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 Oshōgatsu } Kiku . [ 31 Décembre 1998 ]

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Oshōgatsu } Kiku     .     [ 31 Décembre 1998 ] Vide
MessageSujet: Oshōgatsu } Kiku . [ 31 Décembre 1998 ]   Oshōgatsu } Kiku     .     [ 31 Décembre 1998 ] Icon_minitimeVen 11 Déc - 0:23

    Le Japon avait toujours été un endroit magnifique. D’aussi loin dont il se souvenait il n’avait qu’à eu à pencher un peu la tête pour regarder par la fenêtre et contempler l’éclatant jardin zen. D’aussi loin dont il se souvenait il n’avait eu qu’à regarder devant lui et contempler le visage du Japon. Oui… le Japon était un endroit magnifique.

    Même si, ces dernières années avaient considérablement modifié l’apparence du pays du soleil levant, il n’en perdait pas moins son patrimoine, sa culture, etc, etc. Cela faisait si longtemps qu’il n’avait pas mis les pieds sur l’île qu’il en avait la tête qui tournait. Héraclès déambulait ainsi dans les rues de Tokyo, observant les vitrines, toutes ces nouvelles vitrines, toutes les nouveautés, évidemment, après une dernière visite datant de peut être une trentaine d’années, les choses devaient forcément avoir changées, mais à ce point il n’y aurait jamais cru. A vrai dire, chacun savait que le Grec ne pouvait certainement pas avoir la prétention de se classer sur le podium des pays les plus industrialisés, et plus particulièrement dans le domaine de l’électronique et toutes ses diableries. Le voilà maintenant, les yeux rivés sur une boutique de jeux vidéos dont il ne comprendra jamais ni le but ni le fonctionnement, étonné par les enfants piannotant sur les manettes lui soufflait une fumée chaude et calme dans le vent de Décembre. Héraclès n’avait certes, jamais apprécié cette industrialisation et ce modernisme croissant de ces dernières années, mais pour ce qui concernait son pays. Les autres pouvaient bien faire ce qu’ils voulaient. Lui, pays déchu et old fashion gardait en mémoire les préceptes de sa mère bien aimée, refusant de voir les vieux temples poussiéreux être remplacés par des cinémas, des parkings, des parcs d'attractions ou d’autres choses de ce genre là. Mais ce n’était pas pour ça qu’il n’était pas curieux. Non, il observait attentivement, vaguement, les mystères auxquels Kiku s’était intéressé ces derniers temps.

    Il faisait vraiment très froid, quoi de plus logique, mais Héraclès n’avait pas froid, non, il y avait cette petite chaleur au fond de son cœur qui l’empêchait de grelotter. Pourquoi ? Parce qu’aujourd’hui n’était pas un jour comme les autres. Le 31 Décembre 1998. Le jour de l’an, bien sûr, mais ce n’était pas seulement ça. 1999 serait l’année du centième anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre le Japon et la Grèce, un siècle ce n’est peut être rien dans la longue vie d’un pays, mais un anniversaire, ça signifie beaucoup de choses, et en tout cas, aux yeux du représentant de la Grèce ce n’était pas rien. Il avait quelques semaines auparavant, téléphoné à Kiku, et petit à petit il avait été décidé qu’Héraclès irait passer le nouvel an au Japon, enfin, chez Japon. Il en était heureux… car à vrai dire il n’aimait pas savoir le nippon tout seul un jour pareil. Une nouvelle année est un moment de nostalgie n'est ce pas ? , et les dieux savaient à quel point les souvenirs d’Hiroshima et Nagasaki pouvaient remonter dans le cœur du Japonais un moment pareil. Cela faisait longtemps… mais certaines blessures ne s’en vont pas comme ça, et parfois, le temps meilleur des remèdes ne pourra jamais les atténuer. Bref, pour tout dire le Grec s’inquiétait pour son ami, il n’y avait peut être pas de quoi mais il ne pouvait bien sûr pas s’empêcher de vouloir lui apporter un peu de réconfort. Et finalement, voilà le petit Grec perdu dans l’immensité japonaise, les rues bondées, la neige glacée (il ne neige pas souvent en Grèce) et les étranges vitrines des boutiques de mangas. Il se demandait pourquoi ils avaient de si grands yeux d’ailleurs. Il avait lu une fois un manga, Doraemon. Les aventures d’un chat Japonais : il n'avait pu manquer ça pour rien au monde n’est ce pas ? Et pour célébrer leur amour commun des chats il avait d’ailleurs amené deux matous grecs… qui commençaient d’ailleurs à miauler et grelotter d’impatience et d’agacement dans les cages qu’il portait. Leurs gémissements ramena soudain Héraclès à la réalité, il cligna des yeux et s’aperçu que ça faisait bien vingt bonne minutes qu’il était devant la vitrine dans le vent glacé à rêver. Il aurait même pu mourir de froid ici si personne ne se serait occupé de le réveiller.

    Il resserra l’écharpe autour de son cou, prit ses valises en main, puis s’aperçu encore qu’il s’était arrêté là tout simplement parce qu’il était perdu. Le Japon était une véritable fourmilière après tout, mais avec des habitants serviables. Le Grec interpella une nippone pour demander son chemin, il avait apprit le Japonais au fil du temps, ce qui était pratique. La jeune femme, toute contente de pouvoir aider lui indiqua le chemin à suivre, elle l’accompagna carrément dans le shinkansen pour faire le trajet avec lui malgré les réticences de l’étranger. Les Japonais étaient des créatures si serviables que parfois elles en étaient effrayantes.

    La nuit était déjà tombée en cette période hivernale, et le Grec se retrouva dans une grande avenue sombre, enneigée, loin du brouhaha incessant de la ville, très loin de tout ça, là où la pollution n’a pas eu le temps de ronger la paroi des roches. Il reconnaissait cet endroit, la maison de Kiku était au bout. Il continua, observant de ses yeux mis clos turquoises les différentes habitations qui se faisaient de moins en moins nombreuses… c’était si calme. Le calme était vraiment quelque chose d’agréable, surtout pour lui qui évitait tout ce qui pouvait faire du bruit.

    Enfin il arriva devant la porte, fit plusieurs mimiques étranges avant d’oser aller tirer sur la corde de la sonnette. La sonnerie retentit et il attendit, là sur le pavillon de la maison de bois et de pierre, impatient il est vrai. Il se demandait si après ces années, Kiku avait autant changé que son pays.

    Puis la porte s’ouvrit et Héraclès ne put réprimer un sourire, sourires qui étaient d’ailleurs rares sur son visage.

    « Kiku. »

    Que dire de plus ? Le japonais n’avait vraiment pas changé. Qu’est ce que ça lui faisait plaisir de le revoir après tout ce temps. Il n’osa pas le serrer dans ses bras… il savait bien que les Japonais n'aiment pas trop être touchés et que Kiku ne faisait pas exception à la règle enfin… Tout ce qu’il s’avait c’est qu’il ne sentait plus le froid hurler à ses oreilles tant la présence de Kiku... et cette maison lui semblaient chaleureuses. Il avança sa main puis elle repartit directement sur sa propre nuque pour la frotter machinalement, tic qui montrait qu’il était gêné. Héraclès n’était pas doué pour les grands discours… et pour les démonstrations d’affection n’en parlons pas.


