Katerina... Innocente? C'était en tout cas ce que révélait la fouille du cadavre de la jeune fille. Plus ou moins forcée par l'apparition du Pakhan à assister à la mise à mort, Lili avait pourtant attendu le moment avec une certaine impatience qui ne lui ressemblait guère.
Ce ne pouvait être que Katerina. Ce morceau de terre insignifiant, cet ersatz de nation qui lui avait volé la Moravie. Derrière cet être d'apparence innocente ne pouvait se cacher qu'un voleur, un démon... Pire encore, un traitre et elle allait mourir! Grand-frère serait vengé. Son grand-frère aurait-été fier d'elle. Non? Le sang de Katerina laverait l'image de ce corps en décomposition gravé dans sa tête.
Et pourtant, au fond d'elle, elle savait que cette balle ne lui rendrait pas son frère...

Sauf que rien ne se passa comme prévu. D'un coup bien placé, la brunette s'effondra raide morte. Innocente. Elle était innocente. Mais comment? Pourquoi? Ce devait-être elle? Vous comprenez? Elle avait tué son frère, elle avait voulu la détruire. Lui voler ce qui lui restait. Ses terres, son frère, son amie, son organisation? C'était de sa faute, tout était de sa faute! Non?
Non.
Une vague d'émotion la submergea. Déception et joie se mêlaient dans une danse qui lui remonta le cœur. Elle restait pétrifiée, une seule grimace trahissant ses pensées. Elle ne comprenait plus.. Les choses ne devaient pas se passer ainsi. Ses convictions s'étaient effondrées. Le matin même il lui avait semblé être au fond du gouffre. Maintenant, elle en était sûre, elle creusait toujours plus profondément. Par elle même, elle s'enfonçait toujours de plus en plus.
Chaque jour semblait plus dur que le précédent. Jour après jour, ses espoirs s'élevaient et s'effondraient.
Tremblante, elle se retourna et sans un mot, quitta la scène du crime. Elle ne fit attention à personne, essayant d'oublier le visage éteint de la tchèque. Elle n'aurait jamais cru que de toutes les exécutions, celle-ci serait la plus douloureuse.


Déambulant dans les rues mal famées, Lili eut énormément de chance de ne pas faire de mauvaise rencontre. Dans son état de choc, elle aurait été une proie facile. Peut-être était-ce sa réputation qui la préservait? Tête d'ange, diable au corps? Non. Peut-être était-ce celle de Vash... Sans doute..

Toujours est-il que l'adolescente se retrouva sans problème dans la chambre miteuse qu'elle louait. A peine arrivée, elle déposa un baiser sur le cadre de la photo de son frère, s'excusant à mi-voix avant de placer le bouquet dans un vase.
Ensuite, elle se coucha.

Le lendemain, deux traitres avaient trouvé la mort.


Cette nouvelle lui mit du baume au cœur et l'apaisa.
Vash, ce n'est que le début, je te le promets.
D'autres membres suivraient. Bientôt, de toute façon, le rendez-vous était fixé pour Midi.
Midi, comme d'habitude.

Une fois arrivée, ignorant le drame qui prenait place, Lili s'attabla seule au fond. La mort de Chine la conforta dans son idée. On ne pouvait pas faire confiance aux étrangers. Peut-être avait-elle eut raison au début.

« Je vote pour Herr Japon. »

Spoiler:

Allez je suis bourrée il est 3 heures du mat quoi de mieux pour écrire !

Lysander avait mal. Il avait mal au bras droit, son frère le lui avait frappé contre le haut du lit en lui tenant les poignets deux jours auparavant. La douleur était bien inférieure au plaisir qu'il avait ressenti à ce moment. Il avait d'ailleurs envie de ressentir encore une fois le gallois en lui, souffler et aller et venir contre la partie la plus intime de son anatomie, au plus profond de son corps, là où tout était interdit. Il avait envie de le sentir plus loin encore, plus fort même. Et les trahisons des autres n'étaient que la sonnerie de la fin de la récréation.

Encore un peu maîtresse.

