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 {1904} Mens, mais souviens-toi.

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{1904} Mens, mais souviens-toi. Vide
MessageSujet: {1904} Mens, mais souviens-toi.   {1904} Mens, mais souviens-toi. Icon_minitimeMer 21 Juil - 18:57

(NdA: Mens mais souviens toi est un proverbe russe)

1904; Début de la guerre Russo-Japonaise

"Aime tout le monde, ne te fie qu'à bien peu."


    Comment pourrait-il présenter les choses ?
    Expliquer posément, calmement à cette petite vermine qu'il ne partirait jamais ? Exprimer correctement, mais de façon autoritaire cependant, le pouvoir immense qu'il avait dès à présent sur ses pitoyables terres ? Il allait devoir s'imposer, et ce ne serait ni la première, ni la dernière fois. Il s'y était habitué, se glacer, se raidir, refroidir, c'était facile quand on y mettait un peu du sien. Ce n'était pas du courage qu'il fallait, c'était du cran. Un peu d'hypocrisie, saupoudrée d'une bonne dose de sournoise candeur, ça il savait faire, très bien même, alors pourquoi cette fois là, il tremblait un peu, oui rien qu'un peu, en y pensant ? Pourquoi rien ne semblait se dérouler comme prévu alors que pourtant, il était censé avoir entière confiance en ses hommes ?
    Et puis il le reconnaissait lui même: Kiku avait tendance à prendre... trop de place ces derniers temps. Si seulement il parvenait à le convaincre de reculer, de se faire tout petit et d'écouter un peu les européens, alors il aurait réussi et atteint son but.

    Pourquoi avait-il l'impression que les choses ne seraient pas aussi simples ? Ca ne lui ressemblait pas, à lui, glaciale Russie, de se rendre poliment chez l'ennemi, mais ça faisait aussi partie du protocole, non ? Nous étions au début du mois de Février, il savait que toute relation diplomatique cesserait vers le 5, alors, plus ou moins en cachette, il s'était éclipsé et s'était rendu en catimini jusque chez Kiku. Et là, planté devant son humble demeure, il hésitait. Quelque part, son esprit lui susurrait de l'écorcher vif, de lui prendre les terres revendiquées, et de s'en aller comme un soldat, mais d'un autre côté, il y avait ces souvenirs envahissants, perturbants qui le gênait. Il ne pouvait pas anéantir un si valeureux ennemi... ou plutôt, car il n'avait pas l'esprit chevaleresque, un si précieux ami. Parce qu'un jour, il en avait été un.

    C'était lointain, et lui même refusait de s'en souvenir, il préférait tout mettre de côté, nier plutôt que de faire face aux remords, nier, même pas fuir. Etait-ce plus lâche ? Il ne savait pas vraiment, il se contentait d'afficher un visage candide ou glaciale, suivant l'interlocuteur, et il disait ne pas se souvenir de lui. C'était une méthode qu'il avait expérimenté de nombreuses fois, et elle fonctionnait plutôt bien avec les ennemis comme Arthur, qui n'aimait pas se souvenir, ceux qui mettait tout ça de côté, un peu comme lui, en certainement plus courageux. Comment était Kiku ? Se souvenait-il de lui ? Quel accueil lui réserverait-il alors qu'il venait lui annoncer qu'une partie de ses terres lui appartiendrait bientôt ? La curiosité le rongeait plus encore que l'angoisse. Il héla sommairement un servant qui passait sur le côté et lui demanda courtoisement de faire appeler son maitre.

    Alors voilà.
    Il déglutit et afficha un sourire posé. Le travail serait vite fait, bien fait. Correctement, comme d'habitude. Il exposerait les faits, préviendrait, tel le plus brave des chevaliers, qu'une guerre se préparait -cela dit Kiku devait l'avoir remarqué- puis il revendiquerait ses droits, donnerait peut être, s'il était de bonne humeur, quelques explications et il partirait enfin, satisfait.
    Il n'y aurait pas de larmes inutiles, pas de cris ni de plaintes, pas de supplications, rien du tout. Quelques mots tout au plus. La diplomatie n'a jamais fait de mal à personne, et cela contrastait merveilleusement bien avec la situation actuelle. Après tout, Kiku se méfiait de tout le monde, lui aussi, peut être qu'ils avaient ne serait-ce qu'une chose en commun, bien qu'il en doutât fort.

