Ils s’étaient endormis l’uns contre l’autre, espérant oublier un peu de toute cette horreur environnante… peine perdue. Les doigts d’Elizaveta pressèrent ceux de l’homme avec force, l’obligeant ainsi à se réveiller. Autour d’eux, il n’y avait que les ténèbres. Les yeux de la jeune femme étaient posés sur lui, elle pleurait. Silencieuse. Que se passait-il, avait-elle mal ? Roderich voulu lui parler, se lever pour aller lui chercher de la pommade, faire quelque chose…
Mais alors, il comprit…
La respiration d’Elizaveta était courte, presque inaudible, il pouvait la sentir chatouiller sa peau. La sienne était un peu plus grave, profonde, il sortait à peine du sommeil.

Il y en avait une autre…

Une troisième, sifflante…

Une mortelle…

Ils n’étaient plus seuls. Roderich voulu se lever, faire barrière devant Elizaveta, mais deux mains puissantes le saisir avant de le jeter contre un mur, tel un pauvre pantin désarticulé. Il avait essayé, oh Dieu oui ! La protéger, faire quelque chose, ne pas rester immobile !
Y a-t-il son plus horrible que celui des chairs déchirées ?
L’Autrichien hurlait, il lui hurlait de résister, de rester en vie, et le monstre le repoussait toujours, tel un vulgaire fétu de paille. Lorsqu’il partit enfin, la jeune femme n’était presque plus qu’un pauvre cadavre pitoyable. Il lui prit la main, tremblant, et sentit le dernier soupir s’échapper de la plaie sanglante qu’était devenue son corps…

Non, la soigner… il fallait la soigner….

-Elizaveta…. Ne vous inquiétez pas…. Ça va allez…. Dites moi qui vous a fait ça, je le punirai…

Il la tenait contre lui, berçant douloureusement cette pauvre chose qu’à présent la Hongroise était.

-Vous ne voulez pas me le dire ? S’il vous plait….

Les premiers rayons du soleil vinrent frapper les carreaux, révélant l’ignominie de la scène. Alors Roderich vit le sang dont ils étaient couverts tous deux, le sang d’Elizaveta.

-Ne vous inquiétez pas….. les anges ne seront jamais aussi beaux, depuis que vous êtes monté là haut…. Ne vous inquiétez pas… je…je…..Lisa….

Il pleurait, essayant malgré tout de réprimer ses sanglots. Roderich embrassait les lèvres mortes de la jeune femme, sans jamais réussir à y faire entrer la moindre vie.

-Gott ….Gott…

Brusquement, ses épaules se secouèrent sous la violence de ses sanglots. Il hurla. Un cri de bête blessée qui remontait de ses entrailles jusqu’à sa gorge en feu pour enfin s’échapper dans la douleur. Et la voix se brisait comme un corps jeté contre des rochers, renaissait parfois dans un nouveau cri, devenait larmes, devenait pleurs.
Dieu comme il avait mal, mal au point d’en crever et survivre à la fois… ce n’était pas possible…

Elle le sentait. La mort avait déjà posé ses mains sur elle. Elle avait triché, elle avait trompé la mort grâce à une potion qu’elle avait bricolé en cours de chimie. Mais là, elle n’avait plus de joker. Elle sentait que le possédé allait revenir finir son travail. Parce qu’elle sentait bien trop le sang pour ne pas attirer ces créatures. Elle savait que c’était qu’un répit de vingt-quatre misérables heures qu’elle avait eu. Elle le sentait. On sent ses choses là, au terme de sa vie…

Mais elle ne l’avait pas dit à Roderich. Elle n’avait pas osé lui dire. Elle n’avait pas voulu lui faire de peine ainsi… Et secrètement, elle pensait que, peut-être, éventuellement, si tout cela était un rêve, que Roderich la protégerait, qu’il tuerait le possédé et que tout serait fini, comme cela… Quelle douce utopie que celle dans laquelle elle s’efforçait de se complaire afin de se rassurer face à sa mort !

Tremblante, elle s’était endormie dans les bras de Roderich. Contre ce corps chaud, doux, aimant. Au milieu de la nuit, dans l’infirmerie de fortune juste éclairée par un des réverbères du dehors, la douleur la réveilla.

Elle savait ce qui se passait. Elle s’était presque résignée à son sort, mais une voix dans sa tête lui disait de ne pas mourir, pas comme ça, et déjà les battements de son cœur s’affolèrent de terreur. L’autre, comme un serpent, semblait lui avoir sectionné tout ce qui aurait fait qu’elle puisse réveiller l’endormi près de lui.

Dans un silence absolu. Avec une rapidité fulgurante. Avec une dextérité hors du commun.

Avec rien d’humain.

Et pourquoi ses cordes vocales ne voulaient pas lui répondre ? Pourquoi ses muscles refusaient de se mouvoir ? Pourquoi tout ce sang qui s’écoulait de part et d’autre d’elle ?

Il n’y avait que sa respiration sifflante d’agonisante, la respiration calme de Roderich endormi, la respiration forte de son assaillant.

Bouge ! Bouge ! Bouge ! Saloperie de corps, bouge-toi !

Mais ses doigts ne purent que serrer presqu’à l’en griffer, ceux de Roderich. La seule chose qu’elle pouvait faire encore. Qu’il se réveille, qu’il fuie, qu’il se sauve ! Qu’il ne reste pas là, dans le danger et le sang !

Fuis Roderich, fuis ! Abandonne-moi, ne reste pas là !

Ses yeux marchaient encore. Elizaveta pleurait. De douleur, mais aussi de se rendre compte que c’était ses deniers instants. Ses derniers instants avec Roderich. Que c’était la fin, fini, fini, absolument fini, qu’elle ne le reverrait plus, qu’elle ne sentirait plus son regard si doux, son corps si chaud, ses lèvres si aimantes. Elle aurait aimé lui dire tant de choses encore, elle aurait aimé encore vivre à ses côtés, elle aurait tant aimé être pour toujours contre lui, ou au moins, l’embrasser ne serait-ce qu’une dernière fois… !

