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Auteur | Message |
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| Sujet: Re: Mes Textes Jeu 4 Mar - 20:15 | |
| Ce n'est pas de ta faute, il y a beaucoup de zombies! - Citation :
* Jill personnalise le MIROIR
==> Le Miroir ramène l'humain à la réalité et lui rappelle que oui, il est réel ==> le Miroir est le support du reflet, mais il ne peut y avoir de "grandes" interactions entre eux, au contraire le miroir est le faire-valoir de l'homme et du reflet ==> l'homme ne peut se débarrasser de son reflet qu'avec une seule action : casser le miroir (d'où ma vision de la chute de Jill et Wesker, avec cette sensation de quelque chose d'humain sans être humain, que Jill a conscience de faire perdre à Chris)
Je ne cesse de radoter mais combien de vies as-tu vécu? Je reste bouche bée devant chacune de tes explications ou théories o_o Et je n'ai pas aimé. J'ai ADORE. |
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| Sujet: Re: Mes Textes Jeu 4 Mar - 20:21 | |
| Une seule pour le moment, mais j'ai eu à faire pleins de brouillons et autres pour essayer de trouver une cohérence à ce trio de personnages ^^ d'où le temps mit à écrire un si tout petit texte
Oups je te laisse, je dois aller voir le professeur Marcus pour mes injections *sort* |
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| Sujet: Re: Mes Textes Mar 16 Mar - 13:33 | |
| *ferme les yeux quelques secondes, le temps de calmer son ventre serrer, de finir de retenir ses larmes*
*rouvre les yeux*
Bien...
Franchement, y'a que toi qui arrive à me faire ressentir ce genre de choses en lisant un texte. J'ai rarement eu aussi mal au ventre. Le mal de ventre de la tristesse qui tord l'estomac, soulève le coeur au bord des lèvres. Pas moyen de parler, que non ! On risquerait de vomir. Parce que c'est beau, moche, triste... horrible de vérité.
Alors même si ça fait mal, merci. Parce que... parce que comme disait mon ancien prof de géo qui adorait cette citation, et je suis d'accord avec lui, quand on oublie, on risque de répéter les erreurs du passé.
Alors adieu Sophie, adieu Prusse, adieu tant de gens... espérons que vous ne sombrerez jamais dans l'oubli. |
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| Sujet: Re: Mes Textes Mer 28 Avr - 23:37 | |
| Un drabble fait pour Kiku Il s'agit d'un crossover entre Hetalia et le jeu vidéo Project Zero (Fatal Frame) plus précisément l'épisode II "Crimson Butterfly". En gros cela parle de fantômes vengeurs, j'ai essayé d'exploiter quelques pistes de Yokai, j'espère avoir fait quelque chose de pas trop pitoyable NB: "Rin" est l'onomatopée désignant le son des clochettes Bloody Kimono- Spoiler:
Rin
Un son de clochettes Rin
Une larme qui tombe… C’est comme un poème, un haïku enfantin et maladroit, la beauté des pleurs avec la beauté des sons. Mais on n’arrive pas à bien les accorder, cela manque de temps comme un haïku manque de syllabes. On fait comment pour pleurer, alors ? Et les clochettes s’agitent… Est-ce de sa faute ? La nuit a une odeur de sang, la nuit a TOUJOURS une odeur de sang. Parfois, des gens arrivent dans le village, ils n’en ressortent pas. La tristesse les avale et la rage les dévore. C’est ainsi, Kiku ne les pleure pas. Il n’a déjà pas assez de larmes pour les fantômes… Le japonais possède en lui un bestiaire puissant et terrible, aussi séducteur que mortel. Et les croyances restent toujours vivaces même aujourd’hui, dans le monde moderne. Au point d’en tuer… Est-ce de sa faute ? Rin
D’autres pays s’étaient déjà laissés prendre au piège de ses yokais. Il se souvenait d’Arthur, égaré lors d’une tempête de neige. Parce que cette nation n’était pas la leur, parce qu’il n’était qu’un étranger, les flocons l’avaient menés droit aux bras de la Yuki Onna. Un baiser glacé aurait suffit à le faire succomber, une caresse l’aurait gelé, un regard l’avait ensorcelé… Mais la Femme de Glace ne put rien lui faire, car une autre Dame avait déjà volé son âme. Bien loin d’ici, dans les landes désertes, la Banshee le savait « c’est à mon cri qu’appartient sa fin ». Alors Yuki Onna ne prit qu’un bout de son cœur « Et que toujours tu se souviennes de moi, alors que le vent souffle et que le froid règne ». Glacé de passion, Arthur leur était revenu… Rin
Rin
Rin
Le bruit des clochettes s’intensifie Rin
Rin
Dans ce village, il n’y avait que la solitude d’âmes tourmentées. Kiku n’avait rien à leur offrir, et surtout pas le repos. Parce que ses démons sont paris les plus terribles, ils réclament des sacrifices humains. Et ici, on en a tant sacrifié, des humains… Des enfants… « Tu ne devrais pas être là »Itsuki le regardait à travers les barreaux de sa fenêtre. Kiku baissa les yeux, qu’avait-il à répondre ? Il ne choisissait pas ses peurs, il ne choisissait pas ses dieux… et il se trouvait incapable de les combattre. Le jeune garçon devant lui enfermé dans cette maison, il le serait pour l’éternité. Rin
Rin
Ainsi sont les malédictions… Il y avait une boule dans sa gorge, Kiku leva les bras pour effleurer les mains d’Itsuki. Les mains agrippées aux barreaux. Mais ses doigts ne caressèrent qu’un souffle de vent. Parce qu’Itsuki était un fantôme un souvenir… Rin
Rin
Rin
Rin
« Pourquoi agite-t-on tant les clochettes ? »
« - Pour couvrir les bruits de Son rire… » Tristes les yeux d’Itsuki, tristes pour la femme et pour l’amie là bas, dans ce village qu’elle n’avait pu fuir. Et seule dans la pièce emplie de cadavres, Sae riait encore et encore. Kiku ferma les yeux, il pouvait très bien l’imaginer debout et tordue dans cette chambre maudite, avec les spasmes de son hystérie qui faisaient glisser le tissu du kimono d’une épaule nue. Avec tout ce sang qui la maculait, avec cette solitude qui était sienne… « Tu n’iras pas la voir ? »Le japonais secoua la tête. Les yeux d’Itsuki ne le quittaient plus, buvant la vie comme pour réapprendre à la singer à nouveau. Pour lorsque de nouvelles victimes s’égareront dans le village… « Moi, elle ne m’attend pas… Ce serait cruel… » Qu’y a-t-il à répondre à cela ? Le fantôme acquiesce. Lui, il ne peut quitter sa prison, sinon il aurait déjà serré Sae dans ses bras. Il a essayé de les sauver toutes les deux pourtant, Yae et Sae…. Il en était amoureux…. Seuls les pieds de Yae furent assez agiles pour courir loin d’ici. Loin du sacrifice… Parce que pour préserver le village des démons, Yae aurait du étranger Sae… Mais Yae s’était enfuie, et ce fut un prêtre qui tua Sae. Alors la malédiction commença… Yae n’était pas revenu, Yae ne reviendrait pas… Et rien ne pourra désormais calmer le rire de Sae, elle qui avait tué pour se venger. Elle qui avait tué et attendait, attendait… Rin
Un dernier son de clochettes… Au loin, le soleil se levait. Encore et toujours ce goût d’haïku inachevé, parce qu’il manque un vers pour l’harmonie de l’œuvre. Un vers si proche que pourtant l’on n’arrive pas à trouver : Le repos des âmes… L’Aurore emporta Kiku loin d’ici. Loin du rire, loin de tout… Qui donc viendrait laver le kimono d’une âme damnée ? Qui donc essuiera le sang de Sae ? Elle va revenir, Elle va revenir…
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Kiku Honda / Japon Kami des Autoroutes
| Sujet: Re: Mes Textes Jeu 29 Avr - 8:50 | |
| C'est... ... Non, serieuuuux... ? O_O C'est magnifique, j'en perds mes mots. Déjà, tu as choisis un univers que j'affectionne tout particulièrement et qui me rappelle toujours pleins de bons souvenirs. Et en plus, cet univers, tu le décris bien. L'ambiance se pose naturellement, même pas besoin de grandes descriptions pour imaginer parfaitement l'atmosphère. La scène, je la vois défiler devant mes yeux et j'en viendrais presque à me demander si elle n'a pas réellement eu lieu dans le jeu. Les personnages, qui sont pourtant censés n'être que des fantômes et des souvenirs - mis à part Kiku bien sur - ont une dimension réelle. La description de Sae m'a donné des frisson. La situation est horrible pour Kiku. Il plonge dans ce que son histoire a de plus sombre, et il ne peut strictement rien faire, juste parce qu'il n'est pas Yae. Et puis merde, Kiku et Itsuki quoi Ces deux-là sont parfaits ensemble, on dirait les deux faces d'un même miroir. Bon, je ne suis pas aussi douée avec les mots que certains ici, et je ne sais pas critiquer ou complimenter alors un énorme merci ! Je l'ai déjà dis mais je t'aime. __ Le bruit des clochettes va me hanter. Je n'oserais jamais finir le drabble que je t'ai promis maintenant. |
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| Sujet: Re: Mes Textes Jeu 29 Avr - 9:39 | |
| merci de tes compliments <3
Le bruit des clochettes m'a filé des insomnies =w= *prise à son propre jeu*
Et ce que j'ai essayé de poser comme problématiques c'est "est-ce qu'un pays est responsable de son bestiaire?", pour le cas de Kiku ce serait les démons plus particulièrement, ceux qui nécessitent des sacrifices, et puis "que peut donc une nation contre des fantômes n'étant pas liés à la guerre? ". Pour la guerre, le pays possède ne certaine application, je mets un exemple bateau mais Kiku aurait-il été moins impuissant face aux fantômes de Seta et Setsuko, les enfants du tombeau des lucioles? Les fantômes dont on a parlé entre nous, Sadako, Sae, Yae... Leur meurtre n'a été motivé que par des croyances, superstitions ou sentiments humains comme la colère et autres... Cela leur donne une dimension beaucoup plus intime et différente que Seta et Setsuko même si l'horreur reste la même. Kiku n'est pas quelque chose d'intime, sauf pour les grands personnages ou les grandes causes (encore et toujours la guerre). Son bestiaire il y est totalement soumis lui aussi... Par ce One Shot j'ai essayé de le dédouaner de ces morts par son refus d'aller voir Sae, il n'entretient pas le maléfice en remuant le couteau dans la plaie et accepte son impuissance. Il l'accepte et la fait accepter aux autres comme à Itsuki. Le japon n'est pas responsables de ces fantômes ci, le Japon n'est pas responsable des démons et sa marche est elle aussi réglée par le bruit des clochettes voilà tout.