    Il arriverait bientôt et il n'y avait qu'une seule chose dont Ivan était sûr. Il ne savait plus ce qu'il faisait là.
    Parlementer avec l'ennemi à la veille de la bataille.
    Il n'y avait vraiment que lui pour faire une chose aussi stupide. Étouffant un soupir, il jeta un coup d'oeil à la végétation alentour. Il devait bien avouer que les japonais connaissaient le sens du mot «beauté». Ils l'appliquaient jusque dans leurs jardins, un peu comme les français, en plus sobre peut-être.
    Il se demandait comment était Kiku. Après avoir passé des année à plus ou moins se battre, il ne savait plus vraiment à quoi il ressemblait. Quel âge avait-il ? Comment s'habillait-il ? Etait-il bon diplomate, bon soldat ?

    Tiraillé entre la curiosité de rencontrer Kiku une nouvelle fois et la colère qu'il entretenait envers Japon, il ne savait plus vraiment quoi ressentir..

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Kiku Honda / Japon


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MessageSujet: Re: {1904} Mens, mais souviens-toi.   {1904} Mens, mais souviens-toi. Icon_minitimeMer 18 Aoû - 2:28

    Le jour viendra où tout sera terminé et tu rentreras chez toi.
    Tu verras le soleil se lever et se coucher, c'est tout ce que tes jours auront à t'offrir.
    Et c'est là que tu réaliseras que les rayons du jour qui passent entre les branches, le vent qui souffle dans l'herbe haute, la neige qui s'amoncelle, les petites conversation entre amis sont les pierres précieuses de ta vie.

    Puis ton cœur étincellera comme un bijou avant de devenir froid.

    L’éclat argenté de la lame, diffusé par la réverbération de la lumière des lampes, lui renvoyait une œillade glaciale. Le sabre attendait patiemment son heure entre ses mains, pour le moment simple morceau de métal morne et sans grand intérêt.
    Sans grand intérêt certes. Mais patience, la guerre approchait. Cela se sentait dans l’air, comme la puanteur d’un cadavre en décomposition. Et bientôt, des cadavres, il y en aurait. Par dizaines, centaines. De quoi remplir de nombreux linceuls. De quoi se vêtir de blanc pour des années. De quoi préparer des milliers de grues en papier coloré. De quoi relâcher des myriades de bougies sur l’eau, pour célébrer tout ces morts à venir. Bientôt, cette lame reprendrait sa fonction première. Du reflet métallique, l’Asiatique laissa son regard glisser pour aller le poser sur l’uniforme noir accroché au soji intérieur, impeccable symbole de l’Impérialisme qu’il adulait. Jusqu’à aujourd’hui, jusqu’à la déclaration de guerre qui n’allait pas tarder à éclater, il avait rarement eu l’occasion de le porter en présence d’étrangers. Ses doigts frôlèrent le tissu avant de s’en détacher tout aussi vite.
    Des pas précipités venaient troubler la paix de la maisonnée endormie.

    Un domestique essoufflé, tentant apparemment de contenir une certaine panique, se présenta en bonne et due forme, agenouillé à l’entrée de la pièce. On était venu le voir. On l’attendait. Et ce On, Kiku se doutait déjà bien de qui il s’agissait, même s’il ne voulait pas vraiment y croire. Il reposa le sabre sur son socle de bois laqué, ouvrit le soji extérieur et passa par l’en-gawa. L’air de février était froid et sec, la faute à l’influence de la Sibérie. L’étoffe que le brun avait posée sur ses épaules avant de sortir ne l’empêchait pas de voir de petits nuages de vapeurs se former à chacune de ses expirations. Dans de telles conditions, les batailles à venir allaient être rudes.
    Mais pour le moment, point de batailles. Juste le silence et le calme. Qu’ils profitent tous, cela ne durerait pas.

    Jusqu’au dernier moment, Kiku n’avait pas voulu se rendre compte. Il savait qui était venu le voir, mais c’était comme si tout n’avait été qu’une vague idée dans son esprit et qu’il n’arrivait pas à la transformer en mots.
    Mais quand il aperçu la haute stature et le blond cendré des cheveux de la personne qui patientait dans le jardin, le doute n’était plus permit et un nom fusa immédiatement, réussissant presque à se frayer un chemin à travers ses lèvres closes.

    Ivan.

    Un nom qui était apparu avant la nation qu’il représentait. Russie.
    Ils ne s’était pas vus depuis longtemps. Très longtemps. La première fois, Ivan n’était rien de plus qu’un enfant. Lui-même n’était pas bien grand à l’époque. Et leur dernière rencontre remontait à assez loin – au moins trois siècles –, à ce moment-là, le russe dépassait à peine Kiku.
    Aujourd’hui, il le dominait d’au moins deux têtes.