Il avança ses bras vers Ravelyn qui venait d'entrer dans la pièce, nerveux, déjà prêt à le trahir, lui aussi. Comme les autres, il n'arrivait pas à oublier la différence. Lysander lécha lentement le cou pâle de son frère de sang, le goût du pécher remontant de ses lèvres jusqu'à sa langue pour glisser dans sa bouche lentement. Il avait horriblement envie de se salir, d'aller plus loin encore, pour lui et pour personne d'autre. Il avait envie d'être la pire des chiennes pour ce garçon qui, tremblant, demandait à être rassuré dans ses idées pleines de naïveté.

Mais l'Ecosse n'avait rien à lui dire. Il ne trouvait aucun mot pour décrire l'horreur que lui inspiraient les propos du sylphe. Il ne trouvait rien à dire, non, définitivement rien. Alors il suçait sa peau doucement en remontant le long de son cou, de sa machoire, pour attraper ses lèvres et les mordre sauvagement, au sang. Il happa doucement le nectar écarlate et l'embrassa, passant ses griffes dans son cou avec rage. Comment osait-il ?

- Où as-tu vu une belle créature toi ? Réveille toi Blanche-Neige, et enfonce moi ton révolver dans la gorge si tu le penses vraiment. Ce n'est pas à moi de te rassurer.

Cruauté, quel mot avait plus de noblesse que celui-là? Il appuya lentement ses ongles contre la peau quasi transparente de la nuque de Ravelyn et l'embrassa de nouveau, le coeur de plus en plus resseré dans sa poitrine, comme un étau qu'on ne pouvait ôter. L'odeur de la haine transpirait par les pores de l'Ecossais.

- Allez fais le. Je ne te dirais pas ce que tu veux entendre.

Tout était clair. Lysander ne laissait à son frère que le choix de faire la bonne ( ou la mauvaise ) décision. Il savait pour sa part qu'il n'avait rien de plus à se repprocher que ce qu'il savait déjà. Le sang de Niels était le rouge de ses lèvres et le roux de ses cheveux. Pour le reste, c'était à Ravelyn de juger.

Lysander n'avait pas envie que la récré se termine maintenant que l'excitation glissait dans son corps. Le revolver sur les reins de son frère lui donnait envie de faire l'amour sauvagement et son pantalon parlait pour lui, pendant qu'il reculait sur le lit sans l'entraîner, s'allongeant lentement pour s'offrir soit à la mort soit au gallois.

- Dépeche.

Le soleil était déjà levé depuis plusieurs heures, Roderich le sut dès l’instant où il ouvrit les yeux. L’homme n’avait jamais été du matin malgré tous les efforts d’Elizaveta pour changer cela. A chacun son défaut ? Un reste de café corsé l’attendait dans la cafetière, il le but tout en regardant le lit défait. L’oreiller de la jeune femme cachait-il donc plusieurs traces de larmes ? Bah aucune importance n’est-ce pas ?
La hongroise avait également posé sur la table la convocation du pakhan. L’homme du mettre ses lunettes pour la lire. Deux morts dont une personne du KGB. Il resta pensif quelques instants alors que le tic tac de l’horloge résonnait dans la cuisine. Finalement, il avala les dernières gouttes de café et alla se préparer.
Qui donc allait mourir aujourd’hui ? Quelqu’un dont la Faucheuse connaissait le nom, rien de plus.
Au dehors, la circulation encombrée n’arrangea pas son retard. De toute évidence, l’homme n’en avait que faire. D’une main raffinée il vint réajuster son nœud de cravate alors que les klaxons rugissaient à travers la fumée des pots d’échappement.

Lourd de tristesse, le ciel au dessus de lui n’était rien d’autre qu’un écran de cinéma au blanc délavé. Quelle histoire pour s’y dérouler ? Un conte bien lointain, celui du vol des oiseaux…
Enfin, la clochette de la porte retentit. Le bar où ils s’étaient donnés rendez-vous était plein. Cette fois ci Roderich n’avait aucune fleur pour Lili ou Elizaveta, alors il se contenta de leur sourire. La petite blonde avait la mélancolie gravé sur les traits de son visage. Tant de dureté… Mais il n’y avait plus personne pour la protéger. Cette gamine était intelligente et savait faire preuve de sang-froid. Une enfant de cette envergure pouvait être dangereuse s’il lui prenait l’envie de s’opposer à vous. Nul ne faisait attention à elle mais sa haine avait quelque chose de tenace et d’irrémédiable. N’avait-elle pas conduit Katerina au bûcher ? Est-ce qu’aujourd’hui Liechtenstein serait une des mains vengeresses abattant son courroux sur la victime désignée du vote ?
Elle avait voté Japon. Et lui, pour qui voterait-il ? Lui qui connaissait quelques secrets mais refusait de les partager ?

