Le tintement des casseroles, le bruit sourd de la porte du réfrigérateur se refermant, la cascade de sons que provoquait la vaisselle sortie de force des placards composaient presque une symphonie de Noël. Il ne manquait plus que les douces odeurs des gâteaux et confiseries pour rendre la scène plus belle. Mais il n'y aurait aucune odeur alléchante digne d'une boulangerie tant que les participants ne mettraient pas la main à la pâte. Ce qui semblait peu près d'arriver. Chacun voulait promouvoir SA cuisine, et forcer les autres à suivre le mouvement et dénigrer ses pannetones et autres puddings.

- Cela... SUFFIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIT !

Les casseroles cessèrent de voler, lancés par des mains adroites. Tous les étudiants stoppèrent leurs disputes, mains agrippés tout de même au col de l'adversaire – savait-on jamais. Elizaveta inspira un brin d'air et prit une de ses pastilles offertes par Lili, très efficaces contre les maux de gorge. Reposant de façon diplomate sa poêle, la Hongrie planta ses poings sur ses hanches.

- Que chacun cuisine ce qu'il veut. On créera ainsi un banquet international pour les autres, qui seront juges et goûteurs.

Aucune protestation ne s'éleva. De toute façon elle aurait été étouffée dans l'oeuf par une main hongroise. Les étudiants s'éparpillèrent dans la cuisine, décidés à créer le meilleur gâteau qui soit et montrer que leur nation était la plus douée en gastronomie de fêtes.

Comme à son habitude, le bus l'avait déposé bien trop tôt devant les portes de l'école mais l'activité du jour le rendait plus nerveux que jamais. Louisiane n'avait eu encore que peu de contact avec ses camarades de classe et il avait peur des moqueries bien qu'il n'en montrerait sans doute rien. Pourtant, il pouvait aujourd'hui leur faire découvrir la cuisine de son pays, bien qu'elle soit partagée par d'autres, il mélangeait plusieurs culture et c'est ce qui rendait riche et succulent n'importe quel plat qu'il confectionnait. Sa spécialité était le chocolat créole qu'il réussissait honnêtement très bien mais ce ne serait pas suffisant pour l'atelier pâtisseries. Il y avait réfléchie toute la nuit sans qu'aucune idée ne lui jaillissent à l'esprit quand soudain...ce matin même alors qu'il prenait une douche glacée, la lumière jaillit avec une étincelante évidence.

Il passa discrètement dans le hall d'entrée avant de se retrouver devant la grande salle de cuisine qui avait été préparée...personne, il s'installa dans un coin, croisant les jambes avec une habituelle élégance et les élèves finirent par arriver peu à peu discutant, se chamaillant, critiquant ou pas avec brouhaha. La pratique pu commencer mais beaucoup se chamailler encore et de plus en plus fort avant qu'un organisateur ne crie un arrêt général. Il n'était nul besoin de s'engueuler, toutes les recettes seraient acceptée pour un banquet international. Quelle bonne idée ! Axel avait eu peur un instant d'être obligé de laisser sa place et il ne le voulait pas. Il avait très envie de mener sa recette à terme et d'en faire profiter tout le monde, peut-être parviendrait-il à se faire des amis qui sait... D'un côté sa solitude lui pesait et il voulait que cela change. Il ferait en sorte que cela en soit ainsi.

Les cheveux attachés en une queue de cheval relevée, ils devalaient d'un blond argenté le long de son dos. Les yahourts, les oeufs, la fleur de maïs, levure et autre ingredients défilaient au dessus des saladiers. Dans la ferveur et la concentration de l'instant, Axel attrapa un sachet de farine avec moins de tact qu'il n'aurait dû et ce dernier glissa de ses mains, explosant comme une bombe lacrymo sur la table provoquant un nuage de farine qui n'avait l'intention de s'attaquer qu'au pauvre Axel.

- Atch !!

Ses mains se mirent à battre l'air, ses yeux rougirent et il se mit à tousser par quintes. Il ne s'étouffait pas...encore heureux mais manque de chance, il fut maladroit juste cette fois là, la seule fois où il n'aurait pas dû l'être. Il s'en voulait...s'en voulait énormement et du rouge lui monta aux joues alors que le nuage s'estompait et que la salle s'éclairait à nouveau pour Louisiane.

- ...désolé...

Mains dans les poches, tenue débraillée comme à son habitude, le Cubain parcourait tranquillement les couloirs tandis que les autres élèves avaient plutôt tendance à courir dans tous les sens pour rapidement finir leur préparation.

Deux choses empêchaient Joaquin de faire pareil. Un, c'était pas son genre de se méler à la masse et de suivre le troupeau.

Deux... ça avait l'air bien trop chiant tout ça. Pas qu'il avait quelque chose contre les efforts... seulement il fallait que ça en vaille la peine !

Et il avait décidé que les activités de Noël n'en valaient pas la peine ! Il laissait ça aux Autres.

Un coup d'oeil dans la bibli lui apprit que l'objet de sa quête ne s'y trouvait pas.

Pas plus qu'il n'était au mini-marché...

Restait la cuisine...

Dios mio...

Sauf que à première vue, il n'y était pas non plus. Par contre, y'avait Axel, un gars de la même classe que lui, la classe Amérique. Il le connaissait plus ou moins car ils avaient tendance, quand y'avait une galère à proximité, d'en être tout les deux les dommages collatéraux.

Un peu comme deux pays qui seraient toujours traversés par le même ouragan si on voulait bien lui permettre l'expression.

-"Eh Axel, tu n'aurais pas..."

Une explosion, de la poussière blanche... ou plutôt de la farine qui volait, et le cubain fit un pas en arrière en agitant la main devant son visage. Il avait évité la majeure partie des dégâts mais pas complètement.

Mierda... Il avait de la farine sur sa veste et dans les cheveux !

Un soupir lui échappa alors qu'il se frottait pour se nettoyer au mieux en finissant sa phrase.

-"... vu Matthew..."

Quand il parlait de dommages collatérales hein !

Axel n'avait pas fait attention aux regards qui se posaient sur lui. A vrai dire, il se débrouillait non sans mal pour épousseter la couche blanche et poudreuse qui s'était déposée sur son uniforme et dans ses cheveux. Ses lunettes fines et rondes étaient également embuées par la farine mais chaque chose en son temps, d'abord son uniforme. Les chuchotements et les conversations dans la salle continuaient malgré le léger incident. Levant les yeux par dessus ses lunettes, puisqu'il avait la tête baissée vers sa veste, il fut surpris par la présence de ... Joaquin.

