La cour principale et les multiples allées pavées entourant le campus ne sont plus encombrées seulement d'étudiants ivres de liberté. Des échoppes en bois ont été plantés selon le bon gré des organisateurs de l'évènement et responsables des étudiants – un certain Anglais et son homologue venu de France. Chaque nation a décoré son échoppe selon ses propres goûts, et ce qu'elle voulait montrer de ses richesses. Chacun vend des créations qu'il a fait exporter de sa terre natale, ou construit avec ses mains, passant des nuits blanches à confectionner assez d'objets à vendre. Loin des marchés purement commerciaux, celui des étudiants accepte tout échange non pecunier. " Tant que l'échange ne nuit pas à la pudeur. Et aux bonnes moeurs " avaient stipulés deux stylos sur l'affiche du règlement du marché. Cette remarque ne va pas empêcher certains étudiants d'offrir baisers et autres douceurs en échange d'un objet purement matériel.

Les derniers retardataires ouvrent précipitamment leurs échoppes. On peut voir leurs visages rouges de la course qu'ils ont parcourus depuis leur dortoir. Les cadeaux et décorations brillent sous les lampions qui ont été suspendus au-dessus des allées, illuminant d'une lumière ambrée les étudiants ébahis d'admiration. Dès que le président du conseil étudiant donna le signal que le marché était ouvert, la foule se rua sur lui – enfin dans l'allée du marché – écrasant l'Anglais qui finit collé aux pavés comme un chewing-gum.

- 'rry 'mas, grogna Arthur, face toujours enfoncé entre deux pavés.
- Tu as le même accent que Berwald, Arty... C'est amusant.

Arthur leva un bout de son visage du sol, dardant un unique oeil émeraude sur le Français. Noël n'était pas encore arrivé, il avait encore droit à user de la violence sur une autre nation...

Noël ! Enfin ! C'était la période de l'année que Guernesey préférait. Pour lui aucun autre jour de l'année n'était aussi important que Noël. Noël c'était la neige, la buche, le sapin, les jolies décorations et surtout les cadeaux. Mais plus important encore que les cadeaux, ce qui était important à Noël c'était le fait que les familles se réunissaient et oubliaient temporairement les ennuis qui les déchiraient et la famille de Guernesey n'échappait pas à la règles. France et Angleterre ne s'entendaient jamais aussi bien que durant cette période, du moins en apparence. Cette année ils avaient même organisé ensemble un grand marché de Noël dans la cour de l'académie.

Guernesey s'était dit que ce marché de Noël serait pour lui l'occasion de trouver de jolis cadeaux pour tout le monde, notamment pour Jersey qui faisait tant pour lui, et même si ses économies étaient bien maigre (1) il souhaitait trouver les plus beaux cadeaux possibles pour ses proches. Une fois arrivée dans la cour le petit Guernesey fut émerveillé par les décors de tous les petits stands réunissant les productions de chaque nation. Il y avait le stand de Francis et celui d'Arthur, mais Guernesey n'allait pas leur acheter un cadeau qu'ils avaient eux-même préparés, il fallait trouver autre chose, c'était évident. Mais quoi ? Là était toute la question.

Réajustant son bonnet pour mieux se protéger du froid Guernesey commença à arpenter les allées formées par les stands à la recherche du cadeau idéal, mais les idées lui manquaient atrocement. Alors qu'il explorait pour la troisième fois chaque stand son estomac lui rappela qu'il aurait mieux fait de petit-déjeuner. Il se dirigea vers un stand quelconque pour se repaitre avant de repartir à la chasse au cadeau. Après s'être rassasié Tihel ouvrit son porte-monnaie, malheureusement il ne lui restait plus grand-chose pour trouver des cadeaux, la mission n'en serait que plus périlleuse. Mais même ce cas de figure n'effrayait pas Guernesey qui était prêt à tout ou presque pour trouver la perle rare. Il grimpa difficilement sur un rebord de fenêtre et s'assit dessus, puis commença à compter sa « fortune »

« One… Two… Three… Four…Ten… Twelve pounds (12 livres Sterling)… C’est pas beaucoup dis-donc… je vais pas aller bien loin… »

Un peu déçu pas le montant de ses économies, Guernesey se mit a réfléchir sur comment il pourrait faire pour trouver un cadeau à chacun sans devoir augmenter sa dette publique et finir comme Dubaï (2)...

