Le soleil commençait déjà à décliner quand Megan se rendit compte que son carnet noire à sécurité digitale avait disparu de son sac à main en cuir de mouton. Elle jeta un coup d'œil à la pendule qu'elle avait récupéré après son divorce avec l'anglais, qui lui avait cédé l'horloge sans résistance, en ayant encore toute une collection venant d'Allemagne. L'horloge de Megan se différenciait légèrement des autres puisqu'un jour, s'étant réveillée du mauvais pied, elle avait dégommer avec son arme à feu l'horripilante bestiole qui avait osé se moquer d'elle en cuicuitant quand elle s'était pris les pieds dans le tapis. Désormais, à chaque fois que la pendule sonnait, le coucou n'émettait d'un faible gazouillement en agitant piteusement son aile valide. La jolie rousse se recroquevilla sur un fauteuil pour réfléchir posément. Elle n'arrivait pas à se souvenir où elle aurait pu le laisser ou le voir. Elle secoua la tête et se releva d'un bond, bien décidé à retourner toute la maison s'il le fallait. Elle commença par le salon, regardant sous le canapé, la table basse, le tapis et tous les autres meubles jusqu'au pot de fleurs. Elle s'attela ensuite à la cuisine, sans plus de résultats. Elle passa ensuite au peigne fin les deux chambres d'amis, les toilettes, la salle de bain, la salle de jeu et elle descendit aussi dans sa gigantesque cave remplit de nombreux alcools amassés au fil des années. L'irlandaise hésita un instant à téléphoner à Arthur pour lui hurler de lui rendre son bien... Mais vu qu'il n'était pas censé être au courant de son existence autant ne pas gaffer sans faire exprès. De plus elle ne surporterait de devoir lui parler sans pouvoir se servir de menaces autre que verbale. Se remotivant un peu, Megan alla même faire un tour à l'extérieur, bien qu'elle ne soit pas sortie depuis des jours à cause du mauvais temps. Mais là encore, du banc en bois de chêne jusqu'à la balançoire suspendue à une branche d'un immense noyer, pas de trace de ce carnet si précieux à ses yeux. Désespérée, elle s'installa sur la balançoire qui vieillissait de plus en plus, grinçant un peu quand elle s'assit. Quand elle était toute petite, elle restait longtemps face à la mer caressant l'agneau qui avait la chance de trôner sur ses genoux, elle passait la moitié de ses journées à rêvasser sur la balançoire qui se balançait au gré du vent avant d'aller se coucher la tête vidée... Megan rouvrit les yeux, revenant immédiatement au moment présent. Elle venait de se souvenir !

D'un bond (et manquant de s'étaler) elle sauta à terre et fila à l'intérieur sans même prendre le temps de fermer correctement la porte d'entrée. Elle traversa le hall, le salon et monta à l'étage où se trouvait sa chambre. Avec des airs hautains, le carnet trônait fièrement sur sa table de nuit et semblait lui dire : Comment est-il possible que tu m'oublis moi ? Elle le rejoignit en deux enjambées et le saisit pour le serrer contre sa poitrine, arrivant à peine à croire qu'elle s'était mise dans un tel état juste pour ce petit cahier, allant même jusqu'à songer à passer un coup de fil à son ex-mari qu'elle aimait tant. Megan devait arborer un sourire béat et être vraiment dans un océan de bonheur car elle ne vit même pas arriver la petite lutine ailée et qui agitait ses minuscules bras pour être remarqué. Megan fut arraché net de sa bulle de joie quand la voix fluette de sa micro-ange gardienne s'éleva avec le maximum d'autorité que sa taille lui permettait d'avoir.

- Megan je te rapelle que tu as de la visite ce soir. Il est précisément 18h43 et Madame Hongrie devrait arriver dans environ un quart d'heure.
- Et alors ? Je suis prête, rétorqua Megan, sûre d'elle.
- Tu as vu l'état de la maison ? On dirais qu'un troupeau de moutons enragés est venu labourer le salon, appuya Layo en croisant les bras avec mécontentement.

La frêle lutine avait réussi l'exploit de décontancer la jeune femme. L'irlandaise cligna plusieurs fois des yeux, se rendant compte qu'en à peine une dizaine de minutes elle avait retourné tout le salon qu'elle avait mis la matinée à mettre en ordre. Megan descendit les escaliers quatre à quatre, rangea son trésor dans son sac avant de la perdre à nouveau et convoqua toutes les créatures qui vivaient avec elle. Elle distribua les tâches à chaque unitées avec au moins autant de conviction que Ludwig. Les deux petites licornes s'occupèrent donc de remettre les meubles à leur place d'origine. Les lapins magiques, les leprechauns et créatures de taille moyenne réinstallèrent les objets comme les vases et les lampes. Enfin les deux escadrons de lutines réglèrent les derniers détails comme par exemple l'arrangement du bouquet qui trônait sur la table basse. La jeune humaine quand à elle, supervisait les opérations et passa un coup de balai. À dix-neuf heures pile, toute la maison était nickel et l'irlandaise proposa à tous ses compagnons de faire un tour dehors pendant qu'elle recevrait la visite de la Hongrie. Malgré ce petit imprévu, Megan était assez fière de l'aspect chaleureux qu'aspirait sa modeste demeure. Elle remit un peu de bois dans le feu et s'installa dans le grand canapé, attendant son invitée avec impatience.

[ouah la tartinée !!! °°]

Il y a quelques jours, Elizaveta avait reçue l'invitation d'une connaissance qu'elle appréciait particulièrement, pour le fait qu'elle était la seule à partager son goût pour la chasse aux beaux hommes, et la photographie plus ou moins compromettante de ceux-ci. Megan O'Clover.
Elle avait fait le voyage depuis la Hongrie et jamais encore elle n'avait mis les pieds en Irlande. Elle était arrivée dans la journée à Dublin et avait beaucoup apprécier le quartier de Temple Bar, avec tous les pubs. Elle s'était délectée de la Guiness, qui était bien autre chose que la sacro-sainte bière blonde germanique que sirotaient Ludwig et Gilbert, mais aussi Roderich. Elle était plus âcre, plus maltée mais moins alcoolisée.

