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 Et Un Deux Trois, Un Deux Trois... [Helenka]

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Roderich / Autriche


Roderich / Autriche



Lion
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Et Un Deux Trois, Un Deux Trois... [Helenka] Vide
MessageSujet: Et Un Deux Trois, Un Deux Trois... [Helenka]   Et Un Deux Trois, Un Deux Trois... [Helenka] Icon_minitimeLun 23 Aoû - 13:56

[1867]

S’il y avait bien une chose en laquelle Roderich Edelstein doutait pleinement aujourd’hui, c’était de survivre à la fin de la semaine. En ce moment, chaque signe extérieur tendait à lui prouver que non. Problématique…
Résumons rapidement les choses : il avait des enfants à charge et….il allait se marier.
Le dernier point ne l’effrayait pas, c’était d »jà ça. Non, le mariage il connaissait. Un peu. Avec un homme, pas avec une femme, juste…
Et les femmes qui préparent un mariage, c’est effrayant. Même lorsqu’elles n’ont de femmes, que le nom. Depuis quelques jours, tous s’amusaient à le faire tourner en bourrique en lui demandant de choisir telle ou telle variété de fleurs pour la décoration, telle musique à jouer et autres choses de ce type.
Quant à Franz-Joseph, il menaçait de le noyer sous la paperasse administrative. Presque toujours sur les nerfs, l’Autrichien ne parvenait même plus le soir, à se calmer devant son piano. Non, dès qu’il s’installait sur le tabouret, aussitôt des symphonies nuptiales discordantes venaient attaquer les neurones de son cerveau à coup de catapulte. Souillé, il était souillé…

Roderich n’était pas un héros, juste un homme (même si Gilbert le traitait plus volontiers d’eunuque). Malgré tout, il aimerait bien vivre encore un peu et ce de manière décente. Aussi, pour préserver le peu de santé mentale qu’il lui restait, l’homme avait décidé de fuir les obligations au moins pour un après midi.
Son alibi : les enfants.
Pour son plus grand malheur, c’est à Helenka qu’échoira le privilège de rester avec l’Autrichien toute la sainte journée et de subir tout autant ses leçons que son courroux. Elle n’avait qu’à pas passer dans le couloir à ce moment là, le monde est injuste, Dieu est injuste, merci et au revoir !

L’homme soupira. Avec un peu de chance, peut-être qu’il verrait le soleil se coucher ce soir ? Une nouvelle victoire contre la mort, et lui qui avait clamé à tout va que les alliances par le mariage étaient moins risquées que les conquêtes guerrières… Tu parles, Charles !
En attendant, sa victime du jour devait l’attendre dans le petit salon. Mieux valait s’y rendre, les jeunes gens possèdent la capacité de créer un cataclysme apocalyptique avec tout et n’importe quoi. Hors, dans le salon, il y avait tout et n’importe quoi. En plus d’Helenka. Et ça, c’était dangereux.

Lorsqu’il passa les portes de la pièce, Roderich comprit soudain qu’il allait encore devoir lutter pour sa vie et vendre fièrement sa peau. Un regard aussi noir que glacial l’accueilli … Ah oui, exact…La Tchèque n’appréciait pas du tout son mariage à venir. L’homme regretta d’avoir décidé de lui donner des cours de valse. Il savait très bien que la vengeance divine de la blonde irait droit à ses pauvres pieds.

Bien, puisque vous êtes là et…hem…paraissez en forme…commençons voulez-vous ?

Sans brutalité, il se saisit de la main d’Helenka. La peau était blanche mais écorchée par de fines striures en bien des endroits. Ce n’était pas là une main de femme, mais de chat sauvage. Elizaveta en avait des pareils, jamais Roderich n’avait pu complètement leur faire abandonner à toutes les deux, leur soif de violence envers tout et n’importe quoi.