Quant au Yuki Onna /Arthur/Banshee ça c'est juste parce qu'il était tard
Merci d'avoir pris le temps de commenter en tout cas, et surtout merci d'avoir apprécié :) |
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| Sujet: Re: Mes Textes Jeu 29 Avr - 15:36 | |
| Comme d'habitude je suis en admiration maître j'assume ma vénération parfaitement d'ailleurs.
J'avoue que j'ai eu du mal à saisir le rôle d'Itsuki (en dehors du dialogue avec Kiku) mais finalement l'ambiance des contes japonais m'a fait oublier ça... C'est tellement triste et pourtant plein d'espoir... Bref. En 5 lettres : j'aime. |
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| Sujet: Re: Mes Textes Jeu 29 Avr - 18:44 | |
| As tu vu ou joué au jeu, Malte? :) Même dans le jeu, Itsuki n'a pas de rôle à proprement parler, c'est ce qui définit ce personnage : son impuissance. Ainsi ce n'est pas lui qui fait évader les jumelles Yae et Sae à proprement parler, il les pousse juste vers un ami (j'ai oublié son nom mais il s'agit bien sûr du mari de Yae dans le 1). En voyant qu'il n'a pas réussi à sauver les jumelles puisque Sae a été reprise, il se suicidera dans sa "prison". Je ne dis pas qu'il ne sert à rien, je dis juste qu'il ne peut avoir un contrôle direct sur les évènements. Son statut en lui-même est particulier. Il est fantôme et surtout, il n'a pas été tué par Sae mais est mort avant. Contrairement à ce que tu penses, il a un rôle auprès de Kiku, celui de "miroir" effectivement. Cela se voit par le dialogue il ne peut faire que cela, parler. Il a encore sa conscience, une conscience terriblement aigüe. Là où il se rejoint avec Kiku, c'est dans son impuissance, le fait qu'il soit lié à la tragédie sans en être coupable. Le même statut que Kiku, si Kiku parvient à lui faire accepter cela, alors il s'acceptera lui-même. Ainsi, il pourra prendre son rôle d'adjuvant pour le scénario du jeu avec Miyu et Mio par la suite, voilà tout.
Merci d'avoir lu et apprécié |
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Kiku Honda / Japon Kami des Autoroutes
| Sujet: Re: Mes Textes Jeu 29 Avr - 22:24 | |
| Est-ce qu'un pays est responsable de son bestiaire? J'aime cette question. En un sens, je considère que oui. Une nation se créée d'elle-même. Sa culture, ses légendes, son histoire, ses créatures mystiques et mythologiques, toutes ces choses viennent d'elle-même, sont nées d'elle-même, et représente un tout. Après, il n'est pas dis qu'il lui est possible de gérer les situations dramatiques comme celle de Sae Et Yae qui, même sans aller jusqu'à ce point de métempsychose, se sont déjà déroulées dans la réalité (je repense à ce scandale qui avait eu lieu dans un village perdu et coupé du monde dans les montagne du nord du Japon, où les habitants continuaient, de manière archaïque, à sacrifier des jeunes enfants lorsque les dieux semblaient ne plus leurs sourire). Ici, Kiku est l'exemple parfait de cette nation à l'origine d'un drame. Il a laissé faire ces sacrifices humains et même si dans ton histoire il s'agit apparemment de la première fois qu'il met les pieds dans ce village maudit, il ne PEUX PAS ne pas avoir été au courant des agissements des villageois. Je me plais à penser que ce village maudit est une jolie (et glauque) métaphore du coté sombre de Kiku. Il s'est laissé en partie envahir par les ténèbres et a donné naissance à des "monstres" comme Sae, ou même Reika de Fatal Frame 3 (ici, il faut bien entendu me comprendre au sens large et général). Et aujourd'hui, il ne peut plus rien faire, il doit accepter la situation de ces âmes en peine en admettant son impuissance, tout comme il a du accepter ce coté souillé de lui-même (je rappelle que malgré leur politesse et leur droiture quasi-légendaire, les Japonais se sont comportés comme de vrais monstres envers les étrangers et par delà le monde pendant de nombreux siècles, au point de massacrer des familles entières de portugais, d'espagnols et de hollandais sur leurs propres territoires). Itsuki est d'ailleurs la parfaite représentation de l'impuissance de Kiku. Captif de sa cellule au début puis ensuite captif de son suicide, il ne peut rien faire. Je suis admirative d'Itsuki. Il veut sauver Sae à tout prix, ou plutôt, il veut que Sae soit sauvée quelque soit la personne qui l'aidera à se débarrasser de sa folie. Pourtant, quand Kiku refuse de jouer ce rôle de sauveur, il l'accepte très naturellement Je voulais aussi parler de l'apparition d'Arthur et de sa mésaventure avec l'esprit des neiges. Je n'ai en fait rien de spécial à en dire, j'ai juste trouvé ça touchant. A la première lecture on ne voit pas beaucoup le rapport entre Arthur et la Yuki Ona d'un coté et Kiku et le village de l'autre (si ce n'est peut-être un parallèle du fait que tout les deux ont malgré eux laissé un morceau de leurs cœurs dans l'histoire) mais au final, ce passage contribue à rendre l'ambiance plus tangible. C'est aussi un moyen de montrer que Kiku n'est pas le seul à être touché par ses yokais et autres monstres, mais que des étrangers (qu'ils soient des amis chers ou des parfaits inconnus) en sont aussi la victime. Mais je m'égare là. Et mon clavier souffre. |
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| Sujet: Re: Mes Textes Jeu 29 Avr - 22:54 | |
| Pour Itsuki, j'ai déjà tout dit. Quant au village, en fait pour Kiku, cela correspond au manoir des rêves presque de Fatal Frame III. Ill y vient au plus noir de la nuit, mais jamais vraiment réellement (ironiquement, il ferait presque figure de fantôme).
Pour les croyances, je ne sais pas, je ne pense pas que Kiku soit coupable. Oui les yokais et autres démons sont les incarnations des parties les plus noires de son inconscient, mais cet inconscient n'oublions pas que ce sont les hommes qui l'ont construit. Kiku n'est qu'un catalyseur en somme, le blâmer de sa mythologie -que les hommes ont accepté et entretenu- serait comme pour moi condamner le pistolet d'un meurtrier et non le meurtrier en lui-même. Là où Kiku serait coupable, c'est si la religion avait poussé à une guerre sainte, si des faits historiques ou autres avaient amenés à des carnages, etc... Oui je sais il y a eu carnage, sacrifice fratricide absolument ignoble, mais l'échelle du drame n'est pas la même. Au moment du drame, Kiku devait être occupé à traiter de la modernisation du pays. Une nation n'est pas un dieu, elle n'est ni omnisciente, ni omnipotente mais esclave.
Oui il a du savoir que des villages avaient de telles coutumes, mais il ne pouvait pas aller dans tous, voilà tout...
