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 [1945] Gaijin in Kyoto } Kiku.

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[1945] Gaijin in Kyoto } Kiku. Vide
MessageSujet: [1945] Gaijin in Kyoto } Kiku.   [1945] Gaijin in Kyoto } Kiku. Icon_minitimeJeu 14 Jan - 18:08

Spoiler:


C'est avec un certain ravissement qu'Alfred était arrivé au Japon. Enfin il mettait les pieds sur le territoire de l'ennemi qui l'avait rendu chèvre à jouer à saute-mouton dans le pacifique ! Encore quelques années et il serait passé par tous les animaux de la ferme. Mais la jeune nation capricieuse n'aimait guère jouer au même jeu trop longtemps et, lassée par les pitreries nautiques des Nippons, avait mis fin à la guerre de façon drastique, pas forcément très propre, mais nette : deux bombes atomiques avaient lessivé Hiroshima puis Nagasaki, plongeant ce petit pays néanmoins puissant dans un traumatisme assez fort pour les faire capituler. L'Américain avait quand même ressentit un pincement au cœur et n'avait même pas désiré se rendre sur place, de peur de trop regretter ses actes. D'ailleurs, sans doute qu'il aurait été capable de se retrouver sur le lieu de son crime sans trop s'en rendre compte et de s'exclamer, scandalisé, en voyant le décor post-apocalyptique sous ses yeux : « Mais... Qui a fait une chose pareille ? ! D: ». Il y aurait eu comme un malaise avant que quelqu'un ne se décide à hasarder un « Ben... C'est vous... » d'une petite voix. Et là, le malaise aurait été encore plus grand. Alors NON, Alfred ne devait PAS y aller.

A la place, il prit du bon temps dans ce nouvel état soumis. C'était tout de même plus agréable que de fouler la poussière nucléaire.

Habillé en militaire, ne quittant pas son uniforme pour bien montrer que – en plus de son physique clairement occidental – il était l'envahisseur victorieux venu pour profiter de sa guerre durement gagnée. Alfred était d'abord arrivé à Tokyo. Mais l'endroit ne lui avait pas trop plu alors il n'y était resté que deux jours histoire de visiter les palais impérial et de sillonner les nombreuses rues de la capitale japonaise. Ensuite, il était allé voir le Fuji-san de nuit pour voir le lever de soleil depuis le sommet enneigé de l'imposant volcan, tel le tyran sur son piédestal qui contemple son territoire. Puis les États-Unis s'étaient rendus plus au sud, près de Matsuyama, à Dogo Onsen Honkan, pour y profiter de ses sources chaudes. Il était passé par Kamin-yu – les eaux des Dieux – avant de grimper les marches raides qui menaient vers Tamano-yu – les eaux des Esprits –, plus réputées. Un bain très chaud avec du sake tiède et des boulettes à base de pâte d'amande, Alfred était comme un Roi ! Finalement, c'est pas si mal le Japon. Il n'était pas fan de toute la boustifaille qu'on y servait – le poisson cru... nan – mais il ne pouvait nier que le Japon avaient un certain charme et même un charme certain. Ça lui donnait presque envie de crier « Nihon banzai ! » à pleins poumons dans la forêt.

L'Américain décida ensuite de se rendre dans une ville dont on lui avait beaucoup parlé depuis son arrivée ici. Elle se situait à deux mille cinq-cents kilomètres de Matsuyama à peu près et, d'après les racontars des autres militaires, regorgeaient de moyens de s'amuser et de belles autochtones au visage peint en blanc et aux lèvres rouges : Kyoto. Alfred s'y était donc rendu, curieux de constater par lui-même la magnificence de cette ville du Kansai.

Et il la constata. La jeune nation la préféra même à Tokyo. L'ancienne capitale nipponne était de tout beauté, ancienne et délicate, mystérieuse et traditionnelle. Kyoto avait été épargnée par les bombes américaines et avait conservée toute sa splendeur. Ce musée vivant était irrigué par un héritage artistique et millénaire qui ravit les yeux d'Alfred, d'habitude insensible à ce genre de futilité. Il laissait ça à cette tapette de Francis. Pourtant, cette fois, il ne pu que s'avouer charmé. peut-être était-ce parce qu'il n'avait rien vu de pareil ? Autant le Louvre lui donnait envie de jouer à celui qui traverserait le plus vite toutes les salles, autant l'art grec avec ses peintures sur vase bicolore et monotone avec des machins moches et disproportionnés dessus ou avec ses statues super baraquées mais avec un sexe aussi petit que celui de Kiku – *sort* –, autant l'art Égyptien lui semblait vu et revu à moins qu'on le lui montrât l'intérieur d'une momie ou qu'on enfermât Cuba dans un sarcophage, autant l'art japonais l'émerveillait ! C'était... exotique.

Alfred avait longtemps flâné dans les rues calmes et pittoresques de Kyoto, admirant les maisons aux façades en bois, bambou, roseaux et papier de riz. Il se promena dans les temples, était allé jusqu'à Nara, puis était revenu à Kyoto avec un groupe de militaires américains surexcités. Gagné par l'euphorie générale, l'Amérique s'était rué dans les rues plus fréquentées où se vendaient souvenirs et compagnie de jolies créatures orientales sur fond de musique américaine des années quarante. Ils dégustèrent des friandises rondes piquées sur des bâtonnets – des dango – ou bien des brochettes takoyaki. Alfred s'acheta un masque blanc un visage d'acteur de kabuki et le laissa sur le sommet de son crâne blond pour que la figure figée dans un sourire jovial admire le ciel clair. D'ailleurs, ils passèrent rapidement dans un théâtre avant de se lasser et de ressortir. Bon... Il était tant d'aborder une question sérieuse...

Où sont les feeeeemmes ? – avec leurs gestes pleins de chaaaaarme~ ehm, bref, passons sur le patrimoine musical de Francis, aussi mythique soit-il.

Lui et les autres marines s'engouffrèrent dans une maison de thé d'où s'échappaient des rires et de la bonne musique. C'est qu'on s'amusait bien là-dedans ! D'autres militaires s'amusaient avec des filles pas farouches, en chantant et dansant, avec l'alcool qui coule à flot. Ah, qu'ils sont vulgaires ces américains... De vraies brutes ! Ils s’amusaient avec des prostituées qui se disaient geisha rien qu'en se peignant le visage de blanc et en enfilant un kimono. Mais ça, Alfred et ses pairs ne le savaient pas. De toute façon, prostituée, geisha, ils ne voyaient pas la différence.