Spoiler:

Un des stands avait eu un décorateur fervent ; tout peinturluré de rouge et de blanc, et orné de guirlandes dorées, et vertes, et argentées aussi, pourquoi pas ? Pologne aimait bien Noël ; est-ce qu’il y avait des raisons pour aimer Noël ? Eh bien tour d’abord, Feliks adorait décorer la maison avec tout plein de couleurs vives et de rubans et de trucs dorés et personne ne pouvait l'en dissuader et lui dire que c’était kitsch et chargé parce que c’était Noël ! Et puis, il pouvait mettre plein de paille dans la maison et faire entrer ses poneys dans la maison et faire comme si c’était un tableau vivant de la Nativité (juste que le bœuf et l’âne et les moutons étaient tous des poneys) et c’était parfaitement permis, et puis…et puis le mieux c’était que les polonais avaient douze plats à leur table à Noël. Tradition oblige. Immanquable. Et peut-être que certains se demanderaient en quoi cela était un avantage, parce que cela obligerait notre étudiant à rester collé aux fourneaux aux lieu de participer aux journées de festivités. Eh bien, il y avait une excellente raison à ça aussi…

"Allô Lieeet ? Genre, tu en es où, là, avec les plats ? J’espère que tu n’es pas en train de te la couler douce pendant, genre, mon dur labeur totalemeeeent fatiguant ?!" soupira Pologne, agitant sa main libre afin de laisser sécher la troisième couche de son vernis à ongles. Il était très joli, ce vernis. Il allait totalement avec ses jambières en coton roses. (Bah oui, afin de ne pas passer pour un jeune homme irresponsable et frivole susceptible d’attraper froid, Feliks s’était ostensiblement couvert. A reculons, puisque ça n’allait pas super bien avec la minijupe de l’uniforme, mais bon.) "Ahhh oui ! Tu sais qu’on fait du paiement non-pécunier au marché et j’ai trouvé une super-idée ! Et… !" Un silence. "Oui, j’ai, genre, lu l’affiche. Oui ; oui, aussi ce qui écrit en plus petit. Hmm. Oui. Oui. Non. Byyye-byyye! "

Pologne referma le clapet de son téléphone avec un petit sourire satisfait. Qu’est-ce que Toris pouvait être rabat-joie ! Mais son idée de paiement était sûrement très bien, non ? Nooon ? Feliks s’adossa au stand, regardant le marché se réveiller doucement, et les élèves commencer à affluer, regardant de droite à gauche, avec des airs émerveillés. Haa…Feliks ferma les yeux, inspirant bien fort cette bonne odeur de festivités…Qui sentait, entre autres, très bon le borsch ; le sien, entre autres. Huuum…et puis, le pain d’épices encore tout chaud, qu’il avait précipité du four au lycée plus vite qu’un poney de guerre à la charge. Tout plein de bonnes spécialités culinaires polonaises, évidemment, les meilleures du monde ! (Et puis bon, il les avaient quand mêmes faites lui-même et tout. Ben oui, Pologne aimait aussi cuisiner, mais juste un peu.) Et puis il avait aussi fait plein de décorations de Noël en forme de poneys tout mignons, sculptées dans le bois avec tout plein de décorations florales à la peinture. Parce que Pologne aimait aussi ce genre de truc. Et puis aussi des rubans confectionnés à mettre un peu partout, avec plein de soie et de dentelle et de choses ~

En chantonnant un air de polka, dansant un peu sur place, Feliks cligna d’un air ingénu ses grands yeux verts, se demandant qui allait pouvoir résister très longtemps à l’odeur de pain d’épice à la polonaise…Hum...Il joua avec le ruban dans ses cheveux, un sourire sur son visage angélique.

Même entré dans sa petite cabane en bois chauffé par un petit radiateur électrique, le jeune Italien était frigorifié sur place. En effet, le jeune homme venue de la méditerranée n’était pas habitué à un froid aussi intense et même à la neige. D’ailleurs, il attendait son frère, Lovino avec impatience pour qu’il puisse le remplacer et en profiter pour jouer avec la neige : faire l’ange, un bonhomme de neige, une bataille de boules de neiges…


"Venez ! Gouter mes panettones ! Prix « special » pour les jolies filles !"


