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Auteur | Message |
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| Sujet: Mes Textes Mer 23 Sep - 20:24 | |
| Ben je commence, un texte sans prétention entre la Prusse et son cher Fritz, alors jeunôt contexte historique : Fritz, pas encore couronné et tout jeune du haut de ses 18 printemps, a tenté de fuir en Angleterre avec son amant, légèrement plus vieux que lui. Seulement son père les surprend, les fait emprisonner et, sous les yeux de son fils, fait décapiter l'amant avant de laisser Fritz croupir en prison pour un temps - Spoiler:
Qu’est-ce que c’est que l’amour ? Est-ce là pour un homme ? Pour une femme ? Pour une terre?
Froid, tout est tellement froid autour de lui, en lui... L’adolescent n’attend qu’une chose, les ténèbres. Oublier le bruit d’un corps qui tombe, celui du sifflement d’une lame, celui de la…
« Ah ! »
Est-ce un cœur, qui bat si douloureusement dans la poitrine ? Est-ce le sien ? Non, ce cœur là, il ne le connaît pas. Friedrich sait qu’il est mort, que l’organe sanglant s’est extirpé de sa poitrine pour aller rouler dans la poussière aux côtés de la tête de Hans. C’est leur sang à tous les deux, qui se répandit sur le sable, ce jour là. Le jeune homme ne peut rien faire contre les souvenirs. Pleurer ? Il n’a plus assez de larmes, plus assez d’envie, plus assez d’amour et de pitié envers lui-même, pour cela. Hurler ? Mourir encore et encore, chaque jour que Dieu fait. Seul, incroyablement seul…
« -Hé bien, est-ce vraiment là, devant moi, le futur dirigeant de la Prusse ? Celui qui sera l’un des plus grands hommes de tous les temps ? »
Douce voix narquoise dans les ténèbres de son esprit. Friedrich rouvre les yeux, il sait qu’il n’est plus seul dans son cachot. Non, il y a l’Autre, cet être ambigu dont au fond, il ne savait que penser.
« -Un grand homme ? Allons Gilbert, je suis mort avant d’avoir vécu…mais ça, vous ne pouvez pas le comprendre, vous, les nations. Tous ces chagrins, ces pertes…. Au fond, je vous envie… »
L’atmosphère semble se faire encore plus glaciale, soudain, dans la pièce aux murs poisseux, mais l’adolescent n’en a que faire, insensible à tout. Gilbert laisse passer un temps de silence, avant de reprendre la parole, peut-être à réfléchir aux choses du passé ? Et ses paroles ont un goût bien amer…
« -Mon pauvre petit dauphin, si les choses étaient aussi simples… Mais nous aussi, nous connaissons l’abandon, la haine et même l’amour, pour certains…
-Vous avez déjà été amoureux ?
-Non… »
De nouveau le silence, Friedrich a l’impression de sentir des odeurs de printemps et d’herbes folles, dans sa prison putride. Il lui semble presque entendre hennir les chevaux tandis que vole la cape blanche du garçon tenant l’épée. Il connaît la tignasse blanche, il connaît les yeux rouges… Ainsi, Gilbert a véritablement été un enfant, autrefois ? Mais déjà, la vision évanescente s’enfuit, incertaine d’avoir elle-même existée.
« - J’ai perdu ce qui comptait pour moi, avant même de me rendre compte que je l’aimais …»
Que les mots semblent soudain bien maladroits, dans la bouche de l’albinos ! Comme si cet aveu lui coûtait. Friedrich ne répond rien, il sait que c’est là un secret, que l’homme lui offre. Lui prouver que tous, humains et nations, sont égaux devant Dieu, dans la douleur. Gilbert ne murmure pas à mi voix, les boucles brunes de la Hongroise, son habileté à l’épée, son sourire, il ne dit rien mais l’adolescent arrive à deviner dans ses silences.
« - Mon petit Dauphin, tu me détestes ? »
Friedrich se redresse sur sa couche, des questions de ce genre sont bien rares, venant de Gilbert, et l’adolescent n’a soudain plus aucun mal à imaginer l’enfant que la nation fut. Avec l’énergie du désespoir, il se précipite dans les bras de l’albinos, le visage enfoui dans sa veste. Les lourds boutons dorés lui éraflent les joues, mais il n’en a que faire.
