Inutile de préciser, je crois, que Francis est un séducteur né. Selon ses propres dires, d'ailleurs, il est la séduction comme il est l'Amour, avec un grand A. Et, soyons précis, Francis n'est pas un vulgaire dragueur, car il ne drague pas, il séduit. Tout est dans la subtilité.
France s'amuse à séduire un peu tout ce qui bouge, tant que c'est beau. Heureusement, peu de nation n'ont pas ressenti les joies de goûter aux sensations physiques que provoque ne serais-ce qu'un baiser de Francis, car ce dernier aime tout le monde, femmes, hommes, hermaphrodites...tant que c'est joli à voir.
Dernier point sur lequel Arthur Kirkland aimerait être clair: Il n'a jamais été touché par Francis. Officiellement.

• Fier
Toujours ! Il a beau avoir vécu maintes guerres, qu'il en soit ressorti blessé, presque mort, à terre, vainqueur, il est toujours resté fier. Un autre aspect de sa fierté transparait dans l'amour avec lequel il parle de sa cuisine et de sa culture. Oui, parce qu'évidemment France est fier de lui même et de tout ce qu'il a pu apporter au monde !
Le dernier aspect, mais pas le moindre, de sa fierté est celle qu'il a pour ses convictions. Il aura beau se faire envahir, devenir à moitié schizophrène, perdre des milliers de gens, voir ses amis mourir, être au bord du gouffre, il ne mettra jamais ses idéaux de côté.
Oui, la réputation de vaniteux dépravé des français ne vient pas de nulle part !

• Sentimental
Les deux traits de caractère du dessus pourraient faire penser que Francis n'est qu'un dépravé orgueilleux, mais non voyons ! Auriez-vous oublié que le français est la langue de l'amour ? Chose la plus importante de la longue vie de Francis, elle ne peut être omise.
Au fond, et même s'il se donne l'air d'un Don Juan sans remords aucun, Francis est un grand sentimental, romantique qui plus est, comme quoi, perversité rime avec romantisme ! (du moins, il essaye de le prouver, mais avec des gens comme Arthur autour de lui, ce n'est pas si facile...)
De ce fait, Francis ressort toujours très touché des guerres auxquelles il participe et tente à présent de tout faire pour les éviter.

• Paternel
Pour terminer en toute beauté (et c'est la cas de le dire, hihi), Francis est un dépravé, orgueilleux, sentimental, mais aussi un bon papa ! Qui l'eut cru ?
Pourtant, quand il s'agit de s'allier à Arthur, l'idée a tendance à le rebuter (pas autant que son camarade, cependant)...néanmoins, leur rivalité et leurs disputes incessantes ne les ont pas empêcher d'élever des enfants ensemble ! N'avez vous pas remarqué qu'Alfred et Matthew ont les beaux yeux bleus de leur papa ? Et les soyeux cheveux bouclés de Canada ? Ils ne viennent pas de nulle part.
Avec ses 'enfants', Francis a été un papa doux et aimant, travaillant pour la première fois de pair avec maman Arthur, qui racontait les contes de fées (avant qu'elle ne lui enlève Matthew..) ; une époque qu'il a de plus en plus tendance à regretter...

Oubliant complètement sa douleur, son désespoir et ses remords, Francis avait conduit Ludwig jusqu'à ses alliés. Jusqu'à ses amis. La situation n'aurait pas pu être pire: il avait échoué, et plus que jamais, il voulait disparaitre. Il aurait préféré ne jamais s'en rendre compte, suivre Ludwig aveuglément, tuer de sang froid, cracher son venin sans avoir mal au cœur. Il aurait préféré être un monstre, plutôt qu'un traitre.

La voix d'Alfred raisonna dans le couloir, juste à l'instant où Ludwig se s'emparait de la poignée. Francis crut défaillir. L'effet d'un coup de poignard dans le dos le fit chanceler, goutte à goutte, son courage disparaissait pour ne faire place qu'a une lâcheté et une peur sans égales.

Puis Ludwig ouvrit la porte. Lentement, avec une méfiance typiquement militaire. Francis, debout derrière lui, droit comme un piquet, tremblant comme une feuille tenta de conserver une posture digne, mais son propre corps ne semblait plus capable de lui obéir. S'il s'était écouté, il aurait égorgé l'allemand, s'il avait laissé son corps agir, il aurait déchiré Angleterre.

Que faire ? Que penser ? Être un traitre vivant ? Un héros mort ? Un lâche assumé ? Un peureux refoulé ? Partir ? Rester ? Pleurer ? Crier. Il ne savait plus.

La porte s'ouvrit à la volée. Ses deux ennemis dans un même panier. Francis fixa la scène avec effroi. Il eut, pendant un court instant, la très nette impression de se comprendre enfin. Pendant une fraction de seconde, il eut envie de sang et de vengeance. Pourquoi ? Il aurait été incapable de l'expliquer. Son cœur pesait lourd, il voulait l'alléger. C'est tout. Ce qu'il venait de voir était le déclencheur. Parce qu'après tout, ils sont bien mieux sans moi. Parce qu'après tout, même de leur côté, je n'étais pas stable, je faisais peur, j'étais un danger, un poids, un ennemi.

Un ennemi ? Vos grands yeux s'ouvrent, bleus et verts comme un lac. J'admire cette harmonie, vous allez si bien ensemble. C'est beau à voir, presque touchant. Mais je ne suis pas ému, j'ai honte, j'ai si honte de vous ! Pauvres imbéciles ! Vous pensiez peut-être que la guerre s'arrêtait là ?