Et déjà, elle sentait le froid la gagner. Si vite, si vite alors que Roderich se faisait repousser par le possédé, qu’entre eux se livrait sans doute une bataille. Mais son corps ne sentait déjà plus rien. Ses yeux étaient aveugles. Son ouïe la quittait. Seules encore des larmes coulaient. Dernières preuves qu’elle vivait encore.
Elle ne sentait pas les bras de Roderich qui la soutenait, elle n’entendait pas ses hurlements de douleur, elle ne pouvait plus voir son beau visage ravagé par le chagrin. Elle ressentait à peine encore sa présence.

Ne pleure pas… Je t’en prie, ne pleure pas. Ce n’est que mon corps qui meurt, Roderich. C’est bien toi qui me disait que nos âmes étaient immortelles… Et la mienne veillera sur toi pour toujours, tu le sais, hein ?

Qu’elle aurait aimé lui dire mais déjà elle était éteinte. Exsangue. Dans les bras de son aimé, alors que le jour commençait à se lever.

Et sous le vent, dans le parc de l’école, les feuilles se mirent à tomber.

Spoiler:

Arthur déposa une fleur de lys sur le corps inerte de la belle Hongrie, fauchée pendant la nuit.
Comme il s'y attendait elle était la sorcière.

Roderich pleurait sur le corps de la défunte, inconsolable, les autres ne semblaient pas savoir quoi dire ni que faire. Arthur resta en retrait, n'osant aller voir Roderich pour le moment. Il savait très bien ce qu'il ressentait. On lui avait ravi la personne qui comptait le plus à ses yeux, toute tentative de réconfort serait vaine.

Cependant, la mort d'Elizaveta n'innocentait pas Roderich. La situation était délicate et surtout tragique. Il était certain que Roderich était un possédé et si il ne se trompait pas, la seule chose qu'il souhaitait à l'homme, était de ne pas être conscient de son état.

Quelle tragédie, my God..

Il descendit à la cantine, seule une tisane au fenouil, dont Elizaveta lui avait si souvent vanté les vertus apaisantes, lui ferait du bien. Peut-être que cet enfer serait bientôt terminé après tout.
Si il ne faisait pas erreur.

Puisse notre chère chimiste reposer en paix.

(Est-il besoin de le préciser? Arthur vote contre Roderich)

Quelle horreur, cette fleur posée sur Elizaveta, si blanche, blanche comme la peau du cadavre, là où le sang n’avait pas giclé. Roderich réprima une nausée, malade.
Il avait put sentir le regarde de l’anglais se poser sur lui, couvert de reproches. Idioties…. Arthur allait le condamner encore une fois….
Pitoyable…
Et Elizaveta était morte.
Oh Arthur, cette fleur aurait été pour une pâle Ophélie flottant sur l’onde, beauté évanescente bien loin de ce caractère flamboyant qu’avait été la Hongroise, si belle également.
Lentement, comme un vieux colosse fatigué se relevant de son lit de mousse, l’homme se remit sur ses deux jambes.
Déjà, Arthur quittait la pièce…
Non, non il ne le laisserait pas fuir !

L’Autrichien posa une main sur l’Anglais et le retourna afin que les deux hommes puissent se faire face. Le regard luisant de haine, de tristesse et de douleur, Roderich avait tout d’un possédé, oui, en cet instant, mais si trompeuses étaient les apparences !

-Fou ! Pauvre déchet d’humain qui se plaint, se plaint encore et encore sans cesse…. La seule belle âme innocente que vous aviez sous votre garde, vous l’avez sacrifié…Regardez-moi….Regardez-moi droit dans les yeux…

Haine, Haine pure et animale…. Pourtant Roderich ne pouvait se venger d’Arthur, l’innocent Arthur se sentant tellement supérieur à ses compagnons de galère. Accordait-il donc si peu de crédit à cette souffrance qui tous, les dévoraient ?!
Mais Jamais l’Autrichien ne pourrait se venger de l’Anglais…
Il mourrait avant…
Ou bien, par miracle (pouvait-il encore y avoir des miracles alors qu’Elizaveta était morte ?), s’il survivait et parvenait à quitter ce lieur…à quoi aurait-il droit si ce n’est de sommaires excuses ?

Rage, juste ça…

Il abattit son poing sur le visage de l’autre homme
Encore et Encore …

-Allez vous faire foutre, Kirkland…

Retourner à l’infirmerie, s’agenouiller à nouveau devant le corps d’Elizaveta, la reprendre dans ses bras.
Mais avant, voter.
Joaquin

La pluie tapotait doucement contre les carreaux usés de l'établissement. Arthur, qui d'ordinaire la chérissait pour vertus apaisantes et son inspiration poétique, la trouvait aujourd'hui bien accablante.

Jour de deuil.

Il avait parlé à Elizaveta il y a peu de temps de cela, dans cette même cantine aux allures de tombeau. Elle le réconfortait, pleine de compassion, mais surtout de courage. Ne pas se laisser abattre, toujours continuer. Elle semblait une figure de vie au milieu des morts.
Feu Alfred lui avait transmis un rôle, l'avait jugé digne de le remplir, alors il devait assumer. Jusqu'au bout. Telle avait été les paroles de sa très lointaine cousine.
Elle n'avait pas seulement pleuré avec lui, elle avait compris le sens de son chagrin.
C'est à elle qu'il aurait donné sa place si l'occasion s'était présenté. Elle aurait surement été meilleure que lui. De toute manière, même le cafard qui arpentait lentement le mur, s'efforçant d'atteindre la faille avant que l'on ne l'écrase, aurait fait un meilleur maire que lui.