« -Non, bien sûr que non….
-Tu as voulu m’abandonner …. »
Oui, partir en Angleterre, s’enfuir, s’enfuir avec l’homme qu’il aimait. Friedrich étouffe un sanglot, il sent des doigts amicaux lui caresser les cheveux, comment expliquer ? La douleur revient, toujours plus grande, toujours plus étouffante, l’adolescent est incapable de parler. Gilbert ne dit rien, lui non plus. Non, il ne comprend pas, il ne comprend rien.
« -Là, mon petit Dauphin, ne pleure plus… je te ferais roi, tu vas voir, et tu seras le meilleur
-Tous ceux que j’ai aimés ont été détruits, si j’aime ma nation, si je vous aime vous, alors que se passera-t-il ?
-Un triomphe, jeune Fritz, un triomphe…. »
La douleur sera toujours là, jamais ils ne pourront se comprendre entièrement, mais pour quelques temps, ils vivront l’un aux côtés de l’autre. Ils seront frères, amis, amants, pères, ils s’offriront tous ce que des gens comme eux, n’ont pas pour habitude d’avoir et d’aimer.
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| Sujet: Re: Mes Textes Mer 23 Sep - 20:29 | |
| ...J'aime beaucoup ! ^0^
C'est une bonne idée, et tu écris aussi très bien sur Prusse~ J'aime particulièrement la fin ! ^^ |
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| Sujet: Re: Mes Textes Mer 23 Sep - 20:36 | |
| Merci beaucoup ^^ ça me fait plaisir d'avoir un commentaire de la part d'une auteur aguerrie de fic Hetalia ^^
et oui, j'ai un gros gros faible pour Prusse |
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| Sujet: Re: Mes Textes Mer 23 Sep - 20:38 | |
| Ahah, auteur aguerrie ! J'aime bien l'expression :D
Non, mais sérieusement, ça manque les fics en français, surtout sur Prusse ! ^_^ |
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Elizaveta / Hongrie Királynője Serpenyő
| Sujet: Re: Mes Textes Jeu 24 Sep - 8:59 | |
| Aaaah tu as posté ton joli petit OS sur Gilbert & Fritz ! Je l'aime beaucoup (et me fait penser que mon mien est minable, à côté XD) |
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| Sujet: Re: Mes Textes Sam 26 Sep - 20:36 | |
| mais elle est très belle ta chronique, Eli, et résume parfaitement l'affaire, tu devrais la poster :D En attendant, un drabble pour Eli, justement Ludwig - Roderich, Noyade- Spoiler:
Il n’y avait aucun sentiment dans l’air, juste quelques notes de piano qui s’échappaient pour remplir la pièce. Ludwig en reconnut l’auteur, du Beethoven, une manière élégante pour Roderich, de le narguer, bien évidemment. L’Allemand ne savait même pas ce qu’il venait faire ici, dans ce salon, et à vrai dire, mourait déjà d’envie d’en repartir. Mais l’Autrichien ne lui en laissa pas le temps, cela aurait été trop beau.
« -Tiens, mais ne serait-ce pas là le retour du fils prodigue ? Prenez un siège et ne me déconcentrez pas… »
Etrangement, tandis qu’il obéissait, Ludwig se sentit à nouveau petit garçon, minuscule par rapport au brun. Aucun des deux ne parlaient, préférant se laisser porter par la musique plutôt que de se noyer dans les mots. Alors l’ambiance sembla plus détendue, amicale. Lorsqu’il repartit, l’Allemand souriait. De nouveau seul face à son piano, l’Autrichien faisait de même. Ils n’avaient pas parlé, pas de « bonjour », « comment allez-vous ? », « je suis heureux de vous revoir, cela faisait longtemps… ». Non, ça il n’y en aurait jamais. Mais une mélodie légère au piano, une mélodie simplement pour dire « tiens, vous avez l’air d’être en forme, j’en suis heureux, n’hésitez pas à repasser.. ». Juste ça. Et le silence les aidait à ne pas sombrer.