L’homme s’avança dans le bar. Le Pakhan était là, évidemment. Roderich ne le salua pas, ne lui accorda aucun regard, se contentant d’aller s’asseoir, pensif. Elizaveta risquait gros si jamais ils commettaient une erreur dans le choix de victime. Il leva la tête et alla chercher le poids de ses yeux, la Hongroise était fermée, impénétrable. Quelle idiote, jamais elle n’aurait du se porter volontaire au rôle de Brigadier…

On votait contre Lysander un peu partout. Roderich sourit. Néanmoins, ce sourire s’effaça bien vite lorsque Ravelyn prit la parole. Aussitôt l’homme se leva pour faire face au gallois. Etrange symétrie de ces deux hommes issus d’une même souche, mais seuls à arborer la tignasse brune d’un ennemi alors que le reste de la fratrie se déclinait en mèches plus ou moins blondes.

- C’est exact Ravelyn, on accuse également les albinos de bien des maux…Cependant Gilbert n’est pas encore là, restez courtois et attendez sa venue avant de chercher à l’accuser. Vous valez mieux que cela, non ? Et puis vos mains trembleraient-elles de la sorte si vous ne doutiez pas ?

Le prussien était une loque aux yeux de Roderich, un alcoolique fini et violent ne pouvant plus rien faire de bien. Autrefois il avait été grand, autrefois ils s’étaient battus l’un contre l’autre presque jusqu’à en crever. A présent il n’y avait plus que des petites piques entre eux. Pourtant, oh pourtant l’Autrichien se sentit pris d’une soudaine affection à l’égard de l’albinos. Quelque chose de farouche et d’égoïste. Si jamais quelqu’un avait à traîner Gilbert dans la boue, à l’accuser, alors ça serait lui et personne d’autre. Parce qu’ils étaient les frères ennemis, qu’ils se haïssaient et que peut-être oui ils s’aimaient un peu.
Un éclair de douleur passa dans ses yeux. Cette éponge à alcool pouvait-elle seulement aimer ? Oh comme elle avait été puissante autrefois, quelle déchéance !

Pour Lysander, ce n’était pas pareil. A quoi servait donc le roux si ce n’est à se faire troncher par tout le monde, y comprit son propre frère, Ravelyn ? Peu lui importait que Lysander soit innocent ou coupable, il réglait là ses propres affaires, espérant un petit peu plus ramener la Mafia à sa grandeur passé. Bien entendu oui, pour cela il faudrait s’occuper du KGB…

Un dernier regard pour les deux femmes qu’il appréciait encore. Pour une enfant perdue au pays des songes et pour une femme aux yeux tristes. A nouveau il leur sourit.

Puis il vota

Spoiler:

[align]

Bon. J'adore ce LG sincèrement, mais puisque celle qui s'en occupe a décidé de nous quitter, on a sans doute pas d'autres choix que de l'arrêter.

Qu'en pensez vous ?
Quelqu'un veut reprendre son organisation ?

J'allais justement poster Francis x)

J'avoue que je n'ai pas du tout envie de finir ce LG et même si certains membres s'en vont, que le conteur lui-même quitte le navire... Si quelqu'un "hors LG" veut bien s'occuper de tout remettre en ordre ? D:
*âme charitable qui aura droit à plusieurs offrandes, c-à-d ; esclave, totem, autel...*

J'aime trop ce LG, je n'ai aucune envie de l'arrêter. Si quelqu'un reprends le rôle de narrateur de Lukas, j'aide Ravelyn à ériger l'autel.

Si je n'étais pas déjà impliqué dans le LG, je l'aurais repris sans hésitation. Mais j'ai peur de fausser la donne même si j'utilise mon second compte. Si un ancien joueur du LG (un des morts quoi) est intéressé pour le reprendre...

je sais plus qui est mort mais je sais que je le suis, je pense pas être aussi bon que Norge mais si personne ne veut se dévouer (vraiment si personne ne veut, hein) , je veux bien reprendre la narration pour ceux qui ont envie de finir le LG.

