| | Brouillons et textes sans queue ni tête | |
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Netsah / Israël Le sale gosse de la Synagogue
| Sujet: Brouillons et textes sans queue ni tête Dim 18 Avr - 16:05 | |
| Pour commencer, la réponse au prompt de Feliciano (désolé du retard...).En espérant que cela vous plaise. Je vous souhaite une bonne lecture : Titre : conquête Prompt : Feliciano/tout ce qui est humain - Spoiler:
La première des conquêtes fut une jeune servante des Habsbourg, pleine d’innocence qu’il connut peu après sa puberté et l’incident qui le fit passer aux yeux de son tuteur de fille à fils adoptif. Bien des siècles après, il se souviendrait de son doux sourire, de ses joues roses et de l’éclat bleuté presque familier de son regard, de la rose qui lui avait offerte lorsque dans un couloir, elle essayait de dissimuler (en vain) des larmes. Le reste fut emprunt de maladresse enfantine, de moments doux volés à Roderich qui avait semblé durcit un peu les règles et les entraînements suite à la découverte du sexe de son plus jeune protégé. A moins que ce fut l’inquiétude qui semblait poindre peu à peu dans le cœur de l’autrichien ? Les temps se faisaient plus durs et la force de l’italien semblait si loin, enfouie sous une dose de maladresse, de candeur et de couardise.
Ah, qu’il était loin le potentiel combattif entrevu lorsque petit, Feliciano avait vaincu Sadiq. Non, le petit ne semblait avoir de don et de préposition que pour l’art, l’économie et sourire à cette fille que le germanique avait de tant à autre vu à ses côtés. Formes malhabiles profitant du temps présent. Premiers amours ? Non, non. Car si Feliciano lui souriait, la flattait et semblait au petit soin pour elle, ce n’était que pour mieux la voir sourire. Il n’aimait pas les larmes, non, il haïssait voir quelqu’un pleurer. Surtout une fille, surtout une fille. Ainsi débuta la séduction. Elle prit fin lorsque au hasard des couloirs, un autrichien perdu une fois encore, pris en flagrant délit son pupille embrassant la jeune fille. Dans une chambre. Feliciano presque nu, sur le point de se coucher (bien entendu, l’italien dormait toujours nu, l’autrichien le savait, mais par le Christ être ainsi vu devant une demoiselle). Roderich sortit de la pièce et joua toute la gamme du Chopin. Fort. Très fort.
Deux jours plus tard, la servante n’était plus là. Et Feliciano fut convoqué dans le bureau de son tuteur qui essaya tant bien que mal de lui expliquer les choses de la vie et ce qu’il faut faire ou ne pas faire (et quelque chose que ne compris pas Feliciano… une histoire de sortir couvert en allant au lit…). Et bien entendu, le tuteur termina par les devoirs d’une Nation et que si Feliciano recommençait une chose pareille, qu’il prie pour la suite. Feliciano ne compris aucune des allusions de son père adoptif, il s’en alla demander à la hongroise ce que pouvait signifier cette histoire d’abeille et de fleurs. Deux heures plus tard, il se dit qu’il aurait mieux fait de ne rien savoir.
Suite à cette aventure, l’envie de faire plaisir aux jeunes femmes perdura, alimenté par une autre dimension que le jeune italien apprécie énormément : l’art. Si ce n’était pas le corps dans son ensemble, cela pouvait être le grain de la peau, la douceur des mains, la mélodie de la voix, l’éclat du regard, la sensualité des lèvres et la beauté des mots. Charmé, il devenait charmeur, bourreau et victime d’un délicieux manège, course dans un labyrinthe où il faisait bon se perdre pour mieux se trouver.
Manège composé de dentelles, robe, danse, mots, chant, peinture, gloussement, rire et fissure. Lorsque déçue, l’amour féminin devenait rage, lorsque l’infidélité et le refus de s’engager versaient des larmes que jamais Feliciano comprenait. Roderich ne pouvait que soupirer tandis qu’Elizaveta tentait d’expliquer à Feliciano ce qui faisait pleurer « les jolies jeunes filles ». Bien entendu, loin de comprendre, l’italien s’évertuait séduire toutes les filles qui croisaient sa route, voyant trop les sourires et la beauté intérieure et extérieure pour faire attention à ces quelques larmes qui coulaient parfois des joues. Non, ce n’était pas parce qu’il était cruel, loin de là. Il était juste insouciant, inconscient et inconstant. Comme s’il cherchait quelque chose, oui, quelque chose. Un bien perdu qu’il aimerait tant retrouver…
Ses tuteurs ne disaient rien, mais à cette pensée, les remontrances autrichiennes se faisaient moins sèches, les yeux hongrois se tentaient de tristesse. Autour d’eux, résonnait la voix d’un enfant d’autrefois, petit ange blond vêtu de noir. Petit ange disparu, pris dans les rouages de la guerre dont il en ressortira perdant, son corps disloqué par sa chute brutale, les ailes brûlées pour avoir convoité le soleil.
Lorsqu’il atteignit l’âge de rejoindre les rangs de son frère Francis, trahissant sans s’en rendre vraiment compte ses tuteurs, Feliciano avait l’expérience des débutants, des autodidactes. Un mince duvet en comparaison avec l’expérience du français, ce Valmont dont il ne manquait que la cruauté et la débauche pour fignolé un tableau peu flatteur, du moins pour certains germaniques et britanniques. Tel un Dancenny un peu plus gauche et joyeux, une Cécile plus candide et attachante, il se fit pupille de la France pour pouvoir allonger la longue liste de ses conquêtes, soigneusement répertoriées dans un carnet toujours plus imposant.
Oh, il fut bien renseigné là-bas, ce jeune italien amateur d’art, de pâtes et de femmes. Francis lui apprenait chaque jour un poème, une danse, un mot pour faire fondre le cœur des demoiselles, ensorceler les plus farouches jeunes femmes, faire luire les yeux les plus neutres, les plus amers. Car, qu’était un séducteur qui ne faisait pas plaisir à l’objet de son désir ou qui le jetterait trop brutalement ? Un amateur, un homme bien méchant, bien cruel. Et, on pouvait bien traiter ce Don Juan blond de pervers, de tous les noms, on pouvait appeler ce Sganarelle brun idiot, lâche ou traître, la cruauté, l’envie de faire mal à l’autre ne faisait (et ne ferait) jamais partie d’eux.
Un jour, l’enfant de l’Italie parti, quittant ce grand-frère français pour retrouver un grand-frère italien. Là, il apprit à ses enfants, ses frères et sœurs mortels, les rudiments de la séduction et même à un lointain frère aux yeux clairs, représentant d’un peuple libéré de ses chaînes, libre de se mêler aux autres peuples sans marque discriminatoire autre que les préjugés et l’ignorant mépris de certains.
Que la roue tourna, que le temps passa, jusqu’à ce que la guerre arrive, là où il rencontre une autre future conquête. Les airs militaires, le regard clair et dur, le visage semblant taillé dans la pierre. Et pourtant… et pourtant…
Lorsque Feliciano termina de pleurer, lorsqu’il regarda plus attentivement l’inconnu, lorsque celui-ci abaissa son arme, abaissa son regard moins dur, le rendant presque… presque… familier…
Et pourtant… ce quelque chose de…
Rassurant...
Qui cognait, dans sa poitrine…
Familier…
Qui cognait sans faire mal… cela faisait même du… bien…
Qui faisait sourire.
Alors, il ne courut pas, se laissant capturer, pris dans quelque chose qu’il n’avait jamais ressenti avant. Ce n’était pas juste un caprice, une envie… c’était presque un besoin. Il fallait qu’il sache, il le fallait. Quitte à laisser filer plus d’une occasion de s’enfuir (et bon sang, qu’est-ce qu’il en avait eu. La plus remarquable étant celle où, prise d’une crise de nerf, sa future conquête lui avait carrément ouvert la porte.)
Et le temps passa, le temps où Feliciano vit. Le côté protecteur et timide derrière la masse de muscle semblant impénétrable et sans âme ni cœur, l’enfant perdu derrière l’homme qui commençait à nourrir de la haine et de la rage envers les autres, l’enfant perdu… oui, cet enfant que jadis, Feliciano avait aimé, que jadis, il avait perdu. Et retrouvé. Cet enfant que Feliciano avait tant voulu serrer dans les bras… l’ami qu’il avait tant voulu avoir… la protection qui le sauvait… la timidité et les joues rouges qui le faisaient fondre… ce sentiment, lorsque ses yeux croissaient l’éclat bleu et doux…
Feliciano savait qu’il ne désirait pas cette conquête.
