Une fois le vote terminé, Raivis ne s'était pas éternisé. Il n'avait aucune envie de voir certains d'entre eux s'acharner sur l'Italien, ni même voir la Hongroise éliminer l'un des leurs.

Quelqu'un mourrait parce que "peut-être" il était coupable. C'était la loi. Il aurait pu être un traitre, c'est vrai après tout mais il ne sut la vérité que le lendemain.

Innocent.

Enfin... innocenté d'être un agent du KGB mais c'était bien tout. Il n'était pas innocenté d'avoir autrefois trahi des personnes qui lui faisaient confiance, il n'était pas innocenté des meurtres qu'il avait commit, des vies qu'il avait brisé mais cela, aucun d'entre-eux ne le serait jamais et c'était aussi bien comme ça, chacun d'eux agissait en connaissance de cause après tout et leurs actes n'auraient plus aucune signification si il était aussi aisé d'y tracer un trait !

Mais cela, le soir-même, n'avait eu aucune importance, il ne l'avait su que le lendemain, une fois le vote terminé, il était parti, l'Italien déjà remplacé dans ses centres de préoccupations, par sa tâche à venir, récapitulant le plan, les informations.

Mais tout allait bien. Il avait soigneusement tout planifié et il ne manquait plus que la touche finale. Resserant son écharpe autour de son cou, les mains profondément enfoncées dans les poches pour se préserver du froid, il rejoignit le métro le plus proche, la ligne verte lui permettant de rejoindre directement la station Novokouznetskaïa et de là, sa correspondance, l'arrêtTretiakovsaïa, le long de la ligne orange, en pleine heure de pointe. Il se fondit dans la foule, se glissant entre les gens pour se mettre à la hauteur de la femme au visage sévère qu'il suivait. Il laissa passer quelques stations, au milieu des coups de coudes et du brouhaha. Puis... un. deux. Deux coups de poignards, un poignard à la lame fine qui se glissa facilement jusqu'aux reins.

La femme s'écroula sans un cri et la foule s'anima, demandant ce qu'il s'était passé, cherchant à voir, à se rapprocher, et pas mal de personnes durent oublier de descendre lorsque la rame marqua l'arrêt.

Sauf Raivis, lui s'éloigna, la mallette que la femme transportait bien en main et le visage paisible. Il avait tué mais eh ! La femme avait voulu se méler à quelques choses de bien trop puissant pour elle, il lui fallait assumer.

Enfin... elle était morte maintenant mais ça, Raivis ne s'en sentait pas coupable. Cette journaliste aurait toujours été en vie si elle ne s'était pas mêlée de ce qui ne la regardait pas.

Après seulement, il était rentré chez lui, avait fouillé la mallette pour mettre de coté ce qui l'intéressait, brula le reste. Demain, il remettrait les photos à son supérieur, en attendant, il était tranquille.

Un léger repas et une fois sa vaisselle et un peu de ménage fait, il avait pu s'installer dans le grand fauteuil de la pièce qui lui servait de bibliothèque-salon-salle à manger pour se plonger dans un roman à la couverture déjà bien usée. Hélas, pas pourlongtemps, le temps de deux chapitres et quelqu'un se retrouva à frapper de manière insistante à sa porte, ennuyé, le Letton ne s'en leva pas moins pour jeter un œil par le Judas. Son agacement s'amenuisa, contrairement des coups infligés sa porte alors qu'il défaisait verrou et chainette pour laisser entrer son visiteur.

Il n'en fallait pas plus pour que Gilbert entre et s'installe comme un véritable maître des lieux, sourire aux lèvres en réclamant l'air de rien un petit quelque chose à boire que le blond lui amena sans même avoir besoin de demander ce que le Prusse voulait. Puis il s'installa sur le canapé, les genoux ramenés contre sa poitrine, répondant à l'albinos tandis que celui-ci vidait son verre.

Un geste vif qui fit tinter le récipient contre les carreaux couvrant la table basse attira assez l'attention de Raivis pour qu'il ne voit pas son aîné se lever mais quand il reporta son attention sur lui, il était là, penché sur lui, une main se glissa derrière sa tête pour tirer doucement sur ses cheveux et lui faire lever la tête un peu plus, facilitant le baiser donné, le plus jeune se laissant faire alors que sans lâcher ses lèvres, Gilbert le faisait s'allonger.