Le jeune homme rejoignit la mascarade avec euphorie. Pendant une demi-heure il enchaîna les jeux stupides avec ces Nipponnes impudiques, bien différentes de l'image qu'on se faisait de la femme japonaise. Et pourtant... Celles-là fumaient et se maquillaient presque comme des occidentales, avec leur kimono un peu débraillés et leurs rires indiscrets. Alfred aimait ça. Cette ambiance, ces filles accueillantes...

« Monsieur Jones, le Japon, Honda-san, est de passage à Kyoto. Vous voulez le rencontrer ? »

Un peu ailleurs et pour se débarrasser du pauvre type qui l'avait dérangé dans sa partie de « mensonge et vérité », Alfred lança :

« Ouais, ouais, moi j'reste là de toute façon alors t'as qu'à l'amener et on verra. »

L'autre repartit sans mot dire.

Après plusieurs minutes et quelques verres de sake plus tard, Alfred était un peu pompette et participait gaiement au jeu. Accompagné de Kiku, l'américain était revenu et tapotait sur l'épaule de l'Amérique, qui ne lui prêta guerre d'attention, préférant se consacrer à son jeu de « mensonge et vérité ».

« Voici ma première histoire : c'était pendant la guerre et j'avais plus ou moins menacé ce raton d'Arthur de mort en lui disant en toute innocence que j'allais tester mes avions de combat sur son pays. Il l'a mal prit et ce crétin superstitieux s'est ramené avec un chaise maudite qui tue quiconque s'assoit dessus ! Il l'a substituée à ma chaise afin d'attenter à ma vie, sauf que ce brave Ivan – qui ne peut se passer de moi alors il a donné de sa personne pour me sauver – s'est assit dessus à ma place et – devinez quoi ? – la chaise s'est brisée ! Ahlala ! Il nous l'a ressortie à toutes les sauces ensuite, sa vieille chaise ! La deuxième histoire... »

Le type le poka encore et Alfred le chassa d'un mouvement d'épaule.

« ... s'est passée quand j'étais petit. J'étais avec mon cher oncle Lysander chez Arthur. On s'ennuyait un peu parce qu'on avait achevé de creuser des trous partout dans le jardin pour chercher des trésors. Alors du coup, j'ai proposé de jouer à « Arthur et Francis », aussi appelé jeu du « Papa et Maman font des bébés » ! Alors on s'est foutu à poil et alors qu'on essayait de se frotter l'un à l'autre comme des gros n00bs, sans arriver à rien, Arthur est arrivé et a frôlé la crise cardiaque ! Il est devenu tout rouge et a hurlé : « Mais qu'est-ce que vous faîtes ? ! » Alors je lui ai dit le nom du jeu et là, j'ai vraiment cru qu'il allait exploser. Alors moi, dans ma grande naïveté, j'ai répondu : « Bah oui ! Francis met bien son kiki dans tes fesses, non ? » Hahaha ! La tête d'Arthur ! Haha ! ... Merde, j'ai raconté deux histoires vraies ! »

Le type le poka encore et Alfred se retourna en grognant :

« Mais quoi ? ! »

C'est alors qu'il se rendit compte de la présence du Japon qui avait entendu toutes ses conneries. Et merde. Ah il était beau l'envahisseur ! Sans rien laisser paraître de sa gêne, Alfred lui offrit son sourire le plus étincelant et, quelque peu « désalcoolisé », se leva et tendit la main à Kiku pour qu'il la serre.

« Hey ! Comment ça va ? ! Oui, mon aussi ça va bien ! Ce pays est vraiment génial, hein, vraiment très divertissant ! T'as fait bon voyage ? Ouais, moi aussi ! J'ai vu plein de trucs, c'était super ! »

L'art de faire les questions et les réponses tout seul, par Alfred Fucking Jones.
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MessageSujet: Re: [1945] Gaijin in Kyoto } Kiku.   [1945] Gaijin in Kyoto } Kiku. Icon_minitimeDim 24 Jan - 17:22

    Doucement. Douuuuuuuucemeeeent.

    Là, c’était un moment critique. Si jamais il se loupait, il devrait tout recommencer et ça non merci.

    Le Japon était concentré sur sa tâche comme un chercheur d’or américain fouillant son claim avec foi et ferveur. Ciseaux à la main, il regardait sous toutes les coutures son adversaire du moment qui était non pas un soldat, ni un soulard assoiffé et rond comme une barrique, pas plus qu’un chat récalcitrant mais bel et bien… Un bonsaï. Oui oui, un bonsaï. Une plante verte. Le Japonais observait les petites feuilles, les jeunes pousses et les minuscules fleurs du ginkgo biloba miniaturisé, cherchant les branchettes à couper pour donner au végétal la forme qu’il souhaitait sans altérer l’harmonie qu’il recherchait. Il suffisait que, dans un moment d’inattention ou de surprise, sa lame s’abatte au mauvais endroit et tous ses efforts seraient ruinés.

    L’art de l’Ikebana était un de ses passe-temps favoris, avec la cérémonie du thé évidemment. Et ces derniers temps, c’était une des seules occupations dont il pouvait se payer le luxe. Après tout, il ne pouvait pas trop sortir et ne pouvait guère faire de gestes trop violents ou trop brusques à présent. Et ça, on se demande bien à cause de qui… Depuis la fin de guerre, le japonais se trouvait dans un sale état et ne pouvait plus faire grand-chose mis à part rester amorphe chez lui. A plusieurs reprises déjà il avait tenté de reprendre le sabre, ne serait-ce que pour s’entrainer et ne pas perdre la main. Et à chaque fois, il avait vite du se résigner et abandonner quand il s’était rendu compte que le moindre effort l’épuisait et lui faisait souffrir le martyr. Ainsi donc, le voila obligé de rester oisif du matin au soir, s’ennuyant, se gorgeant des médicaments tous plus immondes au goût les uns que les autres et tout faire pour trouver de quoi s’occuper sans se fatiguer. Autant dire que ça l’agaçait léger léger comme situation…

    Et puis, plus que l’ennui ou la douleur, il y avait un autre facteur aussi qui lui faisait ronger son frein comme un cabot de rue cherchant un os pour subsister. La honte, le déshonneur… Il. avait. perdu. cette. fichue. guerre ! Et surtout face à LUI. A chaque fois qu’il y pensait, il en avait mal à l’estomac. A plusieurs reprises, il s’était surpris à écrabouiller son riz en bouillie informe lorsque, au cours d’un repas, il se mettait à repenser à la défaite et à la tête de mochi de cet américain barbare et exubérant. Combien de sakuramochi avait-il déjà réduit en purée à la simple évocation de nom de cet envahisseur ? Combien de fois avait-il eu envie de jeter tout les pire Kamis du Japon aux trousses de ces militaires grossiers et conquérants ? Il ne voulait même plus y penser, ça le rendait malade. Encore plus qu’il n’était déjà.

