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 [Ethiopie; 2010] Boire le café dans une coupe de vin; quoi de plus cérémonieux?

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Lovino Vargas / Italie S


Lovino Vargas / Italie S

Chef suprême de la ligue anti-Wurst


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[Ethiopie; 2010] Boire le café dans une coupe de vin; quoi de plus cérémonieux? Vide
MessageSujet: [Ethiopie; 2010] Boire le café dans une coupe de vin; quoi de plus cérémonieux?   [Ethiopie; 2010] Boire le café dans une coupe de vin; quoi de plus cérémonieux? Icon_minitimeMar 20 Sep - 13:44

Chaud. Tellement chaud. C'était paradoxale pour un pays situé en méditerranée, incarnant par ailleurs la partie sud de ce même pays, mais les faits étaient là: Romano mourrait de chaud à l'arrière de cette voiture sur le point de se dépiécer au moindre moment. Certes, il fût habitué plus d'une fois à affronter la canicule dans son pays, même dans de mauvaises conditions, mais là, tous était réunis pour le faire fondre, au sens propre du terme!

Le siège sur lequel il était assis lui brulait la moindre parcelle de peau découverte, le soleil se réfléchissait sur toute surface brillante jusqu'au petit bouton de chemise doré pour l'aveugler s'il avait le malheur de regarder l'éclat. A défaut d'avoir la climatisation dans cette voiture (très) bon marché, il n’y avait même pas de petit ventilateur pour au moins aérer l’atmosphère, même si ce serait de l’air chaud, ça valait mieux que de finir suffoqué. Comble du comble, le chauffeur refusait qu'il ouvre la fenêtre, soit disant pour des raisons de sécurité.

Si ce véhicule n'était pas une fournaise sur roues, alors Lovino ne savait ce que c'était.

Dire qu'il n'allait même pas avoir le droit à une réduction de tarif à cause des mauvaises conditions de voyage, il avait même le sentiment qu'il se faisait bien plumer par le seul taxi du coin. Mais il n'avait pas le choix: c'était soit ça, soit prendre le train; en temps normal, cela ne l'aurait dérangé aucunement, bien au contraire vu le régime que son portefeuille avait subit ces derniers temps. Seulement, entre les lignes ferroviaires en Europe et en Afrique, il y avait une marge, et le latin n'avait pas vraiment envie de comparer les deux. Le fait que le seul chemin de fer le reliant à la capital du pays soit monopolisé par France n'y était pas pour rien car la dernière chose que voulait Romano, c'était de se retrouver à parler français alors même qu'il était à plus de 3000 kilomètres de cet enfoiré de bouffeur de grenouilles!

Après des heures vécues comme un enfer par la nation, ils arrivèrent enfin à destination: Addis Abeda. La capitale du pays.

Comme prévu, Lovino du lâcher quelques jolis billets de plus qu'il ne le pensait sous l'œil étincelant de son chauffeur. Le voyage fut pénible, long, ennuyeux car ne parlant pas la langue, il ne pouvait pas engager de conversation (si tant est qu'il en eut envie, en grand asocial qu'il était), aussi, il se contenta de faire simplement la tête, comme à son habitude, pressé de se retrouver au frais quelque part. Une fois la voiture partie, le pays méditerranéen s'essuya la cascade de sueur qui coulait de son front d'un revers de bras. On aurait dit qu'il revenait de deux heures de footing alors que sa tenue ne s'y prêtait absolument: il portait une veste marron à manche très courtes, déboutonnée sur le devant avec deux poches sur la poitrine et un short de la même couleur. Il pensa heureusement à mettre des tangues malgré les petits cailloux qui se glissaient entre ses orteils, il ne le regrettait pas car ses pieds respiraient au moins.

Il balaya le paysage à la recherche de celle qui aurait du normalement l'accueillir, pressé d'en savoir plus.

S'il était ici, ce n'était certainement pas pour faire du tourisme, même si les passages étaient bien plus beau qu'il ne l'avait pensé (comme il put le constater tous le long du chemin en regardant par la vitre, n'ayant eut que ça à faire). Non, il y avait une chose qui l'avait attiré autant qu'un papillon de nuit sur une lanterne ou deux aimants aux pôles opposés. Une nouvelle qui lui avait remué les entrailles à tel point qu'il ne pût même terminer sa troisième pizza lors du dîner. Ils avaient peut être découvert la plus ancienne bible du monde ici, en Ethiopie!

Et bien sûr, lui, en pays profondément catholique, berceau même de cette religion, il n'avait pas attendu que Veneciano se bouge les fesses en premier, vu que ses terribles problèmes financiers (qui lui rappelaient qu'il avait du fric, lui!) passaient en priorité. Mais cela arrangeait bien Lovino que son frère soit entraîné dans cette frénésie capitalistique, car cela lui donnait l'occasion de pouvoir enfin toucher à quelque chose qui avait plus de valeur que n'importe quel billet de banque.

Aujourd'hui, sans plus attendre, il allait boire du bon café!

Mais oui, c'est bien ça: il avait fait tout ce chemin juste pour se faire servir une tasse de café. Les plus réactif diront que c'est totalement stupide, qu'il était descendu au bar du coin, il aurait eut la même chose pour beaucoup moins cher. Sauf que ces gens là omettent un minuscule détail.


