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 [1902] Let me hold your hand || [UKJapan]

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Kiku Honda / Japon


Kiku Honda / Japon

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MessageSujet: [1902] Let me hold your hand || [UKJapan]   [1902] Let me hold your hand || [UKJapan] Icon_minitimeVen 2 Juil - 1:05

Spoiler:

    1613 - Satsuma
    « Het zal nog wel langer ? Het is al laat. »

    Ses mots étaient encore imprecis. Brouillons. Et il n'étais pas habitué à former ce genre de sons, trop durs, trop secs, trop abrupts pour lui. C'était une torture de les prononcer. Mais il aimait cette langue. Et elle avait le mérite de lui permettre de se faire comprendre de son interlocuteur et pas d'une oreille baladeuse. De lui et uniquement lui.

    « Geduld ! Het zal niet vertragen. »


    Le ton avait été sans appel. Kiku n'avait pas d'autre choix que de se taire et de patienter, comme on le lui avait intimé. Une boule lui plombait l'estomac. Il cachait le tremblement de ses mains en serrant nerveusement les poings. Lui d'ordinaire si calme et posé ne tenait pas en place, la faute au stress. A l'inquiétude. A l'appréhension. Au malaise. Appelez donc ça comme vous voulez, peu importe.
    Il aurait tant voulu être ailleurs.
    Il ne voulait pas de ce qui se tramait.

    Pourtant, ce n'est pas qu'il n'avait pas le choix. Ce n'était pas si terrible non plus tout bien réfléchie. Non, en fait, c'était même ridicule d'avoir si peur. Mais tenter de faire comprendre ça au japonais était comme essayer de persuader un enfant que le Père Noël n'était que chimère – Réalité oui, mais si difficile à faire accepter.

    ...Et de toute façon, le hollandais à ses cotés n'avait pas la patience de vouloir lui faire comprendre. Lui non plus, il ne voulait pas ce qui allait suivre. Mais c'était un accord entre ses dirigeants et la Grande-Bretagne, il n'avait rien à dire. Et Kiku pouvait bien pleurer, hurler, supplier, quand bien même ça n'aurait servit à rien. D'ailleurs, il avait dû s'en rendre compte, car il n'avait rien tenté de tel.

    Il était en train de se mordre la lèvre jusqu'au sang quand l'homme à coté de lui l'attrapa par un bras avant de héler quelqu'un.

    « Ah ! Het is er. MISTER ENGLAND ! Here ! »


    L'asiatique se raidit. Il n'avait pas envie de le voir. Il n'avait pas envie de le rencontrer. Le simple fait qu'on ai voulu les mettre en présence le rendait malade. Les yeux rivés au sol, il ne daigna pas les lever quand il entendit son nom. Il ne voulait pas découvrir à quoi ressemblait celui qui était en train de briser le petit monde qu'il s'était forgé avec l'arrivée au Japon d'Hollande, il y avait un demi-siècle de ça. Quand il entendit à nouveau son nom, il s'agrippa au bras du néerlandais vivement.

    « Nederland ! Ik wil niet ! Zeg hem om te vertrekken ! »

    Après tout, c'était lui qui avait investi le sol nippon ainsi. Qui lui avait apprit tant de choses sur la culture occidentale. Poussant le vice jusqu'à lui apprendre sa langue, qui était usitée couramment chez les médecins et hommes de sciences japonais depuis quelques années maintenant.. Et à présent, il voulait se retirer ? Le céder à un autre ? Comme ça, juste parce que cet « autre » en question était une nation réputée plus puissante ? Foutaises et lâcheté.
    Mais pour toute réponse, il fut gratifié d'une taloche magistrale sur la tête servit d'un « Kretijn ! » sonore.

    La douleur lui fit relever la tête et il croisa enfin le regard de celui avec qui son gouvernement avait décidé de traiter désormais.

    Un regard clair, quoique rêveur, des cheveux d'un blond diaphane qui semblait plus tenir de la manifestation démoniaque que de la couleur naturelle, une stature assez haute – enfin, plus grand que lui au moins, ce qui n'était vraiment pas difficile hein – et... Et...

    Par tout les Kamis...

    Des sourcils ho-rri-ble-ment-é-pais !

    ...Non mais c'était physiquement possible ÇA ??!

    [Mode pitié ON]



    1902 - Résidence du domaine Yamato

    Ce fut une jeune femme en kimono qui dû le réveiller en le secouant doucement. Kiku s'était endormie comme une masse en position assise, appuyé contre le mur. Il se frotta les yeux et ramassa son kepi qu'il avait fait tomber.

    Il venait de rêver de sa première rencontre avec Arthur.

    Le mot ? Traumatisant. Enfin, pas tant que ça mais quiconque connaissait le, heu... Petit... « complexe » de l'anglais pouvait comprendre à quel point il pouvait être déroutant pour une nation habituée à l'ermitage de voir ça pour la première fois.

    Hahem, bref.

    Il y avait surement une raison qui avait poussé le japonais à se souvenir d'un tel moment. Une raison directement imputable au britannique.
    Presque trois siècles qu'ils se connaissaient.. Autant dire des cacahuètes pour des pays. Au début, rien n'avait été très joyeux : Cet Arthur et son frère avaient débarqués à peu près en même temps chez lui, et avaient fichu un sacré boxon. Au début, Kiku ne l'aimait pas, ce Britannique trop maniéré, trop sur de lui. Mais petit à petit, il avait apprit à le connaître, malgré quelques guerres et disputes.
    Pour autant, on ne pouvait pas les qualifier « d'amis ». Certainement pas. Et quand ils se retrouvaient chez l'un ou chez l'autre, c'était plus souvent à but diplomatique que personnel. Et quasiment toujours pour des raisons bien définies.