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MessageSujet: Re: Oshōgatsu } Kiku . [ 31 Décembre 1998 ]   Oshōgatsu } Kiku     .     [ 31 Décembre 1998 ] Icon_minitimeLun 14 Déc - 18:12

    L'hiver était sans doute l'une des plus belles saisons qui puisse exister. Enfin, c'était du moins ce qu'il pensait. Cette blancheur innocente et douce de la neige qui s'amoncelait en étouffant tout les bruits, cette mélancolie et cette atmosphère d'allégresse durant les fêtes... C'était si agréable. Un peu comme si le monde entier se mettait en veille, prêt à célébrer des moments de paix et d'accalmie. Et même si cette accalmie pouvait avoir l'air un peu hypocrite et anodine, il n'en restait pas moins qu'elle était capable de réchauffer les cœurs, bien plus que le soleil lourd de l'été n'en était capable. Mais ce n’était pas ces considérations qui planait sur l’asiatique pour le moment.

    La voix légère et agréablement monocorde qui s’échappait de son casque audio le berçait tranquillement. La chanteuse délivrait ses paroles sur une mélodie jouée par un piano. Assis en tailleur sur les tatamis dans un coin de la pièce, appuyé contre le mur, il semblait dormir. Son souffle régulier, ses yeux clos et le livre négligemment abandonné ouvert sur ses genoux confirmaient cette théorie. Pourtant, son esprit était bel et bien réveillé. Il savait qu’il n’avait pas à sombrer dans le pays des rêves pour le moment. Il profitait juste du calme environnant en se laissant entrainer par les accords de la musique. Ce ne fut qu’au bout de plusieurs minutes, alors que l’artiste avait déjà eu l’occasion de chanter son œuvre quatre ou cinq fois, qu’il ouvrit lentement les paupières. Son regard se posa presque immédiatement sur une des fenêtres, désireux d’observer l’extérieure, en bon réflexe humain. Il faisait de plus en plus sombre, et il lui arrivait d’apercevoir de la neige s’éparpillant sporadiquement sur le jardin. La couleur immaculée commençait à recouvrir l’ensemble du paysage au fur et à mesure que la nuit s’installait un peu trop tôt en ce mois de décembre. Seules les dalles de pierres formant un petit chemin aux cotés des plants de bambous et de l’étang aux carpes –qui ne pouvait contenir aucunes carpes par ces températures- semblaient épargnés. C’était un beau spectacle. Un spectacle comme il ne pouvait en admirer qu’ici. Le représentant japonais ressentait une attirance toute particulière pour les us et coutumes des autres cultures, notamment concernant l’Europe et les U.S.A. Mais malgré tout, rien ne pourrait lui enlever l’amour qu’il avait pour son propre pays.

    Donc oui, ce n’était pas vraiment un secret, Kiku adorait cette période de l’année. Sa favorite au même titre que les festivals de juillet, ceux où l'on pouvait admirer un feu d'artifice par une nuit chaude, agréablement installé dans l'herbe. S'il devait vraiment faire un choix entre les deux, pas sur qu'il y arriverait... Quoique, aujourd’hui, il choisirait l’hiver sans hésiter. Pour la simple et bonne raison que ce jour qui marquait la fin de 1998 était loin d’être ordinaire. En cette fin d’après-midi, il attendait en effet une visite qu’il considérait comme la plus importantes de toutes celle qui lui était possible de recevoir. Et a vrai dire, il avait du prendre son mal en patience et l’attente avait été difficilement supportable. Jamais il n’avait eu l’impression que le temps s’écoulait si lentement ! Il s’était remémoré les innombrables fois où Arthur s’était mis en chasse de kappas, tengus tanukis et autres kitsunes farceurs, et se demandait presque si un quelconque esprit taquin de ce genre n’avait pas eu la « merveilleuse » idée de ralentir l’écoulement des heures, des minutes, voir même des secondes. Certes, il avait fait le nécessaire pour s’occuper et faire en sorte de ne pas se préoccuper de l’horloge aussi lente qu’un escargot. Se charger d’acheter le nécessaire pour ce soir et demain entre autre. Sortir flâner dans les rues et faire ses achats lui avait en effet permis d’oublier un peu son impatience.

    Un petit miaulement le fit sortir de sa rêverie et ce fut par habitude qu’il se mit à caresser le dos rond du chat d’un blanc aussi pur que la neige au-dehors. Cela faisait plusieurs semaines que l’animal trainait dans les parages, en quête d’un abri chaud et confortable. Kiku n’avait pas pu s’empêcher de le nourrir et de le laisser dormir sur le radiateur, et petit à petit le félin avait pris ses repères et avait tout naturellement élu domicile chez le japonais. Il se frottait en ronronnant contre le kimono sombre de son pseudo-propriétaire, réclamant attentions diverses et jeux. Pourtant, contrairement à d’habitude, ce fut distraitement et d’un air las que le jeune homme s’appliquait à la tâche. La mine sombre, il n’était pas bien difficile de deviner que quelque chose le tracassait.

    Et en un soupir à peine audible, il délaissa l’animal, éteignant la musique qui tournait toujours depuis tout à l’heure. Alors que le silence lui sembla devenir atrocement pesant, il fixait le plafond. Un tas de choses se bousculaient dans sa tête. Il se demandait comment réagir une fois devant Héraclès. Il se demandait quoi lui dire, il se demandait s’il avait changé ou pas, s’il était toujours aussi flegmatique et… Bref, il ne savait pas du tout à quoi il devait s’attendre. Le Grec et lui se téléphonait souvent mais n’avaient que peu d’occasion de se voir. Il avait aussi peur de le décevoir, d’une façon ou d’une autre… C’était un sentiment vraiment étrange que celui-là : Celui où l’on attendait avec impatience et appréhension à la fois. Mais il n’eut pas plus le temps de se poser de questions. Le carillon annonçant un visiteur sonna, et il se leva subitement au grand dam du chat qui feula légèrement pour exprimer sa désapprobation. Kiku arriva rapidement à la porte d’entrée qu’il fit coulisser et quand une voix qu’il reconnu immédiatement prononça son nom, il ne put s’empêché de laisser son visage s’illuminer. Il était là, sur le perron, le surplombant d’une bonne tête et armé de plusieurs bagages. Le japonais se retint à grande peine de ne pas se jeter dans ses bras, mais il avait reçut une éducation bien plus stricte que les occidentaux, et considérait en tant que telle la politesse comme maitre-mot de tout contexte. Pourtant, qu’est-ce qu’il aurait aimé se débarrasser de ces usages en cet instant !


    « - Héraclès-san ! »

    Il allait le saluer comme il se doit quand il se rendit compte des petits nuages de vapeurs qui se formaient à chaque expiration. Ce qui lui rappela à quel point il faisait froid dehors. Son sourire laissa place à la mine soucieuse d’une personne qui s’inquiète pour un proche.

    « - Tu as l’air gelé ! Tu vas attraper froid, rentre vite. »

    Il s’effaça sur le coté pour laisser l’Européen se réfugier dans la chaleur de la maison et en profita pour l’observer. Il avait l’air d’être égal à lui-même, n’ayant pas changé d’un iota. Qu’il avait été stupide de s’en faire. Il se traita lui-même d’idiot : Héraclès ne pouvait pas changer. Il en était certain à présent, et il avait suffit qu’il l’aperçoive une seconde à peine pour que tout ses doutes s’envolent aussi vite qu’ils n’étaient venus.