" Tant que l'échange ne nuit pas à la pudeur. Et aux bonnes mœurs " qu’ils disaient… N’empêche que si sa cliente est une belle jeune fille, il lui échangerait bien un bisou contre un Panettone, le gâteau traditionnel Italien en période de noël. Bien sûr ! Pas de Noël sans le traditionnel "Panettone" ! Ce gâteau aurait vu le jour vers 1490 à Milan, mais bien vite on l'adopta dans toute l'Italie. A Milan, les hommes d'affaire offraient un Panettone en cadeau à leurs clients pour Noël. Il en existe une multitude de variétés et ils peuvent être dégustés de plusieurs façons: fourrés de crème, nappés de différentes sauces, recouverts de chocolat etc… et nature tout simplement, grillés pour un délicieux petit déjeuner. Les Italiens dégustent aussi le Pandoro dont la popularité suit de près celle du Panettone. Il est d'origine plus récente. Originaire de Vérone, il fut fabriqué pour la première fois, il y a une centaine d'année. On trouve également le Panforte, petite friandise traditionnelle. Le Panforte ou pain fort était à l'origine une friandise de Sienne, en Toscane, sa popularité s'est étendue sur toute l'Italie.

En Italie, la fête de Noël dure 3 jours, du 24 au 26 décembre. Cependant, les traditions de Noël varient d'une région à l'autre, si bien que les petits Italiens ne reçoivent pas tous leurs jouets en même temps. Dans le nord, chez lui, c'est le Père Noël "Babbo Natale" ou le Petit Jésus "Gesu Bambino" qui distribue les cadeaux le 25 décembre. Dans le sud, chez Lovino, c'est Sainte Lucie "Santa Lucia" le 13 décembre.
Les derniers servis devront attendre jusqu'au 6 janvier, date sacrée où Befana, la vieille sorcière aux cheveux blancs passera. Vêtue de noir avec de vieilles chaussures toutes déchirées, elle se déplace sur son balai et distribue des friandises aux enfants sages et du charbon aux autres. Bien sûr, les enfants veillent à disposer des chaussettes vides dans un coin de la maison pour y accueillir les bonbons.

Feliciano déposa une petite crèche au fond de son stand, mais présenté d’une façon à ce que tout le monde puisse la voir et admirer sa décoration. La crèche est l'un des symboles les plus significatifs de Noël, et il est originaire d'Italie. Selon la tradition, les familles italiennes l'installent neuf jours avant la naissance du Christ.

Enfin, malgré sa bonne humeur, il en restait que le jeune Italien ne sentait plus ses pieds, ni ses mains pourtant recouvertes de trois paires de gants. Ah ! Ce que le froid était difficile à soutenir, bien qu’il adorait la neige, il préférait la chaleur de l’été méditerranéen.

Le jeune homme en train de cuire quelques pâtes à sa sauce « spécial noël » se retourna pour apercevoir une jeune fille souriante qui semblait intéressée par son stand. A son tour, Feliciano lui offrit un grand sourire dont lui seul avait le secret.


"Buongiorno signorina !"


Soudain, d’un rapide coup d’œil, il vit passer Kiku qui semblait vouloir traverser tous ces stands rapidement. Il devait encore faire le tour de tous les stands pour avoir du premier choix à moindre frais. Cependant, le jeune Italien se pencha à l’extérieur de sa cabane et cria de façon à ce qu’il l’entende ainsi que tout le marché par la même occasion.


"Hey Kiku ! Je t’échange un câlin contre quelque chose à manger !!!"


Cela avait surement dû géner le jeune asiatique au plus au point, mais Feliciano n'était pas de ceux qui avait honte de faire ce genre de choses. Le japonais avait tracé son chemin et s’était arrêté à un autre stand, attirant une mine boudeuse à l’Italien. Mais qu’importe, il avait une cliente et pas des moindres ! Non, il s’agissait d’une jeune fille, et jolie qui plus est.


"Pardon pour l’attente. Comme vous avez pu l’entendre, je fais un prix spécial pour les jolies jeunes filles comme vous ! Je vous échange un panettone contre un bisou."


Feliciano fit un petit clin d’œil à Flor, toute la classe de la drague à l’Italienne. Posant ses avant-bras sur le rebord du stand, il se pencha au niveau de la jeune fille qui représentait l’Andorre avec son grand sourire toujours affiché sur son visage.


"Alors ? Marché conclu ?"


Le jeune homme n'avait pas peur de se prendre une gifle ou une insulte. En fait, ça ne lui était jamais arrivé, dû moins avec une fille... Aussi loin que pouvaient remonter ses souvenirs, la gente féminine l'avait toujours apprécié.