Mais le soleil déclinait et il fallait qu'elle se hâte si elle ne voulait pas être en retard. Qu'elle quitte l'accueillante ville de Dublin pour la campagne. Mais grâce à la carte fournie dans l'invitation -et à son sens de l'orientation qui n'est pas celui de son cher et tendre-, elle arriva rapidement à destination.

Tout d'abord, elle fut surprise par le scintillement des trèfles dans la pelouse. La brise faisait grincer une vieille balançoire accrochée à un noyer. Il y avait de la lumière à l'intérieur, visiblement, son hôte l'attendait devant un bon feu, la lumière des flammes dansant contre les vitres.
Elizaveta frappa à la porte et attendit qu'on lui ouvre. De là, elle pouvait humer le parfum de vieux bois de la massive porte en chêne, et l'odeur des fleurs printanières.

Elle avait apporté dans son sac des tas de photos des divers germaniques et de leurs voisins/alliés/ennemis à commenter avec son amie. Elle avait même un petit film bien sympathique sur son appareil numérique. Et avait rapporté du chocolat de Suisse, négocié à Vash en échange d'avoir aidé sa soeur. Bref, plein de choses intéressantes pour passer une bonne soirée entre filles.

[C'est juste que mon premier post est généralement assez... rempli, la suite baisse de niveau >_> sorry]

Les yeux rivés sur la pendule du salon, Megan observait les secondes s'égrainaient plus ou moins régulièrement, l'horloge reprenant son souffle comme un grippeux avant de s'élancer à pas de fourmi sur la roue du temps. L'irlandaise s'en désinterressa rapidement et se mis à tourner en rond dans le salon, autour du tapis en poil de mouton. L'hongroise était loin d'être en retard mais Megan, toujours pleine d'énergie avait besoin de bouger. La petite fée, Layo, qui la regardait s'agiter depuis le début, murmura quelque chose en se tenant la tête et s'éloigna en zigzaguant. Quand la pendule afficha 19h15 avec difficulté, on frappa à la porte. Réagissant au quart de tour, Elizaveta avait toujours la main en l'air lorsqu'elle lui ouvrit. Avec un sourire enfantin qu'elle n'avait pas eu depuis des lustres, Megan lui saisit le bras en l'entrainant à sa suite.

- Je suis super ravie de te voir, ça fait un moment que je n'ai pas accueilli de pays ici ! Tu as fait bon voyage ? J'imagine qu'il fait meilleur en hongrie qu'ici. Viens entre, fais comme chez toi ! La température est plus supportable qu'à l'extérieur.

Elle la libéra de l'emprise de sa main au milieu du salon, toujours la même expression heureuse affichée sur son visage, à croire qu'elle avait une paralysie faciale. Son invité, visiblement surprise de son réaction, cligna plusieurs fois des yeux en fixant la rousse avant d'observer le meublement du salon.

- J'espère que ça te plait, c'est ton 'palais' pour la nuit, poursuivit-elle sur le même ton heureux.

Se rendant soudain compte qu'elle pouvait lui sembler terrifiante, elle se tue et les phrases qui lui venaient à l'esprit furent contrainte d'aller hiberner encore un moment. Depuis tout le temps où elle n'avait pas vu d'autre pays et avait seulement cotoyer son peuple assez bruyant elle avait pris l'habitude de s'adresser franchement et joyeusement à tout le monde. La solitude lui pesait quand même, après tout, les sujet de conversation ne sont pas les mêmes. Se forçant à la boucler pendant quelques secondes, elle s'installa dans le grand sofa et d'un signe de main, invita Elizaveta à s'assoir à côté d'elle. Persuadée de réagir vraiment bizarrement, l'irlandaise ne put s'empêcher de reprendre la parole pour s'excuser et se rassurer sur le fait qu'elle n'était pas si monstrueuse.

- Je suis vraiment désolée de m'agiter comme ça c'est jusque... Zut, je recommence, pardon, dit-elle en prenant une moue coupable.

Spoiler:

A peine elle frappa, que la porte s’ouvrit et qu’une rouquine surexcitée lui sauta dans les bras. Apparemment, Megan devait l’attendre depuis des heures, à fixer la pendules toutes les trois secondes pour un tel accueil. Elizaveta se laissa guider –qui a dit traîner ?- par le bras jusqu’au coquet petit salon, tout de bois et de velours vert. On sentait vraiment que l’on était en Irlande. Elizaveta était un peu surprise par tant d’excitation de la part de son hôte mais elle était elle-même ravie, d’être ici et de partager plein de potins entre filles, ainsi que de se goinfrer de plein de bonnes choses.
Quand l’Irlandaise s’excusa de sa soudaine agitation, Elizaveta lui sourit :

- C’est pas grave ! Je préfère amplement te voir comme ça que triste !

Soudain, elle se souvint qu’elle avait apporté une boîte de chocolats suisses pour la rousse, une grosse, afin qu’elles aient matière à déguster pendant qu’elles passeraient au crible fin chacun de leurs compères masculins. Fouillant dans son grand cabas, elle sortit fièrement la jolie boîte enveloppée dans du papier rouge avec un gros ruban blanc. Vash avait fait l’emballage aux couleurs de son pays, qu’on sache bien que c’étaient des chocolats suisses et non belges.

- Cadeau pour toi !!

Elle lui fourra dans les bras l’énorme boîte en souriant. Avec ça et de la Guinness, ainsi que de bons sujets de discussion, elles pourraient tenir jusqu’à l’aube ! D’ailleurs, Elizaveta ne put s’empêcher de commencer. Il y a peu, elle était au restaurant avec Arthur et Francis –ce dernier étant un de ses informateurs favoris- alors il fallait absolument qu’elle raconte à l’Irlandaise ce dîner !