    Ce qui n'était pas le cas aujourd'hui.

    Kiku ne savait pas trop quoi faire. Arthur lui avait fait savoir qu'ils devaient discuter – de quoi, mystère – et s'était empressé de rejoindre l'archipel nippon après avoir sollicité une entrevue. Il devait en toute logique arriver aujourd'hui, voir même d'une minute à l'autre. Ce qui dérangeait l'asiatique n'était pas tant le fait de revoir son homologue occidental, pas du tout, mais plutôt celui... Qu'il n'avait aucune idée de la nature de l'objet de la visite de son invité. Il ne savait même pas s'il devait la considérer comme officielle ou non. Devait-il s'attendre à une arrivée formelle, où ambassadeurs et politiciens étaient de mise comme des poupées mal dégrossies ? Ou était-ce plus personnel ?
    Le genre de casse-tête, de détails, que Kiku s'infligeait sans cesse. Mais ce manque de précision l'agaçait.

    Dans le doute, il avait décidé de couper la poire en deux. Pas de grands pontes ni d'arrivée en fanfare, pas plus que de salutations familières. Pour l'occasion, il avait revêtu son uniforme noir, sans les décorations militaires d'ordinaires exposées, et avait choisit de le recevoir dans un petit salon occidental – résultat des l'influences américaines et britanniques – qui pouvait servir de bureau.

    A l'heure prévue, il se présenta devant la porte de la pièce. Un soupir. Par réflexe, il toqua deux coups brefs à la porte et entra.
    Il l'attendait déjà.


Spoiler:


Dernière édition par Kiku Honda / Japon le Jeu 19 Aoû - 0:51, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [1902] Let me hold your hand || [UKJapan]   [1902] Let me hold your hand || [UKJapan] Icon_minitimeLun 5 Juil - 14:17

    Il y avait comme un soupçon de conspiration dans l'air, ces derniers temps. Certains prétendraient qu'il ne s'agissait là que de la paranoïa latente de la plus grande puissance mais Arthur Kirkland n'avait pas de temps à perdre avec les considérations de ces naïfs quant à sa santé mentale.
    Quand on veut se débarrasser de son chien, on dit qu'il a la rage, n'est-ce pas?

    Le monde avait tant changé. Cela lui permettait d'échapper à l'ennui et à la lassitude, châtiments des Immortels.
    Il dominait encore largement et pourtant il sentait que les choses pouvaient lui échapper et bien qu'il fut l'une des nombreuses nations à croire au destin il refusait de laisser le cours des choses bouleverser son règne. Déchoir n'était pas son sort, non, certainement pas.
    Il suffisait de savoir tirer son épingle de ce jeu d'alliances fragiles qui se construisait petit-à-petit et il était de loin le mieux placé pour nouer des alliances durables.
    Le changement avait quelque chose d'excitant... et d'angoissant.


    Russie.



    La seule pensée de ce nom qu'il crachait plus qu'il ne le prononcait lui faisait froncer les sourcils.
    C'est que ce gamin mal éduqué se voyait sans doute en futur maître de l'Asie... et pourquoi pas des Indes!
    Ses Indes.
    Plus jamais il ne se séparerait d'une de ses colonies et surtout pas au profit d'un autre.


    Sur qui pouvait-il compter?
    Il avait des Alliés en Europe, des gens qu'il estimait utile malgré le dégoût qu'ils pouvaient parfois lui inspirer.
    Mais en Asie? Chine ne pouvait certainement pas servir de rempart anti-Ivan. Il était trop vieux, trop faible et son armée n'était qu'un tas de paille que le vent balayait sans efforts.
    Le seul qui restait était le fier, l'ambitieux, l'incompréhensible Japon aux manières insupportables.
    Japon n'était pas encore une puissance, Angleterre si. Ils avaient tous deux intérêt à s'entendre, Japon n'avait aucune raison de refuser. C'était son plan, qu'il avait fomenté aux prix de nombreuses nuits blanches et d'innombrables coupes de thé.
    Et pourtant, Arthur ne pouvait empêcher ses mains gantées de trembler à l'idée que le Japonais puisse décliner sa proposition avec toute la politesse méprisante dont il était capable.


    Il se détestait pour ça. Craindre le refus d'un... d'une personne qu'il pouvait surement écraser entre son pouce et son index. N'importe quoi, irrationnel!


    Mais Arthur avait compris depuis bien longtemps que le monde avait la fâcheuse habitude de se défier du rationnel.



    ****


    «Tirez une carte, Lord Kirkland, au hasard»

    Il hésita quelques secondes au dessus des cartes au dos émeraude, sa main allant de droite à gauche, aussi agitée qu'un pendule. Il se décida finalement pour la première en partant de la gauche et la retourna avec précaution.

    « XXI... Le Pendu »

    Arthur déglutit difficilement, l'estomac noué par l'angoisse.
    Elle n'avait pas besoin d'en dire plus. Il connaissait parfaitement le sens des cartes.

    Un passage difficile, une action douloureuse mais nécessaire. Il aurait préféré la Mort.

    « Elle ouvre aussi de nouveaux horizons... ce n'est pas tout à fait négatif, Milord.»



    ****


    Le Japonais allait-il l'humilier? Leur alliance serait-elle bénéfique sur le long terme?
    Il fut tiré de ses pensées par des bruits de pas feutrés, presque imperceptibles tels ceux d'un chat. Ils se rapprochaient du bureau dans lequel il patientait et Arthur se redressa, rigide sur sa chaise.

