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 Dans les bras de Morphée } ~ For Mama Greece

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Dans les bras de Morphée  } ~ For Mama Greece Vide
MessageSujet: Dans les bras de Morphée } ~ For Mama Greece   Dans les bras de Morphée  } ~ For Mama Greece Icon_minitimeVen 11 Déc - 15:32

    Maintenant, note les souffrances des héros qui ont fait de nous ce que nous sommes. Par la morale qui découle de leurs erreurs et leurs malchances, par la peur d’avoir un destin semblable au leur, par l’envie de leur courage qui donne aux hommes toujours et encore l’envie de se surpasser. Note les souffrances des héros condamnés à jamais par les dieux de l’Olympe pour leur impiété.

    Le petit garçon referma doucement le vieux livre massif de la mythologie, l’esprit embrumé par les histoires qu’il contenait. Il les connaissait toutes par cœur à force, mais ne se lassait jamais de les relire, car comme qui disait, plus on grandit, plus on comprend de choses. Et à chaque fois une nouvelle idée jaillissait de ces mots encrés dans le vieux papier poussiéreux. Oh, il y en avait bien qu’il n’avait pas lu, tout simplement parce qu’il n’était peut être pas encore temps. Ou peut être parce qu’une mère préfère avoir le privilège de pouvoir raconter les meilleures histoires de ses propres lèvres au lieu de laisser son enfant se débrouiller devant des écrits mystiques dont il ne comprendra pas toujours entièrement le contenu. Même pour un petit enfant intelligent, baigné depuis sa naissance dans la mythologie. Héraclès posa le livre à ses côtés sur le grand lit de lin et se laissa doucement retomber dans l’oreiller duveteux, ramenant la fine couverture blanche sur lui. Ses yeux mis clos contemplèrent le baldaquin puis les voiles transparents autour de lui. Cette pièce donnait l’impression d’être quelque part dans les nuages, parmi les dieux, et si on regardait autour on pouvait le confirmer : il ne devait pas y avoir en Grèce autre lieu plus doux et luxueux que celui ci. Le concepteur, enfin, la conceptrice avait vraiment de bons goûts architecturaux et décoratifs. Quelques faibles bougies luisaient derrière les longs voiles, rappelant les étoiles du ciel… tout était fait pour que cette atmosphère soit agréable, et même l’homme le plus troublé aurait trouvé le sommeil avant qu’Hypnos ne s’en mêle. Pourtant, du haut de ses quatre ans en âge humain entendons nous, le petit bout d’homme dans ce si grand lit, ne parvint pas à trouver le chemin pour entrer au royaume des rêves. Et pour cause, il pensait. Il pensait aux mythes qu’il venait de lire et qui lui parlaient plus que ce qu’il n’aurait voulu. Niobé, transformée en pierre, Tantale, dont l’eau et les mets s’échappent de sa portée, Icare, brûlé par le soleil, Sisyphe, condamné à faire rouler un énorme rocher en haut d’une colline qui lui échappe des mains et retombe au sol à chaque fois qu’il croit avoir finit son labeur, Œdipe qui se creva les yeux quand il apprit qu’il avait tué son père et épousé sa mère. Tous ces destins tous plus cruels les uns que les autres, tous destinés à se plier à la volonté des dieux. Et même… Héraclès, devenu fou, tue toute sa famille et se retrouve condamné à accomplir d’effroyables travaux pour être purifié de son crime.

    Le petit grec respirait rapidement en repensant à tout ça, même le chat qui dormait au bout du lit n’arrivait pas à lui apporter un peu de réconfort et ces histoires l’empêchaient de trouver le sommeil, plus que ça elles emplissaient son cœur d’amertume et de peur. Les dieux que le peuple devait craindre…ne risquaient ils pas de s’en prendre à lui ? Ou à sa mère ? Si jamais il commettait la moindre petite faute c’était sûr qu’ils allaient la voir. Il finit lentement par somnoler, puis s’endormir, malgré la crainte qui le rongeait. Mais ses pensées ne se calmèrent pas pour autant, non, il fit rapidement des cauchemars dans lesquels ils voyaient tous ces héros immortels et si forts, se retrouver esclaves du caprice des habitants de l’Olympe. Ils voyaient ces visages douloureux, qui auraient préféré Hadès plutôt que la vie.