Le reste se passa de mots, le reste fut personnel. Raivis méritait son as de coeur et n'en avait pas spécialement honte même si le plus souvent il n'appréciait pas ce que cela impliquait.

Avec Gilbert, c'était différent. Que chacun pense ce qu'il veut mais Raivis aimait se laisser aller, se soumettre aux caresses du Prusse.

Quand il ouvrit les yeux le lendemain, ce fut pour découvrir qu'il avait dormi sur le canapé et que le Prusse s'était déjà envolé. Pourtant Raivis sourit. Avant de partir - et comme à chaque fois - Gilbert l'avait soigneusement couvert, couverture dont il ne bougea pas, se contentant de tendre la main pour attraper son téléphone portable.

Pas de mort.
Feliciano innocent.
Une nouvelle tête devait tomber.

Il raccrocha avec un bâillement, passa rapidement par la douche et rejoignit une nouvelle fois le bar où bon nombre d'entre-eux étaient déjà rassemblés et où Katerina ne faisait visiblement pas l'unanimité dans le bon sens.

Quatre voix sur les six déjà données ? Cela s'annonçait mal pour elle. Dans son coin, un simple verre d'eau dans les mains, il pesa les options qui s'offrait à lui, sans vraiment avoir besoin de regarder les présents, de s'attarder à penser aux absents en détails, ignorant avec soin la scène qui se nouait entre Tino, Berwald et Ivan.

Il s'arrêta cette fois sur deux choix possibles. Kiku, contre qui il avait voté la veille et Katerina.

Pourquoi Katerina maintenant ? Il ne le savait pas vraiment. Quelque chose qui le dérangeait profondément dans sa manière de parler.

Il releva la tête, serein, une fois sa décision prise et éleva la voix en direction de leur Pakhan.

-"Je vote contre Katerina."

Spoiler:

{Hyper-insomnia-para-condrioid}

Une sensation étrange l’envahissait avec le temps qui coule, comme l’impression que sa conscience disparaissait, son corps entier agissant de plus en plus tout seul.
Il voyait Ivan sans vraiment le voir, ne voyant pas ce sourire habituel qu’il abordait toujours, sachant qu’on fond le russe ne souriait pas.
Toute la cruauté des yeux mauves en face n’avaient plus aucuns effets sur lui, l’habitude avait eu le temps de s’installer entre des siècles tentés de sang, tortures et larmes.
Les souvenirs commençants à apparaître dans son esprit et se mélanger, la douleur au cœur l’élança de nouveau.

- Tino, Дорогая моя, sais-tu que j'ai une bonne mémoire ? Penses tu que j'ai pardonné ta petite escapade suédoise ?

"Et bien punit moi pour ça si cela t’amuses Ivan, la douleur me prouvera peut être que je suis encore en vie…"

Aucuns mots ne traversèrent ses lèvres, il n’avait rien à redire sur sa stupidité, il en avait juste marre d’être un idiot pareil.
Marre de sourire alors que ça va mal, marre d’être serviable et de n’être jamais récompensé pour ses efforts, marre de cette douleur au cœur…

- Tu me connais, je ne suis pas rancunier. Tu peux revenir.

Jeune il s’était fait mordre par une serpent, le poison que l’animal injectait se diffusait rapidement dans le corps, depuis il se méfiait de ces bêtes rampants.
C’est pourquoi quelque chose lui disait de ne pas s’approcher du russe, car même sans écaille, il avait en face de lui le plus dangereux des serpents.
Son poison était néanmoins des plus longs mais aussi des plus douloureux, détruisant lentement l’esprit juste qu’à ce que l’individu se laisse totalement dominer sans broncher.
Ces séquelles il les connaissaient que trop bien, et bientôt il les sentirait de nouveau, et peut être que le sommeil éternel lui serra enfin offert.

- Cependant, ne tente pas de te jouer de moi, Tino. Tu le regretterais. Amérement.