"- ...vu Matthew ...?"

Le blond n'avait pas saisi le début de sa phrase dans le brouhaha de la situation mais il supposa le reste de la question dont le sens n'était guère difficile à deviner. Il cherchait Matthew et Axel ne l'avait pas croisé aujourd'hui, à vrai dire il avait encore croisé peu de monde et n'avait pas vraiment fait attention à ceux qui l'entouraient car il était bien trop concentré sur sa recette qu'il supposait originale. Joaquin était quelqu'un qu'il estimait particulièrement et dont il aurait aimé développer ses relations amicales mais Alfred semblait trouver plaisir à lui mettre des bâtons dans les roues. Il lui sourit légèrement en voyant que les dégâts l'avaient également atteint...en même temps la plupart des dégâts qu'Axel subissaient, Joaquin en subissait une partie également. Ce destin commun les réunissaient un minimum même s'il lui était difficile d'établir plus de lien avec lui.

- Excuse-moi Joaquin...non je ne l'ai pas croisé...il me semblait qu'il voulait venir en plus non ?...peut-être qu'il a préféré autre chose...

Il hocha légèrement les épaules, ne sachant pas quoi répondre d'autre puisqu'il connaissait assez peu Matthew en fait. La réponse ne serait pas d'une grande utilité à Joaquin mais il finit par donner un petit coup sur son épaule pour ôter le reste de farine qui s'y trouvait avant de nettoyer un peu son espace de table. Pour le sol, il devrait sans aucun doute rester après la fin de la préparation car il était celui qui avait le plus sali pour le moment.

- Tu n'as pas de gâteau à préparer toi ?

Il cassa un oeuf dans sa farine afin de commencer à préparer sa pâte tout en posant la question, il n'aurait jamais fini à temps sinon.

Le Cubain haussa nonchalamment les épaules et s'appuya à un plan de travail proche de l'autre élève tout en finissant de virer le reste de farine.

Par contre, vu sa crinière, il était sur qu'il en avait encore dans les cheveux...

-"Pas grave, mais j'étais sur qu'il serait dans le coin, il m'avait parlé d'une grande idée et de sirop d'érable... m'étonnerait que Ludwig le laisse s'approcher de ses bouquins avec du sirop d'érable et il a pas de petit boutique pour jouer à la marchande."

Il regarde d'un air amusé Axel se remettra à sa popote avant d'éclater de rire.

Lui ? Faire un gâteau ? Oui mais non ! Ca allait, sans façon !

-"Non, merci ! Tu m'as bien regardé ?"

Il savait cuisiner... mais des trucs simples, consistant... pas des gâteaux. Sans même le faire exprès, son regard fit le tour des élèves présents.

Pas de Matthew...

Cela lui arracha une moue et il piqua un carreau de chocolat noir qui trainait à portée de main.

Sourire en coin, il lâcha d'un ton amusé.

-"Je te propose pas mon aide, Alfred serait capable de faire un caca nerveux et c'est un peu trop éloigné des chants de Noël pour correspondre à l'ambiance de cette superbe fête."

Lui ? Ironique ? Si peu....

Il hocha la tête. En effet, il lui semblait avoir entendu que Matthew devait être présent pour la gastronomie mais il n'était vraiment pas en vue...peut-être en retard. Probablement même non ?... La pâte était presque prête, il fallait encore la malaxer et l'étaler dans le moule pour qu'elle ne soit pas trop épaisse ou trop fine, là était en quelques sortes le secret final de sa recette. Sa langue entre ses dents, signe de concentration, il arrivait tout de même à écouter et répondre avec attention à son interlocuteur qui n'était pour sa part pas du tout interessé par la cuisine.

- Tu viendras goûter les plats au moins ? va y'avoir un banquet après...

Occupé, il leva quand même les yeux à la dernière remarque de Joaquin. Il visait juste et faisait bien, Axel n'avait pas vérifié si Alfred était dans la salle même s'il espérait que non mais il ne fallait pas tenter le diable. Alfred refusait qu'Axel soit aidé par d'autre personne que lui, il aimait bien avoir ce monopole sur Axel ce qui l'enfermait et le coupait énormément des autres. Il en était le premier désolé et frustré mais ne pensait pas qu'un jour Alfred comprendrait ce qu'il ressent.

- T'as raison, je ne sais pas où il est mais s'il est au courant c'est tout le mois de Décembre avec les fêtes qui sera fichu...

Une légère moue apparue sur ses lèvres. Peut-être qu'il lui faudrait discuter avec Alfred un jour même s'il connaissait déjà l'issu de la conversation, il espérait toujours au fond de lui-même que Francis le regarde à nouveau, mais ce temps là était révolu depuis bien trop longtemps. Il n'en gardait pas de rancune et ne voulait certainement pas se le mettre à dos. Il essayerait de tisser des liens avec d'autre camarades de son école. C'était vital s'il voulait s'en sortir de façon saine au niveau mental...être sans amis c'était comme être sans aucune richesse. Il sourit légèrement.

- T'as regardé dans le reste de l'école ? il y est peut-être...sinon c'est qu'il est en retard ici et tu ferais mieux de l'attendre...

Un coup de rouleau et la pâte se transforma en crêpe géante, lisse et blanche. Une beau début pour sa tarte spéciale ! Il en était fière, il n'avait pas souvent l'occasion de se distinguer des autres mais cette fois, cela lui tenait réellement à coeur de faire quelque chose de bon.

Ce matin quand Canada s'était réveillé, et que ses yeux s'étaient posé sur la fenêtre, quel ne fut pas sa joie de voir de la neige. Annonciateur des réjouissances de décembre, le canadien sauta hors du lit et alla se coller le nez contre la vitre. Le temps des fêtes était le moment préféré de la jeune nation Nord-Américaine. La neige lui rappelait chez lui, sa maison dans le nord. Le froid était une sensation familière contre ses joues, son nez et ses mains. De plus, à Noël, tout le monde était heureux. Sans exception, ou presque.

La journée promettait d'être extraordinaire en plus. Pleins d'activités ont été organisée, et le blond n'avait qu'une idée en tête : cuisiner. C'est donc un Matthew remplit d'entrain, les bras chargés de bouteilles de sirop d'érable qui se dirigea vers les cuisines de l'école. Longeant le mur, habitué à être invisible parmi la foule d'étudiants, le blond réussit à se rendre au local, sans échapper de bouteilles ou pire, rentrer dans quelqu'un.

