Que celui qui n'a jamais soupiré à l'évocation des mots "frère" ou "sœur" jette la première pierre à Arthur.
Malgré ce qu'il disait, Angleterre ne haïssait pas plus ses frères et sa sœur que Francis ou Alfred. Il avait juste beaucoup, non, énormément de mal à les supporter. Leurs relations avaient toujours été très compliquées, voire conflictuelles (*kofkof* Irlande) et évidemment les problèmes diplomatiques rejaillissaient sur les liens fraternels. Ils les pourrissaient et bien qu'il eut parfois souhaité que les choses se passent autrement, il n'avait jamais osé le leur dire.

L'antipathie qu'il manifestait ouvertement était, certes, exagérée mais elle était garante de paix. Il lui arrivait de saisir le combiné du téléphone, emporté par sa sensibilité et ses lourds remords, mais il ne finissait jamais de taper le numéro.
Ses frères, en plus d'être bagarreurs et peu soigneux, avaient une sale tendance à... au squattage de Manoir et au pillage de frigo.

Il frissonnait encore au souvenir de la dernière visite d'Ecosse et Pays de Galles. Si ils s'étaient contenté de ruiner le manoir, ça aurait pu aller.
Mais qu'ils lui vident sa réserve d'alcool, comme ça, sans aucun égard pour leur hôte.


Cependant, il n'avait aucune excuse pour traiter Sealand -Peter- avant tant de distance. Francis le lui avait assez dit : ce n'était qu'un enfant, il ne lui avait jamais fait la guerre et ne présentait aucun danger.
Et pourtant il ne pouvait pas le voir. Lorsqu'on lui parlait de lui, Arthur semblait s'y intéresser un peu mais sauter le pas et... l'inviter... le supporter.

Il lui rappelait trop Alfred.

Vous vous demanderez pourquoi -étant donné qu'Arthur n'avait jamais eu l'intention de l'inviter- Peter jouait avec on-ne-sait-quoi de salissant sur le tapis du grand salon, juste sous le nez d'Arthur qui, enfoncé dans son fauteuil, finissait son whiskey.

Parce qu'il s'était incrusté, voilà tout.

" Peter.... euh... tu ne voudrais pas.... hm comment dire...."

L'intéressé ne lui accorda même pas un regard. Arthur, peu pédagogue, se mit donc à crier, pensant qu'il paraitrait plus autoritaire :

"Mais bon sang arrête de salir mon tapis! C'est quoi ce truc avec quoi tu joues? Et puis je n'ai pas plus envie de te voir que les autres. Tu connais la sortie".

Oui, Arthur était très doué pour les relations sociales.

Spoiler:

Peter était venu à l'improviste chez son grand-frère pour lui faire plaisir, mais au lieu d'un accueil chaleureux, il eut un grand-frère planté dans son fauteuil à siroter un whisky. Disons que cela n'est pas super gentil.

Le petit frère jouait sur le tapis, il dessinait des trucs... Quand soudain son frère lui demanda quelque chose qu'il ne comprenait pas, d'un ton incertain.

"Peter.... euh... tu ne voudrais pas.... hm comment dire ? "

Le micro-pays ne compris pas ce que voulait dire Arthur et jugea bon de ne pas se retourner, mais son frère ne pensait pas la même chose..

" Mais bon sang arrête de salir mon tapis! C'est quoi ce truc avec quoi tu joues? Et puis je n'ai pas plus envie de te voir que les autres. Tu connais la sortie "


Surpris, Peter fit un bond en arrière et lâcha ce qu'il avait dans les mains, un pot d'encre. Et oui, tout cela était partit d'une bonne intention, il voulait juste dessiner une fresque à l'encre pour embellir ce vieux tapis.

Comme d'habitude, son frère l'engueulait, comme d'habitude il n'était pas content et comme d'habitude ça l'énervait. Il essayait de faire de son mieux pour faire plaisir à Arthur, encore une fois, mais c'était raté. Peter en avait marre, il ne ferait plus d'effort.

" Encore ? ENCORE UNE CHOSE DE MAL ? Je ne ferai plus RIEN pour toi t'a entendu Arthur, fini ! "

La Micro-Nation, vexée, partit dans sa chambre. Peter fouillait minutieusement tous les tiroirs afin d'enlever l'ensemble des affaires qu'il y avait déposées plus tôt dans la journée. C'était sûr, il ne voulait plus venir ici avant un bout de temps. Alors qu'il ouvrait sa valise et y rangeait peu à peu vêtements, il aperçu une tasse avec du thé sur son chevet. Pris d'une idée saugrenue et sadique comme à son habitude, Peter déposa le liquide devant sa porte, puis verrouilla celle-ci a double tour.

Arthur qui était resté bouche-bée, posa son verre de whisky sur la table du salon, s'avança vers le tapis et le regarda longuement avant de passer dans la cuisine pour se rincer la figure.

Peter, toujours aux mains avec le rangement de sa valise, ressenti quelque chose qu'il ne connaissait pas.. Ce '' quelque chose '' en question était le sentiment de regret. Le regret d'avoir peut-être hurlé pour un rien ? Le regret d'avoir vexé son frère avec lequel il ne s'entend pas bien en ce moment ?
Cette idée le perturba et il se tapota la tête en se rappelant qu'Arthur l'engueulait toujours pour un rien.

C'est sur ce geste qu'il entendit au loin dans le couloir, des pas qui s'approchaient de sa chambre.

" Peter ?... Peter j'arr-AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHH "

L'anglais glissa sur le thé renversé par Peter et atterrit en plein sur la porte qui céda malgré le verrou.
Peter riait aux éclats devant son frère par-terre dans une position assez bizarre et tout étourdis.
Arthur ne répondait pas et la Micro-Nation malgré en froid avec son grand-frère, voyait celui-ci les yeux fermés qui ne répondait pas. Peter s'inquiétait, il s'approcha lentement d'Arthur, se mit à genoux et le secoua un peu violemment. Aucune réponse. C'est alors que le jeune Kirkland demanda en haussa le ton et bousculant l'anglais :

" Grand-frère !! Réveilles toi !! "

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