Non Elizaveta, ce n’était pas la peine d’arracher la porte de ses gonds pour la fermer, je vous assure…allons remettez-moi ça correctement en place

Helenka vous savez, lorsque je vous ai demandé d’enlever les rideaux et de vous occuper de Ludwig… ce n’était pas pour l’étouffer avec !

Elizaveta, Helenka ! Je vous ai dit de faire la vaisselle, pas de vous entretuer à coup de poêle ou de couteau ! Et puis ça abîme le matériel de cuisine enfin, c’est embêtant !

Ses lèvres n’effleurèrent pas les longs doigts blancs. Un baisemain parfait. Sans contact.

M’accorderez-vous cette danse ?

Pour leur première leçon de valse, Helenka avait répondu non. En conséquence, Roderich l’avait puni dans sa chambre, en la faisant jeûner. Lorsque l’Autrichien questionne, c’est rhétorique. Retenez bien la leçon mes enfants…

Rappelez-vous ce que je vous ai dit, les pieds pas en canard…

Danse, danse, danse. Ne parler que de la danse. L’homme était épuisé, cela se voyait. Des cernes et une voix fatiguée. Alors pas question qu’il se prenne la tête. Sincèrement, si Helenka faisait mine de prononcer le mot « mariage », il la jetait par la fenêtre. Sans l’ouvrir.
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MessageSujet: Re: Et Un Deux Trois, Un Deux Trois... [Helenka]   Et Un Deux Trois, Un Deux Trois... [Helenka] Icon_minitimeVen 27 Aoû - 7:21


    Quand on parle mariage, on évoque obligatoirement la bonne humeur suscitée par l'événement. Une union, pour les pauvres ignorants, sera toujours quelque chose de joyeux, peu importe qui, quoi, quand et où. Pour les concernés, les préparatifs était un casse-tête qui prenait presque le dessus sur l'angoisse et l'appréhension qu'ils étaient censés éprouver à cet instant. Et pour Helenka, c'était tout simplement un cauchemar sans nom, à peu de choses près.

    Un boucan effroyable retentissait dans le château, et pour une fois, les enfants n'y étaient pour rien. Au contraire, sous prétexte qu'ils gênaient les organisateurs, on les pria de s'en aller dans leur chambre. Si la plupart, pour ne pas citer les yougoslaves, s'accommodaient de cette situation sans s'en plaindre, ce ne fut pas le cas de tous. Fidèle à elle-même, Helenka se trouva être la première à passer le pas de la porte, Pologne, Roumanie et (malgré lui) Slovaquie sur les talons.

    La blonde tenait fermement son frère par le col, le traînant partout où elle allait comme un simple bagage. S'ils se faisaient prendre, elle pouvait toujours l'abandonner sur le lieu du crime, le laissant à son rôle de coupable idéal. Ainsi, elle pouvait fuir avec ses deux autres acolytes sans craindre la fureur autrichienne (à cette époque, la poêle hongroise n'était pas encore connue par les enfants). Mais voilà, au détour d'un couloir, elle regretta son poste de leader.

    Car oui, être président, c'était donné à tout le monde, même à une gamine de son âge (ainsi, alors qu'elle jouait le chef, Pologne était sous-chef, Roumanie secrétaire et Slovaquie faisait carpette). C'était donc à elle qu'incombait l'immense honneur d'être en tête de file, avec tous les risques que cela impliquait. Dont le risque de se faire pincer, comme aujourd'hui. Et aux yeux de la tchèque, ce n'était pas une question de hasard ou de karma, non, c'était le destin.

    Roderich devait avoir un radar intégré dans le cerveau (ou quelque chose s'en approchant) pour avoir déceler sa présence aussi rapidement, alors qu'elle s'était à peine glissée le long du couloir qui menait au salon, espérant passer incognito. Raté. Si l'autrichien était connu pour être facilement irritable (et après, ça donne des leçons), ces derniers temps, il se montrait d'une humeur massacrante. Quant à ses trois complices, ils s'étaient déjà éclipsés depuis un moment.