Beaucoup se demandait pourquoi le Canadien s'obstinait à apporter ses propres bouteilles de sirop à la cafétéria le midi. L'école en avait déjà. Du vrai Sirop d'Érable! Mais Matthew roulait des yeux et commençait à expliquer en détail que le sirop était classé en catégorie et que celle de l'école était de catégorie B. Lui avait que du AA. Le C c'était en dernier recours. Et le D... Son pire cauchemard: choisir entre le Sirop D ou de sirop de maïs. Canada frisonna. Cette horrible mixture...

Matthew savait déjà ce qu'il allait préparer: Tartelettes au Sirop d'Érable, Bûche de Noël à l'érable, Sucre à la crème, Fudge, Tire sur neige et enfin des Sablés. Ses papilles était déjà toutes émoustillées à l'idée de déguster ces superbes plats. Il avait mit une vingtaine de minutes à choisir les ingrédients. À cause de cela il était en retard.

Une fois entré dans les cuisine, les yeux du blond se posèrent sur une grande silhouette, musclé, aux épaules fermes, au dos magnifique, aux fesses... er... bref sur Cuba. Rougissant légèrement, l'Américain se raprocha de son petit ami.

_{- Allo!}

Sa voix était encore faible... Il devrait vraiment prendre confiance en lui un de ces jours... Déposant le reste des bouteilles sur le comptoir, Canada reprit son souffle. Il n'avait rien échappé! Heureusement...

Spoiler:

Le Cubain eut un sourire carnassier tout en regardant Axel s'activer.

-"Oh j'ai aucun problème pour gouter !"

Il était même en passe de devenir un pro du sirop d'érable... L'avantage d'avoir un petit ami Canadien qui aimait tremper son doigt dans la mixture pour vous faire gouter... Comment résister quand un adorable petit blond vous tends son doigt avec un grand sourire ravi et innocent ?

Bah simple... quand on s'appelle Joaquin et que le blond se nomme Matthew, on résiste pas.

Un grognement lui échappe néanmoins quand la conversation s'engagea un peu plus sur l'Américain. Oui bon c'était lui qui avait lancé le sujet mais bon ! Alfred était son cauchemar personnel ! Son ennemi juré ! Le mec dont chaque mot, chaque expression, alimentait le feu de sa haine.

Mais le pire... le pire... c'était qu'il s'agissait du frère jumeau du mec le plus mignon qui existait.... le jumeau de son Matthew... les mystères de la génétique que ça s'appelait...

En parlant du loup... enfin... plutôt du gatito...

SU gatito. es que Cuba es un posesivo he...

Son sourire refleurit.

-"Ce sera pas la peine que j'y retourne mi amigo..."

Tournant le dos à Awel, il se pencha pour piquer les lèvres du nouveau venu d'un léger baiser, frôlant au passage une mèche blonde, la voix aussi ronronnante que celle d'un grand félin satisfait. TRES satisfait.

-"Hola mi tresoro."

Spoiler:

Canada ne comprenait pas pourquoi ses genoux cédaient toujours lorsque Cuba, le regardait, le touchait, l'embrassait, le regardait.... Ce n'était pourtant pas nouveau. Leur relation. Enfin bon pas très vieux non plus, mais l'américain devrait être habitué maintenant non? Pauvre Canada. Tout rouge, n'ayant même pas remarqué la présence d'Axel encore. Il deviendrait encore plus rouge qu'un Érable en automne, dès que le blond poserait les yeux sur l'État. Le baiser de son amoureux fut certes bref, mais le fait que Jo aie frôlé le cheveux, envoya des frissons dans tout le corps de Matthew. Il dû se mordre la langue pour ne pas gémir. La honte.

Ce n'était pas sa journée... Pourtant, le petit Canadien prit son courage à deux mains et sourit faiblement à Cuba. La voix sensuelle et grave parvint à ses oreilles

-"Hola mi tresoro."

Comment ne pas fondre? Matthew souria encore plus agrippant la chemise du cubain.

_{- Hi.}

Damn it Matthew speak up!! La main toujours agrippé à la chemise de Jo, le blond ouvrit la bouche pour parler à nouveau. Bon rien ne sortit. Il se hissa sur la pointe des pieds et embrassa son copain à la place. Voilà. Pas besoin de mots, tout serait comprit. I love you too... I belong to you and only you... Les yeux dans ceux de son copain, Matthew fit son sourire le plus tendre. Celui juste pour Cuba.

Bon, le fluff c'est bien, mais fallait aussi commencer à cuisiner, non ? ^{(*bruit de déception des fans CXC*)} Matthew alla donc chercher les instruments nécessaires pour faire ses désserts. Il commencerait par le plus difficile: la Bûche de Noël au Sirop d'Érable.

"Se sociabiliser, se sociabiliser ...! Ce n'était pas parce qu'Arthur t'as fait souffrir que tout les Etats seront être méchants avec toi. Après tout, il doit bien y en avoir de sympa... Et tu as une si grande famille, ce serait peut être l'occasion d'en rencontrer une partie non ?

Non. Pas envie de sortir. Pas envie de voir du monde. Pas envie de faire des gâteaux...

Et les goûter ? Tu peux y aller au moins pour manger non ? Puisque tu ne sais rien cuisiner de mieux que des fruits de mer et que c'est pas vraiment une pâtisserie... Matthew doit y être allé lui.

Goûter hum... la cuisine des autres pays..? C'est un peu comme faire un voyage autour du monde..."

Le regard du roux s'illumina tout à coup et la seconde voix dans sa tête se tut. Dans ses moments de doute ou de manque de motivation, il lui semblait qu'il se scindait en deux à l'intérieur de lui. Sans doutes ses côtés français et écossais qui se divisaient pour discuter. Le fait est que France savait toujours trouver les mots pour qu'il se bouge finalement, et cette fois c'était gagné, Logan se rendrait à l'atelier pâtisserie. Il aiderait peut être les autres, mais ne préparerait rien. De toute façon, les appareils il ne les maîtrisait pas. Et puis ce serait prendre le risque de se brûler, ou de mettre le feu à l'école... hors de question.

Après un petit soupire, l'enfant alla enfiler son uniforme. Il faisait parti des plus jeunes, mais avait su se faire accepter des plus âgés par son charme adorable et son côté discret. En somme il n'avait que rarement des ennuis à présent, et n'allait pas s'en plaindre.

Arrivé à l'école, bien en retard naturellement, il se rendit directement vers l'atelier cuisine et s'arrêta lorsqu'il fut en vue de l'encadrement de la porte dans lequel se tenaient Cuba et Canada. Logan sourit un peu, les joues se teintant légèrement de rose, toujours embarrassé lorsqu'il voyait son "père" dans cette position. Non pas que cela le gêna... Mais... peut être un peu, au moins par rapport à Lysander. Il parvint tout de même à articuler de sa petite voix d'enfant.