Depuis un certain temps, Lovino se désespérait de voir ces pseudos marques de café en filtre, en dosette, en poudre et il ne savait quoi. Après tout, l'état de ses pupilles était directement lié à la santé de son corps. Et son corps lui disait qu'il en avait ras-le-bol de se taper de l'eau aromatisée au café en guise de petit déjeuner ou fin de déjeuner. Même le vin, même les pâtes, même les tomates n'arrivaient pas à pallier ce manque horrible de caféine de qualité qui lui prenait le ventre!

C'étaient ces signaux qui l'avaient incité à prendre le premier bateau, puis train, puis re-bateau (que voulez vous, quand on n’a pas les moyens...) pour foncer directement dans le pays qui regorgeait de ce trésor tant convoité: le café!

Oui, bien sûr, la Bible, la religion et tout, c'était important pour la santé de l'âme et la paix de l'esprit. Mais pour être franc, cela passait plus comme une excuse qu'autre chose parce qu'il aurait très bien put envoyer des hommes vérifier d'eux même au lieu de quitter sa maison de campagne, ses jolies filles, ses tomates, son confort personnel et, accessoirement, son frère. Mais l'Ethiopie se distinguait de Tunisie, Chype et beaucoup d'autres par une seule chose: elle était la seule à lui avoir donné un orgasme juste avec sa boisson la première fois.


Alors maintenant, le tout était de repérer cette jeune femme qui lui avait promis de l'accueillir.

Où es-tu donc, nouvelle déesse qui allait sauver le palais de notre Italie du Sud? Serais-ce toi que nous apercevons tout au bout de cette ruelle en train de courir dans tes somptueux vêtements, rappelant au passage à ce pauvre Lovino qu'il fait quand même tache avec sa peau bronzée, certes, mais encore bien tirée sur le beige, et ses vêtements ternes flambants neufs sortis directement de la boutique du coin, au milieu de toutes ces couleurs flamboyantes?
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[Ethiopie; 2010] Boire le café dans une coupe de vin; quoi de plus cérémonieux? Vide
MessageSujet: Re: [Ethiopie; 2010] Boire le café dans une coupe de vin; quoi de plus cérémonieux?   [Ethiopie; 2010] Boire le café dans une coupe de vin; quoi de plus cérémonieux? Icon_minitimeMer 21 Sep - 13:11

On n'attrape pas les mouches avec du vinaigre, aurait dit Francis. Et d'ordinaire, la Nation aurait souri, puis fait la réflexion que les humains se laissent plus souvent piéger par le vinaigre que par le miel. Question de survie, et de psychologie. Un interlocuteur sarcastique est plus rassurant que quelqu'un qui vous sourie, vous tapote le dos et vous dit que tout ira bien. La gentillesse n'est jamais gratuite; c'est la règle de base. La méchanceté n'est jamais payante; corollaire de la première règle. Du coup, il est plus simple de négocier avec quelqu'un qui donne l'impression de se moquer de vos intérêts. Et ce n'est qu'après coup qu'on se rend compte que, comme une mouche, on est pris au piège, et c'est uniquement parce qu'à force de regarder derrière soi, et sur les côtés, on a oublié de regarder devant. Et on a pas vu la toile d'araignée avant de se retrouver empêtré dedans, un arachnide souriant se préparant à vous dévorer. Dommage.

Yemgunazech était une cynique, et d'ordinaire elle en tirait orgueil. Elle se plaisait à imiter l'araignée lorsqu'elle était confrontée à son gouvernement. Ceux qui la dirigeaient la comprenaient rarement, et ne manquaient jamais de faire des erreurs. Mais ils prenaient rapidement l'habitude de regarder par dessus leur épaule en quittant leurs bureaux, de crainte qu'une jeune femme vêtue de jaune ne surgisse derrière eux, souriant de toutes ses dents, et ne leur adresse quelques mots dégoulinants de saccharine, de venin et d'arsenic. Plus d'un avait bondi au plafond en se retournant pour repartir, la découvrant au passage. Depuis le Derg, elle aimait que ses gouverneurs la craignent. Elle pouvait limiter les dégâts que leur aveuglement causait. L'idée de lui demander si telle ou telle réforme aurait un impact négatif ne leur traversait peut-être pas l'esprit, et ils ne suivaient pas toujours ses conseils, mais ils apprenaient.

Quoique les changements réguliers de gouvernements lui compliquaient la tâche. Elle voulait un empereur ! Quelqu'un qu'elle puisse malaxer à sa guise, afin que de réels progrès soient accomplis !

Sérieusement, est-ce que vous savez combien il est difficile de se procurer de la presse de qualité au marché noir ? Et ne parlons même pas d'être au courant de l'actualité internationale ! En général, elle apprenait ce qu'il se passait en dehors de la Corne avec deux semaines de retard au bas mot. A moins de harceler ses diplomates, qui se plaignaient alors qu'elle les empêchait de travailler. Mais bon... elle digressait, là.

Et la source de toutes ces digressions était son Président qui avait appris que Romano venait rendre visite à sa Nation. Chose qui ne poserait aucun problème s'il n'avait pas décidé que Yemguzanech devait célébrer son arrivée avec un buna. Buna auquel les membres du gouvernement prendraient bien évidemment part !