Il ne tenterait rien qui prouve encore ça stupidité cette fois-ci, il savait sa leçon depuis qu’on lui avait donné un grand coup de règle sur les doigts.
Et si il prenait le risque de contrariait Ivan il se retrouverait seul face au monde, et rien que de voir ce que la solitude faisait faire au serpent face à lui, il n’avait pas spécialement connaître ça.
Il avait eu sa dose de solitude avec la guerre d’Hiver, la folie n’avait été que sa seule compagnie…

Ce fut le bruit de la chaise qui le sortit de sa rêverie quand son nouveau « protecteur » se leva, avec une expression de lassitude sur le visage qui remplaçait l’amusement pour une fois.
Il décida de sortir un peu de ce bar, prendre le vent froid en pleine figure le réveillerait certainement et lui ramenait un peu d’énergie.
Doucement il se leva en s’appuyant sur la table pour trouver un bon équilibre, observant avec dégoût les fumées qui planaient dans l’air.

D’un coup on le poussa sans même qu’il puisse réagir ou voir quoique ce soit, et ce ne fut que la table derrière lui qui le retient de tomber par terre.
Il leva automatiquement les yeux pour s’apercevoir du spectacle en face de lui : Berwald venait de le pousser pour abattre son poing sur Ivan. Mais le serpent est agile et rapide, il avait arrêté en une fraction de seconde ce geste avec sa main.
L’instant d’après le suédois tenait fermement le col du monstre russe.

- N’t’proche pas d’Tino.

Il sentit son cœur commettre une accélération à l’entende de ces mots, une dose de bonheur venait de lui être injectée.
Mais la réalité le rattrapa rapidement en voyant l’un de des sourires enfantins de son cousin éloigné, il sut en voyant ce sourire qu’il allait le tuer.
La peur refit cruellement surface, peur de voir Berwald se faire tuer…
Il braqua alors son revolver contre la nuque du suédois pour prouver sa fidélité au russe, lui montrait qu’il n’avait pas de raison de faire le moindre mal au grand, ce dernier lâchant prise.
Il vit le regard malsain de plaisir que le reptile posait face à cette scène, il baissa alors son arme pour se placer entre les deux hommes, face au suédois.
La gorge serré il réussit cependant à articuler quelques mots en fixant le regard azur de son ancien compagnon.

- Je suis assez grand pour me débrouiller seul, occupe toi de tes affaires.

"Je t’aime, et je t’aimerai toujours ! Mais ne fait pas ce genre de chose devant Ivan…"

Ses pensées et son regard étaient un réel contraste avec ses paroles, il aimait trop cet homme même lorsqu’il le faisait souffrir. Il avait peut être juste besoin d’un peu de temps pour complètement pardonner ou dans ce cas de distance.

Il appartenait de nouveau à la Russie, mais comme la dernière fois il l’avait souhaité, seule la raison était différente.
La dernière fois il l’avait fait pour sauver Berwald, cette fois il l’avait fait pour se sauver lui-même.
Il savait que dans son état il pouvait être assez dangereux, il savait qu’il pouvait en un instant abattre son blond si un coup de folie le prenait, alors il devait juste s’éloigner pour se calmer.
Et si son amant voulait encore de lui il reviendrait sans hésiter, trahissant encore le vil serpent.
Mais pour le moment il devait être fidèle Ivan, juste le temps que toute cette histoire se termine, ensuite ils pourraient prendre un nouveau départ…

Il sentit les larmes dans ses yeux, se mordant les lèvres et papillonnant rapidement les paupières pour ne pas craquer, il reporta son attention sur les votes.
Un vote pour Ludwig et Kiku et cinq pour Katerina.
Il avait pas vraiment l’intégralité de son esprit pour réfléchir, il ferait donc le mouton en votant Katerina.
Une fois cette tâche faite, il se dirigea vers les toilettes du bar pour vomir à cause de l’angoisse des derniers événements.

Spoiler:

Spoiler:

Spoiler:

I used to rule the world.

