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 Cinéma et malédiction [UK]

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Iset / Kemet


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MessageSujet: Cinéma et malédiction [UK]   Cinéma et malédiction [UK] Icon_minitimeJeu 15 Juil - 20:45

[Première moitié du XXe siècle]

Se réveiller d’un sommeil millénaire laisse rarement peu de séquelles, en témoignaient les nombreux bâillements d’Iset. Pour sa défense, elle n’était pas du matin également, or on était le matin. Bête, très bête…
L’Angleterre, elle connaissait pas jusqu’à aujourd’hui et…et bah en fait elle se portait mieux sans connaître. Comment dire… la pluie c’est cool quand on connaît pas, mais risquer la noyade dès qu’on foutait le nez dehors…non quoi ! Il y avait toujours des limites à l’acceptable, didjou !

Enfin bref, pour le moment l’ancienne Kemet voulait juste rencontrer Arthur Kirkland pour lui faire part de pas mal de récriminations. Comme d’hab quoi… D’après ses souvenirs, Kirkland était un rejeton de Germania. Ok…mais lequel ?! Voyons voir… le petit dernier, encore poupon, c’était Ludwig donc nan, pas lui… C’était qui déjà les autres ? On avait pas idée de pondre autant de gosses, tiens. A la fin on se paumait dans les noms… Germania n’avait jamais vraiment su bien compter, il avait du en payer les conséquences avec sa colonie de morveux ne cessant de croître. Sadiq avait inventé un très beau chiffre, après qu’elle-même se soit endormie pour quelques siècles : le zéro.
Ca lui avait été très utile pour noter les copies de Champollion d’ailleurs, lorsque celui-ci voulait déchiffrer les hiéroglyphes. Il avait eu du mal au début, le pauvre. En fait, le Français l’avait même maudite, une fois, arguant que c’était là un crime contre l’humanité de mettre des déclinaisons dans des hiéroglyphes. On est une civilisation avancée ou on ne l’est pas, hé ! Parfois ça veut dire que ouais, on doit faire des choses compliquées…

Bon…Kirkland… A ce qu’il paraît, il avait été avec Carter et Carnavon en 1922 pendant la découverte du tombeau de Toutankhamon. Ouais peut être, en attendant elle, elle avait tellement pieuté qu’avec ses yeux rouges, elle avait pas bien vu leurs tronches. Heureusement son gamin était là, Hassan. Il lui avait préparé un de ces cafés corsés dont il avait le secret et tout était rentré dans l’ordre.
Il n’empêche que plusieurs choses avaient créé un ramdam pas possible : la mort d’un canari plus celle de lord Carnavon par exemple. Ok, c’était pas de pot ni pour l’un, ni pour l’autre mais crever…. Comment dire… ça arrive à tout le monde ? Oui sauf que là on avait décidé que c’était la faute de Toutankhamon…et donc la sienne aussi par extension. La malédiction des pharaons… Iset se demandait comment faire pour expliquer que ça, ça avait juste été un jeu pour que Hassan –ainsi que les autres gamins qu’elle gardait parfois comme Netsah ou Herakles- finissent leurs assiettes de légumes. Un croque mitaine égyptien qui avait d’ailleurs très bien marché.

Ca y est, là voilà dans le bureau d’Angleterre. Iset prit une énorme inspiration et….

- C’estpasjustejesuisinnocentej’airienfaitjelejuresurlatêted’Hellasmêmesic’estunemorue

Un temps, juste pour retrouver son souffle et…

- Ooooh mais ça y est ! Je vois quel gosse tu es ! Oui, euh..enfin tu étais… Arzh, le petit nounouuuurs ! Ce que t’étais mignon quand t’étais gamin, avec les sourcils qui faisaient déjà trois fois la taille de tes yeux… Tu courrais après les fées, nan ? Ton père a du t’amener une ou deux fois, c’pas toi que Sac à Main a essayé de boulotter d’ailleurs ? Tu sais, Sac à Main le croco…un grand truc vert, écailleux et qui fait grouiiiik. Non, ça c’est Rome…ouais il faisait grouik aussi mais il était en rouge. Tu comprends hein, tunique plus vin… il a jamais été gâté par la nature…

Sauf à UN endroit, très stratégique d’ailleurs mais bon, ça regardait pas le gosse.