Elle avait tout essayé pour le faire changer d'avis, sans résultat. Elle avait grondé, menacé, soupiré, grondé, pleuré... rien à faire. L'homme était aussi obstiné qu'elle, et il avait un avantage : il ne connaissait pas Romano. Il pouvait donc facilement imaginer le Sud de l'Italie buvant le café entouré de politiciens bruyants et avides. Elle ne le pouvait pas, et elle... Elle avait oublié Romano !

La première impulsion de Yemguzanech avait été de se précipiter à la rencontre de Lovino, mais elle s'était vite contenue. Rassembler le matériel nécessaire pour la Buna n'avait ajouté que quelques minutes à son retard, et elle avait chargé le panier dans sa Jeep. La circulation était fluide, et elle avait trouvé une place non loin de la place où se trouvait son invité.

Cette fois, la jeune femme courut, se glissant entre les passants et scannant rapidement la foule à la recherche du jeune homme brun et pâle. Là. La silhouette kaki, qui réussissait l'exploit d'être renfrogné alors qu'il était entouré par la masse anonyme et colorée. Instinctif, un sourire doux glissa sur le visage de la nation éthiopienne alors qu'elle ralentissait sa course et se dirigeait calmement vers Romano, la robe pourpre battant ses chevilles, ses cheveux relevés en chignons derrière les oreilles laissant leurs rubans caresser ses épaules. Aux yeux des habitants, elle ressemblait probablement à n'importe quelle femme d'Hamar, l'aura que lui procurait son statut en plus. Insouciante des sourcils froncés de quelques hommes - une femme musulmane avec une croix autour du cou, vraiment ? - elle interpella gaiement le Sud de l'Italie alors même qu'elle l'entrainait vers la Jeep, le poussait dedans et s'installait derrière le volant. Concentrée sur la route devant elle, Yemguzanech attendit d'avoir quitté sa capitale pour enfin saluer son hôte, qui devait se poser quelques questions. Comme : pourquoi diable l'avait-elle kidnappé ?

_ Navrée, navrée. C'est juste que mon Président a appris que tu venais, et s'est mis en tête que tu apprécierais de partager le buna avec la totalité du gouvernement. J'admets avoir pris la fuite - vraiment, il est d'une obstination... Bref, il y a un endroit approprié pour le buna non loin d'ici, personne ne te parlera à part moi puisqu'il n'y aura personne d'autre, et on pourra ensuite aller au monastère admirer les Evangiles. Tu as fait bon voyage ?

Dans tout cela, l'idée que Romano n'ait pas la moindre idée de ce qu'était le buna ne traversa pas l'esprit d'Ethiopie. Comment pouvait-on ne pas savoir ce qu'était le buna ? C'était impossible ! C'était LA cérémonie éthiopienne, le symbole même de son pays, la cérémonie du café.
L'expression surprise de Romano lorsqu'elle se gara dans un pré et commença à déballer le contenu du panier - braseros, charbon, cini, grains de café vert dans une délicate boîte d'ébène... - aurait certainement fait sens, si la Nation s'était rappelée qu'elle n'avait jamais utilisé le terme "buna" en la présence du jeune homme auparavant. Oups ?


Dernière édition par Yemguzanech A./ Ethiopie le Mar 27 Sep - 14:03, édité 1 fois
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[Ethiopie; 2010] Boire le café dans une coupe de vin; quoi de plus cérémonieux? Vide
MessageSujet: Re: [Ethiopie; 2010] Boire le café dans une coupe de vin; quoi de plus cérémonieux?   [Ethiopie; 2010] Boire le café dans une coupe de vin; quoi de plus cérémonieux? Icon_minitimeVen 23 Sep - 18:12

Dix minutes, ce n'est rien dans une vie. C'est tout juste le temps passé dans une salle de bain ou le temps qu'il lui fallait pour préparer des pastas. Ca représente le sixième d'une heure, alors ce n'est pas une durée que l'ont peut considérer comme longue. Attendre quelqu'un dix minutes, c'est moins énervant que d'attendre son train ou son bus, ou pire, son avion pour un temps indéterminé car on ne peut pas considérer que dix minutes d'attente soit de l'exagération, même si c'est du retard. Dix minuscules minutes, ça se comble très vite en lecture ou en musique, plus encore si l'on est en charmante compagnie. Dix minutes, ça reste dix minutes, c'est tout.

Cependant, quand on s'appelle Lovino Vargas, qu'on a une dose de patience aussi grande qu'un microbe en culture dans une éprouvette et que l'on se retrouve à poireauter sous un soleil caniculaire sans chapeau, une valise aux pieds, et rien d'autre comme compagnie, avec en plus le regard des gens qui vous dévisage parce que vous êtes la seule tête de touriste dans le pays, dix minutes, ça devient vite long. Assez long pour laisser Italie du Sud fulminer dans son coin, remuant sa rage contre les gens de ce pays qui ne semblaient pas connaître la notion de ponctualité, ni de discrétion lorsqu'ils vous regardaient comme un animal en cage. Quoi, il n'avait pas tant que ça l'air d'un fauve échappé du zoo, si?

Comprenons donc qu'il n'était pas dans de meilleures dispositions pour arriver.

