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 [1943 - 1944] Idole de glace dans le désert {Tunisie

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Ludwig / Allemagne


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L'amour et la haine sont des parents consanguins


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MessageSujet: [1943 - 1944] Idole de glace dans le désert {Tunisie   [1943 - 1944] Idole de glace dans le désert {Tunisie Icon_minitimeJeu 22 Juil - 18:12

    Il était le Croque-Mitaine qui faisait trembler les enfants dans leur lit, les adultes dans leurs demeures, les cœurs dans les corps. On ne prononçait pas son nom, de peur que simplement le mentionner le ferait apparaître devant soi. Mais son parfum pouvait être senti partout, relent de sueurs froides et de bribes de cauchemars. Parfum d’un homme au cœur noir s’infiltrant dans les lieux de prières, dans les cafés, dans les rues désertées de rires, dans les lits, arrachant des cris aux enfants, des pleurs aux femmes, des tremblements aux hommes.

    A défaut de son nom véritable, on le surnommait de sobriquets soulignant chacun sa cruauté, le transformant en monstre qui n’avait d’humain que le corps. Personne ne voulait croire qu’il était autre chose, que comme ses semblables il existait aussi sous un nom humain. C’était impossible à concevoir. Tout autant que l’imaginer vivre comme tout être, avoir une maison, avoir des… sentiments. Non, leur imagination avait des limites.

    L’Allemagne, le Reich, se trouvait pourtant dans les rues de Tunis, à distribuer cette nourriture qu’il avait presque arraché des mains des habitants. Rien pour les civils, tout pour l’armée. Sous couvert de défendre le pays, l’on obligeait la population à se restreindre. Certaines langues glissaient même que l’Allemagne aurait été bien capable d’arracher les cœurs pour s’en repaître.

    Ce qui devait être fait devait être fait, voilà tout. Les ordres sont les ordres, se rappelait-il chaque matin, chaque soir, comme une litanie. N’étant pas humain, ne voulant pas se rappeler qu’il en avait des aspects (dont celui de l’oubli, si salvateur), Ludwig continuait son travail. Avec froideur et exactitude, comme une montre bien réglée.

    Une main toucha cette série d’engrenages, y écorchant ses doigts fragiles. La peau du garçon avait la teinte du sable, irradiant presque une chaleur torride. Ses yeux étaient des perles noires ourlées de cils aussi longs que ceux d’une fille.

    - M’sieur, ne prenez pas tout s’il vous plait. Sinon mon père n’aura plus de travail.

    Ah, ce devait être le fils du commerçant auquel il avait rendu « visite » quelques instants plus tôt. Il avait aperçu brièvement les yeux dilatés par la peur et la curiosité avant qu’ils ne disparaissent derrière le comptoir. Il avait du courage ce petit. Ou il était complètement fou. Ludwig pouvait apercevoir du coin de l’œil le visage du père, homme prêt à bondir hors de son commerce pour sauver son enfant. Oui, il devait être bien fou cet enfant, bien naïf même.

    - La guerre est la guerre, chacun doit faire des efforts.
    - Des efforts ? Vous qui nous prenez tout, allez boire aux cafés pendant que nous travaillons ? Je vous déteste, vous n’êtes que… que des lâches, des monstres, des sans-cœurs, des…

    L’insulte suivante resta à jamais logée dans la gorge de l’enfant. Dans les yeux noirs se refléta le bleu glacé des yeux de Ludwig. La main gantée – comme si cet être n’avait d’autre peau que le cuir – sembla se lever pour punir l’enfant, montrer un nouvel exemple de ce qui advenait à ceux qui s’opposaient à lui. Des mots clairs, aussi chauds que le vent du désert, poussèrent l’enfant à reculer, à s’abriter derrière un être plus fort que son père, un être qui ne l’avait jamais abandonné : son pays.

    - Vous devriez mieux veiller à la bonne tenue de votre peuple, Osmane.

    Pas de récrimination, juste un constat. En temps de guerre on ne pouvait pas être conciliant. Chacun devait marcher droit, accepter des sacrifices matériels. Et tant d’autres que l’on taisait, car il n’y existait pas de mot pour les exprimer. Il aurait fallu les inventer.


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MessageSujet: Re: [1943 - 1944] Idole de glace dans le désert {Tunisie   [1943 - 1944] Idole de glace dans le désert {Tunisie Icon_minitimeJeu 22 Juil - 20:31

Spoiler:

    Rome avait brûlé Carthage.
    Sadiq avait vidé ses caisses.
    Francis avait pris ses maisons, ses terres et les avait offerts à son peuple.
    Et voilà que Ludwig les dépouillait de leurs biens.
    Tous étaient pareils, façonnés de la même manière, avec le même but en tête. Si ça n’avait pas été l’un, un autre serait venu à sa place. Il ne restait plus qu’à prier pour avoir le plus clément, le moins gourmand. Peut-être qu’Alexander avait toujours tiré la mauvaise carte ? Ou peut-être que c’était là le destin de chaque pays tel que lui. Un pays qui savait de moins en moins se défendre. Que pouvaient faire ces paysans illettrés, ces femmes vieilles à trente ans, ces enfants nés sous le mépris de ces étrangers aussi blonds que le blé dont il nourrissait les Romains, bien des siècles auparavant. Et malgré les deux milles ans qui s’étaient écoulés, rien n’avait changé. Il était toujours le « grenier à blé » d’une Nation.

    Pour le peuple, et même pour lui, que ce soit France ou Allemagne, ça n’avait aucune importance. Les deux prenaient les mêmes décisions, utilisant ses denrées pour nourrir leurs propres armées, leur propre peuple pour une guerre qu’ils avaient eux-mêmes commencée. Qu’avait-il à voir dans leurs chamailleries ? Pourquoi devait-il servir de cantine à chaque fois que ces occidentaux décidaient d’agrémenter leur quotidien de batailles, de bombardements, de cris, de larmes, de sang ? Chacun d’eux prenait sans compter, avec une frénésie qui l’écœurait. Ludwig avait juste rapporté quelque chose de nouveau, quelque chose d’horrible que son peuple, né dans la simplicité, ne connaissait que très peu. Le Racisme. Les français l’avaient fait mais même des gamins pouvaient ‘comprendre’ leurs raisons. Ils tenaient l’avenir du pays dans leurs mains, ils pouvaient donc se sentir supérieurs. Et ils étaient différents. Une peau blanche, des yeux et des cheveux clairs, une taille haute et des traits fins. Avec leurs peaux mates, brûlées par le soleil, leurs yeux noirs, leurs chevelures sauvages, comment pouvaient-ils « gagner » ?