    Et bam, viens voir papa Roderich mon enfant. La sentence tombe, tel un rideau, et tu te retrouves en sa présence, à supporter son regard et son silence pesant. En temps normal, sa présence n'était pas de celles qu'elle fuyait à tout prix, mais une fois le mot 'danse' lâché, additionné à sa mauvaise humeur, elle ne pouvait pas lutter. Elle vint à se demander ce qu'elle avait bien pu faire pour mériter ça, sans se douter qu'il s'agissait d'une simple pulsion d'un Autriche énervé.

    Elle avait bien tenté de changer la donne, de plaider non coupable à grand renfort de "c'est pas moi, j'ai encore rien fait, je suis innocente", sans succès. Et rejeter la faute sur son frère se révéla être une tentative encore moins efficace, considérant que Slovaquie, coupable ou non, était si sage que jamais il n'éveillerait le moindre soupçon. Et il était peu probable que Roderich se trouve le moins du monde émotionné par un visage baigné de larmes.

    C'est donc ainsi qu'elle se retrouva seule, assise sur ce canapé, les bras croisés et la tête rentrée dans les épaules. Si, comme un certain basilic, elle eut un jour le pouvoir de tuer d'un simple regard, inutile de signaler que Roderich serait déjà six pieds sous terre (avec une bonne dizaine de personnes pour lui tenir compagnie). Jetant ses jambes d'avant en arrière en signe d'impatience, elle sentait qu'elle ne tiendrait pas longtemps dans cette position.

    Et il arriva, sérieux comme toujours, la défiant de le contredire ou même d'ouvrit la bouche, sachant qu'elle risquait de proférer des insultes à l'encontre de sa future épouse, ou glisser des mensonges au sujet de Feliciano et de Ludwig. Un baisemain, puis, à contrecoeur, elle posa une main sur son bras et l'autre sur sa main. Roderich aurait pu se vanter d'être le plus grand (ça ne dura pas), aussi devait-elle se dévisser le cou pour lui lancer des regards noirs. Et fixer ses pieds.

    Elle ne s'excusa pas quand le talon de sa chaussure vint s'écraser sur le pied gauche d'Autriche (« C'est pas grave, il lui reste son pied droit ! »). C'était purement intentionnel, bien sûr, mais il était toujours possible de clamer que la danse et elle demeuraient incompatibles. En émettant l'hypothèse que Roderich l'écoute. Feliks aurait très bien pu prendre sa place, après tout, il était beaucoup plus féminin qu'elle ne le serait jamais dans une robe de grand couturier.

    Elle étant en colère, une colère d'enfant, une jalousie puérile qui, seulement après, lui semblait ridicule. Il ne devait pas le voir, et pour ça, elle lui en voulait. Elle ne savait pas parler d'elle, Helenka, les insultes sortaient toujours plus vite que les excuses. Les états d'âme, elle en avait, quoiqu'on en dise, elle n'en faisait juste jamais part. Elle ne pleurait jamais en public, et elle avouait sans mal à ses camarades ce qui ne lui plaisait pas chez eux, amis ou pas.

    Oui, elle était en colère. Et oui, Roderich allait en pâtir, ses pieds allaient en pâtir, ainsi que ses nerfs. Si elle ne pouvait s'échapper, il n'aurait pas non plus cette chance. Parlons peu, parlons bien, qu'il le veuille ou non. Les interrogations se bousculaient dans sa tête. Et en de telles circonstances, il existait des questions que même une Helenka bâillonnée et enfermée dans un placard ne manquerait pas de poser. Quitte à se faire punir une seconde fois; elle avait l'habitude après tout.

    - Pourquoi tu te maries avec elle ?

