant qu'il me suppliait de le laisser entrer dans mon « club »... Je lui ai fais tant de crasses avant de l'y autoriser ! »

Il sourit tendrement. Petit déjà, il était dominateur. Alfred se tourna vers Arthur et lui sourit.

« Tu as été un bon père pour nous. Je suis sincère. Le meilleur tuteur qu'on puisse avoir. »

États-Unis s'avança vers le raton et le serra doucement dans ses bras. Son étreinte était pleine de reconnaissance, sans prétention, mais aussi brûlante d'un amour longtemps refoulé qui n'osait s'imposer.


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MessageSujet: Re: [1989] Beyond Our Sight [US&UK]   [1989] Beyond Our Sight [US&UK] Icon_minitimeMer 28 Oct - 16:45

« Oui, c'est une bonne idée. Merci de ton hospitalité. C'est très britannique. »


Ils sortirent de la pièce tous les deux, Alfred tenant la porte à son aîné comme un vrai gentleman qu'il n'était pas. Sans doute que ce geste ne signifiait rien de particulier, simple politesse, mais Arthur l'avait perçu comme une manifestation insolente du sentiment de supériorité d'Amérique. "Alors le vieux, t'as vu? Je te tiens la porte! La claaaasse! Allez, accélère Pépé.".
Oh, on pouvait objecter que la nation-mage fût un tantinet paranoïaque, mais la vexation d'Arthur fit germer une idée de génie dans son esprit excentrique.
Il sourit intérieurement, se pinçant le dos de la main pour ne pas ricaner.

Oui, tu vas la sentir 'l'hospitalité britannique'

Le parc qui entourait le château, déjà fort agréable la journée, prenait des allures de paysage féerique lors de ces nuits d'hiver, où la neige éclairée par la lune semblait scintiller. Le ciel et la terre ne faisaient qu'un, les ombres sur la neige n'étaient que le prolongement du firmament, la blancheur immaculée faisait écho à l'éclat des étoiles, nombreuses ce soir là. Une parfaite harmonie crée par la seule force de la nature.

Les deux hommes se tenaient côte à côte, silencieux. Quelques rares flocons tombaient encore et Alfred, comme un gamin, s'amusait à tendre la main pour les attraper. Arthur dissimula son sourire attendri dans les replis de son épaisse écharpe tartan en laine, offerte quelques années plus tôt par Lysander.
Il ne devait pas faillir. Il ne devait pas se laisser amadouer par cet Américain impertinent qui méritait une bonne leçon made in Kirkland.

Ce serait trop bête de perdre une occasion de s'amuser un soir de Noël.

L'américain ne s'en rendait pas compte, perdu dans les lointains souvenirs que lui inspirait la vaste propriété, mais le duo se dirigeait vers la lisière de la forêt. Bientôt, ils traverseraient le grand portail resté ouvert. Arthur était sûr et certain que cette grande pipelette n'en prendrait même pas conscience, et alors le plan machiavélique imaginé par l'Anglais serait amorcé.

Les américains aiment beaucoup repasser des Disney pour Noël, Arthur lui offrirait un remake grandeur nature de Blanche-Neige. La belle jeune fille un peu cruche perdue sciemment dans la forêt par sa redoutable belle-mère.

Oui, Arthur Kirkland allait égarer ce grand froussard égocentrique d'Alfred F. Jones dans sa forêt de Sherwood. L'anglais avait toujours préféré les méchants, bien plus intéressants et souvent plus charismatiques que les bons. Alfred ,par contre, avait littéralement pleuré devant la 'cruauté de cette abominable marâtre qui était trop moche d'abord.'

Le rire sonore d'Alfred, qui lui rappelait étrangement un aboiement, le ramena brusquement sur la planète Terre. Apparemment, l'homme était en plein délire nostalgique :

« Ça me rappelle quand j'étais enfant ! Tu te souviens ?, j'aimais beaucoup jouer dans la neige. Je me cachais derrière ce buisson et j'attendais que tu sortes pour te bombarder ! Oh ! Et je grimpais dans ce arbre et... Han ! J'y crois pas ! Ma cabane est toujours là ! »


Alfred F. Jones à la recherche de son passé. Émouvant.

Le self-proclamed hero ne se souciait plus du tout d'Arthur, qui tiqua lorsque l'Américain sortit du chemin pour se jeter contre l'arbre, tel un enfant retrouvant sa mère après des années d'absence.
Arthur passa sa main dans les cheveux, à la fois agacé et ému par le comportement de ce grand gamin qui risquait tout de même d'envoyer son plan aux oubliettes. Que ferait-il si il décidait sur un coup de tête caractéristique de sa personne de rester dormir dans la cabane?

« Nous l'avions construite tous les deux... Je me souviens qu'au début, j'en interdisais l'accès à Matthew alors il pleurait. Moi, j'étais bien tranquillement à l'intérieur pendant qu'il me suppliait de le laisser entrer dans mon « club »... Je lui ai fait tant de crasses avant de l'y autoriser ! »

Arthur ne put réprimander un petit rire. Oui, Alfred avait été un enfant intelligent, adorable, capricieux et tyrannique. Son ancien tuteur était conscient que bien souvent, le petit l'avait mené en bateau sans vergogne. Francis avait été le garant de l'équilibre familial, car en dépit de ses efforts Arthur conservait une légère préférence pour Alfred et sa personnalité flamboyante.
Ce dernier entretenait d'ailleurs une relation fusionnelle et très conflictuelle avec son jumeau. Combien de fois l'américain avait-il tenté d'influer sur la vie et les choix de son jeune frère? Petit comme adulte.... Cuba en avait fait les frais, Ukraine aussi, peut-être même Ivan.