    Alors, pour se faire une raison, il restait assis toute la journée. Cela faisait déjà une bonne heure qu’il menait la bataille contre la plante. Il essayait d’être le plus calme possible, vidant son esprit pour ne pas penser à toutes ces choses désagréables. Et puis franchement, ça lui aurait fait sacrement mal de louper la composition florale juste parce qu’il avait la vision d’un visage crétin et crispant en tête.

    Plus qu’un ou deux coup de coupe et ce serait bon, il aurait finit. Il approcha les ciseaux d’un petit bourgeon, s’apprêtant à le couper très méticuleusement quand un militaire américain fit irruption dans la pièce, ouvrant la porte coulissante dans un grand « BANG » sonore. La déflagration surprit tellement le Japonais que celui-ci sursauta et referma par réflexe les lames doubles des ciseaux qui avaient déviés, coupant ainsi non pas un unique petit bourgeon mais bel et bien toute une branche. Kiku resta figé et sans voix quand il se rendit compte de son erreur, la bouche entrouverte dans une expression de surprise exacerbée, plus blanc qu’un linge. Il était tellement choqué d’avoir réduit tout ses efforts à néants en à peine une microseconde qu’il n’entendait ni les salutations grotesques et grossières du marine primate qui avait été la cause de l’erreur, ni les protestations indignés des serviteurs des lieux qui hésitaient entre faire sortir le soldat à coup de pieds de la demeure, et tout simplement se taire par crainte et soumission.

    Loin de comprendre la situation, l’intrus s’avança sans même ôter ses chaussures et, le torse gonflé par la testostérone et le désir de faire bonne figure en pays conquit, il posa une main calleuse sur l’épaule du Nippon.

    « - Monsieur Honda ? » Commença-t-il avec un accent à couper au couteau. « Mister Jones est de passage à Kyoto et souhaiterait vous voir mainte… nant ? »

    Il avait hésité à finir sa phrase quand il s’était rendu compte que celui qu’il était venu chercher restait fixe, le dos tourné et ne semblait pas vouloir faire un geste ou dire un mot. L’étranger fut un instant tenté de le secouer, histoire d’avoir une réaction, mais changea bien vite d’avis quand l’asiatique se retourna lentement, le gratifiant d’un regard noir à faire fuir le samouraï le plus aguerrie. Bon, là, il était d’une humeur de chien, c’était clair. Encore un peu et il aurait été possible de voir une aura noire et menaçante derrière lui, si seulement c’était physiquement possible.

    « - Ah bon… ? »

    Répondit-il d’une voix basse, sur un ton oscillant entre cynisme et désintérêt. Alors comme ça, Môssieur voulait le voir ? Et en plus, il n’avait même pas la décence de bouger lui-même ses fesses. Non, il préférait faire bouger un blessé qui n’avait strictement aucune envie de le voir. Vive l’Amérique…

    Il se leva lentement, couvant le végétal d’un regard endeuillé. Tout ce travail pour ça… Réduit à l’état de poussière par la délicatesse suprême de ce stupide militaire. Il se prépara rapidement pour sortir tandis qu’on lui préconisait fortement le contraire. Comprenant que son interlocuteur était prêt à le suivre, le primate sortit à son tour et, dans la rue, garda sa grosse main sur l’épaule de Kiku, principalement pour éviter une quelconque tentative de fuite. Beaucoup de militaires flânait dans les rues, profitant de ce que pouvait leurs offrir ce pays soumis. Que c’était désagréable ! Les voir se comporter ainsi, comme s’ils étaient chez eux… Quelle joie…

    Ils arrivèrent devant une Jorôya, une maison de passe, un bordel camouflé en établissement pour amateur de thé faussement respectable… Super, il ne manquait plus que ça. Le représentant des États-Unis n’avait donc rien d’autre à faire que passer son temps dans ce genre d’endroit ? Vive l’Amérique bis. A peine fussent-ils entré dans ce bouiboui que la vieille propriétaire les accueillirent avec empressement. On mena le Japon à travers les couloirs saturés de fumée et de relents de sake et d’encens. Il n’était encore même pas entré dans la pièce où se trouvait l’Américain qu’il pouvait déjà entendre sa voix tonitruante beugler des stupidités sans queue ni tête. Mais c’était qu’il avait l’air beurré l’animal ! Bon sang, que le temps allait lui paraitre long… Le soldat entra et Kiku le suivit. De nombreux marines étaient là, s’amusant avec des filles de joie, complètement bourré pour la plupart, étant souvent occupés par une bouteille d’alcool dans une main et une opulente poitrine dans l’autre, glissé sans discrétion sous un kimono féminin. Alfred était au milieu de tout ce joyeux bazar, totalement dans son délire et encouragé par le rire de femmes dont l’obi était attaché devant et non dans le dos, preuve de leurs peu de vertus. Le militaire qui l’avait amené ici semblait être le seul à peu prés sobre et tenta d’attirer l’attention de son supérieur. Il réussit après plusieurs tentatives ayant minablement échouées.

    Pendant que les USA déblatéraient des conneries aussi grosses que lui, Kiku restait abasourdie par ce spectacle. Pitié… Alors c’était ÇA l’envahisseur ? C’était ce truc qui avait à présent le monopole sur son pays ?? C’était… Il était fini… Fini. Le japon tout entier était fini ! Le Nippon se sentait terriblement seul et las là… Son pays allait couler. Il eut à peine le temps de se rendre compte de ça que le gaijin s’était avancé vers lui, se rendant enfin compte de sa présence.