Viva la Vida ~


Les bras d'un frère étaient plus doux que la mort naturelle, ses baisers brûlants comme autant de bénédiction sur une chair déjà corrompue. Entre les mains du Pays De Galles, l'Ecosse était redevenue ce qu'elle avait été, l'espace d'un court instant, un instant figé dans la jouissance maladroite des corps entremêlés. Parce qu'au fond il ne restait plus que ça. Ils étaient des particules errantes dans un univers trop vaste pour leur entendement, alors pourquoi ne pas profiter des biens les plus primitifs, les plus naturels ? Avant de mourir, sentir son corps s'enflammer de l'intérieur rappelait ô combien la vie était insensée.
.

Voilà pourquoi Lysander avait pour habitude de montrer à ses proies combien leur existence même était fragile. Qu'ils n'étaient pas plus vivants qu'un cafard. Qu'ils ne valaient pas plus qu'une autre respiration. Ce matin là, personne n'avait succombé. Pas de vies en moins, pas de vies en plus. Le processus irréversible de la mort n'avait pas frappé la mafia. Pas cette fois ci. Enfin, pas encore. Il fallait voter. On lui avait vaguement expliqué la situation, aux portes de son bordel. Le roux avait poussé un long soupir. Après tout, qu'ils s'entretuent. Pourquoi pas ? Quitte à ne plus trouver de sens à la civilisation, a leur organisation.

Ils s'étaient quand même un peu plantés dans l'évolution de l'espèce pour en arriver là.

Fallait quand même être con pour en arriver à de telles extrémités.
Finalement, oui, le cafard devait valoir un peu mieux que la race humaine qui se bouffait et se tuait au nom de principes qu'elle avait elle-même imaginé. Le roux s'autorisa une bière après cette pensée qu'il trouva bien douce et logique pour la situation dans laquelle ils évoluaient tous. Son regard se tourna sur Ivan, qui semblait discuter avec Tino. Il avait quitté son frère aux premières lueurs de l'aube, le laissant encore allongé, endormi et souriant.

Voter ? Bien, bien. Il choisissait la voie de la facilité.

" Kat'...truc. . "

Spoiler:

[Je vote contre Kiku, je tâcherai d'écrire quelque chose de convenable dans la soirée!]

Siiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ;;
Il manque que quelques votes ! TvT

T'arrêtes et on te flingue comme des grands. x)


...
C'est bien comme ça qui fut le dire grand frère? ^^

Mon perso choisit de ne pas voter, comme je l'avais précisé dans mon post
mauvaise expérience dans une vie antérieure avec Kirkland chaque fois qu'il ouvrait la bouche

EDIT Francis: Merci pour la réponse Maitre, j'ai pas eu le temps de relire les posts j'avoue ^^

[Tunisie vote contre Katerina]

Désolée pour le retard ! ><
J'éditerais mon post demain !

Récapitulatif des votes

R. Tchèque : 12
Allemagne : 1
Japon : 3

Votés

Spoiler:

Nuit 3

INTRODUCTION


************

Spoiler:

************


DÉROULEMENT:

- Les agents du KGB se concertent par MP et m'envoie le nom de celui qui va se faire arrêter.
- L'infiltreur de l'Interpol m'envoie de le nom de DEUX membre qui seront corrompus
- Le Premier Loyal m'envoie son MP.
- Le Krysha choisit quelqu'un à protéger et m'envoie son MP.

JOUEURS:

Vivants:

Spoiler:

Morts:

Monaco (Boyevik)
Dark!Italie N (Boyevik)
R. Tchèque (Boyevik)

Katerina était perdue, personne ne pourrait dorénavant la sauver. Elizaveta elle-même avait saisi d’une pigne de fer le bras de la jeune fille tétanisée pour l’emmener au dehors alors que le Pakhan arrivait, visiblement pour assister à l’exécution. Le silence était pesant, juste interrompu parfois par un sanglot tchèque alors qu’on la faisait agenouiller sur le pavé humide. Du fait de la présence du Pakhan, tout le monde assista à l’exécution.

Ce fut bref. Un coup de feu à la base du crâne de la jeune fille et les sanglots se turent. Les larmes qui gouttaient sur le pavé furent remplacées par des gouttes de sang. Point de chichis pour une fillette qui avait voulu jouer dans la cour des grands. Cela n’en valait absolument pas la peine.

