Loup Garou 5 - Les fantômes du Louvre

- Helenka, mon enfant…

Il n’y avait plus que le silence à présent. Un silence lourd de ville fantôme, un silence sans soleil. Sa propre voix, Roderich pensait ne pas l’entendre. Juste l’imaginer… Chacun avait voté, chacun avait condamné.
Des lettres se traçaient sur le miroir, une écriture malhabile d’enfant, celle là même d’Helenka alors que Roderich essayait de lui apprendre la graphie allemand. Peu soucieuse de faire plaisir à son tuteur, la petite fille bâclait le travail, faisant fi des tâches d’encres et autres cochonneries.

- Puisque Francis vous a choisi….. vous devez vous… vous effacer vous-même. Dites un nom et faites le. Choisissez qui doit vous succéder… Du courage, parlez la tête haute.

Du courage pour mourir, pour n’être plus rien. Facile à dire, pas vrai ? Du courage àç défaut d’autre chose. Il était trop tard pour les larmes et les cris alors autant partir avec dignité. Une dignité dont personne ne se souviendrait.

- Allez y, effacez votre nom

Qu’avait-il comme souvenirs avec Helenka ? Une petite furie accueillie sous son toit dont les colères pouvaient faire trembler les murs. Une gamine n’hésitant pas à embêter les autres, un diablotin aux boucles blondes. C’est tout. Elle lui volait ses lunettes, elle se cachait derrières sa jambe, elle riait, elle pleurait aussi un peu, mais juste lorsqu’Elizaveta n’était pas là, quand personne ne pouvait la voir, selon elle.
Un monstre d’ego qui ne pardonnait jamais, là-dessus ils s’étaient compris. Sans le dire, Roderich avait été fier d’elle, de son développement, de la manière dont elle avait pu survivre en se détachant de lui. Ludwig étant devenu amnésique et revendiquant l’héritage prussien, Feliciano étant Feliciano, Helenka devait être la seule personne qu’il pouvait véritablement appeler « enfant ».

- Ainsi, on m’enlève ma petite fille à moi, rien qu’à moi ? Adieu, innocente… Pour moi vous étiez une source de joie.

Helenka était un visiteur

Vivants :

Spoiler:

Morts

Spoiler:

Les Loups Garous décident d’une nouvelle victime et m’envoient un mp
La sorcière m’envoie un mp dès que je l’ai contacté
Les autres font ce qu’ils veulent à part détériorer le musée
Helenka a possibilité d’hanter à sa manière le Louvre et peut donc poster si elle en a envie

Invité Invité

- Adieu, innocente… Pour moi vous étiez une source de joie.

Le nom s'efface, et il en va de même pour la personne qui se tient debout dans cette pièce, soutenant ou évitant le regard des autres, qu'en sait le fantôme? Elle ne voit pas grand chose, sinon un brouillard perpétuel. En entendant les paroles de Roderich, elle décide de faire demi-tour, traversant le mur et rejoignant les autres. Mais avant que Helenka ne soit plus qu'une ombre dans la mémoire des autres Nations, la petite fille s'approche de la jeune femme, et lui somme de désigner son successeur.

- Dépêche-toi.

C'est la seule phrase potable que la gamine parvient à articuler. Trop impatiente que la nuit tombe; que les massacres recommencent. Les Nations se sont trompées une fois; elles se tromperont encore. Et encore.
Finalement, après quelques secondes d'hésitation, la sentence tombe. La blonde se penche et murmure à l'oreille du fantôme ce choix déterminant dans la décision des Belphégors. Un sourire satisfait sur le visage, l'esprit laisse la Nation disparaître, sans vraiment s'en préoccuper. Elle se tourne vers les vivants, ou du moins ce qu'il en reste.

- Toi.

La petite désigne Ludwig d'une main transparente.

- Mademoiselle l'Arrogante t'a choisi pour la remplacer. Même si ça ne semble pas l'enchanter.

La journée peut maintenant reprendre son cours.

Citation :: Congratulations, l'Allemand. Tu es le nouveau chef de sécurité. Enjoy!

- … Qu’est-ce que je faisais ?

- Saloperie de malédiction !

- Juste, question.

- Quelqu’un sait où il y a une machine a café ?

