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 [2006] Cinquante ans et des poussières... || Kiku.

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[2006] Cinquante ans et des poussières... || Kiku. Vide
MessageSujet: [2006] Cinquante ans et des poussières... || Kiku.   [2006] Cinquante ans et des poussières... || Kiku. Icon_minitimeJeu 1 Juil - 20:57

Spoiler:

En 1956, les lettres PSEI ( « Pays Sous-développé Enfin Indépendant » ) collées sur le front, Alexander avait osé rencontrer officiellement, pour la première fois, un asiatique. Pas le chinois, ni même l’indien. Le Japonais. A cette époque-là, Alexander avait juste échangé quelques paroles et leurs ‘relations’ politiques, économiques et culturelles avaient débuté. Ni plus, ni moins. Un peu comme des enfants qui, après avoir joué aux billes pendant cinq minutes, se seraient quittés avec l’idée certaine que l’autre est un « ami ».
Mais avouons-le, il y avait des jours où ce n’était pas vraiment la joie. Lorsque, par exemple, il devait assister à des événements culturels et qu’il devait goûter à d’étranges choses en ayant l’air d’apprécier. Alors qu’il n’y avait ni huile, ni pain, ni sucre. Bon dieu, pas étonnant qu’ils soient jaunes !

On le lui avait toujours dit : « Les asiatiques sont bizarres. »
Et il l’avait toujours fermement pensé. Ses rares voyages furtifs au Japon le lui avaient prouvé maintes et maintes fois; une scène, une minute suffisaient. Les quelques étudiants ou travailleurs japonais se trouvant en Tunisie gardaient leur bizarrerie intacte et rien que les voir manger des pâtisseries tunisiennes, en se remplissant les mains d’huile et de sucre, suffisait à le choquer. Il faut savoir qu’il avait déjà goûté à des confiseries japonaises. Des petits ronds aussi difficiles à manger qu’un caoutchouc, avec des saveurs horrifiantes. Sôja, légumes, épices… Si quelqu’un avait assisté à sa dégustation, nul doute qu’il lui aurait trouvé le teint bien pâle. Pas de sucre, pas de fruits secs. Pas étonnant non plus qu’ils soient aussi petits et frêles !

Il se souvenait vaguement du Japonais. Un peu petit, très frêle – rien à voir avec Sadiq -, très… féminin ? Il se souvenait surtout de la robe tout en plis bien droits qu’il portait. Comment appelait-on ça, déjà ? Un ki… kimono ? Oui, c’était bien ça. Un kimono. Drôle de nom. Tout avait un drôle de nom, au Japon. Rien que l’écriture était bizarre. Il avait déjà eu du mal avec l’écriture occidentale mais l’écriture asiatique lui donnait la migraine. Des traits, énormément de traits et beaucoup trop de précision. Certes, la calligraphie arabe l’avait un peu aidé mais il ne prit jamais la peine d’apprendre plus que quelques kanjis, histoire de se vanter devant plus paresseux que lui !

La liste des différences culturelles est tellement longue qu’il vaut mieux passer tout de suite à ce qui nous intéresse. Donc, en 1956, Alexander put être réellement certain qu’une île où on mangeait le poisson presque cru et où les hommes portaient une sorte de peignoir bizarre existait. Et le temps passa. Sa méfiance eut un demi-siècle pour se calmer et arriva le jour où ses conseillers lui dirent : « Cette année, nous fêtons les cinquante ans de l’établissement de nos liens diplomatiques avec le Japon. Il est temps que vous alliez lui rendre visite. »

Et il avait obéi. Pas le choix. Et, en y réfléchissant bien, ce n’était pas une corvée… Loin de là… Il avait juste à lire « Les bonnes manières et les habitudes japonaises » , livre concocté spécialement pour cette occasion. Il ne fallait surtout pas qu’il dise une bêtise alors qu’il s’imaginait très bien répondre : « Euh, désolé mais je ne m’appelle pas Alexandersan… ». Heureusement, il lui semblait avoir parfaitement retenu le chapitre des suffixes. Encore une particularité bizarre. A quoi peut bien servir cette politesse exagérée ?! Ca ne faisait que mettre ce cher tunisien dans tous ses états. Intérieurement, bien sûr. Et avec toutes ces habitudes nippones à apprendre (et à réapprendre pour la plupart…), il ne savait plus si parcourir ces dix milles kilomètres était vraiment la bonne chose à faire.

