Ad vitam aeternam [PV Vatican]

ROME ~ 1635_

Peu importait le temps, il fallait forcement des instants de tempêtes et d'accalmie. Toute époque, toute ère, a pu bénéficier à un moment ou a un autre d'une gloire honteusement éphémère avant de finir dans le sang d'évènements des plus innommables. C'était si prévisible, si inéluctable... Factices traités, alliances violés, paix souillées de ce liquide écarlate et éternel... Tant de nations en guerre, tant de pays déchirés, était-il possible qu'un jour ceux qui rêvent d'un monde sans armée soient réalisés ? Voyons, il ne servait à rien de garder en tête ces espoirs inutiles. Jamais le monde ne sera débarrassé des soldats. Jamais le monde ne cesserait d'être meurtri de la plus ignoble des façons. C'était là la preuve que les hommes étaient des êtres bien idiots.

Autre manifestation de leur stupidité, nombres des représentant de la race "supérieure" de cette terre se faisaient un devoir de développer des liasses de dieux et d'être supérieurs auxquels croire ou se rattacher. Et nombres d'affrontements se faisaient au nom de ces religions, défendant avec une fierté lâche et factice Dieu, Alla, Bouddha, Yahvé, et tant d'autre, tant d'autre... Tellement que cela vous faisait tourner la tête à vous rendre malade. Ces éclats guerriers et d'une violence rare avaient surtout tendances à éclater en Occident, et plus particulièrement en Europe. Pendant des années, si nombreuses que le nombre de victimes était incalculable, les pays tel que la France, l'Espagne, l'Italie et leurs voisins respectifs ont développés leurs propres interprétations des Écrits Saints, declenchants donc les effusions de sang. A cette période noire qui agissait dans le cœur des hommes comme la peste envahissait le mental d'un malade, un mouvement manichéen fut créé. L'inquisition. Massacres sans nom, conciles sans intérêt, faux espoir, voila ce sur quoi était fondé cette aberration consistant à éradiquer les hérétiques. A présent pourtant, en l'an 1635, tout était terminés en Europe, - du moins en apparence - et malgré les idées reçus qui ne se refusaient à quitter l'esprit des chrétiens, la chasse aux sorcières et autres fantaisies n'était plus.

Enfin, tout cela, Kiku n'en comprenait goutte. Ce n'était pour lui qu'un vague écho venant d'un lieu dont il ne connaissait rien, par delà les océans qu'il avait traversé. En effet, le japonais était à présent dans ce pays à la forme si bizarre que l'on pouvait prendre pour une péninsule, à une échelle bien plus grande évidement.

Cette année marquait l'interdiction formelle du christianisme dans son pays. Cette religion que Portugal, Pays-Bas et Angleterre avaient ramené sur ses terres quelques temps auparavant était a présent punit de peine de mort en cas de pratique. Tout cela à cause de ces missionnaires... Pourtant, c'était aussi grâce à aux qu'il était ici. Ce hiatus mis en place dans son pays l'avait poussé à faire ce petit voyage en Italie, endroit de grandeur à la gloire du dieu chrétien. Et en effet, la chose était au delà des attentes de l'asiatique. A peine arrivé à Rome, la capitale, il avait été époustouflé par les architectures finement ciselés et bien trop grandes. Tout respirait la dignité et le faste. C'était même trop pour lui, représentant d'une île qui se voulait modeste et discrète.

Les rues pavés grouillaient de monde, de marchands, d'étals en tout genre. L'étranger avait peine à marcher sans se faire bousculer. De plus, il attirait assez l'attention. En effet, bien qu'il avait fait l'effort de se vêtir comme tout lambdas de cet endroit, cela n'empêchais pas qu'il était plus que rare de voir un asiatique ici. Et apparemment, cela ne plaisait pas à tout le monde... Mais pour le moment, il n'avait pas l'air de vraiment s'en soucier, plus occupé à se demander où aller. Car le fait était là : Il était complètement perdu... Sans le vouloir, il se retrouva devant une immense bâtisse ressemblant à une cathédrale. Il faisait chaud, il ne connaissait rien de ce pays bizarre où il n'était pas le bienvenu, et il y était perdu... Pouvait-on faire pire comme situation ?