    Il ne fallait surtout pas qu'il perde la face. Il devait paraître le dominateur qu'il était. D'après les rumeurs, le verbe de Kiku pouvait être aussi tranchant que son katana.
    Qu'il essaie, pour voir.

    La porte s'ouvrit, dévoilant un homme aux traits doux et au regard sans âge.
    Arthur se leva sans attendre et lui tendit la main, affectant un sourire sympathique.
    Il était loin d'être contre les coutumes et la politesse, mais si son hôte le recevait dans un cadre aussi Occidental que ce bureau, alors il devrait accepter les usages qui vont avec...
    Ne lui en déplaise.

    Il ne voulait pas être celui qui commence à faire des compromis. Une alliance signifiait forcément un engagement des deux parties et il s'y plierait. C'était un jeu subtil qui mêlait force du chêne et souplesse du roseau.

    Hé non mon joli, pas de courbette pour toi.

    « Enchanté, Mr Honda, commença Arthur dans un Japonais qu'il espérait compréhensible, Je suis ravi de vous revoir. Je refuse de perdre du temps en circonlocutions, peut-être voulez-vous parler affaire tout de suite.»

    Il marqua une pause, relevant la tête et plongeant ses yeux émeraudes dans ceux du Japonais.
    Il lui faisait étrangement penser à une créature fantastique, monstre de sagesse et de pouvoirs mystérieux.

    Était-il perturbé par le comportement étrange d'Angleterre? Il ne se pliait pas à ses coutumes mais faisait l'effort de parler sa langue. Arthur espérait avoir réussi à lui faire perdre cet air impassible et il avait du mal à cacher sa déception.

    Il est le roseau qui ploie mais ne casse pas.

    « Nous pouvons aussi laisser nos dirigeants s'occuper de tout ça et vous ferez de votre hôte ce qu'il vous plaira.»


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MessageSujet: Re: [1902] Let me hold your hand || [UKJapan]   [1902] Let me hold your hand || [UKJapan] Icon_minitimeSam 17 Juil - 0:08

    A peine eut-il aperçu le sourire de sympathie de circonstance du britannique que Kiku sentit le changement d'atmosphère.

    La pièce puait l'hypocrisie, et les faux-semblants suintaient des murs.

    Il détestait cela. Ça l'exaspérait. Il avait l'impression d'étouffer. Par pitié, faite qu'il puisse vite se libérer de cette corvée qu'il venait à peine d'entamer. Non pas que Kiku détestait Arthur ou les Occidentaux en général. Au contraire, il les admirait tout ces Blancs, s'inspirant de leurs cultures et allant même jusqu'à les copier dans de nombreux domaines. Mais décidément, ce genre d'entrevue, il s'en passerait bien s'il le pouvait. Franchement, entre passer l'après-midi tranquillement installé au soleil à boire du thé, et devoir se plier à la comédie qu'Arthur avait engagé, le choix était vite fait.
    Et ça ne faisait même pas cinq secondes qu'il était dans la pièce.

    Sans pour autant montrer ne serait-ce qu'un infime signe de son état d'esprit, il serra la main tendue. Il n'aimait pas cette façon étrange que ses homologues de l'ouest avaient de se saluer. C'était tellement peu... Hygiénique. Allez savoir où l'Anglais avait laissé trainer ses pattes avant de venir ici ! Beeerk. Heureusement qu'il avait des gants. Le japonais se retint de laisser passer une grimace sur son visage de marbre. Après tout, c'était à cause de son hésitation qu'il avait décidé de recevoir son invité dans un tel contexte, il ne pouvait en vouloir qu'à lui-même si quelque chose ne lui plaisait pas.

    S'ensuivit une formule de politesse bateau comme seuls les européens en avaient le secret. « Certes, ravi de vous revoir, de même... Hum, les sourcils n'auraient-ils pas eu tendance à s'élargir depuis la dernière fois ? Cela fait longtemps, ça ne serait donc pas étonnant... Comment ? Ce ne sont pas des entités vivantes ?? »
    Ah ah, hum. Heureusement que Kiku n'était pas du genre impulsif, à sortir ce qui lui passe par la tête sans réfléchir sinon, une guerre aurait surement déjà démarrée entre leurs deux pays. La susceptibilité de l'anglais étant relativement connue.

    « Nous pouvons aussi laisser nos dirigeants s'occuper de tout ça et vous ferez de votre hôte ce qu'il vous plaira.»

    ......................... Ah... Certes.

    Non Kiku, retiens-toi. Ne rigole surtout pas ou tes relations diplomatiques vont en pâtir. Après tout, ce n'est qu'un étranger, il ne peut pas se rendre compte de la portée de ses paroles... Pas vrai ?
    Qui plus est, le japonais approximatif qui avait été utilisé n'arrangeait rien.
    Car oui, l'asiatique ouvrait à présent des yeux ronds, partagé entre étonnement et amusement. La situation lui semblait d'autant plus comique qu'Arthur ne pouvait comprendre le pourquoi de cette ombre de sourire narquois.

    Kiku se recula d'un pas et salua rapidement le blond à la manière japonaise des soldats, une main sur le cœur accompagné d'un bref hochement de tête. Réflexe. Chassez le naturel, il a la mauvaise idée de revenir au galop.
    Ce fut à son tour de prendre la parole, dans un anglais relativement correct si l'on exceptait son accent.