Donc où j’en étais déjà ? Ah oui ! Je n’ai tué personne et Toutankhamon non plus, alors non, ne me passe pas les menottes et ne m’emmène pas en prison, ok ? Sinon je le dis à Osiris, et Osiris il sait quand on est méchant… alors crois moi, ça barderait pour toi mon petit canard parce que oui, tu te montrerais méchant On est gentil avec tata Iset et tout se passera bien…. Et surtout…

Un index accusateur vint poker le pauvre nez innocent d’Arthur qui pourtant n’avait jamais fait de mal à personne

C’est QUOI ces espèces de trucs que vous appelez films ? Les histoires sont ineptes au possible, et puis les acteurs…quoique j’aime beaucoup celui trouvé par l’américain là, Karloff, assez bestial mais…..Anglais quoi. Oh j’ai rien contre toi mon ptit gars, tu t’en sors même mieux que ton comparse blond à lunettes et avec un rire hystérique. Oui c’est ça, Alfred…. Mais quoi… vous voulez pas faire des films intelligents plutôt ? Soyons honnête, vous tous vous comprenez rien à la culture égyptienne. Alors que j’ai du changer tes langes une ou deux fois quand t’étais gosse, quelle ingratitude !
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MessageSujet: Re: Cinéma et malédiction [UK]   Cinéma et malédiction [UK] Icon_minitimeDim 18 Juil - 19:03

    Arthur, profondément enfoncé dans le fauteuil de cuir de sa private room, contemplait le ciel. Un livre reposait sur ses genoux, ouvert, mais il ne parvenait pas à se concentrer suffisamment pour le lire.
    Il savait qu'il devrait écouter Francis, pour une fois, et dormir un peu. Les cernes sous ses yeux étaient bleuâtres et son teint clair était livide. Il faisait deux fois son âge, et c'était dire quelque chose.

    Ce siècle démarrait bien trop vite. Il avait été emporté contre son gré dans une danse de problèmes internationaux et alliances foireuses qui s'était tragiquement ponctuée par un massacre sanglant et avait été suivie de progrès sociaux et industriels qui le dépassaient.
    Il avait l'impression d'être de partout à la fois sans pourtant parvenir à voir dans son entier l'étrange spectacle qui se déroulait sur la scène mondiale.

    Et lorsqu'il tentait de fermer l'œil, les souvenirs de ses récentes fouilles en Égypte venaient le hanter. Sa curiosité avait été une erreur. Lord Carnarvon en avait payé le prix fort.
    Certes, ça n'était peut-être qu'une pneumonie. Ou une infection de piqûre de moustique, peu importe. Mais les médias, peu friands de rationalisme, avaient accusé la "malédiction des pharaons".
    Arthur avait rigolé et haussé les épaules avec dédain. Carter était toujours en vie, non? C'était la preuve ultime qu'il n'y avait AUCUNE malédiction. Comment un humain, mort de surcroît, pourrait-il lancer de tels sortilèges?


    Et pourtant, son scepticisme affiché n'était qu'une façade. Il lui arrivait souvent de rêver que la momie du Pharaon Tutankhamun le poursuivait dans les couloirs de son manoir. A vrai dire, c'était devenu récurrent et il craignait de fermer l'œil.
    Que se passerait-il si il le rattrapait? Le couvrirait-il de bandelettes? Lui enlèverait-il tous les organes de son corps, cerveau compris, avant de le fourrer dans un magnifique sarcophage?


    Arthur cligna des yeux et déglutit difficilement, les yeux rivés sur le ciel dépourvu de nuages, essayant de chasser les visions cauchemardesques de son esprit.
    Oui, le français avait raison, il avait trop d'imagination. Il devait se reprendre en main. Comment pourrait-il oser paraître en public avec une telle mine?


    L'anglais força un rire et se leva difficilement. Son fidèle majordome n'était pas là aujourd'hui, il irait se faire son thé lui-même avant de faire une petite sieste bien méritée. Il rêverait de choses normales, rationnelles et habituelles comme les fées ou les licornes.