Arthur retint sa respiration lorsque l'américain se retourna soudainement vers lui. Plantant ses beaux yeux ciels dans les siens, il lui annonça d'une voix teintée de nostalgie et de tendresse :

« Tu as été un bon père pour nous. Je suis sincère. Le meilleur tuteur qu'on puisse avoir. »

Il rougit soudainement, ne s'attendant pas le moins du monde à un tel compliment. Il serra sa mâchoire, sentant ses yeux s'embuer dangereusement et s'apprêtait à jouer la carte de la modestie. Fort heureusement pour sa dignité et son projet, l'américain le prit dans ses bras et le serra si fort qu'il crut que sa tête allait se dévisser et tomber dans la neige.

Je commence vraiment à me demander si il ne cherche pas à m'assassiner.

Lorsqu'il commença sérieusement à devenir violet, Arthur le repoussa gentiment et lui dit dans un petit rire :

«Bah, tu te plaignais souvent de moi. Et je n'ai pas toujours été très conciliant. Je ne sais pas si tu t'en souviens, mais j'avais la main leste... Tu pouvais être adorable comme terriblement irritant, mon pauvre Alfred.»

Arthur épousseta le col de la veste d'Alfred, généreusement saupoudré de neige avant de regagner le chemin. L'américain se mordit la lèvre, amusé. Décidément, la maniaquerie de son tuteur ne s'était pas arrangée avec le temps.

Ils avaient traversé le portail et s'engouffraient dans la forêt. Il n'y avait que peu d'arbres à cet endroit, mais le terrain était en pente et il était aisé de glisser sur une branche ou une limace un peu trop grasse. Quelques minutes passèrent, la forêt devenait de plus en plus sombre et touffue, mais cela ne semblait pas entamer l'enthousiasme d'Alfred, occupé à raconter quelque chose qu'Arthur n'écoutait pas, les yeux rivés sur le sol.
Ce qui devait arriva, Alfred trébucha dans un grand cri pas vraiment viril. Par réflexe, il faillit s'agripper à l'anglais qui eut un mouvement de recul.

L'américain à terre, Arthur éclata d'un grand rire moqueur :

« AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA! j'espère que tu as vaincu ta peur du noir, dear <3"


Et tel un raccoon facétieux, il s'élança rapidement à la recherche d'un endroit où il pourrait observer Alfred sans être vu.

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MessageSujet: Re: [1989] Beyond Our Sight [US&UK]   [1989] Beyond Our Sight [US&UK] Icon_minitimeJeu 19 Nov - 18:27

La vue de ce jardin enneigé avait fait resurgir d'innombrables souvenirs dans l'esprit d'Alfred. Il se souvenait des moments passés avec Arthur, Francis, Matthew, et parfois même Lysander. L'Américain avait d'ailleurs toujours été très complice avec ce dernier, surtout à l'époque où le jeune homme était entré dans l'adolescence. Les deux excentriques nations passaient alors tout leur temps ensemble, dès qu'ils pouvaient se voir, et mettaient un point d'honneur à égayer le manoir – ou plutôt, à y mettre un bazar monstre. Pour Arthur, la combinaison « Teenager!Alfred + Lysander » était alors bien pire que n'importe quel Francis en rut ou que n'importe quel champ de bataille. D'autant plus que l'Amérique prenait de l'assurance et commençait à se rebeller contre son tuteur, d'autant plus qu'il avait appris à esquiver les gifles et à courir vite et longtemps, suffisamment pour qu'Arthur cesse de le poursuivre en premier. Il fallait voir l'Anglais – qui n'avait alors plus rien à voir avec un gentleman, rien qu'à l'entendre brailler des injures – courir après son pupille... Cela faisait bien rire Francis lorsque ça arrivait.

En tout cas, les deux tornades menaient la vie dure au Raton dès qu'ils étaient réunis. Charybde et Scylla, en somme. Ils passaient leur temps à ricaner et à glousser, quelque soit l'endroit, immatures qu'ils étaient : derrière les portes, sous l'escalier, dans la chambre, derrière les buissons, dans la salle de bain,... Et même au fond de l'église pendant la messe de Noël où ils miaulaient joyeusement – et autres choses indécentes s'ils avaient un peu bu –, s'esclaffant parce que ça résonnait atrocement. Pendant les fêtes, quand tout le monde valsait sagement, ils étaient les deux seuls abrutis décérébrés à sauter partout sur un rythme qu'eux seuls pouvaient entendre et à tournoyer comme des fous, bousculant les autres danseurs, causant un fiasco anti-conventionnel qui aurait fait s'arracher les cheveux à Roderich. Afred et Lysander s'amusaient également – entre autres – à se poster en haut des escaliers et à jeter des confettis sur les gens en bas, voire les sous-vêtements d'Arthur – qui voyait rouge – quand il y avait des invités importants, comme Ivan, Yao, Ludwig ou Antonio par exemple. Le Britannique devait bien avoir mille raison de vouloir les égorger sauvagement, ces sales esprits frappeurs.

D'autant plus qu'ils se bizouillaient. Les autres nations présentent tiraient alors une drôle de tête en les voyant dans leur coin – surtout Ivan et Lý –, hormis Francis qui semblait s'en délecter. Alfred avait découvert les premiers émois de la sexualité en la personne très efféminée de Lysander avec qui il avait échangé son premier baiser timide d'adolescent. De quoi donner une raison de plus à Arthur de les séparer tous les deux. Oh, il avait d'ailleurs essayé, mais l'Américain faisait le mur et découchait pour rejoindre l'Ecossais dans un bar et faire la fête toute la nuit. Même maintenant, Alfred pouvait passer des heures au téléphone avec le rouquin, et plus tard quand la technologie le permettrait, ils passeraient des heures à se parler en visio sur leur téléphone portable ou leur ordinateur. Sans compter les petits mots qu'ils s'envoyaient pendant les réunions... Deux grands enfants.