    « Je comprend votre désir d'en finir rapidement. Mais dans ce cas, pourquoi ne pas vous éviter les efforts inutiles et les pertes de temps ? Et les... quiproquos. Vous parlez japonais aussi bien que vous ne cuisinez, cela pourrait causer des incompréhensions. »

    Par bonheur, Kiku n'avait jamais eu la malchance de tester les « qualités » culinaires de son invité, mais cela dépassait un tel niveau d'horreur que les rumeurs, perpétrées par un certain français, avait traversé monts et vallées pour arriver jusque chez lui.

    Et puis, l'anglais ne le gênait pas plus que ça. Il avait l'habitude de s'exprimer dans cette langue, vu que peu faisait l'effort d'apprendre la sienne, jugée bien trop difficile par beaucoup.

    En un sens, ça l'avait d'ailleurs désarçonné qu'Arthur emploi le japonais pour s'adresser à lui. Il n'était pas vraiment habitué à ce que l'on fasse ce genre d'efforts pour lui. Au contraire. En règle générale, c'était plutôt à lui de faire des efforts et de s'adapter. C'était perturbant. Peut-être était-ce pour cela qu'il avait répliqué de façon assez tranchante – du moins plus qu'à son habitude.

    « En parlant d'incompréhensions... Ici, vous n'êtes pas en Europe. Contrairement à là-bas, les doubles-sens sont légion. Vous feriez donc mieux de mesurer vos paroles. Sachez par exemple que votre dernière remarque est celle que les geishas réservent habituellement à leurs clients. »

    Il eu un sourire léger et entendu, plein d'ironie. Arthur venait de se ridiculiser de lui-même en seulement deux phrases et à peine cinq minutes d'entrevue. Un record qu'il serait à présent difficile de battre. Peut-être que Kiku allait s'amuser au final ? La méconnaissance de la culture japonaise par les nations occidentales est telle que cela ne pouvait donner que des situations assez distrayantes – ou embarrassantes, cela dépendait de quel point de vue on se plaçait.

    Le japonais fit un pas de coté, laissant le passage vers la sortie libre. Dehors, il faisait chaud, et l'impossibilité de garder l'endroit dans l'obscurité ne faisait qu'augmenter de quelques degrés la température de la pièce. S'ils décidaient de rester ici ad vitam aeternam, ils risqueraient tout deux de finir réduit a l'état de simples flaques au sol.

    « Je ne pense pas qu'il serait très agréable pour nous deux de rester ici. Et peu importe l'endroit, nous pourrons toujours discuter ailleurs. La politique reste la politique, où que l'on en parle. »

    Ou pas. Ce genre de sujet ne pouvait décidément pas être sérieusement abordés dans un contexte moins formel, du moins pas comme quelque chose de plus sérieux qu'un débat. Mais bon, faisons donc comme si.
    Kiku fit mine d'attendre que son interlocuteur se décide à sortir. Peu lui importait où ils iraient, il avait juste besoin de s'éloigner d'ici.
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MessageSujet: Re: [1902] Let me hold your hand || [UKJapan]   [1902] Let me hold your hand || [UKJapan] Icon_minitimeMer 18 Aoû - 20:37


    Craignant que ses mains n'aillent seules venir étrangler le frêle coup de son hôte Japonais, Arthur serrait le pommeau de sa canne avec plus de force que nécessaire.
    Comment cette grossière et misérable poussière dénuée de charisme et d'importance osait-il elle lui parler ainsi?
    ....

    Ah oui, il avait voulu le surprendre et lui faire sentir sa supériorité. Hé bien... raté.
    Certes, il avait aperçu le rapide éclair d'incompréhension qui avait traversé les yeux du japonais et s'en était sournoisement délecté mais sa petite victoire avait été vite balayée par cette averse inattendue de petites remarques mesquines et tranchantes.

    Peu habitué à être moqué de la sorte, Arthur avait eu beaucoup de mal à ravaler sa colère. La seule chose qui le retint de fracasser le crâne de son hôte était son très célèbre "code du gentleman".
    Il fut un temps où un tel affront se réglait avec un sabre bien aiguisé, un bateau solide et où l'ennemi finissait par le supplier de ne pas lui planter un Jolly Roger dans le crâne.
    Fusillant le Japonais, qui se tenait maintenant silencieusement dans l'encadrement de la porte, du regard, il se surprit à regretter sa jeunesse et les coutumes de ces temps révolus.

    Fool. Regretter de ne pouvoir l'occire de manière barbare ne t'apportera rien. Fais lui signer son foutu traité, pour la Reine, puis après tu pourras te venger.... de manière subtile.

    Après quelques petites secondes de débat interne, il prit le parti de ne pas lever la main sur cet... étranger et de ne surtout pas relever ces insultes. C'était encore un peu trop tôt. Et vraiment, il trépignait d'entendre l'accent de son hôte dans la langue de Shakespeare (qui était surtout la sienne, mais passons).
    Il ôta son haut-de-forme, s'en servant comme un éventail et dit :


    « Vous me voyez navré de vous avoir froissé. Nous serions mieux dehors pour discuter, il fait si chaud ici.... on se croirait en Afrique! »


    Il était repassé à l'anglais, prenant ce ton distant et vaguement ennuyé qui était de mise dans les salons littéraires et ponctua sa saillie d'un sourire moqueur et joueur qui évoquait celui d'une méchante petite fée ou d'un lutin pétri de mauvaises intentions. Nul besoin de saisir le sens de ses mots pour saisir tout le poison qu'ils contenaient bien qu'un coup d'œil furtif l'informa que son hôte avait très bien compris ce qu'il venait de dire et qu'il n'avait pas du tout apprécié la comparaison.