et un pour Ludwig Japon –Hiroshima- Spoiler:
« Abandonne à présent… » Kiku pouvait sentir tous les regards se poser sur lui. Un dernier coup venait de se jouer, un coup de maître. Alfred l’avait attaqué, par deux fois, avec quelque chose de tout bonnement innommable. Comment expliquer cette douleur ? Les veines gonflées transparaissaient en un monstrueux amas sous la peau pâle, la sensation de brûlure ne me quittait pas, l’étouffait, et chaque inspiration était une nouvelle torture. Par endroit, sa chair se meurtrissaient en de monstrueuses cloques purulentes, faisant paraître les brûlures sur sa peau, réminiscences incendies de Tokyo, pour de vulgaires égratignures. Alfred l’avait frappé une fois. Alfred l’avait frappé deux fois. Lentement, Japon posa un genou à terre. Ce n’était pas devant USA qu’il capitulait, mais bien devant une souffrance inhumaine que tous apprendraient à craindre, dans les années à venir. Chaque mouvement faisait éclater un bouton de pus sur ses bras ou bien ses jambes. Hiroshima Nagasaki « -Je reconnais ma défaite… » Arthur, Alfred, Francis… Tous soupirèrent, soulagé qu’enfin le dernier membre de l’Axe capitule. S’en était fini, sous le ciel de septembre et un parfum d’automne, les combats allaient prendre des allures de mauvais souvenirs. Hypocrites… Kiku ferma les yeux, il pouvait sentir les yeux d’Ivan qui le détaillaient avec un intérêt presque morbide, le sourire fier d’Alfred, heureux de son…« exploit ». Il ricana, devinant déjà que les deux nations mouraient d’envie d’utiliser l’arme nucléaire l’une contre l’autre. Mais Japon savait aussi qu’aucune n’oserait réellement et que tous trembleraient encore plus. La douleur était insupportable, mais Kiku le sentait, dans un futur proche, cela serait encore pire. Radiations. Les Occidentaux ont un mot pour ça, non ? Alors, les lèvres craquelées murmurèrent un ensemble de syllabes, puis ce fut le noir complet APOCALYPSE
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Ludwig / Allemagne Admin L'amour et la haine sont des parents consanguins
| Sujet: Re: Mes Textes Sam 26 Sep - 20:56 | |
| Le premier est magnifique avec cette présence de la musique qui remplace aisément les mots qu'on ne saurait pas prononcer. Le second je l'adore tout autant. La souffrance de Kiku face à cette arme de destruction. J'aime tes écrits. |
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| Sujet: Re: Mes Textes Sam 26 Sep - 21:07 | |
| Le second m'a... presque fait pleurer... Il est... atroce et magnifique. J'ai imaginé le Japon et sa fierté (tout comme je l'avait fait en cours d'Histoire) capituler à cause de cette arme, dont pour l'instant il est le seul à connaître la souffrance. Pauvre Kiku ;A;
*je lirais tes autres écrit plus tard, sois en sûr* |
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| Sujet: Re: Mes Textes Sam 26 Sep - 21:27 | |
| merci beaucoup vous deux, je suis heureuse de voir que vous fonctionnez si bien avec l'empathie de mes récits :D
je vous aime? :love1: |
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| Sujet: Re: Mes Textes Sam 26 Sep - 21:30 | |
| Wo-ooh pour les deux mais en particulier sur le deuxième. Les bombes, la douleur de Kiku c'est très bien rendu ! |
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Elizaveta / Hongrie Királynője Serpenyő
| Sujet: Re: Mes Textes Dim 27 Sep - 9:20 | |
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| Sujet: Re: Mes Textes Dim 27 Sep - 19:51 | |
| Damn it, j'ai pleuré au premier.
ET aux deuxième.