C'est vrai qu'à l'adolescence, Alfred avait été une pure calamité, tantôt adorable, tantôt insupportable, encore plus que lorsqu'il était enfant, quand Arthur conservait encore son statut de Dieu vivant. D'ailleurs, sa crise d'adolescence était telle qu'il avait fini par demander son indépendance, tout en sachant quels sacrifices difficiles cela lui demanderait, ne serait-ce qu'au niveau sentimental et affectif. Mais bon, la vie avait continué et désormais, ils étaient là, à discuter le parc comme au bon vieux temps. Du moins c'est ce que pensait naïvement Alfred...

« Bah, tu te plaignais souvent de moi. Et je n'ai pas toujours été très conciliant. Je ne sais pas si tu t'en souviens, mais j'avais la main leste... Tu pouvais être adorable comme terriblement irritant, mon pauvre Alfred. »

La jeune nation esquissa un sourire amusé, repensant à toutes ses bêtises d'enfant et d'adolescent. Puis il se mordilla la lèvre pour ne pas rire en voyant Arthur épousseter son col, maniaque. Lancé sur le sujet, Alfred répondit :

« Oui, c'est vrai, je m'en suis pris de belles... Je me souviens d'une gifle particulièrement bien sentie où ma joue est restée rouge et douloureuse pendant trois jour. Tu étais inspiré ce jour-là... Il me semble que c'était après un Noël où j'avais été particulièrement insupportable avec Lysander – il me semble que c'est cette année où on avait mis le feu au sapin, non ? – et qu'en plus j'avais passé mon temps à bizuter Francis... Bref, j'ai pleuré ma mère et ma joue s'en souvient encore. D'ailleurs, avec le recul, tu en penses quoi de toutes ces histoires avec Lysander ? »

Sans trop attendre de réponse, il enchaîna :

« C'est surtout à lui que je me plaignais en fait, vu qu'il était plus ou moins mon seul ami parmi les autres nations... Peut-être te l'a-t-il dis ? Oh, à cette époque, je m'entendais bien avec Ivan aussi, d'ailleurs... Mais j'imagine qu'entre Lysander et Ivan, tu préférais quand même que je traîne avec ton frère – cousin ? je sais plus... – non ? Quoique... Le dilemme est intéressant. J'étais sage avec Ivan et j'étais incontrôlable avec Lysander. Pauvre de toi, tu devais avoir des envies de suicide... ou plutôt de meurtre, te connaissant. Tu es plutôt du genre à éliminer ce qui te gêne plutôt que de t'incliner devant. Comme moi... Tu m'auras appris ça : l'opiniâtreté et la détermination. ... Dis Arthur, tu m'écou... ? »

Soudain, il trébucha et bascula en avant, poussa un petit cri de surprise assez peu viril pour le coup. La jeune nation voulu se rattraper à Arthur, mais cette sale charogne celui-ci fit un pas en arrière, laissant le blond s'étaler de tout son long sur le sol gelé. Avant qu'il n’ait pu retrouver ses esprits, sonné par sa chute douloureuse, l'Anglais lança, presque cruel, dans un grand rire moqueur :

« AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA ! J'espère que tu as vaincu ta peur du noir, dear ! »

Que... Quoi ? !

Endolori par le choc, il se releva avec peine et regarda autour de lui, frissonnant et décontenancé. États-Unis resserra son blouson autour de lui et gémit :

« Arthur ! Ce n'est pas drôle, tu m'as fait mal, idiot ! »

Alfred regarda autour de lui : il était bel et bien seul, abandonné dans le noir... Il frémit et se tassa un peu sur lui même, rentra la tête dans ses épaules. Il n'aimait pas ça, pas du tout. Le jeune homme hasarda :

« Arthur... ? Arthur ? Allez, réponds ! Arthur ! Tu es vraiment immature ! Et crétin ! Je vais mourir de froid ! Tu sais bien que je déteste le froid ! Et je ne supporte pas d'être seul dans le noir, surtout quand il fait froid justement ! »

Pas de réponse. Il shoota dans une pierre et commença à faire les cent pas, nerveux, peu rassuré. Puis la jeune nation se redressa et appela à nouveau :

« ARTHUR ! »

Toujours aucune réponse. Il se mit puérilement à trépigner puis geignit, suppliant :

« Arthur ! Je n'aime pas ça ! Reviens ! »

Il sursauta en entendant la forêt craquer à cause du vent dans les branches. Alfred blêmit d'un coup, et regarda autour de lui, guère rassuré, le coeur battant. La peur commençait à le ronger, chaque ombre semblait lui vouloir du mal. Un fracas dans les buissons l'acheva et, poussant un cri d'effroi, il s'enfuit en courant, paniqué. Il courut aussi loin que possible, se perdant davantage dans les bois sombres. Puis, poussé par un instinct animal, il grimpa dans un arbre avec une vivacité étonnante et resta perché là-haut, tremblant, crispé aux branches, fixant les ténèbres.


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MessageSujet: Re: [1989] Beyond Our Sight [US&UK]   [1989] Beyond Our Sight [US&UK] Icon_minitimeSam 19 Déc - 16:37

Just as planned.

Arthur, sournoisement caché derrière un arbre, observait Alfred avec une expression de lutin facétieux. Il parvenait tout juste à se retenir d'éclater de rire devant le spectacle pitoyable qu'offrait Amérique. Les larmes aux yeux, la voix geignarde, le teint plus blanc que les spectres qu'il redoutait tant, la grande nation avait considérablement perdu de sa superbe. En l'espace d'un instant, il était redevenu le gamin moqueur et nyctaphobe dont le départ... dont le...

...dont le départ ne m'a pas autant affecté que les autres le pensent.

...

« ARTHUR ! »

L'intéressé cligna des yeux rapidement, quittant le monde aigre-doux des souvenirs pour retourner à la réalité. Alfred regardait de droite à gauche, les traits crispés par l'angoisse d'une manière délicieusement comique. L'imbécile devait se croire un héros malchanceux perdu dans les ténèbres par un fou ambitieux.
Puis, sans raison particulière, il se mit à courir en sanglotant, s'enfonçant prestement dans l'impénétrable forêt. L'anglais demeura interdit un moment, muet de stupeur.
La première puissance militaire et économique du monde venait de détaler comme un lapin pour.... rien.