    « Hey ! Comment ça va ? ! Oui, mon aussi ça va bien ! Ce pays est vraiment génial, hein, vraiment très divertissant ! T'as fait bon voyage ? Ouais, moi aussi ! J'ai vu plein de trucs, c'était super ! »

    …C’était quoi cette soudaine envie de l’émasculer ?

    Zen Kiku, zen. On vient de terminer la guerre, ce n’est pas pour en provoquer une nouvelle en privant une des grandes puissances de ce monde de sa virilité pour des paroles malheureuses et - est-il besoin de le préciser ? – prodigieusement stupides. L’asiatique fit de son mieux pour faire disparaitre son expression de bouledogue allemand (n’en déplaise à certains) et fit un effort surhumain pour arborer un sourire a peu prés potable, bien que complètement faux et tout crispé.

    « - Ravi d’apprendre que le Japon te plait ! » Déclara-t-il d’un ton magnifiquement ironique et faussement joyeux. Un vrai faux-cul ma parole.

    Il ignora délibérément et royalement la main tendue, passant à coté de l’Amérique sans lui accorder un regard, feintant de détourner son attention sur les filles présentes en les saluant rapidement.

    « - Vous avez l’air de sacrement bien vous amuser on dirait. A quoi jouez-vous ? A celui qui se ridiculisera le premier ? »

    En disant ses mots, il s’était retourné vers Alfred avec un regard goguenard et un sourire narquois. C’était sur que l’envahisseur avait le chic pour paraitre cool et détendu, même dans les pires moments de hontes. Kiku avait envie de briser tout ça. Au départ il avait eu l’intention de faire profil bas comme à son habitude… Mais là, c’était plus fort que lui. Et bien trop tentant.


Dernière édition par Kiku Honda / Japon le Jeu 4 Mar - 15:26, édité 1 fois
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[1945] Gaijin in Kyoto } Kiku. Vide
MessageSujet: Re: [1945] Gaijin in Kyoto } Kiku.   [1945] Gaijin in Kyoto } Kiku. Icon_minitimeMer 3 Mar - 18:40

Alfred avait toujours eu le chic pour apparaître comme un véritable imbécile aux yeux des autres. La plupart du temps, c'était calculé, mais il arrivait que ce soit de façon spontanée que la jeune nation se comporte comme un abruti. Ce moment-là était de cette catégorie. Les Etats-Unis avaient gagné la guerre, alors pourquoi ne pas se lâcher ? Le blond, rendu euphorique par sa victoire, comptait bien en profiter et ne pas se comporter en chef guindé et austère. Il ferait la fête avec les Boys autant de temps qu'il le souhaitera. Après tout, puisqu'il avait enfin mis les pieds au Japon, ce serait bête de ne pas exploiter ses charmes, non ?

Pour le moment, Alfred était satisfait de ses vacances en territoire soumis. La bouffe était pas trop mal, quoique trop légère et pas assez sucrée à son goût. Si bien qu'il avait fait importer de la glace, du ketchup et du Coca-Cola pour sa consommation personnelle. Et foi d'Américain, les sushi, c'est meilleur avec du ketchup qu'avec de la sauce soja, si, si ! Et mangé à la fourchette, s'il vous plaît. La nation victorieuse avait également importé des vinyles de jazz et de swing pour palier à l'ignorance musicale é-vi-dente des Japonais. Il fallait bien leur montrer sur quoi il était bon de danser, ce qui était dans le vent comme on dit. Un vent providentiel moins suicidaire, hein...

Mais maintenant, l'Amérique était pressée de rencontrer le Japon en personne, histoire qu'elle puisse au moins voir le visage de celui qu'elle avait fait s'agenouiller par la force brute. Et Dieu sait s'il en avait de la force à cette époque, le petit Alfred... L'apparence d'un jeune homme de dix-neuf ans, les muscles harmonieusement sculptés par la guerre, le teint hâlé par ses combats dans le Pacifique, le regard perçant... Il avait tout d'un conquérant prêt à écraser toute forme de résistance. Kiku en avait fait les frais : le jeu avait duré trop longtemps et lassé l'Américain, si bien qu'il s'était décidé à tester son nouveau jouet, affectueusement nommé Little Boy. Pas si petit que ça le garçon, puisqu'il avait quand même sacrément bien fait le ménage dans Hiroshima et sa région. Du remord ? Au jour d'aujourd'hui, Alfred n'en avait pas le moindre : la bombe atomique avait été une nécessité pour mettre fin à la guerre. Impressionner l'ennemi pour le vaincre. Tuer pour épargner des vies encore plus nombreuses. Là était la logique de la jeune nation. Quoiqu'il en soit, en mettre plein les yeux – et la gueule – au Japon avait fonctionné puisqu'il avait presque aussitôt capitulé, terrorisé, à moitié détruit par les nombreux bombardements.

Mais à présent, c'était en paix que l'Amérique venait dans l'archipel nippon. Pour s'amuser, pour rencontrer Kiku et pour visiter un peu. Pour profiter de son « butin » quoi... Et injecter un peu de lui dans ce pays, de l'américaniser un peu, de le reconstruire à sa sauce... Et de le surveiller aussi. Qui sait si dans un sursaut de vengeance désespérée, l'ancien de l'Axe ne tentait pas quelque chose de dangereux et stupide, comme porter atteinte aux Etats-Unis. Au fond, là était le vrai sens de la visite du blond. Mais en passant, il ferait quand même le plein de bons souvenirs et d'attrape-touristes.

Et – pourquoi pas ? – il aimerait bien embêter Kiku aussi. La légendaire patience du Japon était réputée dans le monde entier, autant vérifier au passage si le mythe était fondé ou non.

Ce dernier choisit d'ailleurs cet instant pour se pointer, un sourire de façade fort bien réussi collé sur la figure. Mais Alfred n'était pas dupe : lorsqu'on fréquentait Ivan, on savait parfaitement qu'un sourire innocent et aimable peut cacher une folie meurtrière et destructrice. CQFD, petit scarabée. Quoique... Amérique pouvait le voir s'effriter son sourire japonais. Il devait vraiment être contrarié par son attitude désinvolte et grossière. Le faire craquer serait donc facile ? Le jeune homme s'autorisa un petit sourire en coin tout en dévisageant la nation qui lui faisait face : plutôt petite, des cheveux noirs et très raides coupés sévèrement, des yeux noirs et bridés, un visage fin et efféminé,... Au fond, les asiatiques se ressemblaient tous, pensa Alfred. A vrai dire, il les différenciait tous à leur coupe de cheveux, sinon impossible pour lui de reconnaître telle ou telle nation d'extrême orient. Mais en tout cas, ils étaient tous beaux et résolument exotiques. Amérique aimait bien cela.