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L'été avait bel et bien installé ses quartiers sur Rome et ses environs, ce qui ne déplaisait pas aux badauds qui étaient tous sortis fêtes l'occasion à grand renforts de célébrations, de fêtes et de marchés étendus sur des rues et des places entières. Tout le pays rayonnait de bonheur, l'Italie était toujours aussi insouciante après des guerres terribles. Peut-être étais-ce bien ? Sûrement mieux que de se morfondre en silence en tous cas. Pour Fabrizio Valeri, c'était une autre affaire. L'été était tout sauf agréable, l'hiver non plus d'ailleurs mais bon. La chaleur était écrasante partout où il allait, la foule était dense, alors il ne sortait que peu, voire même pas du tout, à l'heure actuelle, cela devait faire un bon mois qu'il n'était pas sorti de la Cathédrale Saint-Pierre, un moins entier qu'il n'avait parlé à personne d'autre qu'à Dieu. A l'intérieur de l'édifice de pierre immémorial, il faisait frais, Dieu merci, car il fallait au minimum un endroit agréable à vivre dans le monde! Un endroit peu fréquenté, frais, silencieux, calme.

Agenouillé sur le sol en pierre, face à l'autel, le jeune vatican se tenait, les yeux fermés, ses cheveux de jais attachés en catogan par une bande de tissu noir qui commençait à partir. Il était bien sur inutile de demander ce qu'il faisait. Murmurant continuellement une litanie de prières latines, le jeune homme ne désirait qu'une chose, un signe, comme quoi tout ce qu'il avait fait, tous ses méfaits, puissent être un jour où l'autre pardonnés. Il ne savait plus depuis combien de temps il était là, et il n'en avait cure, il n'avait vraiment aucune envie de partir. Pas tant qu'il aurait reçu une quelconque réponse. Levant un regard sur le Christ sur son crucifix accroché sur le mur, embrassant de son regard éternel tout l'église du fond à l'entrée, il se releva lentement, visiblement résigné, encore aujourd'hui il avait attendu en vain, comme depuis si longtemps d'ailleurs.

Il s'étira discrètement, il y avait longtemps qu'il était là. Jetant un regard rapide autour de lui, il vit que la bâtiment était complètement désert. Il soupira discrètement, évidemment, qui désirerait aller dans une église un jour aussi magnifique ? Lui bien sûr. Rattachant son crucifix en argent qu'il avait tenu dans ses mains jusqu'à maintenant, il tourna les talons, s'apprêtant visiblement à sortir. Cela l'aiderait peut être à se changer les idées de voir du monde... Peut être. Son long manteau flottant derrière lui, Fabrizio traversa toute la chapelle silencieusement, détachant ses cheveux pour qui le fait d'être attachés étaient une souffrance, il se tint quelques secondes en face de la lourde porte en chêne de la Cathédrale. Fermant les yeux quelques instants, il l'ouvrit finalement, fermant les yeux à cause du soleil qui l'aveugla quelques secondes.

Il n'avait pas d'argent en poche, évidemment, il avait une "réputation" à tenir... Pathétique, depuis l'Inquisition, il n'avait au d'autre choix que d'habiter quelques temps chez son frère, Feliciano, contre lequel il se battait pour son indépendance depuis si longtemps déjà... Il se demandait encore combien de temps ça durerait. Descendant les marches du parvis en ne prêtant aucune attention aux frasques statues qui ornaient le tout, il y était parfaitement habitué désormais. Il avait l'intention de déambuler un peu en ville, histoire de se changer les idée,s et surtout changer d'air, si l'encens de l'église ne l'avait pas encore rendu fou à lier, il y allait avec force et bonne volonté!