Aussi, il s'apprêtait à pousser une gueulante lorsque Ethiopie arriva dans sa sublime robe mauve pour l'emporter avec elle sans aucune autre explication. Romano se retrouva projeté dans une voiture beaucoup plus luxueuse et confortable que ce misérable taxi. Ses vieux reflexes revenant à la charge, il vérifia la qualité du fauteuil sur lequel il était assis ainsi que l'état global de l'intérieur de la voiture: c'était correct, pour une voiture tout terrain. Bien sûr, rien ne valait une bonne vieille Fiat comme il les aimait, mais étant donné que la compagnie Jeep appartenait elle même à Fiat, il devait avouer que cela n'était pas si mal au final. Cependant, aussi accueillante et chaleureuse que soit ce véhicule, il n'avait toujours pas digéré l'attente qu'il dû subir tantôt.

Aussi, il n'écouta qu'à moitié ce que venait de lui dire Ethiopie entre les excuses, les explications et les invitations. Son gouvernement? C'était une des choses dont Romano se souciait après s'être demandé ou il pourrait poser ses corps de nez après s'être bien trituré la narine pendant dix minutes. Elle prend la fuite? Grand bien lui fasse, c'était là une technique testée et approuvée par la nation du Sud mainte et mainte fois. La buna? Italie du Sud savait autant ce que c'était que la manière dont on utilise correctement une grenade.

Pour résumer, il était passablement furieux et il n'en n'avait rien à faire de ses histoires.

-"Non, je n'ai pas fait un bon voyage, j'ai fait un très mauvais voyage!" Balança simplement l'italien avec hargne. "Tu es bien gentille, Ethiopie, mais je n'ai pas fais trois milles kilomètres en bateau et en train juste pour venir admirer tes rituels traditionnels ou tes monastères, bordel! Je crève de soif, si tu veux tout savoir!"

Oui, il avait soif. Soif de caféine! Comme quelqu'un qui venait de faire un tour de cadrant de nuit blanche et qui devait encore veiller vingt quatre heure, ça en devenait presque une obsession. Dieu, pourquoi devait-il subir tant de sacrifices, d'épreuve juste pour pouvoir boire une bonne boisson chaude, qui plus est sous une canicule torride? La mondialisation avait vraiment des efforts à faire de ce côté là! Il en était là à penser sur sa mauvaise étoile lorsqu'il manqua soudain de passer à travers la vitre lorsque la nation africaine se gara un peu violement, lui rappelant qu'il n'avait pas porté sa ceinture de sécurité durant tout le voyage.

Il regarda un peu l'horizon, remarquant qu'ils étaient tous les deux dans un pré différent de ceux qu'il put voir en Europe. Celui ci était plus aride, plus fade en couleur mais aussi plus beau, plus rayonnant et plus intéressant si un jour il avait envie de peindre quelque chose de nouveau. Il s'assit sur des brins d'herbe un peu desséché, curieux de voir ce que concoctait Ethiopie avec toutes ces boites bizarres. Vraiment, cette fille était sympa, mais un peu d'explicité dans ses propos ne serait pas trop parce que Romano ne comprit rien à son cirque.

Jusqu'à ce qu'il reconnaisse les graines noires, marron parmi les autres.

Il tendit la main pour en prendre une sans se soucier de ce que penserait la jeune femme et le huma en fermant les yeux, espérant que c'était ce qu'il attendait. Oui, c'était ça, cet arome si veloutant, cet odeur qui vous prenait le nez, cette texture ferme au touché. Il n'y avait pas d'erreur possible : il tenait dans sa main une graine de café de qualité hautement supérieur que toutes celles qu'il put voir en Europe. Il la passa et repassa encore entre ses doigts pour la tâter afin s'assurer qu'il ne rêvait puis enfin, il rouvrit les yeux.

-"Ethiopie. Oublie tout ce que j'ai dit avant, d'accord?"

La nation avait la chance d'assister en direct à une crise de schizophrénie de la part de Romano, ce qui n'était vraiment pas donné à tout le monde. Le même jeune homme qui tout à l'heure avait l'insulte la plus basse pendue au bout des lèvres (qui ne sortait pas parce qu'il était en compagnie d'une fille) était maintenant le plus doux des charmeurs dont les mots sonnait mélodieusement entre eux, presque comme un poème. Un sourire, rare mais tellement précieux, vint orner son visage, découvrant ainsi une autre facette chez l'Italie du Sud: celle d'un homme heureux et comblé. Pour peu, il se serait presque mit à chantonner une petit comptine pour exprimer le moment qu'il passait.

Il était simplement bien, content.