- Megan, dire qu’il y a peu, j’étais au restaurant avec Arthur et Francis… J’aurais jamais pensé qu’Arthur viendrait si Francis était là mais… Il est venu !! Et j’ai pas regretté ! Enfin si, j’ai juste regretté qu’ils aient commencé à se tripoter sans moi… Je voulais voir !

La jolie rousse offrit son plus beau sourire à son amie quand elle lui dit de ne pas s'inquiéter d'être ravie. La hongroise se pencha ensuite sur son sac, Megan l'observant fouiller avec curiosité. Elizaveta en sortit triomphalement une énorme boite rectangulaire rouge coiffé d'un ruban blanc. Rouge et blanc ? Elle se demanda si le cadeau était polonais, suisse ou danois.

- Cadeau pour toi !!

La rousse se hâta d'ouvrir le paquet, quand elle en sortit une belle boite de chocolat, Megan ne put s'empêcher de passer sa main sur son menton, persuadé de s'être déjà baver dessus. Du chocolat ! L'irlandaise le tint entre ses mains en le dévorant des yeux, bien qu'elle sache parfaitement qu'elle était incapable d'en manger sans s'en mettre de partout...Elle releva la tête et remercia chaleureusement la hongroise. Elle posa les chocolat qu'elle devina suisse et s'éclipsa un instant dans la cuisine. Elle revint rapidement, un petit paquet de la taille d'une carte d'identité dans une main et deux bouteilles de sa Guinness préféré dans l'autre.

Elizaveta ne semble pas surprise de voir la bière, elle avait déjà prévu que je la sortirais ?

Elle posa l'alcool sur la table à côté du chocolat et reprit sa place sur le sofa. Avec un sourire mystérieux, l'irlandaise lui tendit son présent. Il s'agissait en fait d'une simple carte, carte connue et reconnue dans de nombreux pubs et bars dans toute l'Europe. La papier cadeau qui l'entourait représentait d'ailleurs les drapeaux de certains pays du continent dont les barmans acceptait cette carte. Elle permettait en fait d'obtenir de grandes réductions sur une bonne liste d'alcool, voire même de s'en faire offrir. La liste ne cessait de s'allonger au fur et à mesure que Megan visitait les pays. Il existait peu d'exemplaire de cette carte inventée par l'Irlandaise en personne. Cette dernière, tapotait incessamment son accoudoir de ses doigts, comme pour canaliser son trop plein d'énergie.

Elizaveta n'avait pas encore ouvert son paquet qu'elle rentra dans le vif du sujet en parlant d'une précédente soirée.

- Megan, dire qu’il y a peu, j’étais au restaurant avec Arthur et Francis… J’aurais jamais pensé qu’Arthur viendrait si Francis était là mais… Il est venu !! Et j’ai pas regretté ! Enfin si, j’ai juste regretté qu’ils aient commencé à se tripoter sans moi… Je voulais voir !

Le tapotis cessa immédiatement et Megan tourna vers son amie, les yeux agrandis à la fois par la surprise et la curiosité. Arthur ET Francis ? Un ange songea qu'il étant temps de passer pendant qu'elle réfléchissait au pourcentage de chance qu'avait Arthur de venir mais Megan se mit à rire un instant avant de prendre la parole. Elle délaissa le ton désinvolte qu'elle prenait généralement en parlant de l'anglais tant elle était de bonne humeur et elle devinait qu'il s'était passé un certain nombre de chose digne d'intérêt

- C'est tout Francis ça ! Puis pour peu qu'Arthur soit de bonne humeur, ça le dérange pas tant que ça, elle réprima un éclat de rire. Et tu as réussi à les supporter tout le repas ? Vous avez parlé de quoi ? De moi ? De leur amour caché ?

Megan hésita à rajouter 'Si tu veux vraiment voir j'ai quelques images sympa' mais elle se ravisa, elles avaient bien toute la soirée. Surtout que là elle était grandement intéressée par cette histoire de repas, il devait bien avoir un ou deux éléments qu'elle pourrait ressortir lors d'une dispute avec le british.

Pendant que la Hongroise parlait, elle déballait son cadeau, qui semblait être épais comme une simple carte d’identité. En réalité, il s’agissait d’une carte valable dans toute l’Europe qui permettait d’avoir des consommations gratuites ou à très bas prix… S’interrompant quelques secondes pendant que Megan lui demandait de quoi ils avaient parlé, elle ne lui répondit que par un cri de joie, découvrant qu’avec cette carte, elle avait le droit à des bières gratuites dans le même bar où Gilbert et Ludwig prenait habituellement leurs cuites.

- Aaaaaaaaaah Megan, merciiii !!! C’est génial, c’est trop, fallait pas !!!

La jeune femme sauta dans les bras de son amie, dans un des très rares réflexes typiquement féminins que possédait Elizaveta. Elle songea à tout ce qu’elle pourrait commander GRATUITEMENT au comptoir sous le nez dégoûté des deux frères qui avaient tendance parfois à se ruiner en alcool pour noyer leur chagrin. Puis elle se reprit, s’asseyant confortablement dans un fauteuil à l’invitation gestuelle de la rousse afin de continuer son récit de ce sympathique dîner en compagnie du couple franco-britannique.

- Alors d’abord, Arthur a essayé en public d’étouffer Francis avec sa cuillère, me fichant la honte dans le restaurant. Mais ne t’inquiète pas, je les ai rappelé à l’ordre d’un bon coup de poêle, mais pas trop fort, je voulais qu’ils soient encore capable de parler !

Elizaveta se mit à rire en se rappelait de l’air ahuri qu’avaient eu les deux hommes après leur petite correction à la mode Elizavetienne. Elle imita même les têtes d’Arthur et Francis à son hôte qui menaçait de décéder de rire.