    Debout en hauteur sur l’en-gawa, le brun serra le poing sur un des montants porteurs de la maison. Il ne savait ni quoi dire, ni quoi faire. Plusieurs pensées se bousculaient chez lui. A un moment, il se maudit d’avoir laissé son sabre à l’intérieur. A un autre, il essayait de déterminer si la personne en face de lui n’était pas qu’une illusion, un sale tour de son esprit fatigué. Il restait là, planté devant lui, il ne comprenait pas.
    Russie. Le graaaaand Russie, celui qui était si puissant, si craint et si adulé de tous, si belliqueux et avide de pouvoir, était là, chez lui, après tant de temps. Avait-il conscience que dans quelques jours, la paix factice entre eux deux se disloquerait ? Qu’ils se battraient l’un contre l’autre ?

    « Les Russes ne sont pas les bienvenus ici. »

    Il avait prit la parole d’une voix claire et assurée. Il refusait de s’aplatir comme un chien devant Ivan, comme le faisait toutes les autres nations. Kiku voulait récupérer ses territoires du nord et annihiler la présence Russe en Asie. Tout le monde le donnait grand perdant. Personne ne daignait le soutenir, si ce n’était quelques insignifiants pays comme l’Argentine ou les Philippines. Même sa famille, même ses amis, lui avaient tournés le dos. Pour tous, le combat était perdu d’avance pour Japon. C’était comme si un chat s’attaquait à un éléphant.

    « Que viens-tu faire ici ? Si tu es là pour admirer les tournesols, tu t’es trompé de saison. »

    L’amertume cynique pour cacher ce besoin si urgent d’avoir une explication. Malgré lui, cette évocation rappelait à Kiku ce passé lointain où Ivan venait chez lui pour s’émerveiller devant les immenses champs de tournesols qui s’étalait à perte de vue dans les campagnes nippones. Cette période où le blond n’était pas encore un ennemi. Pas plus qu’un allié d’ailleurs. Il était simplement ce qu’un enfant pouvait qualifier d'ami. Un mot qui sonnait ridiculement à travers sa bouche aujourd’hui. Un mot qui était juste le plus innocent et le plus doux de tous.

    Il ne devait pas se souvenir. Surtout pas. Où il se laisserait submerger par la nostalgie chaleureuse de ces moments passés et il ne serait plus en état de combattre. Et ça, il ne pouvait pas se le permettre.
    Il devait vaincre. Il allait vaincre.

    Il se concentra sur les petits nuages de vapeur. Il allait bientôt neiger.


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{1904} Mens, mais souviens-toi. Vide
MessageSujet: Re: {1904} Mens, mais souviens-toi.   {1904} Mens, mais souviens-toi. Icon_minitimeSam 11 Sep - 23:26

{1904} Mens, mais souviens-toi. 1284247435454
Kak uzor na ogne.
Snova proshloe rjadom.
Kto-to pel pesnju mne.
Zinmij vecher kogda-to.

Like a pattern on a window.
The past is near again.
Someone sang a song to me.
One winter night sometime.


    Quel était le pire, regretter son passé, craindre son avenir ou haïr son présent ? Quel qualité valorisait le plus les guerriers, la persévérance, la force, ou l'intelligence ? Quelle saison serait la dernière ? Quand neigerait-il pour la dernière fois ? Qui gagnerait cette bataille ? Qu'allait dire Kiku ? Qui était Kiku, déjà ? Que faisait-il présentement ? Le dérangeait-il dans une cérémonie importante ? Quelle importance ? Ne vaudrait-il pas mieux qu'il rebrousse chemin et aide aux préparatifs ? Devait-il tout annuler ? Quel pouvoir avait une Nation sur son peuple ? L'écouteraient-ils s'il leur ordonnait de ne pas mener cette bataille ? Perdra-il ? Souffrira-t-il ? Mourra-il ?

    Telles étaient les questionnements qui hantaient Ivan, alors qu'il se tenait, droit tel le soldat, devant la demeure du japonais. Son ennemi, d'ici quelques heures, dès lors que les coups de tambours retentiraient, que les milliers de bottes martèleraient le sol nippon, ils seraient voués à s'entretuer. La vie d'une Nation était, certes, destinée à être teintée de sang et de chair, mais jamais Ivan ne l'avait réalisé aussi abruptement. Il avait l'impression d'être redevenu petit enfant apprenant la dureté de la guerre, le sacrifice et les concessions. L'impression récurrente de ne jamais être maitre de ses actes, l'impression que la moindre de ses actions lui était dictée par une force supérieure, et peu spirituelle, à son grand désarroi : l'humain.