Il savait qu'il allait bientôt pouvoir boire du café, du bon, du vrai. Bien corsé, sans aucun artifice, ni rien.
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[Ethiopie; 2010] Boire le café dans une coupe de vin; quoi de plus cérémonieux? Vide
MessageSujet: Re: [Ethiopie; 2010] Boire le café dans une coupe de vin; quoi de plus cérémonieux?   [Ethiopie; 2010] Boire le café dans une coupe de vin; quoi de plus cérémonieux? Icon_minitimeMar 27 Sep - 14:02

Dieux. Elle lui avait simplement demandé s'il avait fait bon voyage, et s'était - vaguement - excusée pour son retard, et Lovino trouvait le moyen de l'insulter, d'insulter le pays qu'elle représentait, et de critiquer cela même qui l'avait mené chez elle. Les yeux ne quittant pas la route, Yemguzanech plaqua un sourire compatissant sur ses lèvres et garda le silence. Que l'italien se fâche. Il n'en était pas moins dépendant d'elle. Elle pouvait facilement l'abandonner à la frontière érythréenne - la petite serait ravie de prendre soin d'un de ses anciens tyrans. Ou bien, elle le laisserait simplement errer dans son arrière-pays. Avec un peu de chance, il mourrait de faim, ou de soif, ou se ferait tuer par sa faune chérie voire goûterait une plante empoisonnée. Mieux encore, il se ferait descendre par un habitant persuadé d'être face-à-face avec un esprit malfaisant. Si cela devait se produire, elle récompenserait probablement l'homme. Lovino ne mourrait pas longtemps - en mourrait-il seulement ? - mais toute personne capable de se défier de l'Italie du Sud possédait un instinct de survie digne de louanges.

Du coin de l'oeil, la jeune femme pouvait voir le garçon observer ses paysages, boudeur. Parfait. Ils étaient presque arrivés, Romano n'était pas attaché, et elle avait suffisamment de place pour se garer très brutalement. L'italien entra violemment en contact avec la portière, manquant se faire éjecter, et Yemguzanech adopta une expression de circonstance, s'excusant brièvement et reprochant à l'autre Nation de ne pas s'être attaché. Il le méritait. S'il l'insultait, il devait en payer le prix - et elle avait été généreuse, un bras douloureux n'était rien en comparaison de ce qu'il avait dit.

Satisfaite de s'être vengée, l'africaine se concentra sur son panier. Le charbon fut placé dans le brasero, brûlant lentement. La cassolette dans laquelle les précieux grains de café seraient torréfiés fut déposée à côté tandis que la Nation fixait Lovino, incrédule. Elle venait bien de l'entendre s'excuser ? Simplement parce qu'il avait un grain de café entre les doigts ? Ce type était encore plus dingue qu'Ivan. Au moins, le Russe avait un reste de logique. Mais ça ? De la folie pure et simple. Et on ne manque pas de respect aux fous - il est bien plus simple de leur donner ce qu'ils veulent.

_ Bien sûr. Je serai une terrible hôtesse si je te tenais rancoeur pour quelques mots mal placés.

Ce qu'elle n'était pas. Yemguzanech se contentait d'être une hypocrite finie et de sourire gentiment à son invité, comme si tout était déjà oublié. Lentement, les gestes sûrs et la voix posée, elle commença le long rituel de préparation du café. Rincer les grains dans une petite bassine, les faire griller dans la cassolette, les moudre à la main, expliquant chaque étape à Lovino pour bien lui faire comprendre qu'ici, le café était un art de vie et on ne l'insultait pas. C'était plus important encore pour son peuple que la pasta pour Féliciano ( puisse le sale gosse brûler en Enfer ! ).

Un peu de mouture fut placée dans la cafetière de terre cuite, suivie de l'eau pure, avant qu'elle ne soit placée sur un brasero, la Nation ne la quittant pas des yeux. Gâcher le café était un signe de malchance qu'elle ne pouvait se permettre de recevoir. Son économie lui donnait bien assez de migraines comme ça. Enfin, le liquide sacré fut prêt.

Lentement, les gestes élégants de les répéter si souvent, Ethiopie versa le café brun dans les délicates cini. Les délicates petites tasses de porcelaine, dépourvue d'anse, venaient tout droit de Chine et elle en était ridiculement fière. La tradition voulait qu'elles se passent de mère, et elle avait laissé son ancien service à Erythrée en dépit de leurs conflits. A défaut d'être sa mère, elle l'avait élevée. Ca devait bien compter pour quelque chose ?
Aucune de ses pensées ne transparaissait sur son visage alors qu'elle tendait l'une des tasses à l'italien.

_ La tradition veut que trois tasses de café soient partagées entre l'hôte et son invité. J'espère que tu as soif. Ne pas partager Abol, Huretegna et Bereka est une grave offense. Accessoirement, cela porte malheur.


Le sourire n'avait pas quitté son visage. A croire qu'elle souhaitait qu'il refuse de boire Bereka, la troisième tasse.
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Lovino Vargas / Italie S


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MessageSujet: Re: [Ethiopie; 2010] Boire le café dans une coupe de vin; quoi de plus cérémonieux?   [Ethiopie; 2010] Boire le café dans une coupe de vin; quoi de plus cérémonieux? Icon_minitimeJeu 29 Sep - 20:06

L'une des raisons qui faisaient que Romano était toujours arnaqué par son entourage, c'est qu'il ne savait pas déceler les sourires cachés, pas plus qu'il ne décryptait les regards bourrés de sous-entendus ou les petites phrases tendancieuses. En fait, aussi idiot et improbable que cela puisse paraître pour un homme lié à la mafia, le représentant de la partie sud de l'Italie ne savait pas mentir. Ou en tout cas, très mal. Dés qu'il essayait de mener quelqu'un en bateau, il perdait ses moyens, rougissait, bafouillait, se triturait les doigts, bref: il se trahissait lui même.

Par conséquent, le mensonge chez les autres lui était absolument hors d'atteinte dans la mesure où lui même ne pouvait maîtriser cet art.