    La plupart avait même abandonné. Se battre ? A quoi bon ?
    Contre Ludwig, il n’y avait pas de tunisiens. Il y avait Alfred, Arthur et ce qui restait de Francis mais jamais Alexander n’avait pris part à leur résistance. Ils se battaient pour leur réserve d’argent et de nourriture et quelque soit le gagnant, sa situation en changerait pas le moins du monde. Son patron avait beau se dire du côté des Alliés, Alexander n’y voyait rien de bon. Le fantôme de Sadiq, le Bey, avait supplié Ludwig de laisser les juifs. C’était suffisant. Maintenant, ils étaient tous au même niveau. Tous des commerçants, des habitants dont les poches, les murs, les armoires, les maisons, les terres, les fermes devaient être vidés jusqu’au dernier. S’il suppliait lui aussi, cesseraient-ils de massacrer son pays ?

    Et pourquoi donc s’en prenaient-ils à ses habitants ? Tous savaient parfaitement qu’aucun d’eux ne pouvait se défendre. Si l’on mettait de côté l’aristocratie, et une certaine partie de la bourgeoisie citadine, la majorité des citoyens étaient illettrés, sans aucune autre culture, connaissance ou savoir que ceux qu’ils apprenaient par les générations passées. Avec quoi pouvaient-ils tenir tête à ces étrangers qui pouvaient parler tant de langues, de tant de sujets et qui venaient avec une panoplie de nouveautés étranges et d’habitudes bizarres ? Il n’y avait que les enfants, avec leur innocence blessante et leur naïveté tant de fois bafouée, qui osaient parfois fusiller du regard ces étrangers venus pour plonger leur petite monde dans une noirceur sans fond. Il n’y avait que les enfants pour prononcer les mots que chacun se murmurait intérieurement.

    Comme le gamin qui se cachait derrière lui, avoir jeté sa colère par terre, tout en sachant que son père ne serait pas sauvé, et que cette Nation, qui ne lui avait offert aucune pitié, n’aurait eu pour lui qu’une froideur toute occidentale.

    - Vous devriez mieux veiller à la bonne tenue de votre peuple, Osmane.

    Il s’y attendait et pourtant, ces mots lui brisèrent un peu plus le cœur. Ce n’était pas bien méchant. C’était une réplique tout à fait digne d’une Nation telle que l’Allemagne. S’il était capable de supporter la douleur de ceux qu’il détruisait sur sa propre terre, pourquoi ne pourrait-il pas en faire de même sur un sol nouveau et infiniment inférieur ? Lui plaquer cette remarque à la figure, comme une énième balle, semblait presque naturel. Et ça ne faisait que déchirer encore plus la fierté d’Alexander.

    « Cet enfant n’a fait que répondre à vos décisions. En un instant, vous avez brisé les espoirs de toute une famille. Ces mots, bien qu’inadaptés en une telle situation politique, ne sont que l’écho de la tenue de votre peuple… ou devrais-je dire, de votre armée(1). »

    Quelle insolence. Une ironie noyée dans un ton simple et niais.
    Ca ne l’amusait pas. Cela faisait longtemps qu’il subissait les aléas de la guerre, sans pouvoir y trouver un réel avantage. Dans cent ans, se souviendrait-on de ses batailles qui avaient ravagé ses villes, ses villages, son peuple ? Non. Il ne resterait de grand que le nom de ceux qui avaient profité de lui et de tous ceux qui n’avait jamais eu la force et le pouvoir de se mettre en travers de leur chemin, en leur demandant de leur rendre jusqu’au dernier centime ce qu’ils leur avaient pris, volé. Pourtant, là, nonchalamment planté devant ces yeux d’une froideur qu’il n’avait jamais vue, pas même dans les yeux bleus de Francis, il savait parfaitement ce qu’on lui répondrait. En temps de guerre, tout est permis quand il s’agit de petites nations sans importance. Pourtant… sans toutes ces terres colonisées, ces « grands héros » pourraient-ils continuer à jouer à la guerre ?!
    Il en doutait. La preuve était là, dans ces maisons vidées les unes après les autres.

    « Vous devriez comprendre. N’avez-vous pas vécu la même chose à la fin de la première guerre mondiale, avec ce traité qui vous plaçait derrière des Nations qui vous ont laissé payer leurs erreurs ? »

    Ca sonnait faux, avec sa voix qui osait trembler. Qu’était donc ce sentiment ? De la peur ? De la fatigue ? Les deux en même temps, sans doute. Epuisé par le présent et effrayé par l’avenir. Que pouvait-il faire ?! A quoi serviraient ses mots ?
    Quelle différence y’avait-il entre lui et ce gamin qui attendait le bon moment pour fuir dans les bras de son père ?

    « Sauf que moi, je ne pourrais jamais venger mon peuple. »


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MessageSujet: Re: [1943 - 1944] Idole de glace dans le désert {Tunisie   [1943 - 1944] Idole de glace dans le désert {Tunisie Icon_minitimeVen 30 Juil - 20:57

    Un désert, aussi aride soit-il, cache toujours une oasis où trouver un peu de fraîcheur et de repos au sein d’une étendue où le sable vous brûle la peau et vous ôte les sens. Pour les initiés il recèle quantité de trésors dont l’étranger n’en a pas idée, même dans ses rêves. Toutefois même la Tunisie, contrée traversée par les collines sablonneuses du désert, n’aurait pas trouvé le moindre oasis dans le cœur du Reich. Seule une tempête de sable l’accueilli, l’envoyant à terre, l’obligeant à courber le dos sous l’assaut.

    Le cœur du Reich était plus aride et inhospitalier que le Sahara. A ses yeux, l’enfant avait eu tort de parler. La guerre est la guerre, les enfants n’y ont pas leur place et leurs avis ne comptent pas. Ils doivent demeurer chez eux à aider leur mère jusqu’au jour où ils atteindront un âge intéressant, celui de l’entrée dans le monde des adultes. Là on les arracherait aux bras et jupes de leurs génitrices pour qu’ils aillent aider leurs pays – çà c’était la version officielle administrative, la version officieuse était tout autre. Les envoyer en pâture à l’occupant, voilà la vérité. Ils n’étaient plus que de la chair bonne à suer sang et eau pour des personnes qui les méprisaient. Esclavage ? Oui, on pouvait dire cela.

    L’enfant demeurait tapi derrière Alexander, puisant du réconfort dans ce contact avec son pays natal. La chaleur qui remontait en effluves du sol était réconfortante, comparée au regard de glace de l’Allemand. Ce dernier supportait mal ce climat ambiant, se sentant presque fondre sous le ciel limpide. Parfois c’était à se demander si la Tunisie avait le pouvoir de manier la température pour se révolter silencieusement contre le pays qui l’occupait. Nein, c’était bien trop fantasque pour être vrai. La Tunisie n’avait que sa voix comme arme.

