Arthur était comme hypnotisé, ses yeux aux pupilles dilatées rivés sur les flammes du bûcher qui dévoraient...... Ludwig, leur maire, leur guide?
Comment avait-il osé les trahir ainsi? Se pourrait-il... se pourrait-il que les lycanthropes ne soient pas conscient de leur nature?

Hell, no. Impossible

Un châtiment juste pour un monstre sanguinaire n'était pourtant d'aucun réconfort. Certes, il se pouvait que Ludwig fut celui qui lui arracha sa sœur et son amant mais pouvait-on se délecter de la souffrance d'un Homme et du désespoir de son amie? Ludwig, tout lycanthrope qu'il fut, avait été assez Humain pour se destiner de sa propre volonté au supplice du feu. Avait-il senti la bête en lui?

Notre raison ,déjà si insuffisante pour prévenir nos malheurs, l'est encore davantage pour nous en consoler.

- Tu ne devrais pas être ici...ton âme devrait être monté...tu ne dois pas errer dans ce village Lukas.

- Et toi? Qu'est-ce que tu fais à errer ici? Berwald doit t'attendre au Valhalla....

- J'ai promi de veiller sur Sveinn et toi...Alors tant que Sveinn est en vie je vais errer....Viens, on va voir les autres.

Il prit la main de son frère pour le rassurer, se dirigeant maintenant vers la place où l'execution devait avoir lieu. Le maire, Ludwig se dirigeait vers le bûcher, il ne put s'empêcher de sourire.

- Enfin ils vont tuer un loup...Ce fut la plus grande bêtise de ce village, élire un loup pour maire.

Oui il le savait bien avant que le bûché soit brûlé que cet homme était un loup, il l'avait vu en vision. Il ne put que penser que pour cette raison qu'il avait été tué, il avait vôté contre un loup.

Il vit Megan au loin et emboita le pas pour aller dans sa direction, elle regardait le feu qui brûlait le corps du loup qui avait reussi à rentrer dans la bergerie.

Elle avait regardé les hommes emmener Ludwig jusqu'au bûcher. Elle pouvait lire la peur dans les yeux bleus de l'Allemand. Elle voyait son teint très pâle. Mais il ne se déroba pas, ne se débatit pas.

Elle se planta juste devant lui. Sonda son regard du sien, demandant d'une voix blanche :

- Est-ce toi qui... A tué Roderich ?

Mais elle n'entendit pas la réponse, le regard de Ludwig avait déjà fui, avec son corps qu'on emmenait au bûcher. Il fut solidement attaché. Des fagots furent placés contre ses jambes. Le feu monta petit à petit. La fumée entoura aussi le bûcher, faisant suffoquer le condamné et ceux qui étaient trop près.

Elizaveta regarda l'exécution jusqu'à la fin. Ses larmes coulaient. Pourtant elle le haïssait pour avoir enlevé des vies innocentes et sans doute celle de Roderich, de ne pas avoir défendu Gilbert... Mais... Il restait aussi en elle une parcelle de cet amour maternel, ses souvenirs de l'enfant timide et doux qu'il était.

C'est pour cela qu'elle n'avait jamais pu voter contre lui, même si elle préssentait que quelque chose n'allait pas, que Ludwig avait toujours voté contre des innocents. Et lui... Ne l'avait ni tuée, ni voté contre elle. Ludwig avait encore une partie humaine, sans doute, cette partie qui l'a fait voter contre lui-même, afin de ne plus commettre ces atrocités ?

Elizaveta le regarda brûler, elle l'accompagna jusqu'à la fin, plongeant avec desespoir quand le soleil se coucha ses doigts dans les cendres chaudes, toucher une dernière fois ce cher enfant qui était devenu un monstre. Avant de s'en retourner chez elle, pâle et vide, comme un fantôme, serrant toujours des centres dans une main, la petite croix argentée de l'autre.

Ce qui était fait était... fait. Il était le condamné. Bien, très bien. Peut-être qu'en se sacrifiant pour ce qui restait du village il les sauverait tous. Un mort aurait peut-être plus de chances de sauver ces âmes perdues qu'un vivant. Ludwig repoussa fermement le corps de la Hongroise, la jeune femme se serrant contre lui, voulant le retenir. Il n'était plus le temps des regrets et des larmes, le temps des souffrances qu'on laissait s'épancher hors de soi. Il restait une dernière chose à accomplir en tant que maire avant qu'il ne les quitte. Il devait nommer celui qui le remplacerait, qui aurait la charge de détruire les loups qui se dissimulaient dans ce troupeau.

- Je me dois de nommer mon successeur...