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Oshōgatsu } Kiku     .     [ 31 Décembre 1998 ] Vide
MessageSujet: Re: Oshōgatsu } Kiku . [ 31 Décembre 1998 ]   Oshōgatsu } Kiku     .     [ 31 Décembre 1998 ] Icon_minitimeMar 29 Déc - 11:39


    Kiku...

    Revoir son ami fit à Héraclès l’effet d’une bombe en plein cœur. C’était bon, après toutes ces années de pouvoir de nouveau observer son mignon faciès, le Grec avait bien entendu parler de ces otakus qui se dessèchent devant leurs ordinateurs et ne finissent plus par ressembler à rien. Quel idiot, Kiku ne pouvait pas avoir changé en mal. C’était une des souffrances les plus importantes pour toutes ces nations, au visage, au corps d’humain mais qui visiblement étaient tout sauf humain. Le temps. La plupart des pays avaient plusieurs centaines d’années depuis le jour où …deux pays s’étaient alliés, ou conquis pour peupler le monde de petits pays poupons. Certains d’entre eux –comme Yao- avaient même réussit à survivre et leur âge se comptait en millénaires. En bref le temps était un ennemi redoutable, et plus le sable dans le sablier glissait plus Héraclès se sentait nostalgique de ce passé qui lui échappait. Non seulement son pays ressemblait de moins en moins à ce qu’il aurait aimé mais en plus le temps coulait bien trop vite et il ne se rendait plus compte de quand était la dernière fois qu’il avait pu voir Kiku. Pour un être humain deux ans à ne pas voir ce qui se rapproche de « meilleur ami » était déjà difficile alors imaginez deux siècles pour un pays. Tout ça parce que les obligations leur prenaient un temps fou, surbookés qu’ils étaient. Héraclès aurait presque souhaité être « humain », pour être mort normalement, comme les autres, à l’époque antique et ne pas voir tout ce qu’eux, les pays, avaient fait du monde en quelques siècles.

    Mais malgré cette pleurnicherie il y avait des moments qui sauvaient tout, et même si il ne voyait pas le représentant du Japon autant qu’il l’aurait voulu, cela n’en rendait les moments où ils étaient ensemble qu’encore plus importants. Il y avait de quoi oublier tous ses soucis dans ce grand pavillon, il y avait de quoi être aussi insouciant que les chats qui gambadaient derrière Kiku. Non, Héraclès n’était pas malheureux. Le chaleureux accueil nippon venait de lui réchauffer le cœur…étrange pouvoir.

    « - Tu as l’air gelé ! Tu vas attraper froid, rentre vite. »

    Ah tiens, oui, il était gelé. Ses lèvres tremblaient alors qu’il continuait à regarder Kiku et les chats qu’il transportait semblaient sur le point de rendre l’âme. Ses cheveux étaient plein de petits flocons, comme à son habitude Héraclès pouvait complètement oublier l’environnement dans lequel il se trouvait rien qu’en laissant son esprit se concentrer sur un élément. Ce n’était pas toujours utile en fait. Il se dépêcha de rentrer dans la maison japonaise, trainant ses quelques bagages tant bien que mal, car le froid l’avait vraiment crevé même s’il ne voudrait pas l’avouer. Une fois rentré il n’avait plus froid tant cette maison était chaleureuse, il observa les alentours. Non, ça n’avait pas changé autant qu’il puisse en juger, même s’il se doutait bien que la chambre de Kiku devait maintenant être remplie de figurines de ces bonhommes de toutes les couleurs là, comment les appelait il ? Et qui chantaient… Héraclès en rit intérieurement, il ne savait même pas pourquoi. Peut être était ce le fait d’imaginer Kiku alors qu’il était juste à côté de lui. Peut être était ce tout simplement qu’il était très heureux d’être ici et que la moindre chose pouvait le sourire à présent. Il aimait la Grèce c’était indéniable mais parfois la quitter pour aller voir d’autres horizons ne faisait pas de mal.

    La maison était absolument nickel. Connaissant la politesse légendaire du nippon cela ne l’étonnait pas tant que ça.

    Il fut arraché de ses pensées une nouvelle fois quand Kiku lui fit comprendre qu’il devait enlever son manteau au moins. Le Grec obéit, et ôta promptement son manteau, son écharpe avec l’air de celui qui se dépêche et veut bien faire. Il tendit le tout au petit brun puis s’accroupit pour ouvrir la cage des chats, se demandant si ceux-ci n’allaient pas se venger et lui sauter dessus pour le griffer jusqu’à la mort. Un des deux ne voulait pas sortir alors il le prit doucement en main et le cala dans ses bras. Il se releva et se tourna de nouveau vers Kiku qui achevait de tout ranger. Héraclès le regardait faire, simplement, calme, mais une fois que le Japonais eu finit il ne put s’empêcher de s’approcher de lui et le prendre doucement dans ses bras, au diable foutue politesse.

    « Tu m’as manqué… »

    Lui murmura t il, mit enjoué mit mélancolique tandis que le chat grimpait sur ses épaules puis sur celles de Kiku. Il espérait bien que ce contact ne dégouterait pas le japonais, il ne pouvait pas s’empêcher d’y penser et de craindre la réaction de Kiku. Il ne voulait pas passer pour un gros pot de colle quoi ! Mais… mais il y avait longtemps, bien trop longtemps.

    Héraclès serra le Japonais contre lui, profitant de ce moment comme pour rattraper toutes ces années où il n’avait pu voir Kiku. Puis s’aperçut que ce contact était bien chaud…normal, lui il était frigorifié. Il se décala en souriant, les yeux un peu fuyants.

    « Pardon, j’avais oublié que je viens de passer des heures dehors, je dois être froid. »

    Il se massa la nuque et émit un petit rire presque gêné, mais le sourire ne disparaissait pas. Juste parce qu’il espérait que ce contact froid n’eu pas été désagréable.
    Mais bon, il allait se réchauffer.


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MessageSujet: Re: Oshōgatsu } Kiku . [ 31 Décembre 1998 ]   Oshōgatsu } Kiku     .     [ 31 Décembre 1998 ] Icon_minitimeSam 2 Jan - 17:29

    Qu’il était doux de pouvoir revoir son ami. Le fait de voir Héraclès là, devant lui, comme si les années sans sa présence n’avaient en fait jamais existées… Ce fut ça qui lui fit prendre conscience du manque qu’il avait pu ressentir tout ce temps. Bien sur, il savait que le Grec lui avait manqué, c’était évident. Mais à ce point là, il n’aurait pu en douter. Une vague de soulagement s’était emparé de lui, comme si la simple vue de l’Européen l’avait libéré d’un poids qu’il n’avait même pas prit la peine de remarquer auparavant.

    Le Japonais ferma prestement la porte dés que son invité fut entré, évitant ainsi au froid mordant de l’hiver de s’installer à la place de la chaleur réconfortante de l’intérieure. Chaleur qui semblait d’ailleurs bien plus présente depuis qu’une autre présence humaine s’était ajoutée.