Lorsque l'Autrichien déboula dans la cuisine comme une furie, il ne leva pas les yeux. Oui, il devait être en colère, Arthur l'aurait été, à sa place. Il ne l'entendit que vaguement profaner des jurons, envolée lyrique un peu moins soutenue qu'ordinairement et lorsque ses poings s'abattirent avec force sur sa figure, il ne se défendit pas. Ce n'était pas une preuve de son abandon, ni un aveu de faiblesse. Il mourait d'envie de se lever, de sauter à la gorge de l'Autrichien et de lui éclater la tête contre le buffet. Arthur ne se mésestimait pas au moins de se laisser maltraiter. Le seul qui avait le droit de lui faire du mal, c'était lui-même. En temps normal, il se serait battu.

Mais aujourd'hui, et pas seulement par respect pour Elizaveta, il ne fit rien. Roderich était en colère, et il en avait le droit. Il n'était plus que l'ombre de lui-même et qu'Arthur savait que personne ne le consolerait comme sa défunte amante l'avait fait pour lui. Roderich avait tout perdu, son comportement était, sinon légitime, compréhensible. De plus, il ne pouvait se proclamer représentant de classe si il commençait à lever la main sur les élèves. Il fallait qu'il mette sa misanthropie de côté.

Ah, Alfred aurait bien rigolé.

C'est pourquoi, lorsque Roderich lui conseilla pour le moins vulgairement d'aller se faire
voir, Arthur se contenta de murmurer faiblement, le nez en sang :

"Je vous ai connu plus éloquent, Edelstein."

Il reste de la tisane au tilleul Elizaveta, tout va bien.

Et si il s'était trompé... si les élèves le suivaient alors qu'il était dans l'erreur, il en assumerait les conséquences.

Spoiler:

La tigresse était morte.

Cela n'attristait pas Joaquin plus que ça. Si il avait du pleurer, il l'aurait fait pour d'autres... Alors il les avait laissé et quitté l'infirmerie où il était arrivé avec un train de retard. Assez vite pour voir Arthur le nez en sang... assez tôt pour entendre le vote de l'autrichien.

Salopiaud... tout pour sauver sa peau ? Peut-être...

Bah, au point où ils en étaient tous hein !

Dans la cour, il s'alluma un cigare et leva les yeux vers le ciel.

Qui ? Qui avait fait ça à la tigresse ? Qui était encore possédé ?

Autriche... peut-être... ouais ouais il aimait Hongrie et tout... mais ça n'empéchait rien. Yao aimait son frère et son frère était mort quand même. Ce n'était pas une preuve, il fallait se rendre à l'évidence.
Suisse... idem à quelques détails prêt.
Vietnam ? Peut-être... il ne savait pas.
Angleterre... cet enfoiré d'Angleterre. Il lui casserait le nez avec plaisir, mais il devait se rendre à l'évidence, même si sa satisfaction le révulsait... il avait eu raison.

Non. Il ne voterait pas contre Angleterre. Il devait penser de façon logique, intelligente. Pas avec ses tripes pour changer.

Il soupira et tapota lentement son cigare pour en faire tomber les cendres. Un soupir lui échappa. Un murmure pour lui seul, première fois qu'il se permettait de penser à "lui" de lui-même, de façon consciente.

-Matthew, mi tresoro, c'était toi le posé entre nous deux...

Enfin... Il fronça les sourcils.
Alors qui...

Et si l'enfoiré deuxième du nom avait raison... une nouvelle fois. Ca lui faisait mal d'envisager cette possibilité mais bon... Et puis ce serait équitable. L'Autrichien avait voté contre lui !

Il écrasa son mégot et rentra pour rejoindre l'urne où il glissa son vote, non sans jeter un regard noir à l'Anglais.

-Te réjouis pas trop, si on s'en sort vivant, je me ferais une alegria de te péter le nez pour t'apprendre de quoi on peut être contento, et de quoi on peut entristecerse. Tu me rends malade.

Autriche

Spoiler:

Quand la sentence était tombée, Yao ne s’était pas levé tout de suite malgré qu’on lui ait fait signe de s’exécuter. Il avait regardé le nombre de vote contre lui. Trop et si peu à la fois. C’était doucement ironique. Bien sûr, il s’était attendu au fait qu’il pouvait être désigné. Il avait imaginé avant de s’endormir qu’il serait peut-être le prochain, il avait anticipé ce moment.

Et finalement, il s’était levé et s’était dirigé vers le poteau sans opposer de résistance. De toute façon, c’était les règles du jeu, il y avait joué, et là, il avait perdu, et pour une fois il ne serait pas mauvais perdant. C’était d’ordinaire quelque chose que son petit frère lui reprochait ; être mauvais perdant.

Et puis, ça lui permettrait de savoir. Il redoutait les réponses mais savoir le soulagerait peut-être...peut-être?

Était-il possédé ? L’avait-il tué ? Lui et les autres ?
Était-il innocent et alors faisaient-ils une erreur ?

Il avait tenté de garder une certaine dignité alors qu'il s'avançait mais son cœur battait à tout rompre et il commença presque à trembler quand il eut le dos contre le poteau, face à ce qu’il restait de la classe. Ils étaient si peu à présent. Avait-il pu en tuer plus de la moitié ? Lui qui ne dépassait pas en taille la plupart des autres élèves, féminins comme masculins ? Lui qui était aussi épais qu’un grain de riz ?

Le temps sembla s’étirer longuement lui laissant le temps de regretter les dernières minutes de sa vie alors qu’on s’assurait qu’il était finement attaché, qu’il ne pouvait s’enfuir. Ah, c’était ridicule de mourir ainsi. Il ne pouvait s’empêcher d’être amère. Il aurait aimé une autre mort.