- Non, mais le mieux… C’est quand, avec Francis, on a fait mousser Arthur. Là, c’est sûr et certain, il est méga-jaloux quand Francis séduit les gens… Il a suffit qu’on se prenne la main, qu’on joue des jambes, pour que môssieu prenne une teinte cramoisie, qu’il me lance des regards verts de rage et qu’il aille prétexter un besoin pressant pour nous espionner !

- Mais si mais sii, ça me fait plaisiiir ! s'exclama t-elle en riant.

Megan serra de bon cœur son amie dans ses bras. Elle avait longtemps hésité à lui offrir cette carte, mais visiblement Elizaveta avait l'air de beaucoup l'apprécier. L'irlandaise s'était demandé si elle n'allait pas passer pour une pochtronne à ses yeux ? Mais après tout, il lui semblait qu'elle lui avait dit avoir des amis noyés dans l'alcool. Elles se rassirent ensuite dignement sur le canapé. Megan se tourna vers Elizaveta avec un regard qui semblait dire : ' Je brûle d'impatience là, raconte moi vite tout ça avant que je finisse en tas de cendre'. La hongroise sembla avoir reçu le message car elle prit aussitôt la parole avec ferveur.

- Alors d’abord, Arthur a essayé en public d’étouffer Francis avec sa cuillère, me fichant la honte dans le restaurant. Mais ne t’inquiète pas, je les ai rappelé à l’ordre d’un bon coup de poêle, mais pas trop fort, je voulais qu’ils soient encore capable de parler !
- Ralala ces hommes, incapable de se tenir correctement ! De leur part ça ne m'étonne même pas !

Elizaveta se mit à imiter les têtes qu'ils tiraient après avoir été joliment assommés par sa poêle. Megan n'arriva pas à s'empêcher de prendre une crise de rire et elle fut bientôt rejointe par la hongroise. Elle réussit à se calmer assez pour pouvoir être suffisamment réceptive à ce qu'allait rajouter son amie.

- Non, mais le mieux… C’est quand, avec Francis, on a fait mousser Arthur. Là, c’est sûr et certain, il est méga-jaloux quand Francis séduit les gens… Il a suffit qu’on se prenne la main, qu’on joue des jambes, pour que môssieu prenne une teinte cramoisie, qu’il me lance des regards verts de rage et qu’il aille prétexter un besoin pressant pour nous espionner !
- De toute façon qu'il le veuille ou non, ça crève les yeux qu'il tient à Francis, il suffit d'être un minimum attentif. Je l'imagine très bien ce cher anglais, il arrive à changer de teinte comme un feu tricolore. Je suis sure qu'il s'est éclipser pour grogner tout seul.

Une vieille scène lui revint à l'idée, du temps où ils étaient petits Francis, Arthur et elle. Elle se mit à sourire sans s'en rendre compte. Elizaveta l'interrogea du regard. Megan se pencha vers son amie.

- Tout ça, ça me rappelle mon enfance. Je passait une grande partie de mon temps chez Arthur. -la hongroise sembla surprise- En fait, il avait déjà des idées de conquérant, il nous avait déclaré fiancé et comme j'étais petite, naïve et que je l'adorais, je n'avais pas protesté. Donc je vivais souvent chez lui et Francis venait souvent nous rendre visite. Évidement, Arthur était déjà irritable quand le français venait. Pour moi, il était charismatique et toujours gentil du coup je l'adorais aussi. Bon tu connais Francis, il est très tactile, du coup il me prenais souvent dans ses bras. Si tu pouvais voir la tête que tirait Arthur à chaque fois, c'était pas du tout le genre 'Mais arrêtez enfin ! C'est pas correct !' ses yeux disais plutôt 'Et moi ?'. Il était tout chou comme ça, avec son air attristé, mais j'étais trop occupé à rire avec Francis pour m'en inquiéter.

- De toute façon qu'il le veuille ou non, ça crève les yeux qu'il tient à Francis, il suffit d'être un minimum attentif. Je l'imagine très bien ce cher anglais, il arrive à changer de teinte comme un feu tricolore. Je suis sure qu'il s'est éclipser pour grogner tout seul.

Elizaveta ne répondit rien, encore trop hilare de se rappeler la scène du restaurant, entre Arthur vert de rage d’être pris pour le dindon de la farce et Francis qui avait complètement décroché, comme s’il était parti déjà au septième ciel. Megan aussi d’ailleurs, elle semblait complètement ailleurs et, du regard, Elizaveta l’incita à poursuivre.

- Tout ça, ça me rappelle mon enfance. Je passais une grande partie de mon temps chez Arthur. En fait, il avait déjà des idées de conquérant, il nous avait déclaré fiancés et comme j'étais petite, naïve et que je l'adorais, je n'avais pas protesté. Donc je vivais souvent chez lui et Francis venait souvent nous rendre visite. Évidement, Arthur était déjà irritable quand le français venait. Pour moi, il était charismatique et toujours gentil du coup je l'adorais aussi. Bon tu connais Francis, il est très tactile, du coup il me prenait souvent dans ses bras. Si tu pouvais voir la tête que tirait Arthur à chaque fois, c'était pas du tout le genre 'Mais arrêtez enfin ! C'est pas correct !' ses yeux disais plutôt 'Et moi ?'. Il était tout chou comme ça, avec son air attristé, mais j'étais trop occupé à rire avec Francis pour m'en inquiéter.

Elizaveta esquissa un sourire à l’évocation d’Arthur enfant. Qu’il devait être mignon avec ses grands yeux verts ! L’image de petit Arthur, avec un air tout triste raviva son instinct maternel et elle fit une adorable moue qui signifiait « comme c’est mignooooon ».

- Tu passais donc une grande partie de ton temps chez l’Anglais ? Il ne devait pas avoir encore son sale caractère… T’es sûre que tu t’incrustais pas chez lui afin de le garder pour toi ?