    En se retournant, il fit face à une femme. La respiration coupée, la main encore crispée sur le fauteuil, il cligna des yeux, luttant pour ne pas s'évanouir.
    Retrouver une belle femme inconnue dans son salon, ce n'était pas si dérangeant, il y avait toujours moyen de trouver une occupation. Et c'était son devoir de gentleman que de recevoir ses invités, aussi impolis soient-ils.

    Retrouver une femme avec un accoutrement qui rappelait celui des reines d'Égypte, c'était autrement plus perturbant.

    Calm down... must be a joke...


    Avant qu'il ne puisse ouvrir la bouche pour protester et lui poser LES questions cruciales ("Who are you and what are you doing here?!"), elle laissa échapper un flot de paroles qui lui donna le tournis. Et ce n'était pas une malédiction.

    En... moins d'une minute elle avait parlé d'Hellas, sans doute la mère d'Héraclès, d'Alfred, d'Osiris, de... Toutankhamon (sois maudit!), de Rome, de Karloff (qui venait de tourner dans Frankenstein).... et avait trouvé le moyen de ne pas se présenter.


    Si, elle avait dit s'appeler "Tata Iset". Et Arthur commençait à se douter de son identité.
    Des larmes de désespoir lui montaient aux yeux, il inspira un grand coup pour les chasser et calmer la sensation de vertige qui l'envahissait.
    Il avait sommeil, il avait dû s'endormir. Ce n'était sans doute qu'un autre songe démoniaque envoyé par le Pharaon pour se venger.
    Pas de quoi paniquer, en somme.


    "Miss... Iset, c'est cela? Je vous en prie, asseyez-vous."


    Elle était peut-être une de ces "féministes" capable de le jeter par la fenêtre si il faisait un pas de travers ou si il osait faire durer les courtoisies d'usage trop longtemps.
    Compte tenu de son âge, il devait prendre des pincettes tout en prenant garde de ne pas le montrer. Les personnes âgées sont susceptibles et il était déjà poursuivi par le courroux d'un Pharaon teigneux et rancunier, pas besoin de la colère de "tata Iset".

    Lui-même se rassit dans son fauteuil après l'avoir tourné pour faire face à l'Égyptienne. Il croisa ses mains sur ses genoux, légèrement penché en avant, contemplant le visage de cette femme sans âge et sans gêne.
    Peut-être était-ce l'occasion de parler à quelqu'un et de soigner son esprit torturé.
    Mais il fallait amener le sujet avec précaution.

    " Je ne voudrais pas paraître impoli mais que désirez-vous? Personne n'a pris la peine de vous annoncer, je suppose donc que vous ne vous êtes pas présentée...
    Qui êtes-vous? C'est vous, l'auteur de cette malédiction? Et... c'est quoi cette histoire de films?"


    Avec un peu de chance, ce n'était que Francis travesti.


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MessageSujet: Re: Cinéma et malédiction [UK]   Cinéma et malédiction [UK] Icon_minitimeLun 19 Juil - 20:44

Spoiler:

L’Anglais semblait se ratatiner sur son siège. Iset se demanda à un moment s’il n’était pas atteint d’une maladie orpheline rendant les os liquides mais…non. Apparemment sa position ne résultait que d’une seule et unique chose : la peur.

Pourtant j’ai mis ce qu’il fallait de fond de teint aujourd’hui, donc ça peut pas être ma pomme. Si ?

Le jeune homme comprenait pas ce qu’elle venait faire ici. L’Egyptienne prit le temps de s’asseoir et s’éclaircit la gorge. Par où commencer ? C’était pas de la tarte de plaider non coupable !

- Ben en fait…euh….

Est-ce que « eeeuh » constituait une bonne entrée en matière ? Là franchement, Iset avait des doutes. Ca se formait comment une phrase, déjà ? Elle voyait très bien les hiéroglyphes dont elle avait besoin pour s’exprimer, mais là c’était de l’oral et non de l’écrit. Dommage, pas vrai ?