Pour la Yuki Onna, si je l'ai mise c'est aussi pour qu'elle serve de "porte d'entrée" au bestiaire. Ce personnage est en effet l'un des plus marquant du folklore japonais et évoque à tous une image mentale via le cinéma ( Kwaidan) ou la littérature (je t'ai évoqué une nouvelle de Léa SIlhol, dans son recueil Les contes de la tisseuse). Et puis les femmes des neiges sont universelles, comme le prouve le conte d'Andersen. Qui plus est, son apparence est humaine et très classique (kimono blanc, cheveux noirs). Là je m'appuie sur le film Kwaidan, mais le segment de la Yuki onna semble avoir inspiré les cinéastes horrifiques modernes, comme un certain monsieur Nakata pour Sadako. Oui je sais il y a d'autres sources d'inspirations, surtout le No et l'histoire du samouraï Saemon ayant défiguré sa femme pour se remarier, mais si ces histoires sont connues au Japon et évoquent quelque chose aux connaisseurs, le style graphique de la Yuki Onna parle à tout le monde. Ce n'est donc pas un hasard si Arthur la rencontre elle et non pas la femme au long cou. Enfin avec la banshee, j'ai voulu mêler deux aspects de la féminité et du surnaturel, un oriental avec la Yuki Onna, et l'occidental avec la banshee, voilà tout.
Peu importe la culture, toujours se méfier des femmes :p
A propos du design des fantômes justement, il est intéressant de constater que Sae casse un peu les traditions. Certes elle porte un habit blanc, donc de funérailles, et son kimono est noué à droite comme pour les morts je crois, mais en dehors de cela, ses cheveux sont courts et donc dévoilent son visage, visage qui n'est pas défiguré comme l'exigeait pourtant la tradition depuis Oïwa jusqu'à Sadako. ET l'usage de l'appareil photo continue également dans ce cassage de mythe vu que le but est de cadrer le visage (fatal frame), visage qui n'est donc pas caché par des cheveux...
Enfin bref, du coup maintenant j'ai envie de faire une fic miroir à celle là, à propos d'Alfred et de la ville de SIlent Hill... je verrais demain si j'ai la motiv |
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| Sujet: Re: Mes Textes Mar 15 Juin - 19:14 | |
| Un petit texte que j’ai promis il y a bien longtemps à Yao, j’espère que cela t’ira :) Je parle dedans, entre autre, de Soji Okita, jeune prodige du Shinsengumi malheureusement atteint de la tuberculose. Kondo et Hijikata sont également mentionnés Okita/Kiku- Spoiler:
Il avait beau le frapper de toutes ses forces, rien n’y faisait. Le jeune homme continuait de lui tourner le dos. Et Kiku pleurait, pleurait tellement qu’il crut bien en mourir. S’étouffer dans ses larmes, ne plus pouvoir respirer… Alors les poings s’abattaient encore et encore sur le dos d’Okita. Okita qui gardait le sourire. « Arrête ça, je t’en prie arrête ça ! »Un rire. « Allons Kiku, arrête de me tapoter le dos. Je ne tousse pas, là, regarde ! »Enfin il se retourna pour regarder la jeune nation. Rien ne semblait les différencier de la taille ou bien de l’âge. Ils avaient la jeunesse que partageaient deux frères de sang, mais l’un des deux ne grandirait pas, ne grandirait plus. Ainsi sont les humains : éphémères. Le sourire sur les lèvres d’Okita, si beau, si enfantin… Kiku ne voulait pas le regarder, ça brûlait les yeux. Et tant de flots de sang se cachaient derrière le blanc de ses dents. Il en avait déjà craché, il en cracherait à nouveau. Kiku n’était qu’un enfant, tout comme Okita. Alors pourquoi l’un devrait plus souffrir que l’autre ? Même lorsque l’on est un pays, on ne comprend pas tout. Et dans l’innocence paisible des yeux noirs qui le regardaient, planait déjà l’ombre de la mort. Il y a des choses qui ne se soignent pas, même lorsque l’on va chercher un remède jusque derrière le soleil… Soji Okita avait certainement des rêves pleins la tête, on allait l’obliger à quoi, à les oublier ? Kiku pouvait voir la main du samouraï effleurer presque tendrement la garde de son sabre. Enfant et meurtrier, tout cela à la fois. Ca remplissait une vie mais c’était pas une raison pour que tout se termine aussi brutalement. Alors le petit pays releva la tête et sécha ses larmes. Il décida de sourire lui aussi, et de mentir. Comme un jeu pour eux deux, sans règles ni raison. Un jeu dont le but était de faire pleurer l’autre, c’est tout. Le jeu des égoïstes. « - Tu vas aller à l’hôpital, là on t’y soignera. Laisse donc un peu la gloire des combats à Kondo-san et aux autres… Ils les gagneront pour toi. Et puis tu reviendras, tu feras de nouveau tes propres combats… T’es loin d’être le meilleur, va falloir t’améliorer, j’veux pas avoir honte d’un samouraï comme toi ! »
« - Oui, dans un mois je m’y remettrais. Un mois ce n’est pas long, tu verras… Et je serais le meilleur, parce que Kondo-san et Hijikata-san, ils seront vieux et courbaturés, tu verras ».Kiku éclata de rire, à défaut de pleurer. Okita rit avec lui. Deux vieux amis. Ils savaient très bien se mentir tous les deux. Trop bien. Bientôt il n’y eu plus que le silence d’une fin d’après-midi, alors que le soleil se couchait. Okita défit son sabre de sa ceinture et le posa sur la véranda. A l’hôpital, il n’en aurait plus besoin. « - Je sais que je ne suis pas le meilleur, Kiku… Plus tard, tu pourras quand même parler de moi en bien s’il te plait ? Je voulais juste faire de mon mieux… J’aurai voulu cacher ça plus longtemps, ma toux, ma maladie… J’aurai voulu encore me battre avec les autres, mourir au combat peut être… Au lieu de cela, je gagne une mort loin des honneurs. C’est pas ça la voie du guerrier, je le sais très bien. »Et toujours ce sourire sur ses lèvres alors qu’il parlait de sa propre mort. Kiku prit le sabre et le serra contre lui, à défaut de pouvoir serrer son ami. Tristesse, pitié, ce n’est pas cela que l’on doit offrir à un malade, évidemment. Mais il n’y a rien à faire, jamais…
« - Plus tard on m’appellera bandit ou que sais-je encore ? Souviens toi que mon adolescence fut la tienne et que tous les meurtres fait par mon sabre, c’est en ton nom. Mon rêve aurait été d’être un de tes héros, malheureusement je suis trop jeune et pas assez compétent encore. On n’a jamais le temps dont on a besoin…. »Plus aucun mot ne fut prononcé, Japon garda le sabre avec lui et Okita mourut à l’hôpital. Les champs de bataille firent disparaître le Shinsengumi, Kiku y perdit une partie de son âme, mais quelle importance ? Au fil du temps, il oublia Okita. Puis, un jour, quelqu’un –il ne savait même plus qui-, lui demandera de parler des samouraïs. Alors le jeune homme, qui avait bien grandit, commencera à en évoquer. Plusieurs noms danseront entre ses lèvres, dont celui de Musashi évidemment…. Jusqu’à ce qu’il ne s’arrête au milieu de sa phrase. Finalement, il ne leur parlerait pas de héros mythiques mais d’un homme. Un jeune homme qui aurait du vivre plus, bien plus. Seulement, les nations ne sont pas des Dieux, ce n’est pas à elles de choisir qui de leurs hommes doivent vivre ou mourir. Alors les souvenirs amers remontent à la surface. Ce n’était pas le meilleur… C’était simplement le plus génial. Le plus idiot aussi… Idiot… IDIOT !!!!
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Elizaveta / Hongrie Királynője Serpenyő
| Sujet: Re: Mes Textes Mer 16 Juin - 9:15 | |
| Sôji Okitaaaaaaa /désolée, cri du coeur/ Elle est belle et triste, l'histoire du capitaine de la première division du Shinsengumi. Et j'adore comment tu as traité ce petit moment avec Kiku, comme il se comporte encore en grand gamin malgré ses 24 ans (ce qui était vrai, même s'il terrorisait les autres membres du Shinsengumi avec ses colères terribles) Bref... Acore ? /sort/ |
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| Sujet: Re: Mes Textes Jeu 17 Juin - 21:00 | |
| Oh mon dieu que ça me rend triste, que je suis émue! C'est exactement ce que je voyais pour leurs relations, et encore plus pour le caractère de Okita. Déjà, son histoire, ça m'a toujours révoltée mais là encore, ça me fait le coup. J'adore, j'adore, j'adore! Je sais pas quoi dire d'autre de très intelligible à part que j'adore et que ça me donne envie d'autres fics, drabbles, autres sur eux deux! Ah, je suis contente que ce soit toi qui l'ais écrit. Tu écris toujours ce qu'il faut et ce qui est bien! Moi, j'aurais pas pu faire ça |
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| Sujet: Re: Mes Textes Ven 18 Juin - 20:13 | |
| ...Woah, merci Chine... Contente d'avoir pu répondre à tes attentes même si j'ai été affreusement longue ! Et merci Eli Bon, encore un nnouveau texte. Celui ci est glauque, celui ci est sans queue ni tête. Cela traite de Francis, cela traite de Jeanne d'Arc. Ce n'est pas romantique. Cela parle aussi de la manière dont les habitants d'un pays peuvent percevoir l'Histoire. Enfin bref, c'est compliqué, ça a muté en cours de route, ne cherchez pas vraiment quelque chose de terre à terre, plutôt des bouts de ressentis, à défaut de sentiments Francis - Jeanne d'Arc Ne pleure pas Jeannette - Spoiler:
Des lèvres gercées et de grands yeux noirs…
Bien sûr que Francis peut pas soutenir son regard, c’est trop horrible. Bien sûr qu’il recule, il a peur. Il n’y a rien d’autre à dire de plus. Juste que la culpabilité le ronge le dévore.