Mieux valait envoyer une carte de vœux pour leurs 50 ans de mariage d’échanges et qu’on en parle plus ! Il ferait même un effort, il en achèterait une avec Hello Kitty ou un de ces personnages de… mangas. Même made in China. C’est le geste qui compte. Ahem.

Bref, après avoir embarqué dans deux avions, passé des heures et des heures sur un siège à papoter avec différentes hôtesses de l’air (c’est que plus le trajet est long et plus elles sont jolies, ces demoiselles-là. Sans doute pour faire passer le temps ~), Tunisie posa un pied incertain sur la terre nippone. Et dès le début, le dépaysement commença. Tout d’abord, tout était en japonais. Avec de l’anglais, certes mais pas d’arabe, pas de français… Le message était clair. Kiku Honda n’aimait pas les étrangers.

On rebrousse chemin ?
Non, non, du calme. 50 ans, ce n’est pas rien ! Ca vaut bien une petite journée de stress, d’humiliations et d’effroi continu. Dans le meilleur des cas, s’il rentre indemne, ses voisins maghrébins auront l’extrême gentillesse de lui foutre la paix pendant un certain temps. Il revenait d’une terre inconnue ! Du respect, voyons ! Ahem².

Au moins, il trouva vite la voiture et le chauffeur envoyés par l’Ambassade. Au moins. Parce qu’il s’imaginait mal cherchant une voiture entre des salariés dépressifs (Mais quelles têtes ! A croire qu’ils étaient tous fonctionnaires !) et des adolescents… excentriques. Entre les chevelures arc-en-ciel (on lui avait pas certifié que les japonais avaient tous des cheveux noirs raides ?!), des maquillages pire que ceux des mariées arabes et des vêtements cauchemardesques… Il avait fini par fixer ses bagages, une petite valise noire. Pour ne pas faire pâle figure alors que son très très trèèès lointain voisin voulait bien de sa présence (alors que tous les panneaux, les publicités et autres montraient parfaitement que Kiku Honda ne voulait pas d’étrangers chez lui !), il avait ramené plusieurs présents. Des pâtisseries bien grasses et bien sucrées (y’a-t-il une Nation qui n’y ait pas déjà goûté ?), un costume tunisien (Voilà qui était bien grotesque… Mais bon, quand on veut bien porter un peignoir, une jebba ne devait pas paraître ridicule) et deux bouteilles de Boga*.

Oui, il se souvenait que plusieurs de ses homologues étrangers lui ramenaient des bouteilles de vin et il avait ramené la seule boisson gazeuse produite en Tunisie.
Il pouvait lui apporter de la bière tunisienne, mais ce n’est pas assez raffiné.
Ou du vin de Palme mais… bon. Bizarrement, il avait mis ces deux bouteilles de boisson gazeuse. Pas la peine d’en discuter. Elles étaient là et il ne pouvait pas les remplacer.

La voiture s’arrêta et avec une lenteur digne d’un prisonnier marchant vers l’échafaud, il en sortit et se dirigea vers la porte. Et quelle porte. Rien à voir avec les immensités tunisiennes, bien lourdes, bien compliquées. Les portes japonaises étaient d’une simplicité sublime. Et effrayante.

Que faire, que faire ? Il s’agissait là de sa dernière chance de prendre la poudre d’escampette et de choisir l’option : « carte de vœux ».

Du calme. Ce n’était pas la première fois qu’il se retrouvait devant cette porte. Même si la dernière fois devait dater de… dix ans ? Minimum. En tout cas, il se souvenait d’une cloche. Oui, voilà, il fallait tirer sur la corde et ensuite attendre.

Du calme. Ce n’est pas comme s’il allait le demander en mariage !
Il s’agissait juste d’une visite officielle, comme il devait en faire des centaines par an. Rien de plus. Ce n’est pas parce que le Japonais avait une réputation de barbare chez les maghrébins (ah, non, c’est le chinois, ça !) et de Nation extravagante qu’il fallait avoir peur. Ou pas ?