Il la lui fallait.
À n’importe quel prix, fut-il nommé sang et trahison. Peut importe. Puisqu’aimer était la seule liberté qu’avaient les Nations, puisqu’à tout moment les anges tombaient du ciel sans un cri, une alerte.
Puisqu’il ne voulait plus le perdre.
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Feliciano Vargas/Italie N ModoVit d'amour et de pastas
| Sujet: Re: Brouillons et textes sans queue ni tête Dim 18 Avr - 23:46 | |
| Ohhhhh, si seulement je pouvais t'embrasser, tu étoufferais surement dans mes bras trop serrés. Merci beaucoup, j'adore ce que tu as écris |
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| Sujet: Re: Brouillons et textes sans queue ni tête Lun 19 Avr - 8:59 | |
| Joli texte, j'ai bien rit à certains moments et les références sont intéressantes et bien placées. Juste une ou deux fautes d'orthographe par ci par là mais rien de grave
et puis ça parle d'art si ça parle d'art je pardonne presque tout |
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Netsah / Israël Le sale gosse de la Synagogue
| Sujet: Re: Brouillons et textes sans queue ni tête Dim 13 Juin - 14:34 | |
| Feliciano+Roderich => *rougit* Merci pour ces compliments, merci beaucoup ^^
Un petit paquet de Ludwig/Kiku/Feliciano pour notre bon Wursty (et je ne mettrais sous spoiler que lorsqu'ils marcheront. C'est plus simple ainsi) :
. Angst:
Feliciano fut le premier à les quitter, c’était si prévisible lorsqu’on songeait à la faiblesse, à la lâcheté italienne. C’en était si révoltant, si amer que lorsque les deux Nations se retrouvaient, elles tâchaient de ne pas évoquer l’Italie, de taire cette envie d’aller tuer cet idiot, de lui faire payer sa trahison au centuple. Sans parler de la déception, des blessures… et du rire enfantin qui résonnait en écho, comme un souvenir lourd qui rendait l’atmosphère intenable. C’en fut bientôt fini des réunions à deux. Plus une blessure qui ne semblait pas vouloir guérir.
Ensuite, vint l’Allemagne. Ludwig, le fondateur, le pilier de l’Axe. Le professeur trop sérieux qui leur dispensait des entrainements plus durs jour après jour. Lorsqu’il disparu, Kiku jura de se battre jusqu’au bout, jusqu’à la mort. A l’image des samurais d’antan, des kamikazes de maintenant. Pour que tout cela n’ait pas été vain, ni cette guerre, ni les douleurs… ni la trahison, le sentiment d’abandon, l’amère certitude d’une amitié sincère était née si tard, au mauvais moment, sur de mauvaises bases. Lorsque Alfred vient, lorsque les bombes vinrent meurtrir sa chair, le japonais entendit les cris d’un Feliciano inquiet, les hurlements de Ludwig qui allait le venger, battre ce microbe à lunettes. Mais rien ne se passa. Rien.
Plus d’amis, plus d’Axe.
Juste une douleur sans fin.
2. AU:
On aurait pu les appeler les trois mousquetaires si seulement Francis ne rappelait pas à chaque fois qu’ils étaient quatre. Trois à travailler, trois dans la chambre, dans le jardin, dans les vestiaires, trois partout ou presque. Pourtant, aucun ne se ressemblait, aucun n’appartenait à la même culture, ni même au même culte. Mais qu’importe, ils étaient amis. Alors, que pouvaient, que valaient les rumeurs des autres à propos des différences qui devraient les séparer ?
3. Crack:
« Mais euh… je te dis que cette robe te vas bien Ludwig ! » « C’est un kimono Feliciano, ki-mo-no. » « Pardon Japon ! » « Lâche-moi !! » « … euh… en fait… » « Oui ? » « Ve ? » … « Je crois que ce qui me gêne se sont les fleurs… »
4. Crossover (à la croisée des mondes):
Ludwig était quelqu’un de véritablement cartésien, donc lorsqu’une situation lui paraissait étrange, il en éprouvait une gêne et un agacement sans fin. Ce qui était le cas maintenant. Lorsqu’avec son ami étranger, il voulu aider cet enfant blessé qui pleurait, il n’avait pas réfléchi, pensant que ce qu’il voyait était une illusion, un trouble de sa vision et non pas une fenêtre sur un autre monde. Lorsqu’il vit que l’enfant n’avait pas de daemon, il en avait déduis que celui-ci s’était métamorphosé en un animal si petit que ses yeux ne l’avaient pas vu. Alors, aidé de Kiku, il avait réconforté, aidé l’adolescent à se relever. Leurs daemons chiens sur les talons, essayant de renifler le daemon du petit brun encore en train de pleurer.
Ce ne fut que lorsque, défiant le plus intime des tabous, le dénommé Feliciano, pansé et souriant, caressa Berlitz et Pochi-kun que Ludwig sentit que quelque chose ne tournait pas rond. En plus de cette sensation…. Horrible… comme si on lui touchait l’âme, le cœur. Un regard sur son ami et il su que le japonais était dans le même cas que lui. Le pire fut atteint lorsqu’il apprit que l’enfant n’avait pas de daemon. Ce fut comme si en souriant, l’enfant lui avait appris qu’il n’avait pas d’âme.
5. First Time:
Ce fut le latin qui démarra la danse, embrassant les joues germaniques, le front japonais. Mince baiser chaste au lit, après une nuit, après une réconciliation. Étrangement, les deux guerriers pensèrent la même chose : première fois que Feliciano commence quelque chose de ce genre sans le finir, restant assis sur le lit à les regarder avec l’air impatient. Petit enfant attendant que ses parents viennent répondre à son geste d’affection.
Le premier à y répondre fut papa Ludwig, tout en soupirant, geste rapide sur la joue. Fiston Feliciano commença à rire, tintement de clochette dans le matin, dans la douceur de ce début de journée. Le geste de Ludwig… l’air de Feliciano ou l’envie d’en finir une bonne fois pour toute… maman Kiku répondit rapidement aux gestes, pressé et timide. Ils leur semblèrent que jamais le sourire de Feliciano n’eut été aussi rayonnant. Ils auraient presque pu apprécier, si fiston Feliciano n’avait pas voulu que ses parents s’embrassent à leur tour sous ses yeux bruns.
Ce qu’ils firent. Et ce fut là que leur fiston les enlaça en même temps, profitant sans doute de leur rapprochement physique. Foutu esprit italien.
6. Fluff:
Feliciano en train de peindre, les doigts couverts d’encre, Kiku à ses côtés qui peint avec lui. Ludwig qui lit tout près. Les yokais qui s’avancent, qui regardent le trio, joue avec eux, se font caresser par un italien plus du tout effrayé, salué par un allemand presque souriant, aimé par un japonais presque riant. Le bonheur est plus simple qu’on ne le croit.
7. Humor:
« Feliciano… pourquoi as-tu un T-shirt pareil ? » « Parce que je veux te montrer que je t’aime, ve Ludwig ! » « Je vois… Honda, que faites-vous avec le… T-shirt de Feliciano à votre taille ? » « … je le porte ? » « …. Maintenant, expliquez-moi pourquoi : « i’m a berliner in a berlinworld. »
8. Hurt/Comfort:
Pour certains, être ensemble était quelque chose d’horrible, de malsain, rappelant trop de mauvais souvenirs, relent de douleur, de trahison, de supplice. L’Axe n’était plus, l’Axe a été une erreur, leur erreur. Ne comprenaient-ils donc pas ces idiots ce que c’était de devoir se trouver une raison de vivre après avoir tout ou trop perdu ? Ne comprenaient-ils donc pas ces idiots que parfois des souvenirs de cette époque les prenaient eux aussi, les balançant sans pitié dans un enfer qu’ils avaient contribués à construire ? Que dans ces moments là, le doux élancement des deux autres ne suffisait pas à chasser la honte, la peur … et sans doute aussi les cris et les pleurs pour un italien trop sensible. S’ils ne comprenaient pas qu’ils se taisent. Ou qu’ils parlent. Cela n’empêchera jamais un Feliciano de prendre la main d’un japonais et d’un allemand. Ni Ludwig de poser un regard protecteur sur plus petit que soi ou Kiku de se détendre. Tout en jetant un regard froid et sans pitié contre ceux qui insultent ses deux amis.
9. Smut:
« Feliciano que fais tu avec mes chai… ces chaines… ? Honda, votre sabre est sur ma gorge, arrêtez de me faire… bon sang, je ne suis pas un porc, et … pourquoi vos visages se rapprochent de… hummm »
10. UST:
A se serrer les uns contre les autres, à sentir bouger l’italien, apprécier les mouvements d’air froid et d’air chaud… ils auraient presque envie de faire autre chose que de dormir.