(Feliks, j'offre mon Tihel en Sacrifice rien que pour toi XD)

Sans vraiment savoir comment il allait concilier petites économies et cadeaux pour la famille, Guernesey descendit du rebord de la fenêtre, l'air grave, sa mission était de la plus haute importance, il ne devait pas se montrer fort, l'avenir du monde dépendait de lui... Ou plutôt c'est ce que le petit Anglo-normand pensait et il y croyait dur comme fer, à l'importance de son rôle. Quand on est enfant, on peut croire à peu prêt à tout, et puis Noël c'est aussi la période de l'imaginaire... Guernesey recommença à faire le tour des stands. Il vit plusieurs visages connus, comme Andorre, Italie du Nord, Japon, mais c'est un stand d'où émanait une bonne odeur de pain d'épice qui attira Guernesey.

La petite île s’approcha du stand décoré de manière ostentatoire, le blanc et le rouge du stand ainsi que l’or des rubans n’étaient pas sans lui rappeler son propre drapeau, la croix de St Georges agrémentée de la croix d’or de Guillaume le Conquérant en son centre. Guernesey était émerveillé par les décorations de ce stand aux vives couleurs. Attiré par ce stand tout peinturluré comme par un aimant Guernesey commença à ausculter les produits et les prix, cherchant à faire dans sa petite tête la conversion entre les Livres de Guernesey (monnaie de Guernesey) et les Złoty polonais (monnaie polonaise). Mais plus encore que les desserts de Noël et les décorations en forme de poney c'était le tenancier du stand qui intriguait Guernesey. Il avait des doutes quand au genre du Polonais, était-ce un garçon ? Était-ce une Fille ? Guernesey avait de sérieux doutes. Prenant son courage entre ses deux petites mains il décida d'accoster le Polonais.

« heu… bonjour… »

Il n'osait pas vraiment regarder le Polonais qui l'intimidait beaucoup trop, il préférait regarder les produits sur le stand. Il s'imaginait bien que le tenancier ne pouvait pas être bien méchant, faire ainsi des poneys en décoration et des pains d'épice et être méchant c'est assez antithétique, mais avec cette apparence Guernesey ne voulait prendre aucun risque, surtout qu'il était plus grand que lui.

[c'est un peu minable, je ferrait mieux la prochaine fois]

Entre économiser et acheter, que choisirez-vous ? Flor avait en face d’elle ces deux choix. Elle pouvait faire des économies, et pour pas grand-chose, mais d’un côté, le pourquoi de sa venue, le plaisir de payer. Elle songea à son éventuel embarras mais également à ce qu’elle pourrait offrir ou s’offrir même. Des rubans, des robes, des jupes ou des fleurs, artificielles ou non, oui, elle pouvait donner cela, en plus. Elle pouvait faire plaisir à plus de monde, tout en économisant. Soit, une affaire en or. Un peu plus de dentelle, un peu plus de voile, un peu plus de couleurs, autrement dit, de la meilleure qualité, Un peu plus de bonheur ? Pour elle en tout cas. Oui, de ce coté-là, c’était plutôt rentable. Et de l’autre ? Le fait d’acheter n’est-il pas un sentiment apaisant ? Le fait de dépenser de l’argent, aider les autres en étant soi-même heureux. Oui, cela ne peut que renforcer ce bonheur-ci.

Finalement, elle ne savait pas vraiment que choisir. Les deux côtés de la balance lui semblaient tout bonnement parfaits, mais en même temps, elle ne pouvait pas effectuer les deux à la fois. Elle devait faire un choix. Laisser tomber l’une des solutions pour l’autre. Soit, un véritable dilemme. Choisir au hasard ? Laisser le choix à une personne plus haute en responsabilités, tel un primaire ? Au ‘plouf-plouf’ comme le disent si bien les enfants de primaire ? Au pile ou face, pour les collégiens ? Ou comme … Stoppons là les comparaisons idiotes. Flor était une nation. Une vraie. Elle devait faire ces choix selon le pour et le contre comme une grande lycéenne .

Elle se mit alors sur la pointe des pieds, et approcha son visage de l’Italie. Elle posa un bisou sur la joue de celui-ci, comme la jeune nation qu’elle était. Un petit bisou à la limite d’enfant, mais quand même ! Flor est encore jeune. Elle s’écarta rapidement, et affichant un sourire mixant ceux de ces deux parents (en ne prenant que le bon, voyons ! … Ou non). Puis, posant un doigt sur son menton, prenant une mine légèrement enfantine, demanda :

« Cela est suffisant ? »