    « Vous devriez comprendre. N’avez-vous pas vécu la même chose à la fin de la première guerre mondiale, avec ce traité qui vous plaçait derrière des Nations qui vous ont laissé payer leurs erreurs ? »

    Diktat. Un mot qui sonnait comme une insulte. Que cherchait la Tunisie à lui remémorer de tels faits : de la compassion ? Qu’il lui réponde « Oui je me rends compte que j’ai vécu la même chose, je m’excuse du comportement à votre égard ». Peut-on raisonner les monstres ? Non, le seul langage qu’ils comprennent est celle de la violence, du doute, du rejet. La pitié leur ébouriffe le poil, la commisération leur plisse la bouche de dégoût.

    « Sauf que moi, je ne pourrais jamais venger mon peuple. »

    - C’est parce que vous êtes faible, Osmane. Vous ne dites rien, vous ne faites rien. Rien qu’à vous plaindre sans chercher de solution. Et quand on vous tend la main, vous la refusez au nom de principes devenus obsolètes. La preuve encore aujourd’hui : vous me méprisez alors que je vous empêche de finir aux mains de nations qui n’ont de libérateurs que le titre.

    Les monstres sont aveugles, ne voyant pas même leurs reflets (mais en ont-ils encore ces êtres qui prennent la vie des autres pour construire la leur ?). Les montres sont sourds, n’entendant pas la façon dont ils prononcent les mots : de façon brusque et tranchante, milliers d’épingles qui transperçaient l’âme de leurs interlocuteurs. Les montres ont une vision du monde qui leur est propre, et rien ne leur en fera démordre.

    Une main épaisse se posa sur l’épaule tunisienne, la poussant avec une force suffisante pour qu’Alexander recule de quelques pas pour ne pas tomber. Un mouvement de rejet comme pour chasser une mouche courant sur la table, comme pour chasser un enfant de sa demeure.

    - Si vous avez des choses à me dire, faites-le en privé. On dit bien que les enfants n’ont pas à être témoins des représailles entre les adultes, hum ? (Il n’allait pas user du terme de couple, il n’y avait rien de tout cela entre lui et la Tunisie)

    Les soldats avaient fini de charger le camion de toutes les denrées qu’ils avaient pu glaner dans les rues environnantes. Le moteur tournait déjà, attendant docilement les ordres qui le guideraient vers un autre quartier de la ville que les occupants allaient vider de toute substance. Si le Reich avait pu aussi prendre les ombres de ces gens, pour sûr, il l’aurait fait.



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[1943 - 1944] Idole de glace dans le désert {Tunisie Vide
MessageSujet: Re: [1943 - 1944] Idole de glace dans le désert {Tunisie   [1943 - 1944] Idole de glace dans le désert {Tunisie Icon_minitimeMer 18 Aoû - 6:47

Spoiler:

    Il est rare que l’on prenne le bon choix du premier coup. On se trompe, on trébuche, on s’obstine. Pour y arriver enfin.
    Et en ces temps bien médiocres, il allait sans dire qu’Alexander était encore à la première étape. Celle pendant laquelle on s’entête à suivre une voie qui, finalement, ne mène nul part. Il s’accrochait à ses racines, à ses convictions passées qui ne fonctionnaient pas du tout avec cette horde d’occidentaux. Tous se ressemblaient et devaient, par la même occasion, bien mieux se comprendre. Mais pas assez pour cesser une guerre mortelle, sans doute. De toute évidence, le grand blond à la peau pâle – pâleur qu’il allait sûrement troquer pour un rouge tomate assez douloureux – ne s’en préoccupait pas le moins du monde. Evidemment, si la vie de civils ne changeait en rien ses arrogantes envies politiques, ce n’était pas la situation dramatique d’une famille de commerçants tunisiens qui allaient faire compatir son cœur. En avait-il un ? Il était certainement de glace. Et même avec la chaleur de leurs terres et de leur soleil, il était bien rare qu’une Nation Maghrébine sache faire fondre une telle carapace.

    Et le plus ridicule était qu’en ce moment-là, coincé entre un enfant lacéré par la peur et un géant blond, il aurait eu bien besoin de compassion. En tant de guerre, sa fierté se ratatinait bien vite sous les coups qu’on lui portait à chaque lingot enlevé, chaque famille ruinée. Et pas question de demander de l’aide à ses voisins, ils avaient autant de soucis que lui, et peut-être même plus ! De toutes manières, même à trois, il lui semblait difficile de renvoyer le Germain chez lui. C’était sûrement pour ça que Francis et Arthur mettaient autant de temps à reprendre leurs droits – et quels droits… - sur lui. Il pensait qu’entre France et Allemagne, il n’y avait qu’une différence de mœurs mais c’était malheureusement bien plus que ça.

    - C’est parce que vous êtes faible, Osmane. Vous ne dites rien, vous ne faites rien. Rien qu’à vous plaindre sans chercher de solution. Et quand on vous tend la main, vous la refusez au nom de principes devenus obsolètes. La preuve encore aujourd’hui : vous me méprisez alors que je vous empêche de finir aux mains de nations qui n’ont de libérateurs que le titre.

    Ne devait-il pas se réjouir de sa faiblesse ? C’était bien grâce à elle qu’il pouvait financer ses projets de grandeur, non ? Cela ressemblait juste au hold-up d’une banque, ni plus ni moins. Sauf que bizarrement, ça n’avait pas l’air d’être illégal puisque personne ne levait le petit doigt pour arrêter ça. Certes, c’était à lui de se défendre, de protéger ses biens etc mais quand on a pour armes quelques cailloux, de vieux fusils, un peuple effrayé et un soleil de plomb, on préfère passer son temps à prier et à maudire le monde qu’à chercher un plan en solitaire. Quoi donc ? On lui cherchait des misères et on se plaignait de ses plaintes ! Non, mieux encore. Il pensait qu’il valait bien que ses voisins, alors qu’il faisait exactement la même chose : piller ses terres.
    Quoique, entre nous, Francis avait toujours eu l’aimable gentillesse de se cacher derrière l’excuse de la commission financière, de ses dettes et tout ce tralala qui le fatiguait de plus en plus. C’est sûr, le français aimait dire qu’il venait le libérer de ses traditions révolues, de ses idées dépassées, de sa façon de vivre préhistorique. C’était bien gentil de sa part, mais en toute franchise, il se sentait très bien dans son dépassement et son peuple aussi. Il n’avait jamais interdit la modernité, qu’il sache ! Ceux qui voulaient un poste de radio pouvaient en avoir. Ceux qui préféraient les maisons occidentales pouvaient en construire. Pas besoin qu’on s’incruste soi-disant pour ramener le savoir et la modernisation. Il n’en voulait pas !
    Mais alors que Francis laissait son peuple construire de jolies maisons et monuments par-ci par-là, le Reich se plaisait à juste prendre son argent, sans rien lui donner en retour, si ce n’était des sarcasmes et des critiques qui, au fond, ne servaient qu’à enfoncer Alexander dans les méandres d’un chagrin de plus en plus apparent. Evidemment qu’il le méprisait. Même que si ça continuait ainsi, il allait finir par le déprécier fortement. Chacun de ses mots était cruel, tranchant, sanglant.