Quelle plume! Mais quelle écriture ô_ô! Si je peux me permettre, tu dois surement faire des études de lettres? |
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| Sujet: Re: Mes Textes Dim 27 Sep - 19:57 | |
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| Sujet: Re: Mes Textes Dim 27 Sep - 21:02 | |
| beuh... merci vous trois Arthur: tout à fait, je sors de prépa |
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| Sujet: Re: Mes Textes Mer 21 Oct - 13:48 | |
| Voilà un essai de texte sur l'enfance de la Prusse, ou plus précisément sa création, en espérant qu'il vous plaise ! Le chevalier- Spoiler:
Cela fait quelques temps maintenant, que Germania est parti, les laissant à charges des empereurs et dirigeants du minuscule Empire Romain Germanique. Minuscule car ce n’était encore qu’un enfant, à peine capable de courir sans tomber à chaque fois, et pourtant, comme son territoire était déjà grand ! Gilbert, lui, il n’est pas grand-chose. Non, pire. Rien du tout, il n’est rien du tout… Mais aujourd’hui, l’empereur l’a fait appeler. L’albinos est terrifié, ne sachant pas du tout ce que l’on attend de lui… Barberousse le regardait avec bienveillance, tandis qu’il s’agenouillait devant son trône. Aussitôt, un poupon blond vint jeter ses bras potelés autour de son cou. Saint Empire Romain Germanique. « Ludwig », chuchota-t-il, au creux de son oreille. Mais le cadet secoua la tête dans une grimace. Il ne voulait pas de son nom humain, il était une Nation, une grande et peut-être qu’un jour, il serait le Monde ?
« -Gilbert, nous nous sommes mis d’accord, sa sainteté le pape Innocent III et moi-même, pour t’accorder ce qui t’es du, de par ta nature. » La voix de l’Empereur est puissante et semble faire s’ébranler le château sur ses fondations de pierre. Germania aussi avait une voix comme cela, son aîné en avait aimé le son autant qu’il l’avait craint également. Ludwig, lui, était peut-être trop jeune pour s’en souvenir ? « Tu n’es pas sans savoir que plusieurs pays combattent en terre Sainte, pour récupérer le Tombeau du Christ aux Infidèles… l’Angleterre, la France, nous… tous les soldats du Christ répondent à l’appel. Des ordres se créent… Tu crois en Dieu, n’est-ce pas mon petit ? »
La gorge sèche, Gilbert acquiesça. Les doigts de l’Empire Romain germanique étaient accrochés aux siens, s’amusant à les plier et les déplier.
« -Il y a un hôpital, le Deutschritter-Orden… les Français l’appellent Sainte Marie des Allemands. Nous avons décidés de le convertir en ordre de Chevalerie, comme ils en ont fait le souhait. Des moines guerriers… »
L’albinos ne comprenait pas vraiment ce principe, pour lui un moine était chauve et obèse et s’occupait de faire la messe et de leur apprendre le latin. Il essaya d’imaginer le moine Basilius, un de leur précepteur, en train de brandir en hurlant, une masse d’arme, pour fracasser des crânes infidèles. Cela serait plus ridicule qu’autre chose.
« - Gilbert, ce que j’essaye de te dire, c’est que tu seras le Deutschritter-Orden… Tu vas aller les rejoindre, ils seront ton peuple et toi leur…..nation. Tu les représenteras, tu souffriras pour eux, ce sera dur,très dur. Bien loin de la vie que tu as connu jusque maintenant…. Tu auras un chef, aussi, ce ne sera plus moi. Et surtout, tu seras indépendant…avec l’appui de l’Eglise et du Saint Empire Germanique, derrière toi. En Terre Sainte, vous devrez gagner un territoire, des quartiers généraux… »
« -Alors…. Je vais devenir moine ? »
L’enfant n’a pas envie de se faire une tonsure. Il n’a pas envie de dire la messe tout en tuant des gens. Et puis le latin, il n’aime pas ça, ça le fait bégayer.
« -Tu vas devoir faire trois vœux et les respecter pour que les tiens les respectent également : pauvreté, obéissance et chasteté. » Pauvreté, bah, il n’avait jamais eu plus de trois sous à lui, au fond de sa bourse, alors ça devrait aller. Obéissant, il pouvait l’être quand on le menaçait d’une raclé et chasteté, de ce que Gilbert en savait, cela lui interdirait d’embrasser les filles. Ca tombait bien, il n’en avait pas envie.