La salive lui manquait mais il réussit à prononcer ce qui resterait ses dernières paroles en tant qu'être humain.

- Islande prendra ma place dès demain.

Inutile d'offrir des formules de chance : cette fée les avait tous quittés depuis l'apparition des loups. La préparation du bûcher lui semblait lointaine, étrange, venue d'un autre monde. Il n'entendit pas la phrase cinglante d'Elizaveta, quémandant une vérité qu'il ne connaissait même pas. La vérité, celle que cherchait tous les villageois, ne lui apparut que dans la chaleur du brasier. Car il ne souffrait pas de ce feu sur son corps. Car il sentit ce qui était tapi en lui.

Je suis un loup.

Qui avait-il tué ? Il ne s'en souvenait plus. Trop de corps, trop de cris étranglés, trop de sang. Il se souvenait ne pas avoir été seul. Parmi les flammes, son regard clair croisa ceux des villageois. Il les vit, cachés parmi eux, sous une enveloppe humaine qui ne se fissurait que sous la clarté lunaire. Qui aurait cru qu'eux aussi étaient comme lui ?

Où est le feu ?

Il ne percevait même plus l'odeur du bois brûlé. Pas même le contact de l'air sur sa joue. Papillonnant des paupières, il vit la place désertée. Il ne restait plus que la Hongrie qui se tenait près du brasier éteint, pliée par la souffrance. Quand il vit sa main se tendre vers elle, il comprit sa situation. Il était demeuré sous la forme d'un esprit. … Depuis cette histoire de lycantrophie, son côté rationnel en prenait un sacré coup. Regardant sans la voir la silhouette d'Elizaveta disparaître dans la rue, Ludwig constata alors une présence. Plusieurs même. Des présences néfastes pour lui. Celles des victimes de son jugement, et de ses nuits de chasse.

Spoiler:

(je sais j'accélère xD)

Un jour de plus, une aube morne de plus....et un cadavre de plus. Le maire n'était plus: il avait eu le temps de désigner son successeur: le très taciturne Islande prendrait sa place. Tous, villageois comme loups garous tremblaient, ce matin là...que leur réservait le sort, cette fois-ci...

La pire des surprises. Le poste de maire devait sans aucun doute être maudit...

Islande était un villageois, le nouveau maire, et aussi le chasseur



NUIT 5: RECAPITULATIF

Les Loups ont mangé quelqu'un.

JOUR 7: RECAPITULATIF

Vivants:

Angleterre
Ecosse
Hongrie


Morts:

Megan: Salvatrice.
Iran: Sorcière
Tino: Voyante, amoureux de Héraclès
Grèce: Villageois, amoureux de Tino
Seychelles: Villageoise innocente
Vietnam: Villageoise innocente
Hong Kong: Villageois innocent
Norvège: Villageois innocent (Cupidon, au début de la partie)
Allemagne: LG (maire)
Islande: Villageois Chasseur
Lettonie: LG, tué par le Chasseur

->Vous devez voter pour une personne à tuer aujourd'hui.
->Vous pouvez bouger, mais la nuit tombée, votre personnage regagnera automatiquement sa maison
->Vous n'avez EN AUCUN CAS le droit de vous dire vos identités par MP (c'est de l'anti jeu ^^)
->Vous pouvez être paranoïaque xD
->Vous avez le droit de voter contre vous même
->La nuit tombera demain soir, ou plus tard, si il manque trop de votes.

Islande va tuer quelqu'un en mourant, puisqu'il était le chasseur :p

Who's playing hide'n'seek ?
Who wants to play with me.

Qui jouait, qui ne jouait pas. Ludwig ne jouait pas, l'allemand était monté, résigné à brûler, sur ce bûcher qui avait accueilli bien plus d'âmes innocentes que de coupables. Lysander resta une nouvelle fois près du brasier, le visage doucement réchauffé par cette chaleur habituelle. Une chaleur à laquelle se mêlait l'odeur de la nourriture, la nourriture qu'il avait oublié de prendre depuis des jours. Il avait faim. Il avait faim et ce loup garou, dévoré par les flammes, lui rappelait à quel point son ventre le magnait depuis quelques jours déjà. Il pencha la tête sur le côté.

Etait-il meilleur ? Cet homme avait peut-être tué Megan, avait peut-être tué tout les autres, mais il s'en était nourri. Il avait goûté la chair humaine. Goûté et adopté. Le roux se demanda quel goût pouvait avoir la viande de son prochain. Lorsque l'on aime, on a envie de manger l'autre, on mordille sa peau, on la lèche, on essaye de le prendre en soi, de l'unir. Peut-être que la finalité d'une vie résidait dans l'appétit de son prochain.