Bien sûr, son cadavre fut fouillé pour découvrir finalement qu’elle était… innocente. Elle venait déchouer une nouvelle fois et là, c’était sous les yeux du Pakhan en personne. Il était juste dans son dos. Elle sentait son regard sur elle. Sa colère brûlante aussi. Elizaveta ne put réprimer un léger frisson de crainte.

Il s’avança vers elle. Elle n’osa se retourner.

- Vous ne m’avez toujourrrs pas trrrouvé d’agent du KGB ma chèrrrre…

Elle ne trouve rien à répliquer. A quoi bon ? Cela ne serait que pure impolitesse. Les années lui avaient appris (et les corrections ordonnées par Roderich, Sadiq ou Ivan aussi) que parfois, il valait mieux se taire. Pour sa propre sécurité.

- Et aucun d’entrrre vous non plus... Je ferais mieux de voirrrr la tête d’un agent du KGB demain…

Il contempla l’assemblée un instant, en silence. Personne n’osait soutenir le regard de cette personne qui avait le droit de vie ou de mort sur eux. En repartant, le Pakhan posa sa main sur l’épaule de la jeune femme. Son épaule tatouée. Avec un regard mauvais qui signifiait « suis-moi ».

Elizaveta obéit. Elle n’avait pas le choix. Et le Pakhan était très en colère. Sans doute, elle allait payer les mauvais résultats. C’était normal, en un sens : elle était responsable des exécutions, sa voix comptait double, elle avait le pouvoir de trancher en cas d’égalité et c’était elle qui tuait le condamné.

Le voyage fut bref, silencieux. On n’entendait que le bruit du moteur et le crissement des pneus sur la chaussée. L’atmosphère dans la voiture était pesante, malsaine. Elle savait qu’elle allait payer.




Il faisait nuit noire lorsqu’elle sortit du bâtiment. Elle serrait les dents pour ne pas pleurer. Non, elle devait se comporter comme un homme, bon sang ! Et un homme, ça ne pleure pas, c’est fort et ça endure, c’est pas une foutue minette qui chiale dès qu’on lui refuse quelque chose ou qu’elle se pique un doigt avec une rose. Une rose… Celle que Roderich lui avait offerte et qu’elle avait mise dans ses cheveux s’est vue piétinée par l’autorité suprême. Sa lèvre était entaillée et avait saigné un peu. Elle avait quelques bleus de-ci de-là mais rien de grave. Elle avait connu pire comme correction. Le plus humiliant, était ce qu’elle espérait que sa longue chevelure brune cacherait : un nouveau tatouage. Le Pakhan lui avait fait tatouer dans sa nuque une pin-up nue aux jambes écartées. Signe vulgaire et infâmant, signe qu’elle avait échoué. Signe aussi qu’au prochain échec, sans doute, ce serait elle la fille dénudée. Heureusement, sa chevelure était longue et qu’elle ne relevait que rarement ses cheveux : ainsi, cela serait plus aisé à dissimuler.

Elle fit le chemin jusqu’à chez elle à pied. Il fallait qu’elle marche, qu’elle évacue sa rage brûlante dans le vent froid de la ville russe. Demain, son boulot allait recommencer et le Pakahn ne tolérera pas plus longtemps que les agents du KGB courent dans la nature. Et qu’Interpol non plus.
Elle arriva dans la chambre qu’elle avait louée. Elle ne prit pas la peine d’allumer pour se déshabiller et se laisser tomber sur le lit. Y avait-il quelqu’un dans la pièce ? N’y avait-il personne ? Peu importait, après tout : même si parfois, elle aimerait un peu de tendresse, ce n’était pas compatible avec la voie qu’elle avait choisie de son plein gré.

Le bruit d’une balle tirée était trop courant pour que Roderich puisse s’en émouvoir, de même que celui d’un corps tombant à terre dans une posture on ne peut plus étrange. La mort donne toujours une étrange flexibilité à la chair. Katerina était morte et innocente. Bah, quelle importance ? Chacun ici avait un destin d’écrit, une mort programmée alors après, que l’on soit innocent ou coupable… Cela était affaire de Dieux et de Diables.