« -Viens voir ton costume ! »
Ludwig l’entraîne à sa suite, souriant d’un sourire où manquaient quelques dents. Heureux. La tunique qu’il lui présente est blanche, tellement blanche qu’à côté, les cheveux de Gilbert semblent gris. La croix noire se détache avec netteté sur le tissu. Le Christ vainquant les ténèbres… Brusquement, l’enfant prend conscience qu’il va partir. Un prêtre l’attend dans l’église pour qu’il prononce ses vœux, il allait laisser Ludwig ici, derrière lui. Barberousse ne l’emmènera pas en Terre Sainte, il était trop jeune pour le voyage. Combien de temps allait-il s’écouler avant que les deux frères ne puissent se revoir ? Alors, sans un mot, Gilbert prend son cadet dans ses bras. Le petit gigote, il n’aime pas ça, il ne comprend pas, pour lui tout n’est encore qu’un perpétuel amusement. Gilbert veut lui dire qu’il l’aime, qu’il l’adore, qu’il ne veut que le protéger… mais il est trop jeune pour trouver les bons mots. Ce fut dans le silence qu’ils se quittèrent…
*** « -Alors comme ça, t’es un vrai moine toi ? »
« -non, un chevalier teutonique, abruti ! »
La nation blonde éclata de rire. Gilbert ne l’aimait pas beaucoup, cette France, et peinait à résister à l’envie de lui casser la figure. Mais la présence de leurs deux grands maîtres empêchait tout pugilat. Francis devait sans doute avoir le même âge que lui, il avait suivi ses gens en Terre Sainte, pour défier Saladin. Si le blond avait prit un habit monastique, cela était bien plus par jeu, contrairement à Gilbert, il n’en représentait pas. Être une nation lui suffisait bien assez. Pourquoi les Templiers alors ? Il avait aimé leur costume, il aimait leur courage et leurs idées. Ainsi, les chevaliers du Temple étaient devenus ses tuteurs, lors de la croisade. Il s’entraînait souvent avec Gilbert, pour le cheval ou bien l’épée, et ne manquait absolument aucune occasion de le taquiner.
« -Gilbooo, tu montes à la templière avec moi ? Tous sur le même cheval ! »
Le petit teuton grimaçait, tapait du pied et refusait. France était trop tactile, pour lui, et jamais il n’était capable de dire lorsqu’elle se moquait de lui ou bien était sérieuse. S’il n’y avait eu les musulmans, Gilbert aurait crié haut et fort que Francis était idiot et méchant. Mais ils étaient alliés et devaient se battre ensembles, les disputes ne leur étaient pas permises. Le blond s’amusait, de voir ce minuscule bout d’homme avoir soif de puissance et de batailles. Il ne pouvait pas comprendre, il avait des terres, lui. Gilbert n’avait encore que quelques commanderies éparpillées ça et là. Des hôpitaux.
Des batailles, ils en eurent. Les différents ordres de chevaleries attaquaient toujours en première ligne. Francis et Gilbert ne prirent part qu’à une seule. Les chevaux hurlaient de terreur, les hommes massacraient et tous les chevaliers autour d’eux, tombaient. Couvert de sang, l’albinos était pétrifié, restaient-ils encore des gens à eux en vie, dans ce charnier ? Brusquement, une main l’agrippa et le hissa en selle. Petit à petit, les bruits du combat disparurent et Gilbert comprit qu’ils étaient loin. Francis l’avait prit avec lui. Une vilaine estafilade lui barrait le front, il pleurait. Le petit chevalier teutonique ferma les yeux, luttant contre une nausée tenace. Il essaya de se souvenir de quelque chose d’heureux, quelque chose pour oublier tout ça… mais rien ne venait.
« -Francis, je veux rentrer … j’arrive même plus à me souvenir du visage de mon petit frère »
« -Rentrer où ? Tu n’as nulle part où aller… »
Ils s’étaient blottis l’un contre l’autre, assis dans le sable du désert, partageant leurs larmes et leur douleur. Lorsque la nuit tomba, les survivants de la bataille vinrent les retrouver. Il n’y avait plus qu’une vingtaine de templiers, quand aux chevaliers teutoniques, même pas cinq. Parce que son ordre se donnait pour but de soigner également les pèlerins, Gilbert s’occupa de panser les nombreuses plaies de la France.