Spoiler:

Un musée quasiment vide, une gamine style fantôme décrépit, des couloirs plus inhospitaliers que la chambre de Yao la nuit, joli mélange. Ça tombe bien, il était en panne d'inspiration pour le scenario de son adoré Fatal Frame 36éme du nom /à venir sur la Playstation 8 en 2027, pensez à réserver dés à présent dans les points de vente participants à l'opération/

Franchement, il ne comprenait pas grand-chose au branle-bas de combat qui semblait saisir leurs rangs. Ils étaient là, en train de discuter, de tergiverser et de caqueter comme des poules. Pendant la discussion, il avait prit la parole et bizarrement, à peine quelques minutes plus tard, il ne souvenait absolument pas de ce qu'il avait bien pu dire. Il aurait même été incapable de déterminer à qui il s'adressait à la base. Peut-être s'était-il simplement déconnecté pendant une micro-seconde de la réalité. Ça arrivait souvent ces choses-là, ces passages à vide où tout ce qui nous entoure ne nous parvient qu'avec cette impression cotonneuse. Et cela arrivait tout particulièrement quand l'on avait faim.

*grouiiiik*

Non, rien à voir avec un certain crocodile égyptien, ce bruit était seulement la manifestation de son estomac. Il visitait le musée depuis le début de l'exposition, autant dire depuis longtemps. Et il n'avait rien avalé depuis.

Réminiscence time. Visualisation du plan du Louvre dans sa tête. Target Lock-On.

Laissant là Ludwig et sa toute nouvelle humeur de chien tête à claque, ainsi que tout les autre par la même occasion, le japonais quitta la pièce et s'engouffra dans les couloirs, en quête de sa cible.
Oui, ce n'était pas prudent de se séparer. Et alors ?
Il ne voulait pas faire son italien mais il avait faim. Point.

Les rares autres personnes coincées avec les nations dans le musée semblaient ne pas le remarquer. Ou plutôt semblaient ne pas vouloir le remarquer. Tant mieux.
Quelques portes, quelques salles, quelques couloirs à traverser et... Allelujah, le voilà. Celui qu'il cherchait tant, le seul capable de tuer ce fichu gargouillement qui s'élevait de son ventre, son unique amour en ce moment troublé.
Le Mac Donald.

Alfred, par tout les Kami du Japon, qu'Amaterasu vous honorent, toi et ta junk-food.

Qui disait qu'ils allaient tous mourir de faim déjà ?

Et voilà qu'il avait fallu attendre le jour où il était coincé dans un musée français avec des fantômes pas nets pour que Kiku prenne conscience des bienfaits du japan-bashing que l'Américain avait instauré chez lui après avoir lâché son « Little Boy » sur l'archipel.

Forcement, pas de clients. Boulangeries et autres boutiques de restauration, tout était en plan, là, comme ça, comme si seules les ombres pouvaient être à même de régner sur les lieux.
Comme si ça allait le gêner tiens.
Il se glissa dans le fast-food. Il avait assez de ces petites merveilles chez lui pour réussir à se composer son cher petit menu Best Of sans l'aide des serveuses habituellement présentes. L'endroit était trop silencieux, la nourriture était froide, il était seul alors que quelque chose de dangereux semblait se promener dans le coin mais c'était mieux que rien. Et puis, les frites, froides ou chaudes, ça a toujours le même taux monstrueusement élevé d'huile.

Bref, tout ça pour dire que le nippon restait content de lui. L'estomac remplit des immondices typiquement Alfredienne, il décida de revenir avec les autres, un cheeseburger dans une main, une tasse en carton remplie de café froid dans l'autre, l'air satisfait.
Dans la salle, l'ambiance avait l'air au trente-sixieme dessous. Entre la Suisse râleuse comme à son habitude, Ludwig rejouant le remake de Twelve Angry Men et les autres à cran... Youpi youpie, joie joie.

Bref.

La nouvelle façon de parler de l'Allemand l'agaçait. Depuis son départ en quête du McDonald. Même un peu avant ça en fait.
C'est comme si Kiku avait été en train de se défouler sur quelqu'un, mais que la personne en question avait disparue sans prévenir, sans qu'on le remarque. Il avait ce sentiment. Son léger énervement glissait donc vers une autre tête.

Ludwig voulait du café ? Il allait en avoir. Kiku se posta derrière lui et vida très soigneusement la tasse sur le germanique..

- Ce n'est pas en te la jouant bouledogue allemand – *cought cought* – que tu vas réussir à nous sortir de là vivant.

Ça, c'est fait. Ne restait plus qu'à espérer que le victime du gobelet de café se reprenne. Ignorant les regards, Kiku préféra s'éloigner sans trainer du blond et s'assit contre un mur pour finir son cheeseburger. Ça y est, le trou de son estomac était colmaté, il pouvait enfin se reconcentrer sur leur situation à tous.