Japon refusa de lui serrer la main et Etats-Unis n'insista pas. Il ne fallait pas se formaliser des puérilités d'un pays blessé.

« Vous avez l’air de sacrement bien vous amuser on dirait. A quoi jouez-vous ? A celui qui se ridiculisera le premier ? »

Jovial, Alfred répliqua de bon cœur :

« Oui, exactement. Mais je vais mettre fin au jeu maintenant que vous êtes là, car il va sans dire que vous gagneriez haut la main, et je n'aime pas perdre ! »

Niark, niark, niark. Retour de tir o/

La jeune nation se leva et lança :

« Nous allons passer à côté, nous serons plus tranquilles. »

Alfred passa dans la pièce d'à côté, aménagée en quartier général. Des plateaux de nourriture nippone était posés sur le bureau où deux chaises se faisaient face. Amérique déclara :

« S'asseoir par terre me fatigue, et ce n'est pas digne d'une nation civilisée, alors nous mangerons sur des chaises. Asseyez-vous. Mais ne vous inquiétez pas, vous pourrez manger avec vos... bouts de bois. »

Le blond s'assit sur son fauteuil, bien plus imposant que la pauvre chaise pliante de Kiku. C'était volontaire, évidemment. Etats-Unis sépara consciencieusement le riz et le poisson de ses sushi et écrasa le riz avec sa fourchette pour ne plus qu'il soit en pavé, et ce devant les yeux – sûrement scandalisés – de Japon. Mais le pire était à venir. Il coupa les lamelles de poisson en deux avec son couteau, pressa du citron dessus et – horreur ! – versa une bonne dose de ketchup dans son riz. Du KETCHUP dans les sushiiiii !!! Puis, insouciant, il retira tout ce qu'il y avait d'algue dans ses maki et onigiri et leur réserva le même sort, séparant et américanisant les ingrédients. Alfred s'empara d'une brochette, la brandit et observa, presque niais :

« C'est marrant, parce qu'il n'y a que les brochettes que vous savez faire. Le reste, vous le préparez bizarrement alors je suis obligé de tout séparer. »

Et il plongea sa brochette de poulet dans la sauce barbecue.
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MessageSujet: Re: [1945] Gaijin in Kyoto } Kiku.   [1945] Gaijin in Kyoto } Kiku. Icon_minitimeDim 21 Mar - 2:06

    Si aujourd’hui, on avait osé lui dire que d’ici soixante ans, le Japon serait devenu un des pays les plus américanisés au monde, si on lui avait dit que lui, Kiku, dirait amen à la moindre parole du représentant des USA, il se serait fait seppuku dans l’instant. Et il aurait laissé Alfred lui couper la tête tiens. Comme ça, le déshonneur aurait été complet. Japan-bashing, implantation de MacDonalds, importation de musiques barbares et beuglantes, Disneyland… Une chose était sure : quand tout cela allait débarquer chez lui, ça allait piquer… Et lui, devrait tout accepter.

    Mais pas pour l’instant. Pour le moment, la seule chose dont il avait envie, c’était que le gaijin reprenne les primates désinhibés qui lui servait de soldats, qu’il reparte dans son pays sans oublier d’emporter ses avions, ses bateaux et ses bases militaires. Et le tout sans laisser de traces de pas boueuses ou de déchets en partant s’il vous plait –respect de l’environnement oblige. En 1945. Si si-. Enfin, même l’imbécile heureux le plus optimiste du monde aurait présentement était capable de comprendre qu’Amérique ne partirait pas comme ça, du jour au lendemain, juste parce qu’on le lui demandait. Si seulement il en avait eu le pouvoir et l’occasion, Kiku ne se serait pas gêné pour le faire partir à grand renfort de coups de pied. Mais voila, il ne pouvait que sourire à celui qui était devenu le premier et unique envahisseur du pays du Soleil Levant. Tout ça parce que l’ennemi avait bénéficié des connaissances de quelques scientifiques inconnus et de l’appui de ce fameux Einstein, qui avait fuit l’Allemagne et son régime Nazi. C’était d’ailleurs le seul et unique reproche sérieux que Kiku pouvait faire à Ludwig. Si l’Allemagne n’avait pas menée ses chasses aux Juifs, ce physicien ne se serait jamais installé aux États-Unis et n’aurait jamais poussé le gouvernement à construire la Bombe A. Peut-être même que c’était l’Axe qui l’aurait eu. Hiroshima et Nagasaki seraient toujours là. La gloire de son pays serait toujours flamboyante. Et il n’aurait pas à supporter l’Américain en ce moment. Car après tout, à part son « petit » joujou, qu’avait-il d’autre cet espèce de mochi à lunette ?

    « Oui, exactement. Mais je vais mettre fin au jeu maintenant que vous êtes là, car il va sans dire que vous gagneriez haut la main, et je n'aime pas perdre ! »

    …D’accord, un bon sens de la repartie peut-être.

    Repartie qui figea son sourire aimable en une grimace d’agacement un bref instant. Il ne répondit rien. De toute façon, il savait d’avance que le blond lui sortirait un de ses sourires de crétin bienheureux en l’ignorant royalement donc inutile de se fatiguer pour rien n’est-ce pas ? Et puis, « la parole est d’argent, le silence est d’or ». Certes, c’était une réplique bateau, mais tellement bien adaptée à la situation ! En gros, « fermes-la et laisse couler. Ça passera », il finira bien par se lasser à un moment ou à un autre.

    En passant dans l’autre pièce sous les quolibets des geishas et les sifflements des soldats saouls, le nippon prit la résolution de se comporter tout à fait normalement face à son homologue. Honneur, fierté, calme et zen. Telle était l’image que l’on avait du Japon à travers le monde. Il fallait bien qu’il l’honore. De plus, l’asiatique avait côtoyé de près Feliciano pendant quelques temps, et pas une seule fois il n’avait eu à briser son masque parfait de sang-froid et d’indifférence. Sachant que l’Italien était l’une des plus grandes plaies de cette Terre, et que lui-même y avait survécu, il fallait se dire que passer quelques temps avec l’Américain n’allait pas le tuer.