Il ferma les yeux un instant et il sentit bientôt que l’exorcisme avait lieu. Décrire aurait été trop difficile mais il souffrait. Il baissa la tête, à moitié courbé alors que les cordes l’empêchaient de bouger. Il avait l’impression que son âme tentait de se détacher de son corps, de s’en extirper même s’il eut fallut tout rompre. Il serra la mâchoire, se crispa, trop bien tenu, il ne pouvait s’agitait, s’enfuir alors qu’il en avait diablement envie. Il avait l’impression de se faire diviser en deux et qu’on le divisait à l’arme blanche.

Et il comprit, finalement alors qu’il savait qu’il était sur le fil de la fin, il se rappela, tout lui revint en esprit, les images tournèrent en boucle, la mort de Liam le frappant douloureusement à chaque fois. Alors, c’était lui ? Il avait tué son propre petit frère ? C’est lui qui avait trahi Joaquin qui l’avait tant soutenu ces derniers jours, Ly qui était la dernière représentante de sa famille à présent décimée et tous les autres ? Arthur qui l'avait accusé plusieurs fois n’avait finalement pas tort ? La douleur de la réalisation le frappa bien plus violemment que la douleur physique. Elle le submergea, le noya. Il était coupable ? Ca lui semblait impossible mais pourtant les faits étaient là. Il en aurait hurlé d’effroi mais tout resta bloqué au niveau de la gorge.

Il vit bien Roderich le regarder avec haine mais exultant de le voir condamné, il sentit toute la rancœur de l’autrichien envers lui qui était à présent le représentant de ces possédés qui lui avait volé sa moitié.

Ce fut la dernière chose qu’il vit de son vivant puisqu’il s’éteignit soudainement, tout devint blanc, son corps se détendit d’un seul geste et s’affaissa vers l’avant, ne s’effondrant pas au sol seulement parce que les cordes le soutenait encore contre le poteau.

L’exorcisme fut rapide même si on eut pu croire l’inverse.

La fois d’après, il n’était plus qu’un fantôme. Un fantôme plein de remord et de tristesse. Un fantôme, ça n’avait qu’une seule chose en tête, une chose qu’il ressassait avant de pouvoir partir en paix. Lui, il ne voulait que trouver son petit frère, s’excuser, au moins auprès de ce dernier. Oui, juste s’excuser parce qu’il ne pouvait plus rien faire d’autre.

Spoiler:

Un autre possédé était mort. Même si c'était Chine. L'horizon s'éclaircissait un peu, pour eux; et le soir, en repassant par la chambre de la Hongroise, il avait même presque esquissé un sourire, même triste, voyant le couple ensemble en train de s'endormir paisiblement.
Elizaveta était dorénavant leur sainte, il se sentait quelque part heureux d'avoir pu faire quelque chose pour l'aider, pour la sauver.

Mais ce n'était pas suffisant. Les possédés ne devaient pas aimer qu'on leur survive.

De bon matin, toujours à la même heure, et cette fois après quelques exercices que sa bonne humeur (très) relative l'avaient poussé à faire, il se rendit droit vers l'infirmerie, puisqu'il semblait être devenu l'infirmier attitré à sa Sainte.
Il entrait, presque comme une fleur, pour découvrir l'ampleur du carnage.

Leur Sainte s'était évanouie.

Et Roderich, si triste... Qu'il le comprenait... Passer du soulagement à l'enfer si rapidement...
Et Vash s'étant raccroché à l'idée qu'ils avaient finalement quelqu'un en qui ils pouvaient avoir une confiance absolue, la mort d'Elizaveta ne lui paraissait que plus amère. Plus que de la tristesse, c'était une vraie colère à laquelle il était en proie, une colère cette horrible fatalité qui les avaient happés au hasard et qui l'aurait presque poussé à l'athéisme.

Et que devait il faire, maintenant? Prendre Roderich sur son dos, l'emmener loin de ce qui causait son malheur? Il l'avait aidé il y avait quelques jours de ça, mais lui ne savait pas quoi faire. C'était facile de cacher les sentiments étranges qu'il avait pour l'Autrichien, quand il était petit, et qu'il pouvait le ramener chez lui en le disputant. Dans ce cauchemar quotidien, cela avait été facile d'oublier un peu la rancoeur qu'il avait à l'égard de son ancien compagnon.
Mais là, il partait, se cachait plus loin dans un couloir pour évacuer sa rage, au grand dam des jointures de ses doigts, et de ses orteils.

Revenant plus tard, il croisa l'Anglais, le visage ensanglanté. Et tout ce que cela lui inspira, c'était une nouvelle crainte. Ils étaient bien trop peu, maintenant, il était trop sous pression pour que leur paranoïa n'engendre des comportements comme celui dont l'Anglais avait fait les frais... Il nota, dans un coin de sa tête, qu'il ferait mieux de se débarrasser de ses revolvers, au cas où ça tournerait vraiment mal pour lui. Il ne voulait pas se rendre coupable d'un meurtre personnel dans un coup de folie.

Et puis, détour par le tableau de vote.
Trois pour Roderich.
Un pour Joaquin.
Ne restaient à voter que lui et Ly.

C'en était fini de Roderich. Depuis le temps que l'Anglais le soupçonnait.
Qu'il soit possédé ou non, rien ne changeait qu'il allait mourir. Autant espérer qu'il soit possédé.

Sans réfléchir, il reproduisit son vote de la veille, un vote qui ne servirait à rien, juste à éviter à Roderich... quoi, d'ailleurs? Rien ne comptait plus.

Mais il savait qu'il serait là, ce soir, pour l'emmener au poteau de basket. Qu'il l'attacherait lui même. Pour mettre à exécution une ancienne promesse qu'il s'était faite, sur un coup de tête, d'envoyer celui qui l' (qu'il?) avait trahi. Et puis maintenant, aussi, juste comme ça, juste parce qu'il en avait envie. Parce que finalement, peut-être avait-il un jour voulu l'expédier en enfer lui même pour être sûr d'être à ses côtés quand cela arriverait...