Spoiler:

C’était fini, Helenka allait disparaître… Enfin! Elle ne verra plus jamais cette voleuse, ne se battra plus jamais avec elle. Elle ne sera plus jamais humiliée par la tchèque.
Ces pensées, inhabituelle pour la jeune fille l’auraient rendue ivre de joie dans d’autres circonstances. Mais là, elle était trop occupée à renifler pitoyablement dans le manteau de son frère pour exprimer son triomphe.

Et puis, le drame. Helenka était innocente. Aveuglée par sa rage, par sa rancune, Lili avait condamné la mauvaise personne. Enfin condamner… C’était vite dit, après tout, elle n’était pas la seule à voter. Elle avait juste… initié le lynchage de la tchèque… Ne devrait-elle pas se sentir soulagée? … Question stupide! Bien sûr que non! Lili, aussi rancunière qu’elle pouvait-être face à cette maudite nation, n’en restait pas moins une enfant. Parfois cruelle, parfois injuste, mais certainement pas démoniaque. Aussi, l’espace d’un instant, elle sentit ses entrailles se tordre, imitant les danseuses tahitiennes. Un boule se forma dans sa gorge, l’empêchant de déglutir. A qu’elle est encombrante cette bête nommée culpabilité. Elle s’immisce au plus profond de votre être au moment où vous l’attendez le moins. Petit à petit, elle grandit, vous coupant votre respiration, vous contractant le cœur.

Se sentant suffoquer, Lili redoubla de sanglots, s’accrochant désespérément au pauvre suisse qui ne reconnaissait plus sa sœur dans ce tas tremblant et hoquetant. Même au bord de la disparition, elle n’avait pas chouiné ainsi!

Mais quelle importance puisque l’instant d’après, tout avait été oublié? Les pleurs se calmèrent et la sensation qui la rongeait disparue. Que pouvait-elle regretter? Rien ne s’était vraiment passé… Aussi, Lili se détacha faiblement de son grand frère avant de s’éloigner doucement. Elle tremblait et elle ne savait plus pourquoi. Sa gorge était sèche d’avoir trop pleuré. Non vraiment, elle avait une mine effroyable. Elle se sentait aussi terriblement gênée d’avoir pleuré ainsi devant tout le monde.

Enfin… ce n’était pas comme si personne n’y avait prêté attention. Chacun s’était retourné à ses petites affaires. L’allemand s’énervait, le japonais disjonctait… Bref, la vie prenait un tour assez étrange.

Inspectant les autres nations présentes, il sembla à Lili qu’il manquait quelque chose.
Elle s’arrêta et fronça les sourcils, repassant dans sa tête toute la veille. Qu’avait-elle pu oublier…

Soudain, l’éclair se fit et tout lui paru extrêmement clair. Comment, mais comment aurait-elle pu occulter ça!

Laissant les autres nations derrière elle, elle ignora toute règle et se mit à courir dans les couloirs sombres du musée. Elle évita à plusieurs reprise quelques statues errantes, contourna d’autres objets étrange. A vrai dire, elle ne savait pas s’il s’agissait là d’œuvre d’art, mais bon, ne valait-il mieux pas prévenir que guérir?
Continuant sa folle cavalcade, Lili se retrouva à l’entrée du Louvre. Interrompant sa course, elle scruta les environs avant de s’agripper à son sac et d’y jeter un bref regard.

Ses timbres! On ne lui avait pas volé ses timbres.

Quelle idiote elle avait été de ne pas s’en préoccuper plutôt! Paris, d’après son frère, c’était quand même la capitale des pickpockets!

Spoiler:

Bonjour Mémoire, au revoir Mémoire. Helenka était partie, son nom aussi. Ca y est, il n'y avait plus rien. Rien d'autre que la perspective glaçante d'un nouveau meurtre pendant la nuit.
Le jour s'en alla comme un soupir, à peine le temps de le regreeter, est-ce que lui aussi allait se faire oublier? La malédiction pesant sur les nations était grande, mais quelques personnes se trouvaient peut-être assez spéciales pour pouvoir la contrer?
Oui il y en avait, au moins une. Elle décida de ne pas agir. Les regards vides des statues croisaient de temps à autre une silhouette vivante, vivante et bientôt morte? Tout n'est qu'une question de temps.

Pour une personne, l'heure avait sonné.

Qui?

Le festin du condamné avant la nuit, quelqu'un y avait goûté. A présent il était trop tard, on ne pouvait plus rien faire si ce n'est l'observer. Un autre homme était devenu art.

Quelque chose avait été déplacé: un habit. Un habit qui n'avait rien à faire là. Si Francis aurait encore été avec eux, il leur aurait dit à tous que ce manteau n'appartenait pas au louvre mais au es musée Guimet. Là ce fut à un conservateur de l'éclairer.