Il regarda un peu partout, sans faire attention à un détail précis, mais quelque chose, plutôt quelqu'un, attira son attention. Un jeune homme, sûrement encore plus jeune que lui en tous cas, il regardait l'édifice avec un air visiblement intrigué. C'était-il perdu ? Il n'avait vraiment pas l'air d'être d'ici en tous cas. Fabrizio commença à marcher vers lui, descendant les derniers escaliers qui restaient d'une démarche souple. Il se demandait bien ce qu'il faisait ici, et pourquoi il s'arrêtait devant une église en plein été, il y avait sûrement d'autres choses plus plaisantes à faire, non ?

Que faire, que choisir que dire ? Qu'était-il dans cette ville inconnue, cette ville qu'il ne connaissait point ? Il était vraiment perdu, et pas seulement d'un point de vue physique. Tout était bien trop différent de chez lui, même les gens. Tout ce joyeux petit monde grouillait telle une fourmilière géante, se bousculait, se haranguait comme de vulgaires poissonniers. C'était à la fois impressionnant et déstabilisant de voir autant de vie, d'entendre autant de sons disparates et inconnus. Et puis, la manière de vivre, de se comporter en société... Voila sans doute le genre de choses que Kiku avait le plus de mal à comprendre. C'était si bizarre... Ne serait-ce que la nourriture et la façon de manger. Ici, comme partout ailleurs en Europe d'ailleurs, il était impensable de manger sa nourriture avec des baguettes. ce qui était naturel pour lui l'était beaucoup moins pour d'autres. Pourquoi les cultures devaient-elles être si différentes ? Était-ce à cause de cela que tant de guerres et de conflits éclataient aux quatre coins du globe ?

Mais peu importe, il n'était pas ici question d'une telle chose. Il aurait tout le loisir de réfléchir à la question plus tard, une fois qu'il s'y serait retrouvé et aurait fait un peu le ménage dans sa tête. Car pour le moment, il devait avouer que tout était assez confus et désordonné. Ce n'était que logique d'ailleurs. Qui donc pourrait se sentir à l'aise dans ce genre de situation ? Déjà il avait de la chance : Grâce à son calme et son sang-froid naturel, il avait réussit à garder un semblant de contrôle, car d'autres pouvaient avoir tendance à paniquer. Enfin... Disons plutôt que lui, en bon japonais poli et discret qu'il était, il refusait catégoriquement de montrer son trouble à un tiers. Et apparemment, il y arrivait... Quoique...

Cela faisait plusieurs secondes qu'il sentait un regard posé sur lui. Curieux de nature, et par réflexe humain et habituel, Kiku chercha l'observateur, levant les yeux un peu partout. Il n"eut pas à chercher bien loin... A quelques mètres de lui le surplombait un jeune homme à l'apparence digne et mature, un occidental aux cheveux de jais, attaché en catogan et vêtu dans le plus pur style italien de l'époque. Son visage à la fois fin et anguleux semblait ne dévoiler aucunes émotions particulières, un peu comme s'il souhaitait à tout prix ignorer tout ce qui l'entourait. Voila un sensation assez étrange qu'il était impossible de désigner d'agréable ou détestable.

L'asiatique n'avait que peu d'idées sur la conduite à adopter. Tout de suite, le fait que sa présence en ces lieux puisse être gênant lui effleura l'esprit. Bien sur ! Il ne s'était pas demandé pourquoi diable cette place et le parvis étaient si désert. Il était vrai qu'à part l'inconnu, l'asiatique, et une ou deux âmes en peine, il n'y avait guère d'autres présences par ici. Peut-être l'endroit était-il fermés aux étrangers ? Peut-être qu'un évènement important était en préparation ? Il était clair que dans ce cas, personne d'extérieur aux festivités n'avait l'autorisation d'y assister. Que devait-il faire ? Tourner les talons et partir ? Mais il était pourtant là car il voulait assouvir son désir d'en apprendre plus sur les autres nations. Alors tant pis, advienne que pourras ! Si vraiment il lui était proscrit de se trouver ici, quelqu'un se chargerait bien de le lui dire.