11. Colère :
Rester en colère contre Feliciano était comme rester en colère contre un minuscule chaton en train de se tortiller par terre en vous lançant des regards innocents tout en miaulant doucement des « mia mia pasta… ». Dur, très dur. Kiku et Ludwig se regardèrent, comme deux parents en train de se plaindre mentalement de leur progéniture, puis papa décida de se faire ferme. Après tout, il tenait de papy Germania de ce point de vue :
« Non Feliciano, il est hors de question d’appeler Fiat, Honda et BMW l’Axe des grandes entreprises automobiles qui feront tourner les autres autour de leurs roues. D’ailleurs, c’est laid. Non, nos entreprises ne feront jamais, je dis bien jamais, une avec la tienne. Ni l’inverse n’y pense pas. Non, tu ne peux pas essayer de faire de même avec le vin. D’ailleurs, je ne produis pas de vin, mais de la bière et Honda du sake. Non, n’essaie pas d’appeler quelque chose Axe en nous mettant dans le même sac. Parce que tu es l’Italie, moi l’Allemagne et Kiku le Japon, pauvre idiot ! Comment ça, essayer de changer les… Honda, secondez moi, je ne m’en sors pas… »
« … J’ai fais des râmens ? »
« Youpi veee ! » Et fiston partit, tandis qu’un papa allemand regarda fixement son épouse… enfin, son époux d’un air étrange, presque agacé. Avant de soupirer :
« Au moins, il a renoncé à son… idée… et à repeindre nos voitures en rouge… »
Ne restait plus qu’à tuer celui qui avait mentionné la couleur commune de leurs trois drapeaux. |
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Netsah / Israël Le sale gosse de la Synagogue
| Sujet: Re: Brouillons et textes sans queue ni tête Dim 13 Juin - 19:13 | |
| ...C'était sensé être une petite intro, un scrabble devant initier un autre sur Feliciano et Ivan. Eh ben, je me retrouve maintenant avec 5/6 pages à poster. Je ne sais pas si je dois être fière mais bon. Ensuite, je préfère prévenir, la thématique traitée est dure, certains passages le sont aussi, par les mots en eux même ou par ce qu'ils sous-entendent. Ensuite, les personnages présents ici sont Fabrizio et Romano, donc attendez-vous à un langage fleuri et des thèmes religieux persistants. N'allez pas me dire que vous n'avez pas été prévenu. - Spoiler:
« Que viens-tu faire ici à cette heure Romano ? Les vêpres n’ont même pas encore commencées ! » Demanda Fabrizio d’un ton surpris, les yeux sur son frère, tenant un chapelet dans la main, vêtu de blanc et de rouge. Comme lui, comme lui… L’italien du Sud jeta un regard noir à son petit-frère, sa bouche se tordit en une grimace monstrueuse. Il voulait sourire, mais l’énervement se lisait si bien sur son visage que le monde ne pouvait y lire que dégoût, agacement et colère : « Je vais ici pour prier, s’pèce d’abruti de mes deux ! » Le premier des chrétiens fronça ses sourcils devant le ton et le langage de son aîné. Certes, il pouvait être énervé, cela ne changeait rien à son humeur habituelle, mais par le Seigneur pas dans une église ! Le jeune homme du Vatican soupira, tourna sa tête vers les cierges, les vitraux et au centre, la statue du Sauveur sur la croix, rendant son dernier soupir, son dernier râle pour avoir voulu mourir pour les sauver de leurs pêchés. ‘Pardonnez-lui Seigneur Jésus, pardonnez-lui. Vous savez qu’il est un de vos plus fervents fidèles, mais aussi l’un des plus prompts à s’énerver, à insulter… ‘ Murmura rapidement le chrétien. Petite prière habituelle concernant un frère qui l’avait tant de fois battu, lorsque petit il voulait simplement lui parler. Romano était ainsi et Fabrizio se souvenait rarement l’avoir vu rire, sourire ou se détendre simplement. Quelque part, le Vatican avait pitié de lui et c’était peut-être pour cela qu’il lui pardonnait tout. Ou presque. « Regarde-moi lorsque je te cause, abruti ! » Hurla Romano, faisant sursauter les fidèles, laissant les regards noirs, effrayés ou courroucés glissaient sur lui comme de l’eau sur les plumes d’un canard. Ou les remords sur la peau d’une Allemagne de quelques années, obéissant aux ordres d’un patron fou, laissant les massacres se faire parce que son chef connaissait les moyens de tuer des hommes, de le mener à une victoire sur ses bourreaux. Ne se souciant pas des hommes morts, des femmes tuées, de ces enfants qui pleuraient dans le noir… L’adolescent regarda l’italien du Sud avec la fausse impassibilité qui le caractérisait, puis murmura dans un souffle le mot « pardon ». Un ton doux et posé. Une invitation discrète à faire de même. Peut-être que Romano ne la vit pas, ou en tout cas, l’ignora superbement. « La prochaine fois, fais attention, foutu crétin ! » Et Romano se dirigea vers l’autel où l’attendait la figure du Seigneur sur la croix, les plaies ouvertes, un regard plein de compassion sur eux. Les pêcheurs, les peut-être damnés. Eux qui mourraient inéluctablement. Même les Nations mourraient si leurs peuples disparaissaient, si on les massacrait… si on voulait les… Exterminer un peuple… Seul moyen connu pour les faire mourir, tout comme autrefois on disait que seule l’eau bénite pouvait faire fuir les démons, les esprits mauvais envoyés par le Malin. Exterminer un peuple… Ou simplement le vouloir… Certains portaient ce pêché sur eux maintenant. Ils ployaient sous lui, demandant en vain le pardon de leurs fautes, voulant par tous les moyens se rachetaient, disant maintes et maintes fois que la faute incombait à leur supérieur, qu’ils n’étaient qu’esclaves. Pathétiques marionnettes de fous et d’assassins. Entant que chrétien, entant que Saint-Siège, Fabrizio devrait le leur accorder immédiatement, les bénir, prier pour leurs âmes souillées de pêchés horribles, de sang d’innocents et de pensées impies et destructrices. Il devrait le faire d’autant plus que des gens de son peuple, ses prêtres, frères, sœurs… avaient eux aussi sur les mains le sang de million d’innocents.