    Ce fut donc en restant impassible que Kiku prit place sur la chaise minable que le blond lui désignait. Rien que par fierté mal placé, il aurait pu s’asseoir en seiza sur le sol mais au final, cela l’aurait rendu plus inférieur à lui encore. Et puis, il n’était plus temps de jouer la mauvaise tête brulé. Il laissa Alfred parler à sa guise, l’écoutant à peine, et en profita plutôt pour l’observer discrètement. D’aussi loin qu’il pouvait s’en souvenir, c’était la première fois qu’ils se voyaient depuis très longtemps. Et la première pensée non-hostile qui vint à l’esprit de Kiku était que le jeune homme ne ressemblait pas tant que ça à Arthur. Peut-être la forme du visage qui était vaguement similaire… -et encore-. A part ce léger détail, l’Américain joyeusement assit en face de lui n’avait rien de son frère. Il n’avait pas vraiment la même couleur de cheveux, ni la même couleur des yeux, il était nettement plus grand, plus musclé, plus corpulent –plus gros… ?-. Et coté caractère, n’en parlons même pas : des antagonistes parfait ! le britannique lui avait souvent parlé de son cadet auparavant, insistant sur des descriptions acides et revêche. Entre ces description erratiques et incomplète, et les fois où l’asiatique et l’Américain s’étaient déjà vu en quatrième vitesse, Kiku se doutait évidemment bien qu’il était loin d’être un modèle de bon sens et de calme. Mais à ce point, jamais il ne s’y serait attendu, le petit nippon. Les deux blonds étaient-ils seulement vraiment frères ? Un mystère universel de plus.

    Mais bref, fin de la digression douce-amère. Les séquences mélancolies, c’est bien beau mais à la longue, ça barbe non ? Japon se reconcentra donc. …Et il aurait mieux fait de rester dans sa petite bulle. Car la vision qui avait en face de lui était bien capable de briser la pauvre résolution qu’il s’était promit de tenir un peu auparavant.

    En fait, le nippon était bien trop médusé par ce qu’il voyait pour penser à se mettre en colère ou avoir l’air scandalisé. La nourriture dans l’assiette d’Alfred finissait immanquablement démantelée, reformée, noyée, de façon à ce qu’il ne reste plus des sushis, makis, onigiris et autres teriyakis, des masses informes de riz arrosé de… De… De ketchup ?! Et pourquoi pas mélanger le saké avec du Coca-cola tant qu’il y était ?!

    « C'est marrant, parce qu'il n'y a que les brochettes que vous savez faire. Le reste, vous le préparez bizarrement alors je suis obligé de tout séparer. »

    Pauvre chou va. Encore un peu et il devrait jouer la baby-sitter pour lui et les lui séparer lui-même ses ingrédients. Un comble. Il n’osa pas le proposer, même par cynisme, car il était persuadé qu’Etats-Unis serait capable d’accepter l’offre. Toujours avec sa jovialité exaspérante qui plus est.

    « - Vraiment désolé. »

    Et on continu dans la comédie.

    Le Japonais fixa d’un œil critique son vis-à-vis et sa brochette. …Les piques en bois, ça pouvait devenir une arme pour tuer ? Question à laquelle il n’eut aucune réponse car, au début bien décidé à ne pas toucher les plats devant lui –toujours sa foutue fierté-, il se décida à éviter le jeu de l’insubordination. Avec ses baguettes, il attrapa un sushi vaillamment rescapé de la noyade de l’horrible mixture rouge américaine.

    « - Ce n’est pas la peine de vous forcer. Il y a surement de la nourriture qui vous conviendra plus ailleurs. »

    Manière très subtile de sous-entendre sa pensée sur tout ça. Mais vraiment trèèèès subtile hein. Le Japon porta les bouts de bois à sa bouche.

    « - A ce propos, on mange généralement AVANT de se saouler. L’inverse est dangereux pour la santé. Pensez-y à l’avenir. »

    Il se serait donné des baffes s’il avait put. Chez lui, l’hygiène et la santé étaient deux facteurs terriblement important du quotidien. Et il n’avait pas put s’empêcher de lâcher cette remarque à Alfred.
    Il se sentait ridicule.

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[1945] Gaijin in Kyoto } Kiku. Vide
MessageSujet: Re: [1945] Gaijin in Kyoto } Kiku.   [1945] Gaijin in Kyoto } Kiku. Icon_minitimeVen 20 Aoû - 18:21

Spoiler:



Cette entrevue avec Kiku était paradoxale pour Alfred. Enfin, il rencontrait le fameux « samouraï » qui lui tenait tête durant ces quelques dernières années. L’allié de Ludwig. Un des membres de l’Axe. Cet espèce de petit impudent qui avait osé attaquer Pearl Harbor l’avait provoqué et fait entrer en guerre lui aussi. Il n’avait pu tolérer cet affront. Se faire attaquer par cet ennemi d’outre-océan l’avait révolté et poussé à rejoindre le combat d’Arthur, mais de son côté pour le moment. Ils s’étaient battu l’un contre l’autre avec acharnement pendant trois ans avant que la guerre ne cesse enfin et que Kiku se range à ses arguments. Mais pendant ces trois ans, il avait découvert au compte-goutte l’étrange culture du Japonais : leur fierté dans égal, leur patriotisme suicidaire, les harakiri,… Quel être bizarre que le Japonais… Plutôt que de se faire capturer et garder toutes les chances de survivre de leur côté, ils préféraient se suicider pour sauver leur « honneur ». Alfred ne comprenait pas cet état d’esprit. Pour lui, être capturé n’avait rien d’humiliant ; c’était… un des aléas de la guerre, ça faisait partie du jeu. Pour un soldat américain, il y avait une vie après l’emprisonnement, tout ne s’arrêtait pas dans un camp de prisonnier à Java ou ailleurs. Mais les Japonais, eux, ne le voyait pas de cet œil et se suicidaient en masse, comme des scorpions encerclés par le feu, quand ils voyaient que les choses tournaient en leur défaveur. Et s’ils pouvaient emmener des soldats américains dans la mort, c’était mieux. Des fous… Alfred en avait bavé avec eux. Ils étaient si tenaces, si orgueilleux, si déterminés, si… Japonais.