... Baby Rabbit is back.... His IQ lower than ever....

Par quoi avait-il pu être effrayé, ce grand nigaud? On entendait guère que le vent sifflant dans les branches des arbres. La forêt, éclairée par la lune, n'était pas si sombre.

Stupid coward...


Enfin, un bruit se fit entendre. Arthur se colla contre le tronc de l'arbre, tendant l'oreille et sortant son grimoire, au cas où les peurs d'Alfred furent fondées.

Des sanglots étouffés. Arthur soupira de déception en rangeant son ouvrage. Tel qu'il le connaissait, Alfred avait dû se cacher dans un trou (plein d'insectes) et pleurait sur son sort ô combien misérable!

Arthur lutta encore un moment avec sa conscience. D'un côté, il pouvait s'approcher doucement de la masse tremblante qui prétendait être une sommité parmi les nations, le mitrailler avec son appareil photo, retourner au manoir et cacher les photos dans son coffre. Oui, ce serait vraiment amusant. Horriblement machiavélique même.
Il pouvait aussi s'excuser et l'aider à retrouver un peu de dignité.

L'anglais se mordait les lèvres en se dandinant sur place, tiraillé par le choix qu'il devait faire. La soirée pouvait prendre un tournant plus ou moins plaisant par sa seule volonté. Pour la première fois depuis longtemps, il avait toutes les cartes en main, autant bien réfléchir avant de les abattre.
La première option était diablement tentante... Il pourrait reprendre le dessus sur ce blondinet goguenard et il aurait quelque chose d'amusant à raconter à ses hôtes (ce qui n'arrivait pas tous les jours). Mais les relations avec son ancien protégé se dégraderaient considérablement.

En présentant ses excuses, il ferait passer l'autre pour un petit joueur à l'imagination aussi fertile que celle d'un jeune enfant. Il se voyait déjà, le sourire aux lèvres, le ton paternel et moqueur : "Alfred, mon cher! Vous exagérez! Cette petite facétie, ahah, quel goût exquis! Dommage que vous soyez si... oh oublions cela! Un Scotch?"

Oui, c'était la meilleure solution, sans aucun doute. Il pourrait ainsi raconter cette petite anecdote à son entourage sans paraître immature et cruel.

Parfait.

*~~~ + ~~~*




"ALFRED! Descends de cet arbre ou... ou..."


Alfred F. Jones, les États-Unis d'Amérique, présidés par Barack Obama (dont Alfred était d'ailleurs très fier) était actuellement réfugié dans un arbre, tétanisé par la peur de créatures immatérielles qui brillaient plus par leur absence que leur hostilité.

Arthur soupira. Il savait son ancien "poulain" assez craintif ou du moins impressionnable. Mais tout de même! Aller jusqu'à grimper dans un arbre comme un racoon effrayé....

"Et tu prétends être un héros?! Allez viens Alfred! Sinon... j'en parle à Francis!"

Arthur croisa les bras, un sourire railleur aux lèvres. Il entendait vaguement Alfred marmonner et bouger à ses paroles.... menaçantes. L'envie d'immortaliser l'instant où Amérique descendait laborieusement de l'arbre, le front perlant de sueurs froides, tremblant comme une feuille le tourmentait.

Restons... fair-play. Le pauvre petit a l'air bien pâle...


Il ne retint pas un léger ricanement auquel la jeune nation répondit par un regard plus noir que la nuit.

Espérons qu'il ne m'en veuille pas trop. Et faites qu'il ait quitté la NRA...


"Alfred, je suis désolé. Je ne pensais pas que tu réagirais si... vivement?"

Difficile de parler lorsqu'on se mord la langue, de peur d'éclater de rire. Arthur inspira, essayant de calmer les soubresauts nerveux qui l'agitaient. Bon Dieu, qu'Alfred était risible en ce moment là !

"Tu as besoin d'un bon bain, je te l'offres d'accord? Après tu pourras rejoindre ta chambre d'ami, d'accord".

Arthur lui tendit la main, un sourire embarrassé en guise d'excuse. Il n'avait pas voulu lui faire du mal, juste profiter de la situation...

Espérons maintenant... qu'il ne se vengera pas.


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MessageSujet: Re: [1989] Beyond Our Sight [US&UK]   [1989] Beyond Our Sight [US&UK] Icon_minitimeDim 3 Jan - 16:01

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Fuck. Fuck. Fuck ! FUCK !!

Des larmes de colère et d'humiliation se mêlaient à celles de sa peur, vives et irrépressibles. Arthur allait sûrement se faire un plaisir de raconter ça à toutes les nations, surtout celles dont il n'avait vraiment pas envie qu'elles sachent – France, Canada, Russie, Cuba, Allemagne, Japon,... Merde. C'est que ça allait le faire kiffer, ce sale raton vicieux, c'était sa vengeance. Le voir dans une position aussi honteuse et inconfortable.

Bastard !

Alfred ressentit une pique de haine pour son tuteur, aussitôt étouffée pas l'amour qu'il éprouvait quand même pour lui. Mais la colère et la rancœur étaient toujours là : si Angleterre avait le malheur de révéler à qui que ce soit ce qui s'était passé ce soir, il jurait qu'il se vengerait. Il se vengerait vraiment. Amérique lui ferait mal, en enfonçant le couteau là où il savait que les blessures d'Arthur n’étaient pas cicatrisées. Dans la plaie causée par son départ par exemple, par sa rébellion d'adolescent idéaliste qui s'était soldé par une cuisante défaite pour le Britannique. Il suffisait de quelques mots comme « Je te hais », ou « Je n'ai jamais été aussi heureux que le jour où je me suis séparé de toi », ou encore « Cette expression de douleur sur son visage, alors que tu étais agenouillé à mes pieds, dans la boue, m'a mis du baume au cœur » – même s'il ne les pensait pas – pour faire regretter son acte à l'Anglais. On. ne. se. moquait. PAS. des. États-Unis. JAMAIS. Le Japon s'y était essayé ; résultat : deux bombes, deux cents-dix mille victimes, plusieurs mois d'enfer, plusieurs siècles de traumatisme.