Un Suzukake du XIXe siècle. Un manteau de moine pèlerin. De multiples écritures le parcouraient ça et là, certaines se montraient indéchiffrables avec le temps, quant aux autres, personne ne parlait le japonais couramment.

Sokushin Jôbutsu

Désormais, Bouddha et moins ne seront qu'une seule et même personne...

Telle était la dernière inscription, celle que le conservateur les ayant renseigné, avait put leur traduire.
Alors enfin on remarqua. L'encre n'avait pas tracé que des phrases et idéogrammes, non. Un visage se dessinait en traits légers. Un visage que tout le monde connaissait: Kiku Honda

Telle fut la victime de la nuit, mais qui donc serait celle du jour?

Spoiler:

FIN DE LA NUIT 2
Vivants:

Spoiler:

Morts:

Spoiler:

VOTEZ A PRESENT POUR DESIGNER UN COUPABLE

TING.

- Où as-tu trouvé çà ?

***

- Chine.

- Je ne vois que lui qui puisse infliger un tel traitement au Japon.

« Et je pourrais savoir pourquoi moi en particulier ? »

« Pourquoi j’aurais fait ça à mon propre frère ? »

« Alors, je vote pour l'Allemagne. Je te trouve bien prompte à m’accuser et c’est suspect. »

Invité Invité

Recap des votes, darlings:
Ludwig: •
Yao: ••

Feliciano avait jugé par préférence. Uniquement par ses propres sentiments contre la personne qu’il aimait le moins. Pourquoi ne pouvait-il pas, comme une personne sensée, étudier les actions de tous les suspects en mettant ses relations de coté ? Mais voilà, bien impossible de changer de cerveau, il avait condamné une personne innocente qui allait maintenant disparaitre de sa mémoire. Son père adoptif leur avait expliqué le destin de ceux qu’ils jugeaient ainsi. Mais que faire ? Ils étaient bien obligés de choisir l’un d’entre eux, et malgré la défense de Roderich, Helenka avait toute de même une belle tête de coupable. C’était cruel de penser ça, mais même si elle était restée dans son esprit, la tchèque ne lui aurait pas manqué. Elle n’avait jamais été dans son cœur et n’avait maintenant plus aucune chance de l’être un jour. Alors que ses souvenirs d’enfance en sa compagnie disparaissaient, ses cheveux jamais tirés, aucun croche-pied, aucune moquerie, l’italien ne se sentit pas différent d’avant son jugement. Contrairement à Lili, il n’avait éprouvé aucun remord, juste de la peur. La peur d’être la prochaine victime des Belphégors qui agissaient la nuit.

"Ve ?"

Un trou de mémoire, oui, c’était bien le terme qu’il fallait utiliser. Que faisait donc le vénitien quelques secondes auparavant ? Il n’en savait fichtre rien et son agacement se dessinait bien sur son visage toujours trop expressif. En tout cas, le remplaçant de Francis venait d’être désigné par cette gamine de film d’horreur, Ludwig avait été choisi… un peu de force apparemment. Mais qu’importe, l’allemand était surement le seul à avoir les épaules assez solides pour assurer la sécurité de tous. Merci au club de gym des culturistes allemands ? Certamente ! On ne pouvait pas avoir des muscles pareils par l’opération du Saint Esprit.
…
Enfin bref, depuis qu’ils étaient enfermés ici, toutes ces nations n’avaient pas vu l’ombre d’une miette de pain. Et Feliciano était le plus sensible à la famine. C’est un bruit de liquide renversé qui le fit quitter ses quelques réflexions sur comment trouver de la nourriture pour tout le monde. Kiku venait de verser, bien consciemment, son café sur la tête de l’allemand… Autant la détestable attitude du japonais choqua l’italien, autant la présence de denrées alimentaires dans ses mains le marqua bien d’avantage.

"Où est-ce que tu as trouvé ça ?"

Aucune réponse. Pire que ça, son ancien allié partit dans un coin pour dévorer son butin, seul. Quel manque de savoir vivre ! Le vénitien fut vraiment outré d’un tel comportement, des femmes étaient présentes qui plus est ! Peut-être que cela ne se passait pas comme ça chez le nippon, mais chez les italiens du nord, il y avait des règles de savoir-vivre appris depuis bien longtemps grâce aux leçons de leur regretté Francis. Une règle de politesse appelée « galanterie ». Bon d’accord, en Italie, il y avait aussi une hyper-érotisation de l'espace public que l’on appelait aussi « la drague bien lourde » mais bon, il n’était pas utile de le formuler n’est-ce pas ? Bref, aussi affamé qu’il pouvait l’être, Feliciano aurait gardé une part pour les nations féminines qui les accompagnait… Même si la situation était des plus critiques comme aujourd’hui.