Spoiler:

Elle était là. Son corps était mort mais étrangement, sa conscience, elle était bien vivante et éveillée. Elle n’était plus qu’un corps immatériel, plus qu’une pensée qui flottait dans l’air. Elle pouvait voir avec tristesse le beau Roderich en larmes, penché sur son cadavre, embrassant la peau froide et blanche de celle qu’elle était, d’essayer vainement de réchauffer de ses mains chaudes les membres d’un corps devenu froid et raide. Elle voulait le prendre dans ses bras, elle le prenait dans ses bras, mais qu’était-elle, elle, immatérielle et incapable de presser ses bras contre les siens afin de le consoler d’une détresse absolue.

Ne pouvait-il pas ressentir qu’un peu sa présence ? Ne pouvait-elle pas lui faire savoir qu’elle était tout près de lui ? Ne pouvait-elle pas éponger les larmes qui s’écoulaient des beaux yeux violacés de l’Autrichien ?

Ne sentait-il pas qu’elle lui tenait sa belle main abîmée d’avoir frappé ? Ne sentait-il pas lorsqu’elle pressait ses lèvres aux siennes ? Ne sentait-il pas qu’elle enroulait ses bras autour de son corps ?

Comment apaiser sa peine ? Comment lui faire savoir qu’elle était encore là, auprès de lui ? Qu’elle ne l’avait pas abandonné ?

Soudainement, une idée. Un souvenir. Lui. Lui qui voyait les fantômes et autres créatures. Peut-être aurait-il conscience de sa présence ?

Un instant, Liebling, je reviens. Je vous promets, je reviens.

Et légère et immatérielle, elle alla trouver l’Anglais. Arthur. Quelqu’un qu’elle n’avait jamais trop fréquenté, il était vrai. Un garçon très renfermé, hérissant le poil et crachant des répliques cyniques en guise de protection aux autres.

Arthur… Arthur tu m’entends ? Tu me vois ? Oh, la vilaine blessure au visage ! Roderich t’as fait ça ? Il est si fou de douleur… Tiens bon toi aussi… Arthur ? Me ressens-tu ? Sens-tu quand je te touche ? Entends-tu si je te parle ? Arthur, puis-je te confier un message ?

Lui dire qu’elle était toujours là. Près de lui. Près d’eux tous mais auprès de Roderich. A son chevet. Qu’elle l’attendrait jusqu’à la fin des temps s’il fallait qu’elle veille sur lui jusque là. Mais que jamais, elle ne l’abandonnerait.

Et ayant confié cette mission à Arthur, elle fila dans l’air retrouver son beau pleureur, toujours penché sur sa dépouille mortelle. Et l’enserra de ses bras fantomatiques encore une fois.

Elizaveta...
Innocente.

Voilà qui mettait à mal cette théorie comme quoi toutes les étudiantes étaient les possédées... Et son cousin Yao en avait été une autre preuve. Elle n'avait pas osé assister à son exécution, pourtant convaincue qu'il était innocent. Mais non. C'était lui qui avait tué Liam. En était-il pleinement conscient. Il n'était plus là pour lui répondre, et Lý ne put que pleurer la mort de sa famille. Maintenant qu'elle était seule au milieu de ces élèves avec qui elle n'avait aucun lien, elle devait presque choisir au hasard. Mais quand la jeune fille vit le tableau des votes, il semblait que c'en était terminé de Roderich.

Mais une deuxième fois, elle vota contre Cuba. Roderich, à présent seul comme elle, était sans doute le premier suspect... Mais elle ne voulait pas y croire. Jetant un regard inquiet à Arthur, elle déposa son bulletin dans l'urne avant d'aller le voir.

- Est-ce que... Est-ce qu'ils... les esprits... sont venus... te voir?

Académie du Monde, 19h25, nuit 7

Seule la mort pouvait libérer l'Autriche de sa souffrance. Est-ce que, à l'instar de Roméo, en s'offrant à la Mort, il verrait son aimée revenir à la vie ? Non, l'Hongrie était morte, et son fantôme suivit son époux jusqu'au poteau. Les lèvres fantomatiques touchèrent la chair qui s'effaça, devenant esprit.

- Lisa...

Aucun humain ne put voir la réunion des amants. Sauf Arthur qui n'en souffla aucun mot, gardant ce secret scellé dans son coeur.

AUTRICHE ETAIT UN ELEVE.

***

DEROULEMENT:

Les possédés (/loups-garous) se concertent et m'envoient leur MP.
Les élèves vont se coucher dans les dortoirs (ou ailleurs dans l'école).

Durée de la nuit : jusqu'à demain 21h.

Morts :
Danemark => Elève
Ecosse => Chasseur
Liechtenstein => Possédé
Russie => Elève
USA => Elève / 1e chef de classe
Finlande => Elève
Iran => Elève
Seychelles => Possédé
Islande => Elève
Hong Kong => Elève
Norvège => Commère
Chine => Possédé
Hongrie => Chimiste
Autriche => Elève

Vivants :
Viet Nam
Angleterre
Suisse
Cuba

Spoiler:

Cette nuit, Arthur se contenta d'ouvrir la boîte de somnifères et d'en prendre assez pour dormir sans être hanté par le fantôme de l'Autrichien mélomane. Comment pouvait-il se croire digne de répondre à feu Elizaveta? Non, mieux valait pour lui qu'il s'endorme, priant pour ne pas se réveiller.

Roderich sentit des bras le saisirent, l’éloigner du corps d’Elizaveta, pour l’emmener jusqu’au poteau. Alors il allait mourir ?
Les bras qui l’amenaient… Il y avait Arthur, évidemment…. Vash aussi. Expiait-il des péchés anciens, aujourd’hui ?