Cependant, cela aurait été oublié un fait très simple et stupide : c’était les Hommes et non Dieu qui avaient créé Fabrizio, comme toutes les autres Nations, les autres Peuples. Or, si les Hommes pouvaient pardonner, certains mettaient du temps à le faire, nourrissant de la rancœur pour leurs bourreaux, pour le bourreau d’êtres chers, d’êtres aimés. Que Dieu lui pardonne, mais l’ardeur et la volonté de repentance d’une certaine Nation germanique donnait la nausée à Fabrizio pour l’instant. Et pas seulement parce que la Nation en question était essentiellement protestante. « Romano… Romano ! » Le représentant du Vatican s’en alla retrouver son frère, marchant à ses côtés, lançant un regard gêné vers les fidèles encore une fois dérangés par leurs fautes. Ah si son patron, le pape lui-même, le voyait… il serait bon pour un sermon bien mérité. ‘Je me confesserais plus tard… ‘ Si Dieu voulait bien lui pardonner tant d’agitation en Sa demeure. ‘Pardonnez-moi Seigneur, mais je dois savoir… si Vous écoutez mes prières, Vous connaissez sans doute mes pensées… je Vous en prie…’ Pardonnez-moi… et Protégez-les… Tous. Tous sans exceptions et malgré leur pêché… leur impiété, leur hérésie… « Romano ! Fratello ! » « Quoi encore, foutu idiot de merde !? » Leur grossièreté aussi… « Tu me sembles… » La main tenant fermement le chapelet de prière, les perles éclairées par la lumière des lampes, des bougies, des vitraux. La mâchoire crispée en une grimace contrastant avec la relative sérénité du lieu, le regard qui semblait perdu vers un point invisible. Une cible à abattre. Les yeux bruns si sombres, plus sombres qu’à l’ordinaire… « … inquiet… » La réaction de l’italien ne tarda pas, violente et brutale. Irrespectueuse vis-à-vis de leur seigneur, des fidèles, de l’Eglise. De lui. Mais Fabrizio lui pardonnait, il lui pardonnait toujours. Parce qu’au fond, il avait pitié de Romano. Parce qu’au fond, il l’aimait. Et parce que Romano était son frère. Si les chrétiens ne pardonnaient pas à leurs frères, à qui donc accorderaient-ils leur pardon ? « Mais mêle toi de ton cul, ouais ! Je rêve, ça ne sort pas de sa cathédrale pendant des siècles et ça se mêle de ce qui ne le regarde pas ? Occupe-toi de combler ton déficit budgétaire et fiche-moi la paix, putain de merde ! »
Les paroles étaient dures, vulgaires et sans aucun amour fraternel. Il n’y avait guère que le physique qui pouvait les désigner comme frères : même teint de peau, même couleur et forme des yeux, même taille à quelques centimètres près et quelques autres détails physiques qui permettaient cette observation. Ils étaient frères, qu’ils le voulaient ou non. Ils étaient frères et même si cela ne se voyait pas au premier abord, ils avaient partagé de bons moments ensemble, partagé des rires, des soucis, des peines, des chants… Des prières… « … Tu vas prier pour … Feliciano, c’est ça ? » « … Je t’ai dit de te taire, il me semble, saloperie de moine de merde ! Ecoute-ton frère aîné pour une fois, bordel. Ecoutez-moi pour une fois, bande d’abrutis et… et… grr, tu me fais chier, tu comprends ? Tu… vous me faîtes tous foutrement chier ! » L’hésitation, petite brèche dans le flot d’insulte qui aurait pu scandaliser n’importe quoi, n’importe qui. Mais pas Fabrizio. La force de l’habitude, mais aussi les souvenirs. Ceux qui remontaient avec les prières en latins, les chants, ceux, terribles, qui avaient leur place dans les pires cauchemars. Qui n’auraient jamais dû naitre. …ora pro nobis peccatoribus, nunc et in hora mortis nostrae, in hora mortis nostrae, in hora mortis nostrae ... ....Be'alma dèhou 'atid lè'it'haddata, oul'a'haya metaya.... oul'a'haya metaya, oul'a'haya metaya, oul'a'haya metaya... « Presque morts, ils étaient presque morts, bordel ! Il était presque mort, presque mort. Foutus idiots de merde, si vous m’aviez écouté, on n’en serait jamais arrivé là, jamais… bande d’abrutis… » Presque morts. Oui, c’était le mot, l’expression appropriée. Les yeux grands ouvertes et si vides, la prunelle fixant le vide sans rien voir, la bouche s’ouvrant et se fermant, murmurant les prières aux morts en latin et en hébreu. Leurs corps si flasques, si… froids. Et ces mots si sinistres qui faisaient trembler de peur Fabrizio, de rage Romano. Et ces larmes sur les joues froides, comme des… âmes qui partaient. S’enfuyant des corps couverts de terre, de sang, de cendre, brûlés, arrachés, décapités, souillés… Le chrétien se souvenait parfaitement de ce moment, de ce vide en lui. Son cœur qui battait si faiblement, comme volé. Et finalement, les larmes qui coulaient le long de ses joues tandis qu’il prenait le premier de ses frères à être dans cet état. Celui qui murmurait en hébreu, qui ne fixait rien, ses yeux bleus qui étaient si vides, si grands pourtant. S’en était cruel, S’en était indécent. Et Fabrizio avait pleuré, sentant contre lui la petite tête d’Italik, sur ses joues les larmes de cet enfant, cet enfant d’Italie. Ce juif d’Italie. Ce juif tout court pour l’Allemagne qui voulait le détruire. Et qui obligeait la nouvelle République de Salo à en faire de même, mettant dans ses trains les italiens qui étaient dans des camps ou en fuite pour libérer leur nation du fascisme ou sauver leurs peaux… des italiens. Pas des juifs. C’était d’abord et avant tout des italiens, comme les autres victimes d’ailleurs. Comme les victimes du fascisme … ces hommes, ces femmes, ces enfants (ultime horreur) qui étaient aujourd’hui morts ou en deuil. Il ne pesait presque rien dans ses bras, cet enfant d’Italie, ce frère qu’il avait persécuté autrefois. Sur lequel, il pleurait dans ce souvenir. Romano le lui arracha des mains, fermant les yeux du plus jeune, l’enveloppant dans sa veste la plus longue et la plus chaude, le prenant dans ses bras, l’amenant aux alliés. Fabrizio l’avait suivi, malgré les paroles de son patron. Il l’avait suivi, ne voulant pas, n’osant pas abandonner ses frères dans une telle situation. Surtout que derrière les insultes, les coups, les exclamations de rage, il discernait des larmes sur les joues de l’Italie du Sud. Ils avaient confié le corps aux Alliés, à l’Amérique et l’Angleterre, sachant que l’Italie n’était plus sûre, que le républicain de Salo irait certainement les voir pour enlever ce frère, le livrer à l’Allemagne. Que si leur frère était dans cet état encore plus grave que ces poussées de crise d’asthme qui le prenait depuis le début des années quarante, le laissant faible et presque fou… c’était qu’il avait atteint son seuil de résistance… ‘Lorsque je verrais ce putain de Feliciano, je lui mettrais la pâtée du siècle, bordel ! ‘ Romano n’avait pas pu le faire. Pas devant cette épave, cette république de Salo déchue, prise d’envie… qu’il ne fallait mieux pas décrire. Les yeux plus révulsés que ceux d’un petit frère maintenant hors de vue. Les vêtements déchirés, l’insigne fasciste loin, très loin, arraché de force, les cheveux en désordre, couverts de poussières (pourtant, ils venaient juste d’entrer dans la pièce, pourtant, jamais ils n’auraient été aussi violents, jamais…). Et pire que cet état, pire que les mots répétés inlassablement, mécaniquement par l’italien : ‘…ora pro nobis peccatoribus, nunc et in hora mortis nostrae, in hora mortis nostrae, in hora mortis nostrae ...’ Pire que tout, était le sourire… Maintenant et à l’heure de notre mort… Presque incongrue, presque irréaliste. Tellement douloureux ce sourire pendant qu’il parlait, alors que… Ce corps si froid et si flasque… Fabrizio en avait crié, en avait pleuré, cauchemardant pendant des jours et des jours, encore à ce souvenir, il en était glacé. Pourquoi, pourquoi cela ? Comment avaient-ils pu en arriver là ? Et Romano, Romano qui n’avait même insulté pendant qu’il regardait le corps, pendant que Fabrizio l’aidait à le porter hors de la chambre, hors de la pièce pendant que dans la rue, on pendait l’ancien tyran et sa femme par les pieds, avant de les battre comme des chiens… Peu après, Romano avait parlé, puis hurlé. Hurlant, hurlant encore et encore : ‘Il l’a laissé dans cet état, il avait dit qu’il le protégerait parce qu’il était son premier ami et.. il l’a laissé dans cet état, il l’a mis dans cet état ce … ce salaud... Allemagne de merde ! Je te hais, je te hais Allemagne !’ ‘Romano…’ ‘Je vais le retrouver, je te le promets, je vais le retrouver… je vais le retrouver et je le tuerais, je le tuerais d’un coup. Je rouerais son corps de coups, j’aspergerais d’huile son corps, je le brûlerais, ce bâtard, cette enflure de merde !’ ’Romano !’ ‘Quoi, tu vas me dire qu’il mérite notre pardon peut-être ? Après tout ce qu’il a fait à notre famille ? Il les a affamés, privés de nourriture. Il les a tous tués. Même les enfants. Bon, okay, petit-frère, il ne l’a pas fait directement, mais ses boss, ses hommes l’ont fait et il n'a rien fait pour les en empêcher, ce connard de merde ! Rien ! Il savait ce qu'il faisait et il l’a fait tant même. Il les a tous tués, il a tué mes enfants, nos enfants ! Il a torturé nos frères et on devrait lui pardonner parce que Môsieur le chef-d’œuvre aryen s’en veut ? Mais c’est n’importe quoi merde ! Il croit quoi ? Que maintenant que c’est fini, on peut lui faire confiance ? Qu’il rêve, qu’il souffre, qu’il crève !’ ‘… je n’ai jamais dit que je lui accordais mon pardon…’ Fabrizio n’avait rien dit de plus, n’osant avouer que dans son cœur de Nation, la rancœur et la haine grandissaient. Il n’a jamais prié pour l’Allemagne, sachant très bien quelle sorte de prière il adresserait à son dieu. ‘Retrouvez-le et brisez-lui les os, éventrez-le, laissez les démons le prendre, manger sa chair et boire son sang. Que les corbeaux, que les démons, que le Diable le dévorent sans fin. Je vous en prie Seigneur, ne lui accordez jamais votre bénédiction, votre pardon. Il ne le mérite pas, ce monstre.’ C’était la seule prière qu’il ne pouvait dire, se confessant jour après jour de la penser. De ne pas savoir pardonner alors que lui aussi, avait commis des massacres sans oser les stopper, sans oser dire un mot à son patron, pour qu’enfin toute cette cruauté, toute cette haine cessent. Il aurait dû lui pardonner, mais il ne le pouvait pas. Car avant tout, c’était les Hommes qui l’avaient crée. Parce qu’avant toutes choses sur terre, il aimait ses frères. Frères qui pardonneront, qui avaient pardonné déjà. Feliciano dès qu’il avait retrouvé ses esprits, ses yeux bruns encore un peu vides, sa bouche demandant des pasta. Et l’autre frère... bien plus tard, oui, bien plus tard. Mais un jour, il lui pardonnera… Un jour, même Romano pardonnera. Un jour. Pas aujourd’hui, ni demain, ni même dans quelques années. Mais un jour, peut-être. Pas aujourd’hui. Tout comme Fabrizio lui-même. Les cicatrices étaient encore trop fraiches, trop douloureuses. Et après tout, il fallait bien que l’Allemagne paye, non ? Ce sera avec la perte de ses frères, de son frère prussien, de la honte, de leur haine, leurs mots durs à défaut de leurs coups, de leurs épées et balles traversant son corps. Selon Fabrizio, c’était bien fait, bien fait. Il ne regrettera jamais d’avoir pensé ainsi, jamais. « Hé oh, crétin, tu m’écoutes merde !? » Le premier chrétien sursauta, laissant se peindre sur son visage une figure pétrie de surprise. Loin des pensées noires qu’il ressassait pendant quelques minutes, laissant son corps continuant de marcher. Comme si son esprit et son corps formaient deux entités séparés. Si devant lui son frère ne le regardait pas avec cet air réprobateur, Fabrizio aurait ri de sa bêtise. Deux entités séparés… quelle idiotie, bon pour les païens que cela. « … Excuse-moi, fratello, j’étais perdu dans mes pensées… » « Rahh, reprends toi imbécile, nous sommes dans une Eglise ! Une église, ce n’est pas fait pour penser, mais pour prier ! Nom de dieu, t’es le Vatican et tu ne sais même pas ça ? » Le Vatican en question resta muet, baissant la tête. Un petit sourire aux lèvres devant l’ironie de la situation. Normalement, c’était lui qui rabrouait les gens ainsi, leur demandant le respect et le silence au sein de la maison du Seigneur. En parlant du Seigneur, ils étaient arrivés à l’autel, se plaçant maintenant sur le siège le plus proche du Christ crucifié, les mains jointes, le visage serein. Bien que des traces de tensions subsistaient encore chez Romano. « … Moi aussi, je suis inquiet pour Feliciano… » Avoua finalement le cadet, se souvenant de qui l’italien devait voir. Visualisant l’instant d’après l’écharpe, le sourire de gamin cruel, la haute stature, le bruit du tuyau qui s’abat…. Le sang sur l'uniforme, le rire d’enfant qui l’accompagne. De même que ce froid insupportable qui régnait autour du Russe… « … Tais-toi et prie, ‘bécile… » « Je vais prier pour nos frères, pour les autres… » « Pour les Nations germaniques ? » Jamais le ton de l’italien n’avait été aussi dur, aussi froid. Et jamais Fabrizio n’aurait su reconnaître ses propres mots s’il ne les pensait pas aussi fort : « Non. J’ai essayé et je ne peux pas. Surtout pour Ludwig… » ‘C’était son ami et il l’a laissé dans cet état ! Feliciano aurait pu mourir à cause de son inaction ! C’est le rôle d’un protecteur, d’un allié, d’un ami ça ? De laisser l’autre crever dans sa merde sans réagir ?!’ Romano avait raison. Fabrizio avait beau rassemblé toute sa compassion, tout son amour pour l’Humanité, toute sa pitié. Il n’arrivait pas à penser autrement. Romano avait raison. Feliciano avait eu tort. « C’est bien frérot, c’est bien…j’crois que je vais prier pour ce crétin de Feliciano, moi aussi. Peut-être pour les autres... » « Prieras-tu pour moi ? » Une tapette sur le front, comme lorsqu’ils étaient enfants, l’air revêche de Romano, une sorte de sourire étrange sur le visage. C’était toujours étrange de voir sourire un enfant boudeur. Puis, un baiser sur le front, comme l’italien en faisait parfois, un murmure : « Je prie toujours pour vous, bande d’abrutis de merde. Toujours… Maintenant, arrête de sourire et prie, t’es dans une église, bordel ! Un peu de tenue ! »
Et maintenant, la confrontation Ivan/Feliciano. Oh, joie...
Dernière édition par Netsah / Israël le Lun 14 Juin - 5:49, édité 1 fois |
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Feliciano Vargas/Italie N ModoVit d'amour et de pastas
| Sujet: Re: Brouillons et textes sans queue ni tête Dim 13 Juin - 21:57 | |
| Merci pour ces textes, j'ai tout lu ^^ (quand Feliciano est quelque part, je peux pas m'en empêcher. Serais-je un peu narcissique?)
J'ai surtout beaucoup aimé le texte Fabrizio/Romano. |
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Netsah / Israël Le sale gosse de la Synagogue
| Sujet: Re: Brouillons et textes sans queue ni tête Mar 15 Juin - 11:27 | |
| Neuf pages avec Ivan et Feli.... Bonne lecture et concernant les notes, le rating est le même pour le précédant chapitre avec genre, de l’immoralité, de la torture psycho sous entendue, de l’UST sous entendu, de la creepytude en folie, du fascisme et du nazisme avec tout ce que cela entends, des allusions historiques que je préciserais plus tard… et c’est déjà bien assez... - Spoiler:
Pendant que Romano et Fabrizio priaient, Feliciano attendait son invité dans une salle de restaurant réservée à eux-seuls. Ainsi, il pourrait dire qu’ils seront tranquilles alors qu’il voudra juste ne mêler aucun innocent de plus à des histoires entre Nation. La dernière bataille était encore trop fraiche et s’il abordait un sourire optimiste maintenant, Feliciano savait que son futur interlocuteur n’était pas des plus tendres. Ou innocent justement.
Feliciano avala sa salive en repensant à une certaine bataille de Stalingrad à laquelle il avait failli y participer si Ludwig ne lui avait pas donné l’ordre de rester loin du front. En fait, l’allemand lui avait dit de rester en arrière pour surveiller (et combattre, il ne savait plus trop) l’armée britannique… mais lorsque Feliciano vit Ludwig couvert de bandages à l’hôpital militaire… il s’était dit que Ludwig avait refusé pour une autre raison. Alors, il avait essayé de l’aider, cherchant de la nourriture, de la bière, cherchant même ses livres étranges sous son lit (ce qui avait déclenché une étrange réaction de gêne que n’avait jamais compris Feliciano. Pourquoi Ludwig qui aimait tant ses livres, avait-il hurlé aussi fort lorsque l’italien les avait mis en évidence sur sa table de chevet ?).
« Vee, Ludwig est si compliqué parfois… » Dit dans un souffle l’italien dans le silence sinistre du restaurant luxueux. Il l’avait réservé deux jours en avance, avait bien insisté pour que personne ne vienne, pour que tout les plats soient encore plus délicieux qu’à l’ordinaire et surtout chauds… oui, très chauds.