    Elle aurait préféré remplacer son 'elle' par un 'cette salle morue de Magyar', mais il y avait fort à parier qu'un certain gentleman ne l'entendrait pas de cette oreille. Helenka sentait sa bouche pourrir à chaque fois que le nom d'Elizaveta menaçait de traverser ses lèvres, aussi se ravisait-elle, frustrée de ne pouvoir cracher un flot d'insultes. A y regarder de plus près, il semblait que, par hérédité, les slaves finissaient toujours pas détester la Hongrie. A prouver.

    - Et pourquoi il faut que je danse ?

    Pourquoi, pourquoi, pourquoi. L'assaillir de question pour qu'il s'énerve pour de bon, se lasse et la libère de ce cours de danse à peine entamé, mais qui s'annonçait déjà être un véritable supplice. En attendant que Roderich trouve des réponses à ses questions, elle disposait bien de quelques minutes à envisager un plan pour empêcher ou bien déranger le mariage. Helenka, un concentré de sournoiserie et de violence, made in république tchèque, petit mais puissant.

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Roderich / Autriche


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Et Un Deux Trois, Un Deux Trois... [Helenka] Vide
MessageSujet: Re: Et Un Deux Trois, Un Deux Trois... [Helenka]   Et Un Deux Trois, Un Deux Trois... [Helenka] Icon_minitimeVen 27 Aoû - 21:10

Helenka se trompait, Roderich pouvait voir en elle plus que ce qu’elle ne le croyait. Et tout ce qu’il sentait de haine et de fureur chez la jeune fille lui faisait l’aimer encore plus, cette petite boule de colère. Que la Tchèque lui écrase le pied était dans l’ordre des choses. Une manière de commencer le combat. Un peu comme une corrida à vrai dire… énerver le taureau et ensuite prendre le dessus. Roderich n’avait jamais eu l’âme d’un matador, ces jeux là il les avait laissé à Antonio dans le soleil d’Espagne alors que lui-même revenait à un ciel gris d’Autriche. Un mariage raté, peut être que celui avec la Hongrie le serait également. On ne se marie jamais par amour chez les nations. Non, on apprend à aimer, voilà tout… et lorsque l’on se rend compte de cela, ça y est il faut partir.
Dans une valse, c’est au cavalier de conduire. La jeune fille fut entraînée dans le sillage de son aîné. Il avait volontairement augmenté le rythme, la forçant à le suivre sans même lui laisser le temps de respirer. Comme avec un cheval rétif…

Laisse-moi te dire un secret, petite Helenka. Un pied de femme, c’est petit, c’est fragile et ça ne fait jamais mal. Un pied d’homme c’est brutal, ça écrase et ça brise

Le talon de l’Autrichien claqua tout près de la jambe de sa cavalière. Une menace en l’air, mais qui marchait assez souvent. Plus gentil qu’on ne le pensait, Roderich se retrouvait pourtant avec une étiquette de méchant.
Il resserra sa prise sur les hanches et les bras de l’enfant. Encore un tour, Un temps, deux temps, trois temps. Un soupir, une grimace, un pied qui veut écraser l’autre…
Mais l’animal se faisait dompter petit à petit, un demi tour fut exécuté presque convenablement par Helenka. L’Autrichien lui sourit. Elle l’amusait, bien sûr qu’un soupçon de colère bouillait dans ses veines, mais les yeux noirs lui renvoyaient d’étranges échos de sa propre enfance avec toutes les colères qu’il avait eu.

Une question.

Cela suffit pour la haïr. De nouveau un tour, de nouveau une question. Il la lâcha. Ses yeux à lui s’assombrirent. Les tempêtes, c’est toujours dur de les éviter. La grande main lâcha le bras blanc. Helenka se retrouva seule au milieu du grand salon. Roderich était retourné vers une des fenêtres, les muscles des épaules tendus.

Pourquoi ? Je n’épouse que les femmes sachant danser

Finalement il lui fit face, les bras croisés. Hé bien, qu’elle parle ! Ses yeux la défient de le faire. La gamine avait des mots à déballés, des bulles de rêves à moitié fait. Ses pourquoi résonnaient entre les murs sans même qu’elle ne les prononce à nouveau. Il ne fallait pas être magicien pour comprendre ce qui se cachait derrière : « Et moi, pourquoi je n’ai pas la puissance ? ».