    Héraclès semblait perdu à travers des pensées dont lui seul était le maitre. Le voir ainsi fit sourire Kiku. C’était bien typique de son ami ça. Réussir ainsi à se détacher du monde extérieur, de son entourage, complètement absorbé par des rêveries lointaines… En général, Kiku n’osait pas trop le déranger dans ces moments-là. Il se laissé lui-même aller à laisser son esprit vagabonder dans la contemplation du paysage ou d’un instant de paix, et il n’y avait rien de plus désagréable que d’être ramené de force à la réalité par autrui. Du moins c’était ainsi pour lui. Il le laissa donc rêvasser un peu et en profita pour se pencher vers la cage qu’il avait amenée avec lui. A l’intérieur, deux chats qui semblaient plus que soulager d’avoir échappés au terrible supplice de la transformation en glaçons. Ah effectivement… La fourrure, ça ne protège pas de tout. Avoir amené ces félins était une autre preuve du tempérament immuable de l’Européen et il n’en fut que plus heureux encore. Il allait porter la main à la grille mais son geste se stoppa lorsque son regard se posa sur les petites goutes qui se formaient aux pieds d’Héraclès. La neige sur son manteau était en train de fondre. Pourtant, l’intéressé semblait toujours totalement absorbé par ses propres considérations. Kiku se redressa et posa les mains sur le dos du Grec, à la fois pour le « réveiller » et lui faire comprendre qu’il pouvait se débarrasser de tout ce qui l’encombrait. Celui-ci s’exécuta d’ailleurs immédiatement. Tandis qu’il rangeait le tout dans le placard de l’entrée, Kiku se réjouissait à l’avance de la soirée. Il y avait un moment que personne mis a part les enfants du voisinage et les représentants des fiefs japonais comme Aizu ou Mito n’était venu chez lui. Ah si, on pouvait peut-être inclure Alfred et Arthur mais à force de visites, ces ceux-là n’étaient à présent plus des invités. Mais bref, inutile de rester bloqué sur tout ça. Ce soir, c’était avec Héraclès qu’il allait fêter le Nouvel An et cela ne pouvait être qu’une bonne chose.

    Lorsqu’il eut finit de tout ranger, Kiku se retourna pour proposer à son vis-à-vis de s’asseoir. S’attendant à le voir debout au milieu de la pièce et à nouveau perdu dans ses rêveries, il fut surpris de se rendre compte que son regard ne rencontrait guère plus que le tissu du haut du Grec. Il lui fallut un laps de temps d’une ou deux secondes avant qu’il ne se rende vraiment compte de la situation. Il ne le repoussa pas, et cela ne lui vint même pas à l’esprit car il faisait sans doute partit des rares personnes avec lesquelles Kiku s’autorisait le contact physique sans faire un bond de quinze mètre en arrière. Mais coupé dans son élan premier, ne s’attendant pas du tout à une telle réaction de la part du plus grand, le japonais eu le réflexe typique d’une personne gênée en voulant prendre la parole. Il n’en eut pas le temps.

    « Tu m’as manqué… »

    La phrase le coupa net dans sa pauvre tentative d’intervention. Son léger sourire timide, qui avait fuit un court moment son visage à cause de la surprise et de la gêne, revint à vitesse grand V. Il profita de l’étreinte sans rien dire, immobile. Les vêtements du Grec, ses cheveux, sa peau, tout cela était froid. Logiquement froid même. Il était temps qu’il ne se mette à l’abri. La vision rapide et probable d’Héraclès, planté debout devant la porte de l’asiatique, hésitant et perdu une énième fois dans ses pensées, lui fit lâcher malgré lui un léger rire à peine perceptible. Ce contact glacé lui sembla étonnement agréable, comme s’il contribuait à lui confirmer que ce n’était pas un rêve qu’il était en train de faire, qu’il ne s’était pas juste endormie en lisant son livre, bercé par la voix de la chanteuse.

    Il ne put s’empêcher de ressentir une certaine frustration quelque peu puérile lorsque son ami se recula. On aurait presque pu dire qu’il ait craint une réaction détestable de la part du japonais et ne semblait pas très à l’aise. Il s’excusa d’ailleurs. La réflexion soutira à Kiku un soupire factice et faussement résigné, toujours souriant. Ce dernier secoua la tête de droite à gauche dans un signe de négation. Comme s’il pouvait lui en vouloir pour une broutille pareille ! N’arrivant que peu à cacher son enthousiasme, l’asiatique poussa doucement l’occidental jusqu’au kotatsu, cette petite table avec une couverture chauffante terriblement pratique et bienvenue lors des grands froids comme aujourd’hui.

    « - Ne t’inquiète pas pour ça, ce n’est rien. Repose-toi plutôt. Je vais chercher quelque chose à boire pour te réchauffer. »

    Sitôt dit, sitôt fait. Il le laissa s’installer et posa le chat au sol et un bref instant plus tard, il était de retour avec le thé qu’il avait préparé juste avant. Comme il savait que les européens trouvaient le thé asiatique souvent trop amer, il s’était demandé s’il n’aurait pas mieux fait de lui proposer du café… Avant de finalement se souvenir que Grec + caféine = incompatibilité totale… Ba, si jamais ce n’était pas à son goût, Héraclès savait qu’il pouvait faire comme chez lui ici.

    « - Tu m’as manqué aussi… Ça me fait vraiment plaisir de te revoir. »

    Et encore… Faire plaisir était un euphémisme… Toujours debout, alors qu’il était en train de tout poser sur la table, Kiku avait gardé les yeux rivés sur le service à thé, n’osant pas regarder son ainé pendant qu’il prononçait ses paroles.


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MessageSujet: Re: Oshōgatsu } Kiku . [ 31 Décembre 1998 ]   Oshōgatsu } Kiku     .     [ 31 Décembre 1998 ] Icon_minitimeMer 13 Jan - 17:58

Oshōgatsu } Kiku     .     [ 31 Décembre 1998 ] 19676210

    Le Grec se souvenait du jour où il était allé voir Kiku à l’hôpital, dévasté par Hiroshima et Nagasaki, oh, Héraclès en avait tellement voulu à Alfred, et aux autres bien qu’il fût leur allié ce n’était pas pour ça qu’il allait être d’accord avec tout ce qu’ils pouvaient bien faire. Quitte à choisir entre ce camp et l’autre il avait été bien partagé. Depuis le temps tout s’était arrangé, le monde se reconstruisait, les pays souriaient de nouveau, bref la vie reprenait malgré toutes les difficultés que la deuxième guerre mondiale avait engendré.

    Mais pourquoi parler de ça, alors que c’était définitivement fini ? –tout du moins il l’espérait. Malgré avoir étudié la philosophie il persistait encore et toujours à continuer à vivre dans le passé, et tourner ses espoirs vers le futur. Penser à l’instant présent que diable ! C’était tout ce qui lui importait désormais. Et puis ce n’était pas le moment de se laisser aller à des rêveries alors qu’aujourd’hui la réalité était beaucoup plus intéressante et douce que son quotidien de ces dernières années. Pays en pleine déchéance.

    Mais peut être que passer le nouvel an ici annonçait un nouveau début… c’était la meilleure façon de débuter 1999, passer les premiers jours de l’année avec un ami, dans le calme et la quiétude. Héraclès se demanda vaguement comment se passait les nouvels ans japonais généralement. Les adolescents sortaient ils pour aller s’amuser dehors ? Les nippons revêtaient-ils de somptueux kimonos de cérémonie ? A vrai dire il n’en savait rien, qu’importe, il allait bien le découvrir ici.