Et si non, le porte-monnaie était sa porte de secours, son issu de secours. Ou peut-être pas. Ah ! Second problème. Voulait-elle vraiment manger ? Pas besoin de préciser quoi, tout est mangeable tant que c’est défini comme étant de la nourriture. Alors ? Le voulait-elle ? Son estomac avait-il besoin d’être alimenter tout de suite ? Pouvait-elle faire le tour avant ? Flor ne resta pas longtemps sur cette question-ci. Oui, elle devait manger, même si elle n’était pas affamée. Elle risquait de l’être à mi-parcours. Passons donc. Elle tenta de faire une légère moue, mais cela ne devait pas faire grande différence. Bien que ces deux parents puissent, éventuellement, être réputés per l'amor o la passió, ce n’était pas son cas, à elle. Une part d’elle soupira, mais le corps ne fit rien. Déception mentale ? Tant pis !

Puis, elle se souvint de quelque chose.

« Ah ! Et, je peux te poser une question … Je ne pense pas que Romano accepte mon éventuel cadeau (plus qu’éventuel cela dit) … Mais niveau robe, tu ne connaîtrais pas une couleur qui lui irait à merveille ? … Et ruban ? »

Et voilà la question la plus importante dans l’esprit de Flor. Les rubans, moins la robe. Et plus précisément, leurs couleurs. Cela pouvait sembler idiot pour certains, et pour d’autres encore non. Mais poser la question au frère d’une de ces cibles, bien que cela ne soit pas forcément très discret, c’était le moyen le plus sur d’obtenir une réponse précise. Pour ne pas se tromper, ni tourner autour du pot.

Yao en aurait presque oublié qui il cherchait plus occupé à observer les étalages de ses concurrents directs. Il s’était arrêté plusieurs fois, mâchonnant sa brioche avant de continuer son chemin au milieu de la masse informe d’étudiant.

Il passa devant l’étalage du polonais qui encore une fois portait une jupe des plus ostentatoires si ce n’était les collants roses et le stand des plus kitsch. Le chinois s’était demandé plusieurs fois si Feliks était une fille. Il ne lui avait jamais beaucoup parlé et par moment il ne fallait pas croire tout ce qu’on lui disait. « Oui, oui, Pologne est un garçon même s’il porte des jupes » n’était peut-être qu’une blague qu’il avait mal compris. L’humour européen, tout un art qui restait flou pour l’asiatique. Cela dit, pour le moment, il n’était pas d’humeur à aller soulever la jupe du garçon/fille/hermaphrodite/poney (rayer les mentions inutiles) et continua son chemin.

Arriva ensuite l’étalage de Feliciano qui apparemment avait du succès auprès de la gente féminine. Il faut dire que lui aussi se serrait bien arrêté devant la nourriture qui avait l’air somme toute appétissante.

Il continua son chemin avant de tomber sur le stand d’une personne qu’il ne connaissait pas. Il regarda la dite personne puis le stand en question avant de s’en approcher curieux comme il était. Apparemment, c’était un étalage tunisien. Les plats qui lui semblaient tous plus ou moins exotiques ne purent qu’attiser la curiosité du Chinois qui finit par céder. Il avait, certes, encore une brioche dans un sachet mais après tout, mieux valait plus que pas assez.

« Tu aurais quelques choses à me proposer aru ? » demanda-t-il en observant avec attention les différents contenus du stand. Il aurait bien tout goûté mais ça n’aurait pas été une très bonne idée. C’était certes les fêtes mais il ne fallait pas non plus dépenser toute sa fortune pour des plats…aussi bon fut-il.

Il en était à essayer de se décider à quoi prendre quand il sursauta, entendant Feliks appelait son petit frère japonais. Il se retourna et le vit assis à un muret, seul en train de déguster il ne savait quoi. Il irait sûrement le voir…après avoir pris à manger.

(C'est Noweeel 8D)

Pologne regarda passer les gens d’un air légèrement paresseux, tortillant une mèche de ses cheveux blonds, et soupirant d’un air las. Ses pensées dans de tels moments ne pouvaient être lues par le commun des mortels. Certains esprits lyriques pourraient imaginer qu’il s’émouvait de la lueur de bonheur qui s’illuminait sur le visage des petits enfants ; d’autres, plus sceptiques, pourraient imaginer son dilemme, genre, tortureux, entre le gloss teinte cerise et le gloss teinte pêche. Mais on ne connaîtrait jamais la réponse, puisque à ce moment-là…Un client potentiel se présenta à lui, tel une divine apparition. Ou…allait se présenter. Il se mit à observer poliment les petites affaires du stand, avec un peu d’hésitation, comme un petit moineau brun, craintif, voletant sans être sûr de se poser sur une branche. Surtout quand ladite branche était occupée par un oiseau du paradis, aussi impressionnant qu’haut en couleurs.