Se retenant malgré tout de toute remarque, au cas où Kiku serait un Belphégor qui trouverait alors sa victime toute désignée, le jeune Vargas loucha sur ce qu’il venait alors de manger. Nourriture américaine… En pleine France, en plein Louvre surtout, cela ne pouvait être qu’un McDo. Mais Ludwig avait « tilté » avant lui et pris déjà la direction de ce restaurant qui poussait comme de la mauvaise herbe partout dans le monde. Mais c’était pour leur plus grand bonheur vu leur situation. Pour un peu, il en aurait embrassé Alfred s’il avait été présent parmi eux. Partant lui aussi à la suite de l’allemand, il ramena de quoi manger à Lili (en évitant soigneusement le suisse qui lui plombait les fesses chaque fois qu’il passait dans son jardin) et Elizaveta avant de se servir lui-même. Et oui, son savoir-vivre s’arrêtait aux femmes. Il était italien après tout, pas français.

*-*-*-*-*-*-*

Son estomac enfin satisfait, le vénitien passa la nuit près du poste de sécurité, même si l’allemand insista bien pour qu’il ne s’approche pas à moins de deux mètres de lui pendant la nuit. Mais Feliciano était ainsi, tel un somnambule, le vénitien fini par se trouver une fois de plus dans les jambes de son ancien allié, qu’il le veuille ou non.
Il ne fut pas réveillé par des cris cette fois-ci, juste par le coup de pied que l’allemand lui asséna dans la figure en se levant.

"Argh !"

Ne pouvant apparemment pas contrôler sa force, c’est avec une horrible douleur de la mâchoire et les larmes aux yeux qu’il suivit son compagnon jusqu’à sa macabre découverte. Le japonais peu sympathique de la veille venait de se faire enfermer dans un manteau. Au moins, ça avait eu le mérite d’être original, même si cela restait très malsain.
Restait maintenant à désigner un coupable… Mais qui ? Vu son attitude déplorable de la veille, il avait surement pu en énerver plus d’un. Ou peut-être était-ce la pression qui faisait que l’italien commençait à s’énerver pour un rien et contre n’importe qui. Peu importe, il fallait voir à présent qui avait été le plus proche physiquement et moralement du japonais. Un seul nom lui vint à l’esprit : Wang Yao.

"Désolé Yao, mais à part toi…"

Après tout, il était aussi celui qui avait le plus de raisons de lui en vouloir. Kiku n’avait pas toujours été tendre avec son grand-frère, il y eut des guerres entre eux. Et puis, la Chine n’était pas un pays dont l’italien avait vraiment confiance, sans compter son économie trop florissante à son gout… Voilà, encore une fois, ses sentiments avaient pris une grande place dans son jugement.

Spoiler:

De son coté, Lili resta longtemps dans l’entrée du Louve. Elle avait voulu prendre un instant ses distances. De toute façon, elle n’aurait pu rester du coté de son frère, à quoi bon donc retourner au dortoir? Mais quand son estomac grogna, bien vite ses résolutions s’envolèrent et la jeune fille retourna auprès des autres nations, sa collection de timbres bien cachée dans son sac.
Elle voulait demander au japonais où il avait bien pu trouver son café. Elle n’en était pas fanatique, mais pour l’heure, elle aurait pu avaler du cheddar sans broncher. Sans le dire à son frère tout de même, elle tenait à sa vie.
Avant même qu’elle ait pu faire quoique ce soit, un italien exubérant lui sauva la mise. Bon ce n’était qu’un Macdo, froid de surcroit, mais elle était vraiment capable d’avaler n’importe quoi.
Aussi, elle gratifia Feliciano d’un regard plein de reconnaissance et d’un sourire éclatant. Elle lui aurait bien fait la bise pour le remercier, mais bon elle doutait que ça plaise à tout le monde. Elle ne voulait surtout pas voir les belles œuvres de feu Francis criblées de balles.

Elle choisit donc la voie de la sécurité et mordit d’un coup dans son hamburger.

…

Sécurité hein! Elle aurait du se méfier davantage! C’était immonde… Le gout du gras froid, elle en avait presque envie de vomir. Comment, comment on pouvait avaler… ça? Et après on fait la fine bouche devant un fromage un peu fort!
Déglutissant, elle finit son casse coute les yeux dans le vide, perdue dans l’enfer de la malbouffe.
Il fallait sortir d’ici, et vite!