« -Moi aussi je vais rentrer, je ne suis pas Templier, j’ai une maison qui m’attends… ici, il y a juste la mort. Rien de bon ne va arriver, rien de bon … »
***
Porte la croix et tu auras un territoire…
Gilbert observait les dernières lueurs de l’incendie se répandre tout autour de lui. Il avait combattu avec ses chevaliers dans ce territoire de l’Empire Germanique, christianisant par la force ou bien détruisant tous les païens qui s’y trouvaient. Comme on le lui avait demandé. Cela était la seule condition pour que cette terre soit à lui. Soit lui…. Et si l’Empereur ne tenait pas sa promesse ? Et si il le trahissait ? Le garçon avait peur de réfléchir, tout semblait si proche et pourtant, si irréalisable… Le galop d’un cheval, Frederique II approchait. Gilbert inspira profondément, l’odeur de la terre se mêla à celle de la chair brûlée, dans ses narines. Il regarda l’homme altier sur son cheval. Une petite ombre émergea de sous la cape royale et dégringola à terre. L’albinos hoqueta en reconnaissant son petit frère. Ludwig avait grandit, toujours aussi beau, toujours plein de vie. L’enfant se pendit à son cou, gloussant de joie, et ne l’accueilli que par deux mots.
« -Bonjour, Prusse ! »
Prusse. Un cri étouffé lui étreignit la gorge, Gilbert serra l’Empire Romain Germanique contre lui. Ca y est, il était un pays ? Le tissu noir de l’habit de son cadet, absorba ses larmes, tandis que Ludwig continuait de rire. Il ne voyait pas que l’habit de l’albinos était teinté du sang de ses victimes, bien trop innocent pour cela, et l’espace d’un instant, Gilbert cessa de penser qu’il était un montre. Le sourire de son frère, ce sourire dont il n’avait pu se souvenir, s’inscrivait à nouveau dans sa mémoire. Son grand Maître était Prince de l’Empire. Il était un pays…
« -Oui, oui…bonjour Saint Empire Romain Germanique….. Bonjour… »
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Elizaveta / Hongrie Királynője Serpenyő
| Sujet: Re: Mes Textes Mer 21 Oct - 14:00 | |
| C'est vraiment adorable, bien écrit, on a envie de serrer le mini Gilbo dans ses bras !!! Bravo |
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| Sujet: Re: Mes Textes Mer 21 Oct - 14:06 | |
| J'ai adoré l'image du gros moine avec sa masse d'arme ^_^ |
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| Sujet: Re: Mes Textes Mer 21 Oct - 14:09 | |
| Gilbo is love, Gilbo is love même s'il ne l'assume pas XD ne l'oublie pas, Eli XD
Lili ==> merci ^^ toujours se méfier des moines, attention ! XD |
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| Sujet: Re: Mes Textes Mer 21 Oct - 14:12 | |
| L'habit ne fait pas le moine
*sort xD*
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Ludwig / Allemagne Admin L'amour et la haine sont des parents consanguins
| Sujet: Re: Mes Textes Ven 23 Oct - 17:25 | |
| A cause de La Chanson de Roland et de Gargantua, le terme de "moine guerrier" m'a fait sourire. (C'est bien les seuls personnages que j'apprécie dans ces deux oeuvres). J'ai peur de répéter ce qui a déjà été dit alors... je me prosterne. |
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| Sujet: Re: Mes Textes Ven 23 Oct - 20:03 | |
| merci Ludwig mais te prosterne pas, je t'en prie é__è |
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| Sujet: Re: Mes Textes Mar 27 Oct - 22:54 | |
| Le Professeur- Spoiler:
Le professeur était assis à son bureau, une pipe dans la bouche, Arthur le regardait silencieusement, à travers la mince ouverture de la porte. Des semaines, cela faisait des semaines qu’il observait ainsi John, comme il osait parfois l’appeler alors qu’ils prenaient un café ensemble. Pourquoi avait-il ainsi sympathisé avec le professeur ? Hé bien, disons qu’avec les crises de ce siècle (Bon Dieu, allaient-ils y survivre ?!), Angleterre se posait de plus en plus de questions… - Entrez donc, Arthur. Je ne mange que des étudiants, vous le savez bien… et encore, seulement au petit-déjeuner ! Edith les accommode à merveilles avec le bacon et les œufs … Damned ! Cet homme devait être surhumain pour avoir pu le démasquer ainsi … Aucun doute, cela prouvait que John était un élu, un vrai de vrai… Le blond toussota, réajustant sa cravate d’un geste digne et …so british. Bien, il était donc tant pour lui de faire son entrée. Il s’était assis, aussitôt John plaça une tasse de thé sous son nez. Les aiguilles de sa montre indiquaient cinq heure pile. Arthur inspira profondément et parla. John, lui, était à nouveau attelé à la correction de ses copies. L’Angleterre se trouvait ballottée dans un siècle fou qui n’apportait rien d’autre que la désillusion. La nation recherchait avidement quelqu’un pour l’aider. Nouer un pacte faustien. Lui créer toute une mythologie, la lutte éternelle du bien contre le mal. Des héros… - Je n’ai rien… rien de véritablement à moi… tout est emprunté aux autres…à mes frères…à…. Et le pire, c’est cet idiot de Francis… La légende du roi Arthur, ça, ça vient de ses gens… S’il vous plait professeur, vous êtes anglais… vous pouvez m’écrire Mon Histoire ? Celle qui redonne espoir… Celle qui contient tout ce que j’aime… Ses fées et lutins n’étaient rien de plus qu’un parfum évanescent dans l’air. Des ombres amicales mais qui ne pouvaient tout à fait se battre pour lui. Parce qu’il manquait la Foi. John acquiesçait encore et encore, le nez plongé dans une pile de feuilles. Puis il se figea. Arthur remarqua alors qu’il avait cessé de corriger. La feuille était retournée sur son verso, vierge. Sauf que John avait saisit son stylo pour y griffonner quelque chose. "Dans un trou vivait un hobbit"
Le Bien contre le Mal… Comme dans un conte pour enfant… « Merci, merci beaucoup professeur Tolkien… » *** Francis l’avait invité au cinéma, Arthur n’avait accepté que pour le film, espérant échapper au bonus des mains perverses pour le tripoter dans le noir. The Lord of the Ring L’adaptation d’un des livres anglais les plus célèbre au monde. La corruption des hommes, la déchéance, l’avilissement de la beauté, le retour du mal… La fuite du merveilleux… Des havres gris inaccessibles…. Tout cela s’étalait à présent sur l’écran… Et Arthur sentit son cœur se briser. Damn, John ! Au départ, cela ne devait être que Bilbo… qu’un conte merveilleux sur un petit personnage ayant de belles aventures… Et puis on a du continuer, on a du mettre tout le poids du monde sur un autre petit héros, le faire souffrir, et en tuer tellement…oh, en tuer tellement… Parce que les contes ne pouvaient plus répondre à nos questions à tous les deux… Parce que la souffrance et le désespoir étaient tel que tu te devais de l’écrire… Quel poids t’ais-je donné, moi qui ai voulu que tu me crées un monde de merveilles ? Après tout, tu n’étais qu’humain… et toi aussi tu as vu l’horreur.
Je rêve d’une histoire qui ne s’inscrirait pas dans un livre de chair et de sang
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| Sujet: Re: Mes Textes Mer 28 Oct - 9:39 | |
| ... Magistral, mon cher tsss tsss, superbe. Le thé de 17h, Tolkien et moi réunit dans une même fic écrite par un aristocrate exceptionnellement doué. Je suis aux anges. (Roderich, my love. ) |
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| Sujet: Re: Mes Textes Mer 28 Oct - 9:40 | |
| ....Ca roXXe. (excuse mon manque de vocabulaire.. ) |
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Ludwig / Allemagne Admin L'amour et la haine sont des parents consanguins
| Sujet: Re: Mes Textes Mer 28 Oct - 9:51 | |
| Je voyais très bien Tolkien avec sa pipe ! Et la fameuse phrase rédigée sur une copie d'étudiant... C'est magnifique. (comme toujours). Tu me donnes envie d'écrire sur les frères Grimm.-sort- |
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| Sujet: Re: Mes Textes | |
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