-Mon Dieu…pardonne leur, ils ne savent pas ce qu’ils font, pardonne-leur jusqu’à ce que moi aussi, je puisse leur pardonner…

L’exorcisme commença, que voulait-on arracher de lui ? Quelque chose qui n’existait pas, qui n’avait jamais été là. Bien sûr, il y eu la douleur. Les autres comprenaient-ils ? Comprenaient-ils enfin qu’hier soir, ce n’était pas Roderich qui avait porté la main sur Elizaveta, qu’il avait au contraire essayer de l’aider ? Qu’il avait été bien trop faible pour réussir…
Cette douleur, oh cette douleur…
Le reste est au-delà des mots…

Roderich se sentait mourir, triste, haineux… Alors il la sentit enfin. Cette main sur sa joue pour essuyer ses larmes…. Elizaveta le regardais, souriante, peut-être un peu triste elle aussi, mais tellement belle.

-Arthur… Pourquoi ne pas m’avoir dit qu’elle m’attendait ?

Elle était là, à ses côtés, de plus en plus tangible alors que lui-même devenait évanescent. Oui, oui il leur pardonnait…
Et enfin les bras d’Elizaveta se nouèrent autour de son cou.
Enfin…

Cette fois, Cuba ne prit pas la peine de s'éloigner. Dès que preuve fut faite que l'Autriche n'était rien d'autre qu'un élève, un hurlement lui échappa.

Un cri de pure rage... furieux... bestial.

Tous les muscles tendus, il tourna le dos à la scène et s'éloigna d'un pas vig.

MIERDA ! Qu'est-ce qu'il pouvait se sentir con ! MERDE MERDE MERDE ! Mais qu'est-ce qu'il pouvait se sentir CON !

CHIER !

Il n'était plus que quatre désormais...

Académie du Monde, 8h41, jour 7

Jamais plus Arthur ne se réveilla. Les possédés l'avaient froidement assasinés dans sa chambre, souillant les draps et les murs de son sang. Des plumes blanches voletaient dans la pièce, sous l'effet de la brise venant de la fenêtre laissée ouverte. Elles se détachaient des ailes qui ornaient le dos de la nation, telles les feuilles mortes quittant l'arbre nourricier. La mort avait dévoilé le vrai visage de celui qui croyait pouvoir sauver ses semblables.

Une feuille de papier subsistait sur le bureau. Elle stipulait qu'Arthur avait choisi comme sucesseur Vietnam. Sa voix compterait double désormais.


ANGLETERRE ETAIT L ENTREMETTEUR.

***

DEROULEMENT :
Chacun vote pour une personne à tuer afin d'exorciser les esprits.
Vous pouvez bouger tant que vous voulez.
Vous pouvez voter contre vous-même, et revenir sur vos votes (mais pas plus de deux fois, et avant que tout le monde ait voté).
Durée du jour : jusqu'à demain 21h.

NUIT 6 : RECAPITULATIF
Les possédés ont attaqués Angleterre.

JOUR 7 : RECAPITULATIF

Morts :
Danemark => Elève
Ecosse => Chasseur
Liechtenstein => Possédé
Russie => Elève
USA => Elève / 1e chef de classe
Finlande => Elève
Iran => Elève
Seychelles => Possédé
Islande => Elève
Hong Kong => Elève
Norvège => Commère
Chine => Possédé
Hongrie => Chimiste
Autriche => Elève
Angleterre => Entremetteur/2e chef de classe

Vivants :
Viet Nam
Suisse
Cuba

Post inutile : qui était l'entremetteur ?

UK > Enfin ! Tu me rejoins dans la tombe !

Le possédé survivait. Arthur trépassait. Et de 12 à 3.

12... C'était tellement énorme, et pourtant, pas une de ces journées ne s'était effacée de son esprit; peut-être si l'on excepté l'après-mort de Lili...

Et trois. Ils n'étaient plus que trois.
Parmi eux, une nouvelle chef de classe. Ly. L'Anglais avait certainement bien choisi.
Mais pauvre elle, qui allait décider de leur sort à eux trois...

Si elle visait juste, elle survivait aux possédés.
Si elle visait mal, elle mourrait.

Vash ne fit pas un geste, il se contenta de planter son regard sur le visage de la Vietnamienne. Il ne voulait pas paraître fébrile. Mais il ne voulait pas mourir alors qu'il était si proche de s'en sortir, enfin... Il ne pouvait pas mourir maintenant, non, alors qu'il avait survécu jusque là, alors que la libération était à deux pas de lui...

Souhaitait-il la mort du Cubain? Oui, dans une égoïste envie de survie, il souhaitait la mort du Cubain... D'autant que, même si d'après sa chère Lili, les possédés n'étaient pas conscients de leurs actes, Cuba était son dernier suspect. Son ultime suspect. Mais il n'arrivait pas à lui en vouloir... Pourquoi pas lui, après tout? Le Cubain, de son côté, devait certainement penser que c'était Vash, le possédé, et il ne pouvait pas lui prouver son tort...

L'heure était grave, et sa voix eu du mal à s'extirper hors de sa gorge sans traitres trémolos.

" Ly, je crois que tu as compris l'ampleur de ta tâche... "
Et il ajouta, presque implorant tant les minutes lui pesaient.
" S'il te plait, fais le rapidement. Qu'on en finisse. "

Spoiler:

Plongé dans son sommeil artificiel, Arthur fit pourtant des rêves étranges cette nuit là. Il tombait dans un tourbillon de couleurs familier pour atterrir doucement, sans heurts, dans une immense place sombre ou voletaient des papillons de fumée.
Ce n'était pas la première fois que ce genre de songe lui arrivait, c'était un appel des esprits qu'il avait tant négligé ces derniers jours. Il allait sans doute se faire passer un savon par des fantômes en furie qui se plaindraient de ne pas avoir été écoutés, malgré leurs bons conseils.

Les esprits ressemblent en tous points à des personnes âgées, finalement...