Elizaveta lança un clin d’œil à la rouquine, lui signifiant que par ses phrases, elle la taquinait. Les souvenirs d’enfances que Megan avait énoncé avaient fait remonter en elle les souvenirs de sa propre enfance, passée en compagnie de Gilbert, où elle se battait toujours avec pour savoir « qui était le plus fort », faisait croire à Gilbert qu’elle était un garçon –elle-même, à force, s’en était persuadée-, et aussi, les batailles qu’elle menait et gagnait contre un adorable petit autrichien aux cheveux noirs et aux grands yeux bleus-violets, mignon et adorable mais absolument maladroit, qu’elle battait à chaque fois. Et qui revenait toujours, sourire innocent aux lèvres.

Qui aurait cru que ce faible petit garçon souriant, son « ennemi » d’alors, sa proie, son défouloir, allait devenir un des plus puissants empires d’Europe, devenir un très bel homme, et devenir même un jour, son époux.

Elle devait être partie loin, très loin pour qu’elle sursaute lorsqu’elle comprit que Megan passait sa main devant ses yeux, l’air inquiet, en l’appelant par son prénom.

- Ha… ? …Excuse-moi… J’étais… Ailleurs. Je repensais au passé, moi aussi, avec Gilbert et… Roderich.

Spoiler:

Megan esquissa un sourire doux devant la ravissante moue que faisait son amie hongroise. Visiblement elle avait l'air d'adorer les enfants, peut-être qu'elle pouvait lui faire plaisir en retrouvant de vieux clichés (pris par elle ne savait qui) de son enfance. Hongrie se redressa et se plongea dans les yeux de l'irlandaise avec un sourire taquin.

- Tu passais donc une grande partie de ton temps chez l’Anglais ? -Megan hocha la tête avec un demi sourire en signe d'approbation - Il ne devait pas avoir encore son sale caractère… T’es sûre que tu t’incrustais pas chez lui afin de le garder pour toi ?

Elle se perdit un instant dans ses pensées, cherchant à se rappeler si Arthur avait meilleur caractère à l'époque, à peine mieux probablement... Mais c'était surtout les moments où il se vexait qui restait dans sa mémoire, d'un autre côté elle n'avait pas de souvenir où il se mettait vraiment en colère. Dès que Francis venait leur rendre visite, il avait les nerfs à fleur de peau, ce qui restait vrai même des années après. Pour répondre à Elizaveta, la rousse se fendit d'un sourire à mi-chemin entre l'amusement et le mystère. Elle leva exprès les yeux pour adopter une expression faussement pensive.

- Peut-être, peut-être... Remarque je ne suis pas sûre qu'à cette âge là j'avais ce genre de stratégie, admit elle en riant. J'étais une petite fille trop innocente pour ça. Plutôt le genre, naïve qui suit les autres comme un mouton suit son berger. Ou sinon ... Mais je vais pas disserter là dessus pendant 15 minutes.

Megan sourit et tendit la main pour saisir sa bouteille de Guinness. Elle voulut tendre la seconde bouteille à Elizaveta mais elle affichait un air absent, perdue dans ses pensées. Sans se démonter, l'Irlandaise posa l'alcool de son amie et bu quelques goulées de sa propre bouteille. Megan patienta quelques instants puis se mit à scruter le visage de la hongroise qui semblait tellement plongée dans ses réflexions qu'elle ne voyait pas la rousse qui lui faisait des signes de la main. Elle s'inquiéta à peine l'espace d'un instant puisque la hongroise redescendit rapidement sur terre et cligna des yeux.

- Ha… ? …Excuse-moi… J’étais… Ailleurs. Je repensais au passé, moi aussi, avec Gilbert et… Roderich.

Megan se pencha vers elle, ayant soudainement sautée de l'inquiétude à l'intérêt.

- Il te reste encore beaucoup de souvenir de cette époque ? Partage donc tes pensées, j'aurais vraiment hâte de t'entendre ! Les histoires de l'enfance sont toujours passionnante et mignonne à faire pleurer un caillou, appuya Megan avec conviction.

La jolie rousse était toute ouïe, on en apprend beaucoup sur les gens en connaissant leur enfance.

Spoiler:

Apparemment, la rouquine ne tenait pas rigueur à la brune de son moment d’absence. Elle avait même l’air plutôt intéressée, d’ailleurs, avec son petit sourire en coin, et la bouteille de bière bien brune qu’elle lui tendait.

- Il te reste encore beaucoup de souvenir de cette époque ? Partage donc tes pensées, j'aurais vraiment hâte de t'entendre ! Les histoires de l'enfance sont toujours passionnantes et mignonnes à faire pleurer un caillou.

Elizaveta prit la bouteille, s’installa confortablement et imita Megan en buvant directement au goulot. Cette bière avait beaucoup moins d’alcool que la blonde germanique, mais son goût était vraiment, vraiment plus âcre. Mais ça ne déplaisait pas à la Hongroise.

- Des souvenirs de mon enfance… ? Eh bien… Disons que toute petite, je vivais avec mon grand père, dans des plaines glacées au Nord de ce qui appartient à Ivan, maintenant. Magyar était un homme très rude mais il m’adorait. J’ai appris à monter à cheval avant même de savoir marcher, j’ai reçu une éducation de guerrier, car j’étais vraiment comme un petit garçon à cette époque. Pour te dire… Je croyais même en être un.

Elizaveta s’amusa de l’air surpris de l’Irlandaise à cette révélation. En effet, quand on la regardait maintenant, physiquement, Elizaveta était vraiment féminine : ample poitrine, longs cheveux, hanches toutes en courbes, elle portait la robe et des fleurs dans sa chevelure. Non, rien en elle ne montrait que dans sa tête elle était dans ce temps là –et elle y était encore un peu-, un être du sexe masculin, ne pensant qu’à la guerre, au sexe, à chevaucher dans les plaines.