- Bonjour tout le monde...

Curieux, Logan s'avança dans la cuisine, laissant les tourteraux à leurs affaires. Et un endroit tout blanc attira son attention. On aurait dit qu'une bombe de farine avait éclaté là, et le jeune homme qu'il vit au milieu attira son attention. Cette chevelure argentée, cette expression triste mais digne et ce regard concentré sur sa préparation... L'enfant le regarda étaler sa pâte avec attention et observa le reste de la confection du plat.

- Tu... prépares une tarte ?

Loin d'être doué pour engager la conversation, il avait tout de même fait là un grand effort.

L'objet de la recherche de Joaquin fit soudain son apparition, discrèt mais bien visible, notamment par la rougeur de ses joues après le bisou que le cubain lui avait donné. Axel ne put s'empêcher de sourire, il pouvait désormais se préoccuper de sa tarte dont il fallait encore découper les pommes et les mélanger à une préparation de son cru. Il ne comptait pas faire que cela, son chocolat chaud était souvent apprécié et il avait finalement l'intention d'en préparer une petite marmite pour les premiers qui arriveraient au banquet. Il sourit légèrement, mais, restant concentré il laissa sa deuxième pâte reposer tandis qu'il prennait quelques pommes qu'il entreprit d'éplucher consciencieusement avant de les découper en morceaux ni trop petits ni trop épais.

Occupé à sa préparation, il entendit à peine l'entrée d'un nouvel arrivant qu'il connaissait encore trop peu et ce ne fut qu'en entendant une voix tout proche de lui qu'il releva les yeux après un moment d'absence et de silence, le temps que la phrase parvienne jusqu'aux synapses de son cerveau.

"- Tu... prépares une tarte ?"

Un petit roux aux yeux d'un vert étincellant semblait regarder ce qu'il faisait avec une attention toute particulière. Il sourit légèrement en rajustant ses lunettes avant de reprendre le découpage de ses pommes.

- En quelques sortes oui, une apple pie mais je vais la faire à ma façon...c'est complétement différent de celle d'Alfred...

Il sourit légèrement avant de reprendre.

- Tu n'as pas l'air de vouloir cuisiner toi...Logan c'est ça ?...

Il avait entendu parlé de lui mais n'avait jamais pu lui parler ou avoir un quelconque contact avec lui. Il commençait d'ailleurs à le regretter car il avait l'air sympathique bien qu'un peu timide... Il leva les yeux sur la table et remarqua la farine qu'il avait oublié...Il espérait bien qu'on ne le croye pas si maladroit que ça car ce n'était qu'accidentel, les apparences étaient souvent trompeuses, Axel le savait plus que n'importe qui.

Ces morceaux de pommes qui passaient entre les mains de la Louisiane étaient bien appétissant... Le petit rouquin se rendit compte qu'il avait faim, et à juste titre puisqu'il n'avait pas même pris la peine de prendre un petit déjeuner avant de venir à l'école. Son ventre grogna doucement et il grimaça légèrement dans le dos du "cuisinier".

Ce serait donc une apple pie au chocolat ? Logan restait perplexe, mélanger pommes et chocolat dans un même gâteau ça pouvait être bon ? Sûrement, il faudrait qu'il y goûte pour pouvoir l'affirmer... ça le changerait certainement des litres de sirop d'érable qu'employait Canada pour ses pâtisseries... Non pas que ce n'était pas bon, mais un peu de changement, ça ne lui ferait pas de mal. Logan sourit un peu en regardant le petit couple dans l'entrée, se doutant que comme lui, Cuba n'était certainement pas venu pour toucher à la cuisine...

- Tu n'as pas l'air de vouloir cuisiner toi...Logan c'est ça ?...

- Oui... hem... Je ne sais pas vraiment cuisiner... je n'aurais fait que prendre une création de Papa ou Mama... ça n'aurait pas été génial et puis... je préfère observer ce que font les autres et goûter aussi.

Le visage du petit roux s'illumina un moment en regardant Axel, s'imaginant quel goût pourrait bien avoir cet apple pie remasterisé... Il s'avança et prit une petite balayette pour nettoyer la farine qui encombrait encore le plan de travail de l'américain.

- Tu pourras cuisiner mieux comme ça !

Fier de rendre service, Logan alla vider à la poubelle toute la farine encombrante avant de revenir vers celui qu'il avait décidé "d'embêter" en cette belle matinée de décembre. Il leva ses yeux verts dans la direction du blond-argent, subjugué par cette couleur surnaturelle, la tête ailleurs un moment, probablement perdu dans l'un des labyrinthes tortueux de son petit esprit. Cet homme était vraiment particulier. Il le sentait. Il émanait de lui quelque chose de particulier, une discrétion et une grâce qu'il ne pouvait déterminer mais qui lui plaisait...

Revenant à lui, Logan secoua la tête puis se hissa sur le bord nettoyé du plan de travail pour s'y asseoir.

- Ça ne te dérange pas, si je te regarde faire ?

Axel plongea les pommes en morceaux dans un saladier et se mit à les saupoudrer de cannelle, de gousse de vanille en poudre (fait spécialement pour l'occasion) et de sucre roux. Il était généreux dans sa préparation, la tarte serait sans aucun doute bien garnie dans le grand plat que l'école avait mis à sa disposition, comme à celle de tous les élèves. Son apple pie aurait un bon goût créole, culture dominante chez lui. Il souriait avec douceur en travaillant mais il sentait le regard du plus jeune sur lui, il ne semblait rien rater de ce qu'il faisait lorsqu'il fut légèrement bousculé. Surpris, il releva les yeux vers lui et allait demander ce qu'il se passait lorsqu'il le vit se mettre à balayer la farine qu'il avait fait tomber un peu plus tôt.

Il ne voulait pas se lancer dans une recette commune de ce qu'il avait compris, et il comprenait sa façon de penser. S'il n'avait pas eu de moyen pour façonner la recette d'Alfred à sa façon, jamais il ne se serait lancé dans cette activité. A vrai dire, la recette avait fini par ressembler beaucoup à celle d'Axel, sans doute à cause du goût ?...Mais à l'évidence, ces ingrédients provenaient de sa culture et il n'avait pas honte de faire une apple pie alors que la recette était internationale à présent.

Il se surprit à réfléchir et sursauta légèrement lorsqu'il revint à lui, ramener au sol par la voix fluette du jeune roux.

"- Tu pourras cuisiner mieux comme ça !"