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MessageSujet: Re: [2006] Cinquante ans et des poussières... || Kiku.   [2006] Cinquante ans et des poussières... || Kiku. Icon_minitimeLun 5 Juil - 23:20

    Il est six heures du matin, le Japon s'éveille.
    Car c'est bien connu : Les villes de ce pays du Soleil-Levant, si loin par-delà la mer, avaient tout des fourmilière grouillantes, aux honnêtes citoyens sérieux et travailleurs en guise de fourmis. Nation détentrice du taux de crimes le plus faible au monde, ainsi que de la plus haute espérance de vie jamais connue pour une population. Le Japon, roi du stéréotype du salary-man et de la petite famille modèle.

    Ou pas.

    Vive les clichés occidentaux.

    Six heures etait passé depuis bien longtemps.
    Le réveil décrivit une superbe courbe dans les airs avant de finir explosé contre un meuble. Triste conséquence d'un mouvement un peu trop brusque destiné à éteindre la machine le plus rapidement possible, histoire de l'arrêter net et de couper court à la sonnerie stridente apte à réveiller les yokais les plus paresseux. Ce fut donc difficilement que le nippon ouvrit les yeux.

    Les vieux se lèvent tôt dit-on.

    Sauf quand, en l'occurrence, le vieux en question avait passé sa nuit à faire de la recherche pour l'étude de la culture visuelle moderne et des technologies de communication externe de masse.
    ...Oui, en gros, il a simplement fait honneur à sa nature ô combien célèbre d'otaku et avait passé des heures à regarder des animes, surfer sur internet – Alfred lui avait envoyé un e-mail avec une liste assez conséquente de liens « amusants » selon lui – et jouer à des jeux vidéos jusqu'à l'aurore. Voilà, maintenant, il est hautement plus facile de justifier le vol plané du réveil.
    Le soleil était haut dehors. L'après-midi ? Déjà, vraiment ? Il fallait sérieusement qu'il se promette de se coucher un peu plus tôt sinon on allait encore lui faire la morale sur sa mine de geek épuisé au prochain rassemblement du G8. Il pouvait déjà entendre Ludwig jouer les Némésis des consoles de jeux – et chacun sait qu'un germanique moralisateur est l'une des pires plaies de ce pauvre monde – qui poussaient les braves gens à devenir aficionado pour finalement devenir de vrais zombies. Peuh. N'importe quoi. Kiku le saurait s'il était accro tout de même. ...Non ?

    D'ailleurs, une question le taraudait pendant qu'il se préparait. Pourquoi donc avoir mit un réveil ? Ce n'était pas son genre. Il n'avait le souvenir d'aucuns évènements spéciaux aujourd'hui. Ni visite d'aucuns des deux frères anglophones, ni réunions importantes ni même un quelconque événement national à célébrer. Décidément, la surconsommation de produit made in Occident ne lui reussisait pas.

    Convaincu qu'au final, il ne manquait rien et n'avait aucune raison de s'en faire, il alluma son ordinateur éteint depuis quelques heures à peine et fila dans sa cuisine se préparer un stock de thé assez conséquent pour tenir un siège.

    Puis le téléphone sonna. Sournois, vil, annonciateur de nouvelles qui réduiraient en miettes sa petite journée dès lors qu'il aurait eu le malheur de décrocher.

    ............... Ah ah. Quoi ?

    La Tunisie ne va pas tarder à arriver.

    Hé... Hé hé.... Mais non. Maisnonmaisnonmaisnon. Tunisie ? D'où sortait-il celui-là ?!
    Il avait perdu ses loukoums ou... ?

    Plus sérieusement, voilà ce que Kiku avait oublié ! Un coup d'œil à son calendrier mural pour confirmer.... Oui c'était bien ça. L'anniversaire des cinquante – longues, très longues – années de l'établissement des relations diplomatiques entre la Tunisie et le Japon. Le Japonais se figa quand son cerveau encore à moitié endormi fit la connexion.

    Connexion plus ou moins proche de :
    => Il devait accueillir son invité dans le pavillon de l'ambassade spécialement prévue à cet effet.
    => Endroit se trouvant à l'autre bout de la ville.
    => Ville étant la plus dense en population et en circulation de tout le territoire.
    => Sa tenue actuelle était celle du hikikomori en puissance : Lunettes de vue, vieux survêtement sans âge et frange retenue en arrière par une barrette.
    => ...Et pour parachever le tout, il avait vingts minutes... Non, dix-neuf minutes et 47 secondes montre en main.

    … Qui a dit « c'est fichu » ?

    Non, car c'est sans compter sur l'efficacité japonaise.

