Je marche dans les rues de ma Katmandou avec un grand sourire. Des enfants humains de mon pays me demande de jouer, me tendent avidement les mains dans l’espérance de recevoir un petit cadeau. Pas grand chose en vérité :un peu d'argent, de quoi manger... Je donne ce que je peux, dans les quantités les plus égales possible. Mais je sais que ca e suffira pas. J'aime les traditions et suis contre les invasions culturelles -notamment ce grand dadais, là Alfred truc- mais je suis pauvre. Tout ces enfants ont si faim... Et je travaille seul des fois, les grèves sont monnaie courante. Quand à l'éducation des mères, des fois trop jeune, n'en parlons pas. Ni des gens exploités à la vente de plaisir... Oui je préfère dire ça à la prostitution. Parce que j'aime les enfants de mon pays, et qu'un tel mot fait peur, trop pour eux... Je reprends ma marche en souriant. J'ai de quoi être optimiste. Aujourd'hui, enfin, je vais recevoir de l'aide. Un dénommé... J'ai oublié, un européen. Je suis pas très doué. Mais je ferais tout pour mon peuple, pour les enfants... Pour ma terre et ceux qui y apportent la joie. Même accueillir un européen sur ma terre. J'arrive à l'aéroport, d'où je suis censé rencontrer ce fameux européen prêts à m'aider. L'avion devrait bientôt arriver... Enfin bientot, dans une bonne demi-heure. Je m’assoies dans un fauteuil et commence à frapper le sol avec mon bâton, au rythme des autres gens. Je n'ai plus qu'à l'attendre, et à lui avouer ma lâcheté. Je ne peux pas parler aux femmes ou enfants de mon pays de nos soucis.Je ne veux pas les effrayer. Même en sachant que me taire ne fait qu'aggraver les choses. Comment j'ai fait pour réclamer de l'aide déjà ? Ah oui... Mon chef est aussi lache que moi, il se voila la face volontairement.


*Chef, jamais je ne m'en sortirais seul ! Je sais... que je ne suis pas doué avec les autres. Mais je pense aux enfants de ce pays. Ils croient en nous, il faut qu'on puisse en parler et surtout les AIDER ! Ils meurent de faim et de maladies, et nous sommes incapables de leur en parler, malgré nos... Non, malgré MES efforts. Je veux pouvoir contacté une association, une aide qui me permettra de m'affirmer, et de les aider... Des cours, des ateliers, DE L'ARGENT !*


Je crois bien que c'est le mot argent qui l'a fait plié. Je ne peux pas lui en vouloir. J'ai beau joué au dur et prétendre n'avoir besoin d'argent, je suis trop pauvre pour apporter ce qu'il faut. Nous nous sommes trop battus, j'ai trop de peine. Et l'Himalaya et trop dur envers nous. Encore dix minutes avant l'arrivée. Le rythme des humains et de mon bâton s’accélèrent. J'attends anxieusement le moment M en priant pour que notre rencontre aide vraiment mon peuple. Et les enfants, surtout les enfants.

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