    Tout était une question de mesure. Arthur était à peu près certain de pouvoir situer la limite à ne pas franchir, le point de non retour. Se moquer de Honda était acceptable, à condition que ça ne se termine pas en bain de sang que son boss ne lui pardonnerait pas.
    Japon resta immobile un court instant, l'expression de son visage indéchiffrable, puis se décida à le suivre.


    Arthur n'était pas vraiment grand et contrairement à ce qu'on pourrait penser, ça ne l'avait jamais complexé outre mesure. Certes, il lui était parfois arrivé d'imaginer à quoi pouvait ressembler le monde du point de vue de Berwald ou d'envier la haute stature et la parfaite musculature d'Alfred, ça ne l'avait toutefois jamais empêché de dormir.
    Pour la première fois de sa longue il avait l'impression d'être un géant et il n'avait jamais songé que cela puisse être si... gênant.
    Kiku trottinait à ses côtés, muré dans son silence, le dos raide mais il ne manquait pas de grâce. Au contraire, il semblait être une frêle poupée de porcelaine, délicat et d'une beauté incontestable.

    Étant un parfait gentleman, il était certain de manquer ni de classe -comment le pourrait-il avec d'aussi beaux habits?!- ni d'élégance et pourtant il ne pouvait s'empêcher de se trouver gauche et maladroit, comme une marionnette grotesque par la dureté de ses traits irréguliers et sa taille immense.


    Saleté.


    Il se mordit la langue et serra la mâchoire, en proie à une lutte mentale contre un monstre invisible dont il ne s'était jamais débarrassé tout à fait : l'envie.


    Pas de panique. Contrôle toi. Nos chefs vont signer ce traité, ça fera l'effet d'une douche froide à gros nez et je rentrerai chez moi après avoir fait payer cent fois le prix de cette infamie à ce Japon. C'est tout.



    Il aurait néanmoins donné beaucoup pour être tranquillement assis dans son beau fauteuil de velours, dans le salon privé de son Manoir, un livre sur les genoux et une tasse de thé dans la main. Seul.
    On s'habitue à la solitude et elle nous vaut bien moins d'angoisses qu'une compagnie douteuse. Tout ce petit jeu ridicule qu'on rangeait sous l'étiquette "relations sociales" le rebutait affreusement. Ces regards aux milles sens, ces petits mots qu'on s'échange en secret sous la table, les murmures qu'on étouffe à l'arrivé d'un invité scandaleux mais pourtant apprécié, il les laissait à Francis.
    Il avait un code, il s'y tenait. Et même lorsqu'il ne le suivait pas, il ne faisait qu'obéir à la règle tacite du "pas vu pas pris". Nul besoin de commérages de salons, d'amis ou d'amants pour égayer sa vie.

    Qu'est-ce que les autres Nations lui avaient apporté de leur plein gré ? Rien. Il avait dû les faire siens pour qu'ils lui apportent quelque chose et malgré sa bonne volonté, les témoignages sincères de gratitude restaient rares.
    Les rapports entre Nations ne peuvent qu'être pervertis, intéressés et tout à fait hypocrites. Toute sa vie, il avait largement préféré la compagnie des humains et il demeurait persuadé qu'il ne s'en lasserait jamais.


    D'un point de vue personnel, il avait appréhendé sa rencontre avec Kiku pour une seule raison. Il craignait voir en lui un reflet de ce qu'il était devenu. Une nation isolée, maladroite, cassante et murée derrière ses remparts. Un être avide, dominateur et impassible avec un fond sensible.
    Étant maintenant assuré que ses craintes étaient -pour une fois- bel et bien fondées, il avait décidé d'éviter au maximum cet alter-ego oriental.

    Tout, tout depuis ce petit salut militaire jusqu'à sa mine fermée et ses vêtements trop bien repassés (signe que Japon avait, lui aussi, beaucoup de temps à perdre) l'irritait chez lui. Ses instincts les plus bas lui recommandaient de lui sauter à la gorge et une partie de lui avait envie de pleurer sans trop savoir pourquoi.

    L'impression d'être passé à côté d'une personne qui aurait pu lui apporter le soutien et la compréhension qu'il avait jamais eu, peut-être.


    On entendait guère que le vent et le bruissement des feuilles des nombreux arbres. Les deux nations étaient aussi silencieuses que des statues de pierre et un simple spectateur penserait sans doute que tous deux venaient d'apprendre une funeste nouvelle. Ou que l'un conduisait l'autre en prison.
    Comment penser qu'il s'agissait là d'un hôte et de son invité?

    Arrivé sur le pavillon de l'immense demeure japonaise, Kiku s'assit. Arthur haussa un sourcil, étonné et un peu déçu. Tout d'abord, il hésitait à s'asseoir à ses côtés sans y être invité, ce pouvait être une manœuvre de cette petite peste pour le ridiculiser et il ne voulait pas non plus paraître grossier. Et pour être honnête, après un si voyage aussi long et aussi éreintant, il ne rêvait que d'un fauteuil bien confortable pour soulager son dos meurtri.

    Le silence, lourd comme une chape de plomb, persistait à envenimer l'ambiance et ce petit manège inexplicable commençait à irriter Arthur. Il attendit quelques secondes avant de prendre la parole :

    « Peut-être est-ce encore là une de vos coutumes singulières mais suis-je supposé demeurer debout tout le long de mon séjour ? L'invité est-il ici prié de s'assoir où bon lui semble sans attendre l'invitation de son hôte? »

    Il maitrisait parfaitement bien son ton de voix, un mélange de dédain de de curiosité feinte. Un interlocuteur attentif devinerait cependant sans mal le venin sous les tournures de phrases recherchées.