    Kiku attrapa à la volée des vêtements plus présentables, sautant presque dedans, avant d'entrer dans la voiture de l'ambassade qui l'attendait devant chez lui, intimant au chauffeur de foncer. Il profita du trajet pour arranger sa tenue. Il avait réussit à attraper un costume sobre, noir, comme beaucoup d'hommes en portaient à travers le monde. L'asiatique n'eut guère plus de quelques minutes pour s'occuper des détails que la voiture freina brusquement.
    Embouteillage. A quelques centaines de mètres à peine de leur destination. Maudites soient les rues de Tokyo la Grande parfois.
    Kiku sortit du véhicule et se mit à courir. Si. Il n'avait plus beaucoup de temps, il n'avait pas à en perdre pour chipoter.

    A bout de souffle, il arriva dans le petit pavillon typiquement japonais destiné à recevoir les invités. Appuyé contre la poutre de soutient d'un soji, il avait l'impression que ses poumons allaient lui faire faux bond. Jamais il n'avait fait un tel sprint, et plus jamais il ne s'amuserait à recommencer !
    Cela faisait à peine quelques secondes qu'il tentait de réguler sa respiration que la clochette de l'entrée tinta dans un son cristallin.
    ...Pitié, pas déjà.

    Le Japon fit son possible pour retrouver contenance pendant qu'il entendait les jeunes hôtesses en kimonos faire entrer le maghrébin pour le conduire jusqu'au salon où il était attendu. Kiku faisait partie de ces nations piliers du monde, il se devait de faire bonne figure, et surtout de correspondre à l'idée générale que l'on se faisait de lui : Une personne calme et polie. Déjà que les relations avec la Tunisie ne tenaient pas à grand chose malgré toutes les aides apportées par le gouvernement japonais à Alexander, mieux valait ne pas en plus faire une bourde qui puisse casser son image.
    Quand l'occidental entra dans la pièce, Kiku balaya l'image de Sadiq qui trainait dans sa tête. Il n'était vraiment pas habitué à côtoyer les pays de ce genre mis à part le Turc et Hassan – A la surprise général, il s'entendait très bien avec l'Égyptien malgré le nombre limité de leurs rencontres. Donc pour lui, toutes ces nations du nord de l'Afrique se ressemblaient. Il avait oublié le visage du Tunisien mais il s'attendait à voir arriver un homme moins... Plus... Oui, enfin, comme Sadiq quoi.

    Kiku colla sur son visage un sourire de circonstance, neutre, comme à son habitude et tendit la main à Alexander – Il n'aimait guère ce geste de bienvenue mais savait que la salutation traditionnelle japonaise aurait tôt fait de déstabiliser son invité.

    «  Monsieur Osmane, – la prononciation nippone de ce nom donnait un résultat étrange – j'espère que vous avez fait bon voyage. Bienvenue au Japon, c'est un plaisir de vous revoir. »

    ...Un RÉEL plaisir en effet. Comme pouvait le témoigner ce feu qui lui brulait toujours les poumons et la marque d'oreiller encore très – trop – nette sur sa joue.
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[2006] Cinquante ans et des poussières... || Kiku. Vide
MessageSujet: Re: [2006] Cinquante ans et des poussières... || Kiku.   [2006] Cinquante ans et des poussières... || Kiku. Icon_minitimeMar 6 Juil - 16:21

Spoiler:

La Tunisie est un pays modeste (ne disons pas pauvre, ça risquerait de mettre la fierté de pacotille d’Alexander en miettes) et lorsqu’il accueillait des invités, il le faisait lui-même. Les servants tunisiens étant ou trop simples ou trop curieux. Ca dépend du sexe, dans la majorité des cas. Alors il aimait bien le faire seul, ça lui semblait plus respectueux envers l’invité ! Mauvaise foi qui a débuté avec… Sadiq ? Oui, Sadiq et ses servantes. Sadiq et ses harems. Oh, dans le temps, le Tunisien aussi aimait bien les harems sauf que lui, il avait arrêté. Francis s’attaquait beaucoup trop à ses chères brebis, devenues rêveuses d’indépendance et de liberté. Tss.