Oui, pourquoi Roderich n’avait-il pas décidé d’emmener ce petit bourgeon à l’autel ? Prague était une ville resplendissante dont il n’avait jamais eu à se plaindre. Le territoire Tchèque lui avait toujours accordé une grande richesse à partager ainsi que des soldats pour se battre.

As-tu peur ?

Sauvageonne échevelée, on avait beau coiffer ses boucles blondes, Helenka avait toujours l’air d’un petit diable ayant bondit de sa boîte. Comme cette autre femme que pourtant elle détestait à en crever.

L’homme s’avança vers elle. Elle était jeune, encore minuscule presque. Il la dépassait, il baissait la tête pour la regarder. Pour Elizaveta aussi c’était comme ça.

C’est cela alors, tu as peur ? Peur que, parce que je serais avec Elizaveta, je ne m’occuperai plus de toi ou de ton frère ? Comme avec Ludwig….

Le nom fut presque craché. De la violence pour cacher une tristesse trop forte. L’espace d’un instant, son visage se tordit dans un spasme douloureux. La « mort » du petit restait une blessure trop vivace, mais se rappeler de lui encore vivant était une douleur bien pire.

Tu étais grande Helenka, tu pouvais comprendre… Du moins je le pensais. Là aussi tu es grande, encore plus qu’avant. Je n’abandonne personne…

Les mots deviennent de plus en plus dur au fur et à mesure qu’ils sortent de sa gorge. Roderich avait tenu le menton de la fillette entre ses mains, mais la poigne était désormais descendue au cou frêle. Il hésita à serrer, finalement il l’effleura juste.

C’est vous qui partez !

Jamais auparavant l’Autriche n’avait parlé de manière si haineuse. Son visage fut complètement transfiguré par une rage qu’il ne contrôlait pas lui-même. Oui, tout le monde finissait par partir et lui tourner le dos, alors à quoi bon toutes ces jérémiades ?!
Des yeux froids et sans sentiments perdirent toute lumière derrière le verre de ses lunettes. A quoi bon se voiler la face ? Le mariage en préparation n’était qu’un sursis avant une chute imminente. Il pouvait le sentir, le monde changeait trop vite. Il changeait et lui n’y trouvait pas sa place.

M’homme s’assit dans un des grands fauteuils, la tête entre les mains. Des bouts de rages demandaient à sortir de sa gorge et les oiseaux-insultes rêvaient de s’envoler. Roderich fit taire tout cela, noyant encore un peu plus son cœur dans le fiel.

Pars, c’est bien ce que tu voulais non ? Hé bien vas-y !

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MessageSujet: Re: Et Un Deux Trois, Un Deux Trois... [Helenka]   Et Un Deux Trois, Un Deux Trois... [Helenka] Icon_minitimeDim 26 Sep - 13:03

Spoiler:

    Il y avait diverses choses qui ne plaisaient pas à la tchèque. Des choses qu’elle ne contrôlait pas, qu'elle ne comprenait pas. La danse faisait partie de ces nombreuses activités qu'elle abhorrait. Quant à Roderich, c'était autre chose. Elle le haïssait autant qu'elle l'aimait, qu'elle le respectait. Là, elle avait juste envie de le tuer. Prise dans une danse effrénée, son manque de synchronisation affrontait le rythme rapide d'Autriche qui ne faisait vraisemblablement aucun effort pour ralentir le pas. Helenka était troublée de ne plus être maître de ses mouvements.