...
Est-ce que je peux postuler au poste de conteur ? Je serais sans doute moins bonne que Norge, mais je ferais de mon mieux.

Netsah / Israël a écrit:

...
Est-ce que je peux postuler au poste de conteur ? Je serais sans doute moins bonne que Norge, mais je ferais de mon mieux.

Ce serait vraiment génial de ta part Netsah! (Et si tu as besoin d'aide, on pourra en discuter sur Msn)

Ludwig / Allemagne a écrit:

Netsah / Israël a écrit:

...
Est-ce que je peux postuler au poste de conteur ? Je serais sans doute moins bonne que Norge, mais je ferais de mon mieux.

Ce serait vraiment génial de ta part Netsah! (Et si tu as besoin d'aide, on pourra en discuter sur Msn)

Mais mon cher Wursty/ancien bourreau-ennemi à capturer et torturer dans les pires conditions possibles et inimaginables pour ensuite l’abattre comme le chien intoxiqué à la bière et aux saucisses qu’il était alors (quoique, pour la bière et la saucisse, cela n’a pas vraiment changé) /allié inattendu d'aujourd'hui (mais chut, il ne faut pas le dire, réputation oblige)/beau-frère de demain (ou d'aujourd'hui.... j'sais plus... au fait, tu es avec Francis, Jolien ou Feliciano ? Parce que c’est énervant de ne pas savoir à la fin), je suis génial(e). Cela mérite bien une petite arme de plus dans ma collection, hum ? Je plaisante (pas), bien entendu ^__^ Ou alors, une pâtisserie, j'suis pas difficile.

Sérieusement, je prendrais ce poste avec plaisir (et merci d'avance pour l'aide... j'essayerai de ne pas te harceler ^^’’)

Spoiler:

Récapitulatif des votes

Iceland : 1
Japan : 1
Écosse : 6
Allemagne : 1

Votés

Spoiler:

Nuit 4

Introduction

Encore une fois, l’exécution n’avait servie à rien. Lysander n’était pas un membre du KGB, aussi certain que les membres du groupe se réduisaient comme peau de chagrin, à se dévorer entre eux comme des loups affamés devenus fous. Le Pakhan se devait de garder son calme, alors qu’il fulminait de rage, contre ces incapables tout juste bons à se tuer mutuellement, contre la Brigadière surtout, celle qui devait avoir toute sa confiance (enfin, si la confiance existait encore dans ce monde où les amis d’hier devenaient les ennemis d’aujourd’hui et les meurtriers de demain). Celle qui l’avait trop de fois déçu. Il s’avança vers elle, un sourire ornant son visage. Plein de méchanceté et d’ironie.

« Maintenant, je veux plus d’un agent du KGB ma chèrrre. C’est bien beau d’en avoir trrrouvé, mais il m’en faut plus, vous comprrrrenez n’est-ce pas ? »

Le ton semblait calme, pourtant, c’était un ordre qu’il lui donnait. Dans ses yeux, il y avait de la haine, de la colère et une envie de tuer. Qui ? Ceux qui l’avaient déçu ? Ceux qui tuaient ces membres ? Ou encore ceux qui les trahissaient ?

« Ne serrrait-ce pour prrouver que vous n’êtes pas une incapable tout juste bonne à tuer mes hommes. Ce que je tends à crroirre ces temps-ci. »

Personne ne devait parler, personne ne devait répondre. Pas même l’autrichien, l’ancien mari de la belle hongroise. Personne ne devait parler et surtout pas elle. S’incliner devant lui, devant son ordre, accepter insulte voilée, ordre et menace. Voilà ce qu’elle devait faire.

« Prrrofitez de cette chance. Vous n’avez plus que celle-là. »

Il jeta un regard à tous les autres, ceux toujours plus réduits qui attendaient dans la neige, dans le froid, dans le souffle de la Russie. Maintenant, le Pakhan ne souriait plus, son visage crispé aurait pu être celui d’une statue de pierre que rien ne pouvait détruire, que rien ne pouvait fendre.

« Et cela compte aussi pourr vous. Prrrofitez de cette nuit, tous… »

La voix était cassante, dure.