La jeune nation planta ses ongles dans le tronc gelé de l'arbre auquel il était agrippé comme une moule à son rocher. Ça lui faisait mal aux doigts, mais il ne s'en rendait pas compte. Les larmes troublaient sa vue et sa gorge était si serrée qu'il avait du mal à respirer. Putain... Et quand bien même Arthur ne le répéterait à personne, si jamais il osait lui en reparler ou lui faire des sous-entendus sarcastiques, ce serait la même chose qui l'attendrait ! Pas les bombes, j'entends, mais les paroles acides. Ce qui, dans un sens, revenait au même pour le raton meurtri par la chair de sa chair, ou presque.

L'Amérique grinça des dents et ravala ses larmes tant bien que mal, l'orgueil reprenant le pas sur l'effroi. Car s'il y avait bien un péché mortel, capital, qui caractérisait Alfred, c'était bel et bien l'Orgueil. Pride. Une caractéristique qui lui venait d'Arthur, de même que la Gourmandise – certes de mauvais goût. Francis lui avait légué la Luxure et l'Envie, Ivan l'avait initié à l'Avarice et à la Colère. Seule la Paresse n'avait jamais eu sa place dans les défauts des États-Unis ; car s'il y avait bien un pays qui de chômait pas, c'était bien lui. Et tout le monde ferait bien de s'en rappeler sur Terre : les États-Unis ne dorment jamais, ils gardent toujours un œil sur tout, vigilants et omnipotents.

« ALFRED! Descends de cet arbre ou... ou... »

Le susnommé s'accrocha plus fort à son arbre, piqué par ses paroles. Il tiqua. Ou quoi ? Hein ? Vas-y, Arthur, dis-le. Ou quoi... ?

« Et tu prétends être un héros ? ! Allez viens Alfred ! Sinon... j'en parle à Francis ! »

Et voilà. Il le savait. Quel sale coup bas. L'enfoiré. Et est-ce que ce sont les manières d'un héros d'agir comme un traître puéril, Arthur ? ! La jeune nation se raidit et griffa lentement l'arbre, furieux. Palpitant de rage et d'exaspération, il marmonna quelque chose qui ressemblait vaguement à « ... le savais... alors là... l'regretter... restant d'tes jours... ». Alfred prit une inspiration et descendit laborieusement, en faisant très attention à là où il mettait les pieds. Car si monter lui avait paru tout à fait naturel, le chemin inverse était un véritable parcourt du combattant. Après s'être frayé un passage à travers les branches, s'être fait peur une ou de fois et avoir vérifié des dizaines de fois la distance qu'il lui restait avant de toucher le sol, ses deux pieds rencontrèrent la terre ferme.

Un peu soulagé, l'Amérique s'essuya le front, le cœur battant. Un petit ricanement attira son attention et aussitôt, il gratifia Arthur d'un regard des plus noirs. Ce n'était vraiment pas le moment. Vraiment pas. Et s'il était l'Angleterre, il apprendrait à la fermer. Seulement le jeune homme n'était pas l'Angleterre et ce dernier était trop VIEUX et trop SENILE pour se rendre compte qu'il s'enfonçait.

« Alfred, je suis désolé. Je ne pensais pas que tu réagirais si... vivement ? »

Désolé, mon cul, oui ! Jamais des excuses n'avaient sonné aussi faux ! Le prenait-il pour le dernier des abrutis ? Et Arthur savait parfaitement qu'il était nyctaphobe. Il n'avait donc aucune excuse. Oui, le Britannique était inexcusable. La jeune nation serra les poings jusqu'à faire blanchir ses jointures, crispé et nerveux. Il en voulait beaucoup à son tuteur de l'avoir humilié de la sorte. Et croyait-il que les États-Unis ne voyaient pas ses efforts pour ne pas exploser de rire ? Alfred avait vécu assez longtemps avec son père adoptif pour décrypter parfaitement le langage de son corps. Or là, Arthur réprimait un fou rire.

« Tu as besoin d'un bon bain, je te l’offre d'accord ? Après tu pourras rejoindre ta chambre d'ami, d'accord. »

L'Anglais lui tendit la main avec un sourire en gage de paix. Alfred leva ses yeux bleus cyan vers le blond, l'air furieux. Il avait envie de cracher son venin, mais il savait que seul son regard – lourd de reproches, de rancœur, de rage et de déception – suffirait à faire comprendre à Arthur que ce ne serait pas aussi simple qu'une poignée de main. L'Américain le fixa longtemps sans ciller, plein d'amertume et de fureur. Il coulait l'écraser sous la chape de plomb qu'était son regard impitoyable, chargé de sentiments brûlants. Et il le regarda jusqu'à ce qu'Arthur détourne le regard, gêné. Alors les États-Unis rajustèrent son manteau fourré et siffla d'un ton aussi glacial que la météo :

« Le cache-cache est fini, j'ai froid. On rentre. »

Sans serrer la main qu'il lui tendait, Alfred le dépassa et revint sur ses pas. Pas trop vite pour qu'Arthur puisse lui montrer le chemin. Du moins l'espérait-il. En même temps, il était très déconseillé qu'Arthur recommence un coup de ce genre pour le moment.