C’est dans cet état d’esprit que la jeune fille rejoignit le pays de Morphée, s’enfermant dans un monde terrifiant rempli de clown-burger caquetant sur le rire démoniaque d’une superpuissance.

Autant dire que Lili dormit mal, très mal.

Se réveillant en sursaut, elle n’en menait vraiment pas large, la sueur dégoulinait de son front. Elle haletait. Pour se calmer, elle décida donc de s’accorder une petite promenade dans le musée.
Au début, tout allait plus ou moins bien, elle virait à droite et à gauche, observait les peintures avec un intérêt sincère. Son cœur reprenait un rythme plus normal et elle finit par apprécier la balade. Enfin, jusqu’à ce qu’elle découvre la nouvelle victime.

Au milieu d’un attroupement de nation, Lili pouvait distinguer un Kimono… à l’effigie d’une certaine nation. Les Belphégors avaient encore frappé.
Elle ne connaissait pas vraiment le japonais, sinon qu’il avait cette étrange habitude de se promener avec un appareil photo. C’était sans doute quelqu’un de brave. Il appelait son frère Heidi et ça, ça n’était pas rien. Aussi, elle lui accorda une minute de silence avant d’écouter les autres.

De ce qu’elle comprenait, les votes se partageaient entre la Chine et l’Allemagne. En d’autres circonstances, elle aurait sans doute voté sans hésitation pour le pays le plus géographiquement éloigné, mais là, quelque chose la chagrinait :

« Mais pourquoi donc Monsieur Chine ferait-il ça à son frère. Ils sont peut-être fâchés, mais jamais, jamais un grand-frère peut autant en vouloir à son cadet. C’est impossible. Je ne veux pas y croire… »

Admettre que Yao pouvait condamner ainsi Kiku, c’était admettre qu’un jour, deux frères aimants pouvaient un jour se haïr au point de souhaiter la disparition de l’autre. L’admettre, c’était peut-être accepter que son frère puisse se retourner contre elle. Cela revenait à détruire son propre monde et ça, elle en était incapable.
Mais son choix ne se porta pas non plus sur Ludwig, cet homme dur qui lui rappelait très vaguement le petit garçon chez qui elle avait autrefois travaillé… Elle prit alors la parole la voix à peine plus haute qu'un murmure :
« On ne peut pas souhaiter un destin pareil à un proche. Et il n’y a ici qu’une nation qui n’a pas de frère, d’époux ou d'ami proche ici. Désolée Monsieur Tunisie, je vote contre vous. »

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Recap des votes, darlings:
Ludwig / Allemagne: •
Yao / Chine: ••••
Alexander / Tunisie: •

Reste à voter:

Spoiler:

La gamine observa le reste des Nations avec un mépris non dissimulé. Avec une une once de contentement, pourtant. Elle regardait avec délectation le souvenir de la blonde s'effacer de l'esprit de ses compagnons d'infortune. Comme réveillés d'un mauvais cauchemar (mais pour atterrir où?!), ils regardaient, hébétés, le musée dans lequel ils étaient enfermés, comme s'ils voyaient l'endroit pour la première fois.

- Saloperie de malédiction !

Le fantôme ricana. Ils avaient fait quelque chose de mal, c'est sûr, ils en étaient conscients, ils le sentaient. Mais de la même manière qu'on a perdu ses clés dans un caniveau, on peine à se souvenir de qui, ou quoi a été perdu. Laissant là ces êtres désemparés, elle décida de passer le reste de la soirée en compagnie des ombres. Passant du côté des humains, elle constata qu'eux aussi étaient en proie à une grande panique. Pas de téléphone, pas d'internet, ils étaient tout de même certains qu'ils allaient s'en sortir. Ils n'étaient pas coincés dans un tunnel enfoncé à plusieurs mètres sous terre. On se calme, hein? Nous sommes seulement enfermés dans un immense musée. Avec des Nations volatilisées et un fantôme un peu flippant. La gamine préféra les laisser en vie. Du style, oui, elle avait pouvoir de vie et de mort sur eux. Très facile à croire lorsqu'on est mort depuis si longtemps. A part déplacer les objets et créer des courants d'air inexpliqués, elle ne fit rien de plus pour effrayer les humains. Le lendemain apporterait son lot de malheurs.