Mais la tentation de toutes ces couleurs vives, jointes au délicieux parfum de pain d’épices était bien trop forte, n’est-ce pas ? Le petit moineau restant à planer et à hésiter plus longtemps – dépassant le temps de sursis ou il faisait un sourire hésitant et légèrement honteux avant de s’en aller vite fait. Alors Feliks s’avisa de le regarder plus près. De jolies boucles châtains, des petites joues pâles…Et puis, lorsqu’il s’avisa ebfin de l’aborder, timidement, il leva les yeux vers Pologne et celui-ci put voir de grands yeux émeraude tous brillants.

"Heu… bonjour…" dit le petit Guernesey dans une petite voix toute fluette. Hum, manifestement il était encore jeune, sa voix n’avait pas encore mué. Une petite créature toute adorable, dont l’expression légèrement apeurée à la vue du blondinet androgyne ne faisait qu’enchanter celui-ci davantage.

Bien sûr, il y avait toujours un « mais ». le « mais » dans ce cas-ci, c’était cet affreux pantalon. Enfin, pas le vêtement en soi, quoi. Tout l’uniforme d’écolier habituellement jeté à la gent plus ou moins « masculine ». Ce qui l’excluait, lui. Pourquoi ? Probablement, on laissait constamment planer le doute. Ou alors ça le rendait manifestement content et on avait dû être alerté des frasques dont était capable le jeune homme s’il n’était pas content. Comme lâcher un poney sauvage dans les couloirs du campus. Quoique. Pour Pologne, ce n’était pas probablement ‘mesquin’.

"Salut !" dit-il vivement, dans sa voix claire et veloutée ; un timbre de voix à la fois grave et légèrement sucré, coulant comme un miel brun, sombrement doré. Il avait un grand sourire charmant et ouvert, remuant légèrement quelques-uns de ses doigts pâles et souples en signe de salutation. Relativement inoffensif, à première vue. Mais Guernesey ne prit pas de risques et détourna le regard tout rouge, ce qui ne fit en réalité qu’aggraver son cas. Maintenant Pologne était totalement attendri devant ce petit garçon tout à fait mignon, et si timiiide !

Pologne joua avec un ruban en soie verte qui oh ! se trouvait par coïncidence entre ses mains et quel jeu du hasard ! était d’exactement la même couleur que les yeux du jeune Tihel. Il s’approcha doucement de lui, avec un sourire gentil. Certes, Pologne ressemblait à une fille ; mais il ne le faisait pas à moitié. Dans ce genre de moments, il ressemblait tout à fait à une jolie jeune fille élevée dans la pureté de la campagne. Ce genre de moments, c’était surtout quand il voyait qu’il pouvait…faire quelques affaires. D’une certaine manière

"Il y a, genre, quelque chose en particulier qui t’intéresse, hmm ?" Il le disait plutôt comme une affirmation que comme une question. En fait reformulons-le, il ne laissait pas vraiment de choix à ce pauvre Tihel. Dans un geste rapide et précis il…coupa un bout de pain d’épice et l’offrit à la petite île avec un petit rire ; point moqueur, donnant plutôt l’impression que Guernesey l’amusait de par sa timidité excessive. Ce qui était assez paradoxal vu les états dans lesquels le polonais pouvait se mettre devant des étrangers mais bon. Certaines choses passaient devant. Des opportunités en or. Genre, totalement.

"Tu peux en goûter un bout tu sais…tiens " Le pain d’épice étant encore tout délicieux et fumant et vu le regard tout à fait aux anges de Pologne, il aurait été un crime de lèse-majesté de refuser, évidemment.

"Oooh, tu sembles soucieux ?"Il fit de grands yeux verts de jeune fille attristée à la vue d’une pauvre nation probablement en train de calculer ses minces économies dans sa tête (ou probablement en train de négocier une sortie en vitesse, sachant que Pologne était bien plus grand avec de plus longues jambes – oui, la minijupe n’était pas près de montrer le contraire.) Il lui passa amicalement la main dans les cheveux – main traînant encore un joli ruban vert, un sourire éclatant aux lèvres. "Ne t'inquiète totalement pas ~ je suis, genre, très raisonnable en termes de paiement "

Le mot "raisonnable" sortant de la bouche du jeune homme en uniforme de fille sur les stand de tous les excès était à peine rassurant. Mais bon. Les affaires, les affaires.