Le vote était clos, et quelquechose en Liam venait de se briser en silence. Que le letton vote contre lui en retour, il n'en attendait pas moins. Mais Arthur... Difficile d'exprimer réellement ce qui se passa dans le coeur du jeune Hong Kong à l'annonce de sa condamnation, tant c'était un sentiment douloureux. Douloureux, abyssal, presque assassin. La mort elle-même, comme il se le répétait depuis deux jours, il ne la craignait pas. En vérité, n'ayant que peu d'espoir quant aux chances de survie des derniers innocents, il préférait encore partir ainsi qu'entre les gueules de ces créatures immondes. Sans compter que le feu purifie... Ainsi il serait lavé de ses fautes, la condamnation d'Iran comme le fait de n'avoir pas protégé Lý. Et de rien d'autre, car comme eux il n'avait jamais dévoré personne. Il était innocent. Désespérément innocent.

Non, ce n'était pas cette mort si proche qui le rongeait réellement, ni la perspective que cela se passe dans une douleur si atroce qu'elle en devenait inexprimable. Le pire, c'était indéniablement de savoir que le vote le condamnant appartenait à l'unique personne restante qu'il estimait vraiment, et peut-être même plus que de raison. Celui qui l'avait élevé. Comment pouvait-il préférer sauver Raivis plutôt que lui ? Ce qu'ils avaient vécu ne comptait donc plus... pour rien ? Arthur... Arthur qui, quitte à choisir d'épargner le letton, aurait au moins pu établir un vote neutre pour conserver l'égalité, laissant à Ludwig le "loisir" de réaffirmer son vote contre lui... Mais qui avait choisi de retourner lui-même le couteau dans la plaie. Liam se sentait... trahi, bafoué ? Dieu que les mots peuvent être faibles, parfois. Lui qui avait sauvé Lysander, et ce au prix d'une culpabilité dévorante, simplement pour ne pas le peiner davantage... La véritable erreur aura-t-elle été de mal placer sa confiance ? Sans nul doute. Il avait été idiot, si idiot d'écouter ce coeur qui s'était attaché à l'anglais.

Avant de se laisser conduire au bûcher, Liam lui jeta un dernier regard et, chose rare, esquissa même un sourire. Un sourire qui disait : « Sale monstre. »

Quel gâchis, quel idiot, comment avait-il pu douter ne serait-ce qu'une seconde de Liam? La tête dans les mains, Arthur n'avait pas bougé de son fauteuil depuis la mort d'Hong Kong, tel un Penseur angoissé, occupé à s'arracher un par un ses cheveux blond cendré.

Que lui avait-il pris, mais pourquoi avoir fait ça?

Arthur se sentait comme un étranger envers lui-même. Il ne comprenait plus rien, tout lui semblait vain, cruel. Ils avaient condamné uniquement des innocents et il fallait pourtant continuer à voter? A brûler? Quel cycle infernal! A quoi cela rimait-il, bientôt il ne restera plus une âme dans ce village maudit!

Il n'entendait que le bruit de son coeur résonner avec puissance dans ses oreilles.
Aurait-il le courage de voter contre lui-même demain? Il l'espérait, car à ses yeux, il méritait une mort aussi hideuse que la personne qu'il avait envoyé dans les enfers.
Il resta cloué à son fauteuil, immobile, priant pour être fauché par un des loups. Puissent-ils lui lui dévorer les jambes, plonger leur gueule hideuse dans ses entrailles, puisse la mort le faucher de la manière la plus humiliante qui soit.

Alors attention en plus je suis en plein dedans là.

Inn...ocent. Innocent. Les mots frappèrent Lysander. Bien sûr qu'il était innocent, il l'avait sauvé. Lui, il avait sauvé Lysander du bûcher, il avait préservé sa vie malgré la culpabilité de la mort d'Iran. Et, ayant voté trop tôt, il n'avait pas pu lui rendre la pareille. Comme il s'en voulait, comme il regrettait soudain cet acte qui leur paraissait maintenant anodin. Comme il était mal à l'idée de ne pas avoir pu départager les votes à la place d'Arthur. Son choix aurait été tout autre. Même si, au fond, il n'était pas responsable.

Tous allaient périr. Le roux sentit les larmes rouler sur sa joue, chaudes. Elles étaient salées, coulant jusqu'à ses lèvres, les baignant lentement. Sa vue se brouillait et des spasmes agitaient ses poumons. Ils le torturait, l'intimant à pleurer comme un enfant, la bouche grande ouverte. Mais il ne le fit pas. Non. Il essaya de se calmer, le visage pourtant stoïque, mais rien n'y faisait, ce flot de larmes incontrôlables coulaient sans cesse sur son visage. Et encore, et encore.