Bien que simple esprit, la petite ne pouvait pas non plus s'échapper du musée. Mais cela n'avait rien à voir avec la malédiction qui pesait sur le groupe. Le miroir. Impossible de s'en éloigner, c'était le seul objet qui la rattachait encore à cette misérable demi-vie. Ce souvenir la frappa de plein fouet et c'est en traversant les toiles sans scrupules qu'elle rejoignit la foule des Nations, et son miroir. La pièce était nouvelle, les œuvres, différentes. Suivie par un curieux étudiant qui semblait l'avoir remarquée, elle atterrit devant une sorte de manteau, ou quoi que ce pût être, maintenant la prison du japonais. L'étudiant, peu conscient de la gravité de la chose, observa la prison qui n'en avait que le nom, et lança un regard furieux à ceux qui l'entouraient.

- Vous n'avez... aucune idée de ce que vous venez de faire!

Bon point pour toi, jeune homme. Celui-ci croisa les bras sur la poitrine, non en signe de mécontentement, mais comme s'il voulait se protéger, se rassurer lui-même.

- V-Vous devrez en subir les conséquences! s'exclama-t-il en désignant l'œuvre qu'il ignorait maudite.

- Je n'aurais pas pu dire le contraire, fit l'esprit derrière le dos de l'étudiant qui sursauta.

Haussant un sourcil, elle compta les votes avec attention.

- Fratricide, hein? commenta l'enfant en regardant le chinois.

Kiku. Son compagnon otaku, son complice dans la prise de clichés de valeur, son fournisseur officiel de yaoi… Kiku n’était plus. Il ne la taquinerait plus sur ses formes, elle ne le taquinerait plus sur ses aventures du soir avec les autres nations… Déjà, en ami otaku et rival, on lui avait enlevé Francis, de la même manière, en l’emprisonnant à jamais dans une œuvre.

- Bordel de put*** de mer** !!!

La Hongroise balança sa poêle sur le sol avec violence. Certes, ça ne servait à rien mais ça « lui détendait l’énervement » un peu… Bon sang, ils allaient tous finir emprisonnés dans des tableaux, non ? Roderich leur avait dit aussi qu’ils pourraient tout bonnement disparaître des mémoires… L’avaient-ils déjà fait ? Oui mais qui ? Elle ne se souvenait plus d’autres personnes venues avec elle ici que celles présentes et celles dans les œuvres… Bon sang…

Et il fallait voter. Tuer. Non, pire que ça. L’oubli, c’est la pire des condamnations. Surtout pour une Nation qui est, après tout, l’Histoire. Qui voter ? Qui effacer ?

La personne qui aurait fait « ça » à Kiku ? Qui pourrait avoir de la haine envers le nippon au point de le supprimer ainsi ? Chine qui se vengerait de la cicatrice qu’il a reçu il y a si longtemps ? Elizaveta ne voyait que cette hypothèse de plausible. En plus, il était déjà condamné.

- Chine… De toute façon, t’es condamné. Et la peine est lourde. Sinon t’aurais eu ma poêle dans le coin de ta bouille trop angélique pour un vieux renard de ton espèce…

Spoiler:

Invité Invité

Spoiler:

Même en sachant que Francis était enfermé dans du… tissu, papier ou je ne sais quoi d’autre (il ne savait pas de quoi pouvaient être faites ces tapisseries européennes), il ne pouvait que le maudire un peu plus à mesure que les minutes passaient et creusaient un vide sans fond dans son estomac. Evidemment, il pouvait demander à quelqu’un. Il pouvait mais aller vers l’une de ces nations, aussi bonnes soient leurs relations, ne lui plaisait aucunement.
Et vu la tête qu’avait fait la petite blonde en mangeant le Mc Do (dieu merci, cette chose n’entrera jamais chez lui), il n’allait pas quitter sa solitude de si tôt.
Il dormit vite et plutôt bien – il commençait à s’habituer à ce sol…- et se réveilla bien après les autres. Ca ne le dérangeait pas tant que ça, quand on pense à ce qu’il aurait droit le matin. Encore une Nation dans une tapisserie ? Sans doute.

Sauf qu’il n’aurait jamais pensé que ce serait le japonais. Ils ne se connaissaient pas vraiment bien mais il se souvenait parfaitement de toutes les aides matérielles qu’il lui avait prêtées durant les dernières décennies. Perdre un « allié » lui serra le cœur, ce qui n’était pas rien. A côté, les autres Nations ayant dépassé le stade des lamentations – enfin, c’est ce qu’il supposait - , elles parlaient déjà de qui perdrait sa tête.
Et c’était au Chinois de payer.
Il était encore moins proche du chinois que du japonais, ce qui ne l’aidait pas à compatir. L’existence même de l’asiatique était striée d’idées reçues écœurantes et de croyances urbaines malsaines. Entre le chinois qui bouffe les chiens et celui qui dit n’importe quoi dans une langue honteuse… Ca ne l’aidait pas vraiment à trouver de quoi ne pas voter pour lui.