    Il tendit la main, constatant avec surprise qu'il ne neigeait pas; un instant, il fut persuadé d'être en Russie, de nouveau, comme si son esprit avait rebroussé chemin avant lui. Comme il se sentait lâche aux côtés de cette immense et imposante demeure. Depuis toujours, Ivan admirait la force des humains, leur travaux interminables et séculaires qui semblaient résister à tout. Leur architecture différente partout, mais tellement plus robustes que leurs sentiments l'impressionnait, il se demandait comme cela était possible. Mais peut-être accordait-il trop de pouvoir au coeur, ça devait être cela. Lui qui semblait si souvent en être dépourvu, c'était amusant, s'il avait eu la force d'en rire, il l'aurait fait. Cependant, l'heure était aux pourparlers n'est-ce pas ?

    « Les Russes ne sont pas les bienvenus ici. »

    Lorsque la voix posée du japonais retentit, Ivan se retourna brusquement, comme trainé de force devant son hôte. Enfin, son hôte.. c'était beaucoup dire pour un homme qu'il importunait à une heure incorrecte. Rongé par la honte et hanté par une sorte de devoir patriotique, le russe opta pour la fierté et s'inclina délicatement, habitué aux coutumes de son voisin asiatique.


    « Ton hospitalité fait plaisir à voir, Japon »


    Il y eut un bref silence. Ils usaient tous deux de leur langue respectives, aussi Kiku s'exprimait dans un japonais soutenu, sans faire l'effort d'être compris du russe, et ce dernier parlait comme si le japonais était un natif de sa patrie. Aussi, la tension était palpable, telle une fine toile d'araignée, invisible, mais étonnamment solide, qui eût recouvert toute la cour.

    « Que viens-tu faire ici ? Si tu es là pour admirer les tournesols, tu t’es trompé de saison. »

    Affichant son habituel sourire enfantin à la remarque de son vis-à-vis, Ivan décida d'ignorer toute provocation. Il se contenta de répondre à la question comme si elle lui avait été posée correctement. Ne dit-on pas que la pire des insultes est l'ignorance ?

    « Je veux simplement te parler, »
    continua-t-il, jetant ses iris améthystes dans le regard profond du japonais, « car tu n'es pas sans savoir ce qu'il se prépare n'est-ce pas ? »

    Il était persuadé que Kiku avait compris ce qu'il venait d'annoncer, à demi-mots. Ne lui avait-il pas appris sa langue alors qu'ils étaient encore bercés par l'innocence ? N'avait-il pas étudié le japonais; lui aussi, lorsqu'ils jouaient encore aux grands ?
    Il ne savait plus. Pourquoi devrait-il s'en occuper, alors qu'il savait pertinemment qu'il allait remporter cette bataille ? Ne devrait-il pas lancer un sourire goguenard au futur vaincu ? Ne devrait-il pas montrer plus de pitié envers celui qu'il allait piétiner ?

    « Si tu veux bien m'ouvrir ta demeure, nous pourrions discuter devant un de ces thés que tu aimes tant. »

    Car si les deux Nations avaient une chose en commun, c'était cet amour du thé. Quoiqu'Ivan préférait ce thé noir, très fort et presque amer pour les papilles sensibles des autres Nations. Une petite pensée futile qui lui rappela quelle était cette terrible sensation, celle qui le tourmentait tant.

    Il se sentait marionnette entre les mains d'un destin qui le dépassait. Poupée d'une force qu'il ne pouvait contrôler. Outil d'un maitre cruel et sans aucune pitié.

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MessageSujet: Re: {1904} Mens, mais souviens-toi.   {1904} Mens, mais souviens-toi. Icon_minitimeSam 20 Nov - 22:21

    Ne pas ciller. Ne pas réagir. Rester aussi froid que les flocons de neige qui ne tarderaient plus à tomber. Rester un être impassible, sans se soucier du sourire presque goguenard des jizo de pierre disséminés dans le jardin. Insensibles petites statues dont l'expression bienveillante et miséricordieuse semblait n'être qu'une grimace détestable sous cette nuit froide et sèche.

    « L'hospitalité est un présent que l'on ne peut offrir qu'à ceux dont la présence est la bienvenue. »

    Ne pas ciller, surtout pas. Garder la tête bien haute et soutenir ce regard améthyste. L'éviter aurait été comme une première défaite. Parce qu'au fond, la guerre avait déjà commencé. Depuis qu'Ivan avait ouvert la bouche pour prendre la parole, depuis qu'il avait posé le pied dans le jardin nippon, ou même depuis des jours, des semaines, des mois, des années plus tôt. Qui sait ? Qui aurait été capable de le dire si eux-même ne le pouvait ?