Ou peut-être pas. Quoi qu'il en soit, Lysander se demandait quel goût pouvait avoir la chair humaine à cet instant précis.

Spoiler:

Un roi un peu bête. Le monarque d'un village. Un Louis XVI un peu simplet en somme. La lettre de cachet, le bûcher la guillotine, tout cela n'était pas pour lui. Un costume trop grand pour ses frêles épaules. Pourquoi l'avoir désigné? Pourquoi lui avoir donné cette pomme empoisonnée? Comment donner la mort en retour de la sienne, par Ludwig. Car plutôt qu'une "promotion", cet acte était bien une condamnation voilée. Et voilà qu'il se retrouvait seul, dans cette mairie improvisée encore souillée du sang de son frère.

Des craquements, des tintements et puis plus rien. La lumière blafarde, artificielle s'était éteinte. Seuls quelques rayons d'une lune dorée pénétraient difficilement à l'intérieur de la pièce au travers des vitres, sales. Un reniflement puis un grattement, il lui semblait entendre le grincement sinistre de la porte et, au loin, des volets claquer. Le fruit de son imagination, comme chaque nuit. Ou peut être pas?

Ses doigts coulèrent le long de l'accoudoir, raclant le velours poussièreux, et se posèrent sur une surface boisée. Ses yeux se fermèrent tandis qu'un léger sourire s'étala sur ses lèvres fines. Sentir la crosse de la baïonnette sous ses doigts avait un étrange effet appaisant. Etrange comme les choses d'ordinaire synonyme d'horreur et de mort pouvait également signifier la vie. La survie. Une ombre passa sur ses paupières et, se redressant, il scruta la nuit brumeuse. Une ombre.

N'écoutant que son courage -et surtout son incroyable bêtise-, il attrapa lentement le fusil et sorti silencieusement. Seul le bruit de son souffle raisonnait à ses oreilles, étourdissant. Ses oreilles bourdonnaient, sa vue se troublait et sa poitrine se serrait sous l'effet du stress. Toujours la même ombre, rapide surgissait çà et là. Dans un état second, il leva le canon de son arme et, tandis que la bête se ruait sur lui, il tira, froidement.

Ecrasé sous le poids de la bête puante, sa tête bascula sur le côté, à moitié arrachée du reste du corps tandis qu'une dernière image s'imprima sur la rétine de ses yeux déja vide. Une petite ombre s'écroula, à quelques mètres de la, touchée par erreur alors que le tire fut dévié.

La faible lumière éclairait désormais une chevelure courte, blonde de ce qu'on pouvait en voir.

Il avait tué le petit Raivis

Quick Edit (apparemment faut que je nomme un maire xD) *rembobine la cassette*: Il allait surement mourir. Surement? Que disait-il, il ALLAIT mourir. Aussi prit il ses dispositions. Comme il ne connaissait pas les autres et puis que, de toute façon "advienne que pourra" derrière lui (autrement dit il s'en fichait pas mal), il désigna à la va vite son successeur.

Lysander

Spoiler:

Paf, Raivis, t'es mort.

(*mode narrateur incompétent off*)

Islande avait tué l'innocent petit letton. Enfin, pas si innocent que ça...puisqu'il était un loup garou...

Lysander regarda Elizaveta avec de grands yeux. Il avait l'air un peu idiot comme ça d'ailleurs.

Finalement, un sourire carnassier barra son visage.

" Eliiiiiizavettaaaaa <3"

Edit Francis:

Récapitulatif des voix:

Elizaveta: xxx

Reste à voter: Elizaveta

Les deux insulaires la regardèrent avec des yeux mauvais, votant à voix haute contre elle. A quoi cela servait-elle qu'elle vote encore ? Tout était joué.

- Eh bien, je vote aussi contre moi-même, pour un coup, nous serons d'accord.

Il n'y aviat aucun tremblement dans sa voix. Juste une grande lassitude. Elle allait mourir brûlée. Sans doute dans d'atroces souffrances. Sa seule consolation et de rejoindre ainsi les gens qu'elle aimait et qu'elle vaiat perdu.

- Juste une chose... Est-ce que mes restes pourront reposer près de ceux de Roderich ? C'est la seule chose que je vous demande.

Passant la petite croix d'argent autour de son cou, elle se laissa escorter jusqu'au bûcher.