N'est-ce pas Angleterre, tu es bien plus libre sans le poids que je représente.

Répond moi ! Répond moi !

«Désolés de vous déranger, tous les deux, mais la guerre ne s'arrête pas aux portes de ton Manoir, Arthur. »

C'était une autre personne qui avait prononcé ces mots. C'était la rage et l'amertume. La jalousie piquante, mordante, déchirante, apaisante ? Pourquoi pas ? Une balle, deux balles dans chacun de leurs crânes. Rapide, efficace, amusant. Nécessaire, surtout. Pour gagner la guerre, indispensable.

Aide-moi ! Je ne veux pas vous tuer, je ne veux pas, je ne veux pas, je ne veux pas...

Comme dans un rêve, les sons étaient sourds, les voix lointaines, les sentiments exacerbés. La voix d'Alfred raisonna une fois de plus dans la salle, suivie de celle de Ludwig, peut-être. Il n'en savait trop rien. Ils parlaient de la guerre...de quoi ? Quelque chose d'étranger dont il n'avait jamais entendu parler. Oui c'est ça, persuade-en toi. Tu n'as rien fait, jamais rien fait, c'est un cauchemar...ça n'existe pas la guerre...

« Alfred. Don't do anything i wouldn't do. Stay calm. »

Arthur. Arthur, c'était sa voix ! Il était là. Ah, oui. Il était là oui. Avec Alfred. Tous les deux. Ensemble. Comme s'il avait pu oublier. Arthur, tu vas mourir. Tu le sais, si tu t'approches, je te tuerai. Tu es mon ennemi, après tout...c'est la guerre ! La guerre ! C'est donc ça ! Tuer ses amis...tuer les personnes qu'on aime ? Stupidité ! Qui aime Arthur ? Certainement pas moi...

Aide-moi !

C'est ça, approche toi. Continue, je suis armé tu sais. Je n'ai pas peur, je ne te crains pas. Jamais tu ne m'as effrayé. On est pas effrayé des personnes que l'on aime...si ? Peut-être. Je t'effraie, après tout. Et j'essaie de me persuader que tu m'aimes.

Alfred, tu as tellement de chance...aide-moi, toi aussi ! Pourquoi ne fais-tu rien !

Arthur s'approcha de lui. Il le sut tout de suite, et pourtant il ne voyait rien. Il ne voyait que du noir, du noir, un peu de rouge, du noir, et c'est tout. L'obscurité, les ténèbres...si belles...

Il tressaillit. On le touchait. Une main venait de le frôler...une main chaude, pleine de chaleur humaine...une main humaine ? Une caresse ? Il trembla, plongea ses yeux dans une forêt...dans c'était d'autres yeux...des yeux verts. Verts, émeraudes, magnifiques. Il savait à qui ils appartenaient...pertinemment, mais alors pourquoi n'arrivait-il pas à le serrer dans ses bras ? Il l'aimait pourtant ! Pourquoi n'arrivait-t-il pas à prononcer son fichu nom ?

Je ne peux pas t'aimer c'est trop tard...

C'est trop tard...
Arthur l'embrassait, mais son corps refusait d'y prendre plaisir, seul son esprit...une moitié de son esprit en profita. Son corps voulait le repousser, mais ne possédait pas assez de volonté. Son autre esprit conserva sa froideur. Qui était cet homme qui se permettait de l'embrasser ? Comment osait-il ? Un ennemi en plus !

"Je t'ai déjà dit que je ne te laisserai pas te battre seul, Francis. Ne me laisse pas tomber. Please."

Me battre seul ? Seul ? Seul ! Oh, tu te moques de moi ! Qui est le traitre ? Qui m'a laissé tomber ? Qui ? Un seul ne te suffit pas, Arthur, il t'en faut deux ?

Je ne veux pas me battre contre toi ! Aide moi ! Aide moi !

Arthur, imbécile naïf !

« Arthur ! Oh ... Arthur... s'il te plait arrête, arrête ! C'est fou... ! »

Francis saignait, il saignait abondamment, mais personne ne s'en rendait compte. Sauf peut être Arthur...mais il ne l'aidait pas ! Ne l'avait-il pas supplié ? Ou alors les sons avaient refusé de sortir...comme toujours. Et Alfred s'occupait de ses restes, lui infligeant le pire des supplices....

Je suis un traitre à vos yeux... Tu as peur, Alfred...

Francis n'eut pas le temps d'y songer plus. Ludwig venait de se jeter sur l'américain qui n'eut pas l'occasion de lutter. Une partie de lui-même jubilait. Il va mourir, il va mourir, mourir...
L'autre cherchait Arthur des yeux. Arthur, Arthur ne m'abandonne pas...

Laisse le mourir ! On s'en va !

« Je ne t'entends plus Joooones. Arthur t'as arraché la langue pendant que vous vous tripotiez ? »

Des cris, des larmes, des pleurs, des hurlements. Lesquels étaient le fruit de son imagination ? Lesquels étaient réels ? Que faire ?

Paralysé, blanc comme un mort, il ne bougeait pas. Chercher Arthur, le protéger....protéger Ludwig....Arthur, Ludwig ? Alfred ?

Qui ?

« Ludwig, arrête ! Arrête, s'il te plait, arrête toi ! C'est insensé...impossible... Arthur aide moi...aide le...»

Ses mots ne semblaient plus avoir de valeur.