Le Pakhan il s’en retourna, sa colère toujours plus forte, plus dévorante.

Oui, qu’ils profitaient donc de cette nuit, après tout, peut-être sera elle la dernière pour certain.

******************************

Spoiler:

********************************

DÉROULEMENT:
- Les agents du KGB se concertent par MP et m'envoie le nom de celui qui va se faire arrêter.
- Le Premier Loyal m'envoie son MP.
- Le Krysha choisit quelqu'un à protéger et m'envoie son MP.

JOUEURS

Vivants:

Spoiler:

Morts:

Monaco (Boyevik)
Dark!Italie N (Boyevik)
R. Tchèque (Boyevik)
Lettonie (Agent d'Interpol)
Chine (KGB)
Prusse (KGB)
Iceland (Boyevik)
Ecosse (médecin)

Roderich resta dans son coin pour l’exécution. Un verre d’alcool avec lui, il décida d’oublier le monde pour quelques instants. Et voilà, Elizaveta avait une autre mort innocente sur la conscience. Ainsi le roux était le médecin ? Bah, on en revenait au truc des sorcières, potions et tout le tintouin…
L’homme termina son verre, les paroles du pakhan bourdonnaient à son oreille. Il ne tourna pas la tête, il ne le regarda pas. A Lisa de se débrouiller, chacun avait son fardeau à porter, inutile de se charger de celui d’autrui. Il lui avait dit plusieurs fois elle n’avait pas les épaules pour ce rôle…

Une marche dans les rues crasseuses de la ville lui ferait du bien. Comme une ombre il disparut du bar. De toute manière il n’y avait plu rien à voir. Des murs gris et sales l’engloutirent, la ville n’était qu’un labyrinthe, un monstre abyssin prêt à ingurgiter toutes les âmes abandonnées. Ses pas le menaient partout et nulle part à la fois, qu’importe son sens de l’orientation désastreux, être perdu était une occupation comme une autre. Roderich se prit à penser à toutes les personnes qui comptaient pour lui, finalement il y en avait plus qu’il ne voulait bien le croire…
Lisa évidemment, avec toutes les colères qu’ils avaient, avec toute l’affection qu’ils se donnaient derrière des mots incisifs…
Ludwig, d’abord enfant et puis homme. A toutes ses trahisons, à tout son respect et à tout cet amour ni tout à fait filial, ni tout à fait fraternel…
Lili, petite gamine qu’il avait vu grandir du coin de l’œil, tout en innocence et en sourire…Et à présent, poupée de cire poupée de son le ventre vide de tout sentiment. Parce qu’il y avait eu les morts…
Et ce mort ci, Roderich ne voulait pas y penser…

Ironiquement, ses pas l’avaient conduit à son point de départ : le bar. Tout autour, c’était le crépuscule. Comme à chaque fois qu’il se trouvait dehors alors que l’obscurité grandissait, il songeait au roi des Aulnes. Tellement ironique dans ce grand milieu urbain si loin de toute nature…

Il y avait une silhouette là bas, au sol. L’homme s’en approcha. Gilbert était-il tombé ivre mort dans les bras de son frère ? Non, sinon Roderich ne pataugerait pas dans le sang….
Il y avait eu un meurtre.

-Ludwig ?

Sa main gantée se posa sur l’épaule allemande… Alors, avec douceur et maladresse, il entoura le dos de l’autre homme de ses bras et l’attira contre lui, veillant bien à ne pas heurter le corps du Prussien. Ludwig n’était plus un enfant, et puis même petit il ne s’était jamais allé à pleurer dans le manteau de Roderich…

-Er war mein Brüder auch….

Pourquoi était-il si triste ?
Triste de n’avoir pu tuer Gilbert lui-même triste de ce frère qu’il n’avait jamais été…

La nuit Russe allait tous les assassiner, voilà le secret.