- Ah...rit-il doucement, merci, je ne suis pas si maladroit d'habitude...

Il posa un peu les yeux sur lui et sourit légèrement. Logan venait de s'installer sur le plan de travail qu'il venait de nettoyer. Axel écarquilla légèrement les yeux en le regardant, que lui voulait-il ? Pourquoi s'interesser à lui ? Il trainait pourtant toujours avec Matthew, Joaquin et de plus en plus avec Lysandre... De toute façon ce devait certainement être la première fois que Logan l'apercevait dans l'école alors...

"- Ça ne te dérange pas, si je te regarde faire ?"

- Eh bien...j'y vois pas d'inconvénient mais...pourquoi ?...je pense que les autres font des plats plus sophistiqués. J'ai choisi du simple mais je sais que ce sera succulent.

Sûr de lui, Axel l'était. Il était fièr de sa culture même s'il était conscient des faiblesses qu'elle avait. C'était la culture des esclaves. Ceux qui étaient assez forts pour travailler dans les champs, ceux qui appartenaient à des gens mais savaient garder toute leur fierté. Il aimait ça et c'était comme cela qu'il comptait mener sa propre vie.

Une nouvelle fois, il leva les yeux sur le roux. Le plus jeune était intriguant de part l'attention qu'il lui portait en cet instant et cela éveillait la curiosité d'Axel qui remuait ses pommes afin de bien les enrober toutes des condiments ajoutés un peu plus tôt.

Ca cuisinait partout, et cela se voyait vu toute la farine au sol qu’on pouvait remarquer d’ailleurs, de l’autre bout du couloir. Des dégâts en cuisine ? Roderich serait-il enfin là pour préparer ses sublimes pâtisseries ? La Hongroise ne chercha pas plus loin et déboula dans le coin de cuisine afin de voir si son bien-aimé était effectivement là.

Mais non. A la place, un autre étudiant à lunettes et un rouquin mais… Point de Roderich. Tristesse.

Elizaveta soupira de lassitude sans même adresser un « bonjour » aux deux garçons. D’ailleurs, un des deux commençait à balayer les dégâts au sol. Où était donc Roderich ? Il lui avait dit qu’il tenterait le petit concours de cuisine ! Et elle voulait le voir aux fourneaux parce qu’il était si mignon, l’air concentré, du chocolat plein les doigts… D’ailleurs, instinctivement, elle s’était tournée vers la fontaine à chocolat et pensivement, jouait de ses doigts dans le chocolat tiède, avant de les porter à sa bouche… Ah si seulement Roderich pouvait être là ! Où était-il ? Ni dans la salle de musique, ni dans son dortoir, ni ailleurs, elle avait couru dans tout l’établissement, en vain. Alors elle était redescendue vers les cuisines, espérant l’y trouver mais non, monsieur Edelstein se faisait désirer…

Mais en attendant, il y avait spectacle intéressant. Un mignon petit blond avec du sirop d’érable plein les mains (…Matthew ! *fière de s’être souvenue*) et un bel homme à la peau brune, musclé, viril : Cuba. Ils étaient très très proches tous les deux. Ils faisaient partie de la classe « Amérique ». Et les voir tous mignons ensemble, à se dévorer du regard… Elizaveta trouva finalement sa journée par si mauvaise que ça. Deux hommes s’aimant sous son nez, que du bonheur ! Domme qu’elle n’ait pas son appareil photo. Mais peut-être qu’elle surprendra un baiser ?

D’ailleurs la jeune femme se demandait si l’étrange mèche bouclée de… Canada, -oui c’est bien ça- avait la même propriété que Mariazell… Dans ce cas, ce serait drôle de voir Cuba jouer avec… Sous son nez de préférence, même si elle aurait aimé filmer.

La Hongroise tapotait sa cuisse de sa poêle, suçotant ses doigts libres et chocolatés de l’autre main. Bon sang, que faisait donc Roderich ? Il ne fallait pas compter sur elle pour cuisiner, contrairement au bel Autrichien, elle en était incapable.

Le sourire du Cubain s'élargit de plus en plus au fur et à mesure que le blond fondait dans ses bras.

Il adorait ça. Faire cet effet à Matthew.

C'est pour ça qu'il n'accorda pas spécialement d'attention à Logan. Pas qu'il l'aime pas mais... disons qu'il avait plus intéressant dans les bras.

Levant une main pour caresser la joue pâle, Joaquin répondit légèrement au baiser de son petit ami.

Matthew, si pequeño canadiense. Sólo a él. L'un des rares bons points des relations internationales.

C'est presque à contre-coeur qu'il le laissa s'éloigner pour rejoindre l'un des plans de travail les plus proches, le suivant au pas pour s'adosser contre la table, les bras croisés, le regard ne quittant pas le blond alors que celui-ci commençait à s'activer, résistant à l'envie de passer une main le long de la hanche... déposer un baiser au creux du cou et remettre une mèche blonde en arrière.

Su amor dulce...

Spoiler:

Alors que le Canadien s'activait à faire sa bûche, il était très conscient que le regard de Cuba était rivé sur lui. Ses mains tremblait un peu, nerveusement. Il détestait se sentir comme un tas de gelée dès que Cuba était dans les environs. Déjà que son estomac se tournait à l'envers, qu'il devenait rouge comme son drapeau, qu'il ne pouvait dire trois mots sans bégueiller, il espérait sincèrement, qu'il j'habituerais un jour à ce que le magnifique Cubain lui adresse des sourires, l'embrasse et le caresse. Juste penser à ça le fit rougir à nouveau... Heureusement, cuisiner lui demandait à peu près toute sa concentration.

Les ingrédients furent mélangées, la pâte dûment brassé, étalée et mise au four. Le Canadien jeta un œil à sa recette encore une fois avant de sortir la crème et l'instrument pour en faire de la crème fouetté. D'une main vigoureuse, Matthew s'afféra à battre la crème, faisant voler de petites gouttelettes ça et là. Lorsque le blond posa le bol remplit de crème fouetté sur le comptoir, un peu épuisé, il ne se rendit pas compte tout de suite qu'il avait de la crème un peu partout sur le visage.

La tête du Canadien s'activait à penser à mille et un détails, surveiller le four, commencer la ganache, préparer le Fudge. Cherchant un nouveau bol, le Canadien leva les yeux. Même en s'étirant, il n'attendrait jamais ce bol. Sa tête se tourna vers Joaquin. Souritant timidement, Matthew montra un bol qui était trop haut pour lui à atteindre.