Ploc plic ploc les gouttes sur le haut de son torse. Ploc plic ploc comme la pluie qui tombe du ciel sans que personne ne puisse la contrôler. ploc plic ploc, glissant pour écraser le sol, ploc plic ploc.

Arthur était parti, tout le monde le regardait fixement. Arthur avait mal choisi, Arthur n'avait pas réfléchi, impulsif. Ploc plic ploc, et les larmes ne s'arrêtaient pas. A peines séchées par la chaleur du bûcher, elles revenaient en surnombre mouiller les joues de l'Ecosse, qui ne bougeait plus devant le carnage du feu sur la chair. Il cria le nom de Liam, comme pour le remercier, encore. Comme pour s'excuser d'avoir voté trop tôt, comme pour être avec lui, sans aucune raison évidente.

Ploc plic ploc.

Arthur avait délibérément choisi Hong Kong, un innocent, son fils adoptif pour sauver Raivis. Elizaveta ne pouvait pas comprendre comme lui, Arthur Kirland, pouvait envoyer à la mort ce jeune homme qui l’avait élevé. C’était comme si elle… Comme si elle envoyait Ludwig au bûcher malgré tous les doutes qui l’assaillaient. Elle ne pouvait pas, même s’ils n’étaient pas dans le camp, envoyer à la mort le blond qu’elle considérait comme un fils.
Et cette trahison des liens était insupportable pour la Hongroise.

Cela faisait longtemps que des larmes n’avaient pas coulé des yeux verts éteints de la Hongroise. Des larmes de rage, de haine envers cet Anglais. Et plus les jours avançaient, plus l’Anglais lui donnait tout ce qu’il fallait pour qu’elle le haïsse encore plus…

Comment pouvait-elle encore s’étonner que ses votes ne fussent jamais suivis ?
Le dégoût et l’incompréhension emplissaient son être. Comment pouvait-il trahir sa famille ?

Les cris de Liam sur le bûcher lui firent penser aux cris d’un enfant abandonné par ses parents. Une chose insupportable pour son âme maternelle. Les larmes débordaient de ses yeux, il avait fallu d’un événement comme ça pour qu’elle retrouve la faculté de pleurer.

Elle serra fortement les poings et partit chez elle s’enfermer, ne tolérant aucune visite. Coupables. Tous étaient coupables. Même elle. Coupables, tous coupables de vivre encore.

Oh oui, c'était honteux. Vraiment, vraiment pas bien, arthur n'était qu'un méchant pas beau. Pas beau, c'était déjà de notoriété publique mais qu'est ce qu'il était vilain!
Mais surtout, qu'est ce qu'il s'en fichait là encore. Tout ce qui l'intéressait c'était la santé de son frère. Cette constatation le troubla quelque peu, c'était la première fois de sa viedepuis son émancipation qu'il se souciait un tant soit peu de son existence.

Collé au bras de son frère, il lui semblait devenir chaque jour un peu plus son siamois. Le nombre de personnes se réduisait dangereusement tout comme le nombre de personnes soupçonnables. Ses yeux améthystes se relevèrent vers son compagnon d'infortune, Norvège. Oui, il était peut être coupable. Derrière sa peau de lait et ses yeux d'eau se cachaient peut être des crocs acérés souillés de sang. Peut être même le sang de Tino. A sa plus grande surprise, il s'attrapa la main dans le sac en train de scruter les dents de son ainé et détourna aussitot la tête. Non, il n'en avait rien à faire. Qu'il soit un loup Garou ou non, il était avant tout son frère, son frère bien aimé.

Mieux: il préférait cent fois plus servir de repas à son hypothétique frère canidé qu'a n'importe lequel des autres pays présent.

Citation :

Oh oui, c'était honteux. Vraiment, vraiment pas bien, arthur n'était qu'un méchant pas beau. Pas beau, c'était déjà de notoriété publique mais qu'est ce qu'il était vilain!
Mais surtout, qu'est ce qu'il s'en fichait là encore.

.... c'est normal que j'ai EXPLOSE de rire XD?