    Il y avait des choses à dire qui ne voulaient pas sortir de la gorge. Des choses à entendre alors que l'on aurait préféré se boucher les oreilles. Et une voix qui aurait mieux fait de ne pas s'élever, car même si rien de significatif n'avait encore été dit, cela ne tarderait pas à arriver. Pour l'instant, tout n'était qu'un prologue, et les chapitres à venir ne seraient satisfaisant pour personne.
    Et Ivan souhaitait discuter ? Soit. Kiku écouterait. Impassible, en silence. L'épilogue, il le connaissait déjà. Il gagnerait, à tout prix, car son cœur était trop petit pour songer à accueillir l'échec ou la capitulation. Et quoi que lui dise le russe, sa volonté ne pouvait pas faiblir, sa détermination ne pouvait pas choir. La victoire ou la mort. N'était-ce pas sous cette doctrine que le japonais vivait depuis des siècles ?

    « De même que le thé ne s'offre qu'aux invités. Cependant, quitte à parler, je suppose qu'aucun de nous deux ne souhaite le faire ici. Kiku tourna les talons, faisant glisser ses pieds sur le bois vernis de l'engawa ; Laisse tes chaussures ici, quelqu'un s'en occupera. De même pour tes armes. »

    Dans l'hypothèse où l'occidental en possédait. Mais Ivan serait-il donc à ce point insouciant ou sur de lui pour venir dans un tel endroit sans arme ? Au final, peut-être bien. Cet homme, cette nation, était aussi imprévisible que les tempêtes s'abattant dans son propre pays. Et voilà ce qui effrayait Kiku. Pas son armée démesurée. Pas sa puissance de feu. Ni la cruauté des batailles, ses alliés, son sourire de fiel ou sa stature. Mais bel et bien sa capacité à cacher habilement derrière un calme calculé ses véritables projets et ses pensées.

    Le japonais prenait soin de rester à bonne distance devant Ivan, sans pour autant se presser. Dans son dos, il entendait ses pas, il les guettait. Et sa tête fourmillait de questions qu'il n'arrivait pas à mettre en forme, sur lesquelles les mots butaient sans vouloir prendre de signification précise. Même si c'était le cas, il ne les aurait pas posé.

    La porte coulissante ne fit aucun bruit quand Kiku l'ouvrit. Pas plus qu'elle n'en fit quand il la referma promptement pour échapper au froid, après s'être effacé pour laisser entrer son désormais invité imposé. Le thé était déjà prêt, un domestique avait surement dû commencer à le préparer à l'instant même où la présence du russe avait été annoncé à leur maitre. En voilà qui n'avait rien à envier aux grandes maisons françaises ou britanniques. Au centre de la pièce, le brasero avait été réalimenté. Cette visite n'avait rien d'officielle, Kiku pouvait donc se permettre d'accueillir Ivan ici, et pas dans un bureau ou tout autre endroit plus formel. De toute façon, la maisonnée dormait quasiment en totalité d'un sommeil de plomb, et l'ambiance était à l'image de l'heure tardive : encline à chuchoter les mots plutôt que les prononcer à vive voix. La nuit, il était tellement plus facile de réveiller les paisibles endormis et les esprits. Même le frôlement du tissu au moindre geste semblait traitre.
    L'asiatique invita Ivan à s'asseoir, à demi-mot, et retira son lourd manteau. La chaleur, qui était tout d'abord arrivé comme une gifle, envahissant tout son corps, commença à se disperser. Il se sentit un peu plus serein qu'à l'extérieur.

    « Et bien ? Ce dont tu souhaites me parler est donc si important que tu as pris le risque de te faufiler jusque chez moi de manière officieuse ? Pourtant, je ne vois pas ce qui presse tant. »

    Ce n'était pas nier. Ce n'était pas simuler l'ignorance. C'était faire comprendre que de son point de vue, tout était clair, et que ses intentions et ses objectifs avaient toujours été assez limpides pour que le russe ne se fasse aucune illusion quant à une hypothétique reddition de sa part.
    Kiku prit place à la table basse. Le thé fumant n'avait aucune odeur, et était aussi amer que les sombres pensées qu'il ruminait.
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MessageSujet: Re: {1904} Mens, mais souviens-toi.   {1904} Mens, mais souviens-toi. Icon_minitime

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