Spoiler:

"Lu...lud...lud...Luwig...l...l...loup"

La surprise avait été tellement grande pour Tanoa qu'elle en avait complètement bégayé. Et en ce jour c'était désormais 2 loups qui se retrouvaient mort. C'était un si grand soulagement, Tanoa était soulagée que les villageois aient pu les avoir, mais en même temps tellement troublée par Ludwig. Elle avait du mal à décrire ce qu'elle ressentait et avait du mal à lui en vouloir. Cependant c'était lui qui l'avait un peu emmené au bucher. Dans tous les cas les loups désormais mort, devenus fantômes risquaient d'en prendre un peu pour leur grade. Tanoa qui n'était pas d'un naturel violent compterait plutôt les points si cela devait arriver. Quoique elle ne se priverait pas de quelques sermons. Oh oui le temps était venu d'avoir une grande discussion.

Spoiler:

Tout ceci tournait à la folie simple. Il voyait dans les deux frères des démons sortis des Enfers dantesques pour semer la discorde dans le village. Elizaveta n'avait aucune chance de s'en sortir. Mais un seul villageois avait-il la chance de sortir vivant de ce massacre ?

Ludwig demeura caché dans une des ruelles déservant la place. Il avait vu Raivis mourir, son corps transformé en celui d'un loup quand les autres l'avaient découvert au petit matin. Le chasseur avait fini tué par le compagnon de chasse nocturne de Raivis. Ludwig ne pouvait pas même haïr ces loups : il avait fait parti de leurs rangs, sans le savoir. Eux-mêmes ne savaient peut-être pas leur véritable condition.

Il attendit donc, dans ce coin reculé où il espérait qu'aucune âme errante ne vienne le tourmenter la fin de ce cauchemar.

...

C'est avec honneur et ...*snif* émotion que je conclus ce RP .... :p


Victoire des Loups Garous !

Après la mort d'Elizaveta, notre aimé et adoré dernier Loup Garou s'est jeté sur son frère. C'est la dure loi de la lycanthropie...

Arthur est notre survivant, de surcroît, loup garou (si c'est pas beau ça.)



Les Joueurs:

Islande: Chasseur
Angleterre: Loup Garou
Ecosse: Villageois
Lettonie: Loup Garou
Hongrie: Villageoise
Megan: Salvatrice.
Iran: Sorcière.
Tino: Voyante
Grèce: Villageois
Seychelles: Villageoise
Hong Kong: Villageois
Vietnam: Villageoise
Norvège: Cupidon
Ludwig: Loup Garou, Maire

Survivants:

Angleterre: Loup Garou


Je vous remercie tous TRES FORT pour avoir joué le jeu jusqu'au bout avec des posts horribles et magnifiques, pour avoir accepté de participer et ce, dans la bonne humeur (enfin...xD) et dans les règles ! Merci, merci !

Et bravo à nos trois escrocs lycanthropes: Arthur, Ludwig et Raivis ! On les applaudit ! (oui oui, même les morts !)

Vous avez le droit de clôturer le LG avec un post RP si vous voulez ^^

Et à bientôt pour le prochain LG, orchestré par Ludwig, qui a déjà une (super *slurp*) idée ! <3

Elle se laissa guider, attacher au poteau. Elle tremblait comme une feuille. Elle avait tellement peur d'avoir mal, elle savait que l'agonie serait insupportable lors de la crémation, elle espérait que le bois serait assez humide pour la tuer par asphyxiation. Elle vait peur, tellement peur de quitter cette vie.
Des fagots fûrent placés autour de ses jambes. De la paille avait été rajoutée aussi pour que les flammes montent vite et haut.

Et le feu fut vite allumé. Sa longue robe eut pour effet de faire monter encore plus vite les flammes. La douleur était atroce, Elizaveta n'était plus que douleur, elle hurlait de toute la force de ses cordes vocales, elle hurlait ses brûlures, elle hurlait son innocence alors que son corps se noircissait déjà en bas et que les flammes léchaient son corps entier.

Cela faisait mal, si mal, si atrocement mal ce corps qui brûlait... Mais, à travers les flammes, n'était-ce pas tous les êtres qu'elle avait aimé qu'elle voyait ? Qui lui tendaient la main ? N'était-ce pas le doux sourire de Roderich qui lui disait de venir avec lui ?

Et Elizaveta quitta cette enveloppe de chair et de cendres, et ce monde par la même occasion.

L'humain autrefois nommé Arthur Kirkland souriait férocement, un peu de sang ruisselant sur son menton. La bête achevait de prendre possession de lui.
Pourquoi la retenir? Son adversaire à l'instinct incroyablement aiguisé, Elizaveta, n'était plus. Nul besoin d'Humanité, le loup avait enfin triomphé de ce village d'imbéciles, laissant l'Humain mourant en lui au désespoir.