    Il avait voulu le blesser comme il en avait heurté tant d'autres avec des répliques bien plus cinglantes. Bien qu'assez dextre dans son maniement du sarcasme et autres petits mots d'esprit bien placés, il n'était jamais passé maître dans l'art du persiflage. Non pas qu'il manque de répartie, mais il arrivait toujours un point où son masque finissait par choir, révélant aux yeux de tous un être soupe-au-lait, violent et pas aussi sûr de lui qu'il devrait l'être.
    Il avait au moins le mérite d'être lucide et raisonnable et, pour éviter que les choses ne dégénèrent, il émit un compliment sincère.

    « Bien que vos usages -malgré leur côté pittoresque- me laissent perplexe, je dois admettre que le cadre est splendide. »


    Il laissa son regard d'égarer sur le splendide jardin de Japon. Il se souvenait des jardins de France, harmonieux, mais géométriques, dessinés, aussi artificiels que ses tenues à fanfreluches. Celui de Kiku était aussi bien entretenu et travaillé, il conservait tout de même un côté naturel que ceux de Francis n'avaient plus. Arthur, sensible à la nature, ne put s'empêcher de continuer à le complimenter, sans aucune arrière-pensée cette fois :


    « J'ai rarement vu....une nation.... traiter la nature avec autant de respect. »

    Il se laissa emporter par un flot de souvenirs, rasséréné par cet explosion de couleurs ravissantes et de formes délicates. Oublié, l'hôte... pour le moment.


Spoiler:
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Kiku Honda / Japon


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MessageSujet: Re: [1902] Let me hold your hand || [UKJapan]   [1902] Let me hold your hand || [UKJapan] Icon_minitimeDim 29 Aoû - 2:25

Spoiler:

    Les jointures de ses mains étaient d'un blanc anémié à force de les serrer dans son dos alors que son visage impassible ne montrait aucun signe d'une affection particulière. Et pourtant.
    Pendant un dixième de seconde, le japonais avait failli oublier toutes règles de politesse et de bienséance, quelles soient occidentales ou asiatiques. Voilà donc tout l'arrogance des britanniques en action. Admirable spectacle.

    Heureux l'imbécile trop stupide pour répondre à une basse provocation de ce genre. Il n'y avait guère que les faibles d'esprits qui réagissaient au quart de tour. Il y avait un haïku qui collait diablement bien avec l'opinion que Kiku se faisait d'Arthur en cet instant : « Sur les écrans de papier elles font des arabesques, les chiures de mouches » - Merci à maitre Issa pour ce magnifique instant de poésie très subtil.
    En gros, ces quelques mots d'une élégance folle ne voulaient rien dire de moins que « La bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe », en version européenne simplifiée.

    Et bien qu'il aurait eu beaucoup de choses à dire pour contester les paroles de l'anglais, Kiku choisit de ne pas relever l'insulte. Devoir passer la journée avec un tel homme se révélait assez désagréable comme cela, inutile de fournir de nouveaux motifs de contrariétés.

    Le couloir, celui par lequel il guidait son invité jusqu'à l'extérieur, lui semblait terriblement plus long que d'habitude. Peut-être parce qu'il avait toujours eu l'habitude d'arpenter ces bâtiments, que ses pas foulaient le sol sans qu'il y pense vraiment, alors qu'aujourd'hui son esprit tout entier devait se focaliser sur la distance à parcourir pour garder tout ses sens en éveil face à celui qu'il ne voyait encore que comme un intrus, avec ses yeux trop grands, ses cheveux trop clairs et ses paroles trop abruptes.

    Ils étaient sur la défensive, l'un comme l'autre, comme deux chats hargneux voulant cacher leurs peurs. Sur la défensive comme si aucun d'eux n'avait reçu la capacité d'adaptation nécessaire pour être à l'aise en côtoyant les autres. Victimes de trahisons, d'abandons, d'affrontements perpétuels et épuisants, les raisons ne manquaient pas. Et bien souvent, c'était le genre de chose que l'on arrivait rarement à dissimuler, même derrière des sourires ou des mots trop moqueurs.
    Car les yeux ne mentaient pas.
    Une personne peut choisir de laisser tout le cynisme et la méchanceté du monde l'envahir, elle ne peut cacher cette ombre dans son regard. Kiku savait qu'il l'avait, à force d'isolation et de mensonge. Et il avait bien vu qu'Arthur aussi avait ce voile qui rendait terne le vert de ses yeux.

    C'était peut-être à cause de ça qu'il n'osait pas briser le silence qui les entourait.
    A coté de lui, un homme dont il ne connaissait quasiment rien, si ce n'était les rumeurs et les habitudes assez célèbres pour se frayer un chemin par delà l'Asie. Il avait toujours cherché à l'éviter un maximum. Il n'avait toujours pas pardonné le fait que les hollandais ai subitement désertés son pays pour laisser la place aux anglais. C'était il y a trois siècles, mais l'amertume était comme une mauvaise herbe, elle avait la vie dure et on ne s'en débarrassait pas du jour au lendemain.