Personne ne voulait plus sortir, même Ludwig hésita à fouler les pavés froid de la grand rue. Mais il le fallait, il le fallait car là était son devoir.
Qu'allait-il devoir annoncer...?
Presque machinalement, il suivit les traces de sang. Celles ci le menèrent jusqu'a un lieu familier: l'ancienne mairie qu'ils n'utilisaient que pour les votes. Là gisait, inerte, le corps de Norvège. Un petit mot, en lettres de sang, était inscrit sur le parvis du bâtiment:

"C'est presque terminé..."

Norvège était innocent...


NUIT 4: RECAPITULATIF

Les Loups ont mangé quelqu'un.

JOUR 5: RECAPITULATIF

Vivants:

Islande
Angleterre
Allemagne
Ecosse
Lettonie
Hongrie


Morts:

Megan: Salvatrice.
Iran: Sorcière
Tino: Voyante, amoureux de Héraclès
Grèce: Villageois, amoureux de Tino
Seychelles: Villageoise innocente
Vietnam: Villageoise innocente
Hong Kong: Villageois innocent
Norvège: Villageois innocent (Cupidon, au début de la partie)

->Vous devez voter pour une personne à tuer aujourd'hui.
->Vous pouvez bouger, mais la nuit tombée, votre personnage regagnera automatiquement sa maison
->Vous n'avez EN AUCUN CAS le droit de vous dire vos identités par MP (c'est de l'anti jeu ^^)
->Vous pouvez être paranoïaque xD
->Vous avez le droit de voter contre vous même
->La nuit tombera demain soir, ou plus tard, si il manque trop de votes.

Chaque nuit il revivait la mort de Tino...Chaque nuit il ressentait sur ses doigts la froideur gluante du liquide carmin sur ses doigts, sur ses lèvres... L'odeur métallique, le froid de son corps, de sa peau, la rigidité cadavérique. Il revoyait tout dans les moindres détails depuis son oeil arraché à la jugulaire tranchée. Il aurait pu en faire une esquisse, si ses capacités artistiques dépassaient celle de l'homme fil de fer.
Et chaque jour, l'apogée de la nuit, un réveil en sursaut, couvert de sueur, la recherche frénétique de son frère au sein du lit contre lequel il se blotissait dès qu'il le trouvait. Mais cette fois encore, il ne trouva pas ce qu'il cherchait.

Contrairement à la dernière fois il ne tremblait pas non. Gelé, encore embrumé dans sa torpeur, il se dirigeait lentement vers l'extérieur. Ses yeux rougis et déjà remplis de larmes scrutait la brume du matin. Trainant les pieds, il chercha sa moitié comme une âme en peine. Oui, il savait pertinemment ce qu'il allait trouver. Une dépouille aimée, une nouvelle fois. Ce n'est qu'en voyant celle ci, comme ornée de la phrase cynique peinte en rouge qu'il sembla reprendre "vie".

Ce matin là, encore une fois, il laissa échapper un cri inhumain de ses lèvres.

Pourquoi...

Des ailes rosées dans le dos, de jolies sandales de cuir couleur bois de rose, une toge qui ne dévoilait rien mais laissait habilement tout deviner, c'est ainsi accoutré que fut retrouvé Norvège. Le sang qui s'écoulait de sa gorge semblait tracer un cœur sur le pavé. Ah, Norvège sera au moins mort comme il avait vécu, bizarrement.

Arthur s'en retourna chez lui, dépité. Il ne fit volte-face qu'après avoir constaté que Lysander ne le suivait pas. Ce dernier était en train de s'emparer du carquois orné de gros coeurs roses, les larmes aux yeux.
Pour la première fois depuis bien longtemps, Arthur soupira en levant les yeux aux ciel, dépassé par l'excentricité de son frère.

Il voterait peut-être Elizaveta, personne n'oserait condamner la jeune veuve, il ne prendrait aucun risque.

Mais pour l'heure, il observait.

(pardon pour le casse d'ambiance XD. Mais Norvège a tendu la perche en précisant qu'il était le cupidon...)

Lysander avait entendu un cri. Encore un. Il se retourna dans son lit. Encore. Et encore. Et encore. Les yeux rougis, la tête retournée, il daigna se lever pour aller voir ce qu'il se passait. Un mort. Encore. Lukas. Sans savoir pourquoi, son coeur se serra étrangement. Peut-être étais-ce Sveinn, qu'il attrapa finalement dans ses bras pour l'empêcher de se jeter sur le corps. Ou une impression étrange de familiarité. Qu'important, il était mal, encore une fois, mal et glacé par la situation. Le jeune garçon s'approcha du corps et attrapa le carquois coloré, intrigué. Quel genre de loup pouvait s'amuser à habiller les gens de la sorte... A ce stade là, c'en était de la perversité. Il jeta ce qui semblait lui brûler les mains et laissa Arthur rentrer seul. Il n'avait plus le goût de lui parler, surtout depuis les événements récents. Sveinn dans les bras, il se contenta de passer la main dans ses cheveux, imperturbable, le visage tendu.