- J’suis venue dire que le canari pour Toutankhamon, c’est pas moi…oui euh enfin… C’est pas moi dans le sens où c’est pas moi qui l’ai tué, pas le « c’est pas moi » qui veut dire « je ne suis pas ce putain de canarie »…ok ?

Ses idées commençaient enfin à redevenir claires. Kemet prit un peu plus le temps de regarder Arthur, mine de rien il avait quelques mimiques de Germania le môme, assez marrant.

- Quant à ton british…il s’est coupé en se rasant et ça s’est infecté. Là encore, ni moi ni la momie n’y sommes pour rien. Je tenais pas le rasoir, Toutankhamon non plus vu l’état de ses mains…

Il était où d’ailleurs, ce sacré Toutankh’ ? Elle avait jamais vraiment eu l’occasion de demander. Bah, sûrement dans un monde meilleur on va dire, c’est pas bon pour l’estomac de s’inquiéter pour tout. De toute manière, la femme n’était plus qu’un souvenir, ses mots n’apportent plus rien à l’histoire si ce n’est parfois, une ou deux réminiscence. Etait-ce une raison pour que l’on bafoue sa mémoire avec des malédictions ridicules ?

- Vous faites tous un peu partout des films pourris avec des momies qui sortent de la tombe, patati patata… Ca par contre, ça vous apportera des problèmes, les morts n’aiment pas qu’on se moque d’eux. L’au-delà n’est pas une affaire de rires

Un temp. Elle fronça les sourcils pour essayer de s’expliquer un peu mieux. Enfin elle trouva ses mots et, sous l’enthousiasme de la victoire, claqua des doigts. Le bruit se réverbéra contre les murs du manoir avec la violent d’une détonation de pistolet. Mais de ça, Iset n’en eut aucunement conscience, les armes à feu n’évoquaient presque rien dans son esprit millénaire.

- Chez moi, les morts doivent passer différentes épreuves parfois très éprouvantes. Je crois que ça les chagrine de voir que vous, avec votre cinéma, vous pouvez réduire tous leurs efforts à néant. Ils savent pas que c’est pour de faux, ils ont peur… Les morts, c’est des humains et les humains ben c’est des chiens…lorsqu’un animal a peur, il mord… Attention à ne pas se retrouver avec une mâchoire de momie accrochée à ton fond de culotte, mon petit

Elle avait la gorge sèche, il n’y avait pas quelque chose à boire par ici ? Iset soupira, la flemme de demander. Hé ouais, parfois c’est genre trop dur la vie…

- Je voulais te mettre en garde, les morts ne sont pas réveillés mais avec tes bêtises, oui ça peut venir… ah…. ET ARRETE D’EMBETER HASSAN !

Voilà, ça, c’était dit…

- Tu ferais mieux de prendre exemple sur Francis si tu veux mon avis. Ses égyptologues sont plus dégourdis que les tiens et possèdent des manières tout à fait exquises...ah Jean François... Bon, il n'est venu qu'une fois en Egypte mais il n'a rien cassé, lui. Et il n'est pas mort en se rasant... En fait, change tes méthodes...
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MessageSujet: Re: Cinéma et malédiction [UK]   Cinéma et malédiction [UK] Icon_minitimeJeu 19 Aoû - 16:20

    Il était à peu près certain d'une chose maintenant : cette femme n'était pas Francis travesti mais bel et bien une nation d'un autre temps. On pouvait donc logiquement en conclure qu'elle n'avait sans doute pas vu grand monde ce dernier millénaire, qu'elle avait par conséquent beaucoup de choses à raconter et d'un point de vue strictement moral il avait l'obligation de lui prêter une oreille attentive.
    Autrement dit, il ne s'en débarrasserait pas si facilement.


    Pour la première fois de sa vie, Arthur envia son père. Le taciturne et brusque Germania n'aurait eu aucun remords à la mettre à la porte. D'ailleurs, personne n'aurait l'idée de faire la conversation à Germania, c'était aussi futile que de débattre avec Alfred.
    Il y avait parfois du bon, à se comporter comme un grizzli asocial.