    Et comme les mots ne suffisent pas, il fallut que l’Etranger le repousse d’un geste de la main. Il faillit tomber et dû reculer de quelques pas pour ne pas s’étaler sur le sol en terre et ajouter une couche supplémentaire à sa honte.

    - Si vous avez des choses à me dire, faites-le en privé. On dit bien que les enfants n’ont pas à être témoins des représailles entre les adultes, hum ?


    On ne lave jamais son linge sale en public.
    Voilà au moins une chose qui semblait être universelle. Et, bien malgré lui, il ne pouvait que donner raison au Reich. Le gamin n’avait pas à assister à ce règlement de comptes qui n’en était pas un. Dans un arabe, ou plutôt, dans un tunisien chuchoté rapidement, il ordonna à l’enfant d’aller rejoindre son père. Ce qu’il fait, évidemment.

    Autant dire que cela lui enleva un grand poids sur les épaules. Sans la présence de l’enfant derrière lui, il se sentait moins vulnérable… mais jamais invincible.

    « C’est très aimable à vous de prendre la peine de me conseiller en de telles circonstances. » Oui, il avait finalement pioché la carte de l’hypocrisie arabe. Douçâtre et mesquine à la fois. Aussi remplie de rancune que pouvait l’être de bière les verres des soldats allemands.

    Le son d’un moteur qu’il connaissait de mieux en mieux attira son regard sur le camion militaire qui devait être assez bien rempli. Le travail de toute une maigre existence pouvait être ôté en quelques minutes, aussi facilement que cela. C’était cruel. Froid. Douloureux.

    « Je vois que vos soldats sont prêts à partir vers un autre quartier. Dire que j’allais enfin remplir mon rôle d’hôte et vous proposer de boire un thé dans une de ses maisons. Comme vous le dites si bien, vous sauvez le pauvre peuple faible que nous sommes des mains de Nations s’amusant à nous mentir pour mieux nous voler, je suis absolument certain que chacun de ces habitants sera très heureux de vous accueillir le temps d’une tasse de thé et de quelques pâtisseries. Vos soldats peuvent bien s’occuper d’un quartier seuls, n’est-ce pas ? »

    Malheureusement, ses paroles tendaient vers l’ironie d’une Nation blessée et il ne se sentait absolument pas sûr de lui. Certes, aucun de ces habitants n’allait essayer d’empoisonner l’Allemand ou même de lui offrir un thé amer et des pâtisseries de mauvaise qualité – les tunisiens ayant horreur de donner une mauvaise image de ces choses-là – mais il s’attendait à tout de la part du Reich.


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[1943 - 1944] Idole de glace dans le désert {Tunisie Vide
MessageSujet: Re: [1943 - 1944] Idole de glace dans le désert {Tunisie   [1943 - 1944] Idole de glace dans le désert {Tunisie Icon_minitimeDim 29 Aoû - 15:53

    L’hypocrisie, arme de destruction massive, souvent prise à tort pour de la gentillesse. Mais jamais, ô grand jamais, elle n’est preuve de sincérité. Mais la sincérité pouvait-elle exister entre nations, quand toutes les relations étaient calculées et non le fruit d’un hasard ? Non. On usait de formules de politesse pour ne pas blesser l’autre, conserver des relations un minimum saines – du moins en apparence – et l’on gardait ses sarcasmes pour soi. Et en temps de guerre, entre le conquérant et le conquis, il ne pouvait y avoir que de la méfiance, de la répulsion… et beaucoup, beaucoup d’hypocrisie avec sa dose d’ironie bien acide pour faire passer la pilule.

    Recevoir une invitation de la part du conquis, quand vous étiez le conquérant, n’était pas quelque chose à prendre à la légère. Cela n’augurait pas de magnifiques discussions philosophiques sur la Vie, l’Univers (et tout le reste). Plutôt un diner qui n’en aurait que le nom où l’on se regarderait en chiens de faïence, et reniflerait son verre pour y détecter une quelconque odeur de poison. … Cela aurait toutes les allures d’un diner de « courtoisie » entre dirigeants de deux pays qui ne pouvaient décidément pas se voir sans vouloir écraser la face de l’autre contre le mur. Ou d’une réunion de famille où seules les mouches ont le droit de parler.

    Le genre de dîner qu’on a envie de fuir au courant, sauf si on peut se rattraper avec les petits-fours. Ou qu’on peut avoir l’occasion d’affirmer sa domination sur l’autre.

    - Bonne idée que voici, Osmane. Mais pourquoi ne pas mener ce dîner chez vous, en toute intimité ? Nous n’allons pas profiter davantage des largesses de votre peuple.

    Comme si la Tunisie elle-même avait assez de biens pour accueillir l’Allemagne, elle qui était saignée à blanc. Ludwig quitta son interlocuteur le temps de donner ses directives à ses troupes : hommes si bien organisés que, même en son absence, ils obéiraient à la moindre de ses prérogatives. Le camion quitta la rue, en ne laissant de son passage que les traces de roue sur le sable, et quelques nuages de poussière vite dissipés par le vent qui se levait.

    Tandis que la vie – aussi médiocre et étouffante soit-elle – reprenait lentement son cours dans le quartier, les nations demeuraient immobiles, face à face. Il fallut que le Reich lance un regard d’impatience pour que tous deux reprennent vie et mouvement, délaissant leur costume de statues immuables.

    L’immuabilité, Ludwig la laissait, pour un temps, aux bâtiments qui les entouraient et à la demeure de la Tunisie. L’architecture du pays l’avait toujours frappé – jusqu’au sens propre du terme. Le blanc des murs vous faisait cligner des yeux tant il se détachait sur l’ocre du sable et des peaux. Un blanc irréel qui avait le parfum d’un paradis reconstitué sur terre, de la douceur des draps séchés au vent. L’intérieur était bien pauvre : on pouvait discerner l’ombre d’objets disparus dans les traces laissés dans la poussière, seuls témoins d’un âge plus glorieux. Pourtant, dans ce dénuement, il y avait le charme de l’exotisme, de celui qu’on croit connaitre mais qui recèle encore bien des secrets et sait garder la tête haute même en ayant les pieds dans la fange.

    Le Reich n’avait pourtant que mépris pour ce qu’il voyait. Il était comme ses pays se disant « civilisés » qui ne voyaient que dans ce qui était différent de ses normes un exemple de barbarie. Quel que soit la beauté de la demeure, à ses yeux elle n’avait que les allures d’un château construit par un enfant, outrageusement surchargé.