    A l'extérieur, la chaleur était plus supportable grâce à la brise. Les seuls bruits alentours étaient ceux de la nature et de leurs pas. Kiku ne parlait pas, ne savait pas quoi dire, mais à coté son invité semblait aussi peu enclin à la discussion que lui. Grand bien lui fasse. Car au final, ce soi-disant pacte que leurs dirigeants voulaient conclure n'avait l'air de rien d'autre que d'une grosse farce, une mascarade idiote et hypocrite. Ce n'était que des faux-semblants politiques, rien de plus. Avec sa façon de raisonner, il était clair pour Kiku qu'Arthur n'était venu que parce que le Japonais n'aimait pas Ivan, et que les tensions entre la Japon et la Russie étaient tendues depuis un moment. Dans ce cas-là, il n'avait rien à lui dire, et estimait ne pas avoir à lui faire la conversation.

    Pourtant, alors qu'il se perdait dans ses pensées, une étrange comparaison lui vint en tête. Il se rappela soudainement d'un homme. Surement l'un des plus grands et des plus inoubliables de toute l'histoire de son pays. Il se rappelait d'Oda Nobunaga.
    On le qualifiait tour à tour d'excentrique, de fou à lier et de génie. On le surnommait « le Grand Imbécile ».
    Car il était si intelligent que personne ne pouvait le comprendre.
    Un jour, la première fois que Kiku avait rencontré cet étrange personnage, Nobunaga lui avait prit la tête entre les mains et lui avait dit de prendre garde, de se souvenir de son visage, car un jour il serait celui qui le gouvernerai. Sur le ton de la plaisanterie. Sauf que ce n'était pas une blague ou de simples mots en l'air. A peine quelques années plus tard, Nobunaga avait secoué le Japon.
    Kiku lui devait beaucoup. Il l'admirait aujourd'hui encore malgré l'aversion qu'il avait envers cet homme si atypique la première fois qu'il l'avait vu. Un homme qui se vêtissait parfois de peaux de bête, qui n'éprouvait aucuns remords à utiliser des mousquets achetés aux Portugais dans une bataille au sabre, et qui était si sur de lui que cela causa sa propre perte.

    Quant à ce qui avait bien pût faire remonter ce souvenir dans sa mémoire à cet instant précis... Allez savoir. Arthur ne ressemblait pourtant en rien au général japonais, même si l'on écartait la flagrante appartenance à deux races différentes. Arthur n'avait ni le charisme, ni l'éloquence de Nobunaga. Nobunaga n'avait jamais eu l'esprit cynique ni la prestance d'Arthur. Deux êtres totalement différents dans leurs physiques, leurs psychologies, leurs époques et même leurs statuts. Que pouvaient-ils avoir en commun ?

    Peut-être cette flamme qui semblait leur ronger le cœur. La flamme de celui qui préfère être seul pour éviter d'être bléssé par les autres. La flamme de celui qui n'abandonnera jamais ses idéaux.

    ...Peut-être avaient-ils aussi la même facilité à se mettre en colère si rapidement, qui sait ?

    Puis brusquement, comme une douche glacée, la voix de son invité s'éleva. Le silence était tel depuis un moment, et l'asiatique était tellement absorbés par ses pensées, qu'il lui fallut quelques secondes pour comprendre qui parlait et ce qu'on lui disait. A force de réflexions, son corps s'était contenté de suivre machinalement les directions et les gestes qu'il avait l'habitude de faire et il ne s'était pas rendu compte qu'il s'était assis. Et pourtant la réponse cinglante fusa machinalement.

    « J'ignorais que les européens n'étaient pas assez indépendants pour prendre seuls la simple décision de s'asseoir. Ou alors ce ne sont que les anglais ? »

    La remarque avait été désagréable mais lâchée avec neutralité, sans grande conviction. Bien qu'en tort, ce n'était rien d'autre pour lui qu'une façon de se défendre. Depuis toujours, les occidentaux n'étaient venus investir le Japon que par cupidité ou curiosité malsaines. Kiku avait apprit à s'ériger des barrières mentales qui lui permettraient de résister à ça.

    Voilà pourquoi le représentant japonais eu du mal à en croire ses oreilles lorsqu'il décela de la sincérité dans les compliments d'Arthur. De la sincérité certes, mais il ne pouvait s'empêcher de se demander si cette simple éloge sur le paysage n'était pas juste une façon de l'amadouer pour le rendre plus facile à berner par la suite. Une petite concession en somme.
    Mais devant l'air rêveur de son invité contemplant le végétation des lieux, une petite voix au fond de lui lui disait qu'il n'y avait pas que des ennemis à travers le monde. Des gens, des nations qui n'avaient aucuns scrupules à se moquer librement de la culture et des mœurs nippones.

    Kiku se mordit nerveusement la lèvre, hésitant pour la première fois à prendre la parole.

    « Le Japon.. est un pays fragile. C'est grâce aux Kamis qu'il vit en équilibre. Et les Kamis... Vivent grâce à la nature. »


    Il n'arrivait pas à regarder Arthur en prononçant ces mots. Comme si le fait de croire autant en des divinités et des esprits était une chose honteuse pour un pays civilisé. Et il ne savait même pas si l'anglais comprenait le sens du mot « Kami ». Mais même si ce n'était pas le cas, il devrait tout de même comprendre sa logique ...non ?

    « Et depuis que les occidentaux sont arrivés... »


    La phrase fut laissée en suspens. Elle n'était pas vraiment adressée à Arthur, plutôt à lui-même. Il s'était fait une constatation qui le chagrinait et qu'il ne pouvait se résoudre dire à haute voix.