Une forme vaporeuse se rassembla devant lui, prenant peu à peu la forme de la silhouette aux courbes harmonieuses d'Elizaveta. Elle était vraiment impressionnante ainsi, rayonnant de lumière au milieu des ténèbres. Elle était plus belle encore que son incarnation terrestre ne l'était, ce qui n'était pas peu dire. Les traits de son visage demeuraient flous, mais ses yeux verts brillaient comme jamais, lui conférant une allure féline troublante. Ils ne reflétaient plus ni fatigue, ni douleur, seulement la sérénité propres aux âmes de la nuit éternelle.

Tendant une main vers lui, elle parla, sa voix résonnant dans le néant :

"Tu as le droit de te reposer. Viens, Arthur. Tu as bien travaillé, tu as fait de ton mieux. Viens avec moi, nous t'attendons."

La vérité lui tomba dessus comme la foudre. Le discours de la défunte était clair comme de l'eau de roche. Ce soir, il serait mort. Il ferma les yeux, souffla un "merci" qui s'évapora avec l'illusion du songe. La douleur l'acceuillit dans le triste monde de la réalité qu'il allait bientôt quitter.

le possédé était déjà là, accroupi sur son ventre et d'après la lourde odeur de fer qui enveloppait la chambre, il n'avait pas attendu que sa proie se réveille pour jouer avec.
Arthur serra les dents, refusant d'hurler, d'accorder ce plaisir au possédé qui lui déchirait l'abdomen. Il voulait voir le visage du monstre, mais sa vision devint floue, rougie par le sang qui envahissait ses orbites.
Tout de même, il parvint à discerner la face de la bête, qui plongea ses orbites sans fond dans ses yeux. Lentement, le possédé aux traits distordus par une horrible grimace leva un bras menaçant juste au dessus du front d'Arthur, scrutant le visage de sa proie avec une attention sadique.
Il ne voulait pas seulement le tuer, il voulait le briser. Le voir crier, supplier, hurler avant de l'arracher à la vie avec une extrême violence.

Ces bêtes n'ont plus rien d'humain, ni le coeur, ni l'esprit.

Car la bête se trompait sur le compte du futur ex maire. Jamais un mage comme Arthur l'était ne se réduirait à implorer une engeance aussi lamentable. Qu'elle lui fracasse le crâne, cela n'augmentait jamais que d'un jour sa triste vie!
L'entremetteur se permit le luxe d'accorder à la bête son plus beau sourire ensanglanté :

"On se retrouvera en enfer, my dear friend"

La bête poussa un hurlement terrible. Une douleur vive le traversa de part en part, tel un éclair et ce fut le néant de nouveau.

At least.

Trois.

C'était ridiculement peu quand on y pensait. Et d'un coté, c'était idiot. Même si les "vrais" élèves s'en sortaient, quel intérêt à part celui de survivre ? Tout ceux qu'il appréciait... ou aimait... étaient morts.

Pourtant il était hors de question qu'il se laisse aller. Il était un survivant. Son regard alla de Viet nam à Suisse. Se reposa sur la jeune fille.

C'était elle qui allait décidé.

- Mon vote ne servira à rien puisque ce sera toi, Viet' qui décidera vu tes deux voix. Alors je vais voter contre toiSuisse. Pas que je te pense coupable, je sais pas du tout qui l'est. Peut-être moi ! Mais Viet nam était proche de l'un des meilleurs amigo que j'ai eu. Je refuse de voter contre elle.

- Arthur...

Son prénom s'était tout naturellement échappé de ses lèvres, comme si ce vain appel réussirait à le réveiller. Alors que Lý était venue voir Arthur, ne trouvant ce dernier nulle part ailleurs dans l'école, elle fut comme foudroyée sur place lorsqu'elle trouva son corps. Les draps, les murs... Constellés de sang comme une piètre imitation de ciel nocturne. La fenêtre était ouverte; et de petites plumes blanches voletaient innocemment dans la chambre. L'une d'elle effleura la joue de la jeune fille, lui essuyant une larme. Elle n'osa pas faire un pas de plus. De son vivant, Arthur ne l'aurait peut-être jamais laissée l'approcher de si près. Il devait être mort depuis moins de trois heures...
Lý recula, n'osant se jeter sur le corps de l'Anglais. Elle qui avait douté de lui pendant un instant... Elle n'aurait pas du.
Et il l'avait désignée comme successeur. Oh, elle ne méritait pas sa confiance. Pas après avoir douté.

Elle quitta la chambre d'Arthur en courant, pour rejoindre la salle de classe, pour y trouver Joaquin et Vash.

Il est là... il est juste là. Lequel d'entre eux... lequel?
Lukas... Si seulement c'était toi qui étais là... Tu saurais quel choix faire.
Oh, Arthur... Dis moi qui choisir.

- S'il te plait, fais le rapidement. Qu'on en finisse.

Son regard se porta sur Vash. Puis sur Joaquin. Pour revenir sur le Suisse.
Son choix avait déjà été fait.
Elle retint difficilement ses larmes. Si elle se trompait, ils seraient deux à mourir. Si elle avait raison, il n'y aurait qu'un mort. Mais qu'était-ce que cette victoire, arrachée à la dernière seconde, alors qu'il ne restait plus rien?
Se tenant à distance des deux hommes qui auraient vite fait de la maîtriser, elle détourna le regard, laissant ses larmes s'écraser au sol.

- Je... je suis désolée...

Vash.

Spoiler:

Le regard du Suisse suivit avidement celui de Ly.

Un papillonnement dans sa direction.

Une impression qu'elle dévisageait Joaquin. Un fol espoir.

Et puis...

Non, non, ne regarde pas par là... Ce n'est pas possible, non, regarde ailleurs, Ly! Je ne peux pas, non tu ne peux pas, pitié...

Il en tremblait presque, les yeux lui sortaient de la tête. Elle se retourna.

Une fille pleurait, et Vash n'épprouvait aucune pitié. Aucune sympathie.

" Je suis désolée... "

Et personne n'est là pour te pardonner ton meurtre.