    Et tout c'était brisé. Helenka ne prêtait plus attention à ce que disait Roderich. Ce n'était plus l'heure de la plaisanterie, ce n'était une histoire de danse ou de mariage. Le ton qu'il employait, la manière qu'il avait de la regarder. C'était de la colère pure, une colère à laquelle elle était accoutumée, mais qu'elle n'aurait jamais cru voir à travers ses yeux à lui. Et ces mains gelées qui se refermaient sur elle. L'espace d'un instant, elle avait eu peur de lui. Mais ce n'était rien. Tout aurait pu s'arrêter là, si Autriche avait contourné le sujet. Si ce nom n'avait jamais été évoqué.

    Roderich, ça lui faisait peut-être mal de prononcer le nom de Ludwig. C'était compréhensible, c'était sa famille. Helenka, ça la tuait d'entendre le nom de Ludwig. Même mort, il continuait à lui faire de l'ombre, et ça, ça suffisait à l'effrayer. Ce n'était rien d'autre qu'une jalousie dévorante, une jalousie destructrice qui n'avait pas lieu d'être. Il n'y avait aucun lien de parenté entre eux, il n'y avait rien de bien germanique dans son sang. Concrètement, Roderich ne lui devait absolument rien, elle n'était qu'un royaume parmis tant d'autres. Rien qu'une poussière.

    - Ne me parle pas de Ludwig. Ce n'est plus le problème de personne, n'est-ce pas ? Il n'est plus là d'accord ? Plus là.

    Sa voix s'était faire dure, glaciale, sans la moindre trace de sentiment. Ce n'était plus la voix d'une petite fille, mais celle d'une nation pour qui la mort faisait autant d'effet qu'une brise matinale. Ludwig s'en était allé comme un courant d'air, laissant derrière lui un goût amer et une atmosphère glacée. Elle en aurait ri si son coeur n'était plus que de pierre; mais seul un triste sourire avait animé ses lèvres. Il fallait que Roderich commence par oublier les absents s'il souhaitait vraiment la garder auprès de lui. S'il voulait les garder tous auprès de lui.

    - Moi, ça ne me suffit pas. Je ne veux pas être qu'un minuscule point sur le carte de ton immense empire. Sa voix s'était brisée, ce mélange de colère, de honte et de tristesse la faisait suffoquer. Je ne peux pas vivre dans un empire où cette femme sera la reine, où on me congédiera comme une simple servante. Tu peux traiter Feliciano comme ça si tu veux, mais pas moi.

    Tais-toi Helenka, ne t'abandonne pas à la colère, à ces mots qui vous blesseront tous les deux. Toi qui te penses si intouchable, tu te dévoiles un peu plus par ces paroles crues et désespérées. Qui voudrait d'une nation aussi insupportable, si pathétique qu'elle ne sait pas aimer. Comme s'il ne voyait pas, à travers tes yeux clairs, à travers tes mots cruels, combien tu avais peur qu'il s'en aille. Helenka, baisse d'un ton, et vois dans un miroir, tes yeux briller de larmes que tu n'as jamais versé en public. Il a tout compris, alors pourquoi t'obstiner ?

    - Je ne suis pas une enfant, je suis une nation. Je suis grande, j'ai une langue, un peuple, des idéaux, des territoires. Je n'ai besoin de personne, même pas de toi. Si tu n'es pas capable de me voir comme autre chose qu'un de tes territoires, je partirai de toute manière.

    Helenka parlait toujours trop vite, sans savoir si elle faisait mal, sans savoir qu'elle pouvait blesser par de simples mots. Mais elle se voilait dans un tissu de mensonges. C'est Roderich qui s'était chargé de son éducation, qui l'avait supporté et aimé durant toute ces années. Il avait d'elle ce qu'elle était aujourd'hui; une nation fière et puissante, mais toujours froide et indocile. Il ne pouvait pas la changer, juste la garder à ses côtés. Helenka n'avait jamais voulu partir, elle voulait être crainte et aimée à la fois, elle voulait tout et rien, elle ne voulait pas partir.