Eux qui n’étaient plus humains depuis tellement longtemps…

JOUR 5

La veille, il avait déclaré que tous devaient profiter de cette nuit, tous. Et certains en avaient profité, massacrant encore l’un de ses membres, l’un de ses hommes (bien que cela soit une jeune fille dont on découvrit le corps ce mati- là, à Saint-Pétersbourg). Néanmoins, il conservait son calme, tant bien que mal. Après tout, ce n’était pas la première fois qu’il retrouvait le cadavre d’un de ses hommes, non ? Le Pahkan se moqua même un peu de l’ironie de la situation : le Krysha, qui devait sauver les autres, n’avait pas eu la force de se sauver elle-même. L’air le plus neutre possible, il se servit un verre d’alcool. Alcool sans doute de meilleure qualité que ceux du bar où petit à petit se réunissait ce qui restait du долгопрудненская. Autrement dit, pas grand-chose. Surtout lorsqu’on pensait que parmi eux se cachaient les loups qui chaque nuit sautaient sur eux, emportant l’un d’entre eux sans espoir de retour.

Lentement, le Pahkan but son verre, tout en pensant que cette fois-ci, aucun des survivants n’avaient intérêt à le décevoir à ce stade de la situation. Et surtout pas la Brigadière.

NUIT 4: RÉCAPITULATIF

Les agents du KGB ont capturé quelqu'un
Le Premier Loyal a vu l'identité de quelqu'un

JOUR 5: RÉCAPITULATIF

JOUEURS:

Vivants:

Spoiler:

Morts:

Monaco (Boyevik)
Dark!Italie N (Boyevik)
R. Tchèque (Boyevik)
Lettonie (Agent d'Interpol)
Chine (KGB)
Prusse (KGB)
Iceland (Boyevik)
Ecosse (médecin)
Liechtenstein (Krysha)

Tout s’accélérait ces derniers jours. Tant de morts. Et des morts proches…

Lysander. L’exécuté. Le médecin aux drogues capables autant de sauver que de tuer. Mais on ne se guérit pas d’une balle dans le crâne. Malheureusement.

Gilbert. Ami d’enfance du temps où elle se prenait encore pour un petit garçon. Amitié qui s’était transformée en haine lorsqu’il s’est moqué de sa féminité qui apparaissait. Humiliation d’être une femme et d’avoir dû être reléguée aux tâches subalternes. Et là, elle l’avait battu, dépassé, ce frère ennemi, ce rival de toujours, ce mur à franchir. Même si c’était dur, même si finalement, elle n’avait triomphé que d’un gars devenu un soûlard. Et un traître du KGB. Elle n’avait pas pu s’empêcher d’avoir un pincement au cœur, en souvenir de cette époque de franche et saine compétition entre eux deux, si lointaine et définitivement révolue. Mais point de larmes.

Lili. Cette presqu’enfant encore, petite et frêle, avec ses grands yeux verts insondables. Et innocents. Une petite fleur encore blanche venait de se faner. Avant même d’avoir pu s’épanouir. Elizaveta avait appris que Lili était le Krysha. Ironie, elle n’avait pas pu protéger ni son frère, ni elle-même. Elle était comme un petit ange pour les protéger et tel un ange, elle est repartie vers le ciel, rejoindre sans doute son frère…

Mais il restait Roderich. Etait-ce ce qui importait ? Sans doute, sans doute…



La nuit avait été mauvaise. Combien de fois avait-elle failli ? Combien de personnes de leur cercle étaient déjà mortes ? N’était-ce pas une juste un prétexte pour se faire tous descendre par le Pakhan ?

La nuit avait été mauvaise et même l’atroce café corsé du matin n’arrivait pas à la tirer des limbes du sommeil, comme si des fils imaginaires lui intimaient de rester là, sans bouger, lui absorbant toute sa force. La Hongroise soupira bruyamment et se leva quand même. Comme chaque jour. Il fallait voter pour un quidam qu’ils pensaient suspect d’appartenir au KGB, et elle lui foutrait une balle dans le crâne, on fouillerait le corps et sans doute, on s’apercevrait ENCORE qu’il s’agit d’un foutu innocent et qu’elle allait encore payer le soir venu pour les autres.