    Pour en revenir à nos deux moutons, Héraclès avait encore le visage rougit par le froid, ça lui donnait une bonne excuse parce qu’il avait sentit le sang lui monter légèrement aux joues quand il avait enlacé Kiku, le nez dans ses cheveux d’ébène qui sentaient diablement bon. Sans même avoir le temps de s’en rendre compte le Japonais le poussait gentiment jusqu’au Kotatsu, ça s’était une bonne idée. A peine s’eu t-il installé, assit confortablement sous la table chauffante que sa double mèche qui était jusqu’à présent en mode givrée, se dégela instantanément dans un bruit de verre brisé. Oui, ça devait être très comique à voir.

    « - Ne t’inquiète pas pour ça, ce n’est rien. Repose-toi plutôt. Je vais chercher quelque chose à boire pour te réchauffer. »

    Il l’observa, l’air plutôt enthousiaste, comme un petit enfant à qui on va offrir des bonbons, impatient, bras collés de chaque côté de son corps, épaules un peu haussées dans son épais sweat blanc.

    « D’accord, merci. »

    Le Japonais repartit dans sa cuisine et Héraclès posa un coude sur la table, la joue calée dans sa paume, ses yeux turquoise baissés vers un chat qui passait par ici. Il tendit les doigts vers lui, lui fit sentir son odeur puis caressa son menton de l’index. C’était dingue de voir à quel point ces bestioles pouvaient rendre une atmosphère paisible. Oh, il ne devait pas y avoir que ça. On avait beau dire que le Grec était deux tense, il n’en avait pas moins des inquiétudes, des angoisses, comme les autres. Mais là tout allait bien. Il ne se sentait ni endormi, ni stressé, ni en plein débat philosophique intérieur, non, il se sentait calme et paisible. Le zen Japonais hein ?

    Enfin le propriétaire des lieux revint, à petits pas pour poser du thé sur le Kotatsu, de la fumée blanche et chaude sortait de la théière. Kiku prépara le tout, avec son service à thé superbe. On aurait dit qu’ils étaient très vieux et pourtant en parfait état, les objets de différentes cultures étaient parfois impressionnants. Enfin il ouvrit sa petite bouche et Héraclès leva les yeux vers lui.

    « - Tu m’as manqué aussi… Ça me fait vraiment plaisir de te revoir. »

    Et il n’était pas le seul dans l’histoire. Cette phrase lui fit encore plus chaud au cœur que le son du thé coulant dans sa tasse. Héraclès regarda ailleurs, plissant les yeux.

    « Je ne me rappelle même plus de la dernière fois qu’on s’est vus. »

    On sentait du bonheur dans sa voix, pas parce que ça voulait dire que c’était tellement pas important de le voir qu’il ne s’en souvenait plus, non non, juste parce que ça faisait bien trop longtemps. Ce n’était pas humain.

    « Qu’importe, je compte bien rattraper le retard accumulé. »

    Il parlait d’une voix douce, posée et calme. Ils avaient tout leur temps. Depuis toujours. Le temps était le plus grand ami et le plus grand ennemi des pays. Il passait d’une façon différente de ce que les humains normaux connaissaient. Parce que c’était étrange, Héraclès avait l’impression d’avoir été longtemps endormi, puis aujourd’hui, enfin ce soir, il y avait quelqu’un pour le réveiller. Comme si le monde n’était pas intéressant tant qu’il n’y avait pas le Japonais pour l’éclairer un peu. Comme s’il pouvait dormir paisiblement pendant ce temps.

    Mais bon, il ne comptait pas dormir ce soir.

    Kiku finit enfin par remplir la tasse et l’européen tendit la main pour la prendre, une expression de surprise apparaissant sur son visage quand il la sentit si chaude. Il la prit entre ses doigts et le remercia promptement. Avançant la jolie tasse vers ses lèvres il souffla un peu dessus, la fumée s’évaporant rapidement.

    Il la portant enfin à ses lèvres, prenant une petite gorgée.

    « Ton thé est délicieux. »

    Il le regarda en souriant légèrement tandis qu’un des chats monta sur le Kotatsu, espérant trouver quelque chose à manger. Héraclès leva les yeux au ciel, commençant à ouvrir la bouche sans rien dire puis déclara soudain.

    « Pour le nouvel an en Grèce la tradition est d’organiser des parties de cartes, ou d’aller au casino… »

    Il reprit une gorgée de thé chaud et tourna les yeux vers Kiku.

    « Qu’est ce qu’on fait au Japon ? »
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MessageSujet: Re: Oshōgatsu } Kiku . [ 31 Décembre 1998 ]   Oshōgatsu } Kiku     .     [ 31 Décembre 1998 ] Icon_minitimeMar 19 Jan - 22:11

    En règle générale, la maison de Kiku était calme. Trop calme. Le genre de calme vide qu'une personne suractive aurait bien du mal à supporter sans devenir dépressif. Pour lui, ça lui convenait. Il n'aimait pas le bruit et l'agitation, mis à part en de rares moments lorsque la solitude venait lui peser, à lui qui avait si longtemps vécu en état de quasi-autarcie, loin de toute autre nation et s'interdisant le moindre contact avec l'extérieur. Pourtant, lorsqu'Héraclès était là, tout était diffèrent. Oh certes, l'endroit ne gagnait certainement pas en agitation, mais le silence qui régnait sur la demeure lorsque le Grec la gratifiait de sa présence était serein, paisible et doux.

    Il attendait de cette soirée le même genre de sérénité. Et d'après le peu qu'il avait pu en voir, c'était bien partit pour. Car aussi surement que les pétales des fleurs de prunier blancs envahissaient son jardin à chaque printemps, son ami ne changeait pas. Voila une chose fort étrange d'ailleurs à cette époque. Époque des changements des demi-tours, des progrès et des avancées technologiques. Nombreuses étaient les nations qui se développaient de façon constance. Non en fait, c'était même parfois une véritable course au modernisme. Concernant ce sujet, ni Kiku, ni Héraclès, n'avait de soucis à se faire. Le premier car il représentait une des nations les plus industrialisés et avancées du globe, et le second pour la simple et bonne raison qu'il semblait complètement hors de tout ça.

    Après tout, il le connaissais bien. Il savait que l'Européen ne cherchait pas du tout à offrir à son gouvernement la dernière trouvaille astronautique qui permettrait d'envoyer des hommes sur Mars un jour. Pas plus qu'il ne s'encombrait de matériel électronique tel que téléphone portable dernier cri ou ordinateur avec le tout dernier système d'exploitation conçu. Non, loin de là. Kiku l'avait toujours vue comme une personne terriblement attachée à ses valeurs, à sa grandeur passée, à ses traditions, toujours à remuer les vestiges de la civilisation de sa mère. Au cour de ses séjours en Grèce, combien de fois le Japonais avait-il retrouvé Héraclès sur un site de fouilles pendant qu'il le cherchait ? Il ne comptait plus depuis longtemps.