Les mains dans les poches, les sourcils froncés et les yeux rivés droit devant lui, la jeune nation avançait sans se retourner, fière. Son ego avait été piétiné une fois. Il n'y en aurait pas de deuxième. Soudain, il prit la parole sans regarder son tuteur, d'une voix dure et froide :

« Un héros... Tu n'en es pas un non plus, Arthur. Tu crois que c'est loyal de me faire ce genre de plaisanterie stupide ? Et si en courant à l'aveuglette dans un lieu inconnu, la nuit, j'étais tombé dans un ravin et trouvé la mort ? Hein ? Et si j'étais mort par ta faute, Arthur, qu'aurais-tu fait ? A moins que ce ne soit ce que tu voulais au fond de toi ? Et c'est pour ça que tu n'es pas excusable, mon cher raton : parce que tu savais parfaitement que le terrain me défavorisait nettement, de même que les conditions. Tu sais que je ne supporte ni l'obscurité, ni le froid. Tu le sais. Depuis toujours quasiment. Alors tu n'as aucune excuse. Aucune. »

Alfred continua à marcher, retombant dans un silence pesant. L'air autour de lui semblait vibrer, lourd de sa colère. Soudain, il se retourna et, le regard flamboyant, ajouta en regardant l'Anglais droit dans les yeux :

« Et si jamais tu parles de cet incident à qui que ce soit – même à moi – je ne reviendrais plus jamais. Plus cette fois. »

Pas comme quand je t'ai vaincu et que j'ai fini par revenir vers toi en temps que pays allié... Non, cette fois, je ne reviendrai pas.

L'ambiance demeura plombée jusqu'à ce qu'ils arrivent au manoir, dans le silence lui plus total, chacun remuant leur pensées respectives. L'Américain donna son manteau, ses gants et son écharpe au majordome et se frotta les mains, tremblant. Il se rappela l'invitation à prendre un bain. Alfred fixa Arthur avec intensité et déclara, presque condescendant :

« Mais je réfléchirais à revoir mon humeur à la hausse si jamais tu m'offres ledit bain. J'ai besoin d'être au chaud. Et je veux un vrai bain ! Pas une de tes flaques de pacotille caractéristiques du mec qui ne veut pas claquer son argent, hein... »

A toi de choisir, Arthur. Je te redonne une petite chance.


Dernière édition par Alfred F. Jones / USA le Lun 9 Aoû - 0:03, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [1989] Beyond Our Sight [US&UK]   [1989] Beyond Our Sight [US&UK] Icon_minitimeMer 14 Avr - 10:51

Immaturité : État de quelqu'un qui manque de maturité psychologique, intellectuelle ou affective.

On pouvait blâmer Alfred pour son comportement immature. Quel adulte digne de ce nom irait se réfugier dans un arbre, s'abandonnant à la peur panique en oubliant tout sens de l'honneur? C'était assurément un comportement puéril au sens où seul un enfant serait assez raisonnable pour suivre ce que lui dicte son instinct.

Un adulte ne se serait pas enfui, il aurait essayé coûte que coûte de garder la face! L'avait-il éduqué ainsi? N'avait-il pas essayé d'en faire un gentleman froid et élégant?
Arthur secoua la tête. Il reprochait à Alfred de ne pas réussir à se conformer à se qu'il pensait être un modèle de perfection, mais après tout, Arthur non plus n'était pas un gentleman dans l'âme. Alfred n'était que le fruit de son éducation... Qui était en tort?

Conclusion logique à ce petit radotage Britannique : Alfred Jones était un être puéril, se laissant bien trop facilement emporter par le puissant courant de ses émotions, mais il n'était pas irraisonné. Peut-être même que ce petit côté "attention je suis un feu de forêt" faisait son charme? L'aurait-il aimé si il avait été autrement? Alfred n'était pas Matthew et c'était surement mieux ainsi.

Et pourtant, Arthur doutait fort qu'Alfred sache seulement se servir du vide entre ses deux oreilles. L'avait-il déjà vu réfléchir? Il prenait toujours des décisions très rapidement, préférant l'action, même stupide, à ce qu'il appelait "des radotages d'intellos".
Peut-être qu'Arthur était contrarié par le ton comminatoire de la jeune nation et qu'il n'était pas en état de juger objectivement des qualités intellectuelles de son ancien protégé.

Certes, le jeune prétentieux se laissait souvent guider par ses capricieuses émotions et il paraissait même parfois dédaigneux envers tout ce qui nécessitait de longues heures de réflexion et de débats intellectuels mais ce n'était qu'une posture.
Non, Alfred Jones n'était pas le gros lard inculte et bigot que Francis décrivait. Cette apparence trompeuse cachait un être bien plus malin que l'on eût pu croire. Amérique possédait une intelligence vive, basée sur ses instincts ce qui lui permettait une compréhension rapide de la mécanique du monde. Oui, cela pouvait aisément le conduire à faire des raccourcis faciles mais au moins il ne s'enfermait pas dans des raisonnements intellos sinueux, snobs et interminables typiquement Européens.

Alfred ne manquait pas d'intelligence.

Il manquait d'empathie.

Time is money, Arty..

Et voilà qu'une fois encore il se surprenait à tenter de comprendre l'étrange machine qu'était le cerveau d'Alfred, en supposant qu'il y en ait bien un. Les deux hommes, car en ce moment ils se sentaient plus hommes que nations, remontaient doucement vers le Manoir. Arthur, perdu dans ses pensées ne faisait aucun bruit. Il observait Alfred en biais et il réprima un sourire en surprenant la petite moue boudeuse de l'Américain. Vraiment, quel enfant.

Quelques légers flocons presque imperceptibles flottaient dans l'air, trop légers pour tomber. Éclairés par la pleine lune, ils formaient une nuée pailleté et donnaient au parc des allures féeriques. Arthur souriait, émerveillé par la beauté de son domaine, ne prêtant plus attention à Alfred. Il avait un beau sourire d'enfant, seul son regard trahissait son âge. Il appréciait la neige mais elle le rendait aussi tristement nostalgique. Il reporta son regard sur Alfred qui époussetait sa veste constellée de flocons d'un geste brusque.