Un corps brisé et des cheveux emmêlés…
Il y a encore des voix dans sa tête, celles d’autres nations, celles d’humains… Oui, les pires sont bien celles des humains.
« Hein que tu l’aimais ta Jeanne, Francis ! »
Et Jeanne le regarde, elle ne pleure plus. Ca, elle l’a déjà trop fait. Elle croyait en Dieu, elle croyait également en lui. Triste constat : Dieu, tout comme Francis, l’abandonnèrent à ses bourreaux.
Bonjour petite bergère de Domremy….
Que tes yeux sont tristes aujourd’hui…
Mais comme depuis toujours en fait, non ?
Toujours depuis ta mort…
Et bien avant encore…
Il ferme les yeux, il couvre ses oreilles. Oui c’est de la lâcheté, et alors ? On a le droit de ne pas être courageux, on a le droit de tomber à genoux devant une femme. Une femme qui n’arrive pas à nous pardonner. Jamais. Tant mieux, non ? Ca aurait été pire, oui ça aurait été pire de sentir une main sur sa joue et un baiser sur son front. Des choses qu’il ne mérite pas. Pas avec elle.
Les représentations modernes de sa Jeanne, il en rit. Il en rit pour oublier. Oui, toutes ces femmes guerrières aux cheveux courts et aux habits d’homme… Il en rit tellement que cela l’étrangle. Le pire n’est certainement pas la nationalité des films, anglais, mais bien tous ces mensonges enveloppant la jeune bergère.
Des habits d’hommes…. Tu te souviens, Francis ? Elle n’en portait pas. Tu l’as déshabillé, elle pleurait, elle te suppliait mais tu l’as quand même fait. Tu l’as déshabillé en ne laissant à ses côtés qu’un pantalon. Elle n’avait pas le choix, elle devait le porter pour ne pas comparaître nue devant son tribunal. Elle qui avait toujours refusé. Vouloir se faire passer pour homme lorsqu’on est femme, est contraire aux lois de Dieu…
Et c’est bien en ce sens que l’on a commencé à la condamner. Elle n’avait pas les cheveux courts, juste qu’un bonnet cachait ses longues mèches… C’était une femme, pas une guerrière mais une servante de Dieu.
Elle se battait pour toi, mais tu l’effrayais. Une fois tu as voulu lui effleurer la nuque, lui caresser la joue. Là où subsistait encore quelques petites gouttes de sang de la bataille. La petite bergère avait ouvert de grands yeux, prête à fondre en larme, et s’était reculée. Femme ayant peur des hommes…
Pas des Anglais, pas de la mort mais bien des hommes..
De leurs mains sans tendresse et de leurs lèvres sans amours…
Mais cela, qui aurait pu le savoir ?
Ce cœur trop plein d’innocence et de rêve, on te demanda de le sacrifier. Seulement, pour tuer quelqu’un, en France, il faut l’aval de la Justice. Aujourd’hui comme hier.
Tu nous racontes, Francis ? La Question, les vêtements accusateurs qu’on la force à enfiler pour la condamner…. On sait tous très bien comment les femmes sont torturées…. Et Jeanne avait peur des hommes…
Francis peut les entendre les voix dans sa tête. Celles de jeunes étudiants, ils sont réunis dans un appartement minuscule, à grignoter des gâteaux bon marché tout en discutant. C’est pas la bohème, c’est moins classieux. Ils doivent bosser, bosser pour le lendemain. Un exposé à faire pour les cours. Ils s’y sont pris au dernier moment, faut dire qu’avant, il y avait la dissert de philo à fignoler. Alors là, faut vraiment s’y mettre… Faire le compte rendu de la biographie d’un personnage historique médiéval. Ouais… ils sont trois, ils se sont divisés les parties du bouquin. Ils savent pas quoi dire en fait… Chacun avait dans son esprit une autre image de Jeanne d’Arc mais là, elle est tellement pitoyable…
C’est pas une héroïne française, c’est pas une martyre… C’est juste une pauvre fille. Parce que n’importe qui peut décider de se battre pour son pays, tout en ayant peur. Et puis sa foi en Dieu, eux qui ne croient qu’en internet, ils trouvent ça malsain. Les biscuits ont un goût amer dans leurs bouches, pas à cause de la qualité bas de gamme –budget étudiant oblige-, non… Ils sont Français, pas Anglais. Ca, ils auraient pu l’être sans une bergère un peu folle, totalement illuminée, totalement morte aussi. Ils vont le dire comment, eux, ça devant leurs camarades ?
L’un d’eux referme le livre. « De toute manière, dès que j’ai un diplôme, je me barre à l’étranger. J’aime pas ce pays. J’aime pas ses héros, ses rois, tout… Il n’y a que la langue, de belle… Une langue pour des promesses et des trahisons ».
Francis n’a rien à leur répondre. Il y a tant d’élèves, tant d’étudiants… Un jour où l’autre, ils apprennent que les héros, on les tue.
Sans la moindre pitié.
Et ensuite, hypocritement, on se souvient d’eux…
Jeanne ne le regarde plus à présent, elle n’est qu’un mauvais cauchemar emporté par le jour. De toute manière, cette fille était folle, voilà tout. Et puis ça fait tellement longtemps, pourquoi pleurer sur sa mort ? Il y en a eu d’autres, des bien plus horribles…
Elle s’en va, avec les habits déchirés, avec les bleus sur ses bras et les traces de larmes sur ses joues.
Que tu étais mignonne, ma Jeanne…
Elle s’en va et Francis se rappelle d’une chose. Des mots pour Arthur, des mots qu’il doit lui dire depuis longtemps. Ouais, s’il était pas si lâche… Et puis, l’autre doit s’en foutre, non ?
« Hé Arthur, tu sais pour Jeanne ? Non, pas Joan, Jeanne ! Oui, la petite bergère, la petite blonde… Ah, tu te souviens encore de ses cheveux longs ? Moi parfois je les oublie, je pense à elle comme si je pensais à une autre personne. Une personne forte, très forte… Au fond, elle l’était pas trop mais on t’a repoussé quand même. Oui elle était belle… Enfin, pour une paysanne. Ca tu t’en souviens aussi… Mais tu sais, je voulais te dire, pour le bûcher… Le seul coupable, c’est moi. Oui je sais, t’en as rien à faire. Même si tu baisses les yeux et que tu rougis. Les tortures, c’était moi aussi…Tout, quoi. J’suis un peu con, j’fais ça à mes propres héros, pas à ceux des autres… J’suis con… Toi qui te souviens encore de son vrai visage, tu peux me raconter s’il te plait ? Même si j’étais là… Merci… »
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Elizaveta / Hongrie Királynője Serpenyő
| Sujet: Re: Mes Textes Ven 18 Juin - 20:20 | |
| C'est vraiment une toute autre image que la Jeanne dépeinte dans les livres d'histoire, que la Jeanne brandie en héroïne nationale. Justement, ce qui en fait une héroïne, ce sont plus ses peurs et sa normalité, sa banalité... Enfin, très beau texte. Enfin, il m'a touché, j'ai trouvé les mots violents mais... si justes. Enfin, mes propos sont sans doute un peu décousus, là... Mais j'aime. |
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Ludwig / Allemagne Admin L'amour et la haine sont des parents consanguins
| Sujet: Re: Mes Textes Ven 18 Juin - 20:36 | |
| L'effet non linéaire du texte sert bien le sujet, je trouve. Les scénettes permettent de confronter les différentes visions de Jeanne : la véritable et l'image qu'on a fait d'elle, image qui devait servir celle du pays, image glorieuse qui finit par faire rire , méprisant à travers elle la véritable Jeanne. (Voir à oublier qu'elle n'est pas un personnage de fiction mais fut bien réelle)
Et justement j'ai ressenti dans le texte deux morts de Jeanne. Celle sur le bûcher et celle dans la mémoire du pays. Et c'est bien la dernière qui devient la pire : elle tue une seconde fois Jeanne, la détournant de celle qu'elle était réellement.
Ce qui fait que la conclusion sonne à mes oreilles parfaitement. Le pays, la France donc Francis, ne reconnait plus la Jeanne réelle dans l'image qui réside d'elle dans son esprit et celle de son peuple. Alors vient la solution : demander aux autres d'aider à rétablir la vérité. Mais peut-on rétablir une vérité quand le mensonge est devenu plus fort ?