Feliciano n’était certes pas le plus expérimenté en la matière, mais il supposait que lorsqu’on venait du froid, la chaleur était la bienvenue. Or, en Russie, selon ses brefs souvenirs de visite diplomatique, il y faisait extrêmement froid. L’italien avait même entrepris la démarche d’être en avance (un miracle auraient dit certains, un véritable miracle) et avait échangé son habituel uniforme bleu contre un costume-cravate noir et bleu nuit. Il était impeccable, serré dans un costume qu’il n’aimait pas et surtout, horriblement stressé et soucieux. Pour se détendre, il jouait avec la poignée de la valise à ses côté, s’amusant à opérer à va-et-vient qui l’amusait un temps, jusqu’à ce que, comme un enfant, il changea d’avis, délaissant la valise pour sortir un papier et un crayon d’une de ses poches, poussant les assiettes et les couteaux, dessinant, dessinant…
Au premier jet, naquit un petit Kiku au visage timide, vêtu de son uniforme de marine, son sabre à la main, une fleur de chrysanthème à ses côtés (Kiku est tellement facile à dessiner, ve, ve !). Au second, vient un petit Feliciano habillé de bleu, tenant dans ses mains son drapeau blanc et une part de pizza (Moi aussi, j’suis facile à dessiner !). Au troisième, apparu un Ludwig avec son uniforme vert sur les épaules et sa casquette sur la tête, qui tenait dans ses mains une chope de bière… (Ludwig est tellement mignon en petit dessin, ve…)
« Mais c’est adorrrable, tout ça, da ! »
L’italien sursauta, sentant sur sa nuque le froid qui accompagnait toujours un certain russe. Il leva les yeux vers son interlocuteur, penché sur lui comme un parent appréciant le travail de son enfant. Un sourire faux plaqué sur son visage encore jeune, presque enfantin, malgré ses siècles d’existence, les cheveux blonds, les yeux bleus-violets…
Enfant, il avait dû être adorable, ne put s’empêcher de penser l’italien du Nord. Oui, Ivan avait dû être un adorable bambin, s’il avait su sourire plus sincèrement que maintenant. Malheureusement, c’était à l’Ivan adulte auquel l’italien avait affaire, cet adulte au long et lourd manteau beige, tenant dans sa main un tuyau qui ne devait certainement pas servir pour la plomberie. Cet adulte dont un bout de l’écharpe pâle pendait au nez de Feliciano, le chatouillant un petit peu, un petit peu… Feliciano retenu son éternuement, préférant essayer de calmer ses tremblements, la peur dans sa voix, son appréhension. Et cette boule dans la gorge, qui enflait, qui enflait :
« M-Merci…S-Signor... »
C’était là les seuls mots qu’il pouvait dire pour l’instant. Le russe ne sembla pas s’en formaliser, toujours penché sur le dessin de l’italien, son sourire sembla grandir au bout d’un certain temps de silence.
« Alorrrs, tu es nostalgique Italie ? C’est vrrrai qu’ils doivent te manquer. Ce qui n’est cerrrtainement pas le cas pour eux, n’est-ce-pas ? »
Feliciano avala sa salive, repensant au dernier moment qu’il avait passé avec ses alliés, à dormir pendant qu’ils semblaient si fatigués par la guerre qui commençait à les ronger. Oui, même lui. Même le frêle Italie que l’Allemagne gardait près de lui, le sauvant toujours des ennuis vers lequel fonçait toujours son allié et premier allié. Ne se souciant pas des blessures, pas du sang sur son corps. L’italien se souvenait de sa trahison, à moitié forcée, à moitié voulue. Du regard vide que lui avait lancé l’allemand lors du procès fait par les alliés, lorsqu’attaché, il avait vu son frère se faire battre par Ivan… se faire enlever par Ivan.
Ivan qui lui souriait. Ivan qui lui rappelait sa trahison passée, sa trahison future.
« … Je ne sais pas…. Je ne les aie plus vus depuis…longtemps déjà. »
Il n’était même pas venu voir Kiku à l’hôpital, restant sur le pas de la porte, se demandant si supporter un regard vide d’un japonais était moins dur que de supporter un regard allemand. D’un geste, il s’en retourna. Se disant qu’il avait fait assez de dégâts ainsi, qu’il avait déjà assez gâché leur amitié. Ludwig… mieux valait ne pas en parler…
« Hum, je comprrrends. Mais dis moi, Italie, il manque des détails surrr ton dessin, non ? »
« Hein.. ? Non… non… »
Il vérifia plusieurs fois, allant d’une figure à une autre. Non, tout était là. Le visage sérieux et calme nippon, l’énergie et la jeunesse italienne, la volonté et la force allemande… la pizza et le drapeau, le chrysanthème et le sabre, la bière, l’uniforme et les gants en cuir allemand. Tout était là… Pourquoi Ivan disait-il donc cela ?
« Tu ne vois pas ? Alorrs, il faut que je te le montrrre, da ! »
Un enfant. On aurait dit un enfant géant désirant montrer que lui aussi pouvait faire de beaux dessins. Il prit rapidement le crayon italien, commençant à griffonner des formes sur le papier. Lorsqu’en bon hôte (la faute aux leçons autrichiennes ?), Feliciano demanda à Ivan de s’assoir, lui disant timidement que dessiner debout n’était pas des plus aisés. Tout en maudissant intérieurement Roderich de lui avoir appris les règles de politesse jusqu’à ce qu’il les sache tellement qu’il préférait de loin toutes les enfreindre le plus souvent, sauf dans des circonstance spéciale. Ce qui était le cas aujourd’hui. Etonnamment, Ivan s’exécuta, posant à terre son tuyau (Feliciano sentit son cœur battre moins vite lorsqu’il vit le tuyau assez loin de la main russe).
« … Ve, je vais déposer votre manteau aussi… »
En instant, le russe le regarda étrangement, comme si la situation l’amusait et le surprenait à la fois. Puis, il enleva rapidement son manteau, le donnant à l’italien. Lorsque ce dernier voulu prendre l’écharpe à son cou, Ivan lança un regard mauvais tout en émettant quelques petits « kolkolkol » inquiétant. Feliciano retira sa main et partit donc pendre le manteau qui était si lourd.
‘Herahera, en fait, il n’est pas si méchant que cela Ivan. Cela doit être comme avec Ludwig, il doit tellement faire peur qu’on le fuit… Oui, cela doit être ça… et les massacres… pas de sa faute, comme avec Lud… parce que, parce ce que… Tout va bien se passer j’en suis certain ve ! Tout va très bien se passer !‘ Se répéta encore et encore l’italien, tout en pendant le manteau. Tout en essayant d’oublier Stalingrad, les massacres, les rumeurs sur les… les choses que faisait Russie à ses subordonnés, à son propre peuple parfois. Les frères baltiques toujours tremblotants. Le pauvre petit Raivis qu’Italie avait dû bercer après un cauchemar, lorsque le letton était sous domination allemande et avait dû dormir un certain temps chez Ludwig. Raivis qui ne supportait pas d’entendre le nom du russe. Kiku qui lui en avait parlé, critiquant le russe d’une voix froide lui qui était si habitué à ne pas exprimer ses opinions. Et Feliks qui en parlait comme d’un monstre, comme d’une brute… Les blessures de maman Hongrie… les blessures de Ludwig et Gilbert… Ludwig…
‘Vee, je dois vois le bon côté des choses, veee. Et je ne peux plus reculer vee ! Spirito italiano ! »
S’il pensait que Ludwig ne pourrait pas l’aider cette fois si les choses tournaient mal, alors, il était fichu. D’un pas rapide, il alla dans la cuisine du restaurant, dire au personnel de servir les plats tout en prenant une bouteille de vodka, prévue pour cette entrevue, sans que cela gêne personne. Tous étaient trop effrayés à l’idée de la personne qu’avait invitée leur représentant.
….
« Signor Russie, j’ai de la vodka vee ! »
Déclara joyeusement Feliciano en arrivant vers un russe de dos encore en train de dessiner. Ivan se retourna, en souriant étrangement, comme un enfant en train de faire une bêtise et qui joue au petit ange devant un parent trop naïf.
« Da ! Je commençais à avoirr soif, merrci Italie. Tiens, j’ai fini le dessin… »
« Ha bon, montrez-voir s’il-vous-plait ? » Questionna Italie, tout en posant la bouteille de vodka. Italie qui pâlit à la vue du dessin, de l’ajout des détails par le russe.
Le trait s’était fait plus dur, plus maladroit. Le trait d’un enfant qui ne savait que très peu dessiner ou qui avait fait rapidement son travail. Kiku s’était fut affublé de sang, sang sur le katana, sur le costume, corps inertes à ses pieds, à leurs pieds à tous. Lui en costume fasciste, les deux faisceaux sur son drapeau… et Ludwig… ce costume noir, ce brassard rouge sur le bras. Ludwig dont Ivan avait enlevé d’autres détails, rendant son visage plus durs, plus imperméable. Et cette main qui se levait en un salut que Feliciano ne connaissait que trop bien…
L’Axe qu’avait dessiné Feliciano était le symbole de leur amitié à tous les trois, une amitié qui faisait fie des différences, des caractères, des goûts et des couleurs de chacun. Il s’en souvenait si bien que son cœur en devenait douloureux ; Surtout le soir où il dormait seul à nouveau, sans personne d’autre que ses frères pour le secourir si les cauchemars et les souvenirs venaient le hanté.
L’Axe qu’avait dessiné Ivan était différent. Plus dur, plus malsain, c’était le symbole de leur honte, d’un passé qu’ils devaient tous rejetés en blocs lorsque Feliciano… oui, Feliciano regrettait ce passé. Aussi horrible que cela puisse paraitre, il aimerait bien revenir quelques années en arrière, aux temps où tout était un peu moins dur pour lui, où Ludwig et Kiku étaient là pour l’aider. Surtout Ludwig.