Le jeune homme s'inclina légèrement vers l'inconnu, dans un geste de salutation et de respect, comme il était de coutume chez lui -quoique, il savait que ces us et coutumes n'avaient pas lieux d'être ici et s'était contenté d'un hochement de tête prononcé- puis il se mis à gravir les quelques marches de marbre. Quelque chose l'attirait avec force. Ce bâtiment si imposant possédait une architecture tellement majestueuse qu'il lui était ardue de renoncer à son envie de l'explorer de fond en comble. En quelques brefs instants, il se retrouva à l'entrée, la main posée sur une massive colonne soutenant les décorations de pierre. L'asiatique pencha la tête sur le coté, son visage exprimant un étonnement nuancé. Pouvait-il entrer ou bien...? Il resta sur le pas de l'immense ouverture, en pleine réflexion sur la conduite à adopter.

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Fabrizio regarda le jeune homme pencher légèrement la tête, surement en guise de salutation. Il fit de même et le regarda s'éloigner, il allait de toute évidence vers la cathédrale, sans doute intrigué. Il ne devait peut-être pas y en avoir de là où il venait... Pour quelqu'un de pieux comme lui, cela semblait vraiment impossible, il y avait quelques mille ans plutot, le christianisme était en pleine expansion, le Vatican aurait pensé qu'il n'y avait plus personne dans ce monde qui ne croyait pas en la même chose... Aparemment il avait eu tort, et l'avouait bien. La question qui se posait désormais, était; qui était-il? Il devait venir de loin, voire même de très loin! Comment commencer une discussion tangible... Dieu seul savait combien les premiers instants d'une discussion pouvaient être primordiaux..

_Cela à du t'étonner qu'il n'y ait que très peu de monde à errer ici! dit-il avec un rire non dissimulé. Tu peux entrer, ne t'en fais pas, tout le monde le peut.

Il regardait le jeune homme hésiter face à la porte massive de la cathédrale, il y avait de quoi effectivement. Il pencha légèrement la tête sur le côté, sans doute en pleine reflexion sur la conduite à suivre en ces lieux. Ses coutumes étaient sans doutes différentes... Finalement, il choisit de remonter les marches et d'ouvrir grand la porte. Finalement, il n'avait plus réelement envie de partir.

_Ca faisait longtemps que personne n'y était entré pour tout dire... Trop longtemps. dit-ilavec un air de dépit. Je suis Fabrizio Valeri, mais tu peux aussi m'apeller Vatican.

Céans il avait peut-être changé d'idéaux, il n'avait plus aucune envie de rechercher de la puissance, tel qu'il était, ce n'était pas mal, c'était même mieux que s'il était au sommet, il n'était pas non plus au tréfonds des enfers, certes il était faible, mais il n'en avait plus que faire désormais. Il entra dans l'édifice qui lui parut incroyablement sombre, c'était là qu'il avait passé au moins un mois ? Tout était pareil à la différence qu'il n'y voyait rien, il avait bonne mine le centre de sa religion! On discernait à peine l'autel, uniquement quelques fenêtres aux vitraux chatoyants donnaient une pâle lumière colorée au lieu. Il ne s'en occupa néanmoins pas, et se retourna en direction de l'inconnu, qui était toujours resté silencieux.

_Si tu veux, je peux te faire visiter, à moins que tu ne veuilles repatir. fit-il, sa voix résonnant en écho contre les murs de pierre de l'édifice.

Au fond de lui néanmoins, il restait une part d'inquiétude, si jamais cet inconnu se évélait conquérant ou dominateur ? Le vatican n'y pensait que maintenant, et savait pertinemment qu'il ne pourrait rien faire pour se défendre, c'était le pays le plus petit du monde après tout... Il n'arriverait certainement pas à se défendre face à un opposant, et ce quel qu'il soit. Mais bon, c'était uen option à ne pas laisser pour compte... Il y passerait où pas, peut importait, si oui, il ne prendrais jamais son indépendance sur son frère... C'est bien dommage.