Cependant, il n'était pas crédule au point de ne pas percevoir un minimum d'ironie dans la voix d'Ethiopie, l'amenant à se demander ce qu'il avait bien pût faire de mal. Il n'avait pas la moindre idée du mépris qu'elle pouvait lui porter (juste) pour l'avoir insultée, elle et sa coutume. Et pourtant, s'il y avait quelqu'un qui était bien placé pour comprendre ce qu'elle pouvait ressentir à ce moment là, c'était lui. La richesse culturelle était aussi intouchable que ses tomates. Enfin, il semblait néanmoins que l'incident était clos, vu son sourire, alors il n'allait pas s'attarder dessus, car il y avait quelque chose de beaucoup plus important à faire.

Il regarda Yemguzanech préparer la boisson dans un rituel étrange et inconnu de sa personne jusqu'alors. C'est sous des yeux fascinés et des oreilles attentives que cette cérémonie qu'il avait tant méprisé quelques minutes plus tôt devint alors le plus sacré des rîtes religieux qui puisse exister au monde. Il but chaque mot de l'Ethiopienne aussi facilement que le futur nectar qui allait bientôt venir flatter ses pupilles desséchées. Hochant de temps à autre la tête pour lui signifier qu'il était attentif, Romano n'arrivait pas à détourner sa vue de ces mains couleur chocolat qui manipulaient les ingrédients de son délice avec une habilité digne des plus grands professionnels mondiaux. Pendant un instant, son imagination lui montra qu'elle ne faisait aucun de ces gestes, et qu'en réalité, la boisson de la même couleur que ses mains émergeait de celles ci, comme par magie.

Il vit le liquide noir couler dans des récipients distingués, ajoutant un côté exotique au précieux moment. C'était assez étrange, mais il avait l'impression que cette cérémonie allait rendre le goût de son café encore plus exquis, et pas seulement parce que c'est quelqu'un d'autre qui le lui a préparé avec soin. Il prenait conscience que ce n'était pas que le café dont Ethiopie était fière, mais tout l'aura de la culture qu'il y avait autour. Personne en Europe n'aurait idée que de boire simplement une tasse de café pouvait devenir un acte aussi sacrés qu'à la messe.

Saisissant délicatement la tasse que lui tendait la jeune femme, il acquiesça à ses avertissements.

-"Très bien. Tu m'excuseras si je ne le fais pas correctement, je n'y connais absolument rien."

S'il devait être franc, Lovino dirait qu'il ne croyait pas du tout à cette histoire de malheur pour écouter son désir primaire et engloutir toutes les tasses d'un coup sans en laisser une goutte pour celle qui l'avait accueillit.

Mais une chose le retenait. Il participait à un rituel traditionnel, le genre de chose qui, chez lui, ne pouvait être bafoué. Romano était très à cheval sur les principes religieux au point de parfois trembler face à une éventuelle gaffe de sa part pouvant conduire à la profanation. Peu importe qu'elles soient de sa croyance ou non, les traditions restaient les traditions et elles devaient être respectées à la lettre, même si les idéologies devaient s'opposer aux siennes. Ce n'était pas une question de superstition, mais plutôt une manière de vivre avec son prochain et aussi rustre qu'il pouvait l'être, c'est l'une des seules choses pour laquelle il montrera des manières de prince.

Une chose qu'il ne devait pas oublier: il était dans un pays étranger, pas dans le sien. Il suivait les règles, il ne les imposait pas. Aussi, il n'osa rien faire sans un signal de la part de Yemguzanech, se contentant de la fixer bêtement sa tasse de café qui lui brûlait les paumes de main avec un sourire crispé répondant au visage radieux de la jeune femme. Il n'osa pas souffler dessus pour se soulager un peu, de peur que ce ne soit pas bien vu. Il attendit qu'elle commence en première la cérémonie pour pouvoir la copier et ainsi s'assurer qu'il ne ferait pas n'importe quoi.

Dieu, quelle torture était-il en train de s'infliger au nom d'un quelconque savoir vivre imposé à lui même? Un liquide chaud, débordant de velouté reposait entre ses doigts, l'invitant par son odeur forte et suave à le déguster, et lui n'obéissait pas à ce désir aussi ardent que l'atmosphère. Il grinça des dents, autant pour la douleur physique que moral qu'il subissait à ce moment là sans pouvoir y échapper à moins d'une intervention de l'éthiopienne. La chaleur environnante ne fit qu'amplifier le parfum que dégageaient les boissons, embaumant ainsi l'espace sur lequel ils reposaient. Le pire dans tout ça, c'est que sa fierté l'empêchait d'implorer sa voisine, que ce soit implicitement ou explicitement, de mettre fin à sa souffrance.

La tête lui tournait tant il n'arrivait pas à se concentrer sur autre chose que sur le café.
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[Ethiopie; 2010] Boire le café dans une coupe de vin; quoi de plus cérémonieux? Vide
MessageSujet: Re: [Ethiopie; 2010] Boire le café dans une coupe de vin; quoi de plus cérémonieux?   [Ethiopie; 2010] Boire le café dans une coupe de vin; quoi de plus cérémonieux? Icon_minitimeVen 30 Sep - 9:10

Yemguzanech détestait comprendre les gens. Percevoir leurs motivations, déterminer leurs modes de raisonnement, saisir leurs sous-entendus... était un talent immensément utile au quotidien, mais incompatible avec sa personnalité. Certes, elle pouvait manipuler les gens plus facilement si elle connaissait leur fonctionnement, mais elle n'arrivait jamais à vraiment leur en vouloir. Peut-être était-ce d'ailleurs pour ça qu'elle se vengeait aussi vite. Pour éviter de pardonner avant même d'avoir pu apaiser sa fierté. Pour ne pas perdre la face.