    Helenka n'aura jamais compris comment fonctionne le coeur des humains. Elle disait d'eux qu'ils étaient stupides et faibles. Elle se persuadait qu'elle n'avait que leur apparence, qu'elle était bien plus, qu'elle demeurerait immortelle et invaincue. Perdue dans ses élucubrations, elle se montrait aussi mauvaise que possible. Une personne fondamentalement bonne, douce, ça s'écrase, ça se brise. Elle ne voulait pas être cassée, Helenka, elle préfèrerait encore qu'on la déteste, elle préférait mentir et dire des choses qu'elle ignorait plutôt que de se montrer faible.

    - Je reste parce que je sais que tu ne peux pas te passer de moi.

    Un sourire un brin malicieux traversa, accompagna la voix moqueuse, avant de disparaître, n'y laissant qu'un silence pesant. Il fallait faire quelque chose. Elle avait tant crié, tant déversé de colère, qu'elle ne s'était pas soucié de l'impact qu'aurait ces mots sur Roderich. Elle voulait lui offrir autre chose que des mots blessants, mais elle ignorait quoi. L'idée qu'il refuse même de lui adresser la parole pendant plusieurs années la prit aux tripes. Ce n'était pas ce qu'elle voulait. Elle fronça les sourcils et s'approcha de lui, déterminée à quelque chose qu'elle ignorait.

    Se montrer gentille était un écart qu'elle ne pouvait pas se permettre. Les autres nations ne pouvaient pas comprendre en quelle disgrâce ça la mettait, à quel point ça blessait son ego. Helenka en finissait parfois par oublier le pouvoir d’un « merci », de la tendresse, de ces choses des personnes douces et délicates. Elle profita du fait que Roderich demeurait assis pour poser ses lèvres tremblantes sur son front, avant de s'écarter brusquement, les joues colorées d'un rouge flamboyant. La tchèque avait encore du chemin à faire sur le plan affectif.
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Roderich / Autriche


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MessageSujet: Re: Et Un Deux Trois, Un Deux Trois... [Helenka]   Et Un Deux Trois, Un Deux Trois... [Helenka] Icon_minitimeSam 2 Oct - 23:13

Stille !

L’ordre claqua avec la violence d’une gifle sur la joue d’un enfant. Mais de silence, il n’y en aurait jamais plus…
Il s’était levé, les yeux brillant de rage. Helenka n’aurait jamais du prononcer ce nom, cela amenait bien trop de douleurs. Trop tard, le pas est franchi, lorsque le vin est tiré, il faut le boire.
Un instant, Roderich songea à la battre pour que tout cela cesse. La peine, l’absence… L’homme sentait son poing s’ouvrir et se refermer convulsivement, il ne frappa pas. Elle, elle continuait de se tenir devant lui, vulgaire et insolente avec la lumière de ses cheveux pour l’éclairer. Lui, c’était désormais l’ombre qu’il portait sur son visage. Helenka jetait des mots que nuls ne voulaient désormais entendre dans cette maison, Helenka refusait la tristesse et riait devant leurs peines, Helenka n’était pas en deuil et ne le serait jamais.

L’Autrichien refusa de l’écouter. Il lui tourna le dos, se foutant bien de savoir qu’une lame pouvait s’y planter. Tomber, c’était aussi remonter … Sauf lorsque l’on est un petit garçon trop jeune pour tenir une épée. Les fils qui tuent leurs pères, ça n’a jamais existé. Il n’y a que des pères pour tuer leurs fils…
Les mots de la jeune fille s’échappaient, remplis de rage et d’envie. Elle voulait la puissance, cette petite princesse, elle la désirait corps et âmes. Roderich aurait pu lui parler de la solitude des grands et de toutes les tristesses qu’on arrivait même pas à décrire.
Celles qui prennent le cœur, qui prennent l’âme et ne laissent rien d’autres que des ombres.
Un mariage ce n’est rien d’autre que de la solitude.

Tu n’es rien, Helenka… Absolument rien. Tu parles pour ne rien dire, il n’y a que les gestes qui comptent. Attaque-moi ?