Amérique avait ainsi toujours imaginé Kiku dans un peau d’un rude guerrier, l’archétype du samouraï, avec ses cheveux longs noués en catogan, son armure médiévale et ses muscles saillants… Quelle n’avait pas été sa surprise de voir que ledit Kiku était en fait un « petit monsieur » au cheveux sagement coupé, eu visage calme et à l’allure fragile. Au début, la jeune nation avait cru à un canular, on ne lui présentait pas le vrai Japon, c’était impossible. Mais si, c’était bien lui, le vrai, l’unique, Kiku Honda. Vu comme ça, il n’avait rien à voir avec ses soldats, des hommes acharnés, sur le champ de bataille. Sans doute cachait-il très bien son jeu… Mieux valait se montrer prudent avec cet homme.

Alors qu’il prenait son repas en meublant la conversation pour palier au manque de verve du Pays du Soleil Levant, Alfred réfléchissait à ce qu’il allait bien pouvoir faire avec lui… Faire subir ? Hmm… Amérique avait envie de s’amuser un peu avec Kiku, pour voir ce dont il était vraiment fait et de dont il était capable. Il allait le traiter comme un occidental, pas question qu’il se laisse embringuer dans ces japonaiseries complexes, subtiles et labyrinthesques. Il n’en avait pas fini sinon…

Le blond étala soigneusement la brochette dans le ketchup jusqu’à ce qu’elle en soit enduite comme un travers de porc à l’américaine. Puis il s’en délecta, savourant l’étrange mélange teriyaki/ketchup que lui seul pouvait apprécier.

« Vraiment désolé. »

Bien sûr. Mais Alfred fit semblant d’y croire pour ne pas se lancer dans une dispute ouverte. Il n’avait pas envie de se prendre la tête aujourd’hui, juste de profiter de sa victoire. Kiku regarda bizarrement sa brochette – Quoi, le bois était moisi ? – puis pris ses baguettes et commença à manger sa part, l’air un peu contrarié. Cependant, il continua calmement, quoique discrètement hostile :

« Ce n’est pas la peine de vous forcer. Il y a surement de la nourriture qui vous conviendra plus ailleurs. »

Amérique fit mine de ne pas avoir compris son invitation à foutre le camp et répondit avec un sourire de grand benêt, innocent et jovial :

« Oh non, si je les arrange, tous les aliments sont mangeable ici ! Et puis le pays est plutôt sympa, les filles aussi… Je profite de mes vacances~ »

Vacances. Drôle de façon de parler de l’occupation. Japon ne broncha pas et porta ses baguette à sa bouche avant d’ajouter :

« A ce propos, on mange généralement AVANT de se saouler. L’inverse est dangereux pour la santé. Pensez-y à l’avenir. »

Alfred le considéra avec de grands yeux surpris, estomaqué par sa remarque. Il avala sa bouchée et émit un petit hoquet à la fois amusé et étonné. Il fixa longtemps Kiku du regard, sa fourchette en l’air, le cadavre de la brochette dans son assiette. Il lui semblait un peu déplacé de dire cela maintenant. Inutile aussi. Mais marrant. Ainsi, le Japon était donc très strict sur l’hygiène alimentaire ? Intéressant… Très intéressant. Amérique éclata finalement d’un rire franc et éclatant avant de servir un verre de saké.

« Vraiment ? Vous avez l’air de vous y connaître. Et que pensez-vous de mon régime alimentaire, alors ? Je vous écoute, n’ayez pas peur de me contrarier ! »

Ses yeux céruléens pétillèrent et il poussa le verre de saké vers Kiku. Ce n’était pas lu traditionnel verre à saké, cette petite coupelle, mais bien un verre à soda.

« On va jouer. Buvez cul-sec. Et là, le jeu pourra commencer… Kiku Honda. »

Alfred se servit lui-même un verre et le but d’un seul trait, souriant d’un air de défi.

« Alors ? Seriez-vous un lâche ? Une mauviette ? »

Maudissons Ivan qui avait initié Alfred aux jeux de beuverie.
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MessageSujet: Re: [1945] Gaijin in Kyoto } Kiku.   [1945] Gaijin in Kyoto } Kiku. Icon_minitimeLun 10 Jan - 0:48

Spoiler:


Pédants, orgueilleux, vaniteux, nombrillistes, arrogants, avides, impolis, crâneurs, salaces. Voilà le regard que portaient les japonais à ces blancs de ricains. La liste aurait pût être bien plus longue, si le contexte l'avait permis. Quant aux-dits américains, ils n'étaient pas en reste. Kiku avait parfaitement conscience de l'image qu'ils avaient de son pays, de son peuple. Fierté démesurée, sens de l'honneur exacerbé, maniérisme, tendance à la pudibonderie, hypocrisie de mise... Les clichés ne manquaient pas... Et étaient souvent vrais, d'un coté comme de l'autre. Les différences entre les cultures était une choses effrayante. C'était cela, le clivage persistant entre deux nations. Après tout, qui prendrait la peine de pactiser à l'aveuglette avec des personnes aux habitudes inconnues et étranges ? Tout ce qui est diffèrent de notre quotidien nous effraye, c'est le propre de l'homme, aussi bien que celui des pays. Car au final, si tout le monde était semblable, si tout un chacun n'avait aucune raison de craindre son voisin pour des choses dont il n'a pas connaissance, peut-être pourraient-ils tous se comprendre plus facilement. Et peut-être n'auraient-ils pas eu à subir de guerre comme celle qui venait tout juste de se terminer. Idée excessivement utopique au passage.

La guerre était une finalité pour certains. Pour d'autres, c'était un moyen d'atteindre un but. Ou un simple exutoire comme un autre. Et pour les derniers, pour les fous, les ignorants, ce n'était rien de plus que l'horreur. C'était eux, les utopistes.

Pourtant, avouons-le : Que serait ce monde sans batailles ? Sans armées ? Sans soldats tombés au combat, sans machinations et sans menaces ? Rien, juste une vaste blague gorgée d'hypocrisie. C'était la guerre qui forgeait les nations. C'était grâce à la guerre qu'ils étaient tous là. Il fallait en être fier, sans jamais détourner les yeux. Se relever, encore et encore, pour faire face.