    Oh, et à ce propos... Une autre pensée se formula dans son esprit. En pensant à la Grèce, il aimerait y retourner un jour. Il aimait énormément ce pays. Le chant des cigales, le soleil de plomb en été, les maisons aux murs blanchis par la chaux, cette espèce d'apathie pleine de langueur régnant dans les rues... Ça lui plaisait. Ça lui manquait un peu aussi, juste de temps en temps. C'était quelque chose de tellement diffèrent qui le dépaysait à chaque visite, contrastant avec ce sentiment de familiarité qu'il ressentait lorsque, le soir, il restait sous la véranda grecque à regarder les chats de rue jouer ensemble. Il fallait vraiment qu'il demande à Héraclès s'il pourrait venir quelque temps chez lui... Mais bon, primo, il n'osait pas trop, de peur de passer pour le boulet collant de service, et secundo, il pouvait très bien voir ça plus tard. Et puis, le soleil, les cigales, la soirée sous la véranda... Au vue de l'épaisse neige qui s'entassait de plus en plus dehors et du joli -8 °C qu'indiquait le thermomètre extérieur, ce n'était clairement pas pour tout de suite.

    Car là, tout de suite, il était en train de s'occuper de son invité en premier lieu, affairé à préparer le thé. Alors qu'il versait le liquide brulant et translucide dans la tasse, il s'assit à son tour sous le kotatsu, bien content d'être ainsi protégé par l'épaisse couverture chauffante.

    « Je ne me rappelle même plus de la dernière fois qu’on s’est vus. »

    Il sentit le ton enjoué du Grec et ça lui faisait vraiment plaisir. Et puis, c'était bien vrai. Cela faisait si longtemps. En fait, c'était quasiment inhumain pour deux personnes aussi proches de rester si longtemps sans se voir. Si l'on pouvait évidemment se permettre d'utiliser le terme "inhumain" à des nations comme eux bien sur.

    « Qu’importe, je compte bien rattraper le retard accumulé. »

    Alors là, si Kiku avait été, tel son adorable et adorée idole Miku, s'il avait fait partit de ces Vocaloid, nul doute qu'à la manière de la jolie demoiselle virtuelle aux cheveux verts, il aurait été possible de voir des petites notes de musiques danser au-dessus de sa tête par signe de contentement. Il était heureux de savoir son ami dans les mêmes dispositions que les siennes. Arborant un sourire presque enfantin, il finit de préparer le thé qu'il servit à l'Occidental. Apparemment, il lui plaisait. Tant mieux. Grâce aux conférences qui se tenaient entre les différents pays, le japonais avait plus d'une fois eu la possibilité de se rendre compte que mis à part les asiatiques, peu appréciait l'amertume de ce genre de mélange. Il sirota lui-même une ou deux gorgées après avoir soufflé un peu dessus et caressa un des chats qui était venu s'installer sur ses jambes.

    Héraclès commença à lui parler de sa façon de passer le Nouvel An en Grèce. Quelque chose fit tiquer Kiku. Au casino ?? Alors là, il n'imaginait pas du tout son vis-à-vis dans ce genre d'endroit ! Et il ne savait pas qu'il appréciait les jeux d'argent. Et puis, la chose était tout de même un peu difficile à saisir pour lui. Au Japon, les vrais casino n'étaient pas chose courante et on n'en trouvaient guère ailleurs que nichés dans les étages panoramiques d'hôtels de luxe et palaces. Eux, ils avaient plutôt les pachinkos, mais il doutait que ce genre de flipper vertical puisse intéresser le Grec...


    « Qu’est ce qu’on fait au Japon ? »

    Alors que Kiku allait à nouveau porter la tasse à ses lèvres, il s'arrêta et réfléchit. Il avait entendu dire qu'en Europe, lors des fêtes de fin d'année, Noël était habituellement célébré en famille alors que le 31 se passait plus volontiers entre amis. Ici ça avait plutôt tendance à être le contraire. Après tout, Noël ne faisait pas partie des fêtes japonaises depuis bien longtemps -et ce n'était d'ailleurs pas un jour férié- et c'était plus comme une seconde saint-Valentin. A l'inverse, le Nouvel An se passait plus en famille en général. Enfin... Quoique pour lui, la famille, c'était râpé en quelque sortes.


    « - Au Japon... Certains font des voyages aux sources chaudes ou loue le hall d'un grand hôtel pour une fête, mais c'est assez rare. En général, on reste chez soi à préparer le repas en famille avant de le manger devant la télé en attendant minuit. Puis le matin, on s'habille de kimono et on va visiter le sanctuaire shinto ou le temple bouddhiste le plus proche pour sonner la cloche et prier pour une bonne année. »

    Kiku aurait pu continuer comme ça encore un moment, d'un ton de plus en plus enthousiasme, lui précisant que le 31 décembre, le Oomisoka, on mangeait généralement de longues nouilles de sarrasins censées représenter la longévité, que lui, il avait toujours tendance à préférer faire la visite aux temples lorsqu'il faisait encore nuit, pour profiter du spectacle du levé de soleil sur le sanctuaire encore désert, qu'après cette soirée, ils avaient généralement droit à une longue semaine de vacances pour profiter de la présence des amis et de la famille venu de loin, et encore tant d'autres... Pourtant...

    Le Japonais se rendit compte de l'emportement dont il commençait à faire preuve. Il fut soudain gêné, ce que ses joues traduisirent immédiatement par une forte rougeur. Ce fut en étant bien moins sur de lui qu'il reprit la parole.


    « - D... Désolé. Ça ne doit pas être très passionnant comme manière de célébrer le Nouvel An... »

    Confus, il planta son regard sur le contenu de sa tasse, oubliant de caresser le félin qui commençait à en être mécontent. Mais qu'y pouvait-il ? Lorsqu'il était avec Héraclès, il réussissait à parler de façon tout à fait naturelle, dévoilant ses peurs, ses peines et ses joies aussi facilement qu'un gamin vous montre sa cachette secrète en échange d'un bonbon. C'était une des seules et rares personnes avec qui il se comportait ainsi. Mais bon, son éducation stricte lui faisait parfois se souvenir qu'en agissant ainsi, il pouvait déranger son interlocuteur... Foutue politesse exacerbée.
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Oshōgatsu } Kiku     .     [ 31 Décembre 1998 ] Vide
MessageSujet: Re: Oshōgatsu } Kiku . [ 31 Décembre 1998 ]   Oshōgatsu } Kiku     .     [ 31 Décembre 1998 ] Icon_minitimeDim 31 Jan - 1:30

    Que faisait il généralement lors du nouvel an ? Il ne s'en souvenait même plus, d'ailleurs il n'avait pas vraiment envie d'y penser, car ça lui rappelait que...l'année prochaine il n'aurait de nouveau rien à faire. Généralement Héraclès ne trouvait pas la motivation pour aller vers les gens, leur demander de passer le nouvel an avec lui... non, généralement il restait sur son petit nuage puis, de fil en aiguille et sans prévenir, les fêtes arrivaient... comme quelque chose qui lui tombait dessus sans qu'il ai eu le temps de les voir venir. Et ainsi il se retrouvait tout seul chez lui, entouré de dizaines de félins. C'était triste ? Non, il était habitué à la solitude, depuis longtemps. Mais pour rien au monde aujourd'hui le grec aurait préféré être seul dans une maison vide et froide à ressasser le passé puis manger des olives congelées.