Donc, lorsque la « porte » s’ouvrit d’une façon tout à fait étrange, il eut droit à plusieurs répliques de Kiku Honda. Non, non. A bien y regarder, c’était des jeunes femmes, des vraies. Ah… Le Japonais était aussi fan de harems ? C’est vrai qu’il avait entendu dire que Sadiq et lui étaient plus ou moins amis. Sans doute. Peut-être… Il savait surtout qu’il entretenait de bonnes relations avec Hassan, l’égyptien, ce qui ne rassurait pas du tout Alexander.*
Mais plus important ! Ces demoiselles portaient elles aussi le peignoir, en plus joli et en plus serré. Mais ça semblait difficile à enlever, ces choses-là… Certes, comparées aux tenues traditionnelles tunisiennes, elles étaient égales sur ce point-là mais pourquoi, au XXIème siècle, ne portaient-elles pas des robes dites 'normales' ? M’enfin… Il ne fallait surtout pas critiquer la culture d’autrui ! Surtout qu’il venait à peine de débuter sa visite. S’il s’attardait sur chaque détail, il n’en finirait jamais !

Il suivit donc ces jeunes femmes jusqu’à la pièce où il devait sans doute passer quelques heures avec Mr Honda, avec une sorte de crispation qu’il tentait de cacher derrière des sourires de convenance. Mais pourquoi baissaient-elles autant la tête ?! Ah, oui ! Politesse oblige…
Il fit de même, et se tourna vers ce qui semblait être son hôte. C’est sûr que s’il ne portait pas lui aussi un de ces peign— kimonos, il l’aurait sans aucun doute pris pour une autre de ces demoiselles. Mais non, Mr Kiku Honda portait un costume tout à fait normal, comme il en voyait partout. C’était un peu… décevant. Ca donnait moins d’exotisme à la situation. Bah ! Il se sentirait moins dépaysé.

Il fit un premier pas… Ah, tiens, les tatamis n’étaient pas aussi inconfortables qu’il les avait imaginés. Bien au contraire ! Rien à voir avec le carrelage en marbre qui couvrait 75% des maisons tunisiennes actuelles. Pourtant, s’asseoir par terre (ou plutôt sur les peaux de moutons) fait partie des anciennes traditions tunisiennes. Il n’y avait donc aucun problème de ce côté-là, il allait assurer ! Il s’approchait, confiant, et un souvenir lui revint en mémoire. Au Japon, on ne s’assoit pas comme on veut ! Zut. Lui qui pensait pouvoir gagner quelques points vit ses derniers espoirs s’envoler…

Il serra la main que lui tendait le japonais, tout en pensant que le jour où ce dernier aurait droit à de véritables salutations arabes n’arriverait jamais. Vous imaginez le tunisien serrer dans ses bras le nippon, lui faire des tapes amicales dans le dos et des bises sur les joues ?! Ce serait la fin du monde !

« Monsieur Osmane, j'espère que vous avez fait bon voyage. Bienvenue au Japon, c'est un plaisir de vous revoir. »

Il ne devait surtout pas rire. L’asiatique n’était pas le seul à déformer légèrement son nom (même Francis arrivait à le faire après deux siècles de grande… amitié), c’était même une habitude chez tout pays étranger. Il y avait eu pire !

« Oui, le voyage a été assez confortable. J’ai pu admirer la capitale en venant ici, et les progrès que vous avez fait en quelques années sont réellement remarquables… »

…Dire qu’il ne pouvait pas en dire autant sur son propre pays. C’est vrai, ça. Il ne créait pas de jeux vidéos, et c’était déjà un miracle que certains dessins animés aient vu le jour. Bien qu’ils soient terriblement ennuyants et d’une qualité graphique… médiocre. Sur ce point-là, il aimait se dire que les vieux dessins animés français ne valent pas mieux ! A la différence près qu’eux essayent d’évoluer… Bref !

Son compliment à 35% hypocrite sorti (oui parce qu’il n’avait pas admiré la capitale, mais juste regardé), il fixa la pièce, cherchant sans aucun doute quelque chose d’autre à ajouter… Faut dire qu’il avait l’habitude de suivre les autres (Francis, Alfred, Sadiq, Feliciano et bien d’autres ayant toujours eu l’extrême obligeance de choisir le sujet de conversation tout en se gardant de lui demander son humble avis) et non pas le contraire.
Bon, il était temps de sortir la carte Joker ! Il ne pensait pas y avoir recours juste quelques minutes après son entrée mais… bon. Il ne s’attendait pas non plus à de longues discussions passionnantes, vu l’énorme fossé entre leurs deux cultures. Certes, il faisait beaucoup d’efforts pour s’y intéresser mais son niveau était encore bas. Très bas.