- Et puis, après, une fois arrivée dans les terres où je vis actuellement, j’ai rencontré un jeune chevalier de l’Ordre de Santa Maria. Il était étrange en tout point : des yeux rouges, des cheveux blancs immaculés, et un horrible caractère. Tu vois de qui je parle ?

Qui n’aurait pas reconnu dans ce portrait Gilbert Weillschmidt ? Le seul albinos de toutes les nations ? L’Irlandaise suspendue à ses lèvres, attendant la suite, Elizaveta ménagea le suspense en buvant à petites gorgées l’alcool brun à même la bouteille, d’une façon qui se veut fort peu délicate pour une dame, mais elles étaient entre elles, Megan faisait de même et puis… Elizaveta était une sorte d’homme dans sa tête après tout.

- Eh bien… Il s’avéra qu’il devint mon meilleur ami et confident… Et celui qui découvrit qu’en réalité j’étais une fille. Et… Et… Qui me l’a expliqué.

Elizaveta baissa les yeux, un peu honteuse justement d’admettre que c’est un homme, un vrai, pas comme elle, qui lui avait fait comprendre que les bosses qu’elle avait sur le torse n’étaient pas des tumeurs mais ses seins qui se développaient, et que si elle saignait à l’entrejambe, ce n’était pas parce que son pénis grandissait mais parce qu’elle devenait une femme…

La Hongroise sembla apprécier le goût de la bière qu'elle lui avait servie, il était vrai que la guinness avait un ton âcre assez particulier. Elizaveta prit un temps de réflexion avant de répondre aux interrogations de l'Irlandaise.

- Des souvenirs de mon enfance… ? Eh bien… Disons que toute petite, je vivais avec mon grand père, dans des plaines glacées au Nord de ce qui appartient à Ivan, maintenant. Magyar était un homme très rude mais il m’adorait. J’ai appris à monter à cheval avant même de savoir marcher, j’ai reçu une éducation de guerrier, car j’étais vraiment comme un petit garçon à cette époque. Pour te dire… Je croyais même en être un.
- Nooooon ?

Megan affichait une expression montrant toute la surprise qu'elle éprouvait. Même en étant à moitié aveugle on devinerait que la belle Elizaveta était une femme à l'aide de sa gracieuse silhouette typiquement féminine. La rousse ferma les yeux instant, réfléchissant à l'apparence qu'aurait une Hongrie plus jeune, plus masculine, mais le fait qu'elle n'arrivait pas à l'imaginer sans qu'elle porte une robe ne lui facilitait pas la tâche. Mais après tout, si son amie l'affirmait, elle n'avait aucune raison de ne pas la croire.

- Et puis, après, une fois arrivée dans les terres où je vis actuellement, j’ai rencontré un jeune chevalier de l’Ordre de Santa Maria. Il était étrange en tout point : des yeux rouges, des cheveux blancs immaculés, et un horrible caractère. Tu vois de qui je parle ? Eh bien… Il s’avéra qu’il devint mon meilleur ami et confident… Et celui qui découvrit qu’en réalité j’étais une fille. Et… Et… Qui me l’a expliqué.

La maîtresse de maison hocha la tête à la mention du prussien. Elle ne l'avait pas vu depuis bien longtemps. Elle se souvenait surtout d'une fois, en 1870, lors de la guerre franco-prussienne où elle avait soutenu son ami Francis dans son combat contre l'albinos. Malheureusement, une fois encore, le français s'inclina, humilié, en laissant l'Alsace à Gilbert. Le visage de l'assaillant lui revenait assez facilement grâce à son originalité. Il n'avait pas l'air spécialement méchant.

Megan quitta ses réflexions et posa ses yeux sur le visage d'Elizaveta. Elle avait une moue honteuse, jamais la rousse n'aurait pensée que sa fière amie pouvait afficher une expression un peu attristée. D'un autre côté, le passé est la chose la plus fragile que l'on possède car on le portera toujours sur son dos en toute circonstances. L'irlandaise voulut lui montrer que tout n'était pas noir, mais il lui fallait avouer que ce n'était pas un sujet qu'elle maîtrisait parfaitement.

- Mais, tu sais, c'est pas si grave que ça. Ce qui est passé est passé, il ne faut pas te retourner la cervelle dans tous les sens... Enfin... De toute façon tu l'aurais euh... probablement compris un jour toute seule. Puis, ça aurait fini par te sauter au yeux... non ?

Elle se tue, se rendant compte qu'elle ne produisait pas le bon effet, elle passa une main dans ses cheveux, se sentait un peu responsable. Elle respira profondément et repartit à l'assaut en essayant de prendre une voix douce et confiante, avec un succès limité.

- Je pense sincèrement que c'est mieux comme ça. Imagine un instant que ça soit un parfait inconnu qui te le fasse remarquer. Je ne suis pas sure que tu l'aurais écouter et il se serait moquer de toi. Gilbert, lui, a dû avoir du courage et de la patiente pour oser te le dire. En plus ça a surement été aussi dur pour lui que pour toi.

Megan était relativement fière d'elle rien que pour avoir gardé le contrôle de sa voix. Elle se laissa tomber contre le dossier du canapé et se tourna vers son amie avec un nouveau sourire amusé.

- Et puis, les hommes ne sont pas toujours aussi durs qu'ils voudraient le paraître, ajouta t'elle en lui faisant un clin d'œil.

- Mais, tu sais, c'est pas si grave que ça. Ce qui est passé est passé, il ne faut pas te retourner la cervelle dans tous les sens... Enfin... De toute façon tu l'aurais euh... probablement compris un jour toute seule. Puis, ça aurait fini par te sauter aux yeux... non ?

Elizaveta ne répondit pas. Quelle humiliation pour elle ça avait été de se découvrir du « sexe faible » ! Savoir qu’elle ne serait jamais aussi grande et musclée, jamais aussi forte qu’un homme. Enfants, ils étaient à égalité, mais dès son entrée dans l’adolescence, elle avait vu que Gilbert la rattrapait en taille et en stature, que sa voix ne produisait pas des sons désagréables comme celle de l’albinos qui muait et pire que tout, l’humiliation des règles. Elle n’osa pas regarder son amie qui continua à tenter de le rassurer.