...Mais peut-être que tout ça était fini pour Kiku. Chaque nuit, chaque jour depuis sa reddition, les stigmates brulantes de son corps se chargeaient de le lui rappeler. Cet homme en face de lui, celui-là même qui jouait son rôle d'insouciant et de conquérant sans cervelle, possédait quelque chose de terriblement plus effrayant que les bombes qui venaient de ravager son pays. Il possédait surtout ce que ces armes de mort inspiraient.

La peur.

C'était comme laisser un enfant jouer avec un lance-flamme. Un enfant qui, à un moment ou à un autre, sera tenté de se prendre pour Dieu devant la fourmilière. Ne restait plus qu'à espérer que l'enfant en question puisse ressentir ne serait-ce qu'une infime parcelle de culpabilité pour ses actes. Pour qu'enfin, il apprenne de ses erreurs, et ne recommence plus jamais une telle bêtise. La peur, c'était l'arme la plus destructrice que l'on pouvait avoir, mais c'était aussi la plus ardue à maitriser.

« On va jouer. Buvez cul-sec. Et là, le jeu pourra commencer… Kiku Honda. »

Non. Une telle personne ne pouvait contrôler la peur en étant elle-même aussi irresponsable. Kiku voulait sortir de sa torpeur, se débarrasser de ces plaies qui lui faisaient mal à en pleurer, et dire à ce gaijin de partir aussi vite qu'il n'était venu, sous peine de se retrouver non pas avec l'armée japonaise aux fesses – il n'y en avait plus de toute façon – ni même des centaines de Kamis en colère, mais bel et bien lui-même, maudissant le blond. Cet étranger qui lui avait tout prit, à lui qui aujourd'hui n'était même plus le maitre de sa propre terre.

« Alors ? Seriez-vous un lâche ? Une mauviette ? »

Ne pas répondre aux provocations, les ignorer purement et simplement, ce n'était pas très difficile, avec un minimum de sang-froid. C'était d'ailleurs d'autant plus facile quand l'interlocuteur vous démontrait toute l'étendue de sa stupidité... Pardon, de son ignorance. Nuance.
L'asiatique laissa faire son homologue occidental sans ciller. Avaler d'une seule traite une si grosse dose de saké était suicidaire si le buveur n'était pas un habitué. Un occidental capable de supporter 70° degrés d'alcool si rapidement, Kiku n'en avait jamais vu. Soit Alfred possédait l'instinct de survie d'une huitre, soit il avait fait l'erreur typique commune à tout les non-japonais. Cette seconde option se confirma lorsque Kiku porta rapidement le verre à ses lèvres. Il retint un sourire sardonique, soutenant le regard azuréen de son vis-à-vis.

Penser que je ne suis pas capable de résister à mon propre alcool et se lancer dans un tel jeu sans même envisager l'erreur, voilà un comportement typiquement américain. Si je devais être honnête, j'ajouterai que votre façon de penser est stupide. 

Sans cérémonie devant une telle situation, le japonais vida son verre à son tour, laissant le liquide transparent lui réchauffer la gorge. Il ne jouait pas le jeu d'Alfred, bien au contraire. Il s'était décidé à ne pas le laisser mener la partie. Perdant sur le champ de bataille ne rimait pas avec perdant de l'esprit.

- Et dans ce cas, je dirais qu'il en est justement de même pour votre régime alimentaire, que si vous continuez ainsi, d'ici quelques années, vous et votre population serez aussi gras et écœurants que les immondices dont vous vous nourrissez. Même vos soldats deviendront inaptes au terrain et aux situations extrêmes, et au final, l'armée américaine ne sera pas plus capable d'intervenir dans un conflit qu'une bande d'enfants devant la colère des kamis. 

A l'inverse de l'américain qui semblait tout avoir oublié, Kiku s'intéressait toujours autant à sa culture et à ses traditions malgré la guerre. Il en était de même depuis prés de trois siècles. Depuis qu'Alfred avait posé le pied pour la première fois au Japon, débarquant dans sa vie comme un cheveu sur la soupe miso, et avait demandé à être son ami. C'était lui qui, le premier, l'avait poussé à s'intéresser et à s'ouvrir au monde extérieur. Parfois même sans lui demander sa permission. Mais la jeune nation semblait avoir effacé ces instants de sa mémoire. Kiku se força à ne plus se tourmenter ainsi en remplissant à nouveau les deux verres.

Et pour finir – toujours si je devais être honnête évidemment – je vous dirais qu'il faut toujours savoir où l'on met les pieds, surtout en pays "conquit". Ce que vous buvez là en vous gonflant d'ego et d'assurance ne mérite même pas le nom d'alcool. Ce n'est rien qu'un ersatz de saké destiné à remplacer le thé au repas. C'est ce qu'on vous sert si l'on demande du saké dans ce pays. Si vous souhaitez tant perdre le peu de dignité qu'il vous reste dans un jeu de beuverie, je vous conseille de demander du shochu. Beaucoup plus efficace. 

Plus il avançait dans son discours, moins il ne pouvait retenir un ton ironique et méprisant. Confondre saké et shochu, erreur type, vu que les occidentaux s'étaient mit en tête que le shochu s'appelait justement saké... Un vrai quiproquo qui avait bien fait rire Kiku la première fois. Avant de l'attrister en se rendant compte à quel point sa culture était mal interprétée par les autres.

Rarement aussi loquace, Kiku espérait que cela suffirait à faire redescendre Alfred sur terre, et à lui faire comprendre que tout ce qui se passait était sérieux. Il voulait lui faire comprendre que ce pays qu'il avait détruit et souillé, c'était à lui de l'aider à le remettre en état. Amérique se rendait-il compte qu'il était déjà le responsable de la disparition de tant de merveilles du Japon ?

Le représentant dudit Japon se sentait étrangement faible. Lui qui était habitué à plus de robustesse se rendait à présent compte de son état affaibli. Le simple fait de marcher pour rejoindre l'okiya et ses efforts pour paraître toujours aussi inébranlable que sa réputation lui coutait plus que ce qu'il voulait bien admettre. Forçant un sourire résigné, il posa son coude sur la table son menton dans le creux de sa main, évitant cette fois tout contact visuel.

- Mais évidemment, en plus d'être impoli, un japonais osant dire ce genre de chose à un américain serait passablement inconscient n'est-ce pas ? Après tout, vous êtes censés être les vainqueurs et les autres n'ont rien à critiquer. Voilà pourquoi je ne serais justement pas honnête cette fois. Je n'ai donc rien dis. 
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