« C’est très aimable à vous d’avoir accepté de m’accueillir, sachant que vous devez avoir un emploi du temps très chargé. Je vous ai ramené plusieurs présents, en espérant qu’ils soient à votre goût. »

Évidemment qu’ils ne le seront pas !

Autant s’enfuir tout de suite avant que cinquante ans de dur labeur ne se brisent en quelques secondes. Mais on dit bien que les arabes sont braves. Enfin… disons plutôt qu’Alexander était désespéré.

Il ouvrit donc la valise noire, comme s’il s’agissait d’une sorte de coffret secret dans un vieux RPG, le seul avant le combat final. D’un autre côté, Alexander se sentait vraiment dans un combat final. Japon VS Tunisie. Le gagnant était désigné d’avance… le Tunisien n’avait pas la victoire dans le sang. Il commença par le plus facile, le cadeau qui choquerait le moins son hôte (ça dépend du point de vue mais prenons le risque !) : les pâtisseries.

Il lui avait fallu un bon moment pour choisir. Les loukoums, il préférait laisser ça à Sadiq. Surtout que ce n’était pas si connu que ça en Tunisie. Les makroudhs* étaient bien plus populaires, tout comme la Rose des Sables*. Il avait donc choisi ces deux-là, avec quelques autres pâtisseries bien sucrées, formées pour la plupart à partir de pâte d’amande, de fruits secs et de sucre coloré. Il se demandait bien si le japonais pourrait vraiment y goûter… Autant essayer ?

« Ce sont des pâtisseries très populaires dans mon pays et qui ne semblent pas déplaire aux touristes japonais. »

D'un autre côté, rien ne déplait aux touristes, tant que c'est exotique...
Et il n’avait pas le choix.

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MessageSujet: Re: [2006] Cinquante ans et des poussières... || Kiku.   [2006] Cinquante ans et des poussières... || Kiku. Icon_minitimeSam 21 Aoû - 17:00

Spoiler:
    Au fond, le japonais n'était pas un philanthrope, bien que ses manières et son caractère habituellement doux et conciliant puissent faire penser le contraire. Quelle nation pouvait-elle vraiment s'enorgueillir de cela de toute manière ? Au fond, tous autant qu'ils étaient, ils agissaient exactement comme les humains : Ils n'aidaient les autres qu'à la condition sine qua non que la personne – ou plutôt la nation – en face soit un ami, quelqu'un de proche, à laquelle on tient tout particulièrement. Ça, c'était le coté affectif.

    Et évidemment, comme chez les humains, il y avait le coté plus terre-à-terre, plus froid et plus pratique qui pouvait pousser les pays à s'entraider : L'intérêt matériel. Et pour Kiku, Alexander faisait partit de ce second groupe, de cette face de la pièce. Pendant longtemps, le Japon avait apporté un lourd soutien économique à la Tunisie, et cela continuait encore en bien moindre mesure mais franchement, c'était tout. Tout cela avait été programmé dans le but de s'assurer un certain soutien de la part de ce pays du nord de l'Afrique. Car Kiku avait apprit de ses erreurs depuis la Seconde Guerre Mondiale, il avait arrêté de se mettre tout le monde à dos pour un oui ou pour un non.

    Et qui sait, cet échange d'ambassade et ces aides apportées à Osmane n'étaient peut-être que la manifestation de l'asiatique à vouloir sincèrement changer. Enfin, à l'époque du moins, car c'était aujourd'hui cinquante années qui s'étaient échappées sans qu'ils ne s'en aperçoive vraiment. Et puis, cinquante ans, ce n'était pas si mal quand on y repensait. Certaines alliances duraient bien moins longtemps, pour un résultat beaucoup plus catastrophique. Il était vrai que Kiku et Alexander ne se côtoyait pas beaucoup, voire jamais, mais peut-être était-ce là le secret de ce demi-siècle d'entente cordiale. Ne restait plus qu'à mettre le malaise ambiant sur le dos du manque d'habitude.