    Comme tout conquérant qui se respecte, Ludwig prit place sur un des sièges. Sa casquette militaire prit place sur un de ses genoux, comme un chat docile qui vient quémander une caresse.

    - On sent l’influence des autres pays jusqu’ici. A croire que vous n’avez jamais osé faire entendre votre voix.

    Insulter quelqu’un jusque sous son toit, voilà qui atteignait les sommets de l’impolitesse. Geste de celui qui sait que le droit est pour lui, et que rien ne peut l’empêcher d’aller plus loin. Comportement presque enfantin, de l’adolescent qui se croit plus fort que les adultes et veut le prouver à tous.


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MessageSujet: Re: [1943 - 1944] Idole de glace dans le désert {Tunisie   [1943 - 1944] Idole de glace dans le désert {Tunisie Icon_minitimeMar 7 Sep - 6:29

    Spoiler:

    On a tort de dire que la haine ne s’estompe jamais.
    Elle s’écrase toujours sous la fatigue, le temps, les actes et le bon sens. Ce bon sens qui vous dicte certaines décisions bonnes pour certains mais rarement pour vous-même, des décisions qui finissent par étouffer la haine et n’en faire qu’une vieille rancune, rouillée par les années et les siècles. Il savait parfaitement qu’il en serait de même pour cette triste année. Ces longs mois d’agonie passés à regarder sa terre se vider pour un autre camp, d’autres idéaux, d’autres excuses, encore. Sans doute enfouira-t-il sa honte dans les profondeurs du sable saharien, et se contenterait-il d’en rire, un siècle plus tard. On le poussera à se créer de nouveaux masques, de nouvelles couches de sourires mièvres, de nouveaux discours mielleux. Et rien ne changera. Rien ne change. Tout se répétait à l’infini.
    Les guerres, le sang, les larmes.
    Et les dîners de convenances aussi.

    Il y avait pris goût depuis de longs siècles. Ses conquérants avaient toujours été de bons vivants. Aucun d’eux n’échappait à la règle, du vieux Romain jusqu’à Sadiq, l’Ottoman. Même son peuple aimait les festins, comme tout peuple simple et paysan. Les longues nuits noyées dans le thé et le narguilé, les après-midi où l’on se gavait de pain trempé dans l’huile et d’olives… Des plaisirs aussi simplistes que faciles à créer. Il n’y avait pas ces bals arrogants que Francis adulait, ou cette musique vide de vivacité que les européens aimaient écouter. C’était exotique et en les acceptant sur sa terre, il n’avait pas le choix. Même sur son propre bateau, il n’était pas le seul maître à bord. Ou pas du tout. Et même de moins en moins !

    Et si sa haine n’avait d’autre avenir que l’étouffement, à cet instant-là, elle brûlait lentement dans sa poitrine, creusant en lui un abyme où il aurait aimé jeter tous ces occidentaux égoïstes, Ludwig en premier. Ou Sadiq. Parce que c’était tout de même grâce à son Bey qu’il avait droit à cette armada de Nations gourmandes ne voyant en lui qu’un pauvre pays qui pouvait remplir un peu leurs caisses. Et il en avait assez. Mais comme le disait si bien le Reich, il n’était bon qu’à parler et à ruminer sa fureur intérieurement pour n’en faire qu’une hypocrisie douçâtre au goût plus sec qu’autre chose.

    - Bonne idée que voici, Osmane. Mais pourquoi ne pas mener ce dîner chez vous, en toute intimité ? Nous n’allons pas profiter davantage des largesses de votre peuple.

    Les largesses de son peuple… Devait-il se sentir rassuré de savoir que malgré ses airs méprisants et supérieurs, l’Allemand savait lancer des propos on ne peut moins véridiques ? Si l’ironie, ou même le sarcasme, de ses mots n’échappa guère au Tunisien, celui-ci eut du mal à comprendre pourquoi il préférait boire un thé chez lui… Il faut dire qu’entre Tunisiens, entrer chez les autres sans demander la permission, comme si l’on se trouvait chez soi, était chose commune. La preuve, personne ne fermait la porte et d’ailleurs, il était rare que les gens en aient. Les portes ne servaient que dans la capitale et les grandes villes commerciales mais sinon, le seul mur entre la rue et l’intérieur était un rideau fluet que n’importe qui pouvait tirer. Il n’y avait que ces pauvres occidentaux pour craindre la venue d’un voleur ou pour parler… d’intimité. Mot très étrange puisqu’il ne touchait pas la population, habituée à vivre joyeusement. Si la règle d’une bonne entente était le respect des limites, là, il n’y avait pas réellement de limites. *

    Cela expliquait peut-être que l’Allemand préférait dîner chez lui. Bien que la différence était minime. Il était peut-être une Nation mais il ne vivait pas dans un palais. Les seuls palais présents étaient soient construits par des français ou des italiens, soient par Sadiq. Et il ne comptait certainement pas y recevoir Ludwig. Ce dernier se contenterait de ses maisons humbles, plongées dans une blancheur parfois cassée par le temps, et des meubles aussi simples que possible. Il n’y avait que l’odeur du bois et de l’encens, et la fraîcheur des murs. Si, pendant quelques secondes, il se sentit un peu plus en sécurité, la remarque nette et blessante qui débuta leur « conversation » brisa ce sentiment aussi facilement que s’il s’agissait d’une assiette en terre cuite.

    Et sa réponse, sèche, ne tarda pas à venir.

    « Il est tout à fait normal que je ne pense pas à la décoration et à des choses aussi futiles. Depuis la nuit des temps, mon peuple pense plus à commercialiser qu’à créer, et si cette formule vous parait mauvaise, je ne pense pas que vous puissiez vous en plaindre, c’est grâce à elle que vous pouvez payer votre guerre. »

    Et il aurait pu continuer longtemps, à sortir son venin épuisé, qui n’aurait pu blesser personne, à part lui-même, en l’enfonçant dans sa propre honte. Mais la porte qui menait à la cuisine s’ouvrit et laissa passer deux jeunes femmes apportant des plats sentant les épices et la verveine. Il ne pouvait pas se venger par les armes, en noyant le visage allemand dans son propre sang et en lui rendant l’humiliation qu’il lui avait offerte et qu’il lui lançait toujours. Il ne pouvait donc que le confronter jour après jour à cette différence qu’il méprisait tant. Et tant pis s’il était incapable d’en voir la beauté.

    Les deux jeunes femmes, emmitouflées dans des habits traditionnels qu’elles n’étaient censées mettre que pendant les jours de fête, déposèrent les plats sur la table. Une grande assiette de pâtisseries salées, une autre de pâtisseries sucrées et une troisième d’huile d’olives.* Le pain et les verres de thé vert aux pignons déposés à côté, les demoiselles partirent et Alexander invita l’allemand à manger, d’un geste de la main.