Une fois encore, elle s'était faite avoir. La manière dont Lovino suivait le moindre de ses gestes des yeux tandis qu'elle préparait le café, dont il écoutait ses explications comme si elle était en train de faire un prêche, agissait sur elle comme un baume sur des plaies. Ce n'était pas naturel, d'avoir l'air aussi fasciné par quelque chose qu'on critiquait précédemment, mais il le faisait. Si Yemguzanech avait commis la même erreur, elle aurait prêté attention par la suite, mais en affectant de ne pas être entièrement concernée, de sorte à ne pas révéler une faiblesse de jugement en elle. L'italien, lui, semblait sincèrement curieux et enchanté, au point que la Nation avait l'impression de retrouver cette magie que la cérémonie avait perdue au fil des siècles. Et il s'était excusé de son ignorance lorsqu'elle lui avait passé la fragile tasse, la tenant entre ses paumes comme si la moindre erreur de sa part allait la faire disparaître, et le café avec.

La fibre maternelle de Yemguzanech était en train de massacrer sa fibre rancunière, l'assommant avec une batte et hurlant que Romano était "Adorablement gêné, si mignon, Espagne avait raison !!!". Ce qui donnait une scène bizarrement perturbante. Une odeur de sapin lui envahit brièvement les narines alors que sa rancune rendait l'âme. Heureusement pour elle, le combat comme l'odeur n'existaient que dans son imagination. Elle adressa un sourire rayonnant au jeune homme en face d'elle, se retenant de lui tapoter gentiment la main. Tel geste ne rassurerait sûrement pas Romano.

_ Ne t'en fais pas. La cérémonie concerne la préparation du café, il ne s'agit ensuite que de déguster au moins trois tasses ensemble. Nous avons un dicton ici, "Buna dabo naw". Littéralement "Le café est notre pain". Pense aux anciens égyptiens : la fabrication du pain était un rite, mais ils le mangeaient sans faire de cérémonie. C'est la même chose ici. Et puis, il n'y a pas de manière définie de boire le buna, ici. La plupart des gens mettent beaucoup de sucre. Dans l'arrière-pays, on utilise du sel plutôt que du sucre. A d'autres endroits, on boit le café noir. La seule règle, c'est d'apprécier le moment.

Accordant à Romano un nouveau sourire, Ethiopie porta délicatement sa cini à ses lèvres, avalant la première gorgée de liquide et fermant les yeux pour mieux se concentrer sur la chaleur envahissant sa bouche. L'amertume veloutée du liquide caressait ses papilles, la jeune femme devant se faire violence pour avaler. Dieux... qu'elle aimait cette boisson.

_ Délicieux...

Le murmure lui échappa et elle prit une nouvelle gorgée. Comme toujours, son café était absolument parfait. Le vent se leva enfin, le souffle luttant contre la chaleur et la faisant faiblir en silence. En cela, elle préférait ses plaines aux montagnes sur lesquelles étaient bâties sa capitale. Là-haut, le vent ne manquait jamais de geindre et se plaindre les rares fois où il montrait son nez.

Un simple coup d'oeil confirma que la tasse de son invité, comme la sienne, était vide. Ethiopie rinça rapidement la cafetière de terre cuite, y replaçant mouture et eau afin de préparer la seconde tasse, qui sitôt prête fut partagée entre les deux amateurs de café. La jeune femme se sentait tranquille, oubliant la frustration qu'engendrait son gouvernement et les problèmes de son économie et son agriculture. Ici, elle pouvait faire comme si des hectares de terres cultivables et nécessaires à ses habitants n'étaient pas cédés à des étrangers. A défaut d'être le Paradis, elle avait au moins quitté le Purgatoire.
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Lovino Vargas / Italie S


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[Ethiopie; 2010] Boire le café dans une coupe de vin; quoi de plus cérémonieux? Vide
MessageSujet: Re: [Ethiopie; 2010] Boire le café dans une coupe de vin; quoi de plus cérémonieux?   [Ethiopie; 2010] Boire le café dans une coupe de vin; quoi de plus cérémonieux? Icon_minitimeVen 7 Oct - 18:30

Romano ne savait pas à quel point il était chanceux. Bien sûr, il allait goûter un des meilleurs, pour ne pas dire le meilleur, café du monde. Mais surtout, il allait encore une fois éviter de payer les répercutions de son sale caractère uniquement grâce à sa naïveté déconcertante. Il absorba tout ce qu'Ethiopie avait de bon à lui apprendre sur la coutume de son pays par rapport au café, et celle ci se releva finalement assez simple à comprendre une fois le rituel de préparation passé. Lovino évita de faire une quelconque remarque sur les habitudes des gens de ce pays, comme le sel dans le café qui était pour lui comme une Wurst sur un plat de pastas: incompatible. Mais bon, tous les goûts étaient dans la nature (la preuve vivante: son frère), aussi, il hocha la tête d'un air compréhensif.