_{- Tu voudrais bien me descendre ce bol s'il te plaît?}

Sous des dehors des plus calmes, le bouillant Cubain... bouillait.

Quelle douce torture que de voir son blond s'activer ainsi, le rouge aux lèvres, lui jetant quelques occasionnels regard furtifs et tout cela sans rien faire...

Autour de lui, ça s'activait pour autant qu'il en avait vu. Logan avait décidé - fort intelligemment - de squatter Axel, d'autres élèves s'activaient et...

Ah. Et visiblement, la petite amie de l'Autrichien préférait les regarder, quasiment la bave aux lèvres plutôt que se mettre à cuisiner.

Pourquoi pas. Il n'était pas exhibitionniste mais il n'avait pas honte non plus... en plus, tout ce qui était bon pour confirmer le fait que "oui", le Canadien était à LUI, était bon à prendre, aussi se contenta-t-il de lui adresser un sourire en coin avant de reprendre son observation de mignon blond cuisinier amateur de sirop d'érable.

Espèce très rare mais qu'il appréciait "énormément" et qui s'activait actuellement à la préparation d'une pâte quelconque.

Cuba était sur le point d'aller lui essuyer la figure avec une chiffon quand la voix basse de son petit ami l'appela à l'aide.

Adorable.

-"J'arrive mi tresoro."

S'approchant, il se colla à son petit ami, tendant le bras pour attraper le bol... et penchant la tête pour récolter du bout de la langue les quelques gouttes de pâte qui parsemaient le visage du blond.

1. 2. 3. 4.

Quatre petits coups de langue. Un sur la tempe. Un sur le nez. Un sur le menton et un au coin des lèvres.

Et voila, son Canadien était tout beau, tout propre.

Joaquin Sanchez / Cuba a écrit:

Et voila, son Canadien était tout beau, tout propre.

Et surtout, complètement rouge. Même le bout de ses oreilles avait viré de couleur cramoisie. Conscient des regards des autres, Matthew se tortilla nerveusement, essayant de mettre un peu de distance entre leurs corps. Non pas que sa proximité était désagréable, mais plutôt gênante. Canada voyait du coin de l'œil Elizaveta qui les fixait. Heureusement elle n'avait pas sa caméra à la main

_{- T-tu aurais p-pû me le dire...}

Sa voix sonna comme un petit couinement. Il allait mourir de honte. Attrapant le bol des mains de Cuba, Matthew jeta un œil aux alentours. Vite, n'importe qui pour le sauver de cette situation que trop embarrassante. Une crinière rousse attira son regard. Logan!! Il se sentait terriblement idiot de ne pas l'avoir vu auparavant. Repoussant Cuba, le Canadien marcha le plus assurément qu'il le pouvait, vers son fils et ... tiens il semblait familier lui... Matthew s'arrêta devant Logan, levant timidement les yeux vers lui.

_{- T-tu veux bien venir m'aider?}

Voilà qui calmerais les mains et les idées baladeuse de son petit ami. En plus de passer de temps de qualité avec Nova. L'esprit de Noël c'était ça après tout non? La famille. Prenant doucement la main de Logan, Canada lui sourit.

_{- Sauf si bien sûr, je te dérange...}

Ses yeux implorait presque la province. Pitié je vais mourir de honte... Canada fut alors frappé. Il connaissait l'homme aux cheveux blonds!! C'était un État d'Alfred.

Le français, depuis sa création à une époque tout à fait incertaine, a su gagner la fière réputation de "plus belle langue du monde", le superbe titre de "langue de l'amour" parmi d'autres éloges entièrement mérités. Car oui, le français, longtemps langue officielle et adulée de l'Europe, ornant ouvrages et édifices, chuchotements et discours, est encore de nos jours, une langue adorée et admirée.
Mais les meilleurs ont aussi leurs failles, et la langue de Francis n'est pas une muse infaillible. On trouve dans les dictionnaires de charmants mots, comme "Achalandé" ou encore "Véliplanchiste". Ou pire encore "Morfale." Un Morfale, autrement dit un goinfre, est une oie humaine, capable de se gaver de tout, sans rien avoir à redire sur sa nourriture, puisque le Morfale ne sent pas le goût; il ingurgite, mâche et avale sans même s'en rendre compte.

Aussi, peut-on comprendre que Francis s'offusquât lorsque il se fait impunément traiter de "sale morfale". Bon d'accord, c'est arrivé une fois, et Seychelles était très énervée. Mais cette expérience l'a vacciné à vie; à présent, il se définit toujours immédiatement comme un gourmet.
Un homme de sa stature ne peut se permettre d'endosser la triste réputation de Gargantua. Non, ce serait une véritable honte; comme si la France n'était pas assez bas comme cela. Un peu plus, et il irait rejoindre Amérique au fond du gouffre...sauf que lui avait trouvé le miraculeux moyen de redorer son blason... Passons.

Ainsi, lorsque le français avait eu vent des activités de Noël, il avait soigneusement évité de glisser le mot "cuisine" dans les conversations, de peur de passer de nouveau pour le -allez, réécrivons ce joli mot- morfale de service. Oh, Ly n'avait pas pu s'en empêcher, mais niveau gastronomie, elle était bien pire que lui. C'est simple, elle ne pensait qu'a manger. D'ailleurs, il se demandait souvent si son immense talent en cuisine n'était pas la seule qualité qu'elle lui reconnaissait...
Il avait hésité à se rendre à l'atelier cuisine. Et avait cédé à la tentation, car il n'avait jamais appris à y résister.
Errant dans les interminables corridors, Francis essayait de se motiver. Il mourrait de faim, mais il savait comme ça se passerait: il aller entrer, tous allaient se retourner et lui demander de l'aide. Parce que la gastronomie française, on n'y echappe pas. C'était son DESTIN de faire la cuisine. Parfois, il se sentait limite exploité, mais évitait de le dire, on lui aurait collé l'étiquette du "bouc émissaire" sur la figure, merci bien.

Perdu dans ses pensées ...random, ce fut un miracle s'il aperçut Lysander, juché sur ses incroyables talons hauts. Il se dirigeait vers les cuisines, sans doute attiré par la bonne odeur des gâteaux et ne fit pas attention à lui.
Francis le suivit discrètement, comme toujours attiré par les cheveux rougeyant de l'écossais. Qu'il était trognon, ce petit
Ce fut tel le loup du Petit Chaperon Rouge qu'il le suivit à la trace. Il pénétra dans la salle surchauffée juste derrière lui, saluant exactement les mêmes personnes: Matthew et Joaquin, en pleine amourette -heureusement qu'Alfred était absent...- ; Axel, toujours aussi beau et Logan, portrait craché de l'écossais.