Tout était fini de toutes façons. Il se contenta de bercer le nordique, froid comme la pluie qui battaient dans ses yeux. Une pluie interne, qui l'entourait d'un halo tout entier de résignation. Tout était fini.

Lorsqu'il rentra, décidé à voter en dernier pour le coup, il s'installa face à Arthur et le fixa, un sourcil levé. Il se demandait pourquoi il avait décampé sans prévenir. L'amertume envahissait peu à peu sa bouche, remontant de son estomac comme une nausée soudaine. Il lui en voulait pour une raison obscure. Les yeux du roux scrutaient le visage de l'Angleterre d'un air mauvais.

Spoiler:

Encore une nuit à tourner en rond. Le sommeille cette fois-ci ne semblait pas venir. Lukas pouvait entendre le pas des Loups rôdant autour… Comme un ressort, Norvège bondit hors du lit. Non. Ils ne pouvaient pas… Avançant à pas feutrés vers la porte, le blond jeta un œil à l’extérieur. Tout semblait calme. Trop calme. Ouvrant la porte un peu plus grande, il sortit sa tête. Un coup de griffe l’assomma, l’envoyant dans les étoiles. Même si la mort approchait à grand pas, une seule pensée traversait l’esprit de Lukas : Au moins ce n’est pas Sveinn qui va mourir. Noble sacrifice… Une douleur aiguë traversa son corps alors des crocs s’enfonçait dans son épaule et que son corps était entrainé vers les bois. Pourvu que se mort sois rapide…

La journée avait très mal commencée, certes, mais Arthur aurait souhaité qu'elle puisse être autre chose qu'une suite logique d'évènements malheureux.
Captant le regard mauvais de son frère, Arthur lui demanda, le regardant droit dans les yeux :

"Qu'y a-t-il, tu comptes me jeter au bûcher?"

Il se leva de son superbe fauteuil et se planta droit devant lui :

"Je comprendrais, Lys. Je ne te jette pas la pierre. Jamais"

Lysander serra les dents et le poussa du pied.

" Non je ne vais pas te mettre au bûcher, pour qui tu me prend, imbécile d'anglais." Vociféra la voix du jeune homme.

" Tu m'as laissé tout à l'heure, je déteste ça. Me laisse plus. C'est tout. " ajouta t il en lui donnant un coup de talon dans la cuisse, roulé en boule dans son fauteuil.

Il avait tout, tout sauf envie de perdre une seule seconde de son précieux temps loin de la seule personne à laquelle il tenait plus qu'à sa propre vie. Pas une seconde.

C'était un cauchemar. Un cauchemar qui continuait à le tenir éveillé. A quoi bon continuer de s'accrocher alors qu'il avait tout perdu et qu'il était incapable de sauver quiconque ? Incapable de sauver ceux qui lui avaient offert sa confiance. Il avait été incapable de sauver les personnes qui étaient importantes pour lui.

Il voit encore le corps démembré de Feliciano qu'il avait recouvert pudiquement du drapeau blanc, bien que l'Italie avait tenu dans ses bras jusqu'à sa mort. Avait-il imploré les loups de le laisser en vie ?

Il voit encore le corps supplicié de son frère. Il entend encore ses cris alors que tout le village se rue sur lui, le frappant, le torturant pendant des heures. Il n'avait pas cherché à le tirer loin de ses nations qui lui faisaient plus de mal que n'importe quel lycantrophe.

Je mérite la mort.

Il ne voterait plus contre un innocent, mais contre celui coupable de ne pas avoir su sauver tous ceux qui avaient fini dans le feu, ou sous les crocs d'un loup.

Il voterait contre lui-même.

Je suis maso. 8D


RECAPITULATIF DES VOTES

Allemagne : x x

Doivent voter : Islande, Angleterre, Ecosse, Lettonie et Hongrie.