Voilà ma vision du texte. Un prisme montrant plusieurs reflets d'un même personnage. Et parmi ce flot d'images on ne retrouve plus l'original. |
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| Sujet: Re: Mes Textes Ven 18 Juin - 20:59 | |
| Merci Eli, Et tu as tout à fait compris le texte, Ludwig. Lorsqu'on travaille sur des biographies, on est confronté à toutes sortes de problèmes, dont les sources. Une biographie, c'est pas un roman, ça doit dire la vérité. Il y a pas mal de biographies mal faites (ça j'ai pu le voir notamment en faisant des recherches sur Frederic II de Prusse), mais il y en a aussi des biens et heureusement. Alors quand tu es amené à travailler dessus, que tu lis des choses que tu n'imaginais même pas, parce que évidemment que t'as des images pleins la tête, ben ça horrifie. C'est tout, c'est comme ça. Ca te chasse les images et lorsque tu veux en parler à d'autres, ils te croient pas. Ils préfèrent croire en ce qui est beau, en un imaginaire Romantique bien lisse. Libre à eux, c'est vrai que ça fait de beaux dessins, de beau tableaux...
Mais lorsque t'apprend, ben t'es sans voix, c'est dur à expliquer. T'as l'impression d'apprendre véritablement l'histoire de ton pays et, ouais, t'as honte...
C'est pas comme avec les Résistants de la Seconde Guerre Mondiale, c'est encore plus malsain. Parce que là, on accuse pas l'Angleterre, depuis le début on dit qu'on a cédé aux Anglais en la faisant brûler. Mais on compense en disant qu'on l'aimait bien quand même, Jeanne... Elle nous a fait un roi de Charles VI. Alors quand tu lis comment elle a été traité, t'en pleures presque, c'est tout.
Merci d'avoir compris mon texte |
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Kiku Honda / Japon Kami des Autoroutes
| Sujet: Re: Mes Textes Ven 18 Juin - 21:55 | |
| Ok, j'avoue, j'ai versé mes larmes. Alors que... Pff, non, j'ai rien à dire en fait, ça briserait tout. C'est bien mignon de faire des commentaires interminables mais au final, parfois, vaut mieux lire et se la fermer, histoire de pas tout gâcher, histoire de rester encore accroché au récit, ne serait-ce qu'un peu, point. Et puis ça... Ça, c'en est l'exemple parfait. Alors je me rattraperais un autre jour, sur un autre texte, mais cette fois, je vais juste me taire et relire encore une fois. |
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| Sujet: Re: Mes Textes Sam 19 Juin - 14:30 | |
| J'ai beaucoup aimé, c'est très fluide comme d'habitude et on accroche facilement au texte D'ailleurs le thème aurait pu me gêner à la base. Pas que j'aime pas Jeanne d'Arc (enfin je la connais pas x) ), mais on voit tellement de Francis/Jeanne dans le fandom APH, surtout français que je m'en suis assez vite lassée. MAIS ce que j'ai beaucoup aimé c'est que ton texte ne traite pas de leur relation comme un grand amour romantique (parce que ça, je déteste) et que tu ne présentes pas d'Arc seulement comme une grande héroine martyre, comme l'a très bien dit Ludwig. Donc c'est une très belle histoire et très bien écrit comme d'habitude ! ^^ Félicitation pour ne pas être tombée dans les clichés du genre~ |
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| Sujet: Re: Mes Textes Sam 19 Juin - 14:55 | |
| ...ben en même temps, c'était mon intention depuis le début de ne pas parler de la jeanne d'Arc "cliché" (introduite par Michelet, je crois, en premier lieu) XD
C'est vrai, je l'ai dit à d'autres, ça m'énerve complètement cette image que l'on véhicule, de femme guerrière à la garçonne sans peur ni rien. Ok, ça peut être très beau dans des fanarts, ok ça peut être très beau dans des films, lorsque l'on s'attache au thème épique...mais à partir du moment où l'on veut nous faire croire que c'est la vérité vrai, non je veux pas.
Et puis lorsque on se rend compte de la vérité, on a l'impression d'avoir été trahi, parce qu'on a pas compris, qu'on y croyait nous, à cette guerrière surhumaine. Ca fait bizarre.
Une chose qui m'amuse cependant, c'est le fait que l'Angleterre s'est réappropriée d'une certaine manière, le personnage de guerrière médiévale...en jouant justement sur sa féminité complètement assumée. Je parle là du personnage d'Eowyn, créé par Tolkien. Pour moi cela m'a toujours fait penser à un lointain écho de Jeanne d'Arc, ce qui explique le dialogue de fin entre la France et l'Angleterre, où l'Angleterre, elle, se souvient très bien.
Kiku: je n'ose pas briser ton silence, alors merci, un grand merci. Un grand merci sans bruit, ce qui ne l'empêche pas d'être énorme. Un merci "silence d'église" |
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| Sujet: Re: Mes Textes Sam 19 Juin - 21:45 | |
| Enfin je viens lire au lieu de t'envoyer des doublons 8D
Ça sent la répétition, mais j'ai beaucoup aimé aussi~ Je ne m'étais jamais réellement intéressée à Jeanne d'Arc autrefois (j'ai bien feuilleté quelques bouquins par-ci par-là pour voir sa biographie, mais rien de très passionnant, toujours le même portrait et rien de plus) donc la voir comme une femme, avec ses faiblesses, ça change et c'est ce qui fait l'originalité =) Bravo~
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| Sujet: Re: Mes Textes Mar 29 Juin - 20:35 | |
| Merci Ravelyn Bon ben allez, j'ose aussi, je poste le premier chap d'une histoire originale. Pas de titre, du moins pas de titre définitif. N'hésitez pas à commenter et critiquer c'est grâce à vos avis et ressentis que je saurai quoi faire de mes personnages (en tout il y a déjà 4 chapitres mais l'organisation des évènements reste brumeuse). Le genre est médiéval fantastique (oui, ça c'est pas original :p) Bonne Lecture ! Chapitre 1 : Ombres - Spoiler:
Assis sur l’un des nombreux bancs en pierre du jardin, Adec attendait. Le jeune homme semblait perdu dans ses pensées et, comme à chaque fois que cela lui arrivait, son visage devenait triste et fermé. Tout était silencieux autour de lui, il n’y avait pas le moindre souffle de vent pour bruisser entre les herbes, les feuilles et les fleurs. Non, juste un silence lourd et pesant. A l’intérieur du château, cela ne devait être que sanglot et lamentation à n’en pas douter. Les femmes s’arrachaient les cheveux en se griffant le visage, les enfants se frappaient la poitrine en hurlant tandis que les hommes, eux, ne savaient comment exprimer leur douleur.
« -Jour de colère, jour de misère… »
Adec releva la tête au son de la voix. Il put sentir une présence à ses côtés. Un léger parfum d’iris également. S’il bougeait le bras, le levait simplement, alors il pourrait effleurer quelques mèches de cheveux… Son corps frémit à cette idée, car ceci serait du plus grand sacrilège. Le jeune homme croisa les mains sur ses genoux. Elles tremblaient. Quant à la princesse, car c’était elle, elle était redevenue silencieuse, pensive à son tour. Ses beaux yeux semblaient être au dessus de tout, de la vie comme de la mort. Ce fut avec précaution que son cadet la regarda, ayant la sensation que la foudre pouvait s’abattre sur lui à tout instant. Iset tenait serré contre sa poitrine, une branche de laurier. Un foulard noir était noué dans ses cheveux, en signe du deuil à venir. Adec se rendit alors compte que c’était peut-être la dernière fois qu’il voyait son visage. Les traits fins n’avaient pas une beauté particulière, mais le charme de l’interdit rendait son faciès particulièrement attrayant. Quelques mèches blondes s’échappaient du tissu, plus pâles encore que le soleil d’hiver au dessus d’eux. Les traits de sa bouche étaient crispés, comme si quelque chose la contrariait. Adec remarqua alors qu’elle écarquillait les yeux, et comprit : Iset se retenait de pleurer.
« -Mon père souhaiterait te voir, va… »
Ce fut par des gestes mécaniques, qu’il se leva. Sa grosse cape en laine lui pesait lourdement sur les épaules, comme si elle s’était gorgée de tous les malheurs du monde. Le roi attendait… D’un pas raide, le jeune homme traversa les jardins dans l’autre sens. Il pouvait sentir le regard de la princesse dans son dos. La lourde porte en chêne se referma derrière lui. Déjà, on commençait à faire brûler de l’encens. Malgré les chausses qu’il portait, Adec avait l’impression que chaque pierre au sol était faite de glace, et le froid semblait s’amuser à lui transpercer la jambe… Enfin, devant les larges escaliers, commençait un grand tapis rouge. Au fur et à mesure qu’il gravissait les marches, le jeune homme sentait la boule dans sa gorge s’agrandir de plus en plus. Cachées dans l’ombre des alcôves, des silhouettes toutes vêtues de noir chuchotaient sur son passage. Aucun mot ne lui était cependant intelligible et pourtant, tous avaient leur importance. Le couloir se divisa soudain en deux branches, celle de gauche donnait sur une pièce dont la porte à doubles battants était restée entrouverte. Adec put voir, à contre-jours, Drain. Le Premier Chevalier du roi. L’homme était agenouillé et priait… Puis, la porte se referma complètement et le brun ne put que continuer à avancer. Les tableaux des grands seigneurs, au mur, le dévisageaient d’un air sévère, comme s’apprêtant à le montrer du doigt. Pourtant, il n’était coupable de rien…
Lorsqu’Adec entra dans la chambre du roi, un jeune page ouvrait la fenêtre. Le vieux monarque l’observait, les yeux exorbités, presque fous. Son front parcheminé était trempé de sueur et sa pauvre silhouette minuscule semblait presque se faire dévorer par les oreillers. Un ricanement pareil au cri d’une poule, secoua l’horrible gorge jaunie. Le jeune homme sentit la nausée lui monter à la gorge.