Il s’était rassit, fatigué. Le sang coulait trop facilement des mots, ils nous blessent et avant qu’on ne s’en rende compte, nous voilà morts. Roderich ferma les yeux et secoua la tête, niant chacune des petites vipères qui constituaient les phrases de la Tchèque.
L’homme comprit soudain que cette boule dans sa gorge, c’était une envie de hurler. Hurler au monde toute la haine dont il était rempli… Mais même le monde n’était pas assez vaste pour tout contenir. Ca dégoulinait de lui comme des ombres poisseuses, ça remplaçait le sang dans ses veines et l’amour dans son âme. C’était la colère, le dégoût, la passion haineuse et destructrice. C’était lui, lui Roderich avec la somme de toutes ses peurs, de toutes ses envies et…
Et surtout, toutes les larmes qu’il n’avait jamais pu verser. C’est difficile d’avoir envie de pleurer, il faut surmonter le mal être et accepter la douleur. Enfin. Ca, Roderich ne savait pas le faire.

Il se noyait, monstre de terreur et méchant homme. Mais qui donc pouvait le voir ?

Regarde-toi, petite fille… quoi que tu dises, quoi que tu fasses tu resteras souillon avec tes pieds sales, tes cheveux emmêlés et tes ongles crottés. Ton parfum, c’est celui de la boue et toi, tu veux devenir reine, nation parmi les nations ? Sottises… un point sur une carte, un simple point voilà ce que tu es

Il y a des mots que l’on prononce avec trop d’émotions pour que cela soit sincère. Comment lui dire ? Roderich leva les yeux, prêt à faire face à l’enfant. Faire face et se taire, parce que jamais il ne saurait raconter convenablement la douleur d’avancer. L’homme n’avait aucun mot, aucune phrase pour compter tout ce temps passer à marcher sur une terre de plus en plus petite. Le monde aussi hostile que merveilleux de son enfance, celui qui n’avait aucune limite était mort, ne restait que des amas de terre et de solitude. Des idéaux qu’on ne peut partager, des enfants que l’on ne peut que conquérir avant de les regarder mourir, des mariages sans amour et des empires dont personne ne veut.
Les mots que l’on prononce et qui ne nous appartiennent plus… Aucun homme n’est sans ennemi, cela vaut aussi pour les nations. On dépèce chacune de nos paroles pour les vider de sens et on les balance, on les balance comme des armes et cela tue bien plus sérieusement que cent couteaux aiguisés. Et toutes ces moqueries, celles qui hantent lors de nuits sans sommeils. Des nuits pareilles, il y en a tant… Est-ce à ça que voulait goûter Helenka ?

Et Roderich peut sentir le poids qu’il transporte dans ses yeux, celui des ciels d’octobre, lourds et menaçants sous l’orage et la pluie. Les ciels de l’Est, cet Est qui le nommait lui, Österreich. La Tchèque a aussi un peu de ça dans son regard, quelque chose de trop froid mais jamais glacial, quelque chose au-delà de tout qui nous dévore l’âme et fait hurler à mort le grand chien noir que l’on porte cadenassé à l’intérieur de notre poitrine. LE grand chien Mange-Chagrin…

Mais il y a aussi du soleil, à l’Est... On ne s’y attend pas, on ne s’y attend plus et puis il survient… La chaleur qu’il transporte, il n’y a que dans les baisers de jeune fille que l’on peut la retrouver.
Roderich ferma les yeux, il pouvait sentir les lèvres sur son front, les lèvres d’Helenka. Ne l’avait-il pas insulté tout à l’heure ? Sans doutes les épaules malingres de la blonde devaient se retenir de trembler, parce qu’après ça les larmes arrivent…
Epuisé et solitaire, l’homme fit taire sa colère quelques instants, celle qu’il vouait au monde entier, et prit la Tchèque dans ses bras, souhaitant pourtant que ce soit Ludwig qu’il tienne dans son étreinte…
En vain.

Mon petit trésor…
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