Pourtant, paradoxalement, personne n’avait autant haï cette guerre que Feliciano, personne. Il y avait assisté entant que complice, entant que bourreau certes. Se voilant la face, se rendant sourd en riant pour ne pas entendre les cris des malheureux près de lui, avançant joyeusement lorsque d’autres devaient se cacher sous terre pour pouvoir espérer respirer un jour de plus. Il y avait assisté entant que victime, sentant les siens mourir à petit feu pour un idéal qui ne leur correspondait pas. On ne ressuscitait pas les morts, on ne pouvait pas faire renaitre l’Empire Romain. On ne pouvait pas non plus jeter dans le tumulte de la guerre une armée qui n’était pas prête, des gens qui tombaient aussi facilement que des mouches. Bien entendu, il y eu des victoires, des combats que Feliciano gagna.
Mais elles étaient si rares ses victoires, si amères quelque part pour une personne qui ne voulait pas se battre, qui haïssait la violence autant que les armes. Amoureux des femmes, de toutes les femmes, il avait sentit son cœur se briser lorsque des gens de son peuple s’en prenaient à elles, il avait sentit son cœur se briser lorsque la fière Ethiopie, la gentille, la belle Ethiopie avait pleuré devant son frère et lui. Elle avait pleuré et autant d’eux n’avaient su la secourir, tandis que leur patron se sacrer Empereur d’Ethiopie, rendant inutile le sang que les gens avaient versés pour la belle Nation. Mais c’était hypocrite de dire ceci. Parce que depuis des années, les deux frères la voulaient cette femme, ils brûlaient du désir de la posséder, de la compter comme faisant partie de leur famille, de leur pays.
Mais pas ainsi.
On ne possédait pas quelqu’un en lui volant encore une fois ses enfants, en la mettant à terre, les larmes coulant sur ses joues. On ne possédait pas quelqu’un ainsi et encore moins une femme.
Alors, lorsque les Nations exprimèrent leurs mécontentements, il n’y eu que Romano pour y répondre, s’indignant de l’hypocrite de Francis et Arthur tandis que Feliciano resta silencieux. Avant d’aller proposer à son patron de s’allier à l’Allemagne malgré le dégout de celui-ci pour l’homme qui se faisait appeler « Führer ».
La conquête tant espérer de l’Ethiopie l’ayant rendu amer, il lui fallait quelque chose pour se changer les idées, une conquête plus personnelle, plus intime. Plus malsaine et morbide aussi car elle reposait sur le souvenir d’un enfant disparu aux grands yeux bleus que Feliciano espérait tant retrouver. Pourtant, il aimait autrement sa future conquête, le souvenir de l’enfant se faisait moins présent, moins lourd et douloureux.
Il s’était dit, lorsqu’il avait proposé cette idée à son Duce, que si le Reich allemand avait tant copié les mesures économiques italiennes, cette idée d’un Etat totalitaire… pourquoi alors cela l’embêterait il de ne faire qu’un avec l’Etat fasciste italien ? Et si c’était le contraire qui se passerait (ce qui a été le cas), alors cela ne le dérangerait pas de ne faire qu’un avec celui qu’il considérerait toujours comme sa conquête. Pourvu qu’il puisse toujours se tenir à ses côtés tandis que l’allemand construisait petit à petit son empire et son espace vital.
Pourtant, Feliciano l’avait trahi… il avait brisé ce rêve. Tout en regrettant et haïssant cette époque pleine de gâchis et de sang…
« Tu ne te sens pas bien, Italie ? »
Il était vrai que l’italien semblait si pâle en ce moment. Alors que les joues russes étaient si roses, si rondes. Un enfant s’amusant, un homme rigolant silencieusement d’un autre, plus jeune et plus vulnérable que lui. Sans mesurer vraiment la profondeur des blessures du plus jeune. Ou peut-être que si ? Soudainement, Feliciano se souvient que durant le fascisme, les communistes avaient eu à souffrir de son coup de folie, de son adoration affectueuse pour son Duce (il se disait souvent que quelqu’un qui aimait autant son grand-père ne pouvait être mauvais…), de son fanatisme amoureux pour Ludwig… de sa propre insouciance qui s’était révélé plus proche de la cruauté que de l’aveuglement pur.
Le dessin…
… Vengeance russo-sovio-communiste ?
« … J’ai faim, veee ! Pasta, pasta, pasta ! » Répondit en souriant l’italien, les yeux trop vite pour que quiconque puisse croire à son sourire. Pourtant, d’habitude, il y arrivait si bien à sourire sur commande lorsque tout allait mal. C’était même sa meilleure (sa seule ?) force. Son optimisme, son entrain… sa joie de vivre, cette envie de peindre le monde avec ses propres couleurs, de le dépeindre plus beau qu’il ne l’était ou ne le sera jamais. Là était sa force. Là était sa faiblesse, avec sa lâcheté.
Ivan maintenant le scrutait avec une petite lueur d’intérêt, comme lorsqu’on regarde un jouet présentement inutile et ennuyeux et qu’on remarque qu’il pourra être amusant un temps, très court, mais un temps.
« Tu m’as bien l’air pâle, sans doute devrrrais-tu t’assoir un moment pour que nous puissions vraiment discuter ? Ce n’est pas que ton pays soit inintérrressant Feliciano, mais j’ai d’autrres choses à fairrre, notamment avec Alfrrred. Ou avec mes charrmants nouveaux subordonnés…»
« Je… comprends… signor… »
Il se tourna, s’avançant vers sa chaise lorsqu’il entendit Ivan dire qu’une voix trop amusée à son goût :
« Oh mais au fait, j’ai oublié quelque chose moi aussi… que serions-nous sans les patrrrons qui nous gouvernent, hein Italie ? »
Daddy know best.
Quelles nations ne connaissaient pas la portée de ces deux phrases, l’influence que les patrons exerçaient et exerceront toujours sur leurs peuples, sur eux-mêmes ? Parfois, à leurs plus grands plaisirs (demandez la position de Gilbert vis-à-vis de Fritz…), parfois à leurs détriments, contre leurs volontés. Feliciano l’avait appris à ses dépends, en touchant le fond lorsque Mussolini fut pris une nouvelle fois, lorsque Ludwig, lassé encore une fois de son inutilité, l’avait laissé pour de bon cette fois.
Oui, les patrons les modelaient, en faisaient ce qu’ils voulaient, surtout s’ils avaient tous les pouvoirs, tout les droits, lorsqu’on censurait les auteurs, bâillonnait les bouches pour mieux rendre aveugle une nation, pour la rendre plus esclave qu’elle ne l’était déjà à la base.
Cela a été le cas de Ludwig, de Feliciano, sans doute de Kiku… Sans doute d’Ivan aussi, pensa un instant Feliciano. Avant de subitement comprendre la phrase qu’avait lancé le russe, comme l’annonce qu’il allait lui planter un couteau dans le cœur. Une nouvelle fois.
‘Que serions-nous sans les patrrrons qui nous gouvernent, hein Italie ?’
D’un coup, il retourna, fixant le russe, fixant le dessin. Et couru presque l’arracher des gants soviétiques, sans qu’aucune notion d’instinct de survie vienne se mettre en travers de son chemin. Un bref instant, il se remémora les mots de son ancien patrons à propos de l’homme qui avait prit le pouvoir en Allemagne :
‘Cet homme est un affreux dégénéré sexuel et un fou dangereux. Le national-socialisme en Allemagne représente la barbarie sauvage et ce serait la fin de notre civilisation européenne si ce pays d’assassins et de pédérastes devait submerger le continent.’
Ces paroles avaient momentanément refroidis la petite Italie du Nord, qui fixait son patron de ses grands yeux bruns, n’osant lui dire ce qu’il avait sur le cœur. Certes, le patron de Ludwig ne semblait pas des plus agréables, mais il n’en demeurait pas moins que… Ludwig semblait si gentil, si honnête. Feliciano ne pouvait pas imaginer un instant qu’il puisse commettre de mauvaises actions. Et encore moins sur des innocents.
‘ Toutefois, je ne puis être toujours le seul à marcher sur le Brenner, Italie… Alors, dès à présent, tu seras un allié de l’Allemagne.’