" Vash. "

Des chaussures de plomb, une brique dans l'estomac, un noeud dans la gorge, un essaim d'abeilles dans la boîte cranienne.
Apparente réaction, zéro. Mais un conflit interne au-delà de ce qu'on pouvait imaginer...

Et puis, d'un coup, le Suisse se retourna, donna un coup de pied rageur dans une table qu'il envoie valser, et avec un cri de rage, il donna un violent coup dans le mur. Un coup qui lui brisa la main. Un coup qui lui fit mal.

Bon sang, si près... Il était si près, si près d'en voir la fin, de sortir de cet enfer, de survivre; pour tout ce qui lui restait à faire, pour tous ceux qui étaient dehors, pour tous ce qui resteraient dedans... Que n'aurait il pas donné pour revoir la lumière du jour autrement qu'à travers un air vicié par les cadavres qui chaque matin avaient jonché ces murs...
Il était si proche de la vie; si certain de survivre... Si sûr de lui, après tout, la veille, Ly avait voté contre le cubain... Etait-ce la prose déplorable du Cubain qui l'avait convaincu? Aurait-il survécu s'il s'était mis à genoux...
Ly, satanée Ly, pourquoi avoir fait ce choix... Pourquoi... Vraiment, pourquoi? Il lui en voulait, oh oui, qu'elle pleure autant qu'elle pouvait, qu'elle se dessèche, car il ne le lui pardonnerait jamais...

Il avait mal, si mal à la main... Une douleur si aiguë, une affreuse douleur...
Mais quelle agréable douleur... Ses nerfs qui sentaient, son cerveau qui protestait contre son bras transformant sa main en charpie... Que c'était bon d'avoir mal, que c'était bon d'être vivant... Alors Vash retient ses larmes, il arrête sa main, il se laisse aller un instant contre le mur... le mur froid, le mur rugueux... que c'est bon d'être vivant...

Ce n'était pas sa faute. Ly n'y était pas pour grand chose. Une chance sur deux. Elle n'avait eut-être toujours pas fait le mauvais choix. Un vague sourire, d'une infinie tristesse, se peignit sur son visage. Il vient poser sa main sur l'épaule de la petite Vietnamienne effondrée.

" J'espère au moins que tu as fait le bon choix. "

Ly était naïve, innocente. Le choix qu'elle avait fait n'en était pas un, c'était une fatalité...

Vash se retourna vers Joaquin.

" Toi... "

... tache de ne pas être un possédé. Aurait-il du finir.

Mais Joaquin. Joaquin allait vivre. Joaquin, sauvé par un hasard malheureux, Joaquin qui avait autant de chances que lui d'être coupable, non, même plus de chances que lui, jamais il n'avait trouvé chez lui la moindre goute de sang, le moindre indice qui aurait pu révéler qu'il était possédé... Mais pour Joaquin, il n'en savait rien... Joaquin, qui allait survivre alors que lui périrait!

Vash ressombrait dans sa folie première. Non, il n'était pas trop tard, il pouvait encore vivre, où était son foutu revolver, vite, quelque chose, quelque chose pour le frapper, quelque chose pour l'anéantir, quelque chose pour...

Tue-le.

... pour l'étrangler, l'étouffer, l'éventrer dans les toilettes, lui arracher les entrailles, le pendre par la fenêtre, quelque chose pour...

TUE LE!

Les yeux de Vash se révulsèrent, devinrent fou, d'une folie pure...
Son revolver...

Il était dans sa poche, il avait toujours été dans sa poche. Ne s'en était-il pourtant pas débarassé? Ne l'avait-il pas jeté par la fenêtre pour ne jamais le retrouver, à moins de réusir à sortir? Que faisait-il là, dans sa main, qui l'avait mis là?

Il en pointa le Cubain, avec délectation sa langue passa sur ses lèvres alors qu'il pressait...

Non! Vash!

Ils étaient là, entre lui et sa cible, tout transparents, tout livides.. Intangibles, inaudibles, invisibles... Et pourtant, Vash, babines retroussées, comme un fou, un animal, il pouvait sentir leur présence.

Pitié, grand frère...

Et pourtant, il pouvait sentir Lili, devant lui, pleurant, le prenant dans ses bras...

Il tira.

Et laissa derrière lui son corps dont la boîte crânienne avait sauté sous l'impact.

Oh, Lili...

Qu'ai je fait?

Spoiler:

Du corps de Vash sortit cette fumée noire, image d'un esprit perverti, appellé par des élèves en quête de sensations fortes. Elèves devenus victime de cette envie d'aventure. L'école entière résonna des cris des esprits, tapis dans l'ombre qui rejoignirent ceux qui avaient été exorcisés des corps humains dont ils avaient pris posession. Le silence revint.

Cuba et Vietnam étaient saufs, seuls témoins avec moi de ce que la magie pouvait commettre d'horrible. Ils ne pouvaient les voir mais des esprits plus doux les entouraient, ceux des élèves victimes et coupables, maintenant réconciliés. Rien ne pourrait les ramener, hormis le souvenir.

Quelques jours passèrent. L'école fut fermée. Trop de souvenirs étaient attachés en ces lieux, et on ne pouvait silloner un couloir sans songer aux élèves qui y avaient trouvé la mort. Moi seul suis resté. Pour raconter à ceux qui, comme vous, cherchez une histoire à entendre et à raconter à vos amis.

FIN DE LA PARTIE DE LOUP GAROU.

Vous pouvez poster un dernier post pour conclure.

Morts :
Danemark => Elève
Ecosse => Chasseur
Liechtenstein => Possédé
Russie => Elève
USA => Elève / 1e chef de classe
Finlande => Elève
Iran => Elève
Seychelles => Possédé
Islande => Elève
Hong Kong => Elève
Norvège => Commère
Chine => Possédé
Hongrie => Chimiste
Autriche => Elève
Angleterre => Entremetteur/2e chef de classe
Suisse => Possédé

Survivants :
Viet Nam => Elève / 3e chef de classe
Cuba => Elève