    On apprendrait rien à personne en décrétant qu'Arthur n'était pas exactement à l'aise lorsqu'il s'agissait des rapports à autrui. Il avait déjà un mal fou avec les hommes (ou du moins avec les nations "masculines") pourtant réputés plus directes, moins bavardes et plus faciles à satisfaire que les nations féminines. Évidemment, on pourrait discuter cette affirmation en brandissant le "cas Elizaveta" et en l'opposant au "cas Francis" ou pire "à la catastrophe Ivan", tous deux étant des invités absolument insupportables.
    Cependant, il avait constaté, au cours de sa longue vie, qu'il n'avait vraiment aucune facilité avec les femmes. Il faisait parti de ces hommes qui, croyant faire un compliment, finissent par recevoir une gifle monumentale en public.


    Si on résume, Arthur n'était à l'aise avec personne mais surtout pas avec les enfants, les vieux et les femmes. Or, il avait en face de lui une vielle femme-enfant.


    Une malédiction. C'est une malédiction. Remarque....

    Pendant qu'elle filait son propos à une vitesse que sa migraine l'empêchait de démêler, il lui versa une tasse de thé, pour occuper ses mains et par politesse.
    Et il manqua de renverser sa précieuse théière et son contenu parfumé en entendant ces mots, qui résonnèrent comme un avertissement :


    "Je voulais te mettre en garde, les morts ne sont pas réveillés mais avec tes bêtises, oui ça peut venir… ah…. ET ARRÊTE D’EMBETER HASSAN !"

    Le teint pâle d'Arthur vira au vert tortue, sa main se crispa sur la théière alors que la tasse de l'Égyptienne débordait.

    Ce n'était pas la frustration de constater qu'une ancêtre soit plus au point que lui sur la question "cinéma" qui le pétrifiait, ni la menace qu'elle venait de proférer.

    Les morts PEUVENT se RÉVEILLER?


    Il avait refusé d'admettre sa peur lors des fouilles archéologiques, persuadé que c'était tout à fait impossible. Si ce genre... d'abomination... était possible, son père l'aurait instruit à ce sujet, non?
    Non?

    "Miss.... Miss er... Egypt? Je ne voudrais pas paraitre déplacé mais en quoi... mes films... enfin, réveiller un mort, c'est impossible! Père parlait peu de l'au-delà mais il m'a assuré qu'un humain, une fois mort, ne pouvait revenir à la vie. Je ne partage pas vos croyances."

    Il s'apprêtait à affronter la colère d'Iset. Après tout, il était déjà préparé psychologiquement à affronter le courroux divin des Rois d'Égypte, alors....
    Il connaissait vaguement les croyances Égyptiennes au sujet de la mort et leurs rituels... étrange et ça l'effrayait plus que tout.

    "Et puis mes films ne prétendent pas dépeindre une réalité... c'est une manière d'initier le grand public aux... charmes... de l'Égypte, c'est tout"

    Il était sûr d'avoir lu quelque part que la flatterie était une bonne manière d'apaiser les mauvaises humeurs féminines.
    Et puis dans le fond, ils n'étaient pas si offensants, ses films. Il avait la sale intuition qu'Alfred ferait pire un jour.
    Genre un film tout à fait plat avec une archéologue nunuche, un beau gosse sans cervelle et un marrant de service qui arrêtent à eux tout seul une momie de méchante humeur versée dans le trip "résurrection de ma bien aimée".

    Intuition.

    Il ne put retenir un commentaire, espérant que sa formulation "subtile" lui évite d'être jeté par la fenêtre de son propre Manoir :

    "Je n'imaginais pas une Nation de votre âge être au courant des nouveautés du monde actuel."

    .... Vite, rajoute quelque chose.


    "... c'est bien, d'être curieux. Je suis sûr que Père aurait peur du cinéma! Hm...c'est pour ça que je me suis permis de visiter l'Egypte... enfin vous... je veux dire vos terres... avec Sir Wilkinson, notamment. J'étais... curieux"

    Amen.

    Il allait devoir emprunter de toute urgence la "littérature" de Ludwig et ses livres sur la bonne méthode pour nouer des relations saines et absolutely-not-awkward.