    Il se sentait vraiment bien... comme un bébé bien au chaud dans son berceau si j'ose employer ces termes... Etait ce le kotatsu qui réchauffait doucettement ses jambes, il en oublierait presque que dehors il gêlait. Kiku décida également de profiter de l'agréable tiédeur de la table chauffante, vraiment, ces japonais, que de belles inventions pensa naïvement le brun. Mais les deux pays n'étaient pas les seuls à vouloir se réchauffer... deux chats vinrent se frotter également à cette source de chaleur, ronronnant de plaisir, calmes, paisibles, ils avaient l'air aussi endormis que leurs maîtres.

    Pour certains le nouvel an était synonyme de grande fiesta, giga party entre ami, boisson à volonté, délires à gogo... sûrement que quelque part Francis devait s'amuser à poser à moitié nu devant Antonio et Gilbert... quelque part Yao n'avait rien à faire du nouvel an car il allait fêter le sien quelques mois plus tard... quelque part Ludwig buvait de la bière comme un trou en engloutissant des kilos de raclette et de pommes de terre... quelque part Ivan était bien trop occupé à déblayer la neige de son jardin plutôt que de penser au nouvel an...quelque part Hassan fêtait aussi le nouvel an... qui n'avait rien d'un nouvel an pour un européen peu habitué aux tempêtes de sable un 31 Décembre. Peut être, peut être. C'était amusant d'imaginer.

    Ce qui était sûr c'est qu'Héraclès aurait été bien triste de passer ce nouvel an tout seul alors qu'il avait eu la possibilité de rendre visite à Kiku. Et justement, il ne voulait pas que ce dernier s'ennuie en sa présence, il ne voulait pas que le japonais passe le pire nouvel an de sa vie (Dieu sait combien il y en avait eu dans sa vie d'ailleurs) à cause de lui, parce qu'il était là et qu'il n'était pas vraiment le genre d'homme avec qui partir dans des délires random et awesome. Il savait très bien que le japonais préférait le calme et la sereinité... mais il ne pouvait s'empêcher de vouloir lui faire passer un bon moment, forcément.

    Peut être n'y avait il justement rien à faire que de ne rien faire...?

    C'était pour cette raison qu'il avait posé la question à Kiku sur la façon dont on fêtait Oshogatsu au Japon. C'était bien évidemment également par intérêt pour le pays du soleil levant qu'il admirait ! Mais aussi parce qu'il ne voulait pas que son représentant se prive de choses qu'il aimait faire juste pour lui... Mais quant à expliquer tout ça... Héraclès en était bien incapable... certains le prenaient même pour un handicapé du langage, ce qui n'était peut être pas faux après tout.



    Quand l'européen parla du casino il remarqua l'air étonné de son hôte. Oh...ça semblait si bizarre que ça d'imaginer Héraclès au casino ?
    Dans le genre... riche héritier aux lunettes noires, chemise entrouverte, jetons de poker ramenés vers lui et la voix grave cassée par des années à fumer un paquet de cigarette par jour prononçant ce que personne ne voulait entendre "flush royal" ...? Euh oui il avait raison... Héraclès n'allait pas vraiment jouer au casino en fait... simplement que les habitants de son pays aimaient bien s'y rendre pour le nouvel an, aussi bizarre que cela puisse paraître. Les jeux d'argent, pas pour lui, quoique... s'il pariait des chats ...

    Bref, pour l'instant Héraclès ne comprenait même pas pourquoi son vis à vis semblait étonné.

    Il y avait des choses pour lui qui lui semblait si évidentes...qu'il en oubliait de les expliquer à ceux qu'il côtoyait...pas par flemme, ni pudeur démesurée, mais juste parce que ça ne lui venait pas à l'esprit.

    Bref.

    S'abreuvant de thé avec nonchalance Héraclès écouta Kiku parler.

    « Au Japon... Certains font des voyages aux sources chaudes ou loue le hall d'un grand hôtel pour une fête, mais c'est assez rare. En général, on reste chez soi à préparer le repas en famille avant de le manger devant la télé en attendant minuit. Puis le matin, on s'habille de kimono et on va visiter le sanctuaire shinto ou le temple bouddhiste le plus proche pour sonner la cloche et prier pour une bonne année. »

    Il l'écoutait comme une adolescente à qui on parlerait de yaoi, ou peut être pas. En tout cas tout ça lui paraissait fort intéressant.
    Le problème avec Héraclès c'est qu'on a l'impression qu'il se fiche complètement de ce qu'on lui dit, mais c'est faux, surtout avec Kiku.
    Il avait la vision de ces japonais, tous vêtus de magnifiques kimonos, accrochant leurs prières dans les sanctuaires. ... il aimerait bien en accrocher un...et Kiku vêtu de costumes très traditionnels devait être vraiment mignon...

    Les yeux mis clos et endormits il fut soudain surprit que Kiku s'arrête dans ses descriptions.

    « - D... Désolé. Ça ne doit pas être très passionnant comme manière de célébrer le Nouvel An... »

    Le grec haussa un peu les sourcils, moue sur les lèvres.

    « Mais si... pourquoi dis tu ça Kiku... »

    Il avait l'air tout penaud comme ça le petit européen, sans savoir quoi dire pour rassurer Kiku, parce que vraiment, ça l'emmerdait pas du tout ce que lui disait son nippon, pas du tout, au contraire. Seulement il ne saurait pas comment le lui exprimer.

    « Je voulais ...juste...je me demandais si tu avais....si tu comptais faire quelque chose de spécial pour ce nouvel an... si généralement tu sortais ou... »

    Bah oui, il voulait pas l'empêcher de sortir si il voulait sortir, ce genre de trucs. Mais en fait vu la douce langueur qui régnait dans la pièce il était presque évident que les deux garçons allaient rester là ce soir sans bouger et fêter le nouvel an tous les deux. Sûrement qu'aucun des deux n'avait envie de sortir d'ailleurs. Difficile d'imaginer Héraclès et Kiku sortir dehors, se bourrer la gueule et faire un karaoke dans la rue.

    « ... Même si peut être... que c'est suicidaire de vouloir sortir par un froid pareil... »
    Ou comment Héraclès exprime ce qu'il veut tout en plaisantant, d'un air un peu moins placide que d'habitude, mais un peu quand même.

    Non, il était bien là, à siroter du bon thé, entouré de chats, à parler avec son ami qu'il n'avait pas depuis si longtemps.

    Peut être feraient ils quelque chose demain matin, mais pour l'instant... il n'y avait rien à faire... et c'était très bien comme ça.
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MessageSujet: Re: Oshōgatsu } Kiku . [ 31 Décembre 1998 ]   Oshōgatsu } Kiku     .     [ 31 Décembre 1998 ] Icon_minitimeMer 17 Fév - 18:45

Spoiler:

    Sans doute qu’avec une autre personne, ça ne serait pas passé.

    Tout ces silences, ce calme, ces blancs… Si quelqu’un d’autre avait été à la place d’Héraclès, l’ambiance n’aurait certainement pas été la même. Avec une autre personne, tout n’aurait été que gêne et malaise. Avec une autre personne, il parlait de sorte à ne laisser aucun silence trop long dans la conversation. Quand il était avec le Grec, il n’avait pas ce problème. Ils pouvaient très bien rester muets comme des carpes –ou comme une tombe pourrait-on aussi dire. Mais l’image d’une carpe étant tout de même bien moins glauque que celle d’une tombe, gardons-la-, qu’aucuns des deux n’avaient l’air véritablement mal à l’aise. Au contraire. C’était reposant, doux. Naturel, tout simplement. Voila pourquoi l’ambiance de cette soirée lui était si agréable.