Tsk.

Arrivés au manoir, Arthur débarrassa Alfred de sa veste, sans dire un mot. Puis, revenu dans le hall, il tendit la main à Alfred, qui semblait déjà moins énervé. Il était temps d'essayer d'arranger un peu les choses. Arthur se sentait las, ce soir là, et il n'avait plus envie de jouer au chat et à la souris avec son ancien protégé. Ce petit jeu qui durait entre eux depuis déjà longtemps risquait fort de tourner au vinaigre si il ne savait l'arrêter. Inutile de compter sur Alfred et d'attendre de lui qu'il fasse le premier pas...

« Alfred, j'ai froid, je vais prendre un bain. »


Arthur inspira, pria pour que ses joues ne s'embrasent pas, et dit d'une voix qui se voulait calme :

« Tu peux venir avec moi... ou m'attendre près du feu. »

Il luttait pour ne pas trop gigoter, cachant son malaise tant bien que mal. Il essayait de ne pas trop espérer, sachant bien qu'un refus de la part de l'autre n'en serait que plus décevant et humiliant pour lui.

Citation :
DUR. Je trouve mes rps de plus en plus courts... ngk. Enfin, désolée pour le retard surtout. J'ai essayé de rendre le ton du rp un peu plus "léger". Bien sûr tu es libre de faire ce que tu veux ;p
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MessageSujet: Re: [1989] Beyond Our Sight [US&UK]   [1989] Beyond Our Sight [US&UK] Icon_minitimeLun 9 Aoû - 1:40

Spoiler:


Il n’y avait pas prêté attention la dernière fois à cause de l’euphorie, mais pénétrer dans le manoir d’Arthur lui laissait une impression aigre/douce qui s’insinuait lentement en lui, comme une épaisse gelé – étouffante et dense – qui se déverse en tachant tout ce qui entre en contact avec elle. Ces vieilles pierres anglo-saxonnes… Toutes empreintes de souvenirs joyeux et douloureux, tous des souvenirs d’enfance ; de son enfance passée en Angleterre avec Arthur et Matthew. Parfois Francis. La famille Kirkland… Angleterre, France, États-Unis, Canada. Tous les quatre, juste eux. Pour la première fois depuis son arrivée, Alfred s’attarda sur ce qui l’entourait : le vieux hall tapissé d’ancienne tentures d’époque, le passage encadré d’armures moyenâgeuses, des tapis élimés, les tableaux de maîtres oubliés depuis belle lurette… Il avait vécu ici. Amérique s’était traîné à quatre pattes sur le sol de pierre pour jouer avec des bois de bois ramenés du jardin. Il s’était amusé à poser les armures pour les faire tomber ou à se cacher dedans pour faire peur à son frère jumeau. Quelque part, le manoir lui manquait… Cette époque insouciante aussi. L’époque où il n’était pas seul au monde comme maintenant. Personne ne savait cela. USA par-ci, USA par-là. Le pays le plus puissant, le plus riche, le plus influent. Mais aussi le plus solitaire. Même la Russie avait sa famille pour l’entourer ! Quant à lui, son père adoptif lui faisait la guéguerre sans arrêt, son jumeau lui tournait le dos pour fricoter avec Cuba et ne parlons pas de Francis. En fait, son seul véritable ami était sans doute le Japon, contre toute attente, malgré Pearl Habor, Hiroshima et Nagasaki.

Alfred se retourna vers Arthur. Qu’en était-il vraiment de lui ? Allié ? Ami ? Parent ? Autre… ? Quelle était la nature de sa relation avec ce sale raton ? Mystère… Amérique éprouvait tant de chose pour Angleterre. De l’admiration, du défi, de l’agacement, de l’orgueil, de la rancœur, des remords, de l’amour… De la haine ? Non. Il avait de la haine pour Russie, pour Cuba,… Mais pas pour Arthur. C’était l’amour qui primait sur le reste. Ils étaient trop proches pour qu’Alfred le déteste.

Il détailla ces yeux vert forêt, ces sourcils épais, ces cheveux blonds en bataille, ce petit nez retroussé, cette peau laiteuse, ce visage un peu bourru mais délicat… Si familier et si étranger. Alfred soupira et détourna à nouveau la tête. C’était beaucoup trop compliqué. Il n’aimait pas quand ses innombrables disputes avec Arthur s’éternisaient, mais cette fois il ne pouvait le pardonner aussi facilement. Il était bien trop en colère pour cela. Arthur était vicieux, il le savait bien, et Amérique ne supportait pas ça. Cette… « subtilité » anglaise. Tu parles… On lui reprochait souvent son côté fonceur et spontané, mais Alfred préférait mille fois être un bourrin irréfléchi qu’un raton manipulateur.

Pourtant, c’était Arthur qui l’avait élevé et il était certain qu’Alfred avait hérité de ce côté-là d’Angleterre, même s’il ne le dévoilait pas…

« Alfred, j'ai froid, je vais prendre un bain. »

Alfred se renfrogna et fourra ses mains dans les poches. Il grommela :

« C’est exactement ce que je viens de dire. Sauf que je parlais de MOI. Tu m’ignores, ou bien… ? »

La jeune nation soupira de nouveau, de mauvaise humeur et peu disposé à faire des efforts. Arthur devra se débrouiller. Puis, contre toute attente, Arthur poursuivit :

« Tu peux venir avec moi... ou m'attendre près du feu. »

Alfred ouvrit des yeux ronds comme des billes et fixa son père adoptif avec un air profondément hébété, choqué même. Il répondit vivement :

« Pardon ? »

Angleterre se trémoussait un peu, l’air gêné, luttant pour ne pas que ses rougeurs s’épanouissent trop sur ses joues. Que… ? Comme quand ils étaient petits, ou bien… ? Alfred du lui aussi se contenir pour ne pas s’empourprer à son tour. Il regarda ailleurs, le regard fixé sur les pavés, et marmonna :