C’était donc à lui que l’on s’adressait… Oui, c’était bien ça. L’inconnu s’était rapproché de lui. Il était allé jusqu’à remonter les marche de marbre qu’il venait juste de descendre, uniquement pour lui adresser la parole. Et pour lui dire quoi ? Pour… Entamer la discussion ? Seulement ça ? Il était difficilement concevable pour le Japonais qu’un tiers puisse vouloir lui parler comme ça, spontanément, juste parce qu’il avait l’air de s’intéresser à quelque chose qu’il n’avait point l’habitude de voir. Pendant un court instant, Kiku se demanda s’il n’avait pas fait quelque chose de travers, quelque chose qui ne passait pas, ou mal. Pourtant, l’inconnu ne semblait ni agressif, ni belliqueux. Son timbre de voix était neutre, sa voix trahissait un amusement cynique et ironique. Une ironie cependant uniquement diriger contre lui-même et pas envers l’asiatique.

_Cela à du t'étonner qu'il n'y ait que très peu de monde à errer ici! Tu peux entrer, ne t'en fais pas, tout le monde le peut.

Une sorte d’invitation destinée à le rassurer. Cet endroit était donc libre d’accès. Un lieu de culte où tout un chacun pouvait se refugier à loisir, que se soit dans une difficile quête de pardon, de rédemption ou tout simplement la recherche d’un calme bienvenue. Comme pour lui montrer l’exemple, l’Italien entra dans la bâtisse. Le Japonais se posait bien évidemment des questions sur cet homme. Logique, il s’agissait là du premier reflexe humain lors d’une rencontre intempestive. Mais, plus inconsciemment qu’autre choses, il était rare que l’on ose poser ces questions, la faute à une éducation manichéenne qui au final était la même dans tout les pays : on ne doit pas s’immiscer dans la vie des autres. Il était donc courant d’attendre que l’autre se libère de son propre gré, de sa propre initiative.

Et cette initiative ne tarda pas à arriver d’elle-même, coulant comme de l’eau. Alors que Kiku avait à présent suivi l’homme dans la fraicheur salvatrice de la cathédrale, ce dernier se présenta. Fabrizio Valeri, représentant du Vatican. Voici donc celui à l’origine de ce lieu. Ce fut lorsque ce Vatican lui proposa de lui faire visiter l’église que l’asiatique remarque sa façon de le tutoyer. Il savait les occidentaux moins prudes et plus amicaux que leurs voisins de l’Est, cependant, il ne se serait pas douté qu’une personne symbole du christianisme occidental userait de tels usages si rapidement. C’était assez… Déroutant. Mais Kiku ne pipa mot. Il préféra directement répondre à l’interrogation posée.

« - Je n’ai aucunes raisons valables de quitter cet endroit pour le moment. Ce serait un plaisir de bénéficier de vos connaissances. »

Et c’était vrai, Kiku n’avait pas l’intention de repartir tout de suite. Après tout, s’il était ici, c’était bien pour en apprendre plus sur les différentes contrées composant le monde. Pourquoi donc refuserait-il une offre comme celle-ci ? Ce la n’aurait été que stupidité. Le Japonais observait l’intérieur richement décoré avec intérêt, suivant du regard les nombreuses arabesques gravées dans la pierre. Les vitraux semblaient raconter une histoire, une épopée qu’il était dans l’incapacité de comprendre au vu de son statut de non-chrétiens. Cette pensée le fit d’ailleurs frémir intérieurement. Aujourd’hui, l’Inquisition consistant à éradiquer tout hérétique était terminée mais qui pouvait lui assurer qu’il était en sécurité ici ? Lui croyait en divers esprits, diverses divinités toutes plus lyriques et poétiques les unes que les autres. Ce Fabrizio pouvait très bien représenter une menace pour sa sécurité si jamais il apprenait que son « Dieu » était en réalité une multitude d’autre, telle la louve Amaterasu.