- Je pense sincèrement que c'est mieux comme ça. Imagine un instant que ça soit un parfait inconnu qui te le fasse remarquer. Je ne suis pas sure que tu l'aurais écouté et il se serait moqué de toi. Gilbert, lui, a dû avoir du courage et de la patience pour oser te le dire. En plus ça a surement été aussi dur pour lui que pour toi.

- Mmmh… C’est vrai…

Ce qui a été dur pour Gilbert, c’est de réaliser que durant tout ce temps, il s’était fait frapper par une fillette. Qu’il s’était fait battre par cette même fillette. Et aussi, qu’il avait confié pas mal de ses soucis à une petite fille. Il était vert de rage, quand il avait réalisé cela.
Mais… Elle avait aussi dénoté que son regard sur elle avait changé. Il avait souvent les yeux fixés sur sa poitrine croissante qui n’était, en ce temps-là, pas encore retenue par un quelconque artifice et qui ballotait doucement à chaque mouvement. Elle avait surprit ses regards sur ses hanches et sur ses fesses, qui prenaient au fur et à mesure des années des formes. Et elle avait commencé à le frapper violemment depuis ces temps-là. Parce que les regards qu’il lui adressait, étaient des regards sur sa féminité et elle ne le supportait pas. Et après, les coups de poêle devinrent une sympathique habitude de saluer le Prussien.

Elizaveta releva la tête pour regarder la rousse qui lui souriait gentiment. Enfin, c’était plus un sourire malicieux, avec la langue entre les dents et les yeux qui pétillent, comme un enfant qui est tout fier de la blague qu’il vient de faire.

- Et puis, les hommes ne sont pas toujours aussi durs qu'ils voudraient le paraître…

- C’est vrai, c’est vrai… Je me souviens des crises existentielles de Gilbert sur sa virilité, lorsqu’il était ado. Il avait une peur bleue que ça ne pousse pas, dans son pantalon. Et puis… Il joue les braves et les insouciants, mais c’est un vrai frère poule, tu l’aurais vu quand il a récupéré Ludwig tout blessé après la guerre… Et aussi, lors de la mort de son Fritz, je l’avais jamais vu aussi déprimé. Enfin… Si. Quand nous étions prisonniers d’Ivan et que le Russe la déchu de son statut de nation…

Elizaveta stoppa soudainement. Elle n’était pas venue en Irlande pour faire une psychanalyse, elle était venue passer du bon temps avec son amie. Pour se remettre les idées en place, la Hongroise vida cul-sec le reste de sa bouteille, la reposa sur la table basse, puis adressa un grand sourire à Megan. Le genre de sourire qui effrayait en général les nations prudes ou qui avaient des choses à cacher.

- Ma chère Megan, stoppons là les choses tristes. N’aurais-tu pas quelques petits trucs croustillants à me raconter ?

- C’est vrai, c’est vrai… Je me souviens des crises existentielles de Gilbert sur sa virilité, lorsqu’il était ado. Il avait une peur bleue que ça ne pousse pas, dans son pantalon.

Imaginant le jeune prussien en proie à tout ce questionnement quant à son avenir d’homme plus ou moins viril, la jolie rousse se mit à pouffer comme une adolescente. Son amie Elizaveta se tourna vers elle, lui sourit et poursuivit sa tirade avec une intonation nettement moins amusée.

- Et puis… Il joue les braves et les insouciants, mais c’est un vrai frère poule, tu l’aurais vu quand il a récupéré Ludwig tout blessé après la guerre… Et aussi, lors de la mort de son Fritz, je l’avais jamais vu aussi déprimé. Enfin… Si. Quand nous étions prisonniers d’Ivan et que le Russe la déchu de son statut de nation…

Ivan... Megan avait déjà entendu parler de lui par le passé. Enfin, parler est un bien grand mot. Elle avait en fait tout simplement trouvé des informations sur le russe dans la demeure de ce cher britannique. Plus précisément dans une petite boîte banale rangée au fin fond d'un placard. Possédée par la Curiosité en personne, Megan n'avait pas pu s'empêcher de s'emparer de la boite. Elle s'attendait à trouver quelques choses ayant beaucoup de valeur, comme des vieux bijoux, des lettres d’amour (mais ça elle n’y croyait pas trop), des documents importants ou tout autre chose qu'on s'attendrait à trouver dans un micro coffre caché à l’abri des regards. Au lieu de ça, la boîte était totalement remplie de morceau de papier portant chacun une note manuscrite différente. Elle reconnu sans peine l'écriture d'Arthur. Dépliant un à un les bouts de papier, elle pu constater qu’ils portaient tous de petits mots sympathiques du genre "Stay away from me, stupid russian !","Hell is your home !", "I hate you, big nose !", "You should lose some weight, you’re fat Ahahah !", "I promise i'll kill you Ivan !" et tout un tas d'autres mots doux dans le même genre. Toute cette agressivité manuscrite dirigée à l'encontre du seul russe l'avait fait monter dans son estime sans qu'elle le connaisse. S'il le détestait autant, il devait vraiment être quelqu'un de très bien.

- Ma chère Megan, stoppons là les choses tristes. N’aurais-tu pas quelques petits trucs croustillants à me raconter ?

L’irlandaise devait admettre qu’elle n’avait pas spécialement de tristes pensées mais après tout, l’une comme l’autre attendait impatiemment le moment des petits secrets. Elizaveta avait déjà une solide réputation dans ce domaine. Megan ne pouvait pas prétendre lui arracher ce titre, elle était déjà très heureuse d’être son amie. Elle imaginait très bien la hongroise répandre des rumeurs embarrassantes sur ses ennemis. La jolie rousse se tourna vers la hongroise en lui retournant son sourire.