La routine. Mais on s’habitue à tout…


Ils étaient là. Tous. En rangs bien clairsemés, des tables étaient même vides… Combien étaient-ils encore ne serait-ce qu’il y a une semaine ? Le double ? Décidément, la Russie ne lui avait jamais réussi. Que ça soit en tant que prisonnière, ou brigadière…

La Russie, terre froide où la Mort a établi ses quartiers… Et il y avait toujours un Russe parmi eux. Avec un sourire narquois, enfantin, comme s’il s’amusait de cette situation. Tiens, ça lui fera un bon prétexte pour voter contre lui. Au point où elle en était, toutes ses théories argumentées avaient mené à un échec. Peut-être qu’en décidant arbitrairement qu’untel devait mourir parce que sa tête ne revenait pas portera quelques résultats… Et elle n’aimait pas la tronche du Russe, avec son visage lunaire, sans âge, son sourire de gamin, trop heureux pour les circonstances, et sa voix toujours guillerette et aussi son énorme nez… Oui. Rien que pour ça, elle voterait contre lui.

- Ivan.

En quelques jours seulement il avait tout perdu, ses biens aimés frères n’étaient plus que des fantômes du passé, et il était seul face au monde.
En cette nuit glaciale il se retrouvait à la morgue, observant une dernière fois les visages blancs de ses frères défunts, tenant dans ses bras des fleurs pour chacun d’eux.
Il approcha du plus grand pour lui déposer un baiser sur le front, lui déposant des fleurs sur ses mains gelées, observant dans sa chevelure le trou qu’avait fait l’impact de la balle.
Il était mort pour rejoindre son aimé, une petite touche romantique dans ce spectacle horrible, une tragédie qui pouvait rappeler Roméo & Juliette.
Il laissa le petit homme fermer le cercueil du plus grand, priant pour que son Danois préféré puisse aller au Walhalla, il le méritait tellement.
Puis il se dirigea vers le plus jeune de tous, son doux et tendre petit Island, son teint était presque aussi blanc que la neige dehors. Il lui déposa comme au plus grand un baiser sur le front, posant une des fleurs dans ses cheveux, le trouvant à chaque seconde bien trop jeune pour mourir.
Il quitta les lieux, se mordant les lèvres en revoyant des images d’eux tous réunis et heureux, laissant les larmes couler. Il aurait tant aimé pouvoir les protéger, les voir une dernière fois avant que ça n’arrive, les tenir dans ses bras en les couvrants de baisers.
Et il se retrouvait à déambuler dans les rues, n’ayant plus le cœur pour rien, trop de remords étaient présents.

La nuit était encore glaciale, et il finit par retourner dans sa chambre d’hôtel, observant une nouvelle enveloppe sur le bureau. S’avançant d’un pas non chaland il prit la funeste enveloppe, l’ouvrant avec hésitation pour découvrir la mission à exécuter, une personne de plus à abattre.
Bizarrement juste le lieu était indiqué, aucune indication de faite sur la personne, ce qui l’inquiéta sur cette demande. Il se dirigea donc vers le lieu indiqué après avoir prit son arme, une angoisse lui montait au ventre, s’attendant à un piège ou autre chose.
Il se retrouva sur un toit désert, face à une riche battisse, et une autre enveloppe se trouvait au sol. La ramassant il l’ouvrit pour voir une horrible découverte, la personne a tué n’était qu’un enfant d’environ huit ans, un riche héritier qui pouvait gêner le Pahkan plus tard.
Ainsi il comprenait le drôle de manège qui avait été fait, on le mettait devant le fait pour qu’il ne puisse pas renoncer, et la peur s’emparait de lui.
Il ne pouvait tuer un enfant, et il risquait de se faire abattre si jamais il ne faisait pas ce qu’on lui disait, c’était tuer ou être tuer.
Se mettant en place pour tirer il chercha la cible, les mains tremblantes sur son arme, l’angoisse lui brûlait violement l’estomac. Ce petit garçon il l’avait enfin dans son viseur, blond avec de magnifiques yeux verts, jouant tranquillement avec des soldats en plomb.
Il appuya sur la détente, tremblant et observant toujours son viseur, heureux d’avoir visé à côté de cet être innocent. Il se leva pour s’enfuir de là, le coup avait alerté les gardes du corps, serrant contre sa poitrine son arme. Après une course effréné il s’arrêta contre un mur, reprenant avec difficulté son souffle, en serrant encore son arme contre lui.
Le Finlandais retourna à l’hôtel lentement, laissant le temps de s’en remettre, se demandant si il aurait ou non une sanction pour ne pas avoir tué cette nuit là.