Le Pakhan était mécontent, cela fit sourire Roderich. Un sourire méchant et sardonique, coincé dans son coin d’ombre. Qu’avait-il, leur vieux chef à voir ainsi ses troupes se faire décimer ainsi ? L’homme refusait sans doute de les faire exécuter, apeuré à l’idée de ne pouvoir trouver d’autres gens de leur niveau et de leur fidélité. Teuh, le parrain s’encombrait de questions comme la confiance ? Un chef ne devait pas inspirer la confiance mais la peur. Car la peur, lorsqu’elle était maîtrisée, menait au respect. Bien sûr cela pouvait mener à la trahison mais l’Autrichien ne voyait absolument aucun problème à se faire trahir par quelqu’un qu’il respectait et qui le respectait également plutôt que par un rat de bas étage.

Sans un regard pour les autres, ombres parmi les ombres, il partit. Il aurait pu parler, il aurait pu parler de tant de choses mais jamais personne ne choisissait de l’écouter. Alors l’homme gardait ses secrets pour lui, comme un bien précieux et amer. Ils avaient le goût d’un mauvais vin dans son palais, pourtant il ne pouvait y avoir plus exquis.

Et les rues l’engloutirent. Elles engloutissaient tant de gens.

Les minutes passèrent, les heures aussi. Lorsqu’Elizaveta rentra chez elle pour se coucher directement, elle ne vit pas son amant, assis dans l’obscurité de la cuisine. Il n’avait pas prit la peine d’allumer la lumière, bien trop au dessus de ce genre de choses. La femme exhalait une odeur de pitié et de pleurs retenus. Roderich était un homme cruel, il ne vint pas la consoler.

- Suis-je si mauvais professeur pour que vous choisissiez ainsi de telles proies ?

Question rhétorique, la réponse n’en serait même pas murmuré. Il y a des secrets dans tous les couples, dans tous les cœurs. Peut-être qu’un jour viendra le temps de la vérité, peut être pas.

- Le Pakhan est bien le dernier des abrutis en ce moment…

Ah cruel ! Tellement cruel de murmurer cela à la femme étendue. Elle était chien du pakhan et se devait de rapporter des écarts de ce genre. Mais pouvait-elle dénoncer l’homme qu’elle aimait ? Roderich s’amusait de cette situation, il s’amusait de tout. Sans presque jamais sourire.

- Malgré cela tu arrives à le craindre. Tu as peur qu’il te retire ton pouvoir ? J’imaginais bien mieux de toi, Lisa.

De la fenêtre, on ne pouvait voir les étoiles dans le ciel. Tant de fois la lumière était tombée, que signifiait alors l’obscurité ? Obscurité, il n’y avait plus que ça pour les deux amants. Une obscurité aussi languide qu’un secret.

JOUR 4

Le soleil s’était levé sur Saint-Pétersbourg et avait teinté le ciel de rouge. Ce matin sanglant sonna le glas final de deux hommes du долгопрудненская. Faisaient-ils vraiment partis de ce redoutable clan ? Il s’avéra que non. Le corps de Raivis fut retrouver en prison, massacré. Les assassins n’y avaient pas été de main morte, usant de son corps tel que les tatous sur le bas de son dos l’indiquait, avant de lui couper la gorge et le laisser mourir au bout de son sang. Que cela serve d’avertissement. Les Agents d’Interpol seront tous éliminés. Le corps du Letton ne fut pas la seule découverte macabre de ce matin là. Le corps de Chine fût retrouvé dans une ruelle. Une aiguille de planté dans le bras, on aurait pu croire au premier coup d’œil que le chinois était mort d’une overdose. Cependant le contenue de la seringue n’était pas de la drogue, mais bien un poison…

Le Pakhan fut ravit de ces nouvelles. Maintenant que l’agent d’Interpol était hors de combat, il pourrait se concentrer à fond sur les agents du KGB. Il envoya des bouteilles de champagne au bar où aurait lieu la réunion de ses subordonnés. Le Pakhan était d’humeur festive.