« Eh bien… Mouais, pourquoi pas… ? Tu n’as qu’à préparer la salle de bain, je te rejoindrai… Vais dans ma chambre. »

La jeune nation se détourna et grimpa l’escalier monumental jusqu’au deuxième étage. Il parcouru le couloir en traînant des pieds, l’esprit en déroute. Cette proposition soudaine ne ressemblait pas à Arthur. Pas du tout même… Que lui prenait-il tout à coup ? Avait-il une idée derrière la tête ou pas du tout ? Il ne le saurait qu’en y allant. Alfred poussa la porte de sa chambre, celle qu’il avait toujours occupé. Cela faisait des siècles qu’elle n’avait pas changé ; le racoon n’avait rien touché. Il s’agissait de sa chambre d’adolescent, alors qu’il était encore une colonie anglaise. Ses bagages étaient au pied du lit. Amérique s’accroupit et l’ouvrit. Il en sortit sa serviette de bain et la jeta sur le dossier d’un fauteuil rouge carmin. Pensif, soucieux, Alfred se déshabilla lentement. Les uns après les autres, il posa ses vêtements sur l’accoudoir de ce même fauteuil. Il était quand même très curieux de savoir ce qu’Arthur mijotait. Le blond noua la serviette autour de sa taille et sortit. Il s’arrêta devant la porte de la salle de bain, prit une inspiration et entra.

« …Arthur… ? »
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MessageSujet: Re: [1989] Beyond Our Sight [US&UK]   [1989] Beyond Our Sight [US&UK] Icon_minitimeJeu 23 Déc - 18:10


« Eh bien… Mouais, pourquoi pas… ? Tu n’as qu’à préparer la salle de bain, je te rejoindrai… Vais dans ma chambre. »


Arthur 1 - Alfred 0


L'anglais étouffa un petit soupir soulagé. Il ne fallait pas être un génie pour comprendre que la réponse d'Alfred était positive, il suffisait d'avoir visionné sa DVDthèque.

L'américain fréquentait bien trop les acteurs -et les actrices- d'Hollywood au goût d'Arthur.
Si il s'était contenté de copier le sourire colgate de Cary Grant ou le regard troublant de James Dean, ça aurait pu aller...
Alfred, être au-dessus de toute frontière morale ou sociale, s'était surtout inspiré des mimiques boudeuses et aguicheuses de ses plus belles actrices.
Oui, Alfred Jones jouait à la femme-enfant. Et bien que sa petite comédie avait indéniablement un côté charmant, elle ne trompait pas Arthur. Cette petite moue, c'était un oui drapé d'un semblant dignité et de charme.. féminin.

Expliquer à Jones qu'il existe en réalité des comportements plus... masculins que d'autres, c'était aussi ardu que de faire enfiler un pantalon à Pologne.
De manière générale, expliquer quoi que ce soit à Alfred relevait de l'impossible. Il avait la fâcheuse tendance d'être persuadé du bien-fondé de ses actions ou de ses dires.


Levant les yeux au ciel à cette pensée, Arthur tourna les talons et pénétra dans la salle de bain.
La pièce, spacieuse, éclatait de blancheur et de propreté, illustration du mot "immaculé".
Si l'anglais tolérait volontiers la traditionnelle poussière des bibliothèques, il refusait de voir la moindre parcelle de saleté dans sa précieuse salle de bain.
Francis et Lysander ayant habités le Manoir longtemps, il avait fait construire une deuxième salle de bains, réservée aux invités, las de retrouver leurs longs cheveux de partout.


La baignoire était suffisamment large pour deux. Alfred raffolait de ces immenses jacuzzis incrustés de diamants et pouvant accueillir la moitié de New-York, Arthur préférait de loin la bonne vieille baignoire traditionnelle avec des pieds en pattes de chat.
Il espérait qu'Alfred ne s'en formaliserait pas. Non, écouter Lady Gaga dans son bain avec une cohorte de mannequins à ses côtés ne l'intéressait pas.


Décidément les acteurs, et Mister Nicholson en tête de liste, avaient une mauvaise influence sur Alfred.

L'eau coulait à flot, chaude comme ils l'aimaient tous les deux. Angleterre se retourna, piocha sur l'une des étagères de bois une bouteille de bain moussant multicolore et la vida entièrement dans la baignoire, faisant naître une multitude bulles.
Elles garantissaient un minimum de pudeur, certes, mais il aimait surtout jouer avec la mousse, un de ses nombreux petits plaisirs secrets.
Il considéra un instant ses petits bateaux de bain mais se ravisa. Jamais il n'oserait sortir ses... jouets devant Alfred. Question de dignité.


Une fois qu'il fut certain qu'il ne manquait rien, il commença à se déshabiller, non sans jeter un regard nerveux derrière lui. Sans qu'il ne sache trop pourquoi, il refusait être surpris en train de se déshabiller. Il en allait de même pour le rhabillement.
Cette manie faisait toujours rire Kiku.

"Vous refusez que l'on voit l'étape intermédiaire, la transformation, comme la chenille se cache pour se transformer en papillon."

Chassant rapidement le japonais de son esprit, il s'engouffra dans le bain. La baignoire, bien qu'un peu étroite, était profonde. Il prit des bulles dans sa main et observa ses fées se poser dessus, sans les éclater.

"C'est vraiment dommage, souffla-t-il, qu'il refuse de vous voir."

Lorsqu'il entendit Alfred arriver, Arthur plongea dans l'eau, dissimulé sous la mousse.
La curiosité le rongeait et l'envie de rire, comme un enfant, le prit.
Qu'est-ce qu'il allait faire ?
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MessageSujet: Re: [1989] Beyond Our Sight [US&UK]   [1989] Beyond Our Sight [US&UK] Icon_minitime

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