Et quel Humain! Quel cœur sensible et hardi! Kirkland avait été la créature la plus difficile à vaincre. Le loup avait pris son temps, il voulait plus que tout faire expier lentement ce cœur d'or, le noyant dans le sang qu'il ferait couler malgré lui.
Maintenant qu'il s'était entièrement livré au déchirement devant le corps sanglant de son frère, son propre ouvrage, il ne luttait plus contre ce fléau qui le dévorait à petit feu depuis des mois. Contre cette malédiction qui les avait tous les trois empoisonné. Ils avaient déchirés leurs proches, leurs amis, leurs amants. Ils avaient brûlé leurs semblables sans même en être conscient. Cette lutte permanente entre leur conscient humain et la bête sanguinaire qui sommeillait en eux les avait anéantis, lentement mais sûrement.

Tiraillé inlassablement par la souffrance, Ludwig s'était volontairement jeté au feu, le sourire aux lèvres, l'image de Feliciano chassant à jamais toute pulsion sanguinaire. Le visage pâle de Raivis, qu'on avait retrouvé aux côtés du chasseur Sweinn, n'exprimait que le soulagement. Et Arthur...

Arthur n'avait pas été condamné à mort, et n'était à présent plus suffisamment humain pour se suicider. La dernière chose qu'il avait faite en tant qu'Arthur, le visage crispé de douleur et baigné de larmes, avait été de placer les cendres de la fidèle épouse auprès de son compagnon de toujours et d'embrasser Lysander, qui avait compris bien trop tard.

Peut-être que Lysander n'avait pas voulu comprendre.

Devant les restes de son frère, naquit la bête et mourut l'Humain, pour toujours.

Ainsi s'achève l'histoire de Thiercelieux, écrite avec le sang des innocents sur les pavés d'un village fantôme.

VICTOIRE DES LOUPS GAROUS

"Ce fut une victoire complète, achevée par une campagne pénible et décidée par de savantes manœuvres."

Raivis ne comprenait pas...

Il était sur d'être aller se coucher le soir de la mort de Ludwig et voila qu'il était... ailleurs. Pas dans sa chambre.

Il était dehors.
Il était dehors et il avait mal.
Il était dehors et il voyait Islande écrasé par une énorme bête.

Il était dehors et Islande le fixait avec des yeux écarquillés.

Pourquoi...

Il était dehors et il mourrait.

Pourquoi ?

Et puis soudain, un flash, un souvenir, une réminiscence...

Une partie de lui changeait... sur le moment, il n'y avait pas de mots pour l'expliquer. Juste... différent. Plus sur de lui, plus... puissant.

Il était un loup et le monde était différent. Il était un loup qui appliquait la loi du plus fort. Et par conséquent, Loup-Raivis ne courbait l'échine que devant Loup-Ludwig et Loup-Arthur.

Les autres étaient... des proies. Voila. Des proies. Aucune inquiétude à ressentir de ce coté là.

Mais cette odeur... cette odeur, c'était différent.

Cette odeur évoquait menace, humiliation, servitude et cela, Loup-Raivis ne pouvait l'accepter. Les menaces devaient être éliminées sans pitié. C'était la Loi des loups...

Alors il lui avait arraché la gorge. La Nation était peut-être puissante pour ceux de sa race mais elle n'était rien contre lui loup-garou jeune et confiant en sa force. Cela avait choqué son petit frère humain au fond de lui, ce qui avait arraché un reniflement méprisant du loup. Eh quoi ? Evidement qu'il était plus puissant qu'un simple homme ! Et puis une femelle l'avait attaqué avec un hurlement de rage et de désespoir en voyant le mâle par terre. Elle aussi évoquait une sourde menace.

Elle avait subit le même sort. Morte elle-aussi et le goût du sang, son odeur entêtante, son coeur qui battait plus vite... si vite sous le coup de l'action l'avait enivrer, lui avait fait perdre la tête.

Quand il avait reprit ses esprits, il avait les poils poisseux de sang, les crocs écarlates et il n'y avait plus personne de vivant alors il était parti. Au fond de lui, son petit frère humain pleurait à chaudes larmes : "grands frères ! Grands frères"... Loup-Raivis ne comprenait pas et ne s'y attarda pas.

Le soleil allait se lever et lui disparaître... jusqu'à la nuit suivante.

Oui... oui... c'était ça... il avait tué Ivan, Natalya et Katioucha. Et surtout, il avait tué ses frères...

Et maintenant il mourrait.

C'était bien... oui. C'était bien.

Les yeux fixés sur les étoiles, son sang formant une auréole écarlate autour de lui, il se rappela. Un hoquet lui échappa et quelques larmes, les dernières, s'échappèrent de ses yeux écarquillés.

Il mourrait. C'était bien.