Il décida donc d’attendre que presque tous votent pour lui, histoire de suivre la majorité, comme toujours. Pas question que le chinois – même « mort » - pense que la Tunisie voulait le voir « pendu ». Ce n’était pas bon pour la politique étrangère.
Sauf qu’il ne pensait pas que la petite blonde (celle qui montrait joyeusement son aversion pour les sandwichs ronds froids et vieux) sortirait ses griffes et commencerait à blasphémer contre lui. Okay, il ne la connaissait pas du tout mais ce n’était pas une raison pour lui lancer une flèche en plein cœur. (Et nous ne parlons pas de celle de ‘Cupidon’, hein.)

« Votre naïveté est adorable. On se tue plus entre frères qu’entre lointains voisins. Et de plus, quelle idée de « tuer » des Nations qui pourraient être des alliées plus tard ? »

Il comprenait pourquoi elle vivait aux crochets du Suisse. C’est sûr qu’avec une telle manière de penser, tout à fait agaçante, elle n’aurait pas pu survivre longtemps.

Le temps d’attendre que la hongroise jure, lance sa... poêle (elle emmenait une poêle dans un musée ?!) et choisisse comme les autres d’effacer le chinois, il réfléchit… ou pas. Pourquoi réfléchir ? Son choix ne pouvait être qu’unique.

« La Chine. »

Ca ferait une nation trop grande de moins ? De toute manière, China Town n’aurait jamais pu exister en Tunisie.

Invité Invité

Recap des votes, darlings:
Ludwig / Allemagne: •
Yao / Chine: ••••••
Alexander / Tunisie: •

Reste à voter: ///

L'esprit s'approcha doucement du chinois. Ni de sympathie, de compassion, de pitié ou d'aversion n'étaient lisibles sur son visage blême. Elle lui tapota le coude d'une main inexistante, et se dirigea vers le miroir. Il est l'heure, annonça-t-elle.

Spoiler:

« J’espère bien que tu seras le prochain, Ludwig… »

« J’ai bien fait de ne pas les utiliser finalement. »

Spoiler:

De l’autre côté du miroir, Roderich vit Yao s’avancer. Il ne dit rien, regardant à peine l’autre nation. Le silence était total, de toute manière chacun avait déjà donné son avis. Est-ce que Yao regrettait de ne pas avoir utilisé une de ses herbes plutôt ? Cela aurait peut être sauvé son cadet.

Ca veut dire qu’on va plus du tout se souvenir de la Chine ?

Là, dans le Louvre, un des jeunes humains se trémoussait de manière gêné. Lui non plus il ne regardait personne, les yeux au sol. Ses camarades portèrent leur regard sur les murs et les plafonds, pas sur lui. Plus personne ne voulait se faire remarquer, plus personne ne voulait se faire tuer.

Et si on fait un effort, si on veut à tout pris se souvenir, hein ?

Toujours le silence…

Je suis jamais allé en Chine mais… ben on a eu des cours sur l’archéologie de ce pays et je sais pas, j’aimais bien. C’était nouveau pour nous et le jade… c’est beau…on va oublier tout ça ? Oublier les miroirs, les tombes avec les jades et les statues de chevaux ?

Un autre étudiant pris la parole, plus pragmatique que son condisciple

Et puis on a passé tellement de temps à apprendre tout ça, pour les exams…

A tous, le Louvre n’offrit que son silence de cathédrale. Pourquoi avaient-ils parlé ? C’était obscène presque. Mais ni l’un ni l’autre n’avaient pu s’en empêcher.
Les personnes s’éloignaient lentement les unes des autres. Elles ne voulaient plus entrer dans un quelconque cercle humain. Parce qu’il y avait la traîtrise, parce qu’il y avait l’oubli.

Les uns contre les autres.

Yao n’eut aucune parole d’adieu. Il effaça simplement son nom et…

Et un jour venait de s’écouler. Ce qui s’y était passé ? La mort de Japon.

Rien d’autre…

Le néant s’installa dans tous les yeux présents.

Néant et silence.

Spoiler:

Invité Invité

Ce LG est il encore d'actualité ?
Sinon on peut en commencer un autre ?
S'il vous plaiiit. ;__;

(il est d'actualité, mais c'est à mon aide narrateur de poster, aka Mayday, vu que personne n'a posté derrière moi et que je ne me sens pas de faire deux grands posts de suite avec rien pour rebondir dessus)

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