Justement, Francis rejoignit ce dernier, terré dans un coin de la salle, toujours mélancolique lorsque le froid pointait le bout de son nez. Le blond lui fit un sourire, tout en se plantant devant lui, et lança comme pour un marchant appâterait le chaland:

" Alors, tu viens faire la cuisine avec moi ? "

Il lui adressa un petit clin d'oeil typiquement français et ajouta:

" Tu n'as pas le droit de refuser ! "

Il se demanda ce qu'ils pourraient bien préparer tous les deux...comme cuisine, pas autre chose, bien sûr.
Il fouilla les placards avec ardeur, comme s'il eût été le chef cuistot en personne et s'affaira à réunir tous les ingrédients nécessaires à la réalisation d'une PIECE MONTEE.

On ne fait pas les choses à moitié, en France.
Il ne pouvait s'empêcher de songer, cependant, qu'il aurait été amusant qu'Arthur les rejoigne...

Que faisait-il donc en cuisine si ce n'était pas pour cuisiner, et d'abord qu'est ce qui l'avait conduit jusqu'ici ? Logan avait déjà oublié. Une force supérieure, peut-être l'instinct, l'avait poussé à venir rejoindre la foule des joyeux (ou non) pâtissiers et camarades de son école. Parmi eux, il ne comptait aucun ami, et cela ne le dérangeait pas plus que cela. Il avait Matthew, il avait Lysander. Et eux avaient des relations qu'il pouvait toujours squatter quand le cœur lui en disait. De plus, sa famille était si grande que, où qu'il aille, il pouvait être presque certain de toujours trouver de la compagnie, si toutefois il en cherchait...

Revenant à lui, Logan leva les yeux vers celui qu'il avait décidé de "squatter" aujourd'hui. Quelqu'un à qui il n'avait jamais prêté attention auparavant, et visiblement a tort vu l'intérêt qu'il suscitait chez le roux désormais. Louisiane semblait surpris que le petit roux se soit arrêté sur lui, alors qu'il y avait son "père", à deux pas...

- J'ai envie de voir un peu autre chose que les pâtisseries au sirop d'érable.

Une excuse toute faite et justifiée, bien qu'à dire vrai ce n'était pas la pâtisserie d'Axel qui avait interpelé Logan, mais son visage, son expression concentrée, mystérieux et solitaire... et puis il fallait l'avouer, le fait qu'il ait été entouré de farine avait attiré son regard en tout premier lieu, puis la magie avait opéré et voila qu'il était devenu le centre de son attention, probablement pour la journée...peut être plus.

- Et ça a l'air vraiment bon ... regardant les pommes avec envie.

Laissant le plus âgé à sa préparation, Logan observait silencieusement les allées et venues des gens dans la cuisine, une fille hautaine qui passa sans même leur adresser un simple "salut", Matthew qui tentait tant bien que mal de cuisiner, les joues plus rouge que le costume d'un Père Noël, Cuba qui prenait un malin plaisir à l'embarrasser tendrement, puis cette beauté aux cheveux de feu qui fit irruption dans la pièce, effaçant l'espace de quelques secondes tout ce qui se trouvait autour de l'enfant pour ne plus voir qu'elle...

- mama...

Il l'avait murmuré avant de détourner son regard, sachant que Lys serait occupé et qu'il vallait peut être mieux qu'il ne le remarque pas pour l'instant. C'était déjà une chance que Matthew ne l'ait pas...

"- T-tu veux bien venir m'aider?"

Sentant une petite pression sur sa main, Logan posa les yeux sur son adorable père. Il sourit un peu, toujours assis sur son plan de travail, les jambes balançant dans le vide, mais n'eut pas le temps de répondre que le blond continuait déjà "Sauf si bien sûr, je te dérange...".

- Non pas du tout. Mais j'ai déjà dit à Axel que je l'aidais... tu peux t'installer à côté de nous, comme ça je vous aide tout les deux.

Souriant, le petit roux passa les bras autour du cou de Matthew pour le serrer contre lui, avant de se reculer pour descendre de son perchoir.

L'atelier de cuisine s'était soudain rempli. Comme si quelque chose les avaient attiré comme des mouches...peut-être le sirop d'érable ?...Non, il ne pouvait pas savoir mais le bruit des discussions avait augmenté d'un cran et les arrivants se divisaient entre ceux qui cuisinaient avec attention et envie et ceux qui observaient et accompagnaient en général celui qui les interessait. Axel répondit d'un sourire à ceux qui le saluèrent, Lysandre incarnation de la féminité même, de plus, il avait toujours été agréable avec lui et n'avait jamais ignoré sa présence, et Francis qui suivit de peu le roux. Il l'observa un moment, la tête remplie de souvenirs qui éclataient comme des petites bulles de champagnes, des souvenirs qu'il avait préféré enfouir pour ne pas en souffrir. Il sourit légèrement en baissant la tête vers son saladier, se reprenant et se reconcentrant.

Un autre roux attirait son attention cette après-midi, un roux qui semblait joyeux et de bonne humeur. C'était agréable et il semblait interessé par les pommes qu'il préparait. Puisque la préparation serait généreusement garnie, Axel décida qu'il était largement possible de faire gouter le fruit à Logan. Il attrapa une fourchette avec laquelle il piqua un morceau de pomme. Mais lorsqu'il se retourna fourchette en main, Matthew avait rejoint le roux lui quémandant adorablement un peu d'aide. Le blond sourit légèrement et glissa une main sur l'épaule de Logan approchant la fourchette de ses lèvres.

- Logan a raison Matthew, tu peux venir t'installer là...je promets de ne pas être à l'origine d'une autre catastrophe.

La tempête de farine survenue un peu plus n'était que la conséquence d'un empressement soudain de commencer et maintenant qu'il était lancé, il n'y avait plus aucune raison qu'il soit maladroit alors qu'il ne l'était pour ainsi dire jamais. L'odeur de la canelle mélangée à la vanille embaumait son petit coin, il aimait cette odeur douce et chaude, elle lui rappelait sa maison.

Il laissa alors le roux s'éloigner pour rejoindre le canadien. Un petit sourire se peint sur ses lèvres en reposant la fourchette sur la table.