Un enfant à qui on avait donné une friandise, voilà à quoi avait ressemblé l’italien lorsque son ancien patron prononça ces mots funestes. Alors, oubliant la phrase précédente de celui-ci, cette phrase que son boss avait aussi dite à des amis autrichiens, Feliciano avait couru, couru pour rejoindre l’Allemand, pour lui dire qu’il était à présent son allié. Ce qui avait fait hurlé le germanique sans que l’Italien ne sache vraiment pourquoi…
Il avait rencontré que brièvement le patron de Kiku, le temps d’un voyage au Japon en visite diplomatique, là, leurs drapeaux et les portraits de leurs boss avaient été élevés, comme un acte d’adoration, une sorte de… fête. Oui, on fêtait la naissance de l’Axe, d’une alliance qui allait mettre à leurs pieds le monde, qui allait le faire tourner autour de leur botte. C’était bien avant la fin, bien avant que les noms de ces hommes ne provoquent que du dégout, enfin, pour les deux européens. L’empereur japonais s’était plutôt bien sorti de cette histoire. Mieux que ses collègues en tout cas. L’un qui se suicida, l’autre qui mourut pendu, piétiné ensuite par son propre peuple…
Un frisson parcouru l’italien à se souvenir. Loin de regretter la mort de son patron, loin de là, il avait pourtant de la peine pour lui, pour cette mort indigne d’un homme, qui ne valait pas mieux que celle d’un animal… sans parler que sa femme aussi, l’a suivi, à subi les mêmes outrages que lui…
L’italien se réveilla lorsqu’il sentit des coups sur la nuque, voyant devant lui le grand loup russe qui le guettait, son sourire ayant disparu de ses lèvres :
« Dis moi Italie, cela t’arrrrives souvent d’avoirr de telles absences ? Tu devrrrais peut-être allez voir un docteurr, non ? »
« Ha… non… » Répondit gauchement Feliciano, décontenancé et par sa propre attitude et par celle du russe. Ivan ne l’avait jamais frappé comme quelqu’un qui se souciait des autres…
« Daaa, si tu faisais un avec moi, tu n’aurrrais pas tant d’absence. Trrrop de travail pour toi… si tu voulais rejoindrrrre mon camp. »
« Hem… »
« Au moins, tu ne serais plus tout seul, n’est-ce-pas ? J’imagine que tu as tes frères, mais, cela ne te suffit pas, je me trrrompes ? »
Il ne se trompait pas et c’était là le plus dur. L’italien regarda la feuille de papier froissée, lorsqu’il sentit sur sa gorge le poids de l’arme d’Ivan, le regard lourd qu’il lui lança, la saveur glacé de l’ordre.
« Rrrrejoins moi, Feliciano Vargas, rrejoins moi, deviens communiste, de mon camp et je te prromets que tu ne seras plus jamais seul. Parce que c’est ce que tu crains le plus au fond, n’est ce pas ? Etre seul, abandonné de tous… et surtout, d’une certaine personne … ? »
Pourquoi est ce que le froid se faisait plus mordant, comme la morsure d’un ours ? Lentement, Ivan repris le dessin d’une main, le montrant à Feliciano. Surtout une certaine face, celle avec la croix, la Nation et les traits simplifiés d’un patron fou.
« N’est ce pas, toutou d’Allemagne ? »
« P-Pardon… ? »
« Petit toutou toujours près d’Allemagne, toujours prêt à le lécher, à faire joujou avec lui. Petit toutou mignon de la grande Allemagne, hein ? En échange, il te récompensait gentiment, te câlinant, t’aidant lorsque tu tombais dans un trou, hum ? Petit toutou. Toutou inutile, tu a trahi ton maimaitre, alors, il t’a battu, non ? Les massacres… tes cinq milles soldats abattus comme des chiens alors qu’ils se rendaient… tu les as senti n’est ce pas ? Tu l’as senti, le coup, les coups que ton maitre t’a donné avant de s’en aller… et maintenant ? Maintenant, il ne veut plus te voir, ne voudra jamais plus te voir, ni même ce brave petit Kiku… Il ira sans doute avec ce bon vieux Francis, lui qui lui tendra la main… lui qui est utile contrairement à toi. Tu vois petit toutou, les maitres se lassent toujours des chiens fous… alors ils les laissent sur le pavé et s’en vont retrouver leur semblable. L’amitié franco-allemande est en train de naitre en même temps que cette… comment Francis m’en a parler… ah oui, union des pays européens ? Tu comprends ce que cela veux dire ? »
Un instant de silence, un seul instant où Feliciano se demanda s’il n’a pas été fou et masochiste pour avoir inviter la Russie chez lui…
« Tu es seul Feliciano, Ludwig ne veux plus de toi… tes frères te supportent à peine et tous te traitent de lâche et de fasciste sans que tu le vois… tu es seul Feliciano, seul, rejoins moi… »
Le cauchemar, celui où Kiku et Ludwig ne se retournaient pas, l’abandonnant à son sort, ne se souvenant même pas de son visage, de son nom… de son existence…
Non, pas vrai…
Seul, seul, tout seul…
Comme lorsque pépé Rome parti, lorsque HRE s’en alla combattre, le laissant…
Seul.
Peut-on encore vivre lorsque votre cœur se brise ?
Si non, alors Feliciano ne vivait plus vraiment depuis des siècles, des années… et sans doute aussi peu après que le russe ait dit ses paroles empoissonnées.
« Je sais comme cela fait mal, d’être seul… alors, viens, viens avec moi, avec nous, allons… qu’est ce qui t’attends de la part de ceux que tu aimes ? Du mépris, de l’indifférence, sans doute aussi de la haine, non ? Les allemands sont si prompts à haïr, te souviens-tu de ces camps en Pologne… ? De ces rumeurs sur le sort des ennemis de ton idole ? Oh, crois moi, c’est très… très bisness, très économe, cruel aussi sans doute, mais la haine aveugle, comme l’amour non ? Peut-être est ce pour cela qu’on dit que la haine et l’amour se ressemblent ? Les deux rendent aveugles, les deux tuent. Alorrs, ma petite Italie, que me dis-tu ? »
Un silence, puis une réponse dans un murmure.
« Oui… »
Un sourire de la part du russe.
« Tu te joins donc à moi ? »
Jamais Feliciano n’eut l’air aussi grave, aussi sérieux lorsqu’il dit ces mots :
« Plutôt mourir, veee. »
Jamais il ne ressembla autant à l’homme qu’avait voulu faire de lui l’autrichien. Jamais l’obstination qui se lisait dans son regard ne ressembla autant à la force et la discipline de fer que voulu lui transmettre l’allemand. A cet instant, il ressembla plus que jamais à un Rome défiant presque un Germania russe. David peureux et artiste contre Goliath à demi fou et sanguinaire. Rien de bon ne pourrait sortir de cela. Comme en témoigna le « kolkolkol » qui suivit une demande d’explication. Pourtant, Feliciano ne recula pas, ne plia pas devant le géant, devant la peur qui se glissait en lui. Parce que justement, il avait l’impression d’avoir tout perdu, il ne se souciait plus vraiment de perdre la vie ou d’être blessé.
Et peut-être que Ludwig et Kiku viendraient le gronder, le venger ou avoir une pensée pour lui…
Peut-être.
D’un geste, il tordit le dessin qui ne représentait pas ses amis pour lui, mais bel et bien ce que leurs patrons n’avaient réussis à faire d’eux. Il le tordit, le déchira sous les yeux du russe qui ne ria plus, se demandant si l’italien n’était pas devenu fou.
Peut-être que non…
Et Feliciano sourit, sourit encore et encore…
… peut-être que oui.
Dernière édition par Netsah / Israël le Mar 15 Juin - 12:42, édité 3 fois |
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Feliciano Vargas/Italie N ModoVit d'amour et de pastas
| Sujet: Re: Brouillons et textes sans queue ni tête Mar 15 Juin - 12:29 | |
| A part quelques fautes ici et là, j'ai lu ton texte entièrement. Olalalalala, j'adore *lui embrasse les pieds* |
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Netsah / Israël Le sale gosse de la Synagogue
| Sujet: Re: Brouillons et textes sans queue ni tête Mar 15 Juin - 12:31 | |
| Merci, cela me fait plaisir, tu sais pas à quel point. Un instant, j'ai eu peur d'avoir tout loupé. Et elles sont où les fautes parce que je ne les trouve jamais, mince ... |
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Feliciano Vargas/Italie N ModoVit d'amour et de pastas
| Sujet: Re: Brouillons et textes sans queue ni tête Mar 15 Juin - 12:37 | |
| - Netsah / Israël a écrit:
Et elles sont où les fautes parce que je ne les trouve jamais, mince ... Oula, pour les retrouver, faut relire le texte. ça va prendre trois plombes. ^^" |
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| Sujet: Re: Brouillons et textes sans queue ni tête | |
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| | | | Brouillons et textes sans queue ni tête | |
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