Il errait dans la ville en compagnie de Megan.
Le soleil commençait à ce lever sur cette ville maudite.
Il stoppa sa marche, voyant au loin encore une victime des loups avec un long chemin de sang de tracé au sol.
Il sentit son coeur se resserer, ne sachant pourquoi. Alors il s'avanca de plus en plus de cette forme au sol.
Ce ne fut arrivé à quelques metres du corps qu'il reconnaissa Lukas.
Il se mit à courir vers le corps de son frère, tombant à genoux juste à côté.
Non il ne voulait pas croire cette sitatuion, ce n'était qu'un cauchemar de plus.

- Lukas...LUKAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAS

Il avait hurlé son nom comme pour le reveiller, et pourtant jamais plus il ne le verrait ouvrir les yeux.
Les larmes coulaient, la mort de son frère était un poignard de plus, il voulait le prendre dans ses bras mais il ne pouvait pas. Ce fut encore plus dur à le supporter, voir qu'en cet instant il ne pouvait le toucher.
Megan arriva à côté de lui, le prennant dans ses bras, tenant de le rassurer.
Des bruits de pas se firent entendre, levant la tête il vit Sveinn arriver. Celui-ci avait les yeux vides, poussant un cri lorsqu'il vit la dépouille de la Norvège.

- Sveinn, je suis désolé, j'aurais du être là pour le protéger !

Il continuait d'hurler sa peine, il voulait prendre Sveinn dans ses bras, lui dire qu'il l'aimait.
Mais quoi qu'il fasse jamais son frère restant ne l'entendrait, jamais il ne sentirait ses bras l'entourer...
Les larmes coulaient toujours, il n'avait rien pu faire pour Lukas et il ne pouvait plus rien faire non plus pour Sveinn.
Il vit alors Lysander prendre Sveinn dans ses bras, tentant de bercer son frère pour le calmer.
Il était reconnaissant à l'Ecosse pour ce geste, ne pouvant plus le faire lui même.
Megan lui proposa d'aller plus loin se changer les esprits, la vue du cadavre semblant la gêné.
Il accepta, quitant à contre coeur son frère defunt ici et son autre frère dans les bras de Lysander

Arthur inspira un grand coup. Le maire avait été brave. Il assumait son rôle, se défiait des regards méfiants et votait contre lui même, geste tout à son honneur.
L'anglais souhaitait plus que tout que sa voix ne condamne jamais plus un innocent au bûcher. Certes, il avait des doutes vis-à-vis d'Islande, mais comment pourrait-il voter contre lui dans cette situation?

Il allait voter contre lui-même. Que les autres suivent si ils veulent, ils étaient de toute manière tous condamnés au désespoir. Les loups parviendrait-ils à gagner sans tuer le chasseur, la carte maîtresse des villageois?

Quelle tragédie.

Le cri de douleur du Finlandais avait éveillé l'attention de Vêt-Nam. Alors elle n'était pas seule... Ses souvenirs remontèrent peu à peu à la surface, et elle comprit qu'elle était toujours dans le village, mais qu'on ne la voyait pas... Mais qu'elle pouvait tout voir, ou presque. Elle ne voulait plus entendre parler des horreurs qui avaient causé sa propre perte.

Courant vers la voix, elle les reconnut quand elle aperçut leur silhouette. Tino et Megan, morts depuis à peine quelques jours. Ne sentant étrangement aucune fatigue après avoir pourtant courru si longtemps, elle tenta de les saluer.

Mais aucun son ne sortir de sa bouche. Dans son corps de fantôme, elle avait gardé les sequelles de son enveloppe physique. Elle était devenue stupidement muette et rougit face à tant de maladresse. Elle adressa un timide sourire aux deux autres villageois, portant deux doigts à sa gorge pour leur dire qu'elle ne pouvait plus parler.
La demoiselle s'approcha d'abord de Tino et le prit dans ses bras. Lui qui venait perdre deux membres de sa famille, comme elle avait perdu Liam, Wong et tous les autres. Elle étreignit ensuite Megan, cette villageoise joyeuse qu'elle regrettait de ne pas avoir mieux connue de son vivant.

*Eum... Eum... Comment est-ce que je peux leur demander...*

Elle voulait maintenant savoir s'ils avaient vu Liam. Lý leur désigna successivement le bûcher, puis son propre coeur, essayant de leur faire comprendre.

Ses fées, enfin celles qui n'étaient pas mortes, lui rapportaient le dialogue qui se jouait entre les âmes errantes du village, espérant lui remonter le moral.

Les morts sont plus joyeux et surtout plus nombreux que les vivants...