Yao avait un sac en bandoulière, accroché à son épaule, qui se balançait au rythme de ses pas. Droite, gauche, droite, gauche… Il était en retard. Et d’ailleurs, il le savait bien mais étrangement, il ne ressentait pas de réelle culpabilité. Il s’arrêta d’ailleurs quelque secondes dans le couloir pour observer par la fenêtre la neige tomber. Il aimait bien du moment qu’il était au chaud. Il reprit sa route en sentant l’odeur des pâtisseries en pleine préparation. Il devait l’admettre, si sa cuisine était connue pour être une des plus savoureuses (d’ailleurs, il prenait souvent Francis en tant que rival même si ce dernier semblait n’en avoir pas grand-chose à faire), au niveau des gâteaux, des pâtisseries et des sucreries, il admettait que les autres pays pouvaient être très doués.

Quand il entra dans la pièce, il remarqua bien sûr le monde qu’il y avait. C’était animé, ça discutait, il y avait des têtes partout. La plupart, déjà, était au travail et certains semblaient regarder les autres travailler avec attention. Il s’approcha sans réellement s’en rendre compte d’Elizaveta. Ils ne se parlaient pas facilement mais il avait toujours pensé que Ly et elles pourraient très bien s’entendre. De ce fait, même s'ils étaient de simples connaissances, il l'appréciait assez bien pour engager la discussion par lui-même.

« Vous allez utilisez votre poêle pour la cuisine cette fois-ci aru? » demanda-t-il sur un ton léger à l’adresse de la jeune femme qui était connu pour sa dextérité quand il s’agissait de jouer au baseball avec les têtes de certains mâles, la poêle servant de batte. Le chinois ne savait seulement pas que la demoiselle ne cuisinait pas.

Il se posa tout près et commença à déballer ses affaires qu’il étala sur le plan de travail. Il avait décidé de faire des gâteaux de lune. Certes, ce n’était pas la saison mais du moment que c’était bon, on s’en fichait bien, n’est-ce pas ? Il prit les œufs en mains, c’était par là qu’il fallait commencer mais jeta un deuxième coup d’œil dans la salle.

Il se rendit compte qu’il y avait un certain nombre de personne qu’il n’était pas sûr de connaître ou de reconnaître. Déjà un petit roux qui ressemblait beaucoup au frère d’Arthur et un plus grand aux cheveux longs et clairs. Des occidentaux à n’en pas douter mais à savoir d’où ils venaient, il n’en avait aucune idée.

Autant l’avouer, Yao n’était absolument pas doué pour reconnaître les gens. Pour lui, tout le monde se ressemblait et il lui avait fallu un long moment pour en reconnaître certains comme Matthew, Arthur, Francis et Alfred. C’était les pires. Au tout départ, il prenait toujours l’un pour l’autre. Quelle idée d’être tous blond ! Et encore maintenant, il se méprenait parfois sur Matthew qui pourtant était bien plus agréable que son affreux petit frère.

Mais bon, ce n’était pas grave, il n’était pas aussi extroverti que la plupart des européens donc il allait rarement parler aux petits nouveaux et ce n’était donc pas une surprise qu’il ne puisse pas mettre un nom sur tous les visages.

Elizaveta guettait toujours le moindre signe de la présence de l’Autrichien ou même du Prussien, parce qu’il fallait l’avouer, elle adorait aussi l’albinos, mais pas de la même manière que son Roderich à elle. Gilbert, c’était son frère, son camarade d’amitié virile et masculine, son confident et son punching-ball favori. Rien que ça.

Mais bon, en attendant, elle se contentait de regarder Cuba et Canada se papouiller en faisant la cuisine. C’était vraiment adorable ! Et les deux jeunes hommes étaient mignons, aussi… Un joli blond, aux beaux cheveux légèrement ondulés et un bel homme à la peau foncée, musclé…
Ca faisait un peu chocolat blanc, chocolat noir, pensait la Hongroise en trempant une énième fois son doigt dans le chocolat tiède de la fontaine à chocolat, avant de le sucer pensivement… Et que son champ de vision soit caché par une fille-euh un homme en talons hauts, suivi de Francis Bonnefoy, décidé à retourner tous les placards afin de pouvoir faire son chef pâtissier. Pff ! Roderich serait là, il battrait tout le monde à plates coutures avec un Sacher Torte… Qu’y avait-il de meilleur qu’un Sacher Torte, avec du chocolat croquant autour, fondant à l’intérieur et une fine couche de confiture d’abricot en son centre afin de relever tout cela… !

Bon, si Francis violait Lysander sur le plan de travail, peut-être aurait-elle un peut plus d’intérêt pour lui… Enfin, ce n’était pas sa préoccupation du moment. Roderich mettait bien trop de temps. Même s’il était dans un endroit où elle ne pouvait pas être à sa place, il ne pourrait pas mettre autant de temps. Peut-être s’était-il encore égaré ?

Ses pensées furent vite interrompues par une personne qui l’interpellait. Un garçon asiatique, plus grand qu’elle (en même temps, tous les garçons étaient plus grands qu’elle), aux longs cheveux noirs attachés en catogan.

- Vous allez utilisez votre poêle pour la cuisine cette fois-ci aru ?

Ses yeux se reportèrent sur la poêle qu’elle tenait machinalement à bout de bras. Elle avait tellement l’habitude de l’emporter avec elle, qu’elle n’y faisait même plus attention. Elizaveta pouffa légèrement. Sa poêle ne servirait sans doute jamais à faire cuire quoi que ce soit d’autre que la tête à Gilbert !

- Non, je ne pense pas qu’elle serve à cela, elle est bien trop cabossée pour ça ! Et puis… Je sais à peine faire cuire un œuf, alors… La cuisine, ce n’est pas pour moi.

Elle lui sourit gentiment. Alors qu’elle le regardait poser ses affaires sur le plan de travail tout près d’elle. La Hongroise, elle, s’assit sur la table où était posée la fontaine à chocolat, pour regarder tout le monde. Elle n’avait plus conscience que les jupes de l’uniforme scolaire étaient assez courtes et qu’elle ne devait pas s’asseoir de cette façon typiquement masculine, jambes écartées. De toute façon, qu’on lui fasse la moindre remarque ou qu’on la regarde autre part que dans les yeux et l’on était assuré de se prendre un bon coup de poêle. Non mais.

La jeune femme se retourna vers Yao, tout en replongeant son doigt dans le chocolat tiède qui coulait à flots. Il était en train de préparer une pâte avec des œufs… Elle se demandait quelle spécialité traditionnelle le Chinois allait cuisiner. Peut-être pouvait-on même y mettre du paprika ?

Après avoir suçoté son doigt puis léché le chocolat qui avait coulé un peu sur sa main, Elizaveta demanda à son voisin s’il n’avait pas vu son Autrichien. Peut-être l’avait-il croisé dans l’internat des garçons ?