NUIT 3: RÉCAPITULATIF

Le Krysha a protégé quelqu'un
Les agents du KGB ont capturé quelqu'un
Le Premier Loyal a vu l'identité de quelqu'un
Le médecin a tuer quelqu'un

JOUR 4: RÉCAPITULATIF

JOUEURS:

Vivants:

Spoiler:

Morts:

Monaco (Boyevik)
Dark!Italie N (Boyevik)
R. Tchèque (Boyevik)
Lettonie (Agent d'Interpol)
Chine (KGB)

L’aube. Elle pouvait sentir la brûlure des rayons de l’astre solaire sur sa nuque…

Elizaveta ouvrit les yeux en sursaut. Son tatouage. Il ne fallait pas qu’on le voie. Il ne fallait pas que Roderich le voie. Les ecchymoses, les coupures, c’était le quotidien, elle était déjà rentrée dans un état pire que cela. Mais ce tatouage infâmant, cette horreur gravée dans sa chair, il ne fallait pas qu’elle soit vue. Il dormait encore. Tant mieux.

Vite, se redresser, que la longue chevelure brune dissimule ceci. Prendre une douche et se vêtir, pendant qu’il était encore assoupi. Préparer deux cafés, en boire un vite fait. Lire la note qui avait été glissée sous leur porte. Le traditionnel billet de convocation. Mais à travers les mots, on pouvait sentir le Pakhan satisfait. En effet, le mot mentionnait le décès de deux personnes cette nuit. L’agent d’Interpol qui se trouvait être le petit Letton. Et un agent du KGB, le Chinois. Comme quoi il ne fallait pas se fier aux minois les plus innocents.

Il ne fallait pas qu’elle soit en retard. Le respect des horaires était sacré pour la Hongroise. Elle se rendit sans plus attendre au lieu de rendez-vous, non sans jeter un dernier regard à l’homme qui s’éveillait. Non, elle ne lui sourirait pas, attendrie, comme elle avait pu le faire à une autre époque. Elle ne sourirait qu’intérieurement, son visage restant fermé et concentré sur la brûlure cuisante dans sa nuque. Déjà que le récent tatouage sur son épaule était encore douloureux… Mais elle ne devait pas montrer ses faiblesses, agir comme un homme. Magyar lui disait toujours « qu’un homme, ça ne pleure pas, ça ne sourit pas, ça reste fort en toutes circonstances, même au plus bas ».


Elle poussa la porte du bar qui leur servait de repère le jour. Il y eu comme un silence à son arrivée avant que le brouhaha ne reprenne comme si de rien n’était. Le Pakhan était face à l’entrée. Face à elle. Elle le salua d’un signe de tête avant de s’installer parmi ses pairs, qui avaient déjà commencé à débattre sur le prochain qu’elle exécuterait. Elle les écouta en silence. Elle avait réfléchi en chemin sur la personne contre qui elle allait voter.

Lysander.

C’était trop louche que la rouquine, enfin le rouquin -on ne savait pas trop quel était le sexe de la personne à qui elle avait affaire avec ses fines courbes, ses muscles discrets, sa longue chevelure flamboyante, ses grands yeux et ses traits fins- soit apparu comme ça, juste après la mort de Niels. L’avait-il tué ? Probablement… Personne n’avait jamais su ce qui s’était réellement passé. Hormis sans doute le rouquin lui-même.

D’ailleurs, il n’était même pas présent, comme s’il semblait refuser de se mêler à eux, comme s’il n’appartenait pas à la mafiya. Ou bien était-il resté quelque part à vendre son corps ? On entendait des bruits comme quoi l’Ecossais appréciait les plaisirs de la chair à l’excès. Rumeur ou vérité ? Après tout, on s’en fichait.

Tout ce qui lui importait, c’était d’avoir des résultats qui conviennent au Pakhan. Elle pouvait presque sentir son regard sur son tatouage, à travers la masse de cheveux qui le recouvrait. Oui, il ne fallait pas qu’elle se trompe, le Pakhan ne le supporterait pas. Et le lui ferait bien sentir.