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MessageSujet: Re: Cinéma et malédiction [UK]   Cinéma et malédiction [UK] Icon_minitimeSam 4 Sep - 20:15

Si des hommes de cultures différentes peuvent se comprendre entre eux, cela était en revanche impossible pour des pays. La relation d’une nation envers sa culture était quelque chose d’intime, de personnel. Elle ne pouvait se partager, les craintes, les espoirs et les cauchemars de chacun ne trouvaient aucune répercussion chez autrui. Parfois une écoute polie, parfois de l’incompréhension pure et simple.
L’Egyptienne secoua la tête. Comment expliquer l’offense ? Arthur essayait de dévier la conversation, mal à l’aise. Il tenta quelques compliments, elle lui sourit un petit peu. Mais elle restait silencieuse. Trop silencieuse.

Sais-tu ce qu’est le néant, Arthur Kirkland ?

Iset croisa les jambes et reposa sa tasse. Les nations comme les hommes refusaient l’existence d’un vide absolu. Si les asiatiques parvenaient à apprivoiser cette notion de néant, Iset, elle, le craignait plus que tout. C’était ce qui la faisait hurler lorsque toutes les lumières se trouvaient éteintes, c’était ce qui l’obligeait à parler encore et toujours pour meubler le silence, c’était ce qui la faisait rester avec de gros blaireaux poilus et puants (en latin : Blairus, poilum, puantus et romanus) plutôt que d’affronter la solitude.
Le néant ce n’était pas la mort, le néant c’était Rien. Ne plus exister, ne plus avoir existé…

Mourir une fois est bien difficile… Il faut affronter les mauvais génies, la balance d’Osiris avec Anubis et son haleine de chacal –quoiqu’on ne lui jettera pas la pierre pour ça, vu sa tête- et la grande dévoreuse qui peut…bah…te dévorer

Dans le manoir, des bruits de frottements. Bas, très bas, trop bas… Trop bas pour ne pas que l’on s’en inquiète. Mais dans les grandes demeures anglaises il y a des majordomes, alors pas besoin de se faire un sang d’encre, non ?

– Sir, excusez moi… Je crois que vous faites traîner vos bandelettes usagées sur le parquet, hors je viens juste de le cirer et…. AAAaaaaaAAAAAAAAAaaaaaaaaaaaaaah !

Un long cri suraigu retentit entre les murs. Iset regarda Arthur et étouffa un rire gêné en se frottant la tête.

- Aha..ahaha… j’crois que tu vas devoir te trouver un nouveau majordome. Il est en colère…

Où elle en était, dans tout ça ?

Ah oui ! Donc, les morts ont peur… ils se voient revenir à la vie au cinéma, puis remourir grâce à des jeunes lords anglais héroïques et amoureux, ce qui reviendrait à dire qu’ils devront à nouveau passer l’épreuve de la balance. Il suffit d’un rien de temps pour briser la Maât, l’équilibre du monde… en une seconde, on peut rendre son cœur lourd comme de la pierre, alors la Dévoreuse nous croque. Cric, crac, croc…

Quelqu’un frappa à la porte du salon. Ce n’était pas le majordome vu que d’après son cri d’il y a quelques instants, on lui avait fait passer un sale quart d’heure.
En fait de frappement, non. C’était des bruits de griffes…

Criiiii

Criiiiii

Criiiiiiii

Les Dieux ne connaissent ni cinéma, ni fiction. Les morts craignent que de ce fait, on leur attribue les…comment vous dites, vous ? Ah… les « péchés » de leurs homologues cinématographiques…

La Chose réussi enfin à ouvrir la porte, laissant un de ses ongles incrusté dans le bois. Les siècles n’avaient pas été cléments pour la peau desséchée, racornie de ce qui avait été humain. Les yeux avaient disparus, la langue aussi, mais cela n’empêchait pas de longs râles se sortir de la gorge.
Ce qu’il y a devant Arthur Kirkland, c’est une créature. Ca avait été un homme. En des temps ancien on l’avait appelé Imhotep. Homme de génie, il fut celui qui construisit la première pyramide. Bureaucrate, médecin, architecte, il avait réussi sa vie… Allait-on lui voler sa mort ? A présent son nom était synonyme de momie vengeresse au cinéma. La vengeance n’est bonne que pour les Dieux, aux humains elle est interdite.