    « Au cas où vous ne le sauriez pas, nous mangeons tous dans une même assiette et sans couverts mais si vous préférez qu’elles vous en ramènent, n’hésitez pas à le dire. »

    Certes, son ton était assez méchant, comme s’il s’adressait à un enfant capricieux mais la réponse l’inquiétait plus qu’il ne voulait le faire paraître. Si certaines nations ou personnes acceptaient en souriant ses coutumes, d’autres les rejetaient comme si ce n’était qu’une millième preuve de sa barbarie. Et Ludwig faisait sans aucun doute partie de la seconde catégorie.

    Remarque:


Dernière édition par Alexander / Tunisie le Jeu 23 Sep - 15:44, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [1943 - 1944] Idole de glace dans le désert {Tunisie   [1943 - 1944] Idole de glace dans le désert {Tunisie Icon_minitimeSam 18 Sep - 21:02

    Le rustre n’était-il pas l’Allemand à ne pas voir les sacrifices faits pour sa petite personne, la richesse de l’accueil qu’on lui offrait ? Fort probable, mais Ludwig ne le voyait pas, aveuglé qu’il était par sa position, par sa possession de tous les pouvoirs. Les remarques de la Tunisie lui glissaient dessus sans le toucher. Francis avait une splendide métaphore sur le sujet : la bave du crapaud n’atteint pas la blanche colombe. L’expression se faisait image dans l’esprit allemand : la Tunisie à ses pieds, couverte de poussière et brûlante de larmes amers, tandis que lui la dominait assis sur son trône siège, imperturbable sans même lui dédier un regard.

    Si le Reich avait un coeur, il ne palpitait qu’en voyant la terreur des autres se refléter dans ses yeux.

    Il avait aperçu les regards baissés des femmes, leurs cils recourbés posant une ombre sur leur joue. Son père aurait noté leur beauté si particulière, particulière parce que n’étant pas européennes, qui avait la saveur de l’exotisme et du renouveau. Il aurait aussi su dire laquelle aurait été la meilleure pour porter un enfant. «Elle a des hanches larges, elle mettra bas facilement». «Sa robe - c’est à dire ses cheveux - est luisante, c’est signe de bonne santé, le petit aura une bonne constitution». Sauf que Ludwig n’était pas Germania, il s’en éloignait même à grands pas - même envers Rome, Germania avait eu du respect ne serait-ce que pour avoir su fonder un empire et pour ses prouesses au combat. Alors que le Ludwig actuel regardait tout le monde de haut, sans distinction. Même Gilbert n’avait plus son respect lui qui fut longtemps son modèle, quant à Roderich, il était descendu aussi bas que la place de valet.

    Les femmes repartaient, effarouchées comme des biches sous l’oeil du chasseur. Peut-être l’une d’elles eut un regard rapide, mais empli d’haine, envers l’Allemand. S’il n’y avait pas cette coutume dont Alexander lui faisait justement part, peut-être auraient-elles crachées dans l’assiette de l’ennemi, juste pour s’amuser en l’imaginant se régaler alors qu’elles avaient souillé sa nourriture.

    Toutefois Ludwig n’eut aucun regard pour elles : elles étaient aussi importantes à ses yeux qu’un vase empli de fleurs. Joli à distinguer du coin de l’oeil, mais rien de plus. Il était davantage intrigué par ce qu’on lui servait : même depuis son arrivée en Tunisie, il n’avait jamais pris un véritable repas local, et ce dans les «règles de l’art». Même dans un autre pays, l’Allemand et ses troupes continuaient à vivre selon leurs habitudes, et adaptaient les denrées locales à leur gastronomie.

    Les doigts allemands couraient en l’air, hésitant sur la marche à suivre. Sans couverts, cela signifiait avec les doigts comme au-au Moyen Âge ! L’Allemand aurait pu demander qu’on lui donne des couverts, toutefois il s’attendait à une réponse toute tunisienne. «Tenez, voici des baguettes.» Rien de mieux pour se rendre ridicule alors qu’on est le maître des lieux.

    - N’en faites pas trop. Vous allez finir par vous étouffer de rage, et ce serait dramatique pour beaucoup de monde, et une mort peu glorieuse.

    Allez, sautons le pas. Ludwig goba la tranche de pain qu’il avait gorgé d’huile d’olive, tâchant de respecter les convenances. Il n’était pas encore devenu fou au point d’oublier qu’il faut savoir ménager ses interlocuteurs pour s’assurer la victoire. ... Tiens ce n’était pas si mauvais finalement. Curieux, mais pas mauvais. Enfin çà n’allait pas être une raison pour qu’Alexander remonte dans son estime et qu’ils se mettent à bavarder autour d’une tasse de thé comme deux commères, et à parler couture.

    Ils étaient en guerre, pas à un salon de thé.

    - De toute façon, quoi que vous disiez, quoi que vous fassiez, la roue a déjà tourné pour vous. Vous ne pouvez que coopérer. Chercher à vous lever contre moi ne vous apportera que des ennuis, et vous en avez eu la preuve il y a peu.

    Alexander était un être fragile comparé à l’Allemand qui pouvait le briser, l’écraser contre le tapis - turque ? -, l’étouffer entre ses mains sans que personne ne puisse dire quoi que ce soit. Ceux qui chercheraient à aider leur Nation seraient mis en silence en peu de temps. Rien n’empêchait l’Allemagne d’écraser la Tunisie dans sa propre demeure, de lui montrer à nouveau qui était le maître. La menace était palpable, tissée invisible dans le silence et les attitudes.

    La colombe perchée sur sa branche narguant le crapaud, le menaçant de lui crever les yeux sans qu’il ne puisse répliquer.

    - Et si vous avez quelque chose à dire, plaignez-vous aux véritables coupables.

    Les criminels ne voient jamais leurs propres torts, c’est bien connu.