    La nature, les yokais, les évènements magiques, inexpliqués... Tout cela lui paraissait si beau, si mystérieux. C'était quelque chose qui lui emplissait le cœur. Les esprits, le surnaturel, c'était l'âme du Japon. Rien de plus, rien de moins. Mais d'un autre coté, les progrès et la modernité, tout ça commençait à prendre une place de plus en plus importante chez lui. Il en devenait dépendant et ça l'effrayait.

    Le silence recommençait à s'installer. Kiku le brisa presque immédiatement en se levant et en ôtant son képi.

    «  Veuillez.... M'excusez pour mon impolitesse tout à l'heure. »

    Simplement. Kiku n'était pas homme à faire des caprices ni à être de mauvaise foi. Il avait eu tord de manquer ainsi de respect à quelqu'un de façon totalement gratuite. Le fait que le quelqu'un en question ne soit pas vraiment une visite attendue et agréable n'y changeait rien. L'asiatique invita son invité à s'asseoir en bonne et due forme

    Il devait faire des efforts. Se montrer irréprochable.
    Comme il l'avait toujours fait.

    « Vous n'êtes pas le premier à être étonné par ces jardins. Est-ce si peu courant de ne pas respecter la nature chez vous ? C'est quelque chose.... D'assez inconcevable pour moi. »

    Accessoirement, il en profitait pour assouvir un peu de sa curiosité maladive, lui qui avait toujours grandit dans le respect des traditions et de toute chose, lui qui connaissait encore si peu du monde extérieur tout compte fait.
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MessageSujet: Re: [1902] Let me hold your hand || [UKJapan]   [1902] Let me hold your hand || [UKJapan] Icon_minitimeMer 12 Jan - 20:20


    « Vous n'êtes pas le premier à être étonné par ces jardins. Est-ce si peu courant de ne pas respecter la nature chez vous ? C'est quelque chose.... D'assez inconcevable pour moi. »

    La remarque innocente fit sourire Arthur qui se rendit alors compte à quel point il avait pu être crispé depuis son arrivée.

    Avec le recul, il se sentait franchement idiot. Comment avait-il pu manifester de l'hostilité envers un hôte si bon et ressentir de l'angoisse en en tel lieu ?
    Il avait toujours cru que si il existait un Paradis -chose dont il doutait fortement- il ressemblerait à l'Angleterre. Sa courte visite au Japon remettait toutes ses vieilles croyances en doute.
    Ce nuage de fleurs, ces vieux arbres, courbés comme de vieux sages, le petit étang regorgeant d'étranges créatures... quel paysage féerique..


    Ça valait bien leur parodie de "monde civilisé".


    Cette terre avait due être la source d'inspiration de tant d'artistes et de poètes qu'il ne connaissait pas. Il pensait, en tant que vieille nation, avoir tout vu et tout vécu. Ces derniers jours avaient été particulièrement difficiles et il s'était surpris à songer à la mort, expérience interdite aux Nations -ou presque-.

    Oh, il n'avait pas souhaité mourir. Le monde et son peuple avait trop besoin de lui. Mais il aurait voulu pour la goûter un jour. Les humains gémissent souvent à cette idée, trépignant de peur et il ne pouvait s'empêcher de penser qu'ils n'étaient seulement pas conscient de leur chance.

    Aujourd'hui, Kiku lui avait ôté toute pensée morbide. Il espérait même pouvoir allonger son séjour et rester la nuit afin d'admirer ce paysage adorable dans la pénombre. Il s'apprêtait à demander permission à son hôte de rester un peu plus longtemps et se souvint que ce dernier lui avait posé une question quelques minutes plus tôt. Honda le fixait, un peu surpris par l'expression de son invité. Il annonça, d'un ton d'excuse :

    « Je dois avoir l'air d'un amoureux transi. Hé bien je le suis. »

    Surpris par sa propre franchise, il ajouta néanmoins rapidement pour lever toute possible confusion :

    « Ce paysage est fantastique. La nature n'est pas la préoccupation première des Nations d'Occident.»

    Des images lui revinrent brutalement à l'esprit, envahissantes, étouffantes.
    Son père soignant les arbres et présentant ses respects aux créatures magiques, sa mère préparant des mixtures étranges et parlant au vent comme à un ami...
    Puis la guerre, la destruction engrangée par leurs propres enfants. Les sols autrefois fertiles couverts de cadavres et d'armes abandonnées, l'odeur de mort flottant dans l'air...
    Il était en partie responsable. Trop longtemps les Nations avaient oubliée le devoir qu'elles avaient envers la nature. La responsabilité. Leur promesse.


    Arthur ricana amèrement, brisant le silence. Ses regrets ne changeraient rien et cette éphémère prise de conscience non plus. Les peuples qui se qualifiaient de « civilisés » et dont il faisait partie ne reviendraient jamais en arrière. Il ne pouvait seul faire bouger le rouleau compresseur de l'Histoire qu'il avait en partie mis en œuvre.

    Peut-être qu'un jour les peuples comprendraient que tout est dans la nature. Arthur n'était cependant pas un optimiste.

    « Nous faisons la guerre. Nous nous déchirons et brûlons notre propre mère sans aucune honte. En tant de paix, on l'exploite, on la fait plier à nos quatre volontés sans penser aux conséquences. On appelle ça le 'progrès' chez nous.»

    La gorge serrée, il eut beaucoup de mal à terminer sa phrase. Arthur regardait dans le vague, par delà le jardin. Il voulait rester ici... le méritait-il ? Il avait l'impression de souiller les lieux par sa simple présence. Ce magnifique jardin était une image de tout ce qu'il aurait pu avoir, eût-il été moins cupide.

     « Je suis heureux qu'il existe.. des gens comme vous.»
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