    Et le malaise, c'était bien de ça dont il s'agissait pour le moment. Car comment réagir face à une personne à la fois si différente dans ses mœurs et sa culture, et si distante géographiquement parlant ? A son grand dam, les pays d'Afrique, et en particulier ceux du nord, ne se ressemblaient en rien malgré leurs proximité, bien que tout le monde pensait le contraire – un peu à la manière de ceux qui disent ne pas voir de différences entre le Japon, la Chine, la Corée et le Vietnam par exemple. Car dans ce cas, il se serait conduit avec Alexander comme il se conduisait généralement en présence de Sadiq et d'Hassan.

    Mais là au contraire, loin de pouvoir disserter amicalement sur l'influence des caravanes nippones à Gizeh en 1800 et des poussières ou de s'amuser à trouver les similitudes entre les architectures turque et japonaise, il devait se contenter de civilités affligeantes de banalité.

    « C’est très aimable à vous d’avoir accepté de m’accueillir, sachant que vous devez avoir un emploi du temps très chargé.

    Oui voilà, CE genre de banalités-là. Mais bon, au moins, il était poli, pas comme certains – on ne désigne personne – et il avait tout intérêt à l'être.

    Je vous ai ramené plusieurs présents, en espérant qu’ils soient à votre goût. »

    Ah ? En voilà une initiative qu'elle était bonne. Cela faisait toujours plaisir de recevoir des cadeaux venant d'horizons si différents du sien, même si les-dit cadeaux n'étaient offert qu'en toute hypocrisie.
    Le nippon laissait son invité faire, et son regard se mit à briller comme un enfants au vu des pâtisseries maghrébines. Sous ses yeux s'étalait des paquets de gâteaux qu'il n'aurait jamais eu l'occasion de voir ou de gouter autrement. Rien qu'à la forme, ça avait l'air délicieux. Et Kiku était plus gourmand qu'il n'en avait l'air. Tu m'étonnes que ça plaisait aux touristes nippons.

    « Quelle drôle de forme ! Ici, nos pâtisseries sont souvent rondes et lisses. Cette forme en losange, c'est une question pratique ou une habitude ? Et qu'y-a-t-il dans cette pâte ? Je n'y connais pas grand chose mais j'imagine que tout doit être très sucré chez vous non ? Lequel de ces gâteaux est le plus facile à faire ? Un novice peut-il cuisiner cela tout seul ? »

    Les questions fusaient l'une après l'autre sans laisser le temps à l'intéressé d'y répondre. C'était là la démonstration d'un des pires défauts de Kiku : La curiosité. Et oui, la curiosité, cette petite chose qui vous pousse à toujours vouloir tout savoir, sans cesse, quelque soit le domaine. Pour le japonais, ce trait de caractère lui venait droit de son interminable isolation d'il y a quelques siècles, et de son ouverture tardive au monde. Tout le passionnait, il voulait apprendre, essayer, sans cesse. Il en avait besoin pour épancher sa soif d'informations et son amour de la nouveauté. Et les cultures extérieures à la sienne l'intéressaient tellement qu'il ne pouvait jamais s'en empêcher.
    Accessoirement, cette curiosité avait quelque chose de malsain et se trainait un gros défaut bien lourd. C'était par exemple à cause d'elle que Kiku s'était rapproché des Occidentaux, et par conséquent se retrouvait avec des bou... des amis comme Alfred.

    Se rendant subitement compte de son impolitesse, persuadé que monopoliser ainsi la parole était un affront pour son invité, il toussota, essayant de garder la face, gêné.

    « Veuillez m'excuser pour mon impolitesse... Je vous remercie, votre présent me touche. »

    Et le tout avec honnêteté s'il vous plait.
    Légère courbette comme seuls savaient le faire les japonais pour accompagner ses paroles. Il était bien conscient que ses manières n'était pas pour aider Alexander à être à l'aise. Il fallait qu'il se décide à lui faire comprendre qu'il ne le mangerait pas – de toute façon, un Tunisien, même cuit façon teriyaki, ça devait être assez indigeste. Kiku se pencha à l'oreille d'une domestique qui se dépêcha ensuite de disparaître dans une pièce à part.

    « Que diriez-vous de vous reposer de votre long voyage ? Nous pourrions manger vos pâtisseries autour d'un thé – ou toute autre boisson de votre choix. »

    Il poussa la porte coulissante menant dans le salon japonais. La domestique de tout à l'heure s'affairait déjà à préparer le thé.
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[2006] Cinquante ans et des poussières... || Kiku. Vide
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