« -‘dec mon garçon, approche…approche, enfant ! –le roi fut soudain prit d’une quinte de toux. Du sang, mélangé à de la glaire tacha les draps- J’ai… j’ai quelque chose pour toi… »
Les doigts arachnéens tremblaient convulsivement. Le monarque tourna la tête vers la fenêtre, un air béat au visage.
« -Ecoute mon garçon, tu entends ? La mer… »
Adec pouvait voir le jeune page se mordre la lèvre. Le château se trouvait au beau milieu des terres, tout ceci n’était qu’affabulation.
« -Aujourd’hui, oui aujourd’hui jeune homme, tu couperas tes cheveux, et tu partiras… »
« -Qu’il en soit fait selon la volonté de mon seigneur. » Le jeune homme avait posé un genou à terre, les yeux baissés. Ses cheveux… On ne les coupait que pour signifier le passage à l’âge adulte. Rien de plus qu’une cérémonie symbolique. Il était vrai cependant, que bon nombre de ses camarades du même âge, avaient abandonnés la Sys’, cette lanière d’un blanc particulier que l’on utilisait que pour coiffer les enfants. Lui, il la portait toujours… Ca n’avait rien d’une honte, jusque qu’il n’était pas prêt. Certains hommes ne coupaient leur coiffure, avec la lanière, qu’à leurs vingt ans après tout. Lui, il n’en avait que dix-sept. Pourquoi devait-il grandir ? Que voulait son roi ?
« -Ensuite, ensuite tu partiras… avec Drain »
Cette fois-ci, Adec fronça les sourcils. Accompagner le chevalier après avoir quitté le signe de l’enfance, c’était ne pas partir en tant qu’écuyer. Mais le jeune homme n’avait rien d’un guerrier. Certes, il connaissait quelques passes à l’épée, mais c’était bel et bien tout. Le vieillard marmonnait des choses inintelligibles, à présent. Des histoires de mouettes, d’enfants de sable aussi… La peur ainsi que la pitié se lisait dans les gestes du page. Adec regarda le fin cercle d’or, comme perdu entre les rides, sur le front de son roi. En son centre était sertie une pierre d’un bleu pur, symbole du pouvoir. Au fur et à mesure que le mourant riait, la couronne tressautait, s’accrochant parfois dans les maigres cheveux blancs, vision d’un ordre vacillant…
Brusquement, par la fenêtre, le cri d’un oiseau. Terrifiant, aigu, grave aussi, le vieillard hurla à son tour. Sa respiration devint folle, saccadée. Chaque seconde coûtait. De sa main griffue, il arracha la couronne, s’écorchant le front au passage. Adec et le page restaient pétrifiés d’horreur. Le fin cercle d’or rebondit à terre et la pierre bleu ne tarda pas à se détacher pour rouler avec ce qui semblait être un bruit de tonnerre, jusqu’aux pieds du brun. « -Loin… très loin… m’entends-tu, Adec ?! Loin…là-bas… avec Drain… rapportez-là… de l’église… oui sortez-là, mais sans la briser ! La pierre…la pierre semblable à celle de ma couronne, ma pauvre couronne…. Ah que les dieux aient pitié ! »
N’en pouvant plus, le page s’enfuit en courant, bien trop effrayé pour crier. Adec, lui était tétanisé. La pierre ? Tout ceci n’était que folie ! Le corps squelettique du monarque s’arqua soudain, dans son ultime exclamation. Les yeux globuleux roulaient dans leurs orbites, presque prêts à en sauter dans la seconde. Et la gorge, l’horrible gorge où la peau, désormais, se tirait au maximum… Puis, tout fut fini, le vieillard ne fut plus alors qu’un corps sans vie, retombant sur les oreillers de satin. Pauvre pantin désarticulé … Le cri de l’oiseau mourut lui aussi, pour faire place au chant le plus mélodieux qui soit. Adec s’aperçut qu’il avait les larmes aux yeux et qu’il tenait la pierre dans sa main… Un long frisson le traversa, et lui, lui, il restait debout. Debout devant le lit de mort de son roi. Le poing serré. Etait-ce une illusion ? Le bout de roche semblait y battre comme le ferait un cœur. Un cœur d’enfant… ***
Iset ferma les yeux. La boule dans sa gorge ne cessait d’enfler. Elle pouvait sentir les rayons d’un soleil timide, caresser sa joue. Ce serait sûrement la dernière fois qu’elle le verrait, qu’elle ressentirait sa chaleur… Car après il n’y aura plus que les ténèbres. Un brusque frisson la secoua. Ce fut par des gestes tremblants, que la princesse entoura ses épaules de ses propres bras. Elle pouvait pleurer, elle en avait le droit, mais la colère l’en empêchait. Et puis, elle aurait tout le temps de se lamenter lorsque, lorsque… Du bout de son soulier, Iset écrasait songeusement, la branche de laurier qu’elle tenait encore il y a quelques instants. Elle avait voulu le donner à Adec, en porte-bonheur… mais cela n’aurait été que superstition. Des serviteurs couraient du bâtiment principal, jusque à la petite tour au fond du jardin. Iset ne voulait pas regarder, elle se sentait sur le point de vomir…
Et l’oiseau au chant si magnifique, ne cessait de chanter….
***
Drain releva la tête, tremblant. Le Premier Chevalier du roi avait les joues inondées de larmes. Tout était fini, il le savait, il le sentait. Il n’avait put protéger son roi… Et les voix dans sa tête ne cessaient de se moquer de lui, de l’humilier. Il le méritait. Sa grande cicatrice au visage, celle qui partait de son front pour finir à sa joue gauche en lui séparant les deux yeux, le brûlait. Oh, pourquoi n’en était-il seulement pas mort ?! La terrible scène repassait encore et encore devant ses yeux, sans interruptions. La silhouette toute vêtue de noir, aussi frêle qu’un enfant, qui s’avançait dans la salle du trône, la main blanche qui les désignaient, les accusaient... L’homme serra les poings, mais l’heure des lamentations n’était pas venue. Non, pas encore… Et le regard de son roi continuait de le hanter, bleu, calme, les mêmes yeux que sa fille. Ce fut les traits tirés qu’il entra dans la chambre du défunt. Dans quelle spirale infernale était-il en train de tomber ? Drain ne voulait pas y penser. Il regarda le jeune garçon déjà présent, Adec, fils de Mun, la célèbre harpiste, Adec, l’enfant de la plus belle femme du royaume. Ainsi, c’était donc lui que le roi avait choisit pour cette quête périlleuse ? C’était idiot, insensé, il risquait d’y perdre la vie ! Le chevalier savait très bien que Mun, même mariée, avait été la maîtresse du roi et qu’elle avait tout fait pour que son enfant entre dans les bonnes grâces du monarque.