Soudain, il réalisa qu’il était la cible d’une observation qu’il n’appréciait guère et il comprit vite pourquoi. Il avait omis de se présenter à son tour. Ce fut donc confus qu’il s’inclina rapidement et répara son oubli.

« - Ah… ! Je suis Kiku. Kiku Honda. Je suis… Japon. Enchanté. »

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« - Ah… ! Je suis Kiku. Kiku Honda. Je suis… Japon. Enchanté. » fit-il, hésitant visiblement.

Fabrizio tiqua, il venait donc de si loin ? C'était à première vue pesque impossible, mais, par les temps qui couraient, tout était possible aparemment! Cela expliquerait ses manières étranges et son apparente hésitation. Mais, qu'un pays aussi éloigné vienne, cela voudraient également dire que les choses avaient bougé, et que chaque pays s'ouvrait légèrement sur le monde en réalité! Il disait en plus que ce serait un plaisir de bénéficier de ces connaissances... C'était la première foisq u'on lui disait ça, pour-sûr que cela faisait une sentation étrange, surtout de la part du Japon... Visiblement décontenancé, le Vatican egarda en l'air dans l'espoir qu'on lui souffle une réponse et, comme depuis des mois, Dieu la lui souffle : Rien. Il soupira, mais peu de choses en ce moment ne le mettraient de mauvaise humeur, il se débrouillerait alors. Il regardait le jeune japonais qui lui même regardais les vitraux avec un air absorbé.

_Ils ont étés posés pour que même ceux qui ne comprennent pas notre langue puisse connaitre ce qui à mené à la foi du Christianisme. dit Fabrizio avec un léger sourire. J'ai entendu dire que dans l'est, il n'y à pas forcément les mêmes deux, oendant un temps, j'ai tout fait pour arrêter ça et imposer ma foi, je pense maintenant que c'est de trop, tout le monde croit en ce qu'il veut maix... Je pense toujours que seul Dieu est l'unique seigneur... Et tu peux me tutoyer tu sais, ce n'est pas parce que tu ès "chez moi" que des marques d'honneur strictes doivent êtres appliquées.

Il y eut quelques secondes de silence visiblement gêné... Que dire... Si Feliciano était là, sans doute les pasta seraient servies, mais ça, il y avait bien un bon mois que Fabrizio n'en avait mangé, faute d'argent évidemment. On lui avait toujours dit qu'il était né sans argent et qu'il mourrait de la même manière, il commencait à croire que c'était vrai... Toujours était-il que le blanc durait, et durait... Et durait encore. Il avait peut-être trop parlé d'un coup... On lui avait aussi si souvent reproché ça... Et il fallait qu'il recommence! Il y avait peu de choses qu'il tenait de Rome, son grand père, et le don de la diplomatie qu'elle soit involontaire, volontaire où bien d'autres encore. Il était vraiment incroyable, vraiment.

_Est-ce donc si différent de chez toi ? demanda-t-il avec un air vaguement sombre.

Il peinait à imaginer d'autres coutumes que celle de l'Europe mais, il faudrait bien qu'il s'y résolve un jour, l'Amérique avait été découverte il y à de cela déja deux siècles, Arthur Kirkland s'en chargeait pour la partie nord, Francis aussi, il y avait eu des problèmes à ce sujet, l'Espagne s'occupait du sud mais, peut importait, c'était au dela de l'Atlantique après tout... Et le temps que ces nations lui posent problèmes était dans longtemps, assez longtemps pour qu'il ait le temps de réfléchir aux solutions de ces problèmes. S'il en réfférait à ce qu'il savait de l'extérieur, le Japon se trouvait à l'est, encore plus à l'est que la Russie, la Prusse, l'Autriche et tout ce qu'il connaissait. Kiku Honda venait de bien loin.

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