- J’aimerais te dire que je connais des potins sur la plupart des pays, mais c’est loin d’être vrai. Par contre, je pense avoir assez d’arguments qui convaincraient ce pauvre Arthur à émigrer définitivement sur une minuscule île coupée du monde.

Finissant sa Guinness d’une seule traite, Megan se leva et saisit la bouteille de son amie puis fila à la cuisine en annonçant à Elizaveta qu’elle reviendrait vite. Elle jeta les cadavres de verre dans une poubelle ne servant qu’au recueillement des bouteilles d’alcool et récupéra une sorte de paquet entouré de papier alu qui trônait sur un des éléments de la cuisine. Récupérant au passage, un couteau, deux cuillères et deux assiettes, elle retourna au salon et posa toutes ses affaires sur la table basse. Prenant un air sérieux Roderichien, elle retira délicatement l’emballage du bout des doigts pour en dévoiler une spécialité irlandaise.

- Je te présente l’un des desserts de mon pays, le Porter Cake. C’est un gâteau un peu spécial qui combine des raisins secs et des épices. Et tu sais quel est l’ingrédient qui le rend unique ? De la bière ! Oui c’est irlandais après tout. Oh et je te rassure, Arthur et moi avons peut être appris à cuisiner ensemble, mais ce que je prépare est tout de même plus digeste que lui, dit-elle en riant.

Megan se saisit du couteau et fixa le gâteau comme pour lui faire comprendre que son temps était compté avant qu’il ne finisse dans l’estomac de ses meurtrières, se décomposant dans d’horribles souffrances sous l’effet de l’acide. Sans pitié, la rousse abattit son arme sur sa victime et le découpa en morceaux. Elle en servit une part à Elizaveta avant de se réinstaller dans le canapé, une coupelle à la main.

- Bon appétit ♪ ! Bref, qu’est ce qui pourrait t’intéresser ? Son anatomie, his night’s performance, le fait qu’il lui arrive de parler tout seul, comment il se comporte bourré, les petits secrets qu’il cache un peu partout chez lui ?

Spoiler:

- J’aimerais te dire que je connais des potins sur la plupart des pays, mais c’est loin d’être vrai. Par contre, je pense avoir assez d’arguments qui convaincraient ce pauvre Arthur à émigrer définitivement sur une minuscule île coupée du monde.

Un grand sourire fendit le visage de la Hongroise en deux, lui donnant un aspect carnassier, avec ses yeux qui subitement se mirent à briller de convoitise et d’intérêt. Oh, elle n’avait rien de particulier contre Arthur, hormis le fait qu’elle lui en voulait toujours d’avoir abandonné Roderich face au trio composé de Gilbert, Antonio (l’ex-mari de Roderich qui venait de retourner sa veste, charmant) et de Francis. Le pauvre Roderich, seul contre trois, malgré sa vaillance au combat, fut défait et revint en piteux état. Et Arthur, qui était son allié, était parti en plein milieu du combat, une fois la France humiliée par ses soins. Oui, elle en voulait encore à Arthur, en fait…

Patiemment, elle attendit que Megan revienne de la cuisine où elle était partie jeter les bouteilles vides de Guinness. Un nouveau sourire carnassier orna son visage lorsqu’elle vit revenir la rousse avec un gâteau. Oui, Elizaveta était une bonne vivante, elle s’en fichait pas mal des calories, de toute façon, elle se dépensait bien assez à courir après le Prussien pour le frapper, non ?

- Je te présente l’un des desserts de mon pays, le Porter Cake. C’est un gâteau un peu spécial qui combine des raisins secs et des épices. Et tu sais quel est l’ingrédient qui le rend unique ? De la bière ! Oui c’est irlandais après tout. Oh et je te rassure, Arthur et moi avons peut être appris à cuisiner ensemble, mais ce que je prépare est tout de même plus digeste que lui !

Elizaveta haussa un sourcil perplexe. Si Megan avait appris à cuisiner avec Arthur, malgré qu’elle prétende que sa gastronomie était bonne, il fallait mieux s’attendre à tout. Mais qui savait, après tout ? Elle était peut-être effectivement meilleure cuisinière que le Britannique, même si, en même temps, ce n’était pas dur…

Poliment, Elizaveta tendit son assiette. D’ailleurs elle avait faim, il se faisait tard et ce n’était pas boire une bière qui allait lui remplir l’estomac, après tout… Toutes deux servies, elles se calèrent dans un fauteuil, armées d’une petite cuillère et bien décidées à faire périr le gâteau dans d’atroces souffrances.

- Bon appétit ♪ ! Bref, qu’est ce qui pourrait t’intéresser ? Son anatomie, his night’s performance, le fait qu’il lui arrive de parler tout seul, comment il se comporte bourré, les petits secrets qu’il cache un peu partout chez lui ?

- Tu connais ma réponse, n’est-ce pas ? Je veux évidemment TOUT savoir. Et en échange, pose-moi les questions que tu veux sur un homme proche de moi… Cela te va ?

Elizaveta goûta le gâteau, qui selon elle, avait un goût très particulier. Ah si Ludwig, Gilbert ou même Roderich qu’on incorporait de la sacro-sainte bière pour faire du gâteau, elle pouvait deviner par avance leurs mines outrées… Cela la fit sourire doucement alors que son palais essayait de décortiquer le goût étrange du gâteau. Mais cela restait mangeable, même si elle le trouvait relativement lourd. Mais rien à voir avec le divin Sacher Torte de Roderich, ce divin gâteau au chocolat, fondant à l’intérieur, croquant à l’extérieur, avec une fine couche de confiture d’abricot en son centre… Elizaveta secoua discrètement la tête, afin de se concentrer sur une chose TRES intéressante : ce qu’elle ne savait pas sur Arthur et qui pouvait constituer une arme très puissante contre lui… Voir plus que des coups de poêle.