« Oh mon ami –pensait-il, le visage tourmenté par d’innombrables questions – à quoi pensais-tu ? Et qu’avons-nous fait pour mériter cela ? ». Avec douceur, il embrassa le mort au front, là où la couronne ne reposait plus. Il ne restait plus qu’à prier l’espoir car, la nuit qui tombait ne devait être éternel… Le roi n’avait pas de fils, pas d’héritier, sanglantes perspectives d’avenir…
« -Va, enfant, nous partirons dans la nuit .... »
Adec inclina légèrement la tête. Enfant. Désormais il ne le serait plus. Désormais, tout changeait… Comme un bruit d’océan, mais la mer est loin… Le jeune homme quitta la chambre sans un regard en arrière, cela n’aurait servi à rien, et puis, il manquait bien trop de courage. Ainsi, Adec ne put voir Drain étouffer un cri douloureux, il ne vit pas également, l’homme porter une main à son ventre bandé et regarder avec horreur, un sang noir et visqueux, traverser le pansement pour souiller ses doigts. Si la blessure que la sorcière avait infligé au roi, avait entraîné la fin de ce dernier, celle que le chevalier avait reçu d’elle, semblait avoir un goût d’éternité. Mais le sang et les carnages viendraient bien assez tôt…
***
Mun regarda avec tristesse, tous ses pots de maquillage, posés devant elle. Elle n’avait qu’une envie, ouvrir celui qui contenait la pâte la plus noire, afin de se l’étaler sur le visage, en signe de deuil. Mais les gens de la cour jugeraient cela vulgaire et bien trop païen. Alors elle ne pouvait que pleurer, pleurer la perte d’un amant qu’elle avait tant aimé. Le reflet que lui renvoyait la glace montrait encore toute la beauté qui la possédait. Une beauté que l’âge remplissait de sagesse. Pourtant, elle était encore jeune, Mun le savait, Son quarantième automne, car elle était née à la saison des arbres agonisants, était passé il y a peu et, si ses tempes commençaient à grisonner, personne ne songeait pour autant à parler d’elle comme étant autre chose que la plus belle femme du royaume. Son sang était celui des étrangers, les peuplades de la mer Cérul, habitants des îles où l’herbe souffrait à pousser, où il n’y avait que cailloux pour écorcher les pieds et meurtrir le dos. On y élevait une race de chèvres particulières, qui ne se nourrissaient que de ronces. La viande était toujours amère et, lorsqu’elle eut assez d’argent pour prendre le premier bateau en direction d’Avall, Mun n’avait certainement pas hésité malgré ses treize ans. Elle n’avait même pas dit au revoir à ses parents, jamais cela ne l’avait tourmenté. Sans chaussure, les cheveux décoiffés, elle avait gagné Cartagwaël, la capitale d’Avall, où, jouant sa musique dans des tavernes plus ou moins crapuleuses, elle perfectionna son usage de la langue. Lorsqu’elle eu seize ans, une fête eu lieu au château, où tout le peuple était attendu. Le son de sa harpe s’y fit remarquer, et le roi, malgré qu’à trente-cinq ans, il eu put facilement être son père, n’hésita pas à la courtiser. Bien sûr, il était déjà marié, Mun le savait. Il l’avait séduite, elle le comprenait aussi, et jamais elle ne regretta les nombreuses étreintes qu’ils avaient partagées. Elle aurait put n’être que concubine, le roi la fit également musicienne officielle. La reine Clèves, elle-même, appréciait sa musique et la fit souvent mander, à la naissance de l’enfant royal, pour qu’elle puisse bercer le nourrisson de ses notes. Et puis, un jour, la jeune femme était allée trouver le roi. Elle avait pleuré, lui aussi. La reine l’embrassa comme une sœur, le cœur brisé. Mun quitta le palais sans qu’aucun courtisan n’en connaisse la raison. Puis, on apprit qu’elle s’était marié, alors, tout sembla clair dans les esprits. Elle eut un enfant également, un bébé faible et minuscule, avait-on dit. Aussi fragile et délicat que les mains qui le portaient. Lorsque son époux mourut, Mun revint à la cour. C’est là qu’Adec grandi. La reine l’accepta comme un second enfant, le roi également. Mun se remit à la musique, mais ses mélodies étaient désormais bien plus mélancoliques. Les notes ployant sur un fardeau inconnu et, sans aucun doute, terrifiant. Son enfant avait eu une enfance heureuse, la musicienne s’en réjouissait, même si il n’avait pas eu de compagnons de jeux. La princesse Iset ? Elle avait deux ans de plus, mais il était hors de question d’y penser.
Infante première-née, ne doit être touchée
Il ne faisait pas bon, en Avall, d’être ainée et fille à la fois, d’un personnage important… Seules les prêtresses consacrées avaient eu le droit d’avoir des contacts physiques directs avec elle. Aujourd’hui, ces prêtresses, on leur couperait les doigts…
Mun secoua la tête. Maintenant, elle vieillissait, les deux hommes qu’elle avait aimés, étaient morts et d’effrayantes choses se préparaient. Lentement, avec grâce, elle saisit un des fins pinceaux posés devant elle et commença à s’entourer les yeux de khôl. Des traits bien épais. Elle n’avait pas pleuré à la mort de la reine Clèves il y a plusieurs années, malgré sa tristesse d’alors. Mais, aujourd’hui, il était bien trop dur de se retenir. Le noir dégoulinait sur ses joues au fur et à mesure que ses larmes coulaient, pitoyable pleureuse…
Lorsqu’Adec entra dans la chambre, Mun avait essuyé ses yeux, étalant un peu plus le maquillage sur son visage. Tant pis, on dirait à nouveau d’elle qu’elle n’était qu’une barbare. Son grand garçon ne dit rien, il était habitué à ses excentricités et aimait sa mère. Elle l’accueillit d’un baiser sur le front et le regarda s’emparer de la petite paire de ciseaux sur la coiffeuse. Mun comprit alors que le roi avait tenu sa promesse, elle ferma les yeux et adressa une rapide prière à ses dieux ancestraux, les Espanes, créatures des vagues et de l’océan. Il y eu un bruit de tissu coupé, le jeune homme, l’adulte, tenait à présent les deux bouts de la Sys ‘ dans ses mains et la crinière de cheveux bruns se déploya sur sa nuque. Maintenant, il allait lui dire qu’il devait partir, Mun le savait parfaitement. Elle le prit dans ses bras, lui sourit mais ne put prononcer des paroles de bénédiction car, là où il allait, les dieux se devront d’être contre lui.
***
« -Moi j’dis, hé bah moi je dis, que tout ça, ça sent mauvais ! »
La mère Barbiche, plus vieille cuisinière du château, cracha dans l’âtre, pour bien appuyer son mécontentement. Les apprenties, gamines en haillons aux grands yeux, approuvèrent vivement, toujours d’accord avec leur déesse personnifiée, avec son poil au menton et ses mains grandes comme des battoirs. Elle avait une gueule un peu trop grande, la Barbiche, et un nez peut-être un peu trop rouge, mais c’était une personne bien. Elle avait enlevé plusieurs filles squelettiques et effrayées, des bordels de la capitale, argumentant que, tant qu’à s’occuper de queues, celles des casseroles leur iront tout aussi bien, de plus, on avait toujours besoin de bras supplémentaires aux cuisines. De ce fait, lorsque elle allait au marché, le roi était obligé de la faire suivre par trois soldats, certains maquignons ayant décidé de lui faire la peau pour oser noyer leur commerce. Généralement, c’était apocalyptique, la lourde femme finissait à la taverne, avec ses trois protecteurs, à descendre les tonneaux de bière comme si leurs vies en dépendaient. Les soldats finirent par apprendre à ne plus avoir honte alors que, lorsqu’ils roulaient sous la table, la mère Barbiche, elle restait debout à réclamer encore à boire.
Mais aujourd’hui n’était pas un jour de beuverie. Aujourd’hui était un jour de funérailles. Le roi était mort. Il fallait à présent manger en sa mémoire. C’est pourquoi la cuisine était dans une telle effervescence. La grosse cuisinière avait décidé de ne s’occuper que des soupes. Ainsi, cela lui laissait le temps de gueuler en jouant les oiseaux de mauvais augure, entre deux touillages.
« -On a pas de prince, m’est-avis que l’crottin d’cheval, on va finir par lui vouer un culte, tellement qu’on est dedans ! » Un soupir explosif vint ponctuer cette affirmation. « Espérons que l’emmurée arrange tout… »
Les apprenties à ses côtés hochèrent vigoureusement la tête, comme d’habitude. Du côté des viandes en sauces, ça s’agitait sec, et le bruit des plats les couvrit un instant. L’emmurée… telle serait la princesse Iset, désormais.
Fille première-née, vivante, emmurée…
Jamais de mariage pour une aînée enfant de roi. A la mort de son père, son destin était de s’enfermer dans une tour du château. La plus petite. On la nourrissait en lui passant les plats par une ouverture à peine assez large, des plats baignés dans le sang d’agneau à chaque fois. Il n’y aurait plus de fenêtre, plus de lumière, pour elle. On oublierait jusque à son nom. L’emmurée… Celle qui n’avait jamais été touchée… Plus grand monde ne savait d’où venait cette coutume. Les reines s’arrangeaient toujours avec des filtres, potions, voir des fausses couches, pour ne pas avoir de filles en premier. La mère Barbiche avait aidé la reine à accoucher, elle avait tenu dans ses bras le nouveau-né tandis que Clèves, pétrifié d’horreur, s’évanouissait à moitié de chagrin. Jamais la mère ne put toucher son enfant, l’embrasser, lui caresser les cheveux. La vieille femme se rappelait avoir eu un instant d’hésitation, presque prête à casser le petit cou fragile pour éviter au bébé toute cette vie de souffrance. Elle n’avait pas put. Aussitôt après, des prêtresses se saisirent de l’enfant. L’une d’entre elles deviendrait la nourrisse officielle, même si cela signifiait être exécutée lorsque la fille serait emmurée. Quant aux autres, on leur couperait les doigts. Tant de poèmes furent écrits, sur les larmes de la reine, penchée sur berceau du bébé. Ses larmes tombaient sur le front de l’enfant, seule et unique bénédiction maternelle jamais reçue. Cinq ans plus tard, Clèves mourut. On raconte qu’elle alla trouver le roi, pâle et épuisée, et lui demanda de la prendre dans ses bras pour apaiser sa fatigue. Lorsque son monarque et époux l’enlaça, elle ferma les yeux et laissa échapper son dernier soupir. Ainsi mourut cette pauvre reine triste et tourmentée.