Puisque le but était de savourer le moment, il n'allait pas s'en priver. Dans sa valise, tout son attirail pour accompagner le café prenait au moins un quart de la place maximum, allant du lait aux différents types de sucre, passant même par des viennoiseries conservées juste pour cette occasion. Mais cette première tasse, il allait la déguster pure, sans aucun artifice autour afin de goûter à la véritable nature du café. Il était sûr qu'ainsi, il ressentirait toute la qualité de la boisson, toutes les sensations qu'elle pourra lui procurer seront immédiates, et nullement gâchées par des corps étrangers. Il n'avait qu'à humer le petit filet blanc qui s'échappait du liquide pour deviner que ce n'était rien de ce qu'il avait eut avant.

Le sourire d'Ethiopie l'encouragea dans sa démarche. Alors qu'elle était déjà en train de le savourer, Romano prit le temps de faire légèrement tourner sa tasse une dernière fois puis enfin, il l'embrassa légèrement. Lorsque le goût caféine vint lui envahir les pupilles, il respira profondément pour mieux en profiter. Il n'y avait pas de mot pour décrire cette sensation amer, rude de cette boisson naturelle à cent pour cent. La chaleur se propagea dans tout son corps alors que le flot passa dans sa gorge, laissant une brulure sur sa langue. Il rebaissa la tête puis répéta son geste encore et encore, lentement pour être certain que ce goût allait lui coller aux pupilles le plus longtemps possible.

Le goût de son premier vrai café.

Après un temps passé, la tasse se retrouva vide, lui semblant aussi misérable qu'un mendiant au coin de l'église un dimanche. Le commentaire d'Ethiopie le fin revenir sur terre avec un seul mot qui décrivait assez bien ce qu'ils venaient de déguster, mais pas assez pour lui. Oui, c'était délicieux, mais c'était plus que cela. Un plat de pastas à la bolognaise était délicieux. La peau parfumée d'une jeune fille était délicieuse. Un bain chaud après une rude journée était délicieux. Mais pas ça.

-"C'est divin."

Il n'exagérait pas en disant que ce breuvage l'avait amené au septième ciel avant l'heure. Il était catholique, il ne devrait pas penser cela, mais jamais une messe, un baptême, un enterrement, un mariage ou quelque autre cérémonie religieuse n'arriverait à le plaire comme cela. C'était jouissif, tout simplement. Le pire est que ce n'était pas la première fois qu'il y goûtait: longtemps, il y a quelques dizaines d'années de cela, son frère lui avait ramené un plein sac de fèves de café de son expédition dans ce même pays. Mais Romano étant Romano, il n'a jamais pût se préparer correctement un café, laissant toujours une imperfection ci et là.

Cependant, il en avait eut un avant goût et il le retrouvait parfaitement ici.

Il laissa son hôtesse se charger de lui servir le deuxième café qui lui semblait légèrement différent du précédent. Le jeune italien nota dans un coin de sa tête qu'il faudra qu'il fasse un joli cadeau à Yemguzanech pour l'avoir accueillit dans son pays, partageant avec lui l'essence même de sa culture. Après tout, il n'oubliait pas qu'il avait affaire avec une femme, et qu'il se devait donc d'être galant comme il en avait tant l'habitude. Sauf que contrairement à d'habitude avec toutes ces filles sans but, il ne le fera pas par nécessité mais bel et bien parce qu'elle le méritait. Maintenant, le tout était de savoir ce qui lui faisait plaisir, à part le café bien sûr.

-"Merci." Fit-il en reprenant la seconde tasse, toujours émoustillé par la première dégustation. "Exactement comme je l'imaginais."

Encore une fois, il la laissa boire en première, le supplice étant beaucoup moins dur à supporter depuis sa première gorgée et la levée du vent qui rafraichissait un peu cette lourdeur caniculaire étouffante. C'est vrai que boire un café sous le soleil avait un côté plaisant, mais il fallait avoir un juste milieu, sans compter que Romano était plus habitué à siroter sa boisson en terrasse ou chez lui plutôt que lors d'un pique-nique improvisé. Peut être qu'avec les paniers repas, la bouteille de vin, la petite promenade dans la campagne qui vont avec, il se serait sentit un peu plus dans l'ambiance. Enfin, ce n'était pas cela qui ternirait le goût du café, de plus que c'était le souhait d'Ethiopie qu'ils viennent boire ici.

Il avala le contenu du récipient après y avoir ajouté discrètement l'équivalent d'une cuillère à café de sucre. Le représentant de la partie sud de l'Italie n'avait pas vraiment de préférence dans ce liquide: il pouvait le boire noir comme renversé. Du moment que la qualité du café de base était bonne, il savait que les dérivés seraient forcement tout aussi délicieux. Son petit plaisir était quand même de mettre une pointe de lait, une pincée de sucre afin d'adoucir un peu l'amertume de la boisson, faisant ressortir tout l'arôme du fruit d'origine. Il ne savait pas combien de café Yemguzanech avait prévue de lui faire, mais l'un de ses objectifs en venant ici était de tester toutes les recettes de café pour voir celle qui convenait le mieux.

Chacun sa vie, après tout.
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