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[1943 - 1944] Idole de glace dans le désert {Tunisie Vide
MessageSujet: Re: [1943 - 1944] Idole de glace dans le désert {Tunisie   [1943 - 1944] Idole de glace dans le désert {Tunisie Icon_minitimeDim 23 Jan - 20:06

    Spoiler:



    Tout comme les soviétiques considéraient les européens de l’ouest comme des monstres étranges, les maghrébins avaient une image peu glorieuse de l’occident. Pour eux, ces statues blondes au langage exécrable ressemblaient à ces petits diablotins envoyés par Satan pour mettre en pièces les fondements de leurs cultures.
    ...
    Vous y avez cru ? Eh bien non, c’est faux.
    Si les paysans russes aimaient imaginer des peuples terrifiants, les tunisiens... n’imaginaient rien. Certains voulaient un pays libre, d’autres voulaient une France libre, et le reste avait tout bonnement perdu tout désir utopique ou d’avenir et pensait seulement à sauver leurs économies et leur famille.
    Alors oui, Alexander, autant que son peuple, avait assez peu de charisme, de force ou même d'hardeur. Il avalait le mépris allemand et désespérait à ne laisser paraitre aucune blessure, comme un grand héros qui presse son immense main sur sa future cicatrice, présentement en sang, dans l’espoir héroïque de la cacher au monde. Un esprit un peu dérangé aurait pu trouver un lien entre Alexander et Hannibal, seul héros dont pouvait se pavaner la Tunisie. Mais même Hannibal s’était écroulé devant l’ennemi. Et Alexander n’avait plus les latins devant lui mais le gosse du Grand Blond.
    Il laissait sa rage dans sa poitrine, sans la faire monter jusqu’à ses lèvres et entendre se déferler des paroles de fureur dans un arabe craché. Dès la première seconde, il se retrouverait face contre terre, contre le sol, la poussière et le sable. Quel pitoyable spectacle ce serait. Même les petites cuisinières, qui ne comprenaient ni l’allemand ni l’arabe littéral, saisiraient la profondeur de l’humiliation qu’il subissait dans cette pièce trop vide, bien différente des palais allemands. Certes, il n’y était jamais allé mais de ses villages de terre et de boue, il imaginait facilement à quoi ressemblait la brillance d’une salle toute en or et en argent, en lustres précieux, en tableaux géants... Non. Il ne fallait pas y penser. Non, non, non. Il était fier de sa culture, de l’honnêteté de son peuple, de la simplicité berbère liée à l’orgueil arabe. Un mariage parfait, exotique, qui le ménerait à la victoire un jour. Un jour. Mais pas celui-ci.

    Non, aujourd’hui, il devait se contenter de boire et de manger. Heureusement qu’un tunisien digne de ce nom ne perd jamais l’appétit. Bien au contraire. Plus il se sentait mal, et plus il mangeait. Exactement comme une ménagère occidentale qui, en voyant que son mari ne s’intéresse plus à elle, que ses gosses la bouffent et qu’elle est de plus en plus moche, ira vider les boites de chocolat.
    ...
    Oublions cette comparaison, voulez-vous ?
    Le problème, c’est que plus il allait mal, et moins il y avait de choses à manger. Et tout le monde le sait, Alexander n’était pas un de ses gros monarques qui bouffent sur le dos de leurs paysans. Non, il préférait fixer la nourriture et soupirer en pensant que tous ces plats pouvaient nourrir et faire survivre une famille. Comme une vieille dame, oui ! Euh... non ! Il s’empressa de prendre une pâtisserie salée et de l’avaler, presque.

    - N’en faites pas trop. Vous allez finir par vous étouffer de rage, et ce serait dramatique pour beaucoup de monde, et une mort peu glorieuse.

    Il avait vraiment bien choisi son moment, l’allemand. Le visage du tunisien passa du pâle au très très pâle. Dieu merci, avec son teint bazané, ça ne devait pas se voir. Et de toute manière, son invité était très occupé à noyer son bout de pain dans l’huile. Il avait intêrét à aimer. Cette huile était la fieté de tout paysan tunisien. Ou de tout tunisien tout court.
    N’ayant pas envie de s’étouffer pour de bon, Alexander se permit quelques toussotements discrets, avant de boire une gorgée de thé. La peur était une maladie mortelle et une véritable arme destructice. Surtout dans les mains d’un caïd venu d’un bled lointain. Tout de même, les paroles du germanique l’affligeaient. Oui, la roue avait déjà tourné. Mais il n’était pas le premier. Ni le second. Ni le troisième. Par contre, la dernière phrase le fit sourire. Même presque rire. Lui, se lever contre Ludwig ? ... On ne lui avait jamais sorti une énormité pareille. Même Francis n’avait pensé qu’Alexander pourrait un jour le contredire et se montrer en désaccord complet. Fallait-il y voir une once d’estime pour la petite nation qu’il était ? Allons donc, pourquoi pas.

    - Et si vous avez quelque chose à dire, plaignez-vous aux véritables coupables

    Excellent conseil. Mais qui étaient les véritables coupables ? Carthage, sa mère adorée, aussi magnifique que pouvait l’être un souvenir glorieux et vite enterré sous les cendres mais qui n’avait point su faire de lui un chevalier glorieux, juste un commerçant au sourire omini-présent et au langage mielleux ? Ou Germania, Grand Blond suprême, Gourou de la secte effrayante des barbares occidentaux, qui avait engendré un monstre ? Ha ha ha. Dans les deux cas, c’était impossible. Des siècles s’étaient écoulés depuis sa dernière rencontre avec Germania et il en était quasiment de même avec la Princesse Phénicienne. Les plaintes devaient attendre. Néanmoins, repenser aux deux personnages d’un passé très lointain atténua sa peur. Certes, Ludwig était un de ces chevaliers qui plantaient leur épée dans une poitrine agonisante sans scrupule. Mais Alexander était un commerçant. Et les histoires de cape et d’épée, il s’en foutait. Lui, c’étaient les questions d’argent et de profits qu’il préférait. Et s’attirer les bonnes grâces de l’allemand, jusqu’à ce que les latins le fassent sortir de Tunisie, devait être sa préoccupation première. Il n’avait point le charme exotique qu’aiment décrire les écrivains occidentaux mais il avait plus important à offrir à cet ogre rose. Il fallait laisser un bon souvenir.

    Son petit rire arabe de commerçant étonné sonna un peu faux mais il sonna tout de même. Il se retint de faire une tape « amicale » sur l’épaule allemande, trop de familiarités l’aurait juste envoyé sur le tapis. Tapis turque, en plus. Merde. Il ne s’en était pas débarassé ? Manque de temps, sans doute. Bref. Après le rire, l’enchainement à la parole fut rapide.

    « Allons, que dites-vous là ? Mon peuple et moi sommes des gens très pacifiques. L’idée même de verser le sang sur notre terre nous est détestable. Nous préférons nous adapter aux façons de faire étrangères, surtout si, dans les années à venir, elles pourraient nous mener vers des intêréts communs, vous ne pensez pas ? » Et tout en sortant ce flot de paroles sucrées, il prit le plat de pâtisseries salées et le tendit à l’Allemand. « Servez-vous voyons, Aïcha – c’est elle qui les a fait – serait fort déçue si vous n’en prenez pas. Les femmes aiment tellement savoir qu’on apprécie ce qu’elles font. Faut dire qu’elles ne sont pas capables de grand chose. C’est de pire en pire. Ces pauvres françaises en robes courtes, fumant et buvant, c’est désolant, vraiment. Bien heureusement, les femmes savent se tenir ici. » Et un rire discret pour clôturer le tout.