Les rayons du soleil l’avaient tiré de son lourd sommeil, il était bien trop fatigué par l’émotion des derniers jours, la mort et la peur en devenaient quotidiennes.
Doucement il se leva et s’habilla, il avait encore le temps avant d’aller dans ce maudit par pour voter, alors il vagabonda sous la neige. Ce fut une boutique qui stoppa sa marche, il hésita un moment à y rentrer, mais finit par passer la porte.
Il en sortit après quelques minutes, avec un atroce mal au cou, il venait de se faire tatouer les initiales « D.I.N.» pour Danemark,Iceland et Norge. Il n’était pas plus grand que la paume de sa main et ne recouvrait pas tout le cou , mais ainsi il avait l’impression que ses frères seraient toujours avec lui, comme si les souvenirs d’eux ne pouvaient plus s’envoler.
C’est en se remémorant des bons moments qu’il arriva au bar, voyant le monstre Russe sur le point d’entrer, le suivant sans un mot.
L’odeur d’alcool et de tabac empestait déjà les lieux, une odeur aussi désagréable que la mort. Et à peine rentré il constata que les votes fusaient déjà, bien plus rapides que des balles, mais tout aussi meurtriers.
Contre qui voter ? Pour l’instant il n’en avait aucune idée, préférant s’abstenir pour l’instant…

Qu'ils meurent, tous les uns après les autres ! Ils ne valaient rien, rien de plus que lui, ses espoirs stupides, ses espérances niaises et ses idéaux inutiles. D'ailleurs, cela l'étonnait de ne pas avoir été tué avant. Il avait la gueule du coupable pourtant, non ? Russe, un peu trop à l'aise parmi ces barbaries, un peu trop commode, un meurtrier qui osait sévir dans son propre pays ! Il salissait la neige, ah, c'était bien tout ce qu'il savait faire. Ils tombaient, comme des poupées plus bonnes à rien, et eux aussi, ils salissaient la neige !
Sa détermination n'était pourtant pas envolée, il lui restait des motivations: le sang, le sang qui coule, c'était une drogue dont il ne parvenait plus guère à se passer. Pas une journée ne se déroulait sans que ce goût caractéristique de fer ne vienne anesthésier ses sens déja peu actifs. Il y avait aussi la loyauté. Il ne pouvait pas trahir le Pakhan, ah, non jamais ! Ces misérables du KGB n'avaient qu'a se damner en Enfer, immondes lâches. Lui il resterait jusqu'à la fin, même s'il devait mourir comme une larve, trahi par tous.
Et puis que ferait-il d'autre ? Il était bon à rien, sinon à tuer, à massacrer, à déchirer, à torturer, et puis à creuser. Parfois, il ne creusait pas. Il le faisait de moins en moins, il préférait laisser les corps pourrir sur les lits ou le sol crasseux, de toute manières ils étaient morts, eux, ils s'en moquaient bien de dormir dans la saleté.

- Je vote Hongrie.

Russie leva les yeux de son verre. Ah, Ludwig, toujours aussi direct. Remarque, ça valait mieux que ces rats hypocrites, ça grouillait un peu trop ces derniers temps. Il lui fallut quelques temps pour assimiler entièrement la phrase du germanique. Voter ? Hongrie ? Oh. Le vote. Il fallait tuer quelqu'un. Il se demanda s'il n'allait pas voter contre lui même, juste pour voir les réactions. Il se ravisa rapidement, franchement, personne n'en ferait rien, on savait qu'il était complétement malade, ici bas. Et encore, il n'était pas le pire de tous.

- Il est curieux que depuis le début les votes de notre Brigadière aient touchés les nôtres. Leur trop grand nombre exclut l'idée de hasard.

Elle avait voté contre lui, quelques minutes plus tôt, c'était tentant d'adhérer aux propos de Ludwig. Il ne tenait pas spécialement à sauver sa peau, non, en réalité, ça lui était bien égal... mais bon... il avait une raison. Une raison valable, une raison de poule mouillé, oui, mais une bonne raison. Et puis sinon, il ne choisirait jamais, ou alors il inscrirait des bêtises sur le bulletin et le Pakhan lui demanderait encore ce qui se passait dans sa tête de fou. Alors, allons-y, lâcheté !

Elizaveta