    Héraclès se leva en sursaut et poussa un petit cri étouffé. Il avait fait un affreux cauchemar, mais dans la croyance grecque les rêves peuvent toujours être interprétés n’est ce pas ? L’enfant frotta rapidement ses petites mains sur ses paupières et s’aperçut qu’elles étaient mouillées de larmes froides, comme le reste de son visage était imbibé de sueur. Il attrapa le livre qui lui avait donné de si mauvaises pensées et le cala contre lui, c’était bien lourd pour un petit bonhomme comme lui, puis il sauta du lit, vêtu d’une petite toge blanche, traversa la chambre qui lui semblait maintenant affreusement menaçante. Il en sortit.


    A peine la porte fut ouverte que le calme de la chambre fut rompu, et pour cause, il y avait encore une fête organisée en bas, dans le grand palais de sa génitrice. Elle aimait bien les fêtes, ça oui, un peu trop même, les seigneurs de plusieurs contrées étaient tous invités, et certains faisaient tout pour obtenir le droit de participer à ces parties, parce que la Grèce était ce monde important, celui où si on pouvait le voir on devait s’estimer heureux, ce monde qui brillait comme une étoile plus lumineuse que les autres à côté des terres froides, parfois ignorantes dans cette grande contrée qu’était le monde de l’époque. En bref c’était le pays V.I.P et beaucoup de pays prétendaient à posséder cet empire inébranlable qui les faisaient tous baver. Et encore une fois, pour faire monter sa popularité, Anthéa organisait une de ces fêtes amicales et pas amicales, là où se croisaient savants, médecins, philosophes, nobles, cultures et pays.

    Le brouhaha des voix étrangères s’éleva tandis qu’Héraclès descendait les marches de l’escalier qui donnait sur le grand salon des fêtes, le livre dans les bras. Enfin il arriva dans la foule assise au banquet, sur les fauteuils, d’autres dansaient même, d’autres préféraient profiter de la beauté des femmes grecques qui, elles, au contraire de sa mère, s’offraient sans retenue. Le petit garçon n’aimait pas le bruit, ni les cris ivrognes, ni cette atmosphères festive, ni la foule ambiante, ni la fumée, ni tout ça. Il serra le livre aux histoires mythologiques plus serré contre son petit corps et chercha sa maman des yeux, tel un chaton apeuré. Enfin, il la trouva, elle s’amusait à commenter des parchemins apparemment, et tout le monde autour d’elle semblait boire ses paroles comme s’il eu s’agit d’un nectar divin. Elle était belle, imposante, séduisante, lumineuse.

    Héraclès couru de ses petites jambes vers sa mère, longeant les murs, essayant de ne pas s’occuper de la foule au milieu de la pièce qui lui faisait plus pitié que peur. Puis il s’arrêta derrière une grande colonne froide, son visage dépassant, il lorgna sa mère comme un chat aux aguets et se demanda s’il avait bien fait de venir ici… elle avait l’air de tant s’amuser…et lui avait tant besoin d’elle. C’était plutôt égoïste non ? Quoi de plus normal pour un enfant de se montrer possessif avec sa mère…mais s’il se montrait trop égoïste les dieux ne voudraient ils pas le lui faire payer lui aussi ? Dionysos ne lui ferait il pas payer de perturber une fête ? Pauvre petit Héraclès tremblant de peur et de solitude derrière son poteau, observant sa mère dont la féminité, la beauté et la sagesse auraient rendu hommes et femmes plus possessifs que des amants.

    Il attendit sagement, comme une de ces statures de granit qui veillaient dans la pièce sur les convives déchaînés, et les larmes de peur luisaient encore dans ses yeux rouges bouffis par la tristesse.

    Enfin, elle finit par le voir et le petit garçon sautilla rapidement vers elle pour aller se réfugier dans ses jupes, le visage honteux.

    « Maman... Pardon…pardon de venir te déranger… »
    sanglota-t-il.

    Il s’agrippait fermement à sa robe, disant cela, mais pour rien au monde il ne la lâcherait.

    « Morphée m’envoie de mauvais rêves… »

    Pourtant, il se sentait déjà rassuré.

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