    Malgré tout, Kiku ne pouvait empêcher une gêne certaine de l’envahir. Il avait toujours cette impression que quelles que soient ses paroles, il dérangeait. Pourquoi donc penser ainsi ? Allez savoir. Il n’empêchait pas que le Japonais avait une trouille bleue de décevoir ses invités.

    Nerveusement, il fixait le contenu de sa tasse qui fumait de moins en moins. Tiens le thé refroidissait vite malgré la chaleur ambiante.

    …Mais qu’est-ce qu’il racontait… ?

    C’était tout lui ça. Quand il était nerveux, il ne pouvait pas s’empêcher de focaliser son attention sur des détails stupides et complètement insignifiants. Par exemple, voila qu’il remarquait que son chat à lui avait l’air plus jeune que ceux qu’Héraclès avait apporté, que du givre d’une blancheur presque lugubre envahissait les fenêtres, qu’il avait laissé son livre trainer dans un coin… Bref, une foule de petites choses complètement hors contexte.

    « Mais si... pourquoi dis tu ça Kiku... »

    Parce que c’était ça façon de voir les choses, quelle question ! Kiku avait l’habitude de fréquenter des gens comme Alfred, Arthur, Francis, Feliciano et d’autre dans ce genre à aimer faire la fête pour le réveillon. Sortir, organiser de grands festins où tout les amis étaient présent, boire, bouger sans relâche… L’asiatique ne possédait rien de ces habitudes pour le jours de l’an, et dans son esprit, tout les occidentaux organisaient quelque chose de spécial. Voila pourquoi, de son point de vue, forcer le Grec à rester enfermé sans rien faire de particulier… C’était un peu lui gâcher son 31 décembre. Et Héraclès avait beau lui certifier –d’une manière peu énergique mais ça comptait tout de même- que ce qu’il racontait n’était pas inintéressant, rien n’y faisait.

    Kiku poussa un léger soupir à peine perceptible. Comment Avoir l’impression horrible de gâcher la soirée de quelqu’un en une leçon ? Adressez-vous à lui.

    « Je voulais ...juste...je me demandais si tu avais....si tu comptais faire quelque chose de spécial pour ce nouvel an... si généralement tu sortais ou... »

    Tiens ? Il était rare d’entendre une telle hésitation de la part de son ami. Certes, Héraclès n’était pas la personne la plus énergique au monde, loin de là, mais quand il parlait, il savait toujours ce qu’il voulait dire. S’il s’arrêtait en plein milieu de sa phrase, c’est qu’il s’était endormit en parlant. Ce qui ne manquait pas d’arriver de temps en temps d’après les souvenirs du Nippon. Donc oui, le voir ainsi hésiter… Se taire, puis se reprendre… C’était assez inhabituel. Et franchement adorable d’après lui. Quand l’européen faisait ça, il ressemblait plus à un petit enfant qu’à un jeune homme qui pouvait devenir intimidant tant il avait l’air indifférent et apathique. La vision arracha un regard étincelant au japonais. Il n’avait jamais vu Héraclès dans son enfance. Le Grec avait vraiment dut être un enfant mignon comme tout. Il se jura de demander des précisions à Elizaveta plus tard. Après tout, elle avait passé une partie de son enfance avec Sadiq et Héraclès elle aussi. Sans doute avait-elle des informations croustillantes à lui faire partager à propos de son ami…

    « ... Même si peut être... que c'est suicidaire de vouloir sortir par un froid pareil... »

    La remarque surprit Kiku dans un premier temps. Il avait l’impression qu’après tout, Héraclès n’avait pas plus envie que lui de sortir ou d’organiser absolument quelque chose pour l’occasion. C’était rassurant. L’asiatique ne put réprimer un sourire doux et amusé. C’était très bien comme ça. Et puis, il pourrait profiter de la compagnie exclusive d’Héraclès. Que pouvait-il demander de plus ?

    Comme pour lui répondre, Kiku se laissa basculer en arrière, ignorant le miaulement rageur du chat qui avait élu domicile sur ses genoux. Bien au chaud sous le kotatsu allumé au maximum, il laissait son regard vagabonder sur le plafond. Impossible de lui retirer son sourire paisible. Il était trop bien pour ça.

    « - C’est vrai qu’il fait froid… Et il neige beaucoup... Nous serions les proies des Yuki Ôna avant même d’atteindre la ville. » Dit-il sur un ton rieur.

    Les Yuki Ôna… Ces esprits que l’on considérait généralement comme des fées de la neige. On raconte qu’il s’agirait toujours de magnifiques beautés aux cheveux d’ébènes, attirant les hommes perdu dans la tempête hivernale pour leur réserver le sort peu enviable de finir dévorés ou changés en statues gelées. Et il aurait été clairement dérangeant de trépasser d’une telle manière, fusse des mains (des crocs ?) d’une belle demoiselle à la peau laiteuse et aux traits délicats. Donc, c’était décidé : Il fallait qu’ils restent dans la demeure voyons !
    Quoique… Kiku se surprit à penser que ça ne le dérangerait pas tant que ça de finir l’éternité changé en Kami de glace si c’était aux cotés d'Héraclès…

    Cette pensée fit s’empourprer ses joues violemment. Il se forçat à penser à autre chose.

    Il ferma doucement les yeux. Entre la chaleur indolente et l’atmosphère douce et paisible, il se sentait si bien et si relaxé qu’il suffisait d’un rien pour qu’il s’endorme… Mais non. Il ne pouvait tout de même pas se permettre de s’endormir. Il était l’hôte, et avait l’impression de se comporter d’une manière terriblement impolie. Il rouvrit les paupières et esquissa un geste pour se redresser.

    « - Ah ! Tu as peut-être faim non ? Tu veux que je te prépare quelque ch… ! »

    Il se stoppa brutalement pour laisser la place à une exclamation de douleur. Le félin, ulcéré par les mouvements incessant de son « matelas » humain, avait finit par le griffer avec force de hargne et de feulements vindicatifs sur toute la longueur de la paume de la main, n’arrêtant son massacre qu’au niveau du poignet. Ce fut d’un pas leste et royal que le matou sauta allégrement du Japonais pour partir chercher querelle aux autres animaux. Il avait l’air de se moquer cyniquement de Kiku, le snobant après ça.

    Après avoir regardé d’un air médusé le chat grec, il lança un regard désolé à Héraclès et se mit à fixer sa blessure. Elle lui brulait, semblait un peu profonde, mais saignait à peine. A force, il se mit à laisser son esprit vagabonder, comme cela lui arrivait parfois, et tout en contemplant l’entaille, il en arriva à la pensée totalement hors sujet que le lendemain, il se promettait de conduire Héraclès au temple shintoïste prés d’ici pour lui faire faire un vœu.

    Et qui sait ? Peut-être qu’à ce moment-là, même si la neige se calmait, ils finiraient par vraiment rencontrer une Yuki Ôna.
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Oshōgatsu } Kiku     .     [ 31 Décembre 1998 ] Vide
MessageSujet: Re: Oshōgatsu } Kiku . [ 31 Décembre 1998 ]   Oshōgatsu } Kiku     .     [ 31 Décembre 1998 ] Icon_minitime

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Oshōgatsu } Kiku . [ 31 Décembre 1998 ]

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