Parfois, il semblait encore à la vieille cuisinière, sentir le poids du nourrisson dans ses bras. Alors, dans ces cas là, elle frissonnait, crachait par terre et se fermait trois fois les yeux avec les doigts, signe de l’Aveugle, dieu d’Avall. Dehors, le soleil s’était couché. Peut-être aurait-il besoin du plus de prières possibles pour se relever, le lendemain…
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Adec était allé vérifier aux écuries qu’on leur préparait bien deux chevaux ainsi qu’une mule pour leurs bagages. Le jeune homme songea avec amertume que chaque voyage fait dans sa vie, semblait être marqué du sceau de la mort. La première fois, par celle de son père et aujourd’hui, par celle de son roi. Etait-ce de mauvais présages ? Drain était blessé, il le savait. En cet instant, plusieurs troubadours devaient chercher la meilleure élégie pour le roi défunt. Ils raconteraient l’apparition de la sorcière inconnue dans la salle du trône, le sort jeté à l’unique chevalier présent, le roi forcé de boire la coupe de vin mortelle où un serpent avait craché… Certains qualifieraient le blessé de traitre, assurément. Peut-être était-ce pour cela que le roi, dans son agonie, lui avait confié cette quête insensé, pour l’éloigner, une route obscure, longue et purificatrice… Quant à lui-même, son rôle dans cette histoire lui semblait bien trop confus. Quelque chose s’écrivait et le papier buvait l’encre avec une avidité toute sanguinaire, l’Histoire était un monstre effrayant…
Un bruit de pas lui apprit alors que le chevalier l’avait rejoint. Drain se saisit des rênes de son cheval et l’invita d’un regard à faire de même. Ils partaient. Ils partaient pendants que tous, là haut, se bâfraient. Etait-ce de la nausée, ce poids dans son ventre ? Le brun prit une grande inspiration. Tout ce qu’il connaissait, il le quittait… Une ombre les attendait au dehors. Drain s’arrêta, tout autour d’eux la brume se levait. Adec, lui était déjà monté en selle, tenant ses rênes d’une main. La longe de la mule était accrochée à sa selle. Si il était resté un enfant, en portant la Sys’, il aurait dut attendre son aîné. Mais il était homme, aussi guida-t-il sa monture de manière à dépasser le chevalier. Celui-ci le rattraperait. Drain regarda Iset. La princesse avait détourné la tête, un pli amer déformant ses lèvres. Il l’avait toujours connu ainsi. Rageusement triste.
« -Peu m’importe si vous mourrez, chevalier, car je ne dois plus vous revoir… »
L’homme acquiesça. Lorsqu’elle se tourna vers lui, la jeune femme se concentra pour juste regarder la grande cicatrice qui lui barrait le visage. Pas les yeux, sinon elle faiblirait. Drain leva alors la main, doigts tendus, comme pour saisir le fin menton. Iset se souvenait de ses caresses, celles qu’il lui avait prodigué, elle qui ne devait être touché. Cruelle chose, être aimé l’avait rendu joyeuse l’espace d’un instant, son âme lourde et marquée s’était envolée pour attraper quelques rayons de soleil. Maintenant venait l’heure de la chute. Elle recula. Ironiquement, une mèche de cheveux vint effleurer les doigts de l’homme.
« -Partez, nous n’avons que trop péché. »
La jeune femme savait pertinemment que l’homme avait conscience de son jeune corps, frémissant d’un désir inassouvi et tremblant d’une terreur sans nom. Si elle l’avait voulu, elle aurait put lui demander de l’emmener. De l’enlever. Il refuserait. Il refusait toujours. Elle l’entendit se hisser sur sa selle, elle entendit s’éloigner les sabots du cheval, mais elle ne vit rien de cela. Pour empêcher toute larme de couler, Iset avait fermé les yeux, s’injuriant elle-même de mille murmures désespérés.
« -Pitoyable chose… va donc maintenant où tu dois aller…. »
Une chouette hulula. Les choses ne faisaient que se briser….
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Ludwig / Allemagne Admin L'amour et la haine sont des parents consanguins
| Sujet: Re: Mes Textes Mer 30 Juin - 13:04 | |
| J'adore la mère Barbiche! xD (j'ai un faible pour ce type de personnages qui ont un langage frappant, un peu vert)
La sucession de scènes, parfois axés sur un personnage en particulier, permet d'avoir une vision globable des liens entre les personnages, sans pour autant perdre le fil de l'action. On suit ainsi le parcours d'Adec, d'Iset et de Drain à travers les regards des autres personnages, leurs réflexions.
L'idée de proverbes et dictons qui jallonent le chapitre est bien venue. çà rajoute de la teneur à l'univers avec les croyances. çà a l'air futile ainsi, mais ce genre de détails permet de construire le monde où se mouvent les personnages.
Et question, d'où vient cette idée de coutume que l'ainée d'un roi doit finir emmurée ? (Un lien avec les contes, comme Rapunzel, où la jeune fille finit dans une tour ?)
Et on s'en doute, j'ai grandement aimé. (même si je ne sais pas commenter)
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| Sujet: Re: Mes Textes Mer 30 Juin - 13:15 | |
| Figure toi que je ne sais pas du tout et que cela fait environ un peu plus d'un an que je cherche une raison valable sans que ce soit kitch.
C'est pas gagné...
Bon, pour être précise, je voulais m'inspirer des légendes arthuriennes de la quête du graal avec la recherche d'un artefact mystérieux, pour ce texte. Cependant, si la quête du graal amène à l'élévation du genre humain, celle que je propose dans mon histoire amènera au contraire une déchéance. A partir de là, mes personnages subissent des inspirations plus ou moins fortes des chevaliers de la Table Ronde. Iset a beaucoup de la Dame de Shalott, par exemple, ce qui explique son destin de mon point de vu d'écrivain, pour le point de vue mythologique de l'histoire, je cherche encore.
Enfin, elle a été mon premier personnage féminin créé dans cet univers, donc j'avais peur de la maladresse, de la mary sue. Voilà pourquoi j'ai essayé de rendre ce qui l'entoure lourd et étouffant, non pas pour provoquer l'empathie, pas encore, mais bien la pitié. La grande pitié des tragédies grecques, celle que tu as devant une Antigone parce que son destin est ineluctable. Au fur et à mesure de ses apparitions, je la maîtrise un peu mieux et cela se ressent.
De même que pour les autres personnages féminins du chapitre, j'ai peu à peu pris confiance en moi en apprenant comment les décrire sans que, 'espère, elles ne paraissent plus fades que les masculins. Ainsi, parce que je m'affirme moi aussi dans mon écriture, Mun s'affirme complètement en tant que femme, de même que Barbiche, qui elle s'affirme en tant qu'humain (elle parle et jure comme tout le monde, elle picole mais fait également preuve de gentillesse).
J'espère avoir répondu à ta question, Rapunzel n'a absolument rien à voir là dedans. |
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| Sujet: Re: Mes Textes Mer 30 Juin - 15:41 | |
| Après quatre heures (qui, pour être franche, sont passées vraiment vite !) de lecture (et de relecture pour tes plus anciennes fics), j'ose poster mon premier commentaire. Inutile mais bon XD
Il n'y aucun, mais vraiment aucun de tes écrits qui ne m'a pas semblé beau dès les premiers paragraphes. Une fluidité sans pareille, un style parfait... je ne pourrais pas complimenter longtemps, parce que je considère avoir trop de lacunes pour m'aventurer dans de trop longs discours (et j'arrive tellement tard que je ne ferais que répéter ce qui a déjà été dit !)
Après, tes fanfics sur la Russie, la Biélorusse (et l'europe de l'est en général) sont l'une des seules à me toucher véritablement (Ces pays sont beaucoup trop loin pour que j'arrive à les "comprendre", d'habitude). C'est magnifique et incroyablement touchant (je ne me lasserais jamais de relire ta fic sur Ivan/Anastasia, La mort du cygne, qui m'a tout particulièrement émue !)
Et pour finir, ta longue fic sur le mouvement de la Rose Blanche et la WW2 m'a... émerveillée ? Disons qu'à chaque fois que je finissais de lire une partie, j'étais sans voix. Certes, j'ai plus profité de la puissance du style, de la force et de la tristesse que j'ai ressenti dans ce texte que du côté historique, parce que je ne connais de la WW2 que les deux pages que j'ai étudiées en classe et les quelques documents que j'ai pu trouver là-dessus, donc, à peine 50% de cette partie de l'histoire. Mais dès que je comblerais ce vide, je relirais ta fic pour en profiter entièrement <3
J'adore ce que tu écris, comment tu écris et... merci d'écrire, tout simplement !
PS : Je n'ai pas encore lu la première partie de ton histoire originale mais dès que je serais en état de lire un autre registre que toutes tes fics précédentes, je m'y mets ♥
Dernière édition par Alexander / Tunisie le Mer 30 Juin - 17:00, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Mes Textes | |
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