    Non, non, vous ne rêvez pas. Ce n’est pas une discussion entre arabes ou des plaisanteries entre magrébins !
    Pire !
    C’est Alexander, avec un allemand, dans une petite pièce.
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[1943 - 1944] Idole de glace dans le désert {Tunisie Vide
MessageSujet: Re: [1943 - 1944] Idole de glace dans le désert {Tunisie   [1943 - 1944] Idole de glace dans le désert {Tunisie Icon_minitimeSam 26 Fév - 18:47

Spoiler:


    L'humour et l'Allemagne cela faisait trois : preuve que ces deux entités ne pourraient jamais s'accorder. La preuve en est que même des années après la Seconde guerre mondiale jamais on ne mentionnera d'humoriste allemand. Tout simplement parce que les Allemands ne savent pas rire de leur situation, aussi amère soit-elle. Au contraire des Français qui s'amusent de leurs propres travers. Et ceux de leurs voisins aussi, accessoirement. Mais ce second point n'est pas toujours des plus appréciés : tout le monde n'est pas doté d'un second degré et surtout d'auto-dérision.

    Mais passons.

    Tout cela pour souligner que, non, Ludwig n'eut pas même un sourire devant les remarques du Tunisien. Les paroles lui étaient entrées dans une oreille pour sortir par l'autre, et tout ce qu'elles avaient provoqué se résumaient à un « Et je suis censé prendre ça comment ? ». Non pas que l'Allemand n'était qu'une masse de muscles commandée par un cerveau ne connaissant que l'action « Taper », mais il n'avait jamais affronté de telles situations. Jusqu'à présent il n'avait jamais eu à utiliser la diplomatie : cet art avait toujours été dans les mains de ceux qui l'avaient pris sous son aile et l'Allemand n'avait jamais vraiment prêté grande attention aux cours qu'on lui inculquait sur le sujet. Au grand dam de l'Autriche qui se plaignait dorénavant que son « élève » soit devenu un simple barbare à cause de l'influence prussienne.

    Puis la diplomatie c'est pour les chochottes, dixit un inconnu. Est-ce que l'Allemagne avait soumis la Pologne après moult discussions autour de gâteaux et d'échanges de blagues ? Non. L'amoureux des poneys s'était fait saigner, clouer sur le sol et tout ce qu'il avait pu faire était d'user de sa verve habituelle. Parce que la parole est la dernière arme qu'on laisse aux condamnés, le dernier bouclier qu'on peut brandir alors que tout est contre nous. Sauf que, parfois, les mots ne font que rebondir sur l'ennemi et on sent qu'on ne fait que creuser davantage l'abîme dans lequel on est tombé.

    Les paroles d'Alexander sonnaient donc comme l'ultime boutade que lance le prisonnier à son geôlier. Ludwig n'eut pas un sourire, pas même celui affligé qu'on lance à quelqu'un qui nous fait pitié. Glacial, imperturbable. Les paroles pouvaient couler comme un flot des lèvres d'Alexander, cela na changerait rien. Pas de retour en arrière, pas de changement d'avenir. Le mouvement allemand continuerait à suivre son cours.

    « Servez-vous voyons, Aïcha – c’est elle qui les a fait – serait fort déçue si vous n’en prenez pas. Les femmes aiment tellement savoir qu’on apprécie ce qu’elles font. Faut dire qu’elles ne sont pas capables de grand chose. C’est de pire en pire. Ces pauvres françaises en robes courtes, fumant et buvant, c’est désolant, vraiment. Bien heureusement, les femmes savent se tenir ici. »

    Euh. Attendez là. Temps mort.

    Sans le savoir – ou peut-être que si, ils sont tellement fourbes ces Tunisiens – Alexander venait de décontenancer Ludwig en le plaçant dans un sujet de conversation qu'il ne maniait absolument pas. Les femmes. Les seuls qu'ils avaient connus étaient la plupart des servantes, aussi effacées et invisibles que de jolis bibelots. Il y avait bien eu la Hongrie, mais tout le monde vous confirmera que ce n'est point chez elle que vous trouverez l'image parfaite de la féminité. Parce que sous sa robe de gentille petite ménagère bat un coeur d'homme. Coeur qui se réveille à l'annonce d'une guerre, en présence d'une nation albinos, ou tout simplement lors de longues chevauchées qui étaient loin de balades romantiques.

    Le fait qu'Alexander avait lui-même pris une pâtisserie dans le plat poussa Ludwig à en faire de même. Ce qui ne l'empêcha pas de continuer à ergoter sur le sujet qu'avait lancé son interlocuteur. Parce que Tunisie venait de prouver qu'il avait des opinions que n'aurait pas réfuter l'Allemagne.

    - On a peut-être trouvé un terrain d'entente.

    Mais il était bien entendu clair que ce n'est pas parce qu'ils avaient une convergence d'opinions que l'Allemagne allait cesser de piller la Tunisie.

    - Il n'est pas étonnant que la France connaisse une telle dépravation des moeurs. Cela dure depuis des siècles, et cela continuera encore. C'est à croire que ce pays a hérité de toutes les tares cachées de l'Empire romain.

    Parce qu'on pouvait discuter sans cesse sur la supériorité militaire des Romains, leur force sans précédent pour s'étendre sur le monde, mais toute cette gloire cachait des massacres perpétrés pour le bien de la population (il est frais mon gladiateur !) et des lupanars par dizaines dans les villes. Puis tout le monde était d'accord pour dire que Francis avait perdu de sa superbe depuis la mort de son empereur Napoléon. Depuis il végétait, avait quelques sursauts d'éclat mais c'était comme chercher à rallumer une bougie alors que la cire avait entièrement fondue.

    - Il veut glorifier la femme, mais croyez-moi que par derrière il en profite aisément. Je ne vais pas m'étaler au sujet des maisons closes (et de leur hygiène douteuse à revoir au plus vite). La place d'une femme est au foyer, à élever ses enfants et à soutenir son mari. Je pense que vous avez la même opinion vu vos derniers propos.

    Sans s'en rendre compte Ludwig avait déjà englouti plusieurs pâtisseries. C'était devenu comme un réflexe de piocher dans le plat pour ponctuer chaque phrase. Sans compter que la nourriture avait un goût qui vous rendait rapidement addictif. Il faudrait qu'un jour il se penche davantage sur la cuisine tunisienne. Ils avaient peut-être des plats consistants qui pourraient aider à remplir aisément, et à peu de frais, l'estomac des troupes.

    - D'ailleurs cette Aïcha, c'est une de vos servantes ? En tout cas vous ne craignez pas de mourir de faim avec elle.

    Que la Tunisie marque cette journée d'une pierre blanche. L'Allemagne venait là de faire un compliment à sa gastronomie.
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