Je te l’avais dit, il est en colère…Il doit même plus comprendre qui il est…

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MessageSujet: Re: Cinéma et malédiction [UK]   Cinéma et malédiction [UK] Icon_minitimeSam 15 Jan - 17:38

    Qu’on lui épargne un autre évanouissement ! Il avait perdu cette fâcheuse habitude, devenue proche d’un mode de vie sous le règne de Victoria. Certes, les hommes d’alors ne s’évanouissait guère mais il avait trouvé l’acte à la fois charmant et amusant. Toutefois, même pour une Nation, deux pertes de connaissance en l’espace de si peu de temps était physiquement éprouvant.

    Charmant et amusant, tout ce que la créature menaçant d’envahir son petit cabinet privé n’était pas. Certes, il n’avait pas encore eu le loisir de l’observer dans les détails mais le bruit des ongles de la chose sur la lourde porte de bois était un cruel rappel à la réalité. Ce n’était pas un cauchemar, cette femme n’était pas une représentation tordue de son inconscient, tout était affreusement vrai.

    Jamais il n’aurait dû laisser entrer cette sorcière. Pas qu’il eût quelque chose contre les sorcières en général, au contraire. Mais celle-ci n’avait visiblement pas tous ses esprits. Même au sein d’une communauté aussi excentrique que celle des bénéficiaires de pouvoirs magiques, il y avait des règles à observer. Aucun magicien digne de ce nom n’aurait enfreint les deux lois capitales :
    Tu n’entreras point d’un le domaine d’un magicien au moyen de tes pouvoirs sans qu’il ne t’en ait accordé l’autorisation expresse.
    Aucune créature magique ne doit être introduite dans le domaine d’un magicien par un tiers sans son consentement direct.

    Ces lois n’étaient pas toutes jeunes, elle ne pouvait les ignorer. De toute manière, il était de son devoir de se tenir au courant de l’évolution de la législation.
    Le pire des cas possible se dessinait : Mamie momie était parfaitement au courant des règles en vigueur et avait sciemment décidé d’y déroger.
    Conclusion : Mamie momie était une criminelle. Arthur était en outre intimement persuadé que ce penchant au crime était doublé de tendances psychopathes.

    Si cette théorie vous paraît excessive, considérez les faits. Elle venait d’introduire chez lui une créature non identifiée, sans doute laide et surtout DANGEREUSE. Pourtant son regard émerveillé indiquait tout le respect qu’elle nourrissait pour ce monstre.

    Arthur, recroquevillé dans son fauteuil, tendait la main vers un petit meuble annexe sans parvenir à arracher ses yeux de la porte s’entrouvrant lentement. Il doutait fortement qu’un simple revolver puisse anéantir la créature, il espérait pouvoir l’assommer puis filer à la française. En son absence, l'Égyptienne serait très probablement partie. Dans l’hypothèse ou elle déciderait de squatter le Manoir, il pourrait chercher un désenvoûteur ou un charlatan du même goût.

    Promis. Plus jamais d’opium. Plus jamais .

    Il décida de tenter une ultime tentative de diplomatie, au nom de tout ce qu’il aimait appeler « la civilisation et les règles du parfait gentleman » :

    « Vous êtes vraiment sûr que vous voulez faire entrer.. ce monsieur ici ? Il fait hm.. froid. »

    « … Il fait bien meilleur en France. »

    Trop tard.
    Arthur n'écoutait pas l'Egyptienne. Quand la chose entra, Arthur poussa un hurlement qui avait sans doute plus fait peur à la créature qu'elle effrayé l'anglais. Sans comprendre pourquoi, il tira dans sa fenêtre et se jeta au dehors.

    C'est ainsi que naquit l'expression « filer à l'anglaise », selon Francis.

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MessageSujet: Re: Cinéma et malédiction [UK]   Cinéma et malédiction [UK] Icon_minitime

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